La boucherie Dekimpe ( suite )

La boucherie Dekimpe produit une charcuterie d’excellente qualité, les jambons bien sûr, mais surtout le saucisson fumé à l’ail, haché finement, qui devient leur produit phare. De nombreux clients viennent de très loin ( et même de Belgique ) pour leur en acheter. Ils arrivent à exporter leurs spécialités sous vide, à l’étranger.

Alain et Jean-Pierre installent le nouveau laboratoire ( document famille Dekimpe )

Au milieu des années 1970, la famille Dekimpe investit à nouveau en remettant aux nouvelles normes le laboratoire et en installant un nouveau comptoir réfrigéré près de la chambre froide, ainsi que des meubles à surgelés Findus et un présentoir pour les conserves HAK.

Le nouveau comptoir réfrigéré ( document famille Dekimpe )

Tous les membres de la famille ne comptent pas leurs heures. Le commerce demande beaucoup de travail, pour découper les morceaux de viande, fabriquer les saucissons, les jambons etc. Ils se lèvent très tôt, car le magasin ouvre à 8 h et ferme bien souvent après 20 h. Le commerce est ouvert 6,5 jours par semaine.

Ainsi, différentes étapes sont nécessaires pour savourer un délicieux jambon Dekimpe : saler, fumer, désosser, ficeler, mettre en moule et cuire.

Le jambon ( document famille Dekimpe )

Toujours à l’affût d’idées publicitaires inédites, ils proposent des opérations originales, au fil des années. Dans les années 1970 à Pâques, ils offrent un poussin pour tout achat d’un gigot d’agneau, ce qui fait le bonheur des enfants.

Dans les années 1980, c’est l’époque des pin’s et des magnets. Dans les années 1990, avec les commerçants Leersois, ils proposent à leurs clients de tester leur chance avec le robot Télélot. Puis c’est une carte de fidélité qui est créée dans les années 2000, pour faire bénéficier les clients d’une remise de 5 € par tranche d’achat.

Objets publicitaires ( document famille Dekimpe )

En 1986, les Télécom proposent aux commerçants de remplacer leur numéro de téléphone par un numéro que les clients retiennent facilement. Ils proposent à Jean-Pierre Dekimpe le numéro 75.50.50 facile à retenir ! Et les ennuis commencent, car le 74.50.50 c’est le poste des renseignements SNCF ! Et chacun peut faire une erreur en tapant sur un clavier, si bien que notre ami Jean-Pierre sature rapidement. Enfin tout rentre dans l’ordre, il retrouve son ancien numéro, et cela lui permet de faire un peu de publicité en communiquant l’anecdote dans la presse locale.

La vendeuse Martine, Andrée et Jean-Pierre ( document Nord Eclair )

En 1992 la famille Dekimpe crée le friand en forme de moulin, afin de célébrer la restauration complète du Moulin de Leers.

le friand ( document famille Dekimpe )
la façade dans les années 1990
Publicité 1994 ( document Nord Eclair )

Les fabrications de fin d’année telles que la galantine, le cochon de lait, le boudin blanc deviennent également des incontournables de la maison Dekimpe.

Une préparation minutieuse est nécessaire pour produire un cochon de lait : désosser délicatement le cochon pour ne pas percer la peau, laisser la tête et les pattes, farcir et refermer, emmailloter dans un linge avec bandelettes, cuire toute une nuit et enfin glacer le cochon pour lui donner un aspect appétissant.

Jean-Pierre, Alain et Francis préparent le cochon de lait ( document famille Dekimpe )
Le cochon de lait « Je suis délicieux de la tête à la queue » ( document famille Dekimpe )

A la fin des années 1990, la famille Dekimpe investit une nouvelle fois dans un nouveau comptoir réfrigéré.

document famille Dekimpe

En 2000, la modernisation du laboratoire devient à nouveau obligatoire, pour respecter les nouvelles normes sanitaires.

Façade décorée pour le passage à l’an 2000 ( document famille Dekimpe )

Jean Pierre prend sa retraite le premier en 2003 puis Andrée, Alain et Francis quelques temps après. Aucun de leurs enfants ne souhaite prendre la relève. Le magasin ferme donc le 30 Septembre 2008. Le plus jeune fils Francis reprend la boucherie chevaline 8 rue Gambetta à Leers en 2014 et prend sa retraite en 2021. Pendant 55 années, les deux générations de la famille Dekimpe ont marqué remarquablement le commerce Leersois.

Noël 2007 ( document famille Dekimpe )
Noël 2007 ( document famille Dekimpe )

Le N° 1 de la rue Jean Jaurès est reprise par la pharmacie Dolicque en 2010 et le N° 3 devient une friterie à l’enseigne « La Patatine ».

photo BT 2020

Remerciements à tous les membres de la famille Dekimpe

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La boucherie Dekimpe

André Dekimpe est né en Belgique en 1909. Au début des années 1920, il devient apprenti boucher, formé par son frère Aurèle Callens dans une boucherie située Grand Place à Wattrelos puis un commerce de la rue du Collège à Roubaix. André termine son apprentissage dans un établissement à Lille et s’occupe ensuite de l’entreprise de salaisons créée par son frère Aurèle à Lys lez Lannoy.

André et Yvonne Dekimpe ( document famille Dekimpe )

André décide de s’installer à son compte au dernier trimestre de 1953. Il arrive à Leers avec son épouse Yvonne et 4 de leurs enfants, Claude, Andrée, Jean-Pierre et Alain ( la fille aînée Jeanine, mariée récemment a déjà quitté le foyer familial ) Ils reprennent le commerce de boucherie-charcuterie d’Aimé Cnudde sur la grande place de Leers, plus précisément au 1 rue Jean Jaurès, à l’angle de la rue du général De Gaulle. André et Yvonne auront un 6° enfant, Francis, quelques temps après.

plan cadastral
la boucherie Cnudde ( document famille Dekimpe )

Le bâtiment doit dater des années 1820, c’était auparavant l’estaminet de la famille Meurisse. Un superbe balcon en fer forgé d’époque, existe toujours à la fenêtre du 1° étage. Le magasin est assez étroit, mais le bâtiment est grand et s’étale sur une surface de 210 m2.

Plan de la maison ( document famille Dekimpe )
André Dekimpe devant son billot ( document famille Dekimpe )

Dans les années 1960, Claude Dekimpe, le fils le plus âgé reprend un commerce de boucherie situé au 25 rue Joseph Leroy à Leers, et ce, pendant plusieurs années. Jean-Pierre, Alain et Francis, après un CAP de boucherie à Tourcoing, deviennent apprentis puis commerçants. Andrée s’occupe de la vente de produits à la clientèle, avec son frère Jean-Pierre. Puis les trois garçons se marient et quittent le domicile parental, pour vivre avec leurs épouses respectives. Seule Andrée reste vivre dans la maison familiale.

Yvonne Dekimpe et son fils Claude ( document famille Dekimpe )

En 1963, ils décident de moderniser le magasin : chambre froide et vitrine extérieure agrandie et modernisée. En 1965, ils démolissent un mur pour créer un nouveau laboratoire conforme aux normes sanitaires obligatoires.

la nouvelle vitrine élargie ( document famille Dekimpe )

Les affaires fonctionnent très bien, grâce à l’expérience et au sérieux d’André Dekimpe et de son épouse. En 1965, ils ont l’occasion d’acheter l’immeuble qu’ils louaient jusqu’à présent, ainsi que le commerce voisin au n° 3 de la rue Jean Jaurès, qui était occupé par un salon de coiffure. Ce petit local leur permet de stocker du matériel, et de décorer de superbes vitrines réalisées par Andrée, pour les grandes occasions : Pâques, Noël, etc

Le 1 et 3 rue Jean Jaurès ( document famille Dekimpe )

Andrée est spécialisée dans la préparation et la présentation de la charcuterie, elle est également une artiste douée dans l’art décoratif. A l’époque de Noël, elle se consacre avec une merveilleuse inspiration et une patience exemplaire, à la reproduction d’un édifice ou d’un monument. Elle crée l’église de Leers en saindoux et l’installe dans sa vitrine pour les fêtes de fin d’année 1966.

l’église de Leers en saindoux, devant le cochon de lait ( document famille Dekimpe )

En 1967, Andrée jette son dévolu, sur le château d’ Azay le Rideau qu’elle réussit à merveille en saindoux. Elle reçoit de très vives félicitations et le journaliste de Nord-Eclair ne manque pas l’occasion d’en faire l’éloge, même s’il commet une erreur sur le nom du château.

le château d’Azay le Rideau en saindoux ( document Nord Eclair )

La famille Dekimpe a l’occasion de louer un petit local à deux pas, en 1970, au 9 de la rue du général De Gaulle qui était auparavant la boucherie Verriest. Ce magasin n’ouvre que le lundi, puisque c’est le jour de fermeture hebdomadaire du magasin principal. Cela leur permet de satisfaire la clientèle 7 jours sur 7.

le magasin au 9 rue Charles De Gaulle ( document famille Dekimpe )
sac publicitaire avec les deux adresses ( document famille Dekimpe )

André Dekimpe décède en 1972 : Jean-Pierre, Andrée, Alain et Francis continuent l’activité du commerce. Il n’est pas toujours très facile de travailler en famille, mais l’ambiance est bonne entre les 3 frères et leur sœur : les garçons au laboratoire et Andrée aidée d’une vendeuse au magasin pour servir la clientèle.

à suivre . . .

Remerciements à tous les membres de la famille Dekimpe

Jean de Leers

Les organisateurs de la fête de l’entente leersoise font appel à l’occasion de la soirée du mois d’août 1960 à un orchestre de choix ! Jean Prez, dit Jean de Leers, se produira pour la première fois dans la salle des fêtes de la commune. Tous les leersois connaissent bien ce sympathique musicien issu d’une famille leersoise bien connue.

Jean Prez doc BNRx

Jean Prez est en effet fils et petit fils de maçons leersois. Son grand-père Henri Prez habitait hameau de la longue rue et il eut pas moins de treize enfants ! Son père Jean Louis Prez fut terrassier, maçon et cafetier, il habitait le hameau de la petite frontière et il eut trois enfants, (Jules, Jean, Thérèse), Jean étant né en 1922 à Leers-Nord.

Jean Prez 1960 doc NE

Jean de Leers est un artiste dont la virtuosité est reconnue depuis longtemps, il sera même professeur d’accordéon, compositeur et éditeur de musique. Il vient à Leers avec son accordéon, son bandonéon, sa flûte, son piano, son vibraphone, sa voix et il est accompagné par une formation qui comprend Ferdinand Craye à l’accordéon et au bandonéon, Paul Marescaux à la trompette, au violon et au chant, Georges Bart, trompette, piano, accordéon, congas, Germain Froment, à la clarinette et au saxophone, Théo Juillet à la contrebasse, André Merckx à la batterie.

Jean Prez et son orchestre doc NE

Ils vont animer un bal qui amènera de la joie pour tous, anciens et jeunes danseurs, et amateurs de musique d’orchestre. Le bal de l’entente leersoise a lieu le 14 août et le bénéfice de la soirée permettra aux dirigeants du club d’assurer à toutes les équipes une très belle saison. Des tables sont en location au café Loy 2 rue de Néchin, chez Desmet face à la salle des fêtes. Le retour vers Roubaix, Toufflers, Lys, Lannoy, Wattrelos est assuré par autocar. Le prix d’entrée est à 2,50 francs.

L’après-midi, à 15 heures et à 17 heures 30 et le lendemain après-midi du lundi se déroulera un tournoi de football au stade Léo-Lagrange avec la participation du Capreau de Wasquehal, du FC Annappes, de l’ASPTT de Lille.

Inauguration du parc municipal des sports Léo Lagrange

C’est Augustin Laurent, député et président du Conseil Général qui présida l’inauguration du parc municipal Léo Lagrange, le dimanche 23 avril 1950. Diverses manifestations sportives et autres se sont déroulées dans la localité. À 10 heures 45, la municipalité leersoise reçoit à la mairie Mme Léo Lagrange et les autres personnalités parmi lesquelles les maires de Roubaix, Tourcoing, Lys.

Les personnalités présentes à l’inauguration Photo NE

À 11 heures un cortège se forme qui emprunte la rue du Général de Gaulle, la Place, les rues des Patriotes, Joseph-Leroy et Pasteur. Les personnalités citées, le Conseil Municipal leersois, la section socialiste de Leers et d’importantes délégations socialistes du canton de Lannoy, de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, des délégations des sociétés locales, des enfants des écoles publiques et du personnel enseignant entrainés par l’Harmonie Municipale.

Mme Léo Lagrange coupe le ruban Photo NM

Puis c’est l’arrivée sur le terrain et la cérémonie d’inauguration présidée par M. Augustin Laurent. Mme Léo Lagrange coupe le ruban symbolique donnant ainsi accès au terrain sur lequel pénètrent alors l’important cortège et un grand nombre d’habitants. Sur l’estrade officielle, M. André Kerkhove, maire de Leers prend la parole puis c’est au tour de Lucien Leclercq délégué régional des sports, avant qu’Augustin Laurent n’évoque Léo Lagrange dont le nom a été donné au parc des sports leersois, et qui fut secrétaire d’État aux sports et Loisirs dans le gouvernement du front populaire. Il fut un innovateur de premier ordre sur le plan des sports et de l’éducation physique.

L’entente leersoise Photo NM

L’après midi, place aux sports ! À 14 heures 45 c’est la présentation des équipes qui vont se disputer un match de football. La Stella de Lys est le champion de la 2e division du district terrien, et l’Entente Sportive Leersoise est constituée par la fusion des deux clubs leersois, le Racing et la Jeunesse Sportive. Les Lyssois plus habitués à jouer ensemble remportent le match par quatre buts à zéro. À 16 heures est donné le départ du grand prix cycliste Léo Lagrange, disputé par 78 coureurs sur une distance de 60 kilomètres. C’est la section locale de la SFIO qui l’organise sous le patronage du journal Nord Sports et sous le contrôle de la F.S.G.T. (Fédération sportive et gymnique du travail). Le départ est donné près du café Alfred Heye rue Joseph-Leroy, et la course emprunte l’itinéraire suivant : rues Joseph-Leroy, des Patriotes, Général de Gaulle, de Wattrelos, Pierre Catteau, pavé du Coulombier, rue de Lys, Joseph-Leroy. L’arrivée est prévue vers 18 heures au parc municipal. Le vainqueur est le croisien Mehens. À 17 heures un match de basket féminin oppose l’ABC de Lys à l’Évolution Sportive Roubaisienne. Les Lyssoises l’emportent par 12 points à 8. À 18 heures 15, c’est la remise des coupes et breloques par la municipalité. L’Harmonie Municipale qui prête son concours à ces différentes manifestations a exécuté les hymnes nationaux belge et français.

Les basketteuses, ABC de Lys et  Evolution Sportive Roubaisienne Photo NM

La ferme de Bretagne

Il faut faire de la place pour les futures constructions HLM qui complèteront celles qui existent déjà derrière l’église. La démolition de la ferme du château de Bretagne est programmée. Il s’agit là d’un des bâtiments les plus anciens de Leers, que les historiens locaux font remonter à la guerre de cent ans, au cours de laquelle les Bretons vinrent guerroyer en Flandre.

à droite du clocher, la ferme Collection Particulière

Selon l’abbé Monteuuis, le seul nom de cette ferme, qui s’appelle encore aujourd’hui le château de Bretagne, nous dit son importance dans les temps anciens. Ce château remonte sans doute à l’époque de la guerre de cent ans. Cette vaste demeure conserve quelques vestiges de son passé, notamment ses hautes murailles vétustes et sa tour lézardée qui se profilent face à la rue Jean Jaurès. L’abbé Monteuuis nous renseigne aussi sur ses occupants : elle fut exploitée pendant de nombreuses années par la famille Braquaval. Jacques Braquaval (1737-1810) fut le premier maire de Leers en 1790.

La ferme fut ensuite louée à Jacques Fournie et Marie Carrette son épouse en 1810 auxquels succédèrent leur petit fils Charles Fournie et son épouse Joséphine Dupire qui l’exploitèrent de 1858 à 1867. En 1877, M. Favier-Dutoit reprit la ferme qu’il avait achetée deux années auparavant et en 1878, elle fut louée à M. Louis Dufermont. Elle fut reprise en 1898 par M. Edmond Delcourt qui la céda à un de ses fils Arthur Delcourt, dernier occupant de cette demeure historique.

Derniers instants de la ferme de Bretagne Collection Particulière

Cette ferme se trouvait à deux pas de l’entrée du cimetière et une chapelle occupait l’angle de la rue Mozart et de la rue Jean Jaurès. En 1967, une entreprise de démolition s’attaque bientôt à ses murs vénérables. Sur le terrain libéré, la société anonyme Roubaisienne d’Habitations ouvrières doit y faire construire un collectif de trente logements semblable à celui qui se trouve en construction à proximité.

La démolition Photo NE

Néanmoins une importante surface fut réservée à la construction d’une école maternelle en 1974 , à l’angle même de la rue Jean Jaurès et de la rue Mozart sur l’emplacement de l’ancienne ferme féodale. Cette école prendra le nom d’Alice Cotteaux en hommage à celle qui fut pendant de nombreuses années directrice d’école publique à Leers.

Sources Nord éclair, Histoire de Leers par l’abbé Monteuuis

Leers, le marché

Il y a bien un marché à Leers, dont on pourrait penser qu’il est récent. Situé sur le côté de l’église Saint Vaast, sur la place Sadi Carnot, il a lieu le samedi et souffre du peu de place laissé par les automobilistes leersois.

Mais ce marché date de l’année 1960 ! De nombreux habitants de la commune demandaient la création d’un marché hebdomadaire et le Conseil Municipal approuva ce vœu à l’unanimité. Et par un samedi matin du mois de juillet 1960, une trentaine de marchands forains étaient à pied d’œuvre et attendaient la clientèle. Durant toute la matinée ce fut un va et vient incessant de ménagères allant et revenant de la place du marché.

Le marché de Leers ouvert en 1960 Photo NE

On se rendait au marché soit à Roubaix, soit à Wattrelos, et à l’époque plusieurs fois par semaine. La création d’un marché leersois permit bien des économies de transport. Comme elle permit sans doute d’influer sur le marché des prix en y trouvant du choix et de la qualité.

Sans doute y eut-il autrefois un marché à Leers mais il n’existait plus que dans les souvenirs des plus anciens. Celui-ci, que nous connaissons encore, est donc âgé de plus de soixante ans et mérite sans doute qu’on en prenne soin.

Leers, derrière l’église

Qu’y avait-il donc derrière l’église avant les années soixante ? Apparemment rien. Quelques arbres et une grande pâture. Mais les choses vont changer progressivement et l’habitat va se développer.

Derrière l’église, avant. Photo Coll Particulière

Le samedi 10 juin 1967, c’est l’inauguration de 34 maisons, le groupe de Leers centre, derrière l’église Saint Vaast. Ce sont des maisons en accession à la propriété, construites par « La Maison Roubaisienne ». Elles se situent de part et d’autre de la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny et occupent une partie de la rue Mozart. Au moment de l’inauguration, quatre de ces maisons sont déjà habitées, les travaux de l’ensemble devant être achevés pour le mois de septembre. Deux habitations peuvent être visitées, dont une entièrement meublée, dimanche 11 et lundi 12 juin de 10 heures 30 à 12 heures et de 14 h 30 à 18 heures.

Inauguration Maison Roubaisienne 1967 doc NE

M. Philippe Scalbert président de « La Maison Roubaisienne » prononce un discours et se félicité de la collaboration entre la municipalité leersoise et l’organisme constructeur. Il met en valeur cette nouvelle réalisation qui offre des conditions intéressantes aux futurs propriétaires, coopérateurs « à part entière » de la Maison Roubaisienne. Il donne ensuite des précisions sur la mode d’accession à la propriété et annonce que la « Maison Roubaisienne » envisage la construction dans un avenir proche d’un collectif pour jeunes ménages et d’un groupe d’habitations pour vieux ménages.

M. Julien De Ruyck adjoint au maire remplace M. Kerkhove, et remercie les administrateurs de la « Maison Roubaisienne » et souhaite une collaboration toujours plus efficace entre la municipalité leersoise et les organismes de construction pour le plus grand bien de la commune. Puis il coupe le ruban symbolique barrant la rue qui donne accès au groupe d’habitations et les personnalités visitent le chantier. Il y a là un certain nombre de responsables de la « Maison Roubaisienne » mais aussi d’autres sociétés comme la SAHRO, Notre Maison, l’architecte Verdonck, des directeurs, des administrateurs. M. Bourgois adjoint au maire est également présent comme de nombreux conseillers municipaux. Il y a également M. Demoncheaux directeur adjoint de la Sécurité Sociale et M. Abraham commissaire de police.

Derrière l’église, après. CP Coll familiale

L’espace situé entre les nouvelles maisons et l’église ne restera pas longtemps inoccupé. En effet en août 1967, ce terrain qui appartient à la municipalité est devenu un chantier de la S.A.H.R.O. qui construit là un immeuble collectif d’une trentaine d’appartements, quatorze de type F2 et seize de type F3. Ces logements seront réservés à de jeunes ménages de la commune. Ils seront occupés à l’automne 1968.

Leers, la poste

Une actualité récente a mis en évidence la fermeture annoncée à Leers d’un service public d’une notoire utilité, la poste. Mais depuis quand existe-il une poste à Leers ?

Une correspondance de 1900 dans le Journal de Roubaix nous renseigne sur le service postal de l’époque. « Près de nous, les habitants de Leers et de Lys, qui pourtant n’ont pas de bureau de poste dans leur commune, ont su obtenir que deux distributions par jour soient faites par le bureau de Lannoy ».

La poste de Leers en 1931 doc Jal de Rx

Il semble que la première poste de Leers a été construite en 1931, elle se trouvait sur la place. En septembre 1931, une coquette construction s’élève sur la place de Leers, destinée aux installations du bureau de poste. Le bâtiment se compose de deux parties distinctes : le bureau de poste et l’habitation du facteur-receveur. Au dessus de la porte d’entrée, on peut lire « Leers » et sur le renflement de la salle d’attente : Caisse nationale d’épargne-Chèques Postaux, et sur le côté : Poste, Télégraphe, Téléphone. Au rez-de-chaussée, une salle d’attente avec pupitre pour les correspondances., banc de repos et cabine téléphonique. Les appareils de cette cabine ne seront toutefois posés que le jour où l’administration des postes aura fait du bureau de Leers une recette de plein exercice, dans quelques années. En attendant il n’y aura ni télégraphe, ni téléphone. Le téléphone de la mairie restera le seul moyen de correspondre durant les heures d’ouverture des bureaux.

la poste en fonctionnement Coll Fam

À droite de la salle d’attente et toujours front à la Place, le bureau des facteurs avec deux guichets. Derrière, la salle de service pour le facteur-receveur ou le directeur de la poste. Une porte donnant accès à l’habitation se trouve à droite des bureaux. Il reste encore quelques travaux à faire et l’architecte compte que le tout sera achevé vers la fin du mois d’octobre. Et si l’administration des postes fait diligence, l’ouverture pourra se faire vers la mi-novembre. Finalement l’ouverture de la poste aura lieu le 1er décembre, les travaux ayant pris du retard : il reste en effet le chauffage central et l’éclairage à installer. Les habitants de Leers qui attendent depuis vingt ans cette installation indispensable devront patienter encore un peu. La maison Emile Duquesne de Roubaix s’est chargée du terrassement, de la maçonnerie et du bétonnage. La firme Remy et Pierre Welden de Roubaix a exécuté les travaux de charpente et de menuiserie. L’importante maison Brutin Cardon de Roubaix s’est chargée des travaux de couverture et de plomberie. Les carrelages céramiques et les inscriptions sur la façade sont l’oeuvre de l’entreprise Martinage de Tourcoing.

Plans de la nouvelle poste doc NE

Quarante quatre ans plus tard, le Conseil Municipal a émis un vœu pour la construction d’un nouveau bureau de PTT pour remplacer celui de la place Carnot. Le lieu d’implantation a finalement été choisi, ce sera rue du Général de Gaulle, et l’avant projet a été établi par M. Patrick Forest architecte DPLG. Un terrain qui sert actuellement de parking convient parfaitement. La nouvelle poste se situera ainsi au centre de la commune. Le chantier est ouvert au début de l’année 1976. En juillet la construction est bien avancée et l’inauguration ne tarde pas.

Et voilà qu’on parle de fermer ce bureau. Selon la Poste, une baisse d’activité de moins 15 % en moyenne a été constatée depuis 2018. Et la commune n’est pas une exception. Comme dans de nombreuses villes, la Poste réaménage ses horaires, voire ferme le service.

La poste aujourd’hui vue Google Maps

Mais le maire de Leers l’assure, il n’est pas question de déplacer le service comme cela a pu se faire à Lannoy. « Cela n’aurait pas de sens… Nous avons des personnes âgées qui se déplacent à pied. Notre mairie est bien trop excentrée pour y envisager une agence postale. »

Un pétition circule qui a déjà recueilli plus de 4 000 signatures. Affaire à suivre.

Sources: le Journal de Roubaix, Nord éclair