Centre social des Hauts-Champs (Suite)

Un service de soins à domicile pour les plus de 60 ans malades ou handicapées est toutefois créé en 1983, gratuit et sans condition de ressources. 7 ans plus tard l’équipe compte 6 aides-soignantes et 2 stagiaires en formation. Elle permet aux habitants concernés de rester à domicile et d’éviter l’hospitalisation ou de rentrer plus tôt après une période d’hospitalisation.

Les aides-soignantes, la présidente et la directrice en 1990 (Document Nord-Eclair)
Le centre social dans les années 1980-1990 (Document collection privée)

En 1984, la halte-garderie, qui accueille les enfants de l ‘âge de 3 mois à 4 ans environ, en période scolaire, comme lors des vacances scolaires est mise à l’honneur par le journal Nord-Eclair. Ils y sont accueillis par leur éducatrice, Colette Lepers et la directrice du Centre Social, Mme Dewinter insiste sur le fait que les horaires d’accueil pourraient évoluer si le besoin s’en faisait sentir.

Les enfants accueillis à la halte-garderie en 1984 (Document Nord-Eclair)

Mais une trentaine d’années après sa création les locaux du centre social ont bien piètre allure et doivent faire face à de graves problèmes de toiture et d’isolation. Une cure de rajeunissement est indispensable et il faut en profiter pour agrandir et accroître les services rendus aux usagers.

Le budget est détaillé par Mme Van Vambeke, présidente du conseil d’administration, à savoir près de 50% pour les constructions neuves, près de 30% pour la réhabilitation des anciens bâtiments, le reste pour les équipements, le parking, les extérieurs et espaces verts.

La surface du centre doit ainsi passer de 700 à 1000 mètres carrés avec une halte-garderie plus grande, moderne et ouverte sur un jardinet, une cuisine agrandie, une zone d’accueil et une bibliothèque plus adaptées, une salle d’activité et une salle de réunion.

Schéma montrant les parties anciennes (hachures larges) et futures (hachures plus serrées) et à gauche l’emplacement des parkings (document Nord-Eclair)

La première opération consiste donc à réhabiliter l’existant : les châssis ne fonctionnent plus, l’isolation phonique laisse à désirer, le plafond prend l’eau et les murs sont tristes : en bref le temps a fait son œuvre. La deuxième opération consiste à agrandir : la halte-garderie va doubler de volume et changer de place pour avoir accès sur un jardinet, la grande salle va être mieux sonorisée et doublée d’une petite cuisine, un atelier va venir s’ajouter aux arrières du bâtiment à côté d’un studio destiné au gardien de nuit.

Outre l’agrandissement de l’accueil et de la bibliothèque une refonte complète de la façade, qui va être ornée de briques, est programmée. Puis un nouveau bâtiment va être ajouté sur la gauche qui abritera les services administratifs. A l’issue d’une année de travaux le centre passera ainsi de 700 à 1000 mètres carrés.

Le centre social en travaux d’agrandissement en 1989 (Document Nord-Eclair)

Le croquis du futur centre rénové en 1990 (Document Nord-Eclair)

Des actions d’insertion par le travail manuel, aussi appelés chantiers école, pour le suivi des jeunes en insertion sont menés à bien sous la responsabilité de Philippe Declercq. Le but est ainsi de leur faire acquérir une expérience intéressante pour qu’ils puissent ensuite intégrer une formation ou directement le marché de l’emploi. Sur chantiers les exigences sont très précises en terme de respect des horaires, d’utilisation des matériaux et de qualité du travail fini.

Visite d’un chantier de rénovation d’appartement dans le quartier en 1994 (Document Nord-Eclair)

En 1995, une page se tourne avec le départ en retraite de Brigitte Dewinter, après un quart de siècle de présence attentive et de travail efficace dans le quartier où une foule impressionnante tient à lui rendre hommage. Après un délicieux buffet, quelques numéros de danse sont montrés sur scène de même qu’une chanson clin d’oeil à toutes ces années.

Cérémonie de départ en retraite de Brigitte Dewinter en 1995 (Document Nord-Eclair)

Le centre social dans les années 2000 (Document collection privée)

Dix ans plus tard, en 2000, la halte garderie Frimousse accueille une fois par semaine les psychomotriciennes de l’association Wasquehalienne « Jouer pour Grandir » pour une séance d’activités, dans la grande salle polyvalente, qui comble d’aise les tout-petits, avec un programme basé sur la psychomotricité et la musique. On est bien loin du jardin d’enfants des débuts 40 ans plus tôt.

La halte-garderie « Frimousse » en activité « jouer pour grandir » en 2000 dans la salle polyvalente (Document Nord-Eclair)
Le centre social des Hauts-Champs en 2011 (Document collection privée)

Pourtant en 2011, c’est un nouveau centre social qui sort de terre pour remplacer le 1er dans le quartier, cette fois au 93 rue du Docteur Schweitzer qui aura pour nom : le Centre Social des 3 Villes. Le nouveau bâtiment s’élève en lieu et place de l’immeuble Epicea, démoli en 2009, juste en face de l’ancienne église Saint-André, désacralisée en 2011 et sur le point de devenir une épicerie solidaire.

Le nouveau centre occupe une surface de 2000 mètres carrés et comporte de multiples pièces : des bureaux, une halte-garderie, une salle polyvalente, une bibliothèque, un clubhouse, des douches, des salles de repos, des locaux techniques et même un dojo (qui devrait être également ouvert aux écoles) et une salle de musculation. Au cœur du bâtiment un patio a été aménagé avec du gazon synthétique, ainsi qu’un espace pour le parking et une aire de jeux.

Afin de réaliser des économies d’énergie, une cuve de 150 mètres carrés a été enterrée en vue de récupérer l’eau, des capteurs ont été posés pour optimiser l’éclairage et des puits de lumière ont été installés au plafond pour proposer une alternative aux ampoules durant la journée.

Construction du nouveau centre social en 2011(Document Nord-Eclair)
Emplacement du nouveau centre sur photo panoramique en 2022 (Document Google Maps)

Après être resté fermé pendant de longs mois le centre social de l’avenue Laennec est démoli au milieu des années 2010 sans avoir eu le temps de fêter son cinquantenaire.

Le chantier doit prendre plusieurs mois en raison de la nécessité de désamianter le site. Sur la photo aérienne prise avant 2010 on peut constater les diverses extensions dont il avait fait l’objet et sur celle de 2016 le terrain est à nouveau nu.

Démolition du centre et photos aériennes avant 2010 et en 2016 (Documents Voix du Nord et IGN)

Pendant ce temps le nouveau centre des 3 villes entre en fonction rue Schweitzer non sans heurt puisque dès 2014, de nombreux emplois sont menacés et un bras de fer s’engage entre personnel et municipalité. La structure fait en effet face à de graves difficultés financières et les économies de personnel sont à l’ordre du jour.

Le centre social des 3 villes en 2012 (Document Ville de Hem)
Manifestation devant le centre en 2014 (Document Voix du Nord)

La même année une voiture bélier en flammes est lancée contre la façade du nouveau centre social après que les volets roulants de protection aient été forcés. L’intervention rapide des pompiers permet de limiter les dégâts même si la fumée atteint l’ensemble du bâtiment inauguré depuis seulement 2 ans.

L’incendie du nouveau centre social (Document Voix du Nord et France 3)

Courant 2019, la fébrilité est encore de mise en raison du départ de 6 salariés sur les 40 au cours de quelques mois seulement, quand le licenciement d’un animateur fort apprécié des usagers entraine la grogne des familles et celle du personnel du centre et nécessite une concertation avec la direction de celui-ci ainsi que la municipalité.

Protestation des usagers en 2019 (Document Voix du Nord)

Plus de 50 ans après la mise en place d’un centre social dans le quartier populaire des Hauts-Champs, il apparaît donc que les besoins de la population n’ont pas diminué et que ce type d’équipement, modernisé depuis maintenant 10 ans y a plus que jamais sa place.

Le nouveau centre au milieu du quartier populaire des Hauts-Champs en 2022 (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Centre social des Hauts-Champs

En 1962, le quartier des Hauts-Champs, Longchamp et Trois-Fermes, situé sur les 3 viles de Hem, Roubaix et Lys-lez-Lannoy voit la création du centre social dit « des Hauts-Champs » 258, avenue Laennec à Hem. Le bâtiment est la propriété de l’Association des Maisons de l’Enfance et le centre social en est simplement locataire. Ce quartier abrite quelques 16.000 habitants, dans un secteur appelé parfois à juste titre : le carrefour des 3 villes. Un incendie partiel, en1968, entraine très vite une petite rénovation ainsi que la création d’un accueil et d’une bibliothèque.

Photo panoramique de l’avenue Laennec dans les années 1950-1960, avant la construction du Centre social et photo aérienne de 1965 avec le centre social construit 5 ans plus tôt (Documents IGN)
Photo du centre social en 1962 (Document Historihem)

Dix ans plus tard en 1971, c’est une association des usagers qui reprend la gestion du centre social, devenu indépendant. Le jeudi, jour de repos scolaire de l’époque, le centre social est une véritable ruche où de nombreux enfants viennent se détendre : danse folklorique, basket-ball, menuiserie, couture, cuisine, expression manuelle…L’accent est mis pour les 8-14 ans sur les sports de plein air afin de leur assurer le défoulement nécessaire.

Par ailleurs un jardin d’enfants est créé pour les tout-petits, accessible chaque après-midi ainsi que le mercredi matin, pour permettre aux mamans de participer aux activités qui leur sont consacrées par le centre.

Les travaux de peinture des petits et le jardin d’enfants en 1971 (Document Nord-Eclair)
CP du bâtiment dans les années 1970 (Document collection privée)

S’ajoute au centre social le club des jeunes, construit du côté de la rue Villemin, qui en fait partie intégrante. Au programme, essentiellement du sport : judo, gymnastique, tennis de table, cyclotourisme mais aussi le groupe nature créé d’abord à l’initiative des jeunes et à leur profit.

Pour gérer les ateliers existants et en ouvrir d’autres, un comité de maison est créé et géré par les usagers eux-mêmes. Chaque groupe y a des représentants qui discutent avec l’équipe de professionnels afin d’améliorer l’offre existante pour chaque tranche d’âge. Ainsi aux ateliers couture et cuisine s’est ajouté un atelier vannerie et la section des majorettes compte près de 80 participantes.

Des ateliers pour les jeunes en 1974 (Documents Nord-Eclair)

Le centre social assure de multiples services pour les habitants du quartier : cours d’alphabétisation, bibliothèque très bien achalandée, club nature avec étude des oiseaux dans une réserve installée près du château Meillassoux rue du Général Leclerc, soins à domicile et au dispensaire par des infirmières, après-midi portes ouvertes tous les jeudis pour faire connaître le centre.

Par ailleurs des événements sont organisés régulièrement pour animer le quartier : ainsi de grands jeux de plein air sur le terrain du centre ou encore fête avec démonstrations de majorettes, jeux divers, danses et dégustations de crêpes, par tous les enfants, lesquels ont amené chacun un camarade pour faire connaître les activités du centre, que fréquente déjà une famille sur trois habitant le quartier, aux autres jeunes.

Jeux de plein air et fête avec majorettes en 1975 (Document Nord-Eclair)

Après quinze ans d’existence, le bilan dressé par la directrice Mme Dewinter, en 1977 est positif. Le centre répond en effet aux besoins des 3 groupes de population visés : nourrissons, adultes et personnes âgées. La consultation nourrissons et le centre social sont ouverts aux jeunes enfants. Des activités sont ouvertes aux enfants jusqu’à 12 ans par le biais de divers ateliers puis le club regroupe les adolescents.

Il existe par ailleurs des sections pour adultes : enseignement ménager et gymnastique pour les dames, rencontres cyclotourisme, judo et belote pour les messieurs. Quant aux personnes du 3ème âge leur sont réservés des cours de gymnastique spécifiques ainsi que des après-midi rencontres.

Le centre social en 1974, décoré pour les fêtes (Document Nord-Eclair)

La dénomination « centre social » est pour la directrice un label de qualité ainsi que la gestion exercée par les usagers eux-mêmes, le conseil d’administration étant composé aux deux tiers par les usagers du site. De plus afin d’assurer un bon développement du quartier le centre est à l’origine de la création de l’Union des associations du quartier des 3 villes.

Quant au syndicat intercommunal créé par les 3 municipalités concernées, il prend en charge la création d’un terrain d’aventures de 4.000 mètres carrés de superficie, situé derrière le centre social, sur lequel devront pouvoir s’ébattre, en dehors des heures scolaires, tous les enfants du quartier dans une sécurité relative et en toute liberté.

Plan de 1973 et photo du terrain d’aventures derrière le centre social en 1978 (Documents Nord-Eclair)

En 1979, intervient l’inauguration de la nouvelle salle polyvalente du centre social des Hauts-Champs, après plus de 15 ans de discussions et d’attente pour obtenir cette extension du lieu propice aux activités sportives et culturelles du quartier. L’inauguration a lieu en présence de Mr Gizycki, président de l’association des usagers du centre, de Mme Dewinter, sa directrice, et le ruban est coupé par Mr Pierre Prouvost, député-maire de Roubaix.

Inauguration de la nouvelle salle polyvalente en 1979 (Document Nord-Eclair)

Dans un vaste quartier neuf de 4000 logements, le centre a longtemps été le seul équipement et a donc connu en plus de 15 ans un développement considérable. Il s’occupe d’environ 2000 familles et occupe 45 salariés. Géré par des administrateurs usagers bénévoles alors qu’il est l’un des plus gros du pays, le centre social se trouve confronté à des difficultés financières en 1980.

Malgré les différentes subventions perçues de : l’Etat, la CAF, le fonds d’action sociale des travailleurs migrants, les 3 municipalités concernées, les HLM et CIL, la direction de l’action sanitaire et sociale, et malgré la participation des usagers, le budget de 1979 n’est pas bouclé et les Trois Villes sont décidées à faire un effort exceptionnel tout en attendant de l’Etat une augmentation conséquente de sa subvention pour l’année en cours. Faute d’une solution durable une baisse de personnel est à prévoir.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Lobry – Milidée

Ignace Lobry, dont le commerce est répertorié comme quincaillier dans le Ravet Anceau de 1958, et comme vendeur de journaux dans celui de 1968, au 88 rue des Ecoles à Hem, apparaît également, dès 1968, comme vendeur de journaux-tabac au 229 avenue Laennec à Hem. 

Publicité Lobry (Document collection privée)

Comme le démontre sa publicité Ignace Lobry n’exploite pas seulement ce qu’il est convenu d’appeler un tabac mais un commerce beaucoup plus varié dédié à la presse, les fournitures scolaires et les cadeaux en tous genres, et ce dans ses deux points de vente. Son commerce de la rue des Écoles est installé dans des bâtiments annexes de l’ancien Château Olivier, à savoir les écuries.

Photo Lobry rue des écoles années 50 et photo Milidée années 2000
(Document collection privée)

La vue aérienne de 1951 montre un quartier en cours d’évolution avec les constructions qui débutent à la Lionderie, en lieu et place de l’ancien parc du Château, détruit en 1944. Au bord de la rue des Ecoles on distingue très bien les bâtiments des anciennes écuries, seul vestige des annexes du château.

Photo aérienne rue des écoles 1951 (Document IGN)

La boutique de l’avenue Laennec est une construction neuve.

Photo Lobry avenue Laennec (Document collection privée)

La vue aérienne du quartier Longchamp de 1969 montre en effet un tout nouveau quartier à l’emplacement d’anciens terrains agricoles figurant sur le document de 1951.

Photo aérienne avenue Laennec en 1951 et 1969 (Document IGN)

Ignace Lobry n’hésite pas, en plus de publicités régulières publiées dans les journaux, à créer des événements publicitaires à l’occasion de l’une ou l’autre fête, telle que Saint Nicolas qui propose aux enfants une photo en sa compagnie.

Photo St Nicolas 1967 (Document collection privée)

Instantané de mémoire : « Quand j’ai emménagé à Hem avec mes parents dans le nouveau lotissement de la rue des Écoles, j ai tout de suite pris mes marques dans ce magasin qui ressemblait à une caverne d’Ali Baba aux yeux de l’enfant de 10 ans que j’étais. Je m ‘y sentais comme chez moi grâce à Mauricette, la vendeuse, qui m’accueillait toujours avec le sourire et bienveillance et m’aidait à choisir un cadeau en rapport avec mon budget. J’y achetais mon Pif Gadget et Mickey Parade ainsi que, pour la rentrée des classes mes stylos plumes, cahiers, etc »

Lorsqu’ Ignace Lobry cesse son activité, en 1984, H. Hellebuyck reprend l’entreprise et le commerce change alors de nom pendant 3 ans mais Mauricette reste toujours présente, rue des Écoles.

Publicité Hellebuyck (Document collection privée)

En avril 1987, quelques mois avant la cessation d’activité de la société Hellebuyck, fin 87, Mauricette Duquenne reprend le commerce de la rue des Écoles, pour le plus grand bonheur des riverains.

Publicité Mauricette Duquenne (Document collection privée)

Instantané de mémoire : « Étant moi-même revenue vivre à Hem Centre j’ai alors retrouvé le chemin de la rue des Ecoles pour y acheter mes revues ainsi que des jouets pour mes enfants ainsi que leur nécessaire pour la rentrée des classes, la presse enfantine »

Mauricette Duquenne exploite son magasin, à l’enseigne Milidée jusqu’en février 2002.

Photo Milidée rue des écoles (Document collection privée)

Après la fermeture, la boutique reste vide durant plusieurs mois puis 2 boulangeries s’y succèdent. A l’heure actuelle il n’existe plus aucun commerce au 88 rue des Écoles.

Photo des 2 boulangeries successives (Documents Tout’Hem et collection privée)

Quant à l’ancien magasin de l’avenue Laennec, un temps repris par un boucher-volailler, le bâtiment a ensuite été détruit et une mosquée a été construite à son ancien emplacement.

Photo de la boucherie volailler et de la mosquée (Documents google maps)