Quinzaine du logement 1956

Guy Mollet vient inaugurer l’exposition du CIL à Roubaix le 30 septembre 1956 Photo Nord Éclair

Après avoir occupé l’hôtel de ville en 1952, le CIL (comité interprofessionnel du logement) s’installe en octobre 1956 sur l’esplanade du boulevard Gambetta, ordinairement réservée aux foires du printemps et de l’automne…

Petit rappel historique : le CIL a été créé en 1943, sur la base d’une gestion paritaire des syndicats d’employeurs et des syndicats de salariés. Cinq hommes en sont à l’origine : Albert Prouvost, grand industriel textile, Bernard d’Halluin, Président du Syndicat Patronal Textile, Victor Provo, maire socialiste de Roubaix, Robert Payen, syndicaliste CFTC et Gabriel Tétaert, syndicaliste CGT. Ensemble, ils décident de consacrer volontairement 1% de la masse salariale à la construction de logements décents. De là s’est développée quelques temps après, l’allocation logement, imaginée et préconisée en 1938 par l’ingénieur Pierre Kula[1], et qui prend son véritable démarrage à Roubaix Tourcoing, avant de faire l’objet de la loi du 1er septembre 1948.

Le CIL fête donc en 1956 le 13ème anniversaire de sa création, mais également le 10ème anniversaire de la création de la cité expérimentale du Congo[2], qui a permis de lancer la construction de nombreux lotissements. Bâtie en septembre 1946, cette cité expérimentale du Congo à Mouvaux se trouvait à deux pas de l’ancien emplacement du château de l’industriel Vaissier. Une trentaine de logements en maisons jumelées sont présentées aux visiteurs, comme un catalogue de réalisations alliant les techniques et les matériaux les plus divers[3].

Le comité interprofessionnel du logement aura encore recours à cette modalité de présentation des réalisations de son bureau d’études. Ainsi en mars 1953, le modèle U53 est-il présenté à la presse. Il sera adopté pour les chantiers importants de la Mousserie à Wattrelos.

Le quartier de la Mousserie, tel qu’on l’envisage en janvier 1956 Photo Nord Éclair

En 1956, où en est la construction de logements à Roubaix Tourcoing et leurs environs ? Depuis 1946, les chantiers CIL se sont succédé : la cité des Trois Baudets à Hem de 1947 à 1949, et à Roubaix la cité du Galon d’eau à Roubaix, de 1948 à 1949, la cité de la gare de débord de 1949 à 1951, la cité du Pont Rouge en 1950, le lotissement Pigouche Carpeaux en 1951, la Potennerie rouge en 1954. La liste n’est pas exhaustive. Depuis 1946, 9.000 logements ont été construits ou sont en cours de construction. L’exposition montre les différents quartiers nouvellement créés, mais évoque aussi les besoins qui restent à satisfaire : un tiers du programme envisagé il y a dix ans a été réalisé. Il faut à présent sauver et assainir ce qui peut être maintenu du vieil habitat, et édifier d’autres quartiers résidentiels[4].

L’exposition présente un grand nombre d’informations et de réalisations. Sous une grande tente, panneaux et stands photographiques relatent les différents chantiers, mais le slogan de cette exposition, –Déjà un tiers, mais seulement un tiers ?-  est significatif : le programme prévu il y a dix ans n’a été réalisé qu’en partie[5] et des besoins considérables sont encore à satisfaire. Un diorama présente le bulletin de santé de l’habitat de Roubaix Tourcoing et évalue le nombre des logements à détruire, à améliorer à transformer et à construire dans les dix ans à venir. On peut également découvrir les projets d’études du CIL, et connaître quel est le concours des municipalités, des caisses d’épargne, de la caisse d’allocations familiales. On peut y prendre connaissance des initiatives favorisant l’accession à la propriété.

L’exposition accueille également le stand des producteurs de matériaux, et présente deux cellules d’habitation grandeur nature, réalisés à partir d’éléments préfabriqués. La formation professionnelle des adultes y anime un stand.

La grande opération immobilière du moment, c’est le grand chantier de la Mousserie à Wattrelos[6], dont on voit une photo géante dans le cadre de l’exposition, et qui est présentée comme une ville moderne aux vastes aires gazonnées. On peut aller y visiter les logements témoins, un service d’autocars fonctionne entre le boulevard Gambetta et la plaine de la Mousserie à Wattrelos.

La quinzaine du logement va durer jusqu’au 14 octobre 1956. Son entrée est libre, un public nombreux s’y rendra. Des réceptions officielles auront lieu, parmi lesquelles, celle des organismes paritaires, des entrepreneurs, des représentants de la presse régionale. Le conseil municipal de Wattrelos sera reçu à la Mousserie, puis il y aura la journée du bâtiment, avec la participation du syndicat du bâtiment, et une exposition des travaux des stagiaires FPA. Les nouvelles techniques concernant l’industrialisation du bâtiment seront également exposées.

Albert Prouvost Président Fondateur du CIL recevant les représentants des Caisses d’Épargne Photo Nord Éclair

Après la visite des administrateurs des caisses d’épargne, et des représentants des services municipaux, c’est au tour des représentants des CIL de France qui se retrouvent à Roubaix pour la tenue de leur congrès. Enfin, une soixantaine d’architectes parisiens visitent les établissements Pennel et Flipo et l’exposition du CIL.

Le CIL utilise le système des quinzaines, dans le but de présenter ses réalisations, mais également d’intéresser la population à la question du logement sur les thèmes de la location, et de l’accession à la propriété. Ces manifestations s’organisent simultanément avec l’inauguration de nouvelles constructions. La quinzaine d’octobre 1956 intervient quelques temps avant le démarrage des grands chantiers de la cité des Hauts Champs et de l’opération de rénovation du quartier Edouard Anseele.


[1] In Robert Colin, Premier bilan des allocations de logement 1952
[2] Voir ce sujet dans la revue des ateliers mémoire n°1 disponible en médiathèque de Roubaix
[3]ibidem
[4] D’après la presse de l’époque
[5] Ibidem note 2 et 3
[6] La première pierre a été posée le 18 octobre 1954.

Une vie pour le commerce

Fils d’un chapelier d’origine belge, Jean Déarx est né le 24 mars 1885, au domicile de ses parents, rue de Lille. Il va poursuivre la profession familiale et la développer. Avant la première guerre, il crée l’industrie de la chapellerie cousue. On le trouve installé après la guerre comme fabricant de casquettes au n°21 de la rue de Lannoy, et il a installé ses ateliers au n°4 de la rue Bernard. Au-delà, il va consacrer sa vie à la défense et à l’extension du commerce. Dans sa branche, il sera Président de la chambre syndicale des fabricants de casquettes, chapeaux piqués et uniformes du nord de la France et vice-président de la fédération nationale de la Chapellerie.

Le magasin du Chapelier Jean, 21 rue de Lannoy Collection Particulière

A Roubaix, il sera premier vice-président de la chambre de commerce de Roubaix, Président fondateur de la fédération des syndicats commerciaux de Roubaix et de ses cantons, Président fondateur du salon des arts ménagers de Roubaix et Président de la fédération des groupements commerciaux de Roubaix et de ses cantons. Il a aussi été juge au tribunal du commerce.

Tout cet engagement ne l’empêche pas de s’investir encore dans d’autres domaines. Il a fait la première guerre mondiale, est décoré de la croix du Combattant, et pendant la seconde guerre a été interné comme résistant à la prison de Loos en 1944. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver président d’honneur de l’Union des réformés et mutilés de Roubaix, Lannoy et leurs cantons, et vice président des résistants internés et déportés.

Il est également délégué cantonal, administrateur du conservatoire de musique de Roubaix, administrateur du lycée de jeunes filles, administrateur et membre du conseil technique de l’ENSAIT et Président d’honneur de la FAL.

Fait Officier de la légion d’honneur en 1947, lors du passage du Président de la République à Roubaix, Jean Déarx est promu commandeur de la légion d’honneur le 8 mars 1957.

Jean Déarx Photo Nord Éclair

Mais l’un des titres honorifiques qui lui tenait sans doute beaucoup à cœur, c’est la présidence  d’honneur de l’union des commerçants de la rue de Lannoy. Car Jean Déarx s’opposa de toutes ses forces à la destruction du début de la rue de Lannoy, participant même à un contre-projet pour le centre commercial de Roubaix 2000. Mais rien n’y fit. Jean Déarx ne quittera pas la rue de Lannoy, car il se réinstallera aux n°111-113, et ainsi évitera le centre de transit du Lido. Il ne connaîtra pas réellement le centre commercial Roubaix 2000, car il décède le 25 août 1972, soit quelques jours avant l’inauguration officielle. Avec Jean Déarx, c’est une figure importante du Roubaix des grandes rues commerçantes qui disparaît.

La caserne disparaît

Le premier hôtel des pompiers fut édifié et inauguré en 1876. Il se trouvait sur la Grand Place, et on y accédait en passant entre l’ancienne mairie et l’ancienne bourse du commerce. Cet ensemble de bâtiments disparaissent à partir de 1907, pour laisser place au nouvel hôtel de ville dont l’une des ailes est occupée par la nouvelle bourse du commerce, et qui sera inauguré le 1er mai 1911. Les pompiers quittent la Grand Place car on leur construit boulevard Gambetta, une nouvelle caserne, dont les plans sont réalisés par l’architecte Barbotin. C’est un superbe édifice en béton armé, dont les travaux sont terminés en novembre 1910, les pompiers s’y installant le même mois.

La caserne des pompiers, derrière laquelle on aperçoit le gazomètre de la rue Bernard Collection Particulière

Le 19 juin 1911, c’est la journée des sapeurs pompiers dans le cadre des congrès tenus pendant  l’Exposition Internationale du Nord de la France, qui se tient à Roubaix. Les combattants du feu sont reçus à 10 heures par l’administration municipale à l’Hôtel de Ville, puis à 11 heures, intervient l’inauguration de la caserne des Pompiers du boulevard Gambetta. Constatant que depuis leur installation en novembre, le service des pompiers se fait avec une rapidité toujours plus grande, le maire Eugène Motte remet solennellement la caserne au commandant des Sapeurs Pompiers.

Les Sapeurs Pompiers de 1911 Photo Journal de Roubaix

Des manœuvres d’incendie sont ensuite exécutées par les pompiers de Roubaix. A midi, l’union des Sapeurs Pompiers tient son conseil d’administration dans la caserne même, avant de rejoindre l’Hôtel de Ville à midi et demie où se déroule l’assemblée générale de l’Union, dans la salle Pierre de Roubaix. Le banquet se déroulera à 14 heures au 50bis de la Grand Rue, dans la grande salle du Casino Palace.

Une vue de la caserne plus contemporaine Collection Particulière

Cette caserne idéalement placée sur le grand boulevard central roubaisien, à peu de distance du centre géographique de Roubaix, servira donc près de trois quarts de siècle.

La démolition commence en mars 1985 Photo Nord Eclair

En mars 1985, démarre la démolition de la caserne, les pompiers ayant été relocalisés boulevard de Mulhouse. Des artificiers ont placé des charges explosives sur le vieux bâtiment, qui s’écroule dans un grand nuage de poussière. L’aile de la caserne qui donne sur la rue Pierre de Roubaix sera achevée à l’ancienne par les démolisseurs. C’est un témoin important de l’ancien quartier des longues haies qui disparaît ainsi, et qui lui aura survécu vingt ans.

C’est désormais l’immeuble de bureaux de la caisse d’allocations familiales de Roubaix Tourcoing qui occupe le n°128 du boulevard Gambetta, dans l’angle formé par la rue Pierre de Roubaix et ledit  boulevard.

Roubaix 2000 et les quinquennales

En 1978, c’est dans le secteur Anseele, Sainte Élisabeth, Fraternité et Roubaix 2000 que vont se dérouler les fêtes quinquennales de Roubaix. Cet événement est organisé par le comité des fêtes du secteur, sous les auspices de l’administration municipale roubaisienne.

Ce secteur regroupe de longue date plusieurs quartiers, dont la rue de Lannoy constitue la colonne vertébrale : le quartier des longues haies devenu Edouard Anseele Roubaix 2000, à présent rénové, le quartier Sainte Élisabeth autour de l’église du même nom, le quartier du Tilleul, du nom de l’arbre qui se tenait autrefois au carrefour de la rue de Lannoy et de la rue Jules Guesde (ancienne rue du Tilleul), le quartier du Cheval Blanc, lequel tient son nom d’une ancienne auberge située nom loin du carrefour formé par la rue de Lannoy et les boulevards de Mulhouse et Reims, et le quartier de la Fraternité, qui tient son nom de l’hôpital tout proche.

Le président du comité des fêtes, M. Van Den Bossche, rappelle l’historique récent des difficultés du secteur, dues à la coupure avec le centre ville, aux travaux qui durèrent plus d’une décennie. Pour lui, ce secteur, à présent rénové, est redevenu l’un des attraits de Roubaix. Il rappelle le rôle du comité des fêtes, qui est d’assurer le maximum de manifestations et de festivités capables d’attirer et de drainer de plus en plus la population roubaisienne, mais aussi celle de nos villes et communes voisines.

Le parvis de Roubaix 2000 en 1978 Collection SER

Le groupement des commerçants de Roubaix 2000 sort son premier journal intitulé Shopping Roubaix 2000, et son président, Roger Fruit, qui vient d’être réélu en mars, en profite pour faire le point. Roubaix 2000, c’est à présent 52 boutiques aux activités variées, plus le super marché Auchan. Ce petit journal, d’une vingtaine de pages, présente les publicités de tous les magasins du centre commercial, accueille le mot du maire Pierre Prouvost, qui rappelle les enjeux du développement du centre de la ville. Il relaye également l’information sur les fêtes quinquennales. Quel sera le programme des quatre journées de juin consacrées à cet événement ?
Le vendredi 2 juin, il y aura la retransmission en couleur du Match de football de la coupe du monde France Italie, au foyer bar du théâtre Pierre de Roubaix, boulevard de Belfort.
Le samedi 3 juin, un cortège folklorique et musical de plus de cinq cents participants défilera dans le quartier, à partir de 16 heures. L’itinéraire part de la rue Montgolfier, emprunte la rue Jouffroy, puis la rue Jules Guesde, rejoint la rue de Lannoy, le boulevard de Belfort, rue Henri Dunant. Il prend ensuite le boulevard Gambetta, rejoint le parvis de Roubaix 2000 sur lequel les sociétés vont parader, puis elles reprennent la rue de Lannoy jusqu’à la Place de la Fraternité.  A 18 heures, on attend l’arrivée de l’Harmonie Communale de Tournai qui défilera avec sa clique dans le quartier. Le soir, l’Harmonie Royale d’Estaimpuis et l’Harmonie Communale des Pompiers de Tournai donneront un concert au théâtre Pierre de Roubaix.
Le dimanche 4 juin en matinée, ce sera la réception des sociétés participantes par le comité organisateur de Monsieur le Maire, des adjoints et conseillers municipaux, du comité directeur des festivités et des présidents et membres des sociétés participantes. L’Original groupe de Wattignies animera une promenade musicale dans le quartier avant de rejoindre le lieu de la réception.

Une société en pleine action pendant le défilé Photo Nord Éclair

Le soleil sera de la partie, ce sera une grande journée d’animation populaire, et l’on peut penser que ce fut aussi une belle journée pour le centre commercial et les commerçants des quartiers traversés.

Tranches de travaux

En octobre 1976, c’est par une conférence presse donnée par Pierre Prouvost, adjoint au maire et Jean Papillon président de la chambre de commerce de Lille Roubaix Tourcoing qu’est présentée la première tranche de travaux du secteur piétonnier. Elle concerne la réalisation d’un trottoir piétonnier d’une largeur de 8 à 10 mètres, sur un côté de la Place de la Liberté jusqu’à Roubaix 2000, agrémenté de vitrines et de plantes. La circulation automobile se fera du côté de la Banque de France, à sens unique, la rue Louis Catrice permettant aux automobilistes venant de Wattrelos par la Grand Rue de rejoindre la boulevard Gambetta. Le Mongy disposera d’un site particulier sur le terre plein central du boulevard Leclerc prolongé sur la Place de la Liberté.

Le trottoir piétonnier traverse le boulevard jusqu’au centre commercial Roubaix 2000. Il ne sera plus possible aux automobilistes de tourner à gauche vers la place de la Liberté, ils devront aller jusqu’à hauteur de la rue Henri Dunant pour tourner à gauche afin de rejoindre cette place. Le terre plein du boulevard Gambetta est rendu aux piétons, on supprime les parcmètres, on va y planter des arbres ! Un nouveau parking d’une contenance de 65 voitures se situera derrière le café des Olympiades, on pourra y accéder de la Place de la Liberté.

Le secteur piétonnier se prolonge boulevard Leclerc, jusqu’à la rue Pierre Motte, avec des aires de stationnement et des plantations d’arbustes. Le coût des travaux se monte à deux millions et demi de francs ! Pour le financement, la moitié par l’Etat, l’autre moitié par la communauté urbaine. L’aménagement du site des transports en commun relève du ministère des transports et de la communauté urbaine, la ville finance l’éclairage et les plantations. Les travaux démarrent en janvier après les fêtes sur la demande des commerçants.

Le début des travaux Nord Éclair janvier 1977

La seconde tranche, concerne l’aménagement des abords de Roubaix 2000, du côté du boulevard de Belfort. La rue de Lannoy devient une desserte pour les habitants de la résidence des tuileries. On devra désormais passer par la rue de la tuilerie, tourner dans la rue Winston Churchill et par la rue St Jean pour rattraper la rue de Lannoy qui démarre à présent après le boulevard de Belfort. L’espace récupéré le long du centre commercial est rendu aux piétons après avoir été approprié. De l’autre côté, la rue Henri Dunant permet aux voitures de relier les boulevards de Belfort et Gambetta, et on prévoit de percer le terre plein pour l’accès à la place de la Liberté.

Enfin, pour augmenter l’attractivité de Roubaix 2000, la maison des docteurs située boulevard Leclerc, a été rachetée par la communauté urbaine pour être démolie, afin de favoriser l’accès au parking. Lequel parking sera réaménagé, par des travaux de peinture, d’éclairage, de sonorisation, de numérotage et de fléchage. Et les commerçants s’engagent à rembourser le parking à leurs clients. Il faut diriger le visiteur vers Roubaix 2000 !

 

Des autos et des piétons

Le drame de Roubaix 2000 est d’être séparé du centre ville par un boulevard à grand flux de circulation automobile. En effet, depuis l’ouverture du centre commercial, le passage des voitures en flot continu sur les boulevards Leclerc et Gambetta ne favorise pas l’accès par la place de la Liberté. Que faire ? Un passage souterrain est envisagé par la communauté urbaine, mais le projet est enterré. Ce devrait être un tunnel souterrain de grand gabarit vu le trafic, et cela coûterait trop cher. Il faut signaler que pendant l’été 1976 apparaissent les passages souterrains sur le boulevard du Mongy, notamment au Sart. Mais il y eut sans doute d’autres arguments (présence d’un égout collecteur, configuration du terrain…) On évoque alors une passerelle pour piétons, en précisant qu’il faudra amener les gens à l’utiliser, et qu’elle ne devra pas rallonger le parcours. Il semble que cette proposition ait fait long feu.

Puis on évoque la diminution du flux automobile, qui semble prochaine, avec les deux projets routiers en cours de réalisation : le contournement de la ville par Hem, vers la toute récente zone industrielle de Roubaix Est située à Leers, et la future pénétrante Tourcoing Roubaix, qui va emprunter le tracé de la rue Saint Vincent de Paul, et qui aboutit sur les plans place de la Liberté !

Le projet de pénétrante publié dans Nord Éclair

Suite aux articles de presse, les premières réactions entraînent un véritable tollé des habitants et des familles, qui demandent de situer ailleurs le débouché de cette dernière voie. Le boulevard Gambetta coupe déjà le centre ville en deux, la pénétrante coupera la ville en deux !

Roubaix 2000, masqué par la circulation de la Place de la Liberté en 1972 Photo Nord Éclair

Concernant la liaison à Roubaix 2000, la réflexion continue. Il faut que le centre commercial tende les mains au reste du centre ville, et que son parvis soit attractif. Cela contribuerait grandement à l’aménagement d’un large secteur piétonnier, une esplanade comprenant la place de la Liberté et Roubaix 2000. L’idée est lancée, les consultations commencent. M.Papillon président de la chambre de commerce de Lille Roubaix Tourcoing, fait une proposition de ce genre de la rue Jules Guesde jusqu’à la rue du vieil abreuvoir. Un sondage auprès des commerçants de la rue du vieil abreuvoir donne une légère majorité des oui au secteur sans voitures. Finalement, le projet de trajet piétonnier partirait du boulevard de Belfort, jusqu’à la grand place de Roubaix, englobant Roubaix 2000, une partie de la place de la Liberté et la Grand rue entre la rue Pauvrée (actuelle rue Jean Monnet), et la Grand Place. On se réunira avec les responsables des rues piétonnières de Lille et de Tourcoing afin de recueillir les fruits de leurs expériences.

En février 1976, l’idée sera soumise en conseil municipal, suite à la proposition de Pierre Catrice, répondant à l’invitation de Jean Papillon, devant les différents représentants de commerçants roubaisiens. A cette occasion, Pierre Catrice parle du désenclavement de Roubaix prévu avec la rocade sud est, pour libérer les avenues Motte et Salengro et informe les participants de l’évolution du projet de pénétrante Tourcoing Roubaix : elle débouche à présent rue de l’Hommelet, avec une petite desserte sur la place de la liberté avec la rue Pauvrée. On parle aussi du métro. On évoque le secteur piétonnier place de la Liberté Grand Place, et Pierre Catrice le présentera au conseil municipal. En mars, le projet avance, mais que fera-t-on du Mongy, danger potentiel pour la circulation, qui à cette époque va encore jusqu’à la Grand Place ?

En mai les commerçants se déclarent favorables à un trottoir piétonnier Place de la Liberté, boulevard Leclerc, rue Pierre Motte et Grand Place, après une rencontre avec les tourquennois et les lillois. M. Donnay pour Lille, affirme que les conditions de travail des commerçants se sont améliorées, mais sans trop d’effet sur le chiffre d’affaires. A Tourcoing, le chiffre d’affaire a augmenté de 25%. Un sondage effectué donne 94% de clients satisfaits pour les deux secteurs piétonniers (rue de Béthune à Lille et rue Saint Jacques à Tourcoing). Mme Harmand présidente de l’union des commerçants du centre, dit alors que le piétonnier, c’est l’avenir. Elle demande concertation et sondage avec les commerçants. En octobre, c’est décidé : un secteur piétonnier sera réalisé en plusieurs étapes de l’église Ste Elisabeth jusqu’à l’église St Martin, et la première tranche concernera le chantier de la place de la Liberté jusqu’à Roubaix 2000.

Les études continuent, un déplacement à Dieppe en novembre, où depuis l’apparition du secteur piétonnier, l’on trouve les clients moins agressifs, les ventes plus diversifiées, mais la rue devient un désert après 18 h 30, car il n’y a pas d’animation, ce qui n’est pas le cas de Roubaix, qui propose trois cinémas dans le secteur projeté. On projette d’aller voir à Courtrai comment ça se passe. Le 12 janvier 1977, c’est parti, les travaux commencent.

Les travellators d’Auchan

Le centre commercial Roubaix 2000 se prépare à accueillir Auchan, ce qui n’empêche pas l’ouverture d’un nouveau magasin de vêtements. Inaugurée en février, la Calèche est située au rez-de-chaussée, arbore de larges vitrines et propose en entrée libre un choix exceptionnel et des cabines d’essayages dans un décor à l’américaine.

Auchan dans Rx 2000 CP méd Rx

C’est également fin février qu’Auchan fait son ouverture dans le centre commercial. A l’occasion du quinzième anniversaire de son ouverture, le supermarché Auchan de l’avenue Motte a été relooké : parking refait, magasin repeint, implantation des produits revue, allées élargies, nouvelle signalétique, produits frais en libre service ou en vente traditionnelle. La nouvelle implantation d’Auchan dans Roubaix 2000 va bénéficier de l’expérience de l’entreprise et des mêmes améliorations. Car il s’agit dans un premier temps d’effacer l’échec des prédécesseurs. Pour les transformations de l’ex surface Lemaire, Auchan a mis les grands moyens. L’accès au parking souterrain est désormais facilité par les tapis roulants permettant aux caddies de descendre du magasin jusqu’à la voiture. Une heure de parking est offerte sur présentation du ticket de caisse. Auchan garantit un large choix de produits alimentaires, et propose également des rayons de charcuterie fine, de poissonnerie, de fromage à la coupe, de fruits et légumes, en libre service ou en vente traditionnelle. Le choix dans les produits et le choix dans les méthodes de vente ! Auchan va plus loin en répondant aussi aux demandes qui avaient été formulées pour l’arrivée de nouveaux magasins dans le centre commercial : les article de droguerie, de bricolage, les appareils du petit électro-ménager, la vaisselle et les articles de ménage sont également proposés à la clientèle. Les termes employés dans la communication publicitaires sont forts : ils s’agit de réconcilier la clientèle avec la surface de vente, et beaucoup ne la reconnaîtront pas ! Auchan ajoute à cela des prix d’inauguration défiant toute concurrence pour le lancement des deux nouvelles surfaces en Mars, Auchan Motte et Auchan Roubaix 2000.

C’est une enseigne en plein développement qu’accueille le centre commercial. Auchan en 1976, c’est déjà un réseau de dix huit hypermarchés en France et quatre projets pour 1977, c’est un chiffre d’affaires de trois milliards de francs !

 

Mais cette réussite n’est pas sans quelques conséquences. En juillet 1976, suite la mise en œuvre d’un système de transports gratuits des clients vers les supermarchés, Auchan se voit infliger une amende avec sursis pour concurrence déloyale. Il sera mis fin à l’expérience, et il est intéressant de noter que le tribunal a considéré le préjudice subi par certains commerçants était plus moral que matériel ! Auchan n’aurait donc concurrencé que… l’ELRT !

Conséquence plus directe et roubaisienne : en juillet également, la fermeture annoncée du Monoprix de la rue Pierre Motte pour la fin de l’année 1976 ! On parle quelques semaines plus tard déjà de l’arrivée de Darty…

Le centre commercial de Roubaix 2000 n’en poursuit pas moins ses activités d’animation.

Parmi les artistes prévus du 24 novembre au 4 décembre : les duettistes bretons Yves et Gilles avec le groupe régional Paroles, les kamikazes, démonstration de karaté, cascades japonaises, combats de samouraï, par deux jeunes professeurs de karaté de Tourcoing, MM Roger Boudrez et Michel Petit. En décembre, Remy Bricka homme orchestre, Harry Band danses de tout pays et pendant dix jours le mime Hervez Luc. Roubaix 2000 a-t-il pris son rythme de croisière ?

1975, année de transition ?

En Janvier 1975, Victor Provo dit que Roubaix  a besoin d’un traitement spécial… Il semble que cette remarque soit valable pour le centre commercial Roubaix 2000 que le maire évoque également dans l’interview : nous sommes toujours prêts à aider Roubaix 2000, mais n’oublions pas que ce centre commercial continue de dépendre de la SEGECE et du groupement de commerçants. Nous ne sommes même pas actionnaires. Il arrivera un moment où nous prendrons à notre charge les cellules qui restent libres. La ville sera alors partie prenante de Roubaix 2000. Elle pourra avoir des initiatives. En bref, la situation n’est pas encore normalisée, le centre n’est pas plein, il y a encore du travail. Roger Fruit, Président des commerçants de Roubaix 2000 présente le programme des prochaines manifestations prévues pour le printemps : le samedi 15 mars, défilé du groupe de musiciens réputé die Alte Bayerische Popol, revêtu du costume traditionnel bavarois, à travers le centre commercial de 16 h 30 à 18 h 30. Puis ce sera l’inauguration officielle du grill La Fourchette dirigé par M. Bernard Sorge, suivie d’une visite du centre.

bavarois

Pour les fêtes de Pâques, Roubaix 2000 se transforme en une vaste bonbonnière, et son entrée est ornée de deux œufs géants réalisés par les élèves de la Chambre de Commerce, et il est procédé à la distribution de 1800 carillons en chocolat. En avril, une exposition sur le thème des chars à voile (d’Hardelot et de Bray Dunes) comporte des stands avec spécialistes, et un film réalisé par la station de la télévision de Lille est présenté à cette occasion…L’inauguration du grill se fait en présence de Victor Provo et de son adjoint Pierre Prouvost. Le maire prend la défense de Roubaix 2000 : l’ironie avec laquelle on évoque parfois le centre commercial n’est pas justifiée. Le centre commercial prend peu à peu corps et s’installe dans la ville.

paques1975

Le Dimanche 27 avril, il y a un hold up à la cafétéria Le Viking. Trois malfaiteurs masqués et armés s’emparent du tiroir caisse et d’une partie de la recette. Deux employés sont menacés par des armes à feu, les clients sont obligés de se coucher au sol, on pense à une animation à l’américaine. Mais non, c’est bien la réalité. Les auteurs de ce hold up seront arrêtés en juillet, et on apprend à cette occasion qu’un jeune homme qui avait tenté de s’interposer, a été blessé d’un violent coup de crosse à la tête.

derniers1975

Dès juillet, on prépare une nouvelle image de marque pour le centre commercial. Les cellules vides sont rachetées progressivement par la ville à la SEGECE. La société Lemaire a jeté l’éponge, et on parle de l’arrivée d’Auchan. Cela va-t-il amener d’autres commerçants ? Beaucoup de souhaits sont formulés : magasins de jouets, d’imperméables, photographie, optique, vaisselle, ameublement, mercerie bijouterie, fourrure, articles pour jeunes mamans, confection dames, instruments de musique, fleurs, graineterie, laines, électro ménager, bricolages, cycles. On attend des boutiques spécialisées dans la vente de denrées alimentaires : poissonnerie, fromages, œufs, produits frais, marché provençal, boucherie, plats préparés. Une pizzeria serait la bienvenue, de même qu’un cabinet médical avec des services médicaux et para médicaux (masseur, dentiste). Auchan va-t-il sauver Roubaix 2000 ?

Animations et courants d’air

Le 1er février 1973, le supermarché Lemaire fête son premier anniversaire : promotions, tombola, cadeaux, gadgets, dégustations gratuites, ouverture prolongée le vendredi. Une publicité du mois de mai nous apprend que Lemaire a eu des problèmes parce qu’il a grandi trop vite. Il se dit prêt (maintenant) et propose des baisses sur plus de 500 articles. Que faut-il comprendre ? Le supermarché aurait eu du mal à fournir la clientèle ? Ou à lui proposer des prix réduits ? Curieux sens de la communication commerciale.

En novembre, M. Clérambaux, député et premier adjoint à Roubaix, répond à des questions portant entre autres sur le centre commercial. On dit que Roubaix 2000 est un nid à courants d’air ! Il répond que le centre n’est pas couvert, ce qui correspond à la technique de construction d’une époque. On va donc prochainement fermer les jardins du rez-de-chaussée dans un premier temps, pour supprimer les appels d’air. Si cela n’est pas suffisant, on fermera aussi les entrées du centre. Les cellules commerciales vides ? C’est l’affaire de la SEGECE…La sécurité du parking ? En décembre une société spécialisée assurera la surveillance du parking souterrain. Puis c’est au tour de l’adjoint Pierre Catrice de répondre aux questions sur le stationnement et particulièrement sur le fait qu’il y ait eu des vols dans le parking. Il confirme l’arrivée d’une société de surveillance et il évoque la mise en place d’un système de télévision interne, comme il en existe déjà un dans le parking Carnot à Lille.

Mars 1974, sous l’impulsion de leur président Roger Fruit, les commerçants préparent le printemps de Roubaix 2000, ils revêtent leurs murs de couleurs vives et pimpantes, des panneaux publicitaires sont posés, avec la raison sociale de chaque maison. Le problème des courants d’air a trouvé sa solution, par le biais de glaces posées tout autour des jardins intérieurs, les portes latérales et coupe-vents sont également prévus et on envisage de couvrir entièrement le centre.

courantdair copieLes mesures anti courants d’air Photo Nord Éclair

La commercialisation a fait un grand pas : une maison de la presse s’est ouverte en novembre, ainsi qu’une maison de meubles. Les travaux de la grande brasserie vont commencer, du côté de la Place de la Liberté. Un mini cinéma, une crêperie et un magasin de décoration sont en cours d’installation. Au rez-de-chaussée, deux nouveaux magasins, dont l’enseigne Pronuptia. Le centre est illuminé jour et nuit, et des gardiens veillent 24 h sur 24.

Le programme pour le printemps comprend un défilé de mode dans le cadre de la gourmetéria le Viking, le 5 avril, et une exposition des derniers modèles automobiles du 6 au 8 avril, sur le parvis du centre.

En Mai, c’est l’ouverture du Colisée 3, mini cinéma de 100 places, salle d’art et essai. On y accède par la même porte que le Colisée 2. Pour l’ouverture, on projette la fête à Jules un film de Benoit Lamy, avec Claude Jade et Jacques Perrin. Le réalisateur belge est présent, et participe au débat. Le Colisée 3 ouvrira cinq séances par jour, soit une de plus que le Colisée 2.

maisonpresse copieLa maison de la Presse ouverte en novembre 1973 Photo Nord Éclair

En septembre 1974, il reste encore 23 cellules commerciales vides, dont beaucoup au rez-de-chaussée. On cherche des commerces alimentaires pour avoir une clientèle quotidienne. Pour franchir cette barrière infranchissable qu’est le boulevard Gambetta, on imagine un passage souterrain ou une passerelle. Le parking n’est pas vraiment utilisé, malgré la modicité annoncée du prix et le remboursement du ticket par les commerçants. Pour que Roubaix 2000 ne soit plus le centre des courants d’air, les patios de verdure sont désormais fermés, et on va équiper les entrées du rez-de-chaussée avec des portes. Mais pour l’étage ? On couvrira l’année prochaine, mais il faudra un effort d’investissement. On pense lutter contre l’effet blockhaus et la tristesse du béton, par la pose de caissons lumineux d’annonces, de céramiques…

Et il faut animer Roubaix 2000 ! Le parvis désert doit devenir un forum : on propose tout et n’importe quoi, marché aux fleurs, marché aux bêtes, foires aux antiquaires, expositions de produits artisanaux étrangers, animations folkloriques et culturelles. Pour le second anniversaire, Saint Nicolas viendra en hélicoptère, et proposera des baptêmes de l’air. Il y aura une exposition de planeurs de compétition par l’aéro-club de Bondues, avec montage devant le public, un concours de mangeurs de spaghettis à la gourmetéria patronné par une marque connue de pâtes alimentaires, des voitures de marchands de quatre saisons, proposant  fleurs et fruits de décoration. Pour la fête de Noël, une crèche grandeur nature, un sapin sur le parvis, des bottes aux cadeaux dans tout le centre…

Roubaix 2000 en décembre Photo Nord Éclair

Roubaix 2000 a pourtant une bonne réputation à l’extérieur, on vient de Villeneuve d’Ascq, de Marcq-en-Barœul, de Wattrelos ! Un effort est réclamé au promoteur qui ne vend pas que du béton, il vend aussi la promesse d’un bon chiffre d’affaires ! Les élus sont également comptables de la réussite. Le 30 novembre s’achève le contrat avec la SEGECE, la ville avait engagé une garantie financière, il reste 5000m² disponibles soit un tiers de la surface du centre ! Le coût de Roubaix 2000 pour la ville sera de 650 millions d’AF ! Pour compliquer un peu, Villeneuve d’Ascq va lancer son projet commercial du type Parly 2 ! Il est clair que si avant trois ans Roubaix 2000 n’est pas devenu un grand centre commercial, tout le monde ira à Villeneuve d’Ascq, grâce à la voie rapide !

à suivre

Stationnement

gambettaLe boulevard Gambetta à la belle époque Collection Privée

Quand les roubaisiens décidèrent de remblayer le bras mort du canal, qui s’étendait du pied du boulevard de Paris jusqu’au bout du boulevard Gambetta, ils souhaitaient transformer cet égout à ciel ouvert en un grand boulevard. Ce fut chose faite en 1886 : un vaste terre plein avec deux contre allées se déroule alors entre le café des Arcades et le peignage Allart. Les années passent et les repères se transforment : le concessionnaire Renault a remplacé le café et la cité du Galon d’eau occupe l’emplacement du peignage. Le boulevard Gambetta abandonne une partie de son parcours pour célébrer le général Leclerc. Pas de problèmes de stationnement alors. Le terre plein des deux boulevards accueille même régulièrement les forains en avril et en septembre.

Au début des années soixante, apparaît le souci de gérer le stationnement. Excepté les parcs de stationnement de la Grand-Place et de la place des halles, ceux de la place de la Liberté, et les terre pleins des boulevards Leclerc et Gambetta sont relativement peu utilisés car estimés trop éloignés du centre. Les automobilistes préfèrent se garer dans les rues proches du centre, et le stationnement se fait au détriment des commerces, ceux qui stationnent étant des personnes qui viennent travailler et occupent toute la journée des emplacements utiles aux riverains, clients et commerçants. C’est alors que commence le grand chantier de démolition du bloc Anseele. On parle d’implanter des parkings sur les espaces libérés, notamment sur le terrain dégagé de la rue des filatures. En novembre 1962 c’est la mise en place de la zone bleue. De quoi s’agissait-il ? La zone bleue est une zone de stationnement réglementé, limité dans la durée. Il ne s’agit pas d’un parking à proprement parler, mais d’une zone où le stationnement en voirie est autorisé. Peuvent s’y garer les automobilistes qui possèdent un disque de stationnement. Sur le disque figurent d’une part des heures d’arrivée possibles, d’autre part la durée autorisée et les heures de départ correspondantes, en sachant que la durée de stationnement en zone bleue est généralement limitée à 1h30. L’automobiliste tourne le disque pour faire apparaître les horaires choisis en face des fenêtres découpées à cet effet dans la pochette, et l’appose contre le pare-brise à l’intérieur de son véhicule. Le principe reposait sur la bonne volonté des automobilistes, mais nombreux sont ceux qui redescendaient changer l’heure de leur disque une fois la durée autorisée écoulée. Le stationnement au disque était non payant.

stationnement2La macadamisation du terre plein en 1973 Photo Nord Éclair

En 1967, l’idée de la création d’un grand parking souterrain germe alors, sous le centre commercial, plus d’un millier de places à moins de cent mètres du centre de Roubaix ! En 1973, le vaste terre plein du boulevard Gambetta a disparu. On y garait sa voiture, loin de tout souci de paiement, et on trouvait toujours une place. Le terre plein a été macadamisé et il a rétréci diminuant ainsi le nombre de places possibles. On a tracé les emplacements réduisant d’autant les places, les tracés donnant deux lignes de stationnement.

stationnementL’arrivée des parcmètres, un succès ! Photo Nord Éclair

Et puis en septembre, c’est l’arrivée d’une invention américaine, les parcmètres. C’en est fini du stationnement gratuit. Leur mise en service a pour effet de rendre déserts les emplacements. Les conducteurs ont-ils pour autant mis leur voiture dans le parking souterrain ? Il semble bien que non. Ils se garent dans les rues du bloc Anseele, déjà cité dortoir, qui devient alors pour la journée un quartier parking. Il semble que le problème dure encore…

D’après Nord Éclair