Rossel, du 5 à sec au restaurant

Face au développement important de l’entreprise Rossel, Pierre Petitprez administrateur de la SA Petitprez Lambaere dépose une demande de permis de construire en Mairie, en 1964, pour agrandissement et transformation de l’entreprise du 118 rue d’Isly, sur une superficie totale de 3.400 m2.

L’architecte Léon Finet 38 rue Richelieu à Roubaix est retenu pour mener à bien le projet. La démolition de 2 courées, situées rue d’Isly et rue de Croix est nécessaire pour pouvoir construire une nouvelle blanchisserie, une salle de restaurant pour le personnel et l’aménagement d’un parking intérieur.

démolition des courées voisines ( document P. Lambaere )
Plan de l’entreprise ( document archives municipales )

la nouvelle blanchisserie et le parking ( documents P. Lambaere )

Cette nouvelle blanchisserie permet de développer le lavage à l’eau du linge, des draps, chemises, vêtements de travail etc, afin de concurrencer les confrères de la région, et en particulier les Ets Duhamel

Le repassage dans la nouvelle blanchisserie ( document P. Lambaere )

En 1968, des confrères du Sud de la France, Jean Roux et Roger Chavanon créent une formule de pressing « discount » sous l’enseigne « 5 A SEC », avec pour objectif de développer ce concept en franchise sur tout le territoire National, dont les départements 59 et 62. Ils se heurtent à l’entreprise Rossel qui avait déjà exploité et déposé la marque « 5 SEC »

Un accord commercial amiable est signé entre les 2 Sociétés, permettant à Petitprez et Lambaere d’utiliser en exclusivité sur ses 2 départements, les enseignes 5 A SEC et 5 SEC en Master franchise

Roubaix 2000 en 1973 ( document Nord Eclair et collection privée )

Au début des années 1970, la société « Petitprez Lambaere » propose le choix de trois enseignes à la clientèle : Rossel pour une qualité luxe, 5 à sec pour une finition soignée, et Top Net pour le prix discount.

En 1973, la génération suivante arrive : les deux fils d’André Lambaere entrent dans l’entreprise, Antoine pour la partie technique et Philippe pour le commercial.

Pierre Petitprez décède en 1974, à 51 ans et Jean Petitprez prend sa retraite en 1982 ; André Lambaere devient PDG de l’entreprise et, en 1986, la famille Lambaere rachète les 50 % des parts de l’entreprise à la famille Petitprez.

La direction de l’entreprise a toujours été très proche de son personnel. En 1976 Jean Petitprez et André Lambaere fêtent leur secrétaire de direction, Mlle Léa Brebion qui prend sa retraite bien méritée après 49 ans de présence dans l’entreprise !

De gauche à droite, Jean Petitprez, André Lambaere et Mlle Léa Brebion ( document Nord Eclair )

Dans les années 1980, le nombre de vêtements nettoyés baisse dans toute la profession. De plus en plus, les ménagères utilisent le lave-linge à la maison.

5% de baisse annuelle de volume, cela fait 50% au bout de dix ans ! Le nombre de pressings diminue de 15.000 à 8.000.

André et Philippe Lambaere décident qu’un rapprochement avec un confrère est nécessaire, et en 1990 Rossel rachète l’entreprise de blanchisserie Edmé de Lambersart, gérée jusqu’à présent par Bruno et Muriel François.

Deux ans plus tard, en 1992, le site de Lambersart regroupe l’activité blanchisserie des 2 entreprises Rossel et Edmé. A Roubaix rue d’Isly. 10 postes sont gardés pour l’atelier de nettoyage, jusqu’en Juin 1997, car ensuite toute l’entreprise est regroupée sur le siège de Lambersart.

Edmé ( document collection privée )

En 1993, Philippe Lambaere décroche un marché inattendu pour l’entreprise Rossel : nettoyer les 7500 costumes du film Germinal, tourné dans le Valenciennois. Certes le personnel a un savoir faire très efficace, mais il a du prendre le plus grand soin pour nettoyer ces costumes très fragiles ; la redingote de Depardieu, le gilet de velours de Carmet, le manteau de Renaud ou le corset à baleine de Miou-Miou.

Philippe Lambaere ( document P. Lambaere )

En 1995, André Lambaere prend une retraite bien méritée. Son fils Philippe devient DG de l’entreprise Rossel, et en 2002 en devient le PDG.

Philippe devient également président de l’UNIRET Union Régionale de l’Entretien du Textile.

Didier Poignant, trésorier du syndicat UNIRET, et directeur des pressings Alizés, propose , en 2010 de reprendre l’affaire Rossel, qui à ce moment là se composent d’une trentaine de pressings, représentant 120 salariés. L’affaire se conclue en Mars 2013 ce qui permet à Philippe Lambaere de prendre sa retraite .

( document collection privée )

Cinq générations des familles PetitPrez et Lambaere ont dirigé l’entreprise Rossel pendant 132 années d’activité de blanchisserie et de pressing avec un « savoir-fer » remarquable.

( document collection privée )

Que devient alors l’immeuble de la rue d’Isly ?

Au début des années 2000 Jean Marc Vynckier, architecte d’intérieur reprend une partie de l’immeuble à Philippe Lambaere rue d’Isly pour le transformer complètement. La partie de gauche au N° 114 est transformée pour la création d’un loft.

document archives municipales

Dans la partie droite, au N° 118 et 120, Hugues Meurisse ouvre son restaurant « La Teinturerie », aménagé dans l’ancienne salle des machines de la teinturerie Rossel. C’est un lieu atypique avec un cachet rare, un endroit sympathique où l’on passe un moment délicieux autour d’une table entre amis, au pied de l’ancienne cheminée toujours présente au milieu de la salle de restaurant. Hugues y ouvre également un magasin de vêtements LC Luxe et Création.

document archives municipales
document collection privée

Au milieu des années 2010, Hugues Meurisse prend sa retraite, ferme son restaurant ainsi que son magasin LC, Luxe et Création.

Remerciements à Philippe Lambaere ainsi qu’aux archives municipales

Un premier titre de champion de France

Le championnat de France de football de l’époque n’est pas celui que nous connaissons de nos jours. Créé pour la saison 1898/99, il oppose les champions régionaux (Nord, Normandie, Centre Est, Paris…) jusqu’à une finale qui déclare le vainqueur champion de France.

Le RCR ne participe pas aux championnats de France de 1898/99, 1899/1900 et 1900/1901 pour d’obscures raisons. Pour ces saisons, les champions de France sont le Havre Athlétic Club pour les deux premières, le Standard Athlétic Club de Paris pour la troisième.

Le RCR fait son entrée dans le championnat de France pendant la saison 1901/1902. Il sera champion du Nord après avoir remporté la finale terriens/maritimes face à l’Union Sportive de Calais. Voilà les roubaisiens compétiteurs pour le titre de champion de France.

Une première demi-finale du championnat de France oppose le Sport Athlétique Sézannais (champion du centre-est) au Racing Club Roubaix (champion du nord). L’autre demi-finale, c’est le Havre Athlétic Club (champion de Normandie) contre le Racing Club de France (champion de Paris). Le 13 avril, le RCR bat le FC Sézannais (12-1) et le RCF l’emporte sur le HAC (5-1). La finale va donc célébrer les retrouvailles des deux Racing, RCF et RCR sur le terrain du Stade Français à Bécon les Bruyères.

L’équipe du RCR en 1902 doc AmRx

Devant 1500 personnes, les roubaisiens l’emportent par 4-3 après deux heures et demie de match. Albert Dubly marque, Ernest Lesur est blessé par un coup de tête involontaire, continue le jeu, a une défaillance, on le soigne, il reprend le match privé de l’usage d’un œil ! Paris marque trois fois après la reprise, Gadenne et Sartorius rétablissent l’égalité. Émile Lesur est un gardien héroïque devant Allemane et ses shoots merveilleux. Pendant les prolongations, Roubaix marque et gagne le match. Les parisiens portent leurs camarades roubaisiens en triomphe.

Les champions de 1902 Doc BNF La Vie au Grand Air

L’équipe du RCR était composée des joueurs suivants : Ernest Lesur, Émile Mongey, Peacock, Léon Dubly, George Scott, Émile Lesur, Henri Lesur. Assis : Émile Sartorius, J. Lefebvre, Albert Dubly, Gadenne, George Hargrave.

Un banquet amical réunit les compétiteurs au « Dîner français ». A l’arrivée en gare de Roubaix, une superbe réception attend les footballeurs roubaisiens. Tous les membres honoraires et actifs du RCR sont là, ainsi que des délégations des différentes sociétés sportives : l’Aviron, la Roubaisienne, la Boxe Française… Musique en tête, c’est un défilé jusqu’à l’hôtel Ferraille, où la fête se prolonge tard dans la nuit. Roubaix champion de France ! Avec cette victoire, c’est aussi le football qui a gagné ses lettres de noblesse.

Motte Porisse en feu

L’entreprise textile Motte Porisse est plus connue sous le nom des « Laines du Chat Botté ». Elle s’appelait autrefois la « Filature des Longues Haies ».

documents collection privée

Elle se situe sur un carré de maisons très vaste entre les rues : du Coq Français, Jean Moulin, Saint-Jean et Vincent Auriol, soit au total une superficie de 11.000 m2.

document collection privée

Vendredi 28 Juin 1985, à 5h45 du matin, de la fumée se dégage depuis le sous-sol, où sont stockées les matières premières, à savoir 200 tonnes de laine acrylique et matières synthétiques nécessaires à la production de l’usine.

L’alerte est donnée immédiatement ; les pompiers arrivent et évacuent les 60 ouvriers travaillant de nuit. Fort heureusement d’ailleurs, puisque quelques minutes plus tard, l’usine est la proie des flammes.

L’incendie qui s’est déclaré rue Vincent Auriol se propage très rapidement et gagne le bâtiment de la rue du Coq Français

document Nord Eclair
document archives municipales

Devant l’ampleur du sinistre, les sapeurs pompiers demandent du renfort auprès de tous les centres de secours de la métropole. Près de 200 pompiers sont désormais sur place pour lutter contre le feu. Trois grosses lances, trois canons à eau, des multitudes de petites lances déversent des tonnes d’eau sur les flammes, mais celles-ci ont trouvé des matériaux de choix, particulièrement inflammables.

document Nord Eclair

Daniel Motte, directeur commercial de l’entreprise, et André Motte, directeur technique, arrivent sur place. Ils sont atterrés par l’ampleur des dégâts et ne peuvent se prononcer sur la survie de leur société. André Diligent, sénateur-maire, se fait informer de la situation par le colonel Bronchart, chef de corps de la communauté urbaine.

André Diligent et le colonel Bronchart ( document Nord Eclair )

Le feu est enfin maîtrisé en début d’après midi. L’entreprise est entièrement détruite ; les métiers à tisser et toutes les machines de production, le stock des matières premières, ainsi que le stock de la collection d’hiver qui devait être livré en Août.

Le bilan est lourd : des dizaines de millions de francs de dégâts, trois pompiers intoxiqués par les fumées et 400 salariés qui vont se retrouver sans emploi.

L’entreprise, plus que centenaire, se portait pourtant très bien. Elle réalisait 160 millions de Frs de CA, dont 46 % à l’exportation. L’entreprise tournait 24h sur 24. C’était le dernier fleuron de l’industrie textile roubaisienne.

document Nord Eclair

L’usine Motte Porisse ne sera pas reconstruite ; elle sera complètement rasée quelques temps après. Pour savoir ce qu’est devenu cet immense terrain, vous pouvez consulter, sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : « La diagonale des Paraboles ».

Emplacement de l’usine – photo prise de la tour du théâtre ( document Nord Eclair )

Remerciements aux archives municipales.

L’entreprise Rossel, du teinturier au pressing

La famille Rossel arrive de Belgique et s’installe rue des Bouchers à Lille, en 1867, pour créer une entreprise artisanale de nettoyage-dégraissage de vêtements.

Henri, un des frères Rossel ouvre un magasin de nettoyage à Roubaix rue Saint Georges (aujourd’hui rue du Général Sarrail) en 1881. C’est un simple dépôt de linge, car les vêtements sont nettoyés à Lille. Le succès est immédiat. Un autre frère, Édouard Rossel, crée un atelier de teinturier dégraisseur « Rossel-Motte » au 118 rue d’Isly en 1882.

L’entreprise propose le nettoyage de tous les vêtements, quelle qu’en soit la matière : coton, laine, soie, velours, fourrure, popeline et même les tissus d’ameublement, tapis et rideaux

Papier en tête Rossel 1898 ( document P. Lambaere )

En 1912, Édouard Rossel cède l’entreprise à sa sœur Marie, mariée à Constantin Petitprez. Marie Petitprez-Rossel reprend l’affaire familiale pour une raison bien précise : assurer l’avenir de deux de ses enfants : Maurice Petitprez son fils et Albert Lambaere son gendre.

Albert Lambaere ( document P. Lambaere )

En 1919, l’entreprise devient la S.A.R.L « Petitprez Lambaere ». Elle est dirigée par Maurice Petitprez et Albert Lambaere. Le nom Rossel est bien évidemment gardé comme marque commerciale, car l’enseigne possède déjà une très forte notoriété.

( document P. Lambaere )
Usine Rossel Motte rue d’Isly ( document P. Lambaere )

Dans les années 1920, l’entreprise se développe de façon très importante, par l’absorption de concurrents comme la teinturerie Maincent à Roubaix, en 1928, et par la création et la reprise de plusieurs magasins dans le Nord.

La direction décide alors de créer un service transport pour la livraison de tous ses points de vente en fourgonnette. L’effectif passe ainsi de 10 salariés en 1919 à 60 salariés en 1939.

L’activité de l’entreprise continue pendant l’occupation allemande : la population roubaisienne est en manque de vêtements neufs, et continue d’entretenir les tenues vestimentaires usagées.

fourgonnette de livraison 1951 ( document P. Lambaere )

Après la seconde guerre mondiale, les affaires reprennent fortement. Au début des années 1950, on dénombre 21 points de vente et 200 dépôts dans les départements 59 et 62. Plusieurs tonnes de vêtements sont nettoyées chaque jour. L’activité teinture est malheureusement en régression, mais compensée par de nouveaux services : remaillage, glaçage, blanchissage, imperméabilisation, stoppage, vente de détachants etc

André Lambaere ( document P. Lambaere )

La nouvelle génération arrive : les deux frères Jean et Pierre Petitprez et André Lambaere décident de changer le nom commercial de l’entreprise ; Rossel-Motte devient Rossel.

Véhicules 1955 ( documents P. Lambaere et collection privée )
Le point de vente de Roubaix au 18 rue du général Sarrail en 1954 ( collection privée )

Dans les années 1960, 50 magasins et 300 dépôts sont désormais implantés dans le Nord Pas de Calais. 5000 pièces sont nettoyées quotidiennement à l’usine de la rue d’Isly.

la flotte en 1959 ( document P. Lambaere )

En 1962, l’entreprise démarre une campagne de publicité « Express Pressing Rossel » pour son nouveau service de nettoyage, plus rapide et moins cher ( service à domicile ).

Publicité ( document Nord Eclair )

La même année, Rossel expérimente un premier pressing dans un point de vente à Armentiéres, grâce à la miniaturisation du matériel. C’est une révolution dans le domaine du nettoyage. Désormais il est possible de nettoyer les vêtements sur place, dans le magasin. Peu de matériel est nécessaire : une mini chaudière, une presse, un mannequin, un fer à repasser, une planche et bien sûr la machine de nettoyage à sec.

Le fait de créer un Centre de Nettoyage Pressing sur le point de vente permet de réaliser des économies importantes de transport avec l’usine de Roubaix, de réduire les délais, le prix de revient et donc de diminuer le prix de vente. Rossel crée le nettoyage discount avec une nouvelle enseigne « 5 SEC Pressing » marque déposée pour les deux départements de la région, en 1965.

Buvard 5 SEC ( document P. Lambaere )

5 SEC Pressing : CINQ car cinq prix seulement sont proposés à la clientèle et SEC comme nettoyage à sec : 1 Franc pour nettoyer un pull, 2 Francs pour une jupe, 3 pour un pantalon, 4 pour une veste et 5 pour un manteau.

Le succès est immédiat ; le concept se développe rapidement dans de nombreux magasins de l’entreprise après transformation, surtout dans les centres commerciaux, car le consommateur est heureux de pouvoir déposer ses vêtements à l’entrée du magasin et de les récupérer après avoir fait ses courses en 1 heure.

À suivre . . .

Remerciements à Philippe Lambaere ainsi qu’aux archives municipales

Maurice Van Den Bruwaene, pilote automobile

Dans le Ravet-Anceau de 1947-48-49, on découvre Maurice Van Den Bruwaene, en tant que garagiste, au 69 rue Jules Guesde à Hem, et ce n’est qu’à partir de 1955 que l’annuaire précise cette adresse en mentionnant : impasse Vandemeulebrouck. Ses publicités réalisées, en 1952 et 1954, dans le journal Nord-Eclair, ne font état que du 69 rue Jules Guesde, sans référence à l’impasse, et indiquent sa qualité de sous-agence Panhard.

Publicités de 1952 et 1954 (Documents Nord-Eclair)

Sans le témoignage des habitants de l’époque et les photographies il est donc difficile de localiser l’établissement à partir de sa seule adresse dans l’annuaire. En effet, dès 1953, on retrouve à la fois le commissariat au 69 et le garage Van Den Bruwaene à la même adresse mais quand on regarde la configuration des lieux, on s’aperçoit que le garage a toujours été dans l’impasse à l’arrière du bâtiment du 69 rue Jules Guesde, lequel a longtemps abrité la police nationale.

Carte postale du début du 20ème siècle (Document collection privée)
Photographie des lieux en 2020 (Document Google Maps)

Dans les années 1950 et 1960, Maurice Van Den Bruwaene est également connu comme pilote automobile. Il court, surtout sur Panhard, dans des grands prix. En 1953, il porte ainsi le numéro 35 dans une Dina Panhard, au Grand prix du cinquantenaire à Roubaix au parc de Barbieux. Il y termine à la sixième place au classement.

Photographie du grand prix en 1953 (Document D. Jouvenel)

Il participe également aux 12h de Reims, en 1953 dans une DB (Deutsch-Bonnet) Tank Rifflard avec laquelle il finit neuvième et, en 1958 dans une Panhard Monopole grâce à laquelle il se classe 1er dans la catégorie des 500 à 750 centimètres cubes. La même année il se classe 18ème au Rallye des routes du Nord dans une DB Panhard.

Résultat de la course et photo de Maurice près de sa voiture (Documents D. Jouvenel)

Pour le tour de France automobile en 1959, il conduit une Dina Panhard mais ne termine malheureusement pas la course dans laquelle il est contraint à l’abandon.

Photos du tour de France automobile de 1959 (Documents D. Jouvenel)

Enfin il compte plusieurs participations aux 24h du Mans. Ainsi, en 1960, il arrive 17ème au classement général et 2ème de sa catégorie sur sa DB Panhard HBR qui porte le numéro 47.

Photos des 24 heures du Mans en 1960 (Documents D. Jouvenel)

Sur une photo prise avec une de ses voitures de course on voit ses 2 mécaniciens devant l’atelier du garage de Hem dans l’impasse (à droite de la photo Georges Cau, chef d’atelier à Hem) ; puis sur une autre photo sont présents l’ensemble des mécaniciens de son garage.

Photo des 2 mécaniciens devant le garage ( Document D. Jouvenel) et photo prise en 2021 au même endroit (Document Google Maps)
Photo de l’ensemble des mécaniciens dans l’atelier de Hem (Document D. Jouvenel)

Il présente également au public Hémois sa voiture de compétition DB (Deutsch-Bonnet) avec laquelle il participe aux 24h du Mans. C’est son excellent mécanicien Georges Cau qui l’accompagne sur le circuit, considéré comme « un sorcier capable de sortir d’insoupçonnables chevaux supplémentaires d’un moteur » d’après les journalistes de l’époque.

Photo de la présentation de sa DB au public hémois dans la garage (Document D. Jouvenel)

Les publicités de 1963 font état du fait qu’il est concessionnaire pour les marques Panhard, René Bonnet (à la dissolution du groupe DB, René Bonnet fonde sa propre marque automobile à son nom, laquelle ne durera que 2 ans), Volvo et Neckar (Fiat Neckar constructeur automobile allemand filiale du groupe italien Fiat).

Publicité de 1963 (Document Nord-Eclair)
Publicité du véhicule Missile de René Bonnet et Photo de ce coupé sport des années 60 (Document Nord-Eclair et Wikipedia)

Dans les années 60, on retrouve enfin des publicités indiquant le garage de Hem comme atelier mais aussi deux magasins de vente et d’exposition, l’un à Lille, au 289 rue Léon Gambetta, l’autre à Roubaix, au 56 boulevard de la République, en tant que concessionnaire exclusif NSU (constructeur allemand spécialisé en moteurs rotatifs), Volvo et BMC (British Motor Corporation) Austin.

Publicité commune pour ses 3 garages (Document collection privée)

Lorsque Maurice Van Den Bruwaene décède, en 1974, l’église St Corneille à Hem est trop petite pour contenir l’ensemble de la foule venue assister aux funérailles. Celle-ci est désireuse de rendre hommage à la fois au brillant pilote automobile, virtuose du volant mais aussi au meneur d’hommes et d’affaires ayant implanté 5 garages dans l’agglomération lilloise. Nord-Eclair lui consacre un article avec photo au titre évocateur : le monde de l’automobile en deuil.

Annonce des ses funérailles (Document Nord-Eclair)

Pour rendre hommage à leur président d’honneur, les membres de la fanfare St Corneille montent une garde d’honneur avec leur drapeau. Le maire d’Hem, Mr Leplat est présent ainsi que Mr Yschard, du comité directeur de la fédération française du sport automobile et bien d’autres personnalités.

A Hem, 10 ans après c’est Pascal Delecroix qui est installé dans le garage. Il est agent Renault et fait de la publicité pour la R5. Par la suite, délaissant l’impasse Vandemeulebrouck, il installe son garage, qu’il occupe encore à ce jour, en tant qu’agent Renault et Dacia, au 63 rue Jules Guesde.

Publicité du garage Delecroix au 69 rue Jules Guesde (Document Nord-Eclair)
Publicité du même garage au 63 rue Jules Guesde et photo de celui-ci (Documents collection privée)

A Roubaix, un garagiste lillois, Mr Crequy, ouvre en 1975 un point de vente BMW, doté d’un magnifique hall d’exposition.

Publicité du garage Crequy de 1975 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 2000, la vente automobile y cède la place à un bar, billard, pizzeria à l’enseigne Le Shanon.

Photo du garage Crequy en 1975 (Document Nord-Eclair) et du Shanon en 2021 (Document Google Maps)

Remerciements à Damien Jouvenel ainsi qu’aux archives municipales de Roubaix

Le foyer Paul Constans

L’ancien foyer des jeunes travailleurs Paul Constans se trouvait au 349 de la Grand rue à Roubaix, à l’angle de la rue d’Alger. Issu d’une association créée en 1963 : l’ALJI ( Association pour le Logement des Jeunes Isolés ) le bâtiment a été construit en 1968. Il doit son nom à l’un des fondateurs et administrateur du projet.

Le but de l’association est l’accompagnement individuel des résidents avec un brassage très large au niveau des origines sociales et des projets professionnels ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : le foyer des jeunes travailleurs ).

Plus de quarante années après, il est temps de laisser sa place à un tout nouveau complexe. En effet les 148 logements du foyer commencent à ressentir le poids des années : chambre de 9 m2, toilettes situées dans le couloir, isolation dépassée, etc

Il est donc décidé de démolir le foyer, en 2011-2012

Photos de l’ancien bâtiment ( documents Nord Eclair )

Le projet d’un nouveau foyer voit le jour : un permis de construire est déposé par Logicil en décembre 2008 sur un terrain vierge de 5265 m2, situé au 9 place Chaptal, en bordure du cimetière et occupé provisoirement par un club de tir à l’arc. Le cabinet d’architecture CA Concept Archi à Croix est choisi pour mener à bien le projet.

Vue aérienne ( document archives municipales )
Projet nouveau bâtiment ( documents archives municipales )

La vocation du foyer reste la même : fournir un logement décent et adapté à des jeunes aux revenus modestes, car le logement est l’une de leurs grandes préoccupations. Pour ce nouveau bâtiment, l’accent a donc été mis sur le confort : des chambres d’une superficie de 20 m2 qui comprend les sanitaires, salle de bain, coin-cuisine, et connexion wi-fi.

La plupart des façades extérieures sont de couleur verte, elles traduisent le caractère verdoyant du lieu, surtout côté cimetière.

Une chambre ( document archives municipales )
Un couloir intérieur ( Photo BT )

En 2009 le dossier Logicil est transféré à la Sté Vilogia Services, et les travaux démarrent et s’étalent en 2010-2011. En attendant l’ouverture du nouveau foyer en Octobre 2011, des logements sont redéployés sur les communes voisines, pour les jeunes résidents.

Le bailleur propriétaire est Villogia. Le foyer est géré par ARCADIS (Association Roubaisienne de Coordination d’Actions de Développement et d’Insertion Sociale). Youssef Chouaf en est le président, Hamid Ifri en est le directeur.

Hamid Ifri en 2011 ( document Nord Eclair )

L’aspect social du projet s’accompagne aussi d’un important volet écologique. En effet le bâtiment a été conçu afin de maîtriser au mieux la consommation en énergie. Cela se traduit par toute une série d’équipements tendant à limiter les émissions de CO2 : panneaux solaires, couloirs lumineux, récupération des eaux etc

Le bâtiment reçoit les labels Bâtiment Basse Consommation ( BBC ) et Habitat et Environnement.

Le foyer dispose de plusieurs espaces réservés aux animations et aux loisirs : mini ateliers de travail et même un studio de musique.

studio de musique ( Photo BT )

L’inauguration a lieu en Avril 2012 par René Vandierendonck, sénateur-maire de Roubaix : « Un sacré boulot ! » comme le note M. le Maire. Cinq millions ont été nécessaires pour la construction de ce foyer roubaisien. René Vandierendonck souligne également « un travail de partenariat exemplaire ». Ainsi, 69 % du projet a été financé par des subventions provenant de LMCU (Lille Métropole Communauté Urbaine), de la DDE (Direction Départementale de l’ Equipement), de la Région et de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) : un investissement qui permet aujourd’hui à ces jeunes d’envisager l’avenir avec plus de confiance.

Inauguration ( document Nord Eclair )

L’année suivante, en 2013, les jeunes résidents et les bénévoles construisent entièrement la cafétéria. A l’origine de ce projet, le collectif de l’atelier bois ( résidents, encadrant technique et bénévoles ) mis en place au Foyer des Jeunes Travailleurs, souhaite aménager cette cafétéria avec du matériel de récupération et en particulier, du bois. Les travaux d’aménagement sont un vecteur d’accompagnement personnalisé et d’épanouissement des résidents. Le but est d’aider les jeunes à se servir d’outils et à se débrouiller.

cafétéria ( Photo BT )

Dans le hall d’accueil, a été reposée l’ancienne plaque de l’inauguration de l’ancien foyer des jeunes travailleurs du 349 de la Grande rue.

( Photo BT )

Aujourd’hui, le directeur, Hamid Ifri, précise que :

– en moyenne le taux d’occupation des logements dépasse les 90%

– le nombre de salariés est de 24 pour le foyer Paul Constans et de 15 personnes en insertion pour l’atelier-chantier Fibr’&CO au 53 boulevard Gambetta à Roubaix

– l’association ARCADIS a été retenue pour la reconstruction de l’immeuble Oasis rue de Lille de 87 logements pour 92 lits avec le bailleur Partenord, pour 2023-2024

Vue aérienne ( document Google Maps )

Remerciements à Hamid Ifri ainsi qu’aux archives municipales

Avril 1902

Avril 1902  le journal des sports

Lucien Lesna dessin JdeRx

Cyclisme. 1er avril Lesna vainqueur de Paris Roubaix, dans des conditions épouvantables. Cinquante trois partants, trente à l’arrivée. Lesna déjà vainqueur en 1901 réalise le doublé. Le second est Wattelier et le troisième Ambroise Garin le plus jeune des Garin. On trouve aussi dans les dix premiers Oscar Lepoutre, Fischer, Pagie…

Bains rue Pierre Motte doc BNRx

Meeting sportif du Racing-Club Roubaisien à l’occasion des fêtes de Pâques. Deux journées de bon et beau sport. Dimanche les équipes roubaisiennes affrontaient celle de la Nationale de Saint Mandé. L’équipe seconde gagne son match (4-0) et l’équipe première également (2-1). La fête nautique se déroule aux Bains Roubaisiens. En water polo, trois équipes engagées : Saint Mandé, les Pupilles de Neptune et le RCR. Les Pupilles remportent la finale contre le RCR. La course de vitesse est gagnée par le champion de France Menneveux de Paris, la course par équipes voit le succès de la Nationale de Saint Mandé. Des démonstrations de nage sont effectués par MM Mathieu, Léon Dubly et quelques élèves du maître nageur roubaisien.

Cyclisme. Maurice Garin organisateur de courses. Lens-Bruay réservé aux mineurs du Pas de Calais et du Nord, et Lens-Lillers pour tous les amateurs des deux départements. Droit d’entrée un franc, prix en espèces.

Football. Matches éliminatoires du championnat de France. À Paris, sur le terrain du Stade Français, le Racing-Club Roubaisien, champion du Nord, rencontrera le Sport Athlétique Sézannais champion de centre est. Le Racing club de France champion de Paris se rendra au Havre pour affronter le Havre Athlétic Club, champion de la Manche.

Les clubs en demi finale montage PhW

Football. Le RCR bat le SA Sezannais par 12 à 1. Au Havre, le Racing Club de France a battu le Havre Athlétic Club par 5 à 1. Une réclamation a été déposée, un joueur parisien ayant joué bien que suspendu. Les roubaisiens emmenés par Léon Dubly affronteront donc à Paris les parisiens qui sont donnés favoris de la finale pour le titre de champion de France.

Paul Mainguet et sa méthode doc coll particulière

Boxe. Une grande fête de boxe à Roubaix. Le professeur Desruelles a profité de son dernier voyage à Paris pour engager les professeurs et amateurs parisiens à venir tirer à Roubaix, le dimanche 25 mai dans une grande fête qu’il organise et qui aura lieu dans la salle Dominique rue de l’Alouette. Il s’est assuré le concours des professeurs Mainguet, Chabrier, Petit, Antoine et de MM. Anquelin, Fritz, Adnet, Charigot, Mionet, Joberd et Toutard les meilleurs amateurs des salles de boxe parisiennes.

 

Alfred Derly – la 357 Roubaisienne ( suite )

Après le décès d’Alfred Derly, un membre du club de tir, Didier Masquelier, reprend l’armurerie du 197 rue de Lannoy à Roubaix, continue l’activité et accède à la présidence du club de tir « la 357 Roubaisienne » .

Didier Masquelier aime les challenges. Il décide en début d’année 1987, de tenter de faire battre le record du monde de tir, par son club « La 357 Roubaisienne ». Le précédent record date de 1984, détenu par l’équipe de Somain dont Didier Masquelier figurait d’ailleurs parmi les compétiteurs.

Après de longues semaines de préparation, Didier est enfin prêt. Il choisit donc la date des 5 et 6 Septembre 1987 pour le déroulement de l’épreuve.

document TV FR3 régionale

Ce record du monde consiste à faire le maximum de points, en 24h non stop, avec un revolver 38 Spécial, en position « bras franc ouvert », c’est à dire bras tendu sans support. C’est donc particulièrement épuisant pour les trois hommes qui participent à cette tentative : Dominique Constant 31 ans, Patrice Fristot 33 ans et Michel Leclercq 27 ans.

André Diligent donne le coup d’envoi ( document Nord Eclair )

Didier Masquelier est un homme de communication et il invite André Diligent pour donner le coup d’envoi le samedi 5 Septembre à 11h. Par ailleurs, il fait venir la presse locale ( NE et VDN ) et même la télévision ( FR3 régionale ) pour relater cet événement exceptionnel. Les passants peuvent voir le déroulement des épreuves, sur des écrans vidéo installés dans le magasin.

document Nord Eclair

Le 6 Septembre à 11h, le record du monde est pulvérisé : 78.480 points alors que la performance précédente était de 66.150 points ! Près de 10.000 cartouches ont été tirées, à 25 mètres de distance, dans un cercle de 12 cm de diamètre.

document Nord Eclair

C’est l’explosion de joie, pour les 3 compétiteurs, mais également pour l’ensemble des 250 membres du club, sur fond de « Marseillaise » dans la rue de Lannoy.

Les 3 champions du monde devant l’armurerie ( document TV FR3 régionale )

Au début des années 1990, des problèmes financiers entraînent Didier Masquelier à fermer malheureusement son armurerie. Le local commercial reste vide. La 357 Roubaisienne, quant à elle, continue son activité de club sportif, mais avec quelques difficultés : Mme veuve Derly, propriétaire des locaux décide de vendre son immeuble du 197 rue de Lannoy en 2010 à un investisseur local qui demande bien sûr un loyer conséquent. Des présidents se succèdent alors, à la tête du club sportif dans les années 2000, avec des problèmes de gestion. Le nombre d’adhérents chute à 80 personnes en 2013. Le club est à deux doigts de la fermeture.

document D. Houte

En 2014, le vice-président Dominique Houte devient président de la 357 Roubaisienne. C’est également un communiquant : il crée une ambiance sympathique parmi les adhérents, redresse la barre de façon importante et fait construire dans la cour, un stand de tir supplémentaire de 10m pour la compétition mais également pour l’école de tir ( adolescents et jeunes adultes ).

le nouveau stand de tir à 10 mètres ( Photo BT )

De nos jours, la 357 Roubaisienne fonctionne de façon très satisfaisante : 400 personnes sont licenciées dans ce club de tir roubaisien qui devient le 4° de la région en nombre d’adhérents. Le bilan financier devient positif ; le club arrive même à financer l’acquisition de ses locaux en 2020.

la salle de détente ( document D. Houte )

A l’entrée du club, une plaque commémorative est apposée en mémoire d’Alfred Derly, fondateur et président de « La 357 Roubaisienne ».

Remerciements à Dominique Houte, ainsi qu’aux archives municipales.

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La Place Chaptal

La place Chaptal se situe dans la Grande rue à Roubaix, après le canal et avant la rue d’Avelghem. Les roubaisiens connaissent bien cette petite place, car c’est à cet endroit que se trouve l’entrée principale du cimetière.

plan cadastral 1974 ( document archives municipales )

La place Chaptal est triangulaire. A gauche, côte pair, il n’y a qu’un seul numéro : le N° 2, occupé par l’entreprise Duquesne et cie, commerce de fleurs et de monuments funéraires depuis le début des années 1950.

Ets Duquesne ( documents collection privée )

A droite, on trouve une rangée de maisons du N° 1 au N° 21. Oscar Fournier occupe les N° 1 et 3 avec son entreprise de monuments funéraires, caveaux, plaques de marbre et fleurs artificielles à l’enseigne : « A l’Ange Gardien »

Oscar Fournier ( documents collection privée )

Au N° 7 et 9 on trouve René Hoste, un horticulteur, au N° 19 le bijoutier horloger J. Waeles et au N° 21 le café de G. Beyaert. Ensuite, l’entrée de la courée Lezy se trouve au 21 bis.

( document archives municipales )
( document collection privée )
documents collection privée

Après le N° 21 de la place Chaptal, on se trouve dans la Grande rue : au N° 293 le café Librecht, au N° 295 l’ancien commissariat de police du V° arrondissement et au N° 297 l’entrée de la courée Masurel

la cour Masurel ( document archives municipales )

Oscar Fournier prend sa retraite et cesse son activité au tout début des années 1980. Le bâtiment « A l’Ange Gardien » est muré quelques temps après.

document archives municipales

En 1982, derrière la rangée de maisons du côte Impair, se trouve un terrain vague immense d’environ 50 ares. Le comité de quartier de l’Entrepont propose à la mairie d’aménager ce terrain vierge en aire de jeux pour les enfants du quartier, mais ce projet n’aboutit pas, car l’office public d’ HLM envoie des courriers aux riverains de la place Chaptal et aux habitants de la cour Lezy, les informant que des projets de construction sont programmés sur ce terrain vierge, et qu’il se pourrait bien qu’ils reçoivent d’ici peu, des mesures d’expropriation. Seraient également concernés les 293 295 de la Grande rue et la courée Masurel.

document Nord Eclair

Le vœu de la Mairie est bel et bien de débarrasser la Grande rue des courées dont celles de Lezy et Masurel. Plusieurs maisons sont déjà inoccupées et murées : une opération de curetage s’impose. D’ailleurs, un permis de démolir est accordé en 1983 pour l’ensemble des maisons de la courée Masurel aux N° 297 299 de la Grande rue –

à droite , la cour Masurel ( document archives municipales )

L’année suivante en 1984 un autre permis de démolir est accordé pour les N° 293 et 295 de la Grande rue, à savoir l’emplacement du café et de l’ancien commissariat.

le café et l’ancien commissariat ( document archives municipales )

C’est cinq ans plus tard, en 1989, que la démolition de l’immeuble « A l’Ange Gardien » d’Oscar Fournier, du N° 1, 3 de la Place Chaptal a lieu. Et ce n’est qu’en 2006 que les maisons N° 7 et 9 seront rasées.

les N° 7 et 9 place Chaptal ( document archives municipales )

En 2013, le permis de démolir est délivré pour le reste des habitations du N° 11 à 21

Photo 2008 ( document Google Maps )
Photo 2014 ( document Google Maps )
Photo 2016 ( document Google Maps )

Plus de 30 années ont donc été nécessaires pour démolir la rangée des habitations du côté impair, de la place Chaptal ( de 1983 à 2016 ). Il ne reste plus aujourd’hui que le N° 2, occupé autrefois par l’entreprise Duquesne et qui vient de fermer à la fin des années 2010 pour cause de retraite, transformée en maison d’habitation.

Remerciements aux archives municipales.

Alfred Derly – la 357 Roubaisienne

Alfred Derly est artisan électricien. En 1947, il installe sa petite entreprise au 334 rue de Lannoy à Roubaix, à deux pas du boulevard de Reims. Alfred est locataire ; son entreprise d’électricité générale s’appelle « Au Grand Cheval Blanc » du nom de la courée voisine qui se situe au N° 332.

document collection privée

En 1951, Alfred Derly effectue quelques travaux de rénovation ( maçonnerie menuiserie et peinture ). Les affaires fonctionnent correctement et dans les années 1960, Alfred n’hésite pas à communiquer régulièrement par de la publicité dans la presse locale.

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Au début des années 1970, son fils qui porte le même prénom, Alfred, vient l’aider dans l’entreprise qui devient alors, Alfred Derly et fils.

Progressivement, Alfred étend l’activité en proposant une gamme d’appareils d’électro-ménager et du matériel de vidéo surveillance.

documents collection privée
Alfred Derly en 1972 ( document Nord Eclair )

Les affaires deviennent plus difficiles à la fin des années 1970, car la concurrence des grandes surfaces en appareils électro-ménagers, lustrerie et alarmes, devient féroce. Et puis, Alfred, passionné par les armes depuis son enfance, a une idée bien précise en tête, c’est d’ouvrir une armurerie à Roubaix.

L’occasion se présente en 1978, lorsqu’il achète à Lucien Lagache un local, au 197 de la rue de Lannoy, d’une surface de plus de 600 m2. Ce terrain était autrefois occupé par l’entreprise Divol, grossiste en fruits et légumes. Sa façade a été transformée par son propriétaire, Lucien Lagache, en 1973 ; une large vitrine remplace désormais les deux petites fenêtres, afin de donner à ce bâtiment un aspect plus commercial.

document archives municipales

Alfred Derly effectue ensuite quelques travaux, en 1981 à savoir : repousser la grille d’entrée située sous le porche, aménager l’intérieur de son magasin et surtout installer des systèmes de sécurité efficaces et indispensables pour une armurerie.

document archives municipales

Au fond du terrain, il aménage un stand de tir de 17m de long au sous sol, et crée le club de tir : La 357 roubaisienne.

document archives municipales

L’objectif d’Alfred est, bien sûr, de vendre des armes de tir à ses clients, mais également de leur proposer de les stocker dans ses coffres forts, en attente de leur autorisation de détention. Très bonne stratégie pour démarrer son activité, car le succès est au rendez vous. La 357 Roubaisienne est un club sportif privé, un stand de tir fédéral affilié à la FFT Fédération Française de Tir.

document collection privée

Soudain, le 2 Mars 1984, c’est l’effroi : Alfred Derly est assassiné dans son magasin, par un inconnu, d’une balle de 22 LR dans la nuque.

document Nord Eclair

Dans le quartier, les voisins sont consternés, et viennent aux nouvelles devant la façade du magasin. La police procède aux premières investigations. Alfred Derly était honorablement connu et très estimé dans le quartier. Il était également vice président de l’union des commerçants de la rue de Lannoy.

document Nord Eclair

L’enquête piétine. La police judiciaire diffuse alors, dans la presse locale un portrait robot pour tenter de retrouver l’auteur de ce crime, mais sans succès. L’assassin ne sera jamais retrouvé.

document Nord Eclair

Quelques temps après, un membre du club de tir, Didier Masquelier reprend l’armurerie, succède à la présidence de « La 357 Roubaisienne » et continue l’activité.

à suivre . . .

Remerciements à Dominique Houte, ainsi qu’aux archives municipales