Au moment où le sport, et particulièrement le football, s’oriente vers le professionnalisme, c’est bien à cause d’un problème financier que le Racing Club de Roubaix réagit en janvier 1933.
Réuni en session extraordinaire le 6 janvier 1933, le comité du Racing-Club de Roubaix décide de suspendre ses activités entre le 8 janvier 1933 à minuit et le 11 janvier 1933 à minuit, soit pendant trois jours. Les portes du Parc Jean Dubrulle resteront donc fermées entre les dates fixées et les membres du club n’y auront pas accès. Les cours de préparation militaire, les cours d’éducation physique, les entraînements de football et de basket-ball seront suspendus pendant cette période. Et afin que nul n’en ignore, copie conforme de cette décision est adressée à MM. Les ministres de la Guerre et des finances, le Sous secrétaire d’état à l’Éducation Physique, diverses autorités militaires, les Présidents des fédérations sportives, le contrôleur des contributions à Roubaix, les Présidents des différentes sections sportives du RCR, MM les rédacteurs en chef des journaux régionaux. Et c’est signé par le Président Raphaël Porisse et le secrétaire G. Desremmieux.
Qu’est ce qui motive une telle décision ? L’administration des contributions directes vient d’adresser au RCR un avertissement d’avoir à payer une somme de 22.320 francs pour taxe sur les cercles, sociétés et lieux de réunion pour l’année 1932. Le comité du RCR estime que l’administration des contributions directes semble avoir appliqué cette taxe en considérant à tort que le RCR tient des réunions quotidiennes. Le RCR fait donc constater par huissier que les portes sont bien fermées, ce qui valide le fait de ne pas payer de taxe pour 1933.
Au début des années trente, le football devient le sport-roi, selon les termes du chroniqueur sportif du journal de Roubaix. Et il argumente : chaque ville, chaque village, chaque hameau même possède son équipe de football. Leers est alors une commune de 4677 habitants qui songe à la formation d’un club. On en parle ici et là, à droite et à gauche, mais jusqu’ici rien n’a abouti.
Le 3 décembre 1931, on annonce cependant qu’il y aura à Leers un club de football qui aura pour nom « Le Racing Club de Leers » et pour siège, le Café Delgranges 2 rue de Néchin. Une première réunion a eu lieu le 30 novembre et une quinzaine de jeunes gens ont donné leur adhésion, parmi lesquels dit le journaliste, quelques éléments assez connus et pratiquant déjà le football.
Une autre réunion générale aura lieu le samedi 12 décembre à 19 heures 30 au café Delgranges. Y sont invités les membres déjà inscrits et tous ceux que le sport intéresse, et ils sont nombreux à Leers. On formera la commission et les équipes, on en prévoit plusieurs. On évoquera les couleurs du club, son drapeau, et les premiers matchs à conclure. Quelques personnalités et commerçants de la commune ont promis leur appui financier, mais il en faut encore quelques uns. M. Mondet très connu dans le monde sportif de la région est à l’origine de cette création et il espère trouver encore de quoi constituer l’indispensable fonds de caisse. La cotisation des membres actifs est fixée à 20 francs par an, celle des membres sympathisants à 25 francs et celle des membres honoraires à 50 francs.
En mars 1932, les choses sont bien avancées. Le Racing-club de Leers a l’intention de disputer le championnat de football et pour cela, il doit s’affilier à la Ligue du Nord et avoir un terrain réglementaire et clôturé. Le terrain existe, c’est celui de la Briqueterie, rue de Roubaix, et les dirigeants du club ont commencé de le clôturer. Un côté est bientôt terminé au moyen de piquets et de fils de fer. Mais un amateur est passé par là et a enlevé après les avoir cisaillé tous les fils de fer posés. Cet acte stupide fait grand tort à la société naissante. En juin 1932, le Racing Club de Leers va dès la saison prochaine disputer les championnats de la ligue du Nord. Dans le but de se procurer quelques ressources, cette société sportive lance une souscription donnant doit au tirage d’une tombola. Le prix du billet est de un franc. Le premier prix est une bonne bicyclette exposée chez M. Delobelle place de l’église, comme plusieurs autres lots. Le tirage aura lieu le dimanche 31 juillet au café Delgranges rue de Néchin. Les billets de souscription donneront droit d’entrée au terrain de la briqueterie pour le match du prochain dimanche.
Le 23 juillet, le Racing-Club de Leers invite ses adhérents à venir signer les licences. On rappelle aux souscripteurs que la tombola aura lieu à l’issue de ce qui est probablement le premier match du Racing-Club de Leers. Un match d’entraînement a en effet été conclu entre l’équipe première du RC Leers et celle de l’équipe de l’Union Sportive Leersoise (Belgique).
Football. Le Racing Club Roubaisien a rencontré au stade Buffalo la formidable équipe anglaise Eastbourne Old Town Football Club. Les Anglais l’ont emporté par 4 buts à 2. La veille, les anglais avaient battu le Racing Club de France, champion de Paris par 5 buts à 0.
Cyclisme. La fanfare cycliste du Nord Touriste fera une répétition générale à son local, café Regnier Branquart, Grand Rue, mercredi soir.
Football. Le Stade Roubaisien tient sa réunion trimestrielle au Café Bellevue. Un match au Havre est programmé.
Course à pied. Une nouvelle société, l’étoile sportive de Roubaix-Wattrelos vient d’être créée dont le siège se trouve à l’estaminet du Pigeon Voyageur, rue du Petit Tournai à Wattrelos. But : pratiquer la course à pied et le football.
L’année sportive en 1903. Le Journal de Roubaix inaugure une nouvelle rubrique qui retrace l’année sportive écoulée. Le vélodrome roubaisien a bien tenu face à la concurrence des vélodromes parisiens. La liste des réunions est donnée ainsique celle des courses, entre autres Paris Roubaix, Roubaix Anvers. L’article signale l’existence presque chaque dimanche de courses organisées par des sociétés locales ou des cabaretiers avisés. Pour le football, les sociétés roubaisiennes citées sont le stade roubaisien et le racing club roubaisien qui dispute victorieusement le titre de champion de france à Paris contre le Racing Club de France. La course à pied est également citée : le brevet des 30 kms dont l’arrivée se juge au vélodrome roubaisien, les championnats du Nord à Tourcoing, les journées du Racing Club Roubaisien. Des records tombent : Scrépel du RCR record de France de lancement du poids. Le cross country voit la victoire d’Honorez du RCR pour le championnat du Nord, puis c’est le Challenge International du RCR remporté cette année par le parisien Ragueneau. Les marcheurs sont à l’honneur avec les championnats du Nord sur la piste du RCR et le tour de Roubaix pédestre. Le Tennis se pratique au tennis club de Roubaix, et le challenge des tennis club du Nord est remporté par les roubaisiens Dubar et Motte. L’article évoque encore l’aviron, la natation, le water polo, l’hippisme, la boxe, l’escrime, l’athlétisme, la lutte, les poids et haltères. Cette rapide revue, conclut le journaliste, nous montre une jeunesse bien portante qui, loin du cabaret enfumé, améliore ses facultés corporelles.
Football. Championnats du Nord, résultats du 19 janvier. En première série, RCR 1 bat OL 1 par 5 buts à 2, SCT bat IIN par 2 buts à 0.
Hockey. Le Racing Club de France recevait le Racing Club Roubaisien et l’a battu par 5 buts à 0. Le match retour est prévu à Roubaix le 31 janvier.
Tir. Le Tir National de Roubaix a organisé en 1903 deux épreuves : en avriol mai un grand concours national et international doté de 4000 francs de prix et en octobre un concours offert aux membres honoraires et actifs.
Escrime. Contre de sixte de Roubaix. Réunion chez M. Evens 109 rue d’Inkermann, préparation de l’inauguration du nouveau local. Académie d’armes de Roubaix est l’intitulé d’une nouvelle société d’escrime en formation au Café Bruno Dejonghe 1 rue du Grand Chemin à Roubaix, le directeur en sera l’excellent professeur Victor Fort qui enseignera l’épée de combat et le fleuret.
Cross Country. Le Stade Roubaisien, le Club des Sports, l’Iris Olympic Roubaisien et l’Union Sportive Tourquennoise appellent leurs adhérents à l’entraînement en vue des futures épreuves.
Hockey. En préparation du match retour contre le RCF, le RCR a matché l’Iris Stade Lillois et l’a battu par quatre buts à un après une rencontre aussi animée que courtoise.
Football. En déplacement au Havre, le RCR a battu l’équipe locale par cinq buts à trois. Cette victoire est de bon augure pour le titre de champion de France.
Cyclisme. Union vélocipédique Roubaisienne, tel est le nom d’une nouvelle société cycliste, dont la commission est composée entre autres par Constant Niedergang, Maurice Léturgie. Le local se situe au n°6 de la rue de l’alouette, au repos des cyclistes. On peut s’y inscrire.
Après guerre, le château est réquisitionné pour servir de logement à des familles sinistrées et ce jusqu’en 1953. En 1945, il est racheté par un industriel lainier de Tourcoing, Mr Bossuyt, mais en 1953, l’entretien du bâtiment s’avérant trop difficile à assurer, le nouveau propriétaire décide sa destruction. Seule la chapelle reste debout pendant vingt ans encore au milieu de la plaine.
La ferme quant à elle est reprise par Gabriel Boddaert, le fils de Maurice, en 1962 et l’année suivante il supprime les chevaux de labour et mécanise les cultures. Le corps d’habitation situé derrière la ferme conserve encore quelques traces du château construit après 1920 et quelques piliers d’entrée de l’ancien jardin du château restent debout ainsi que la chapelle.
Puis en 1974, le petit-fils Bossuyt vend une partie de sa propriété à Mr Cornu qui en fait un Centre Equestre puis un Centre de Loisirs. Les petites écuries sont installées sur 7 ha possèdent 2 manèges olympiques et un parcours de cross. Elles assurent des leçons pour tous niveaux, l’hébergement et la vente de chevaux.
En 1976, c’est une grosse frayeur pour les propriétaires et leurs chevaux, quand un incendie se déclenche suite à une cigarette négligemment jetée sur un tas de paille qui embrase la toiture des écuries, alors qu’une trentaine de chevaux se repose dans les box. Fort heureusement tous sont rapidement évacués vers les manèges et les sapeurs pompiers de Roubaix parviennent à circonscrire l’incendie à un coin des écuries.
Quant à Gabriel Boddaert, le fermier, il démolit ce qu’il reste de l’ancienne chapelle d’un diamètre de 9 à 10 mètres. Cinq ans plus tard il exploite les 32 ha de terres et la ferme dont sa famille est l’occupante depuis 45 ans. Enfin son fils Pierre Yves reprend l’exploitation en 1999 tandis que sa sœur habite dans les dépendances de l’ancien château.
Dans les années 1980, le Château d’Hem de Jean-Claude Cornu devient synonyme de sports et les publicités et articles se succèdent dans la presse locale pour vanter la «vie de château pour sportifs»: tennis, piscine, sauna, bains bouillonnants, mais aussi aérobic, gymnastique traditionnelle, stretching, modern’jazz, côtoient une brasserie avec pianiste où se restaurer et se détendre après l’effort.
C’est le tennis qui, en premier lieu, ouvre les portes de ses 7 courts dont 4 couverts en septembre 1981, avec une école de tennis. Les 2 surfaces de jeu sont en shiste et en synthétique et s’y ajoutent un club-house rustique et des vestiaires et 3 enseignants sont mis à disposition des adhérents. Puis viennent s’ajouter au complexe sportif une salle de musculation et enfin un practice de golf et une école de golf avec Nicolas Fourrier joueur diplômé d’état.
A la fin des années 1980, le centre de loisirs a acquis une belle renommée et les publicités se font plus nombreuses dans la presse locale pour ce complexe niché dans un cadre verdoyant et bénéficiant d’un contexte historique prestigieux. En 2000 la carte Libersport tente de convaincre les amateurs de sport de rejoindre le centre.
Pourtant en 2003, le club de fitness exploité par Delphine Cornu et son époux, propriétaires des murs du Château d’Hem, racheté par son concurrent Ocea, déménage à Villeneuve d’Ascq, rue de la Cimaise, au grand dam de ses utilisateurs. Pour les activités de spa et d’équitation rien ne change. En parallèle, le site hémois, déjà doté de 2 salles de réception, est reconverti pour en accueillir 2 supplémentaires.
Le centre équestre et ses écuries sont toujours là dans leur écrin de verdure de 4 ha avec avec un centre de dressage ouvert à tous les cavaliers et le Horse Jump 59 dédié aux sauts d’obstacles qui s’adresse tant aux professionnels qu’aux particuliers. Quant aux petites écuries du Château d’Hem elles font gîte pour chevaux.
Le château propose également, aux professionnels comme aux particuliers, la location de 4 grandes salles de réception chacune avec jardin, entrée indépendante, allée d’accès et parking privé pour l’organisation de grands événements : mariages, anniversaires, séminaires, soirées à thèmes…
O’Green propose quant à lui une initiation au golf, des démonstrations de ce sport ainsi que des cours individuels ou collectifs. La terrasse du Green, restaurant traditionnel local, propose chaque semaine une nouvelle carte originale : une cuisine gourmande et riche de saveurs locales et traditionnelles.
Enfin depuis 2018, l’hôtel Kyriad a remplacé l’ ancien hôtel Campanile. Le domaine du Château d’Hem propose donc également des solutions de logement qui complètent les offres du complexe sportif et celles de locations de salle. Le cadre est accueillant et le changement d’enseigne a été l’occasion de travaux pour améliorer le confort des chambres.
Là où à la fin des années 1950, après la démolition du dernier château d’Hem, sur les terres de l’ancien marquisat, ne subsistait plus qu’une ferme entourée de champs s’est donc développé, dans un écrin de verdure un complexe de loisirs qui fait la part belle à la nature et qui cohabite avec la ferme toujours présente : le Château d’Hem, tel que les hémois le connaissent aujourd’hui.
Remerciements à l’association Historihem ainsi qu’à André Camion pour son livre co-écrit avec Jacquy Delaporte Hem d’hier et d’aujourd’hui ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au temps d’Hem.
Il y a Anatole Desmet, le propriétaire de la Villa Jean Jacques dont nous avons déjà parlé, mais sur le trottoir d’en face est venu s’installer un autre Desmet. Il s’agit d’Albert Desmet (1884-1950) fils d’un sabotier et d’une couturière domiciliés contour de la Place à Leers, qui vient ouvrir un café à l’enseigne du Tour de France, rue de Wattrelos.
Albert Desmet fut en effet un professionnel du cyclisme d’avant la première guerre, sans toutefois appartenir à une grande équipe de marque. Il fait partie des indépendants qu’on appelle parfois les isolés, comme beaucoup de coureurs de cette époque. En 1910, il s’aligne au départ de Paris-Roubaix remporté par Lapize et il termine 38eme. Puis il court le Paris-Menin, le tour de Belgique, le Paris Brest et retour, il finit 15e après avoir couru 800 kms seul. En 1913 il s’aligne dans le tour de France avec l’intention de boucler la boucle. L’an passé en 1912, il s’était arrêté aux Pyrénées.
C’est l’époque des Van Houwaert, Trousselier, il participe comme isolé et il termine parmi les 26 survivants. Ce sont des étapes qui commencent à trois ou quatre heures du matin, et isolé signifie qu’il pourvoit lui-même au ravitaillement, aux réparations, pas de coéquipiers, ni de soigneurs. Il termine le Tour 1913 à la 22e place, juste derrière Louis Colsaet le wattrelosien, les deux étant qualifiés de belges. À ce titre, il fait partie de la légende du Tour de France et Leers tient son champion.
En 1914, il est marchand de vélos rue de Wattrelos et sans doute a-t-il ouvert une buvette ou un café. Il s’est marié le 3 février de la même année. Les plus anciens se souviennent de ce café qui avait aussi une pompe à essence. L’endroit est aujourd’hui occupé par le restaurant le Grain d’Orge.
Depuis des années, le Boxing Club de Wattrelos était synonyme de l’Innovation, le grand café de la Grand Place où avaient lieu les entrainements et les combats.
En ce début d’année 1956, le Boxing Club de Wattrelos est dirigé par un comité comprenant MM. Auguste Hocedez et Arthur Bailleul présidents, Marcel Péot et Marcel Willoqueaux vice-présidents, Roger Duquesne secrétaire, Vandekerkhove trésorier, et professeur Victor Bailleul. Le Boxing Club de Wattrelos occupe toujours une salle de l’Innovation à Wattrelos mais le nombre accru de nouveaux sociétaires, notamment roubaisiens, aura deux conséquences.
Le club change de nom et devient le Boxing Club de Roubaix Wattrelos. Puis il va s’installer dans une nouvelle salle d’entrainement située à Roubaix 75 rue de la fosse aux chênes. Cette salle a été équipée grâce à l’apport financier d’un important groupe de supporters, qui a permis l’achat des équipements indispensables que sont les sacs de sable, les punching ball, les tapis de mousse, les ballons…
Beaucoup de nouveaux élèves n’ayant jamais évolué sur un ring ont ainsi rejoint les champions du club que sont Cyrille Duponchel, René Libeer, et Roland Bailleul. L’inauguration de la nouvelle salle a lieu en février 1956. L’Innovation reste pour un temps la salle des combats. Mais on parle déjà d’agrandir la salle de la rue de la fosse aux chênes.
Football. Derby calaisien en championnat du nord maritime. Le Racing Club de Calais a battu l’Union Sportive de Calais par 3 à 0. Pour l’autre championnat du nord, on note la victoire du Racing Club Roubaisien sur l’Olympique Lillois par 8 à 0. Les pluies continuelles des jours précédents ont rendu les terrains très glissants et le jeu était difficile.
Athlétisme. La fête de l’union des sports de Roubaix se déroulera le 6 décembre dans la nouvelle salle de la société, 5 rue du Grand Chemin à Roubaix. On pourra y admirer des assauts d’escrime, de boxe, de canne, et des travaux athlétiques par les champions de ces diverses disciplines.
Football. Les matches de championnat du nord terriens ont été contrariés par le mauvais état de divers terrains. Certains ont du être remis. Sur un terrain impraticable rue de Dunkerque, le RCR a battu le SCT par 3 à 2, l’UST bat le SR par 7 à 1 sur le terrain du Pont Rouge. En deuxième série, malgré une équipe incomplète, le SR bat l’IOR par 4 à 3, l’UST bat l’ISL par 11 à 2. En résumé journée assez désastreuse pour les fervents du ballon rond à cause du mauvais temps.
Cyclisme. Les joyeux pédaleurs de Wattrelos, excellente société dont le siège est établi chez Florimond Leman, rue du Crétinier, vient de renouveler son comité pour 1904. Président Camille Maes, VP Alfred Parmentier ; Henri Mazurelle, secrétaire ; Jules Courchelle, trésorier ; Camille Lommez capitaine de route ; Moïse Carlier lieutenant de route.
Football. Nouvelle journée de championnat du Nord. Au Parc Cordonnier, le SR est battu par le SCT 4 à 1, l’OL bat l’UST par 3 à 0, ISL bat IIN par 4 à 2.
Hockey. Le Stade français est venu à Roubaix affronter l’équipe du RCR. L’équipe parisienne rompue à ce sport l’a emporté par 2 à 0 sur une équipe roubaisienne pleine de courage et d’énergie. Ils manquent évidemment de science du jeu et d’expérience mais on peut considérer que ce résultat est fort honorable.
Athlétisme. Le record de France du saut en longueur établi il y a quelques mois sur le terrain de la rue de beaumont à Roubaix par M. Jean Catteau, avec un saut de 6,90 m vient enfin d’être homologué par l’U.S.F.S.A.
Football. On annonce la venue d’une équipe hollandaise à Roubaix. En effet, la Wolharding d’Amsterdam une des meilleurs équipes de Hollande viendra matcher le RCR pour Noël. Auparavant il y aura le Racing Club de France, et on prévoit la venue d’une équipe anglaise pour Pâques.
Football. Nouvelle journée de championnat. Le RCR bat l’UST par 6 buts à 2. Les héros du match sont le gardien de Tourcoing Lambotte, celui de Roubaix Renaux et Léon Dubly. L’OL bat l’ISL par 2 à 0.
Football. Triple victoire du RCR sur les équipes du Racing Club de France. L’équipe 3 du RCR a battu son homologue parisienne par 2 à 0. L’équipe 2 du RCR a triomphé de l’équipe 2 du RCF par 3 à 1. Le match des équipes premières fut disputé. À la mi-temps le score est de 3 buts partout. Score final, 6 buts à 3. Un banquet amical a réuni les joueurs des deux clubs à l’hôtel Ferraille.
Cross Country. Deregnaucourt remporte le cross du Stade Roubaisien couru sur une distance de douze kms. Dix sept concurrents au départ. Le cross du Football Club Roubaisien a été couru par 45 participants sur une distance de 10 kms. Le premier arrivé est Rohart Donat pour les premières catégories, coureurs au dessus de 16 ans. Pour la deuxième catégorie, Frémaux est vainqueur. Par équipes, le Club des sports emporte la palme des première catégories, et l’Etoile pédestre roubaisienne celle des secondes.
Georges Carpentier (1894-1975) reste dans la mémoire du sport français comme l’un de nos plus beaux champions de boxe. Champion de France professionnel à de multiples reprises, il s’impose avant la Première Guerre mondiale comme le champion d’Europe des poids lourds. De retour sur les rings en 1919, il va marquer l’histoire du sport français en rayonnant hors des frontières, il est alors le symbole d’une France sportivement puissante. Sa victoire par KO contre Battling Levinsky le 12 octobre 1920 à Jersey City aux États-Unis lui permet de conquérir le titre de champion du monde. Son combat perdu au courage contre Jack Dempsey l’année suivante renforce sa légende et lui offre une notoriété mondiale. Il demeure un des meilleurs boxeurs français avec Marcel Cerdan.
Sans doute sa carrière de professionnel entraina de nombreux frais et les contrats de publicité contribuèrent vraisemblablement à ses faux frais. En voici une qui montre bien comment on pouvait associer l’image d’un tel champion à un slogan publicitaire.
Parue dans le Journal de Roubaix au cours du mois de décembre, cette publicité vante les qualités des productions de la société France Aluminium basée à Paris 8 boulevard du Temple. La renommée du grand boxeur « sûr de son droit » sert à cautionner les produits proposés, en l’occurrence une batterie de cuisine de 23 pièces en aluminium. C’est un slogan qui a du punch et qui joue sur l’ambiguïté entre le droit ou plutôt la droite de Georges Carpentier et son bon droit d’homme courageux et généreux.
Il terrasse donc les mercantis, entendre la concurrence, avec une offre de crédit imbattable comme le boxeur l’est encore à l’époque, puisque à la date de la publicité il est encore champion du monde, entre sa victoire de 1920 et sa défaite de 1921. Voilà un exemple des contrats publicitaires un peu curieux de l’époque. Jusqu’ici les champions promotionnaient des marques liées à leur sport, comme par exemple Maurice Garin et la société cycliste Française, ou encore les publicités Sandow. On ne peut pas vraiment dire que Georges Carpentier cassait la vaisselle, ce n’était pas son style, et il venait de se marier en mars 1920. Non il a plutôt été choisi pour son image d’exemplarité et de défense du consommateur. Sans doute en profita-t-il pour monter son ménage ?
Et la solidarité ne s’arrête pas là puisque Gérard Mahieu a également profité de la générosité des amateurs colombophiles, lors des concours, pour offrir des colis de Pâques aux anciens du quartier : friandises, sucre, café, chicorée et biscuits. Tout naturellement ses successeurs, le couple Lempire perpétue la tradition à son arrivée dans les lieux en 1968.
Il faut dire que le café est aussi le siège de la société de caisse d’épargne « les Amis du Bas du Bout » dont René Lempire est à la fois vice-président et trésorier et qui compte une centaine de membres actifs. Elle offre chaque année un banquet à une trentaine d’anciens du quartier le dimanche précédant Noël, souvent présidé par le maire, le docteur Jean Leplat.
Pour que ce comité d’entraide fonctionne sont organisées des ducasses à Pierrot et des manifestations sportives au profit des anciens. Puis c’est la fête et, sous les guirlandes tendues entre les maisons de la rue, des parties acharnées de « trou-madame » et de jeux de massacre se déroulent sous l’oeil placide et les roucoulades des pigeons de concours.
Vue aérienne du Bas du Bout en 1971 (Document IGN)
A noter qu’avant même de reprendre le café de Gérard Mahieu, René Lempire avait été l’un des créateurs du comité dont il est trésorier. La fête a été créée ensuite afin de compenser les dépenses nécessitées par les colis et repas offerts aux anciens. Puis le café devient également le siège des supporters de l’USH (Union Sportive Hémoise), puis le siège de l’Olympic Hémois, club de football, ainsi que du Fémina Omni Sports Hémois et Léonce Lempire devient membre d’honneur du premier et vice-présidente du second.
L’USH est née de la fusion du club de football du foyer Saint Corneille et du football club de Hem en 1964 et comporte des équipes de jeunes et une équipe séniors. Des survêtements sont offerts aux joueurs par leurs supporters du Bas de Bout en 1969 et en 1970 l’USH les remercie officiellement à l’occasion du tournoi des minimes. Puis en 1974, c’est le jubilé de deux joueurs qui est fêté : Gérard Cochez et Francis Lempire (le fils de René et Léonce).
L’Olympic Hémois qui a son siège au bas du bout dispose d’équipe séniors mais aussi d’une équipe jeunes dans les années 1970. En outre une école de football y a été créée pour les poussins, pupilles et minimes, fréquentée par 50 enfants tous les mercredis. Dix ans après sa création l’OH créée son journal mensuel et René et Léonce assurent avec leur dynamisme habituel l’animation du siège de cette sympathique équipe.
Quant au FOSH, qui a aussi son siège au bas du bout, il y tient ses assemblées générales et Léonce en assure la vice-présidence avec beaucoup de sérieux. Créé en 1970, il compte 60 adhérentes de 15 à 20 ans et évolue au niveau national, ce qui implique des déplacements dans toute la France. Florence Decoopman évoluera même en international dix ans après la création du club.
Dans les années 1980, le café continue ses activités et sa publicité dans le bulletin municipal de 1982 en atteste. Outre son activité principale le café du Bas du Bout reste alors le siège de 3 associations : les Francs-Amateurs, l’Olympic Hémois et le FOSH. Puis en 1995, l’établissement est repris par Patrick Fromage avant de fermer définitivement ses portes en 2010.
Depuis la maison qui abritait le café a été rehaussée d’un étage avant de devenir une maison d’habitation. La rue Vaillant mène toujours au bas du bout mais aucune enseigne n’en fait plus mention. Elle a perdu son commerce historique et emblématique et est devenue une rue paisible à usage d’habitation sans plus de trace de l’animation qui faisait sa renommée au vingtième siècle.
Football. L’Iris Olympique Roubaisien tient sa réunion mensuelle 27 rue Richard Lenoir à Roubaix.
Athlétisme. L’Union des Sports de Roubaix inaugure son nouveau local 5 rue du Grand Chemin par une fête qui aura lieu le dimanche 25 novembre. La cotisation est portée à 0,60 centimes.
Fête sportive. À la Renaissance Athlétique, salle Jean Rousseau angle des rues Watt et Descartes, se déroule la fête dont le programme est le suivant : assaut d’escrime entre MM. Vanackère et Dhooge maitre d’armes à Roubaix. Jonglerie américaine entre MM. Jean Rousseau et ses élèves ; travail acrobatique par le trio Rousseau ; exercice chinois par le trio Walsis ; assaut de boxe entre MM. Dumont et Pollet, professeurs à Roubaix. La séance se terminera par une partie de lutte entre les amateurs qui se présenteront ; de beaux prix seront décernés aux vainqueurs.
Marche. Le tour de Roubaix pédestre. Le comité d’organisation de l’épreuve s’est réuni à l’Hôtel de France sous la présidence de Maurice Dubrulle. Il a annoncé qu’en présence du beau et légitime succès qu’a connu le tour de Roubaix pédestre, il ajoutait deux médailles aux dons qu’il avait déjà faits précédemment. De son côté M. Clément Durant, publiciste, a fait parvenir au comité un objet d’art ce qui porte à 38 le nombre des dons et conséquemment des prix. Le comité a ratifié comme suit le classement des lauréats par catégories. Classement général, premier Émile Gerniers, champion de Roubaix 1903. Classement des bleus : 1er Gerniers 2e Wolff, 3e Decottegnie, 4e Remael, 5e Vogels. Classement des gymnastes. 1er F. Demay, 2e P. Verhée, 3e D. Rohart. Classement des indépendants. 1er Bapaume, 2e Lechard, 3e Bouquet, 4e Minnaert.
La distribution des prix précédée d’une matinée sportive aura lieu le dimanche 8 Novembre à trois heures dans la salle de l’Union des Sports 5 rue du Grand Chemin. Des remerciements sont adressés en termes très flatteurs au journal Le Monde Sportif pour avoir eu l’idée d’organiser cette grande épreuve de marche.
Football. La rencontre entre le Stade Roubaisien et le Club Français avait lieu sur le terrain du Vésinet. Bien que les roubaisiens aient ouvert le score le Club Français a égalisé immédiatement et inscrit trois autres buts. Score final 4-1 en faveur des Parisiens. Le public a encouragé les roubaisiens qui étaient privés de quatre équipiers.
Natation. Le championnat du Nord de natation s’est déroulé aux Bains Lillois, sous la présidence de Georges Hargrave, président de la commission du nord de natation de l’US.F.S.A. Voici les résultats. 50 mètres (épreuve réservée aux nageurs pratiquant le football) 1er Hargrave (RCR) 2e Touilet (I.O.R) 3e Smeets (RCR). 500 mètres : 1er Haugepied (Tritons Lillois) 2e Levas (TL) 3e Dolbeige (TL). Les plongeons divers exécutés par les Tritons lillois et Léon Dubly du RCR ont été vivement applaudis. 100 mètres : 1er Merchez (Pupilles de Neptune), 2e Haugepied (TL). Dans son exercice du « sac de Monte-Christo », M. Devendeville a tenu pendant deux longues minutes le public dans l’angoisse la plus poignante. Il a fort bien réussi et s’est taillé un gros succès, avant de remporter la courses sous l’eau. La partie de water-polo est gagnée par les Pupilles de Neptune contre le RCR par six buts à zéro.
Automobile. L’ex coureur cycliste Albert Champion qui habita jadis Roubaix et qu’on appelait alors le gosse, est depuis quelques années aux États Unis où il partit pour échapper au service militaire. Après avoir participé aux courses cyclistes, il obtint quelques succès sur les motocyclettes qu’il abandonna pour participer aux courses automobiles. En débutant au meeting automobile Brighton Beucl, dans une course poursuite, il prit un virage trop à l’extérieur, ne put maîtriser son véhicule qui vint s’écraser contre un mur. Champion projeté à une dizaine de mètres a été relevé avec une jambe cassée et plusieurs côtes enfoncées.
Dutrieu et la flèche humaine. Le coureur cycliste Eugène Dutrieu a déserté la piste pour se livrer comme sa sœur, au périlleux exercice de la Flèche Humaine. Dutrieu est en ce moment au Havre où il a été l’objet d’un accident. L’une des cordes destinée à l’arrêter après l’exécution du terrible saut ayant cédé, Dutrieu est allé donner sur un mur et s’est fait plusieurs blessures sans gravité.
Cyclisme. La réunion populaire du vélodrome roubaisien. Malgré un temps superbe d’arrière saison, deux cents personnes seulement s’étaient rendues au vélodrome pour assister à la réunion de clôture. Marcelli, le champion du Nord s’est facilement réhabilité de sa défaite du 18 octobre, battant ses deux adversaires dans les trois manches. Bathiat l’intrépide chauffeur lillois a réussi dans sa tentative couvrant sur sa motocyclette les 5 kilomètres en 4 minutes et 20 secondes, battant ainsi le temps réalisé par Jacquelin le 18 octobre. À noter l’exhibition du petit Lepoutre, fils du stayer lillois, qui accomplit un kilomètre sur sa minuscule machine dans le temps de 3 minutes et 33 secondes. C’est le record des champions de quatre ans ! Pour la course de tout petits sur 10 kilomètres, 17 partants, le vainqueur est Germonprez (Vrais pédaleurs de Wattrelos) devant Colsaet (id) Prévost et Crupelandt. Épreuve très disputée et quadruple victoire pour les excellents coureurs des Vrais Pédaleurs de Wattrelos !
Football. Championnats du Nord, résultats. Le Racing Club Roubaisien bat le Stade Roubaisien, c’étaient leurs équipes premières, par sept buts à deux. L’Union Sportive Tourquennoise bat l’I.S. Lille par trois buts à zéro. L’Olympique Lillois bat l’Institut Industriel du Nord par trois buts à zéro.
En deuxième série, l’Iris Olympique Roubaisien bat le Stade Roubaisien par quatre buts à zéro, l’UST bat l’OL par trois buts à zéro, l’ISL bat l’IIN par deux buts à un.
Football. Le Club des Sports de Roubaix va se lancer dans le football association. Tous les jeunes gens désireux de faire partie d’une équipe doivent se faire inscrire sans frais au siège du dit Club, 17 rue de Wasquehal à Roubaix où M. Victor langlais sera à leur disposition.
Marche. Donat Rohart recordman de l’heure a parfaitement réussi dans sa tentative pour le record pédestre Roubaix Lille qui était de 1 h 06’ 43’’. Bien entraîné par de nombreux pédestrians et cyclistes, il a couvert la distance en 1 h 06’ 17’’. Clovis Carette trésorier du Comité de la F.S.A.F a offert une prime pour ce record qui était encore au début de l’année de 1 h 14’ 12’’.
Boxe. C’est le 12 novembre qu’aura lieu la fête d’inauguration de la nouvelle salle du professeur Desruelles rue Saint-Georges n°47. Cette fête aura un caractère privé. De nombreuses invitations ont été lancées par M. René Wibaux, le sympathique président de la société La Boxe française à Roubaix.
Escrime. Un assaut aura lieu à la salle Fort 164 rue de Lille à Roubaix. L’excellent professeur s’est assuré le concours de MM. Fardoux maître d’armes au 16e chasseurs à pied, Herpin professeur à Lille, Dubar professeur à Roubaix, Valencin le distingué amateur roubaisien et d’autres lames étrangères et roubaisiennes.
Football. Les tournois et challenges se multiplient. Le challenge Klein organisé par l’association sportive lilloise, le tournoi internationale d football club courtraisien, entre autres compétitions, et tout cela nécessite que l’on s’accorde sur les dates les championnats étant déjà programmés que ce soit en France ou en Belgique.