Depuis des décennies, les emplacements de la rue de la Halle ont toujours été occupés par des estaminets ou des grossistes en fruits et légumes. Dans les années 1950, sur 14 maisons, on dénombre 11 grossistes et semi-grossistes en fruits légumes et 3 cafés.
Plan cadastral
L’estaminet du numéro 1 de la rue de la Halle ( à l’angle de la rue Pierre Motte ) est tenu, dans les années 1930-1940 par L. Blondel. L’établissement est ensuite repris par Fortuné Fournier, au début des années 1950, qui le transforme en dépôt de fruits et légumes, tout en gardant une salle à usage de café.
document archives municipales
Puis en 1956, les Halles sont rasées pour cause de vétusté. Les grossistes en fruits et légumes quittent leur emplacement et les cafés ferment les uns après les autres.
Le numéro 1 de la rue de la Halle n’échappe pas à la règle et ferme également en 1956. La société Dulfrance dirigée par Antoine Caulliez, le reprend et le fait transformer par l’architecte Forest à Tourcoing, en pressing-rapide avec une enseigne originale « Vite et Bien ».
documents archives municipales
Antoine Caulliez exploite déjà avec succès, la station de lavage de Lille au 60 rue de Paris. Dès les travaux terminés, le commerce ouvre en avril 1957, dans ce local de 109 m2.
Publicité 1957 ( document Nord Eclair )
Aves ses grandes baies vitrées, le commerce est clair, élégant et ventilé. La façade immaculée ouvre sur un sanctuaire moderne de la propreté.
Le client est accueilli par la vive couleur du comptoir. Une imposante machine située juste derrière, ne l’effraie nullement, mais bien au contraire dégage une impression de perfection mécanique.
Publicité 1957 ( document Nord Eclair )
L’enseigne choisie « Vite et Bien » est méritée. Tous les vêtements sont nettoyés et rajeunis en 60 minutes avec le matériel de nettoyage à sec ultra moderne et performant, à des prix imbattables. L’enseigne « Vite et Bien » s’enorgueillit d’être la station service de nettoyage à sec la plus élégante de la région.
document archives municipales
Antoine décide, à la fin des années 1950, d’investir dans la publicité pour développer les activités complémentaires de son commerce : teinture, blanchissage, stoppage, remaillage, réparation de vêtements, antimite, délustrage etc. Il communique également dans la presse locale pour annoncer régulièrement des ventes promotionnelles.
Publicité Nord Eclair
A la fin des années 1970, Antoine décide de la réfection de la façade avec un nouvel habillage des murs. Après quelques soucis de désaccords sur les autorisations municipales, le décorateur Jean-Claude Lequain, basé à Wattrelos, effectue les travaux.
documents archives municipales
La concurrence est vive dans le domaine du nettoyage à sec, et, malheureusement, « Vite et bien » ferme définitivement ses portes au début des années 1980.
document archives municipales
Le pressing est ensuite transformé en laverie libre service à l’enseigne LAV-MATIC par la société Lavanor à Tourcoing. Le principe du libre service est plus adapté à la clientèle et le commerce est toujours en place de nos jours.
Le 369 rue de Lannoy à Roubaix, se trouve en fait, sur la place de la Fraternité.
Place de la Fraternité ( document JP. Drouffe )
C’est une petite échoppe d’une surface de 90 m2 qui bénéficie d’un excellent emplacement. D’une part le commerce se situe dans une artère commerçante : la rue de Lannoy, mais également sur la place de la Fraternité bordée de très belles maisons et de quelques commerces.
Plan cadastral
Dans les années 1910, l’endroit est occupé par un tailleur G. Fievet. Après la première guerre mondiale, Paul Duquesnoy s’y installe en tant que laitier. Son épouse Madeleine née Gravelines gère le commerce de crémerie-épicerie. Dans sa boutique, on peut trouver du lait, bien sûr, mais également du beurre, des œufs et divers produits d’épicerie : conserves, biscuits . . .
Le magasin vers 1920 ( document JP. Drouffe )
Le commerce du couple Duquesnoy-Gravelines fonctionne correctement dans les années 1920 et 1930. Après la seconde guerre mondiale, le commerce est occupé par un magasin d’alimentation tenu par M. Taquet à la fin des années 1940, Mme Vve G Wagon dans les années 1950, et Mme Vve Guyon dans les années 1960.
En 1973, Jacques-Marie Rasson y ouvre son magasin « Photo-Vision ».
document Nord Eclair
Jacques-Marie est un photographe expert en la matière, il sait faire revivre, à travers ses œuvres, l’événement de votre vie, grâce à son talent et à son matériel perfectionné. Son épouse tient la boutique et accueille la clientèle dans un cadre agréable, personnalisé, avec une ambiance feutrée et intime.
Publicité 1974 ( document Nord Eclair )Publicité 1975 ( document Nord Eclair )Document archives municipales 1984
Jacques Rasson ferme définitivement son magasin en 1989. La boutique va redevenir ensuite un commerce d’alimentation. De très nombreuses personnes différentes vont se succéder alors dans ce magasin jusqu’à aujourd’hui.
Le magasin en 2008 2018 2020 et 2023 ( document Google Maps )
Remerciements à Jean-Pierre Drouffe ainsi qu’aux archives municipales
Ancienne route départementale n°19, de Lannoy à Saint-Amand, cette rue, longue de plus de 2 kms, s’est aussi appelée rue du Petit Lannoy jusqu’aux Quatre Chemins, avant de prendre le nom de rue de Lannoy puis, en 1925, son nom actuel : rue Jules Guesde. Elle part d’Hem Bifur et se termine rue de Lille à l’entrée de Lannoy.
Dans un premier temps notre étude se consacre à sa première portion entre Hem Bifur et l’intersection du boulevard Clémenceau. Au début du vingtième siècle, si le côté impair de la rue est déjà bordé de maisons, le côté pair quant à lui ne compte que fort peu d’habitations car de grands champs la bordent encore.
CPA du début du 20ème siècle et vue aérienne de cette portion de la rue en 1933 (Documents collection privée et IGN)
Au début du vingtième siècle, c’est le bourrelier et sellier F. Madoux qui y ouvre son estaminet au n°5 juste à côté de l’école communale Pasteur (sur le sujet de l’école voir un précédent article édité sur notre site). Sa publicité insiste sur le fait que l’on peut y manger à toute heure et il est fort bien positionné puisque l’arrêt des transports en commun se trouve juste devant son établissement.
Dans les années 1950, c’est une épicerie tenue par le couple Vaussy Delescluse qui investit le bâtiment avant de céder la place à Adrienne Picard et son entreprise de confection à façon durant les décennies 60-70 puis à la confection de Mme Vaussy dans les années 1980. Enfin, un agent d’assurance Axa, René Masquelier, s’y installe dans les années 1990.
CPA du début du vingtième siècle avec l’estaminet et sa publicité sur le pignon, sa publicité papier et la même vue en 2008 et publicité de l’agence d’assurances AXA en 1994 (Documents Historihem et Nord-Eclair et Google Maps)
Le premier artisan à s’installer du côté impair de la rue, dans les années 1920, est un entrepreneur en maçonnerie : les frères Delecroix sont les successeurs de Charles Delecroix et installent leur petite entreprise au n°27 de la rue de Lannoy, où ils exercent encore à la fin des années 1930 mais on ne les retrouve plus dans les annuaires d’après-guerre. Actuellement le bâtiment est à usage d’habitation. Quant à la pharmacie Cauty voisine, au n°29, le bâtiment est incendié durant la 2ème guerre mondiale et n’est pas reconstruit dans l’immédiat.
Papier à en-tête de l’entreprise dans les années 1930 et le bâtiment en 2023 (Document collection privée et Google Maps)Buvard publicitaire de la pharmacie Cauty, photo aérienne de 1947 avec l’emplacement du n°29, photo du n°29 actuel (Document collection privée et Google Maps)
Puis un négociant en vins et spiritueux, Jean Debay, installe son commerce au n°7 de la rue et y reste jusqu’au début des années 1960, ajoutant même à son activité le lavoir de Bifur, durant la 2ème partie des années 1950. Le bâtiment est ensuite repris par un fabricant de toiles, Jean Hotot, qui y exploite son activité durant une vingtaine d’années. Au début des années 2000, c’est l’entreprise Bauffe ; couverture, zinguerie, plomberie, qui investit les lieux et s’y trouve encore aujourd’hui.
Publicité de Jean Debay en 1958, publicité de l’entreprise Bauffe en 2000 et photos du bâtiment en 2008 et 2023 (Document collection privée, guide pratique de Hem et Google Maps)
Côté pair, c’est Jules Duquesne qui s’ installe au numéro 2 rue Jules Guesde en tant que tonnelier et tenancier d’un café. Celui-ci a pour enseigne : « A Hem-Bifur » et la tonnellerie s’appelle Tonnellerie de la Bifurcation. Après-guerre le café reste dans la famille Duquesne puis le Crédit Mutuel Agricole s’installe juste derrière. (sur le sujet du café voir un précédent article édité sur notre site). Actuellement une agence de la Banque Populaire s’y trouve.
Puis le charron et maréchal ferrant Desmettre les rejoint en s’installant au n°6 après-guerre. Il y sera remplacé, au début des années 1970, par un négociant en fruits et légumes, H. Duthoit, qui y demeure une bonne dizaine d’années. Le bâtiment reprend ensuite un usage d’habitation.
Le n°6 actuellement (Document Google Maps)
Arthur Picard installe son commerce au 10 bis de la rue du Petit Lannoy, à Bifur, au début du vingtième siècle. Il y exploite une lingerie, bonneterie, mercerie, draperie, parfumerie, soierie. Il est également tailleur pour homme, femme et enfant. On retrouve la mercerie Picard également après la deuxième guerre mondiale, au n°16 de la rue Jules Guesde (le n°10 bis n’existe plus) où elle demeure jusqu’au milieu des années 1950. Puis le bâtiment abrite un domicile.
Publicité pour la mercerie d’Arthur Picard et photo du bâtiment du n°16 au 21 ème siècle (Documents collection privée et Google Maps)
Au début des années 1950, Raoul Blaze, négociant en confiserie, installe durant une quinzaine d’années son entreprise au n°18 de la rue qui reprend ensuite un usage d’habitation. Il semble y avoir eu un charron à hauteur du n°15, comme on le voit sur une carte postale du début vingtième siècle. Le bâtiment sera ensuite occupé par le marchand de charbon Dhulst puis par l’entreprise de plomberie Bauffe dans les années 1950 et pendant une trentaine d’année avant le déménagement de celle-ci au n°7 tandis que l’ artiste peintre P. Dupretz y installe son atelier .
Bâtiment situé au 18 de nos jours, (Document google Maps)Publicités Dhulst puis Bauffe et CPA du début du siècle avec l’atelier du charron au n°15 et photo du même endroit en 2023 (Documents Historihem, publicité autour d’un plan de la ville, guide de la ville de 1982, autocollant collection privée et Google Maps)
Le peintre Marcel Castil, installe son entreprise artisanale de peinture au n°12, également dans les années 1950 et pour une trentaine d’années avant de déménager. C’est le couple Rollin, Christine et Bernard, qui prend sa suite après quelques travaux d’aménagement, en 1982, avec sa boutique Hem Optique, jusqu’en 2016, année durant laquelle leur fille Audrey leur succède avec Nathalie Dubois, commerce toujours en activité de nos jours après quelques modifications de façade au fil des décennies.
Photo de la future boutique avant travaux puis évolution de la façade jusqu’à ce jour (Documents collection privée et Google Maps)Publicité des années 1980 et 2000 (Documents guide de la ville et Nord-Eclair)
Les affaires se développent de façon très importante. Il est absolument nécessaire de modifier la structure de l’entreprise et de la logistique. Il est en effet impératif pour René Monnier de satisfaire ses innombrables et fidèles clients de la région Nord, Pas de calais, Picardie et Ardennes. Il décide alors, d’ouvrir un entrepôt sur un terrain de 15.000 m2 dans la banlieue lilloise à Wattignies, au 205 rue Clemenceau. Les nouvelles installations modernes du café Grand Mère sont regroupées dans une ancienne usine pour abriter également les services administratifs et commerciaux.
( document Nord Eclair )Vue aérienne de l’entrepôt de Wattignies ( document Nord Eclair )
Désormais, l’entreprise, c’est : 10.000 m2 de bâtiments composés de hangars de stockage pour les 2000 références du catalogue, 100 véhicules de livraison, 200 personnes dont 40 représentants, 10.000 clients sur la région et deux entrepôts régionaux à Dunkerque et Avesnes.
Une partie de la flotte de véhicules ( document Nord Eclair )L’intérieur de l’entrepôt ( document Nord Eclair )Les entrepôts régionaux ( document Nord Eclair )
Le 30 Octobre 1965, c’est l’inauguration officielle du nouvel entrepôt de Wattignies. René Monnier PDG, et ses deux directeurs M Spileers et Jansen accueillent les personnalités et invités pour cet événement.
René Monnier PDG pendant son allocution ( document Nord Eclair )
En moins de 15 années d’existence, les cafés Grand Mère ont acquis une extraordinaire renommée, si bien qu’en fin d’année 1965, est proposée à la clientèle, une nouvelle gamme de « cafés Tradition » en paquets bleu vert ou havane. En 1965, un million de tasses de café Grand Mère sont consommées chaque jour en France.
lancement du café Tradition ( document café Grand Mère )lancement du café Tradition ( document Nord Eclair )document café Grand Mère
En 1968, Lucette Monnier accueille des hôtes européens pour la réouverture de la cafétéria ultra moderne de la rue Pierre Motte : des élus des villes de Bradford et de Verviers pour la visite de leur commerce et bien sûr pour la dégustation du fameux café « moka » et la nouvelle gamme de thés.
nouvelle cafétéria ( document Nord Eclair )nouvelle cafétéria ( document Nord Eclair )
Le développement de la publicité continue en 1969 par la diffusion du premier film publicitaire Grand’mère au cinéma dans les salles régionales.
En 1971, un incendie se déclare au siège de la rue Pierre Motte dans un torréfacteur et un conduit de cheminée, sans faire de gros dégâts grâce à l’intervention rapide des sapeurs pompiers de Roubaix.
L’incendie du 55 de la rue Pierre Motte ( document Nord Eclair )La façade du magasin ( document collection privée )
Dans les années 1970, la vente de café Grand’mère, couplée à la promotion par catalogue, participe à la notoriété et au succès grandissant de la marque. Le slogan publicitaire de l’époque est : « Café Grand’mère, la tradition du Nord, Café Grand’mère, la qualité d’abord ». La marque Grand’mère bénéficie encore d’une large exposition en 1976 avec le premier film publicitaire à la télévision.
publicité années 1970 ( document café Grand Mère )publicité années 1970 ( document café Grand Mère )
En 1977, c’est la création de la marque « Carte Noire ». Encore une fois René Monnier se lance dans un pari risqué et audacieux d’un nouveau produit, surtout après les fortes hausses de prix du café du Brésil, et de surcroit avec un code couleur jamais utilisé dans l’alimentaire.
Carte Noire ( document café Grand Mère )
La concurrence des grands producteurs de café est rude. Pour émerger face aux géants nationaux, les Monnier décident de réinvestir leurs bénéfices via des opérations de promotion, comme le lancement d’un généreux paquet de 500g pour répondre aux demandes familiales. En 1978, le couple mise sur le café moulu alors que les Français consomment essentiellement du café en grains qu’ils passent au moulin à café, chaque matin. Et c’est encore un succès. Comme son slogan devenu culte « Grand’Mère sait faire un bon café ».
Document INA
En 1982, René Monnier vend 63 % de ses actions de café Grand’Mère au groupe suisse Jacobs Suchard qui possède déjà Jacques Vabre. Cette décision est prise pour que le café Grand Mère s’implante encore davantage sur un plan national. La marque rejoint ensuite dans les années 90, le groupe Kraft Foods.
( document café Grand Mère )
En 1987, le café Grand’mère continue à créer l’événement et fait le buzz en célébrant la première fête des grand’mères, célébrée depuis, tous les premiers dimanches du mois de Mars. C’est une pure opération de marketing et de communication bien pensée, de la marque créée à Roubaix.
En 1990, le magasin de la rue Pierre Motte ferme définitivement ses portes. Le fonds de commerce devient alors en 1991, la pharmacie Eurotéléport créée par Philippe Vermés et reprise en 2022 par Charlotte Guillain.
document Nord EclairPhoto BT
La marque « café Grand’mère », née à Roubaix, existe maintenant depuis 70 ans et sa santé est toujours éclatante avec 24 millions de paquets de café vendus en 2023. La marque Café Grand Mère fait de nos jours, partie du groupe international Mondelez.
Depuis le début du siècle dernier, le 55 rue Pierre Motte à Roubaix a toujours été occupé par un estaminet. Dans les années 1910-1920 le café était tenu par S. Lagache et dans les années 1930-1940 par Jean Poulin. Ce dernier était non seulement cafetier mais également musicien violoniste et organisait dans son établissement : « La Taverne Franco-Belge » des concerts avec son orchestre.
l’estaminet de S. Lagache ( document collection privée )Jean Poulin, à gauche sur la photo et son orchestre ( document collection privée )
En 1951, René Monnier, né en 1925 à Roubaix, et son épouse Lucette, habitent 82 rue d’Anzin à Roubaix. Ils reprennent le fonds de commerce du 55 rue Pierre Motte et le transforment en épicerie. Ils font appel à l’architecte C. Verdonck pour aménager l’intérieur du point de vente. L’enseigne choisie : « A l’Abondance » a pour origine, l’époque d’après guerre ; les Français ont en effet, terriblement souffert pendant ces quatre années de privations alimentaires et commencent à retrouver des produits conformes à leurs attentes.
façade de l’épicerie A L’Abondance ( document archives municipales )plan du point de vente ( document archives municipales )
Maurice Monnier, le père de René, gère une crémerie, depuis quelques années, au 51 de cette même rue Pierre Motte, : la «Laiterie des Halles». Maurice vend du beurre des œufs, du fromage, mais également du jambon, du café et des conserves.
publicité La Laiterie des Halles ( document collection privée )
Entre les deux commerces 51 et 55 des père et fils Monnier, il existe au 53 une toute petite échoppe qui vend des articles de confiserie tenu par A. Domen : « Aux Spécialités ». Les trois commerçants s’entendent bien et communiquent ensemble, pour éditer des publicités communes dans la presse locale.
Plan cadastraldocument Nord Eclair
Au début des années 1950, la région manque encore de tout. Les besoins sont énormes et de nombreuses denrées alimentaires de première nécessité transitent en fraude depuis la Belgique toute proche : le tabac, le chocolat, le café et en particulier le café « Grootmoeder » qui signifie grand’mère en flamand.
Pour développer leur commerce, René et Lucette commencent à torréfier eux-mêmes quelques cafés, c’est l’occasion de créer leur propre marque : le « café grand’mère », un clin d’oeil au café belge bien connu.
René et Lucette créent des mélanges de grains pour produire un café, familial et simple, mais de qualité avec de nouveaux goûts et arômes, à des prix compétitifs. Ils développent ainsi la torréfaction de différents cafés qui répandent dans tout le quartier une odeur de café agréable, et attire les passants. Le succès est immédiat, René et Lucette ont, tous deux, un sens inné du commerce, ils lancent des offres promotionnelles régulières sur leurs produits et communiquent par de la publicité dans la presse locale. Ils ouvrent un deuxième magasin à Tourcoing au 5 rue de la Cloche.
document collection privée
René est très proche des consommateurs et sensible à toutes les remarques, il n’hésite pas alors, à organiser des concours pour savoir quelle serait la meilleure campagne de publicité possible, pour son café Grand Mère.
document Nord Eclair
En 1958, René et Lucette souhaitent développer encore leur activité, mais le manque de place se fait cruellement sentir. Ils reprennent le commerce voisin de confiserie au N° 53 « Aux spécialités » et le 51 la « laiterie des Halles » de Maurice Monnier lequel prend une retraite bien méritée. René et son épouse créent alors la SMPM « Société nouvelle des Magasins de la rue Pierre Motte » pour la création d’un seul et même commerce sur une parcelle de terrain qui s’étale désormais sur 269 m2. Les travaux de transformation et d’agencement du nouveau magasin sont confiés à l’agence Antoine Addic à Lille.
document archives municipales
Au début des années 1960, les grandes surfaces font leur apparition et elles sont manifestement une menace pour les petits détaillants. A l’inverse, René et Lucette vont rapidement comprendre les possibilités de développement qu’offre ce nouveau mode de distribution. Le café Grand’mère est référencé au premier supermarché Auchan de l’avenue Motte à Roubaix. René et Lucette ont désormais des ambitions nationales de développement.
document Nord Eclairdocument café Grand Mère
En mai 1961, un pan de mur branlant, situé au 3° étage de l’immeuble menace de s’effondrer. René Monnier fait évacuer immédiatement le magasin, puis prévient les services de secours, avant que le mur ne s’écroule sans faire de victimes. Une entreprise se déplace ensuite pour démolir et supprimer complétement le dernier étage et, ensuite, la marquise endommagée qui abritait les piétons sur le trottoir.
document Nord Eclair
René Monnier adore la publicité et la communication. En Novembre 1962, il fait venir le sympathique et infatigable animateur Marcel Fort, pour animer une journée complète dans son magasin en partenariat avec le fameux camembert « Révérend » fabriqué en Lorraine. De nombreux cadeaux ( dont beaucoup de fromages ! ) sont alors offerts à la clientèle.
documents Nord Eclair
Quelques années plus tard, Fabrice, le célèbre animateur de la station de radio RTL, se déplace à Roubaix pour animer une émission de jeux, diffusée à la mi journée sur l’antenne pour faire gagner des paquets de café à la clientèle venue nombreuse.
documents RTL
En 1962, René Monnier est nommé président de l’Union des commerçants de la rue Pierre Motte. Le bon sens de René et Lucette Monnier est la clé de la réussite de la marque des cafés « Grand’mère 59 ». Ils proposent aux autres détaillants de la métropole de leur fournir leur café, et n’hésitent pas à apposer leur publicité sur les fourgons de livraison aux particuliers.
Le fourgon Citroën publicitaire d’un commerçant de Hem ( document collection privée )
La place de Verdun se situe dans la rue Gorghemetz au cœur du quartier de Beaumont à Hem. Sur cette place se trouvent l’église Saint-Paul depuis 1954 et un petit centre commercial depuis les années 1960. Elle a été inaugurée en novembre 1956, après une messe célébrée à l’église Saint Paul à l’occasion des cérémonies du 11 novembre par Jean Leplat, maire de la ville.
Inauguration de la place en novembre 1956 (Document Nord-Eclair)L’église Saint-Paul à Hem en 2020 (Document Voix du Nord )
A la fin des années 1950 la cité jardin Beaumont (381 logements) a en effet vu le jour dans la plaine de Beaumont de l’autre côté de l’avenue Mozart. Il faut donc construire un minimum de commerces de proximité pour tous ces nouveaux habitants, bien éloignés du centre de la ville.
Photos aériennes du début des années 1960 puis de 1969 (Documents IGN)
Dès 1968, le Ravet Anceau fait état d’une épicerie Noréco qui reste en activité pendant une dizaine d’années, sous l’enseigne Corsaire. A cette époque, le petit centre commercial comporte également un tabac tenu par Mrs Pouille puis Baude, qui fait également librairie, papeterie, jouets et cadeaux, ainsi qu’un dépôt de teinturerie Rossel.
L’épicerie Corsaire, publicité de 1977 (Document Nord-Eclair)Tabac Baude (Document Historihem)
Lorsque Mme Vandendorpe reprend le dépôt de teinturerie en 1971 et jusqu’à la fin des années 1980, elle diversifie ses activités et ajoute au nettoyage à sec : bonneterie, lingerie, marques Stemm et Playtex, prêt à porter, mercerie, layette, cordonnerie…
La bonneterie teinturerie Dominique, publicités des années 1970 et 1980 ( Documents bulletins d’information de Hem et Historihem)
Pour assurer un service complet le petit centre est également doté d’une pharmacie, tenu par Mme Ramette-Sabin, jusqu’à la fin des années 1970 . Cette pharmacie se révèle indispensable pour tous les habitants du quartier mais plus encore pour ceux qui n’ont pas de véhicule.
A la fin des années 1970 c’est l’enseigne Shopi qui s’installe dans le petit centre commercial de Beaumont à la place de l’ancien Corsaire. Cette enseigne alimentaire de proximité a été créée en 1973 par le groupe Promodès. L’accent est essentiellement mis sur les rayons frais dans les publicités de l’époque et l’enseigne reste en place à Beaumont pendant plus de 10 ans.
Publicités des années 1970 (avec la façade du magasin) et 1980 (Documents Nord-Eclair)
A cette époque le tabac existe toujours, géré par Mrs Mercier puis Deroo, ainsi que le magasin Dominique et la pharmacie alors tenue par Mme Lauridant-Sabin.
Puis viennent les années 1990 et l’ouverture, en 1991, un nouveau libre-service, à l’enseigne Goldy, ouvre ses portes, spécialisé dans l’alimentation : point chaud, magnifique rayon fruits et légumes, rôtisserie et boucherie, rayon crémerie sans oublier conserves, biscuiterie et liquides avec une très belle cave à bières.
Ouverture de Goldy en 1991 (Document Nord-Eclair)
Malheureusement, le centre commercial connait ensuite un gros passage à vide, notamment en ce qui concerne la supérette, abandonnée et vandalisée. Ensuite c’est sous l’enseigne 8 à 8 que la supérette de quartier rouvre ses portes en 2000, après plusieurs tristes années où l’endroit ressemblait à un cube muré au point qu’en 1997, la commune préemptait le bâtiment pour y aménager elle-même des cellules commerciales.
Suite à cela des travaux longs et coûteux avaient été entrepris pour obtenir un centre commercial tout neuf et fonctionnel, permettant ainsi la réouverture de 2 commerces : un salon de coiffure ouvert par JN Craissin, déjà installé au centre ville et une boulangerie installée par Mr Stievenard également présent au centre d’Hem.
Le guide pratique de la municipalité de 2000 fait également état d’une librairie et d’une civette tabac presse ainsi que de la pharmacie de Beaumont.
Le centre commercial (où une boulangerie existe toujours mais apparemment plus le salon de coiffure remplacé par un fleuriste : Fleurs de vanille) avec la supérette 8 à 8 en 2008 (Documents Google Maps)
La supérette quant à elle se lance sur une surface de 275 mètres carrés. Le groupe Carrefour-Promodes, par l’intermédiaire de sa filiale Prodim, a proposé cette franchise à Mr et Mme Delos, qui tenaient auparavant une supérette dans le quartier de la Bourgogne à Tourcoing.
Cette création de magasin les a tout de suite tenté avec beaucoup de produits frais, plus de 3000 références, un espace parfumerie, une cave à vins et un mobilier tout neuf. A cela s’ajoute les nombreux services offerts comme la livraison à domicile et les larges horaires d’ouverture.
Cela méritait bien une inauguration en grande pompe, en présence de la sous-préfète à la politique de la ville Anne-Gaelle Bauduin, de la conseillère municipale Claudine Dauphin, instigatrice du projet, et bien sûr de Francis Vercamer, maire de Hem.
L’inauguration de la supérette en 2000 (Documents Nord-Eclair) et une publicité (Document Historihem)
Mais en 2012, 8 à 8 ferme ses portes, fermeture heureusement suivie peu de temps après par l’ouverture d’un Proxi Super géré par Mr Rekibi qui propose à sa clientèle : épicerie classique, produits frais, fruits et légumes, un rayon bazar, un dépôt de pain, la presse et un service gratuit de livraison à domicile.
Le Proxi super annoncé par la ville en 2013 et le même magasin 3 ans puis 6 ans plus tard (Documents Magazine Tout Hem et Google Maps)
Actuellement il n’y a plus de supérette, à proprement parler, dans le centre commercial de Beaumont mais la boucherie Zino s’ est installée dans les locaux en avril 2021, gérée par Madhi Tellache, dont la famille a longtemps tenu une boucherie rue de Lannoy à Roubaix, à l’angle du boulevard de Reims. Le nouveau magasin propose également des produits d’épicerie, des fruits et légumes, des produits orientaux, de la charcuterie et des surgelés.
La boucherie Zino (Documents photo IT et Voix du Nord)
La boulangerie actuelle : l’Hirondelle 2 a, quant à elle, été ouverte en 2021 par Youssef Hernoun qui avait déjà ouvert l’Hirondelle 1 à Roubaix. A Hem, il s’est associé à Florian Peere pour rénover la boutique, vide depuis quelques temps, et la municipalité a remis le laboratoire aux normes. La boulangerie propose bien sûr pain et viennoiseries mais aussi sandwichs, paninis et pizzas pour les formules du midi.
L’Hirondelle 2 avant et après (Document FB Duman design et publicité) la boutique et les 2 gérants (Documents Voix du Nord)
Durant l’année 2020, la pharmacie de Beaumont a été reprise par Thomas Remy. C’est sans doute l’une des cellules du centre commercial qui a le moins changé depuis la construction même si des améliorations, essentiellement intérieures, ont été apportées par les différents gérants de l’officine au fil du temps.
La pharmacie de Beaumont (Documents site internet, Calipharma et photo IT)
Pour redynamiser le site de la place de Verdun, en 2020, la municipalité n’a pas hésité à investir. Ainsi une réfection complète de l’éclairage urbain a été faite, du mobilier urbain neuf a été installé. Une nouvelle aire d’amusement éco-responsable a été aménagée juste à côté du parvis de l’église Saint-Paul.
La nouvelle aire de jeux (Documents photo IT et Voix du Nord)
Mais surtout en 2021, la mairie lance un marché hebdomadaire pour répondre à une demande des habitants et renforcer le commerce de proximité du quartier. Ce marché réunit une dizaine de commerçants ambulants: rôtisserie, primeurs, bar à jus, fleuriste, fromager, boucherie, habillement…
Le marché de Beaumont (Documents Voix du Nord)
60 années après la création d’un centre commercial, indispensable dans ce nouveau quartier sorti de terre autour de l’église Saint-Paul, et malgré certains décennies plus difficiles que d’autres pour l’activité commerciale dans le quartier, le petit centre est aujourd’hui toujours actif et bénéficie du coup de pouce apporté par le marché hebdomadaire de Beaumont.
Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem.
L’histoire commence par un mariage. Le 24 mars 1945, Achille Vantieghem fils de M. et Mme Vantieghem Beckaert épouse Marcelle Moreels, fille de M. et Mme Moreels Vosdey. La cérémonie a lieu en l’église Saint Vaast de Leers. À ce moment, Achille travaille en mairie puis il fait son service militaire. Pendant ce temps, Marcelle travaille encore chez Mme Delebois rue des lignes, déjà à faire des fleurs. Les fleurs, on en faisait aussi au 15 rue Victor Hugo, avec Joséphine, la maman, qui vendait aussi des articles funéraires.
15 rue Victor Hugo Leers photo familiale
Vient le jour de la libération d’Achille, et avec Marcelle ils prennent la décision de s’installer au 3 rue Thiers à Leers. Il fera le quincailler et elle continuera de faire des fleurs, ce qu’elle n’a cessé de faire depuis qu’elle a quitté Madame Delebois et qu’elle s’est installée artisane.
La biscuiterie Roussiaux 3 rue Thiers archives familiales
Le 3 rue Thiers fut autrefois une biscuiterie tenue par un oncle d’Achille, M. Roussiaux. Il y avait là un atelier et un four. On y entassa bientôt toutes sortes d’ustensiles : casseroles, seaux, ferblanteries domestiques diverses. Achille livrait les fleurs de Marcelle dans un grand carton à vélo. Henri Moreels, le beau père retraité, venait en demi-journée donner la main au découpage des matières pour les fleurs. Il y avait du papier, du rodoïde, du celluloïd. Les fleurs étaient faites à la main, avec des moules, on les montait pétale par pétale avec une tige.
Achille devant le 3 rue Thiers archives familiales
L’affaire prit de l’extension, on abandonna la quincaillerie, le vélo ne suffit plus aux livraisons, Achille acheta à vil prix une vieille jeep qu’il fallait pousser pour la mettre en route. Il fut décidé d’agrandir la clientèle et ils prirent des apprenties : deux filles de Leers et deux filles de Néchin et quelques ouvrières de l’atelier Delebois qui ne tournait pas bien.
En tête de facture archives familiales
Le manque de place et le démon du déménagement poussèrent Achille et Marcelle à chercher un endroit plus vaste. L’histoire se poursuit à Roubaix en 1950.
Après l’intersection avec la rue du Maréchal Joffre, se trouve, au n°99, la deuxième boucherie de la rue, ouverte dans les années 1950. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Un peu plus loin, sur le trottoir d’en face, le n°106 abrite la lingerie de J. Delemmes pendant la décennie 50 et le n°108 l’entreprise de chiffons de Roland Wagnies dans les années 1960 et l’institut d’esthétique de Brigitte Carpentier à la fin des années 1970. Ces 3 bâtiments ont ensuite retrouvé un usage d’habitation.
Publicité des années 1970 pour la boucherie et photo de la maison de nos jours, publicité de l’institut esthétique en 1978 et photo de la maison en 2023 (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps).
Le 111 rue Louis Loucheur est une adresse très connue, du milieu des années 1950 à celui des années 1980. Y est en effet installée la graineterie Clarisse, aussi appelée graineterie des Trois Baudets : poteries, semences, engrais simples et composés, outils de jardinage, oisellerie, poissons, cages et volières, puis son successeur Jardiflor à la fin des années 1980. Le bâtiment a ensuite retrouvé une vocation d’habitation.
Publicités des années 60, 70 et 80 et photos de cette portion de rue en 1973 et en 2023, photo du bâtiment en 2008 (Documents Historihem, Nord-Eclair, photos Patrick Debuine et Google Maps)
Nous parvenons à la dernière portion de la rue avant d’arriver à Roubaix, après avoir traversé les rues Briet et d’Halluin. Le premier commerce qui s’y trouve, sur le coin avec la rue Briet, au n°118, est un café ouvert par M.Van Maercke au milieu des années 1950 et qui, à l’époque, est également une entreprise de couverture plomberie. Puis Mme F. Crepieux reprend le « café de la Gaieté » à la fin des années 1950 et pendant une décennie. Lui succèdent Charles Lagaise, puis, dans les années 1980, le café PMU « Chez Gilbert et Michel », de Michel Rotsaert et Gilbert Lacroix, . Enfin, dans les années 2000, c’est le café « Le Phenix » qui sera le dernier en activité avant que les lieux redeviennent un domicile.
Publicités Van Maercke et Lagaise, événement fêté au café de la Gaieté en 1968, publicité de 1980 et photo de 2015 et 2023 (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)
Le n°124 abrite, dans les années 1960, une supérette « Super Hem », à l’enseigne Cé-di-Choc puis Super Egé. Durant la décennie suivante, c’est un » lavomatic » qui lui succède, suivi du lavoir pressing des 3 Villes. Ensuite le bâtiment est fermé par une grille et paraît abandonné.
Publicités de la supérette en 1967, puis du Lavomatic et du lavoir pressing des 3 Villes et photo de l’ancien commerce de nos jours (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)
La maison voisine au n°126-128, abrite quant à elle, dès les années 1960 la bonneterie de Mme Brogniart puis la maison Delvordre : bonneterie, lingerie, layette, chemiserie, maroquinerie. Puis c’est Pierre Detollenaere qui reprend la bonneterie « Marlène et Pierre », spécialiste du cadeau de naissance, la maison Riani-Bauwens et enfin Mme Vanhorpe avec « Hem Boutique » à la fin des années 1970 qui occupent les lieux, avant de laisser la place à une maison particulière.
Publicités de la maison Delvordre en 1968 puis de Marlène et Pierre et Hem Boutique dans les années 1970, photo de la maison de nos jours (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)
L’épicerie de Mme Bourlet occupe le n° 132, dans les années 1950, reprise ensuite par Mr Brogniart. Durant la décennie suivante c’est Lucien Duquesne qui y installe son commerce de TSF (Transmission Sans Fil) et TV (Télévision), repris dans les années 1970 par le couple Vandenhaute-Duquesne qui vend de l’électro-ménager. Par la suite la maison retrouve sa vocation de domicile.
Publicités des années 1960-1970 du commerce de TSF et photo du n°132 de nos jours (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)
Jules et Marie-Madeleine Ladam exploitent leur ferme qui abrite 2 chevaux, un poulain et 8 vaches, à compter de 1948 et jusqu’en 1984, au n°136. La ferme est très ancienne : l’habitation date du 18ème siècle et des fissures sont apparues durant la guerre en raison de l’explosion du château de la Lionderie. Quant aux écuries, elles ont été refaites à la fin du 19ème siècle.
La ferme encore en activité dans les années 1970 (Documents Historihem)
Après l’arrêt de l’exploitation de la ferme, Jean-Marc Ladam y installe son activité artisanale d’électricité générale. Aujourd’hui l’aspect extérieur du bâtiment n’a pas beaucoup changé.
Publicités de l’entreprise d’électricité dans les années 1980 et photo de la ferme aujourd’hui (Documents Nord-Eclair et Google Maps)
Reste à évoquer le n° 150, occupé durant une vingtaine d’années, à compter des années 1960, par un artisan carreleur, Michel Van Opbroek et le n°156 qui abrite l’épicerie d’Edmond Vionne, à peu près à la même époque, reprise ensuite par Céleste Vionne. On finit, un peu plus loin par le dépannage ménager service au n°170 durant quelques années des décennies 1970-80 et enfin l’alimentation générale de Mme F. Mahieu qui fait aussi poissonnerie dans les années 1960. Tous ces bâtiments sont aujourd’hui à usage d’habitation.
Publicité de 1971 pour l’épicerie et la maison d’habitation en 2008 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)
Ce n’est pas un hasard si, sur cette dernière portion de la rue, à compter du n°118, ne sont évoqués que les numéros pairs. En effet sur le trottoir d’en face nous sommes déjà sur la ville de Roubaix, dans la rue du Bas Voisinage (qui est aussi l’ancien nom de notre rue Louis Loucheur hémoise). La rue Loucheur qui hébergeait à l’époque les nombreux commerces et activités répertoriés ci-dessus est redevenue de nos jours une artère essentiellement résidentielle.
Depuis les années 1930, J. Van Belle est installé en tant que poêlier au 151 boulevard de Fourmies à Roubaix, à l’angle de la rue Germain Pilon. Il fabrique des poêles à charbon et à bois, et assure également l’entretien des appareils de chauffage. Il reste présent à cet endroit jusqu’au début des années 1960.
document collection privée
En 1966, la société de blanchisserie de lavoirs et de nettoyage à sec, à l’ enseigne « Mon Plaisir », basée à Wattrelos, au 39 rue de la Teinturerie, reprend le fonds de commerce, et ouvre un dépôt de blanchisserie. Les clients déposent leur linge sale, et le récupèrent 24h ou 48h plus tard, dans un parfait état de propreté.
Publicité 1966 document Nord Eclairdocument archives municipalesdocument archives municipales
Le dépôt de 73 m2, géré par Mme Lefebvre, fonctionne de façon très correcte, si bien que la société, en 1971, dépose un permis de construire pour un aménagement : le dépôt Mon Plaisir devient un Pressing. Des machines sont alors installées dans le local, le linge est nettoyé sur place et donc traité dans un délai plus court pour la clientèle. C’est également plus économique pour l’entreprise car le transport journalier aller et retour sur Wattrelos n’existe plus.
Mohamed Benziani qui habite 91 rue Lafontaine souhaite reprendre l’immeuble en 1988, en vue de transformer le commerce de Pressing en magasin de fruits et légumes. Mohamed Benziani annule finalement son projet en 1990, car le financement bancaire a été refusé.
projet de M. Benziani ( document archives municipales )
Le local reste alors inoccupé quelques temps et, en 1996, s’installe un institut de beauté à enseigne « Atlantys », spécialisé en soins du corps et du visage.
Photo BT
En 2008, le commerce est repris sous l’enseigne « L’Institut 151 » par Maria Raquel Saidi. Le centre de soins esthétiques, repris en 2017 par Tamara Saidi, est toujours en place de nos jours.
En 1995, Max et Monique décident d’une nouvelle transformation du magasin . Ils font appel à l’architecte Perrissin et Sailly à Douai pour monter le projet à savoir, la construction d’une chambre froide afin de faciliter et d’améliorer la qualité du travail, ainsi que l’installation d’un bureau.
La construction se réalise en continu du bâtiment existant, sur la rue Carpeaux. Les travaux se terminent en Avril 1996.
Le projet ( document archives municipales 1995 )La réalisation ( document archives municipales 1995 )
La même année, l’activité traiteur se développe, des plats chauds à 20 Frs sont proposés à la clientèle. Le succès du rayon traiteur est au rendez vous.
document Nord Eclair 1995
Au printemps 1996, à l’époque de la célèbre course Paris Roubaix, un jeu concours pour la clientèle, est organisé pour gagner des vélos et de nombreux T-Shirts, par un simple tirage au sort.
document Nord Eclair 1996
Dix personnes travaillent désormais dans l’entreprise, dix professionnels animés d’une même passion pour leur métier, qu’ils soient bouchers, charcutiers, traiteurs ou vendeurs. Leur objectif est le même : apporter à leurs clients une qualité irréprochable de produits frais, de qualité et préparés sur place. Max et son épouse préparent aujourd’hui l’avenir de leur fils Mathieu qui prendra la succession d’ici quelques temps.
Max Dumeige à gauche, Monique à droite et Mathieu à ses côtés ( document Nord Eclair 1996 )
En 1996, Max veille scrupuleusement depuis des années à la qualité de la viande et choisit lui-même chaque bête chez les éleveurs et chevilleurs. Il travaille en étroite collaboration avec Yann Adam, pour la relance des races Boulonnaise et Trait du Nord élaborée avec le centre des ressources génétiques de l’espace naturel régional.
Yann Adam ( document M. Dumeige )Poulain ( document M. Dumeige )Max Dumeige ( document M. Dumeige )
En 1997, Max fait rénover ses cuisines, lance une gamme de poulets rôtis et commercialise des viandes labels en Boeuf, Poulain et Porc.
Pour fêter l’an 2000, Max communique par de la publicité sur des labels qualité : Délicochon, Coopérative A1, Poulain du Nord, Belle bleue label rouge. L’occasion de rappeler que cela fait 32 ans que la qualité de ses produits est toujours au top.
document Nord Eclair 2000
Comme chaque fin d’année, en 2001, Max communique par de la publicité dans la presse locale pour ses produits de fêtes : foie gras, boudin blanc etc et bien sûr, pour les meilleures viandes labellisées qu’il a sélectionnées lui même et les volailles des fermiers landais.
document Nord Eclair 2001
Max Dumeige prend sa retraite en 2002 et son fils Mathieu reprend l’affaire. La boucherie continue de façon satisfaisante durant les premières années. Les difficultés apparaissent ensuite, au début des années 2010, suite à des différents sérieux avec d’anciens employés, quelques erreurs de gestion, des charges trop lourdes, la concurrence des boucheries hallal, des remises aux normes onéreuses mais indispensables . . . En 2016 l’entreprise est déclarée en cessation de paiement et en avril 2017, le tribunal de commerce prononce la liquidation judiciaire de l’entreprise.
En Décembre 2017, Christophe Descheemaker, 46 ans, boucher chevalin, installé au Crétinier à Wattrelos depuis plus de 20 ans, reprend l’affaire et rebaptise le commerce : « la boucherie du boulevard » avec deux anciens salariés. Il reprend la même activité sauf la viande de cheval, pour ne pas concurrencer la boucherie hippophagique du 94 rue Carpeaux. Malheureusement le succès n’est pas au rendez vous, et en Février 2020, Christophe Descheemaker ferme les portes de son commerce.
document Nord Eclair
La boucherie est alors cédée à Rémy Scatizzi et Louis Camelot qui créent « Les Halles modernes », un quatrième point de vente après ceux de Croix, La Madeleine et Lille. La boutique propose bien sûr de la viande et de la charcuterie, mais également des produits traiteur, de la crémerie, de la bière, du vin, des produits locaux et quelques légumes.
document Nord Eclair
Le magasin Les Halles modernes ne reste ouvert que quelques mois seulement. Le commerce est repris en Août 2023, par la boucherie « Molati » de Faïza Ghaïri qui était installée rue Charles Fourier à l’emplacement d’un caviste. L’emplacement du 114 boulevard de Fourmies lui convient parfaitement, car plus spacieux et surtout plus visible.
document Nord Eclair
Les 2 commerces tenus par Max Dumeige, tant rue Jules Guesde que boulevard de Fourmies étaient historiquement des boucheries depuis très longtemps. Si la boutique de la rue Jules Guesde est de nos jours devenu un cabinet infirmier, celle du boulevard de Fourmies accueille toujours une boucherie.
Remerciements à Max et Monique Dumeige ainsi qu’aux archives municipales