Né en 1856 à Roubaix où il passe toute sa jeunesse, Achille Libouton entre en 1876 à la société de gymnastique et d’armes dont il fut l’un des premiers membres. Il s’y fait remarquer par des qualités tant morales que physiques. Avec ses camarades il montre un fond de bonne humeur toujours égale, et une grande aménité de caractère. Pour les exercices il fait preuve de souplesse et d’endurance. Quatre ans après son entrée dans la société, il en devient le moniteur directeur, prenant la succession de M. Peterman. Trois ans plus tard, en 1883, c’est la fusion entre les trois sociétés de gymnastique de Roubaix : l’Ancienne, la Jeunesse et la Française. Il est le moniteur général de la nouvelle société qui est appelée La Roubaisienne. Le Président de la Roubaisienne, Isidore Roche, décède en 1888, Achille Libouton lui succède, tout en conservant ses fonctions de moniteur général jusqu’à l’arrivée de M. Piesvaux.
Lettre de la main d’Achille Libouton doc AmRx
Sous sa présidence, la Roubaisienne récolte les succès, à Calais en 1888, à Paris 1889, Tourcoing 1890. Elle remporte de nombreuses palmes dans d’autres villes et se fait connaître comme une des meilleurs phalanges de gymnastique de France. Achille Libouton est également vice président de l’association régionale des gymnastes du Nord et du Pas de Calais. De profession, il était fabricant de tissus. Il quittera Roubaix en 1894 pour reprendre un grand commerce de fers à Cambrai. Nommé président d’honneur de la Roubaisienne, il sera de tous les jurys dans les grands concours. Ainsi en 1897, il présidera le jury de la XXIIIe fête de gymnastique de Roubaix. À Cambrai, il était membre du comité de la société de gymnastique La Cambrésienne. Il décède à l’âge de 43 ans d’un mal fulgurant au ventre, malgré une opération chirurgicale. (D’après le Journal de Roubaix)
La passion tauromachique se saisit de la bourgeoisie roubaisienne qui décide de s’offrir des « courses de taureaux » entendre des corridas dès le mois de septembre 1893 à Roubaix. Pas d’arènes, ni d’endroit spécifique à ce moment pour ce genre de spectacle. Le 24 septembre 1893, une première course tauromachique se déroule dans le Manège roubaisien, lieu plutôt réservé aux évolutions équestres ou cavalières. Les trois initiateurs sont MM. Wattine, Ribeaucourt et Bossut. Le Manège roubaisien donnera son nom à la rue du même nom, perpendiculaire au boulevard de Paris. Nous la connaissons aujourd’hui comme rue du Maréchal Delattre de Tassigny. L’attraction plaît et on récidive le 1er octobre et le 8 octobre dans le même endroit. Mais on cherche bientôt un autre lieu pour ces évolutions tauromachiques. Quelles sont les raisons de ce « déménagement » ? Manque de place pour l’accueil des spectateurs, enceinte non sécurisée ?
Corridas au vélodrome CP Méd Rx
Le 23 septembre 1897, c’est au tour du vélodrome de Barbieux d’accueillir les toros pour une série de corridas. Mais pour satisfaire les spectateurs et la tradition tauromachique, il fallait un lieu consacré à cette pratique. On décida de construire des arènes juste à côté du vélodrome, lequel n’était sans doute pas trop adapté pour accueillir les corridas. Conçu pour les courses cyclistes, il était utilisé à l’occasion pour des courses pédestres, et pour les premiers matches de football du Racing Club de Roubaix. On imagine aisément les dégâts que pouvaient occasionner les taureaux ! L’inauguration des arènes, dites le torodrome eut lieu le 23 octobre 1899.
Les arènes de Roubaix collection Jules Beau 1899
Des corridas seront organisées sur la piste des arènes entre 1899 et 1904, mais également des attractions n’ayant rien à voir avec la tauromachie, qui desservirent son image et sa réputation déjà peu appréciée des défenseurs de la loi Grammont votée le 2 juillet 1850, qui stipulait ceci : « Seront punis d’une amende de cinq à quinze francs, et pourront l’être d’un à cinq jours de prison, ceux qui auront exercé publiquement et abusivement des mauvais traitements envers les animaux domestiques. » À l’origine, le texte de la loi Grammont de 1850 ne visait pas les corridas, mais en 1884 le ministre de l’Intérieur, Pierre Waldeck-Rousseau, donna des instructions pour que le texte soit appliqué aux corridas. Le 16 février 1895, un arrêt de la Cour de cassation jugeait le taureau de combat comme animal domestique, et ce faisant, le faisait entrer dans le champ d’application de la loi Grammont1.
Les arènes de Roubaix CP Méd Rx
On peut constater que malgré cet arrêt, on poursuivit la tauromachie à Roubaix et qu’on fit pire encore : le 14 juillet 1899, un combat à mort entre un taureau et un vieux lion y est présenté à 12.000 spectateurs. Le lion est rapidement vaincu, sans résistance, tandis que le taureau est tué par un matador. D’autres attractions ont suivi : Dona Tancrède, la statue au milieu de l’arène.
Dona Tancrède, le taureau et la statue CP méd Rx
Ces spectacles tauromachiques regroupent des milliers de spectateurs, mais sont de plus en plus critiquées par certains Roubaisiens qui, en 1904, obtiennent la démolition des arènes. Les corridas se poursuivent alors au vélodrome voisin, et continuent d’accueillir des matadors renommés. La dernière corrida se déroule le 15 juin 1914 quelques mois avant une autre boucherie, humaine celle-là qu’on a appelé la Grande Guerre. L’engouement roubaisien pour la tauromachie fut passager, il s’agissait plus d’une mode que d’un réel sport. Il ne survivra pas à la première guerre mondiale.
La France est d’abord le pays de la savate-boxe française, discipline de combat pieds-poings popularisée et codifiée par Joseph Charlemont1 et son fils Charles Charlemont, qui en ont fait la boxe française pratiquée encore aujourd’hui. Charlemont fils vient en tournée de démonstration à Roubaix en novembre 1900. Ils font de nombreux émules, parmi lesquels les frères Desruelles.
Jean Desruelles ill JdeRx
Jean Desruelles2, élève de Charlemont, développe la boxe française académique au début du vingtième siècle à Roubaix où il fonde en 1901 une Académie de boxe française rue Saint-Georges3. Il gagne le titre de champion du monde des poids lourds professionnels de boxe française en mars 1908. Professeur de culture physique, il donne des cours privés à la bourgeoisie industrielle roubaisienne.
La publicité pour la salle Desruelles doc AmRx
Hubert Desruelles son jeune frère sera son associé. Ils vont organiser ou participer à des solennités sportives à Roubaix, et organiser les premières démonstrations de boxe anglaise en 1901, 1902, 1903. Les frères Desruelles l’enseigneront bientôt comme professeurs dans leur salle de la rue Saint-Georges. La boxe anglaise va prendre place à proximité des sports de force, comme la lutte et l’haltérophilie.
1Auteur de l’ouvrage La Boxe française, historique et biographique, souvenirs, notes, impressions, anecdotes.
Voici le commentaire des amateurs de vélocipédie dans le Journal de Roubaix. Ce n’est guère flatteur pour le Parc de Barbieux dont il faut cependant rappeler qu’il n’a pas été conçu spécialement pour le cyclisme.
Voilà trois saisons déjà que les coureurs n’ont pour s’entraîner que la piste circulaire de Barbieux. Ovale irrégulier de 1100 m, cette pseudo-piste sillonnée de trous et de bosses descend sur 600 m. Arrivé en face du kiosque, le coureur aperçoit une côte tellement raide qu’il hésite à la gravir, on la surnommée le casse-jambes, longue de 500 m, on la monte, on la parcourt en emballage sur des cailloux gros comme le poing et au sommet c’est l’arrivée. Les Duquenne, les Delespierre, les Accou ont souvent tempêté contre les sabots des chevaux qui détérioraient cette route, ou cette piste. Certains jours des centaines de visiteurs, on se fait renverser par les bicyclettes ou on renverse les cyclistes. Cela démontre l’utilité d’un vélodrome. Les lillois possèdent déja une piste cimentée.
Au moins, les vélocipédistes sont conscients des problèmes rencontrés. Cet article date de 1894. Leurs vœux seront bientôt exaucés.
Le vélodrome de Roubaix à Croix Photo Coll Particulière
Depuis déjà longtemps, un vélodrome s’imposait à Roubaix. C’est aujourd’hui chose faite. En descendant le Beau Jardin vers Croix, on trouve à l’angle de la verte rue, parallèle au Beau Jardin et de la route de l’Hempempont (route de Croix à Hem) un vaste terrain de 16.000 m² situé à la hauteur du club hippique et lui faisant pendant, de l’autre côté de la route du Bean Jardin, est fortement en pente, mais présente une profondeur de 160 m. La piste sera faite en ciment posé en partie sur la terre et dans la partie basse du terrain et sur des voûtes en maçonnerie de l’aspect le plus élégant. Ses dimensions principales sont de 333 m 33 de tour, soit 3 tours au km, et 6 m 35 de largeur. Les virages qui auront 21 m de rayon seront relevés de 37 centimètres par m et construits d’après ceux du vélodrome de l’est, le plus récent des vélodromes parisiens. Les lignes droites de la piste auront 100 m 80. Les créateurs se sont attchés à en faire une piste de vitesse en même temps que parfaitement propices à des courses en ligne dont nos concitoyens sont si friands.
Les travaux de terrassement viennent de commencer et l’entrepreneur espère tout terminer pour la fin du mois de mai.
Louis Denoulet est passionné par le bowling : ce « sport-détente » né après guerre, qui vient tout droit des Etats Unis. Il n’existe pas de salle de bowling au début des années 60 dans le Nord de la France. Qu’à cela ne tienne, Louis Denoulet décide de le créer. Le plus difficile est de trouver un très grand emplacement, bien situé, en centre ville.
( Document Archives Municipales )
Une occasion se présente à Roubaix. Eugéne Marrécau est propriétaire de deux magasins au 19 bis et au 21 de la Grand rue. Il gère son commerce de parfumerie au 19 bis et loue le 21 à M Dherbomez commerce de graines « Jardin Service » . Au 21 bis on trouve une porte cochère qui donne sur un immense jardin en friche de 1600 m2. Louis Denoulet lui propose de louer son terrain pour y construire le hangar qui abritera la salle de bowling. L’accord est signé en Juillet 1965.
( Photo Daniel Labbé )
Louis est un homme passionné, un battant et un commerçant. Bien que le bowling soit très en retrait de la Grand rue, l’étude de marché est positive, car le commerce est en plein centre-ville, et on trouve trois très grands parkings à proximité : Grand place, place de la Liberté et Boulevard Gambetta.
( Document Archives Municipales )
Louis Denoulet confie son projet à Daniel Vasseur à Leers, qui fait construire une charpente métallique, recouverte de tôles ondulées Eternit. Les devis pour les travaux intérieurs s’élèvent à 300.000 Frs.
Plaquette publicitaire Brunswick des années 60 ( Document coll. priv. )
Le fournisseur de matériel est choisi ; il s’agit du leader du marché : Brunswick, qui installe huit pistes de bowling avec un équipement de compétition professionnel, très moderne.
( Document Nord Eclair 1966 )
Début Avril 1966, les requilleurs (ramasseurs de quilles automatiques Brunswick) arrivent Grand rue, et sont déchargés pour être installés aussitôt.
( Document Archives Municipales )
On entre dans la salle, par la zone des spectateurs c’est à dire le bureau d’accueil, les vestiaires, les casiers où sont stockées les chaussures obligatoires, le bar, les tables pour les consommateurs, et, au fond, se trouvent les 8 pistes de bowling.
( Document VDN 1966 )
Louis Denoulet est un commerçant doué pour les affaires, le commerce et le marketing. Pour l’ouverture, programmée en avril 1966, il organise avec l’Union des Commerçants du Centre, quelques jours auparavant, un concours de vitrines sur le thème du »Bowling ».
De dos, Claude Darget au micro, et face à lui, de gauche à droite : Daniel Vasseur architecte-décorateur, Pierre Prouvost, Louis Denoulet et Victor Provo.( Document NE 1966 )
L’inauguration a lieu le 22 avril 1966 ; Louis Denoulet invite Claude Darget, célèbre présentateur de l’ORTF, à venir animer cette magnifique journée, importante pour l’établissement.
( Document NE 1966 )
Victor Provo, maire de la ville, coupe le ruban symbolique. Le geste de Mr le maire a pour effet de déclencher la mise en marche des appareils : les rampes lumineuses s’allument une à une et les huit requilleurs Brunswick s’éveillent dans un grondement sourd et régulier ; le Bowling-Flandre est ouvert ! Beaucoup de Roubaisiens sont présents pour cette première journée. On entend alors des applaudissements et des murmures d’admiration.
( Document NE 1966 )
M Victor Provo lance une première boule sur la piste, et abat 7 quilles sur 10 ! Il prouve ainsi qu’il n’est pas besoin d’être particulièrement entraîné pour pratiquer ce sport-détente à la mode.
( Document NE 1966 )
Le Bowling Flandre fait une entrée retentissante dans la vie des Roubaisiens et nombreux sont ceux qui ont hâte de s’y initier que ce soit à titre de sport ou de détente. Le succès du Bowling-Flandre est déjà assuré et la famille Denoulet est très fière de ce démarrage, puisque Louis y est directeur, que son épouse s’occupe du bar et leur fils Alain de l’entretien du matériel. Louis Denoulet développe son commerce, en créant une équipe de joueurs amateurs. Il organise des tournois et des compétitions avec des clubs de bowling d’autres régions, et de la Belgique toute proche.
Le Bowling Flandre, après des années d’existence, ferme ses portes dans les années 1990. Le bâtiment est rasé et fait place au nouveau centre commercial : « Espace Grand-rue ». La famille de Louis Denoulet ( enfants et petits enfants ) ouvre alors le nouveau « Cosmos-Bowling » au 20-22 rue du Grand Chemin en 1999.
Le vélodrome des quatre villes est inauguré dans le quartier du laboureur à Wattrelos, le 25 juillet 1909. On y retrouve les éléments qui font un vélodrome à cette époque : la piste en bois, des tribunes, des virages, des gradins, et l’inévitable souterrain qui relie l’extérieur de la piste à la pelouse intérieure. La piste wattrelosienne est plus grande que celle du vélodrome de Barbieux, 400 mètres contre 333 mètres. Elle est donc entièrement en bois, et ses dimensions sont les suivantes : 8,30 m de largeur, avec des lignes droites de 9 mètres. Le long d’une de ces lignes droites, on trouve les loges, les tribunes et le pesage. En face, une immense tribune de 7000 places. En tout le vélodrome des quatre villes peut accueillir 20.000 places.
Le vélodrome du Laboureur en construction Photo Journal de Roubaix
Dès le 14 juillet, des essais ont été effectués et quelques pistards viennent faire des tours de piste. Enfin, après six semaines de travaux, le vélodrome quasi terminé reçoit la visite d’Henri Desgrange, directeur du journal l’auto, qui la déclare incomparable ! Les motocyclistes peuvent y atteindre 120 km/h. Ses administrateurs Adolphe et Henri Briet, Gustave Dhalluin, et son directeur sportif César Garin, le frère cadet de Maurice, peuvent en être fiers. On s’est également organisé à l’extérieur, il y a déjà des estaminets « à l’arrivée du vélodrome », « au vélodrome des quatre villes », et ce quartier du Laboureur autrefois un peu désert va revivre et se développer.
Les gradins du vélodrome Photo Journal de Roubaix
Le 25 juillet, c’est donc l’inauguration et une réunion de gala est organisée pour l’occasion. À 15 heures, les coureurs Darragon, champion du monde, Parent champion de france, et Serrès s’affrontent dans un match de demi-fond en trois manches. Ils tournent à plus de 80 km/h. Puis un match poursuite oppose les pistards Deruytter de Tourcoing, Tiberghien de Wattrelos, Deman de Reckhem, et Behague d’Herseaux. Le prix des places est le suivant : loges 5 francs, pesages 4 francs, tribunes 2,50, gradins et virages 1,50, populaires 1 franc. Il a été décidé que s’il pleuvait, on remettrait, mais ce ne fut pas le cas. Les portes sont ouvertes dès 13 h 30, et la société musicale des Enfants de la Lyre vont animer la réunion. Un garage de 500 vélos est prévu pour les spectateurs venus à bicyclette, et un service spécial de tramways amène les voyageurs jusqu’à un arrêt juste en face du vélodrome.
Le vélodrome en service CP Coll Part
Le vélodrome des quatre villes disparaîtra avec la première guerre, mais il aura accueilli les plus grandes réunions de pistards et même un temps les matchs de football du Racing Club de Roubaix, alors à la recherche d’une grande enceinte sportive.
En parcourant la presse locale de l’année 1968, on peut se féliciter de voir notre Vélo Club continuer de se développer et à nouer des partenariats. Ainsi, au cours d’une réception organisée aux Établissements BERGER à Lille, le club se voit doter de maillots et d’équipements ainsi que de vélos « La Captivante » par les établissements JEUNET. A noter que cette entreprise fabrique également les vélos Jacques Anquetil.
photo NM
Avec le concours du Comité Flandres Artois, le Vélo club organise en mars les « Médailles Cyclistes », courses de vitesse et de poursuite sur le vélodrome. Les 50 coureurs participants viennent de toute la région : Dunkerque, Boulogne, Anzin, Valenciennes, Arras, Roubaix, Lille, ….
Les commentaires sont confiés à Jean-Pierre Lentignac, speaker de la Fédération Française de Cyclisme. D’origine méridionale, il est surnommé « Josh Randall » tant il est doué pour inciter le public à apporter son soutien financier pour les primes allouées aux coureurs….
photo NM
Cette même année, Jacques Polfliet, 25 ans, champion des Flandres en vitesse sur piste, annonce qu’il met fin à sa carrière à la fin de la saison. Agent Citroën rue Eugène Motte prolongée à Roubaix, il va se consacrer à l’entraînement des jeunes du Vélo Club. Il s’entraîne néanmoins sur l’anneau roubaisien en vue des Championnats de France.
Jacques Polfliet dans son garage.photo NM
Le Vélo Club continue d’organiser non seulement des réunions sur piste, notamment les samedis cyclistes, dans la droite ligne des « Médailles » mais aussi des épreuves sur route: Critérium de la rue de Lannoy, circuit du Fresnoy-Mackellerie, Grand Prix des Gentlemen à Wattrelos,….
On peut également constater que la structure du Club se consolide grâce à l’engagement personnel de nombreux passionnés. A titre d’exemples : Georges Klein, conseiller technique auprès des jeunes, Fernand Sacré, conseiller « psychologique », Roger Moerman, entraîneur (maître d’éducation physique à la Ville de Roubaix), Léon Charles, chargé des questions matérielles.
André Pétrieux (père), Fernand Sacré, Jacques Polfliet, Jean-Pierre Lentignac photos NM
Réputée pour sa fameuse course cycliste, la cité du textile s’affirme comme une véritable ville de sport au cours du XIXe siècle. Philippe Waret et Jean-Pierre Popelier, deux passionnés de l’histoire roubaisienne, retracent le passé sportif de la ville jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ils décrivent une épopée intimement liée aux évolutions économiques, sociales et culturelles. Des bourles à la gymnastique en passant par la lutte, sans oublier les deux incontournables, cyclisme et football, ils évoquent de nombreuses activités sportives. Exploits, champions, victoires, défaites, grande et petite histoire prennent vie à travers un texte passionnant et une sélection iconographique variée. Aux Editions Sutton, juillet 2005
En 1969, le 24° Championnat de France de pétanque est organisé à Roubaix. C’est un événement exceptionnel pour la commune, car c’est la première fois que cette compétition nationale est disputée au Nord de Paris !
Ce sport de détente, né sur les bords de la Méditerranée, a parcouru bien du chemin pour arriver jusqu’à nous et les gens du Nord sont très fiers d’accueillir cette manifestation. La pétanque est de plus en plus populaire dans le Nord : 2000 licenciés dont 1000 nouveaux ces deux dernières années.
Ce championnat, organisé par le Comité Départemental du 59 62 de la Fédération Française de Pétanque, se déroule les 26 et 27 Juillet 1969 au parc de Barbieux. 196 équipes-triplette sont venues de toute la France pour participer à ce championnat, soit environ 600 participants.
A noter que 5 équipes représentent le Nord – Pas de Calais, dont une triplette locale, composée de Gilbert Serbini, de Jacques Verslype et de Guy Friederich (ancien footballeur, conseiller municipal de Roubaix et gérant du célèbre café de la Betterave du 175 rue de Lannoy ).
( Document coll. priv. )
De nombreuses récompenses sont offertes. L’équipe-triplette gagnante reçoit 3 téléviseurs couleur.
La veille du concours, le vendredi, une permanence est organisée à la gare SNCF pour accueillir les participants et, en début de soirée, une saucissonade-party est offerte par une célèbre marque d’apéritif anisé, à la salle Watremez, à tous les participants.
( Document Nord Eclair 1969 )
Le samedi 26 Juillet, P. Prouvost donne le coup d’envoi le matin à 9h15 au parc de Barbieux, avenue Le Nôtre, où 98 terrains de pétanque de 36m2, délimités par des barrières en châtaignier, sont aménagés sur une longueur d’1 km de long. L’organisation est impeccable et le tournoi commence.
( Document Archives Municipales )
Les boules de pétanque s’entrechoquent ; les joueurs sont reconnaissables car les équipes-triplette ont un polo ou chandail de même couleur. Les méridionaux cherchent le soleil encore timide. Les participants, entre 2 parties, se désaltèrent dans des petites échoppes, disposées près du stand de contrôle, où l’on peut consommer, bien sûr, le traditionnel Pastis et le rosé de Provence bien frais.
L’après midi se déroulent les 32° et 16° de finale.
( Document Nord Eclair 1969 )
Le samedi soir, à la salle Watremez, un banquet réunit les différentes sociétés participantes et les organisateurs. Mr le Maire est venu saluer ses hôtes. Le repas, très agréable, est agrémenté d’un spectacle de qualité avec l’orchestre d’Eddie Erickson.
( Document Nord Eclair 1969 )
Dimanche 27 Juillet, la compétition continue. La journée est animée par des promeneurs curieux de cette animation insolite pour des « Ch’tis ». Des gradins ont été installés pour le public à côté du carré d’honneur. Et puis il y a surtout, cette saveur d’un accent méridional, qui fleure bon la lavande, lorsque les joueurs se parlent entre eux « Eh té, tu tires ou tu pointes ? »
Beaucoup de monde vient assister à cette journée, dans une ambiance agréable et sympathique, jusque la finale à 16h.
( Document coll. priv. )
Victor Provo remet les prix dans la salle de mariage de l’Hôtel de Ville à 18h30 à l’équipe du Gard, composée de René Macari, Denis Salvador, et Raoul Bonfort, qui a battu en finale les Girondins.
Alors, certes il n’y a pas d’équipe du Nord-Pas de Calais, dans les hauts du classement, mais cette manifestation a permis de mieux faire connaître notre ville aux participants qui ont tous apprécié l’accueil chaleureux, l’organisation, et le superbe parc de Barbieux.