En piste en 1968

En parcourant la presse locale de l’année 1968, on peut se féliciter de voir notre Vélo Club continuer de se développer et à nouer des partenariats. Ainsi, au cours d’une réception organisée aux Établissements BERGER à Lille, le club se voit doter de maillots et d’équipements ainsi que de vélos « La Captivante » par les établissements JEUNET. A noter que cette entreprise fabrique également les vélos Jacques Anquetil.

photo NM

Avec le concours du Comité Flandres Artois, le Vélo club organise en mars les « Médailles Cyclistes », courses de vitesse et de poursuite sur le vélodrome. Les 50 coureurs participants viennent de toute la région : Dunkerque, Boulogne, Anzin, Valenciennes, Arras, Roubaix, Lille, ….

Les commentaires sont confiés à Jean-Pierre Lentignac, speaker de la Fédération Française de Cyclisme. D’origine méridionale, il est surnommé « Josh Randall » tant il est doué pour inciter le public à apporter son soutien financier pour les primes allouées aux coureurs….

photo NM

Cette même année, Jacques Polfliet, 25 ans, champion des Flandres en vitesse sur piste, annonce qu’il met fin à sa carrière à la fin de la saison. Agent Citroën rue Eugène Motte prolongée à Roubaix, il va se consacrer à l’entraînement des jeunes du Vélo Club. Il s’entraîne néanmoins sur l’anneau roubaisien en vue des Championnats de France.

Jacques Polfliet dans son garage.photo NM

Le Vélo Club continue d’organiser non seulement des réunions sur piste, notamment les samedis cyclistes, dans la droite ligne des « Médailles » mais aussi des épreuves sur route: Critérium de la rue de Lannoy, circuit du Fresnoy-Mackellerie, Grand Prix des Gentlemen à Wattrelos,….

On peut également constater que la structure du Club se consolide grâce à l’engagement personnel de nombreux passionnés. A titre d’exemples : Georges Klein, conseiller technique auprès des jeunes, Fernand Sacré, conseiller « psychologique », Roger Moerman, entraîneur (maître d’éducation physique à la Ville de Roubaix), Léon Charles, chargé des questions matérielles.

André Pétrieux (père), Fernand Sacré, Jacques Polfliet, Jean-Pierre Lentignac photos NM

En piste avec le Vélo Club de Roubaix

C’est en 1966, lors d’une réunion dans un café de la rue de Lannoy,« La Betterave », le 24 février, qu’est créé Le Vélo Club Roubaisien, appellation qui perdurera jusqu’en 1970. L’idée est partie du constat, principalement de Jean-Claude Vallaeys et d’André Pétrieux, que la piste du vélodrome de 1936 ne sert qu’une fois par an pour l’arrivée de Paris-Roubaix et, occasionnellement, à l’arrivée d’une étape du Tour de France.

Créer un club va permettre une utilisation plus régulière de l’équipement et la municipalité voit l’initiative d’un bon œil puisqu’elle vient d’investir 13 millions dans la rénovation de la piste. De plus, d’autres disciplines sportives sont présentes au plus haut niveau dans le Nord (football, basket, water polo, volley, …) mais pas le vélo. L’objet de l’association est : « le développement du cyclisme de compétition en général, l’initiation à la piste en particulier par des entraînements et des compétitions. »

Assemblée Générale de création du Vélo Club photo NE

Dès sa première année d’existence, le Vélo Club Roubaisien organise les 1er, 2 et 3 juillet les championnats de France Amateurs sur piste. Parmi les participants,on retrouve de grands noms : Daniel Morelon et Pierre Trentin dont les palmarès sont prestigieux. Malheureusement, cette compétition ne rassemblera que 300 spectateurs sur les trois jours et l’opération se révélera un échec sur le plan financier malgré les initiatives des dirigeants pour faire entrer de l’argent : galas de catch, vente de porte clefs, tombola…Mais cela n’entame en rien l’enthousiasme des responsables.

Assemblée Générale 1967 photo NE

1967 sera ainsi l’année de création de l’école de cyclisme dont l’un des premiers inscrits n’est autre qu’ Alain Bernard qui reste encore aujourd’hui une figure historique du club. L’effectif théorique de cette école s’établit à 50 mais, victime de son succès elle atteindra au fil des années un nombre d’inscrits tel qu’il sera nécessaire de limiter les effectifs. A noter, pour ne citer qu’eux, qu’Alain Bondue et Arnaud Tournant ont été élèves de cette école.

1967 est également l’année du premier Paris Roubaix Amateurs qui sera couru le 18 Juin. Des entreprises comme Café Grand Mère et la GBM sont sollicitées pour le financement de cette course.

Affiche 1er Paris Roubaix Amateurs cité par Audrey Ferraro

Cette épreuve existe toujours aujourd’hui, sous le nom de Paris Roubaix Espoir depuis 1996. Nombreux sont les coureurs arrivés dans les cinq premiers à devenir professionnels. Quelques exemples : Stephen Roche, Marc Madiot, Thierry Marie, Dirk Demol, Frédéric Guesdon, Thierry Gouvenou.

A suivre…

Article réalisé à partir d’archives et souvenirs personnels, d’échanges avec Jean-Claude Vallaeys et du livre d’Audrey Ferraro : »Vélo Club de Roubaix, Au coeur de la Légende »

La résidence Roger Salengro

Le samedi 6 mars 1965 a été inaugurée la résidence Salengro, au n°2 de l’avenue du même nom, un nouvel immeuble de cinq étages, en présence de M. Michel Petipré PDG de la société CPN (Construction Promotion du Nord) et du maire de Roubaix Victor Provo. Sur cet emplacement se trouvait auparavant, selon le Ravet Anceau, les chantiers de la société Waquier Frères et Cie, entreprise de terrassement et pavage. On annonce qu’une partie des appartements sera réservée à des propriétaires à partir de juillet. A ce moment, un seul immeuble est construit, un deuxième va suivre, d’ici quelques mois. La configuration de cette résidence est la suivante : cinq étages, 68 appartements, des studios spacieux aux logements à quatre pièces. On procède à la présentation d’un appartement témoin.

Vue aérienne Google Maps
Vue aérienne Google Maps

Après l’entrée, à gauche du hall, se trouve une salle de séjour de grand standing, avec aux fenêtres des rideaux de tergal et des tentures. Il y a de la moquette dans les deux chambres. Le mobilier est en teck. Un petit salon intime est réservé aux soirées télévisées,  la résidence dispose de chaînes collectives. Le couloir ou dégagement, présente un placard à grand volume de rangement. Viennent ensuite les commodités et la salle de bains avec une grande baignoire encastrée, et des lavabos. La porte de cette salle de bains est munie d’un verrou libre/occupé.

Les entreprises associées Pub Nord Matin
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La cuisine dispose des dernières innovations : un buffet comportant une table escamotable, un réfrigérateur Kelvinator près de la fenêtre, la gazinière près d’un évier en inox surmonté d’un robinet mélangeur à bec orientable. Sous l’évier, une armoire, et à côté une armoire sèche-linge électrique pouvant contenir cinq kilos de lessive. Sans oublier le vide-ordure automatique.

Les entreprises associées Pub Nord Matin
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L’installation électrique n’utilise que des canalisations sous tubes d’acier émaillés encastrés. Pour le chauffage, l’installation comporte trois chaudières à mazout, il fera 20° à l’intérieur quand il fera -9° à l’extérieur. Le chauffage fournit également l’eau chaude avec une réserve de 4000 litres pour les deux immeubles. La menuiserie est en bois d’Oukoumé. Les appartements sont livrés peints et tapissés, les garages sont équipés de portes flip, sonnerie et boite aux lettres sont également prévus.

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La situation de cette résidence est privilégiée, à la sortie de l’immeuble se trouve un arrêt d’autobus ELRT d’une ligne menant au centre-ville. La rue de Lannoy, l’une des plus commerçantes de Roubaix, est là toute proche. Un peu plus loin, à moins de 200 mètres, se trouve un supermarché, sans doute Auchan de l’avenue Motte. Le lycée de garçons est tout proche ainsi que le parc des sports.

La résidence vue de l'avenue Google Maps
La résidence vue de l’avenue Google Maps

Lors de l’inauguration, le maire de Roubaix félicita le promoteur et souligna les efforts de l’initiative privée qui viennent renforcer ceux de l’administration municipale en matière de construction.

Le promoteur Pub Nord Matin
Le promoteur Pub Nord Matin

 

Une rue en mitoyenneté

Partant de la route de Lannoy à son extrémité roubaisienne, un chemin suit depuis toujours la limite entre Roubaix et Lys, puis entre Roubaix et Hem. On l’appelle le chemin vert. Après avoir contourné la ferme des Hauts Champs, il vient rejoindre le chemin n°9 à hauteur de l’actuelle rue Brossolette.

Plan cadastral 1926

Plan cadastral 1926

Plan cadastral 1926

En 1903, son extrémité proche de la rue de Lannoy est encore un chemin de terre dénommé rue verte. Il part du carrefour de la Justice et aboutit dans les champs après avoir dépassé la rue Leconte-Baillon, qui a pris ensuite le nom de Jean-Jacques Rousseau à son extrémité. A cette époque, le chemin est bordé en partie de constructions et sa largeur est de 10 mètres. La limite entre les deux communes passe par l’axe du chemin, qui porte deux noms, rue Catinat côté Lys et rue verte pour sa moitié roubaisienne.

La commune de Lys propose cette même année de paver la rue sur 270 mètres avec une largeur de 6 mètres à parts égales avec Roubaix. Lys ne demanderait pas de participation financière des riverains, à la différence de Roubaix, qui a cette habitude. Par contre, Roubaix qui souhaiterait que le pavage soit posé sur 8 mètres de largeur.

Plan de 1903

Finalement, les deux municipalités n’arrivant pas à se mettre d’accord, la rue n’est pavée que sur sa moitié lyssoise. Du côté roubaisien, elle doit se contenter d’un revêtement de scories. Ce n’est finalement qu’en 1957 que les deux villes s’accordent, et La Voix du Nord nous montre les travaux en cours pour revêtir cette chaussée. Notez en arrière-plan la fabrique de tapis.

Photo La Voix du Nord 1957

Photo La Voix du Nord 1957

Photo La Voix du Nord 1957

Une importante entreprise, la briqueterie Delcourt, vient s’installer très tôt à l’extrémité et dans l’alignement de la rue du chemin vert, ainsi qu’une usine textile côté Lys, la manufacture française de tapis et couvertures. D’autre part, la teinturerie de la Justice se trouve côté Roubaix entre les rues de Lannoy et Jean-Jacques Rousseau. Elle finit, à force d’extensions à englober les constructions jusqu’au coin et à s’étendre dans la rue Jean Jacques Rousseau.

Une photo de 1950 nous montre que l’entreprise de tapis s’est agrandie en traversant la rue avec des bâtiments du côté roubaisien.

Photo IGN 1950

Photo IGN 1950

Photo IGN 1950

Ces bâtiments existent encore de nos jours, à la différence de la partie lyssoise qui a disparu pour faire place récemment à un lotissement. La briqueterie disparaîtra elle aussi au début des années 60 pour céder la place à de grands ensembles constituant aujourd’hui le quartier des Hauts-Champs. Seule a survécu la teinturerie, qui exerce encore son activité aujourd’hui.

La teinturerie et l'extension de l'usine de tapis – photos Jpm

La teinturerie et l’extension de l’usine de tapis – photos Jpm

La teinturerie et l’extension de l’usine de tapis – photos Jpm

Parallèlement aux entreprises la rue comptait plusieurs débits de boisson dont deux sur Roubaix. Le premier, situé au coin de la rue de Lannoy est devenu le PMU de la Justice ; l’autre, au coin de la rue Jean-Jacques Rousseau avait pour enseigne le café des Archers. Il a disparu, englobé par la teinturerie de la Justice.

Le café des archers, en 1945 et aujourd'hui – Photos coll. Particulière et Jpm

Le café des archers, en 1945 et aujourd’hui – Photos coll. Particulière et Jpm

Le café des archers, en 1945 et aujourd’hui – Photos coll. Particulière et Jpm
Les autres documents proviennent des archives municipales

Le PMU de la Justice

Les documents les plus anciens que nous ayons pu consulter font mention tout au bout de la rue de Lannoy, à la limite de Lys, d’un estaminet associé à un bureau d’octroi. Cet estaminet est tenu dès 1884 par Fr. Vanangeval, alors qu’on prévoit l’installation d’une bascule charretière devant le bureau de l’octroi.

Document daté de 1888 – archives municipales

 Le Ravet-Anceau nous renseigne sur les différents cafetiers qui se succèdent au carrefour de la justice. A partir de 1894, c’est J. Gadenne qui tient l’estaminet. On y trouve H. Lefebvre en 1899, puis L. Dupont de 1903 à 1908. A partir de 1913, la numérotation atteint cette extrémité de Roubaix. A. Nolf préside désormais la destinée de ce commerce situé au numéro 630. Après la guerre, c’est son gendre, Théophile Van Wanbecke-Nolf qui tient commerce à cette adresse.

En Juillet 1925, ce cafetier demande l’autorisation d’effectuer des travaux dans l’immeuble qu’il possède. On apprend dans son courrier qu’il est également propriétaire du bureau d’octroi. Les travaux consistent à échanger les emplacements de l’octroi, initialement placé côté rue verte et de l’estaminet, placé côté rue de Lannoy. On va également supprimer deux fenêtres sur la rue verte pour les remplacer par une baie vitrée plus large.

Document archives municipales

 C’est ainsi que le Ravet-Anceau place en 1930 l’octroi au 628, et l’estaminet, dénommé désormais « café de l’Octroi » au 630. On change la numérotation en 1935, et le café et l’octroi passent au numéro 694. Le propriétaire est toujours monsieur Van Wanbecke. En 1939 l’octroi est au 694. Le café, au 696, est tenu par G.Marquant et figure sur une carte postale prise depuis Lys dans la deuxième partie des années 20. On y voit au premier plan les rails de tramway, et, au fond à droite le terrain ce qui deviendra bientôt le parc des sports. On y remarque également un gabelou de faction à la porte du bureau de l’octroi.

Document collection particulière

 Après la guerre, on retrouve Mme Van Wanbecke qui tient maintenant commerce d’alimentation générale au 692, et, de 1953 à 1964 H. Merckx, comme tenancier du café. Celui-ci passera dans les mains de monsieur A Bouscarle, cafetier PMU de 1968 à 1973.

Document Nord Matin

En 1975 une publicité paraît dans la presse, informant le public de la réouverture du café, cette fois-ci sous l’égide de M . Vandenberghe-Madou et de son épouse. A partir de 1978 le Ravet-Anceau ne fait plus mention du nom du tenancier. On le désigne simplement sous le nom où on le connaît aujourd’hui : le « Pmu de la Justice ».

Document collection particulière

 

 

 

 

La création du parc des sports

Le 2 juillet 1909 un rapport au conseil municipal lu par M. Roussel signale le fait qu’un terrain de 27 hectares situé au pont rouge doit être mis en vente à approximativement 1 franc le mètre carré. L’occasion d’acquérir ce terrain ne devrait pas être négligée par la municipalité, qui pourrait y construire un nouveau cimetière et y déplacer l’abattoir. La municipalité ne pouvant pas se permettre d’effectuer un emprunt, il préconise l’achat du terrain par les hospices qui pourraient le revendre à la commune le jour où celle-ci en aurait besoin. Les hospices se portent donc acquéreurs de ces terres dépendant des fermes de l’Espierre et de Maufait.

La même année, lors d’un autre conseil municipal, le rapporteur insiste sur la nécessité de la création d’un parc des sports, qui pourrait se situer le long de la rue de Lannoy sur des terrains dépendant de la ferme de l’Espierre et appartenant aux Hospices. On évalue la dépense à 200 000 francs dont 80 pour l’achat du terrain. Les finances publiques ne permettant pas cette dépense, le rapporteur envisage la location du terrain aux hospices. On prévoit de créer des terrains de football, une piste de course à pied des installations d’athlétisme, des bureaux, salle de réunion, conciergerie, des vestiaires et salle de douche, des tribunes de 100 mètres de long, ainsi qu’une « porte monumentale d’un aspect décoratif aussi satisfaisant que possible… » Le projet est retardé par la guerre.

Document médiathèque de Roubaix

Un plan de 1923 recense les propriétaires des terrains. La plus grosse part appartient aux hospices qui possède également les bâtiments de la ferme de l’Espierre. Ces terrains s’étendent également de l’autre côté de la voie ferrée. Quelques autres propriétaires se partagent des terrains de taille plus modeste le long de l’avenue Salengro.

 En 1924, on procède à l’achat de ces parcelles à M. Deroubaix-Despelchin, Mme Veuve Derache-Bonte, la société des terres de Maufait, et M. Henri Catteau.

Les travaux démarrent en mars 1929. Le journal de Roubaix, dans une édition du mois d’août 1930 évoque une ouverture prochaine des installations. Le parc municipal des sports couvre huit hectares. L’architecte en est Jacques Greber, à qui on doit également les plans de l’école de plein-air.

Photo Journal de Roubaix

 A droite de l’entrée, une salle de gymnastique avec, en galerie, une piste permettant l’entraînement à la course à pied par mauvais temps. A gauche, un café-restaurant, l’habitation du concierge et les bureaux de l’administration. Au fond, deux terrains de tennis grillagés et un terrain d’honneur de deux hectares. Les tribunes abritent des vestiaires et des douches. On draine pour assécher les terrains argileux. Les eaux sont réunies dans un unique collecteur.

Document médiathèque de Roubaix

 Ces installations ne tarderont pas à être mises à la disposition des sportifs roubaisiens.

 

Le Garage des sports

Le garage vu de l’avenue Motte Photo Delbecq – Archives municipales

La multiplication des automobiles a eu très tôt pour corollaire celle des garages et stations services. C’est ainsi qu’au carrefour de l’avenue Motte et de la rue de Lannoy, deux importantes voies de communication, vient s’implanter un garage automobile. Dès 1934, Julien Lejeune, habitant 103 rue Ma Campagne, informe les services municipaux de son intention de faire construire Avenue Alfred Motte à Roubaix un immeuble à usage de garage d’Automobiles. Le bâtiment prévu se développe sur 25 mètres le long de l’avenue.

Le plan de façade du garage Document Archives municipales

 Julien Lejeune diffère sans doute son projet, puisque qu’on ne trouve aucune mention de ce garage automobile, dans le Ravet-Anceau de 1938. Celui-ci voit finalement le jour, car on le distingue sur une photo aérienne prise par l’Institut Géographique national en 1950. Le Ravet-Anceau fait par ailleurs mention en 1953 d’un Garage des sports, au nom de J. Lejeune, situé au 326. Le bâtiment du garage est rectangulaire, le faîte du toit est parallèle à l’avenue Motte. Il est prolongé jusqu’au coin de la rue de Lannoy par un bâtiment coiffé d’une toiture perpendiculaire à la précédente. Ce bâtiment présente un pan coupé dégageant l’angle des deux rues.

En 1962 des travaux modifient l’aspect du garage : une extension de près de 10 mètres est ajoutée, qui forme un angle droit au bout du bâtiment initial. Elle est construite sur un terrain libre, à côté de la propriété. D’autre part, le bâtiment faisant l’angle des deux rues est remodelé : il possède désormais un toit constitué de deux parties en angle droit laissant la place à une terrasse.

Entre 1965 et 1968, ce garage devient une station-service Antar et prend le nom de Relais des sports. Le gérant est alors R. Delporte. Un plan daté de 1966 nous en montre la disposition : la terrasse surplombe le bureau de la station et les pompes de distribution de carburant. Devant ces pompes, une piste permet aux voitures de venir se ravitailler. Les cuves contenant le carburant sont enterrées sous l’ancien garage, et la nouvelle extension abrite le pont élévateur et l’équipement de graissage.

Ce relais des sports perdure jusqu’après 1983, alors qu’en 1987 il est remplacé par l’entreprise Roubelec, protection contre le vol. A ce moment, un étage coiffé d’un toit à quatre pans vient s’ajouter au dessus d’une partie du garage initial.

Enfin s’installent dans le bâtiment les pompes funèbres Douillez, sans modifier son architecture extérieure.

 

 

 

Le Garage des sports

 

 

Photo Delbecq – Archives municipales

La multiplication des automobiles a eu très tôt pour corollaire celle des garages et stations services. C’est ainsi que le carrefour de l’avenue Motte et de la rue de Lannoy, deux voies de communication importantes, voit rapidement apparaître un garage automobile.

Dès 1934, Julien Lejeune, habitant 103 rue Ma Campagne, informe les services municipaux de son intention de faire construire Avenue Alfred Motte à Roubaix un immeuble à usage de garage d’Automobiles. Le bâtiment prévu se développe sur 25 mètres le long de l’avenue.

Document Archives municipales

Julien Lejeune diffère sans doute son projet, puisque qu’on ne trouve aucune mention de ce garage automobile, dans le Ravet-Anceau de 1938. Celui-ci voit finalement le jour, car on le distingue sur une photo aérienne prise par l’Institut Géographique national en 1950. Le Ravet-Anceau fait par ailleurs mention en 1953 d’un Garage des sports, au nom de J. Lejeune, situé au 326. Le bâtiment du garage est rectangulaire, le faîte du toit est parallèle à l’avenue Motte. Il est prolongé jusqu’au coin de la rue de Lannoy par un bâtiment coiffé d’une toiture perpendiculaire à la précédente. Ce bâtiment présente un pan coupé dégageant l’angle des deux rues.

Le garage avant 1962 – Photo l’usine

En 1962 des travaux modifient l’aspect du garage : Une extension de près de 10 mètres est ajoutée, qui forme un angle droit au bout du bâtiment initial. Elle est construite sur un terrain libre, à côté de la propriété. D’autre part, le bâtiment faisant l’angle des deux rues est remodelé : il possède désormais un toit constitué de deux parties en angle droit laissant la place à une terrasse.

Entre 1965 et 1968, ce garage devient une station-service Antar et prend le nom de Relais des sports. Le gérant est alors R. Delporte. Un plan daté de 1966 nous en montre la disposition : la terrasse surplombe le bureau de la station et les pompes de distribution de carburant. Devant ces pompes, une piste permet aux voitures de venir se ravitailler. Les cuves contenant le carburant sont enterrées sous l’ancien garage, et la nouvelle extension abrite le pont élévateur et l’équipement de graissage.

Document archives municipales

Ce relais des sports perdure jusqu’après 1983, alors qu’en 1987 il est remplacé par l’entreprise Roubelec, protection contre le vol. A ce moment, un étage coiffé d’un toit à quatre pans vient s’ajouter au dessus d’une partie du garage initial.

Enfin s’installent dans le bâtiment les pompes funèbres Douillez, sans modifier son architecture extérieure.

La colo du Pont Rouge

Mon premier contact avec l’École de Plein Air, c’est plutôt avec le camp de vacances du pont rouge. En 1946, les enfants des écoles publiques venaient des quatre coins de Roubaix, et il y avait même un ramassage avec les tramways à partir de la gare de Roubaix.

J’étais aide-monitrice et je faisais de la danse et de la gymnastique avec les enfants. M. Baudouin, un violoniste, jouait et nous faisions des mouvements d’ensemble sur le terrain du parc des sports.  Il y avait le goûter avec des gobelets émaillés remplis d’eau et de grenadine, puis on revenait en tram, beaucoup venaient et repartaient à pied.

Quarante enfants par groupe, pour un moniteur et son aide monitrice. Il y avait aussi des activités de couture, la séance de cinéma, un théâtre de marionnettes, et beaucoup d’instituteurs venaient encadrer tout ce petit monde, dans une excellente ambiance. Les directeurs du « Pont Rouge » à cette époque étaient M. Noncle et Melle Finart.

J’ai fait le centre jusqu’à 1953 en tant qu’animatrice, j’ai fait de l’animation sportive, de la danse et les marionnettes à main, on les construisait et on écrivait les histoires…

Témoignage recueilli auprès de Mme Camille Mullié

La création de l’école de plein air

Après la première guerre mondiale, les résultats des enquêtes médicales sont effroyables : plus de 80% des enfants examinés à Roubaix sont atteints de tuberculose, et la vie dans les habitations exigües et mal aérées des courées ne favorise pas leur santé. Le docteur Léandre Dupré, adjoint au maire de la ville de Roubaix, décide alors d’assurer aux enfants la subsistance quotidienne, et les bienfaits du soleil et du grand air.

Pendant l’été 1920, 3.400 garçons et filles seront gratuitement nourris, amusés et surveillés sur une dizaine d’hectares gazonnés et ensoleillés, le jeudi après midi et pendant la durée des grandes vacances. Cette colonie de vacances au grand air entraîne des résultats satisfaisants, mais doit être prolongée pour les plus chétifs, les tuberculeux et les lymphatiques. L’idée de l’école Permanente de plein air est née.

L’école de plein air Photo Archives Municipales de Roubaix

A la rentrée d’octobre 1921, des baraques de bois provenant de l’intendance militaire ont remplacé les tentes, et accueillent 200 enfants. Ces baraques abritent les classes de garçons et de filles, le réfectoire et la cuisine, le cinéma et l’éducation physique pendant les jours de pluie. L’Ecole de Plein Air, dite également du Pont Rouge, du nom du lieu dit s’installe dans des locaux en dur, le 1er octobre 1927. La rentrée s’effectue dans de nouvelles écoles avec cours, préaux, jardins, terrains de jeux, sur une surface de quatre hectares. Les six salles de classe sont grandes parfaitement éclairées, et pourvues d’un système d’aération et de ventilation.

Pour chaque salle de classe, un lavabo-vestiaire avec des armoires individuelles et des casiers spéciaux pour la brosse à dents, la pâte dentifrice, et le gobelet émaillé.

Des bains douches ont été installés dans une grande salle avec quatre-vingt dix cabines de déshabillage, trente cabines de douche et trois salles de bains à l’usage des enfants qui demandent des soins spéciaux. Tout est prévu pour garantir des conditions d’hygiène permanentes et efficaces, du réfectoire aux cuisines, en passant par les blocs toilettes. Des salles d’attente, un cabinet de consultation, une infirmerie, et même une salle pour la projection des rayons ultra violets (UV).

L’école de plein air Photo Archives Municipales de Roubaix

Toutes ces installations sont entourées d’arbres, de pelouses, et de jardins fleuris et ombragés faisant de l’ensemble un endroit où il fait bon vivre et apprendre.