Les Hauts-Champs (suite 1)

Une association de locataires travaille à régler les problèmes rencontrés et édite même un bulletin d’information comprenant un compte rendu des actions entreprises, informations et conseils judicieux. Outre la question du chauffage sont ainsi cités l’implantation d’un poste téléphonique et la viabilisation des allées ; restent les points négatifs : le bruit à réguler surtout durant la nuit et la propreté à respecter pour le bien-être de tous.

L’association de locataires au travail (Document Nord-Eclair)

En 1962, deux champions sportifs vivent en tout cas dans la « cité d’avenir » à savoir Alain Mille et Roland Melerowicz. Le premier, du haut de ses 16 ans, est un ancien des Hauts-Champs puisqu’il réside Square des Moulins, avec sa famille, depuis plusieurs années. C’est un espoir régional en course à pied. Le second, arrivé dans le quartier depuis seulement un trimestre, à 32 ans, a déjà parcouru l’Europe pour participer à des compétitions de lancer de marteau, dans l’équipe de France d’athlétisme.

Alain Mille (Document Nord-Eclair)

Six ans plus tard, on construit toujours, par tranche, dans ce nouveau quartier des Hauts-Champs, au carrefour des 3 villes, des milliers de logements. Les possibilités d’accueil sont à présent de l’ordre de 4227 logements dont un tiers d’individuels. L’importance des familles qui y logent est en moyenne de 5 personnes et il semble qu’il n’y ait pas assez de logements destinés aux familles nombreuses et que pour chaque famille il manque une pièce par logement.

La grande muraille et le plan du quartier (Documents Nord-Eclair)

Les locataires ont été reçus par la municipalité de Hem pour faire part de leurs doléances parmi lesquelles : des détritus et ferrailles toujours déposés sur des terrains vagues de la cité et leur enlèvement nécessaire en urgence puis de manière régulière, la vaccination des enfants à organiser dans un lieu situé dans le quartier tel que le Centre Social, l’assainissement du bac à sable de la rue du Professeur Nobel, le renivellement de l’allée menant à l’école et, de manière plus générale, la réalisation de l’embellissement du quartier.

Les locataires reçus par la municipalité de Hem en 1967 (Document Nord-Eclair)

Au fils du temps, des commerces viennent s’installer dans le quartier et rompent son isolement, ainsi que l’obligation pour les familles de se rendre sur Roubaix ou d’avoir recours aux marchands ambulants, plus chers. Ainsi, rue Briet, s’installent une cordonnerie puis une droguerie et une pharmacie et rue Pasteur un studio photo puis une entreprise de décoration et un magasin de papeterie (sur ces sujets voir deux précédents articles édités sur notre site).

Mais c’est surtout l’implantation du supermarché SASI, avenue Laennec, en 1963 qui représente une révolution dans ce nouveau quartier. Dans ce magasin, 190 mètres carrés sont consacrés à la vente d’alimentation, produits frais et liquides, et 130 mètres carrés au non-alimentaire. Un stand boucherie de 35 mètres carrés est tenu en concession par Mr Prinsic et un stand de teinturerie, blanchisserie, nettoyage à sec est tenu par les Ets Duhamel. Une caisse d’épargne doit prochainement ouvrir dans ce qui constituera un petit centre commercial.

Le supermarché SASI et la caisse d’Epargne inaugurés en 1963 (Documents Nord-Eclair)

Par la suite, avenue Laennec on trouvera, au n° 227, un magasin qui vend presse, cadeaux, etc et qui a un magasin annexe rue des Ecoles à savoir le magasin Lobry (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site), avec la blanchisserie Duhamel et une agence de la Caisse d’Epargne. On y trouve également un maître tailleur, Angelo, au n°213 et une retoucheuse, Emilienne Baert, au n°70.

Photo du magasin Lobry dans les années 1960 et photo de l’avenue Laennec à cet endroit et du même emplacement au début des années 2000 (Documents collection privée) Publicités d’Angelo et Emilienne Baert (Documents Historihem)

Par la suite la moyenne surface sera remplacée par le supermarché Longchamp « chez Abdou » et la blanchisserie Duhamel deviendra un lavorama dans la seconde partie des années 1970. Celui-ci, ouvert de 7h à 20h, 365 jours par an, comportera des essoreuses et séchoirs individuels et sera géré par le couple Machtelinck, déjà propriétaire d’un établissement sur Roubaix.

Publicité du supermarché en 1980 et du lavorama en 1975 (Documents Nord-Eclair)

La rue Ambroise Paré ne compte aucun commerce et, à la fin des années 60, elle sert trop souvent de « parking sauvage » pour camions. La rue Beaujon quant à elle abrite une entreprise artisanale à savoir les Ets Maurice Locquinier : tous travaux de couverture, zinguerie, terrasse, etc. C’est dans la rue de la Justice, face à l’école des Hauts-Champs que l’on trouve la droguerie Valcke qui sert également de dépôt pour le Lavoir Mon Plaisir.

La rue Ambroise Paré en 1969, publicité Valcke de 1961 et publicité pour les Ets Locquinier en 1966 (Documents Nord-Eclair)

En 1970, un projet d’aménagement voit le jour concernant le vaste terrain toujours en friche situé à l’arrière de la grande barre, avenues Calmette à Hem et Joseph Dubar à Roubaix. Il est décidé d’en faire un terrain de sports, des jardins de repos pour enfants jusqu’à 6 ans et, pour les plus grands, une piste de patins à roulettes, des pistes de pétanque et un terrain de volley-ball. Pourtant ce projet prometteur ne sera pas mené à terme.

Projet d’aménagement du terrain vague situé derrière la grande barre en 1970 et photo panoramique de 1985 (Document Nord-Eclair)

Quant à l’avenue Calmette, les barres d’immeubles collectifs occupent la quasi totalité de sa longueur et elle ne compte alors aucun commerce. Ce n’est qu’au tout début des années 1970 qu’une maison médicale ouvre ses portes, tout au bout de l’avenue, sur le territoire de Roubaix. La maison Médicale Laennec, implantée sur un terrain de 1000 mètres carrés, rassemble quatre médecins associés, un dentiste et un kinésithérapeute, à l’angle de l’avenue du Président Coty.

Au rez-de-chaussée bas du bâtiment on trouve le sas d’entrée, le hall d’entrée, le cabinet du chirurgien-dentiste, les salles de gymnastique, de massage et de rééducation, la salle d’attente et les cabines de déshabillage. Au rez-de-chaussée haut sont rassemblés un hall d’entrée, un accueil et un secrétariat, une salle d’attente, deux bureaux de médecins, une salle de scopie et une salle de soins pour la petite chirurgie et les urgences. Enfin l’étage regroupe une salle d’attente, trois bureaux de médecins ou spécialistes, une salle de scopie et une salle de réunion. (voir sur ce sujet un article précédemment édité sur notre site).

Maison médicale Laennec en 1970 (Documents Nord-Eclair)

Dès 1975, la saleté repoussante des terrains vagues entre les immeubles fait craindre pour la santé et la sécurité des enfants du quartier qui y jouent. A la fin des années 1970, la presse locale titre : Hauts-Champs, des points noirs disparaissent. Il est question de toute une série de travaux destinée à assurer le mieux-être de la population : viabilisation de la chaussée rue Villemin avec quelques places de parking et quelques ilots de verdure, reconquête de terrains vagues, jonchés d’immondices, situés entre deux rues pour y construire des garages (110 entre les rues Beaujon et Larrey, 120 entre les rues Dunant et Nobel, 97 entre les rues Villemin et Beaujon) et des dépendances pour les riverains. Enfin les trop fameux nids de poule de l’avenue Laennec vont disparaître.

Projet pour les terrains vagues en 1975 et HC des points noirs disparaissent en 1978 (Documents Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la ville de Hem.

Les Hauts-Champs

Sur ce plateau dominant la Marque s’étendait jadis, sur plus de 14 hectares, une plaine céréalière avec ses moulins. C’était de la bonne terre, ravinée de larges tranchées où l’on trouvait une argile bien grasse. Des vaches paissaient et il n’était pas rare de croiser un berger, appuyé sur sa houlette, attentif à son troupeau de moutons. Du passé de cette plaine on ne sait pas grand chose si ce n’est qu’il s’agissait d’un fief de la seigneurie d’Herseaux. Plus récemment, elle s’était couverte de jardins ouvriers.

Vue aérienne des Hauts-Champs dans les années 1950 (Document IGN)

Jusqu’en 1955, c’est donc une vaste étendue d’environ 145.000 mètres carrés, située à la limite des 3 villes d’Hem, Lys-lez-Lannoy et Roubaix, destinée à la culture et l’élevage. De nombreuses fermes s’y trouvent encore lorsque l’offensive des constructeurs se déclenche brusquement pour faire face à une demande accrue de logements (baby-boom) et l’on passe sans transition du bucolique à l’urbanisation. Bulldozers, grues, malaxeurs, bétonneuses s’intègrent au paysage : des rues sont tracées et des espaces verts dessinés avec en immense toile de fond des logements.

En effet, un ensemble de 1395 logements y est créé de toutes pièces dont 885 construits par les HLM du Nord et 510 par la société HLM « Le toit familial » de Roubaix. Dans cette cité il n’y a cependant aucun magasin ni aucune perspective d’installation de commerces dans l’immédiat. Les habitants ne peuvent se ravitailler à relative proximité qu’en se rendant au supermarché Auchan de l’avenue Motte à Roubaix ou aux boucheries Michel situées au rond-point du CIL à Hem.

Publicité des boucheries Michel dans un journal de 1961 (Document Liberté -archives municipales de Roubaix)

Les logements construits par l’office départemental des HLM sont répartis en blocs collectifs tandis que « Le toit familial » bâtit également un certain nombre de maisons individuelles. Le quartier est d’abord un labyrinthe, avec ses immeubles et entrées numérotées mais sans aucun nom de rue.

En août 1959, la plupart des immeubles sont arrivés à leur hauteur de 4 étages. Restent à faire : les travaux de viabilité et les aménagements intérieurs. C’est l’année ou apparaît la nouvelle rue Calmette et la restauration de la rue Briet à présent dotée d’une belle chaussée.

La grande barre en fin de construction ; apparition de la rue Calmette et restauration de la rue Briet (Documents Nord-Eclair)

A cheval sur les villes de Roubaix-Hem, au début des années 1960, le quartier des Hauts-Champs c’est un grand ensemble tout neuf : des bâtiments terminés la veille, des voies nouvelles, certaines à peine ébauchées, une population jeune et peu traditionaliste.

Des fourgonnettes de marchands ambulants sillonnent les rues, une bétonneuse gronde sur le chantier de la nouvelle école en construction, et une machine tasse le terrain des parkings situés le long de l’avenue du Docteur Calmette, longue de 448 mètres qui relie l’avenue Foch à Hem à la rue Joseph Dubar à Roubaix.

C’est le long de cette rue qu’est édifiée la Grande Barre (appelée aussi la Muraille de Chine), le bâtiment B12, longue série de 420 logements destinée à loger les habitants des courées insalubres de Roubaix et accueillir les jeunes ménages en cette période d’après-guerre. L’ancienne plaine est devenue une ville de 5000 âmes.

Photos de la Grande Barre avenue Calmette sur Hem et Joseph Dubar sur Roubaix en 1962 (Documents Nord-Eclair)

Sur le seul territoire de la ville de Hem, en l’espace d’un an, on y relève la construction de 427 maisons individuelles et 195 appartements soit le logement de 2500 habitants dont une majorité de familles nombreuses. Après accord du ministère de l’Education Nationale, la municipalité prévoit pour Pâques 1963 la nouvelle construction d’un groupe scolaire comprenant 5 classes pour garçons, 5 classes pour filles et une grande salle de sports.

Quant à la première réalisation sociale sur le territoire même de la cité en devenir, elle s’élève également sur le territoire de Hem, avenue Laennec, rue longue de 427 mètres reliant le Square Berthelot à l’avenue Calmette. Il s’agit de la maison de l’Enfance que fait bâtir le Comité de Gestion des Centres Sociaux dans les quartiers neufs.

La Maison de l’Enfance des Hauts-Champs en construction en 1962 (Document Nord-Eclair)

L’immeuble présente 3 corps de bâtiments, de plain pied et reliés entre eux par des corridors. La construction comportera un bureau pour l’assistante sociale détachée de la Maison de l’Enfance des 3 Baudets, un service médical avec soins à domicile et un Centre d’enseignement ménager qui préparera le CAP, un cours de couture mais ni bibliothèque, ni consultation de nourrissons déjà fonctionnelles aux Trois Baudets.

En revanche un cercle de loisirs y sera destiné aux jeunes gens dans une vaste salle pouvant, le cas échéant, abriter un ciné-club ou toute autre réunion culturelle ou sportive. (Sur le sujet du Centre Social des Hauts-Champs, voir un précédent article édité sur notre site).

Plan de la Cité des Hauts-Champs en 1962 sur les territoires de Roubaix et Hem (Documents Nord-Eclair)

Sur le territoire de Hem, les noms de médecins, chirurgiens et hommes de sciences se partagent les rues neuves, à peine achevées, telles que : Albert Calmette (bactériologiste découvreur du BCG), René Laennec (découvreur de la méthode d’auscultation), Villemin (chercheur sur la transmissibilité de la tuberculose), Dominique Larrey (chirurgien militaire de la grande armée), Jean-Henri Dunant (fondateur de la Croix-Rouge)…

Plan actuel des Hauts-Champs (Document IGN)

Pour remédier à l’isolement et au sous-équipement de la nouvelle cité, dès leur arrivée, les locataires trouvent, sous leur porte, un feuillet contenant le plan du quartier, les adresses principales des services officiels les moins éloignés et les directions des commerces les plus proches. Cette initiative est celle de l’APF (Association populaire Familiale) de même que la nomination de responsables de secteur qui logent au sein du quartier.

Une première action collective s’organise autour du chauffage en septembre 1960 car le mois est particulièrement froid cette années là et la mise en route du chauffage avant la date habituelle du 1er octobre s’avère nécessaire. Mais l’association possède aussi son service de prêt de machines à laver, aspirateurs et cireuses, ainsi qu’un service d’aides familiales. Le manque de loisirs pour enfants plus âgés pose question dans une cité où le seul terrain de sports existant est un terrain de volley-ball fait à l’initiative d’un locataire.

Le terrain de volley-ball créé entre les immeubles par un locataire et le manque de structures pour les enfants en vacances (Documents Nord-Eclair)

Sur ce point l’inquiétude des familles logées dans les petites maisons (en opposition aux blocs collectifs) est grande : même si les routes sont terminées, elles ne sont pas encore éclairées ; quant aux jardins ils sont boueux et dépourvus de pelouse. Sur la rue, des matériaux trainent encore ainsi que des déchets divers qui peuvent représenter un danger pour les enfants s’ils jouent devant les maisons et des trous d’eau dangereux persistent qui attirent les enfants désireux d’y trouver des insectes. L’idéal serait donc la création d’un square dans un quartier où la plupart des familles ont entre 3 et 7 enfants et se posent la question de partir dans un autre quartier. En attendant, autour des collectifs les cultivateurs passent encore la herse pour une dernière récolte, celle de l’année 1962.

Derniers cultivateurs autour des collectifs en 1962 et où faire jouer les enfants à défaut d’aire de jeux? Rester ou partir ? Le trou d’eau qui attire les enfants .(Documents Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la ville de Hem.

Rue Pasteur

Plan de situation (Document IGN)

La rue Pasteur, longue de moins de 250 mètres, située à la frontière des villes de Hem et Roubaix, relie, à partir de 1930, la rue Briet à Hem à la rue de la Justice à Roubaix. Elle est située non loin de la Briqueterie Briet, comme on le constate sur la vue aérienne de 1947 ci-dessous.

Vue aérienne de 1947 (Document IGN)

Dans les années 1950, seuls un comptable agréé au n°56, J. Debuy, et un artisan en ferronnerie au n°11, Mr Monger-Dubus, y sont répertoriés dans les activités professionnelles. Le reste de la rue ne compte que des maisons d’habitation. Il faut dire que, comme le montre la vue aérienne ci-dessus, la rue n’est pratiquement entourée que de champs.

Le n°11 de nos jours (Document Google Maps)

Mais durant la dizaine d’années qui suit, le panorama change avec la construction d’immeubles qui préfigurent le futur quartier des Hauts-Champs. On retrouve dans le Ravet-Anceau de 1965 au n°11 R. Monger dans la rubrique serrurerie mais 2 autres commerces l’ont rejoint entretemps à savoir un photographe et une librairie.

Vue aérienne du quartier dans les années 1960 (Document IGN)

Au n°5 de la rue on trouve en effet, dans les années 1960 et le début des années 1970, le photographe A. Dumont ou Studio Dumont qui va rester une bonne dizaine d’années en activité. La maison initiale d’habitation n’a pas été transformée et seule la fenêtre du rez-de-chaussée sert de vitrine tandis qu’une silhouette en carton installée devant la porte fait office de publicité.

Le studio Dumont au n°5 et la même maison en 2008 (Documents Historihem et Google Maps)

Les publicités publiées dans les journaux de l’époque font état de tous travaux photographiques : portrait, identité, agrandissement, et mettent l’accent sur la livraison rapide des travaux amateurs. Ensuite les reportages de mariage, la vente d’appareils photo et cinéma, ainsi que la location de films ciné et flashs sont mis en avant, sans compter les publicités plus ciblées au moment des communions.

Les différentes publicités du studio Dumont (Documents Historihem et Nord-Eclair)

La librairie est quant à elle tenue à l’époque par Mme Blumenthal au n°47. Ce commerce se tient en réalité dans un petit local tout en longueur attenant à la maison d’habitation. Il porte pourtant le nom pompeux de « maison de la presse » dans laquelle sont vendus librairie, papeterie et journaux si l’on se fie à une publicité parue dans la presse locale en 1963 et doit bénéficier des allées et venues des parents d’élèves de l’école des Hauts-Champs située juste en face dans la rue de la Justice à Roubaix.

Publicité Blumenthal en 1963 (Document Nord-Eclair)
Ecole des Hauts-Champs rue de la Justice en 2008 face au bout de la rue Pasteur (Document Google Maps)

A la fin des années 1960, un artisan carreleur G. Selosse, s’installe au n° 13. Dix ans plus tard c’est une entreprise générale de bâtiment qui lui succède, dont les bureaux se situent à Lys-lez-Lannoy, gérée par Robert Voisart. Celui-ci propose en effet les services suivants : peinture, vitrerie, tapisserie, décoration, revêtements de sol. Cette entreprise fait de nombreuses publicités dans la presse locale jusqu’au début de la décennie suivante.

Publicités de Robert Voisart dans les années 1970 et 1980 (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Le 13 rue Pasteur de nos jours (Document Google Maps)

Puis au début des années 1970, c’est d’abord le petit commerce de librairie qui est repris par G. Duquennoy. A la fin des années 1970, les publicités dans la presse locale font état du commerce «  la Paprasserie » à l’angle de la rue de la Justice qui propose : papeterie et journaux régionaux, mais aussi parfumerie et confiserie, rayon mercerie et bonneterie et tricot sur mesure.

Publicité de 1979 Paprasserie (Document Nord-Eclair)

On ne retrouve plus trace de ce commerce ni dans le répertoire des commerçants, artisans et professions libérale édité par la ville d’Hem en 1984 ni dans le guide pratique de la ville édité en 2000. Pourtant sur la photo du commerce fermé prise en 2008 apparaissent des panneaux publicitaires Ubald et Butagaz laissant penser que le commerce a dû être occupé ensuite par une épicerie de quartier.

Photo du 47 et 47 bis rue Pasteur en juin 2008 et en novembre 2022 (Document Google Maps)

A l’heure actuelle et depuis la fin des années 2010, le local a été totalement refait à neuf, et abrite un cabinet de plusieurs infirmiers libéraux avec une adresse distincte de la maison située au 47 à savoir : le 47 bis rue Pasteur. Quant au n° 47 il abrite depuis 2020 une entreprise spécialisée dans le secteur des travaux d’isolation.

Quant à l’ancien studio Dumont, dans la 2ème partie des années 1970, il est repris par le studio Aropa puis l’enseigne devient studio Jeannine Aropa dans les années 1980. La publicité du commerce fait état de Labo Photo Couleur, reportages, portraits mais aussi d’un grand choix d’appareils photos, de cadres et albums.

Publicités des années 1976, 1980, 1982 et 1986 (Documents Nord-Eclair et Office Municipal de Hem)

Dans le répertoire des commerçants de 1984, le commerce apparaît dans quatre rubriques à savoir : clés, imprimeur, photographe d’art et photographie appareils, films, accessoires. Et en 1986, sa publicité met l’accent sur les photos d’identité. Enfin une publicité de la fin des années 1980 fait état d’une deuxième adresse au 362 rue Jules Guesde, soit dans les locaux de l’ancienne blanchisserie.

Les deux adresses du studio Jeanine dans la deuxième partie des années 1980 (Documents Nord-Eclair)

Aujourd’hui la rue n’abrite plus de magasins mais quelques entreprises individuelles au n°7 une fabrication de biscuits, biscottes et pâtisseries de conservation, au n°11 une entreprise de conseil en logiciels et systèmes informatiques, au n° 23 une entreprise de transports, qui s’ajoutent au cabinet d’infirmiers libéraux du 47 bis cité ci-dessus.

Vue aérienne des années 2000 (Document IGN)

Remerciements à l’association Historihem.

La Piscine des Trois Villes à Hem (Suite)

Organisation d’un stage de plongée en 2001 (Document Nord-Eclair)

En 2001, dans le cadre du « Contrat Temps Libre » financé par la ville et la CAF (Caisse d’allocations familiales) Mr Meyer, moniteur de la section plongée de la Fraternelle Laïque, encadre un stage d’initiation à la plongée pour les 10-12 ans, en 12 séances pendant lesquelles les élèves apprennent les rudiments de l’activité : préparation et vérification du matériel, signes élémentaires de communication en plongée, retrait et réajustement des masques sous l’eau, respect des règles de sécurité…

Cérémonie des vœux en 2002 (Document Nord-Eclair)

Après l’an 2000, année de transition difficile, la cérémonie des vœux de 2002 est l’occasion de faire un bilan positif d’une année 2001 riche en visites : plus de 30 000 enfants, scolarisés dans les 3 villes ont en effet fréquenté le bassin. La piscine, accessible depuis toujours aux personnes à mobilité réduite, décide la création en 2002 d’une section handisport au club de plongée où 3 encadrants ont suivi une formation à cet effet.

Par ailleurs, le stage de plongée organisé en 2001 ayant remporté un vif succès auprès des ados, deux initiations à la plongée subaquatique sont à nouveau inscrites au planning de 2002, cette fois pour la tranche d’âge de 10 à 14 ans. C’est le club de plongée des 3 villes qui met le matériel et l’encadrement à disposition. L’opération est renouvelée à plusieurs reprises dans les années 2000.

Initiation à la pongée pour les ados en 2002 (Document Nord-Eclair)

Très motivés les jeunes s’inscrivent au brevet et la liste d’attente est longue, 60 candidats sur Hem comme sur Lys-lez-Lannoy. Les 25 postulants de 2002 ont tous réussi leur examen de passage et ont reçu leur diplôme, bronze ou argent en fonction de la distance parcourue en apnée. Le club des 3 villes, section de la Fraternelle Laïque, compte à présent 160 licenciés.

Le succès des candidats au brevet (Document Nord-Eclair)
Piscine des 3 villes en 2008 (Document Google Maps)

Au début des années 2010, le succès de cette discipline ne se dément pas d’autant qu’en 2011, le vice-champion de France de plongée en apnée est un Hémois : Alexis Duvivier. Calme et maître de lui il a parcouru 200,5 mètres sous l’eau, ce qui fait de lui le champion de France de la catégorie apnée dynamique. Pour lui l’apnée est un plaisir et la compétition un jeu.

Alexis Duvivier vice champion de France (Document Nord-Eclair)

Puis la piscine ferme pour un an pour une importante rénovation, impliquant nouvelle façade et nouvelle toiture, et une nouvelle remise aux normes, avec travaux additionnels destinés à faire baisser le coût de fonctionnement. Sont ainsi effectués, pour un coût de 2,5 millions d’euros : remodelage et déménagement de l’entrée, réfection des vestiaires et de l’infirmerie, réfection des réseaux électriques et de l’étanchéité du bassin ainsi que des équipements de traitement des eaux, remplacement des carrelages des couloirs et du fond du bassin, installation de capteurs solaires sur la toiture, meilleure isolation permettant une baisse de 35% de la consommation d’énergie…

La nouvelle piscine extérieure et intérieure (Documents La Voix du Nord)

A l’occasion de la réouverture de la piscine en avril 2012, le magazine Tout’ Hem se fait l’écho des multiples activités proposées à savoir : plongée, leçons de natation pour enfants et adultes, aquagym et des nouveautés : jardin aquatique dans une eau à 32 degrés pour les 2 à 5 ans, séance senior le samedi matin dans une eau à 32 degrés et vélo aquatique.

Réouverture de la piscine (Document Voix du Nord)
Les vélos aquatiques et les médaillés de l’école de natation (Document La Voix du Nord)

En 2015, des cours sont proposés aux enfants le samedi après-midi par l’association Osez l’Eau, alors que la piscine est fermée au public. En outre, la même année un des rares clubs d’apnée est créé: Apnée Plongée Hem. Les adhérents ont la joie d’être rejoints par le désormais champion et recordman du monde d’apnée dynamique avec palmes : Alexis Duvivier.

Apnée Plongée Hem et Alexis Duvivier (Documents La Voix du Nord)

En 2018, un maître-nageur, titulaire d’une licence et d’un master en activités physiques adaptées ainsi que d’un doctorat en sciences du sport est embauché pour proposer des activités aquatiques pour personnes atteintes d’obésité ou du cancer du sein un jour où la piscine est fermée au public.

Enfin en 2019, la ville lance un plan natation anti-noyades dans les écoles en collaboration avec l’ Education Nationale et avec le soutien du Ministère des Sports et de la Jeunesse : à la clef des leçons, un brevet de natation pour les élèves de CE2 et des cours de renfort en CM1 en cas d’échec à l’examen ou de grosses difficultés.

En près de 50 ans la piscine des 3 villes est donc passée d’un simple rôle d’équipement de loisirs et d’animation de quartier à un véritable rôle essentiel dans le bien-être et la sécurité de l’ensemble des usagers des communes concernées.

Remerciements à la ville de Hem et à l’Association Historihem

La Piscine des Trois Villes à Hem

Le 21 mars 1972, les municipalités de Roubaix, Hem et Lys-lez-Lannoy décident de la création d’un syndicat inter-communal à vocation unique : l’équipement sportif du quartier des Trois Villes. C’est Mr Desmulliez, député et maire de Lys-lez-Lannoy qui en est le président.

Les 3 maires se mettent également d’accord sur la réalisation d’un premier équipement : une piscine à construire entre la maison médicale et l’école de Longchamp, le long de l’avenue du président Coty. Le modèle de piscine « Plein Ciel » choisi est accepté par le Secrétariat d’ Etat à la jeunesse et au sport.

Exemple de piscine plein ciel en 1973 (Document Nord-Eclair)

La piscine à construire aux Hauts-Champs fait partie de l’opération Mille Piscines lancée par le gouvernement et qui consiste à couvrir le pays d’autant de bassins de natation. L’ouvrage doit coûter 1,2 million de francs subventionnés par l’Etat à hauteur de 45% et par le Conseil Général à hauteur de 10%, le reste étant à la charge du syndicat inter-communal (à participation égale pour chacune des 3 communes).

La piscine plein ciel est un modèle tout temps dont l’originalité consiste dans le fait que, bien qu’elle se présente comme une piscine couverte, elle s’ouvre complètement, le toit, la façade et un côté s’escamotant ; seul est inamovible le mur de protection contre le vent côté Nord. La piscine va comporter un bassin de 25m sur 10, des vestiaires, des douches et une chaufferie.

Vues aériennes du quartier en 1971 et 1976 (Documents IGN)
La piscine en construction en 1975 (Document Nord-Eclair)

La piscine qui devait ouvrir idéalement en 1974 est encore en travaux en 1975 mais le bassin en pente douce commence à prendre forme et une ouverture en mai ou juin 1975 apparaît possible. Les habitants du quartier suivent le projet avec intérêt et une commission de l’Union des Associations des 3 Villes s’est déjà mise en place pour réfléchir au meilleur usage du futur équipement.

La piscine en cours de travaux en 1975 (Document Nord-Eclair)

En Juin 1975, les travaux sont en voie d’achèvement, l’aménagement des voies d’accès est en cours et la construction du logement du concierge va bientôt commencer. Reste à effectuer le nivellement des abords, le semis du gazon et la pose d’une clôture. En revanche reste le problème de recrutement du personnel à régler, seuls le gérant et le chef de bassin ayant été trouvés. La piscine doit employer 10 personnes, 3 employés administratifs, 4 maîtres-nageurs dont un maître de bassin et 3 personnes de service.

Ouverture prochaine en 1975 (Document Nord-Eclair)

L’ouverture de la piscine étant initialement prévue pour la rentrée de septembre en raison du retard pris dans les travaux puis dans le recrutement de personnel, le mécontentement des futurs usagers a poussé les enfants à manifester dans la rue leur volonté de pouvoir accéder à leur nouvel équipement dès l’été.

Manifestation des enfants en 1975 (Document Nord-Eclair)

Le syndicat inter-communal, soucieux à la fois de contenter les futurs usagers et à la fois d’assurer une sécurité maximale à ceux-ci, tant en termes de finition des locaux, qu’en termes d’encadrement, a donc opté pour une ouverture début août. Le public y a accès de 9h à 12h et de 14h à 19h. En revanche pour cette année les centres aérés ne pourront pas y accéder.

1ers plongeons dans la piscine des 3 villes (Document Nord-Eclair)

La piscine, payée à égalité par les 3 communes, doit obligatoirement être à disposition des 3 populations de manière équitable. Chaque commune dispose donc, dès la prochaine rentrée, de 2 demi-journées par semaine pour ses établissements scolaires à charge, pour chaque municipalité, de répartir celles-ci entre les écoles de sa compétence. Quant au club de natation, qui doit être représentatif des 3 communes, il a droit à 2 séances par semaine en soirée au départ.

Bien vite le bilan des activités de ce nouvel équipement sportif, au sein d’un quartier à la moyenne d’âge très jeune, est élogieux. La piscine assume pleinement ses fonctions d’éducation, de loisirs et de service public dans le quartier Hauts-Champs-Longchamp.

Piscine en 1990 (Document Historihem)

Dans les années 1990, la piscine des 3 villes nécessite quelques travaux de réfection et de remise aux normes, notamment par la pose d’un toit fixe ainsi que par l’agrandissement des vestiaires. Au cours des 5 mois de fermeture le hall d’entrée est également modifié, l’isolation améliorée et une extension des bâtiments permet la création d’une pataugeoire pour enfants, d’un sauna ainsi que d’un solarium en terrasse.

La piscine avant les travaux et en travaux en 1992 (Document Historihem)
L’inauguration de la piscine rénovée en 1993 (Documents Historihem)

Dans les années 2000, des problèmes financiers se font sentir, car si la piscine est très appréciée, force est de constater qu’elle coûte cher : un budget de 4 millions de francs mangé à 70% par les salaires et l’eau. La ville de Roubaix ne cache pas sa volonté de se désengager d’autant qu’elle assume déjà le coût de 2 autres piscines à savoir la Potennerie et Thalassa.

Les difficultés de l’an 2000 (Document Nord-Eclair)

Impossible de trouver d’autres partenaires pour les villes d’Hem et de Lys car les villes voisines, contactées, préfèrent largement continuer à payer un ticket d’entrée plutôt que de se lancer dans une opération aussi onéreuse. Or si la situation financière de la piscine de 3 villes est délicate celle de 2 villes ne serait pas tenable.

Un audit rendu en 1999 pointe les difficultés de gestion de l’équipement et prévoit les conséquences si Roubaix venait à se retirer du syndicat inter-communal, ce qui, pour l’instant, fait l’objet d’un refus préfectoral. D’ores et déjà, 2 salariés sur 11 sont mutés dans les mairies d’ Hem et de Lys-lez-Lannoy, afin de soulager les frais de personnel. Il faut resserrer l’équipe sans toucher aux maîtres-nageurs et restreindre les créneaux horaires.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’Association Historihem

Rue Briet

La rue Briet à Hem existait déjà sur un plan cadastral de 1890 mais sans nom et n’apparaît sous ce nom que sur un plan de 1947. Elle tient son appellation d’une briqueterie à feu continu, qui y était installée tout au bout, bien qu’ayant son adresse postale rue du Bas Voisinage (actuelle rue Louis Loucheur) au début du 20ème siècle. Il s’agit de l’entreprise d’Oscar Briet, lequel a obtenu l’autorisation préfectorale nécessaire à son installation en 1900.

Le travail en briqueterie est très pénible : les ouvriers doivent enlever l’argile au louchet et la charger dans des brouettes en bois qu’ils font avancer sur des plaques de roulage en métal installées préalablement. L’argile est ensuite mélangée avec de l’eau puis les briques sont moulées à la main avant d’être séchées et passées au four.

A la fin des années 1940 la briqueterie fonctionne toujours et le Ravet-Anceau de 1948 fait état de la briqueterie A. Briet dans la rue du Bas Voisinage à Hem. La vue aérienne de l’époque la montre isolée au milieu des champs. En revanche dans les années 1950 la briqueterie disparaît et la rue Briet prend l’aspect qui est toujours le sien aujourd’hui.

Vue aérienne de la briqueterie aux Trois-Baudets en 1947, vue générale et gros plan (Document IGN) et le personnel de celle-ci en 1919 (Documents Historihem)

Ce n’est pourtant qu’en 1957 que les travaux de mise en état de viabilité sont éxécutés dans la rue Briet. Jean Leplat, le maire, fait convoquer les représentants du CIL et des ponts et chaussée afin d’aller sur place avec l’adjoint aux travaux pour faire un état des lieux d’une rue qui ressemble alors à un véritable bourbier et faire entreprendre les travaux nécessaires dans les plus brefs délais.

La rue en septembre 1957 avant travaux (Document Nord-Eclair)

Le premier commerce répertorié dans cette rue par un annuaire professionnel est celui de S.Schattens. Il tient une cordonnerie au n°40 au début des années 1960 et ce pendant une dizaine d’années. Il n’existe plus de n°40 dans la rue Briet dans les années 2000.

Puis Anne-Marie Cauty s’y installe, en tant que pharmacienne, au milieu des années 1960, au n°54, selon le Ravet-Anceau de l’époque. On la retrouve à cette adresse dans l’annuaire jusqu’en 1986 mais de nos jours le n°54 n’existe plus dans cette rue. Puis elle transfère sa pharmacie au n°1 de la rue où elle continue à exercer jusqu’à ce qu’elle cède son officine. A l’heure actuelle le bâtiment agrandi est toujours une pharmacie mais gérée par Véronique Vercamer depuis les années 2000.

Photo Pharmacie Cauty au n°1 de la rue (Document collection privée)

Publicités Cauty (Documents Historihem)

Photo pharmacie Vercamer en 2020 (Document Google Maps)
Publicité Vercamer en 2020 (Document site internet)

Puis Jean et Marie-Paule André installent leur commerce de droguerie au n°25 de la rue Briet. Auparavant cette maison était le domicile de E. Delaby, confiserie, depuis sa construction dans les années 1960. La rue Briet est en effet essentiellement une rue résidentielle.

Le couple vend pêle-mêle des bouteilles de gaz (dans l’avancée), des papiers peints, de la peinture et des pinceaux, des toiles cirées, du balatum, un peu de quincaillerie… C’est Marie-Paule qui tient le magasin pendant que Jean, artisan peintre et vitrier se déplace chez ses clients.

Les publicités de la fin des années 1960 et du début des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

Jean André propose des devis gratuits en peintures, papier peint, vitrerie et revêtements de sol. Non seulement il vend un grand choix de papiers peints, couvre sols qu’il peut installer mais il propose également des peintures Thelex et Insulatex (peintures pour bois innovantes) aussi bien en magasin qu’en livraison à domicile.

Etant à la fois artisan et commerçant le couple adapte donc ses publicités et c’est ainsi que dans le Mémento Public de Hem de 1970 ( CIT : Commerce Industrie Tourisme), figurent 2 publicités sur la même page : l’une pour l’artisan peintre vitrier, Jean André, l’autre pour le commerce, la droguerie André.

Publicités pour l’artisan et le commerçant (Document Mémento public commerce industrie tourisme de Hem)

En 1973, Jean André installe pour les fêtes son nouveau rayon cadeaux : céramiques, vases, bibelots mais aussi parfums. En 1975, la maison André fait sa publicité pour la location de matériel à tapisser mais aussi pour la 1ère fois son nouveau rayon de bijouterie fantaisie. En fin d’année s’ajoute à tout cela un rayon spécial articles de Noël.

Nouveaux rayons en 1973 et 1975 (Documents Nord-Eclair)

A la fin des années 1970, une nouvelle activité de clé minute fait son apparition en plus de toutes les autres déjà citées. Parallèlement le commerce procède à la location de décolleuses de papiers peints et de shampouineuses pour tapis. La vannerie et les nappes font également partie des nouveaux produits en vente.

Publicités clés minute fin des années 1970 et début des années 1980 ( Documents Nord-Eclair et Office Municipal d’Information)

A l’heure actuelle le pignon de la maison n°25 rue Briet porte encore la trace de la publicité « maison » géante affichée à l’époque sur le mur afin de porter à la connaissance des passants l’existence de ce commerce dans une habitation. Pourtant l’immeuble est actuellement le siège de 4 entreprises : 2 sociétés civiles immobilières, une entreprise de production musicale et un traiteur.

Photos du 25 rue Briet en 2008 plan rapproché et 2020 plan large (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem.

Centre Commercial Schweitzer (Suite)

C’est à cette époque que le débit de tabac de Fethi Kaouadji ouvre ses portes. Il restera ouvert pendant 20 ans et fermera ses portes en 2014. Sur une photo de 2015, le panneau du centre commercial fait état du tabac presse loto PMU Le Corail qui deviendra ensuite un point colis. Sur ce même panneau on peut constater qu’une épicerie Prosma existe également à côté de la supérette des 3 villes.

Panneau du centre en 2015 (Document Google Maps)
Emplacement de l’épicerie en 2022 (Document Google Maps)

En avril 1995, le centre, encore en travaux, accueille la signature d’une convention entre l’atelier de confection Indiga, représenté par Mustapha Saifi, l’organisme Vecteur Formation, représenté par Pierre Davroux et la ville d’Hem, représentée par Mme Massart, maire de la ville.

La ville met les locaux à disposition de l’entreprise, qui de son côté s’engage à mettre ses capacités professionnelles, techniques, commerciales et pédagogiques au service de l’insertion sociale et économique à Hem. Le public sera composé d’habitants hémois en difficulté et la mairie exercera un contrôle annuel sur les embauches. Quant à Vecteur Formation, sa mission consistera bien sûr à former les candidats en vue d’un retour pérenne à l’emploi.

L’installation d’Indiga au centre Schweitzer en 1995 (Document Nord-Eclair)

Un an plus tard, la SARL à l’enseigne M’Tex, gérée par Mustapha Saifi est immatriculée au RCS et restera en activité pendant 10 ans dans le centre commercial. Titulaire d’un CAP de mécanicien tourneur, rien ne le prédisposait pourtant à ouvrir une entreprise textile de 800 mètres carrés à Hem. Il sera en outre lauréat en 2002 du prix création de la fondation Nord Entreprendre.

Photo de Mustapha Saifi (Document Talent des Cités)

En 2000, des travaux d’extension du centre commercial sont réalisés par la ville et à cette occasion M’Tex ouvre un bureau de stylistes et de modélistes et prévoit 6 embauches, le but étant de créer à terme sa propre marque. Sont également prévues les embauches d’une secrétaire et d’un commercial et il faut donc des locaux plus grands pour accueillir tout le monde.

L’extension des locaux de l’atelier de confection en 2000 (Documents Nord-Eclair)

En 2002, l’entreprise reçoit le prix « talent des cités » pour son savoir-faire et sa vocation sociale.Toutefois en 2003 la société est placée en redressement judiciaire et ne parvient plus à relancer suffisamment l’activité pour éviter la liquidation prononcée par le Tribunal de Commerce en avril 2004. 13 femmes perdent donc leur emploi après de mois de grèves ponctuelles et de salaires partiellement payés avec retard.

Société liquidée, 13 femmes licenciées (Document Nord-Eclair)

Mustapha Saifi avait également créé en 2000 un commerce de gros de textile, la SARL Arteny, qui fermera ses portes en 2009. La même année verra également la fermeture de sa deuxième société de commerce de gros : C2M international.

En 2007, le registre du commerce et des sociétés enregistrera également la radiation du deuxième atelier de confection du centre commercial : « De toutes Façons » qui avait vu le jour en 2000 et était géré par Bruno Vantichelen.

Pendant toute cette période, en 1999, la supérette des 3 villes, fermée depuis plusieurs mois, est reprise par Boualem Kechout. Il devient propriétaire du fonds de commerce de l’établissement dont les murs appartiennent à la ville et embauche 4 personnes dont une à temps plein. Il achète une chambre froide et une rôtissoire et souhaite créer un point chaud et une boulangerie mais manque de place pour s’étendre. En 2023, la supérette est toujours en activité.

Boualem Kechout dans sa supérette début 2000 (Document Nord-Eclair)
Photo de la supérette en 2022 (Document Google Maps)

En 2001, c’est la boucherie Kamel Longchamp qui ouvre ses portes. Elle est reprise en 2009 par Agrovia Hem, du Kamel Groupe, dont le gérant est Ramzy Kamoun d’après le site Société.com. Aujourd’hui la boucherie qui porte encore l’enseigne commerciale Kamel est toujours en activité.

Photo de la boucherie Kamel en 2022 (Document Google Maps)

La boulangerie du centre commercial a, quant à elle, connu plusieurs gérants depuis le groupe Holder, à savoir : le Comptoir du Pain de 1997 à 2007, puis Djamila Meftah et Nadget Mameche de 2007 à 2009 et enfin City, gérée par Fouad Baitar, boulanger installé à Roubaix dans un premier temps et qui gère 4 établissements.

Photo de la boulangerie en 2022 (Document Google Maps)

En 2009, la ville de Hem souhaite à nouveau procéder à la sécurisation, à l’aménagement du parvis et à la rénovation des façades du centre commercial, composé de 3 ensembles, pour un montant total de 300.000 euros.

Un restaurant ouvre alors ses portes pendant une petite année géré par Brahim Ben Bahlouli. Ce n’est qu’en 2014 que Nassim Baitar ouvrira son commerce de restauration rapide. En 2019, Kada Bouziane Belhadj le remplace pour 2 ans et en 2021, c’est l’I-Gill BBQ de Samir Bechia qui prend leur place.

Photos du snack en 2022 (Document Instagram I-Grill)

En 2010, c’est la pharmacie Schweitzer qui voit le jour, gérée par Driss Rajraji, officine toujours en activité aujourd’hui. Puis en 2015, un commerce de détail d’équipements automobile s’installe sur le centre à l’enseigne Best Pieces Auto. C’est Said et Hamid Kechout qui ouvrent cet établissement toujours en activité à ce jour.

Photo de la pharmacie en 2022 (Document Google Maps)
Photo de Best Pièces Auto en 2022 (Document Google Maps)

De nos jours le cabinet médical fonctionne toujours avec 2 médecins : Claudine Andriaminhamina et Anny Vermersch. Des infirmières complètent l’offre de santé en la personne de Sylvie Cottreel.

Photo du cabinet médical en 2022 (Document Google Maps)

Plus de 50 ans après sa création le centre commercial Schweitzer, après plusieurs rénovations, est donc toujours en activité même si les cellules qui le composent se sont recentrés sur les besoins essentiels type alimentaire et santé. Il est essentiel en effet que les habitants du quartier conservent leurs commerces de proximité.

Photos générales du centre en 2008 et 2022 (Documents Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Centre Commercial Schweitzer

Dans les années 1960, la société HLM « le Toit Familial », sous l’égide du CIL de Roubaix-Tourcoing, construit sur les territoires d’Hem et Lys-lez-Lannoy le groupe Longchamp, deux tours de logement dans le prolongement du grand ensemble des Hauts-Champs, le tout constituant une « ville » qui devrait regrouper 15.000 habitants.

Le CIL a donc chargé la SEFITEC (Société d’études financières techniques et commerciales) de l’étude et de la réalisation de l’équipement commercial de ce groupe, chargé de subvenir aux besoins courants de cette importante population, le seul commerce à proximité se situant avenue Motte à savoir Auchan.

Le centre en chantier en 1967 et un croquis le représentant achevé (Documents Nord-Eclair)

Une première tranche de 10 commerces est donc réalisée comprenant : un supermarché de 600 mètres carrés de surface de vente, un cours des halles (fruits et légumes), une boulangerie-pâtisserie, une succursale de la Caisse d’Epargne de Roubaix, une pharmacie, une teinturerie-blanchisserie, un magasin de bonneterie-lingerie-laine, des magasins d’optique et de chaussures, une librairie-papeterie et journaux tabac, le tout sur une surface de 2000 mètres carrés.

En 1968, six des 10 commerces prévus sont ouverts à la clientèle. Michel Delhaize, PDG des Docks du Nord les ECO, inaugure ici un nouveau supermarché alimentaire GRO. Il souligne qu’à la discrétion qu’on apprécie dans les libres services les vendeuses y associent la serviabilité et mettent leurs compétences au service de la clientèle.

L’inauguration du supermarché Gro (Document Nord-Eclair)

Dès cette première année d’ouverture la supérette, comme tous les magasins Gro et Docks du Nord, participe au jeu de Radio-Luxembourg : « Avez-vous du vin Famor ? » phrase magique permettant à la clientèle, si elle l’adresse au gérant en présence d’un des envoyés de Radio-Luxembourg, de gagner de nombreux lots.

Le jeu : Avez-vous du vin Famor ? En 1968 dans les magasins Gro et Docks du Nord (Document Nord-Eclair)

Le centre Schweitzer va s’agrandir (Document Nord-Eclair)

Dès l’origine une deuxième tranche de commerces est prévue dont la construction doit commencer dès l’année 1969. Celle-ci comprendra une dizaine de commerces spécialisés sur une surface de 800 mètres carrés : café-brasserie, salon de coiffure hommes et dames, studio photo, fleuriste, crémerie-volailles, poissonnerie… sans exclure d’autres activités commerciales ou libérales.

CPA et photo du centre commercial dans les années 1970 (Documents collection privée et Google)

Dès le début des années 1970, comme prévu dans le projet, la santé est une préoccupation qui amène l’installation d’un médecin en la personne de JC Chellé puis d’une infirmière à savoir Mme Delnatte.

Et en 1971, côté mode, le commerce de chaussures est le magasin bien connu des roubaisiens puisqu’il est déjà installé à Roubaix, rue de l’Epeule et rue de Mouvaux, à savoir les chaussures Monick, distributeur notamment de la marque Arbell. La bonneterie quant à elle porte les noms de Derasse et Delaby et le magasin distributeur de laines à tricoter est dépositaire de la marque Pingouin-Stemm et y demeure jusqu’en 1983. A la fin des années 1970, un magasin de prêt à porter pour femmes s’installe également à l’enseigne Quadrille, magasin toujours présent dans le centre commercial dans les années 1980.

Pub chaussures Monick de 1974 reprenant les 3 magasins (Document Nord-Eclair) autre pub (Document Historihem) et extrait d’une carte postale des années 1970-80 situant le commerce dans le centre à l’extrêmité à droite (Document collection privée)
Pubs Quadrille des années 1970-1980 (Documents Nord-Eclair)

Durant cette même vingtaine d’années c’est d’abord l’enseigne les Docks du Nord, les éco épiciers, puis l’enseigne Sogedis (gérante également du magasin de primeurs La Récolte) à laquelle va succéder Fraismarché GRO, qui gèrent le supermarché lequel comprend bien sûr les traditionnels rayons boucherie, poissonnerie, fruits et légumes. Le supermarché fait sa publicité pour attirer la clientèle de proximité en lui offrant des cadeaux et organise également des expositions de voitures sur son parking, en partenariat avec des concessionnaires roubaisiens.

Pubs supermarché Gro des années 70-80 (Documents Nord-Eclair)

La boulangerie-pâtisserie est quant à elle gérée par l’enseigne Holder, le groupe Holder, créé dans les années 1960 par Francis Holder, et prendra ensuite le nom commercial Le Moulin Bleu. Quant à la librairie, tabac, presse, elle est d’abord gérée par Mme Dufay à laquelle succédera Mme Dupen dans les années 1980. Enfin la pharmacie Ramage-Vilette à laquelle succédera la pharmacie Mascart dans les années 1980 complète l’offre de services essentiels proposés aux riverains.

Logo du groupe Holder (Document site internet)
Publicité du café tabac Dufay (Documents Historihem)

S’ajoutent aux commerces déjà cités un opticien, Mr Leclercq, une teinturerie exploitée sous l’enseigne bien connue Rossel, dont les commerces n’apparaissent plus dans les annuaires des années 1980 et une agence de la Caisse d’Epargne de Roubaix. En revanche les années 1980 voient apparaître d’autres magasins tels que la parfumerie Longchamp de Mme Stassen qui gère également le dépôt de teinturerie Rossel.

Photos de la supérette des 3 villes fin 1980 début 1990 (Documents Historihem)
Pub optique Leclercq des années 1970 et 2 autres pubs (Documents Nord-Eclair et Historihem)
Publicité de la parfumerie Longchamp en 1983 (Document Nord-Eclair)

En 1994, force est de constater que le centre commercial ne fonctionne plus : l’ancien supermarché, vandalisé, est muré et beaucoup de cellules commerciales sont vides. Quant au bâtiment lui-même, il tombe en ruine. Il est donc décidé par la municipalité de procéder à sa rénovation.

Le nouveau centre devrait comprendre : une supérette, un restaurant, un atelier de confection et quelques commerces. Voirie et éclairages seront intégralement refaits afin que le quartier retrouve un centre de vie. C’est Francis Vercamer, alors conseiller municipal à l’économie, qui est en charge du projet.

Présentation de son projet par Francis Vercamer et plan du futur nouveau centre (Document Nord-Eclair)

Fin 1994, les travaux arrivent à leur terme et le nouveau centre devrait rouvrir en 1995. Cette fois il y aura une supérette alimentaire de 180 mètres carrés, un atelier d’insertion textile, un restaurant, également d’insertion avec l’association FERME, l’association Hem Services Habitants, une boulangerie crémerie, une boucherie, une pharmacie, un cabinet médical, un salon de coiffure et un tabac. La placette sera aménagée de manière paysagère et de nouveaux garages seront construits autour du centre pour les habitants des tours 90 et 200. Les parkings côté avenue serviront au marché les jeudis après-midi.

Remerciements à l’association Historihem

A suivre…

L’église Saint-André – Suite

C’est en 2015-2016 que le projet global solidaire est mis sur pied par la ville avec une participation de l’État (230 000 euros sur les 426 000 euros du coût global). La structure des lieux est conservée et seul l’intérieur est aménagé.

Photo de Monseigneur Brunin (Document You Tube)

Mgr Jean-Luc Brunin, ancien prêtre de Saint-André devenu évêque,  témoigne dans la Voix du Nord : « L’église, ce n’est pas que des pierres, et cela me réjouit que ce lieu garde sa vocation sociale, solidaire  ».

L’ancienne église en travaux en 2016 (Documents collection privée)

Le modèle développé serait une première en France, né d’une alliance entre le milieu associatif « Pacte 59 », une collectivité locale : la mairie de Hem et le monde de l’entreprise privée avec des enseignes de grande distribution : Kiabi et Leroy Merlin.

Olivier Ballenghien, responsable de la fondation Kiabi, et Dominique Lecomte, concepteur du projet, président de Pacte 59, au centre de la future épicerie solidaire (Document Nord-Eclair)

PACTE 59 (Pour Agir Contre Toute Exclusion) est une association « Loi 1901 » crée en 2008, gérée par des bénévoles et employant une quinzaine de salariés sur le département du Nord, qui intervient dans le cadre de l’aide alimentaire aux familles et propose également différents ateliers dans le but de les aider à se responsabiliser au mieux et de permettre le maintien d’un lien social.

Association Pacte 59 (Document site de l’association)

L’objectif est donc de faciliter l’accès aux produits de consommation courante et services à une population en situation délicate et de respecter la dignité des personnes en leur permettant l’acte d’achat. En outre, les bénéficiaires, après étude de leur dossier par les CCAS des communes partenaires, peuvent profiter de courses à moindre coût étant donné que l’association propose ses marchandises à 20% du prix du marché.

A l’automne 2010, l’épicerie solidaire de Hem s’est installée rue Ambroise Paré, à l’angle de la rue des Ecoles, dans un local de 180 mètres carrés mais elle y est devenue très rapidement à l’étroit pour accueillir les 307 foyers qui recourent à ses services, rendus par 5 personnes : 2 salariés et 3 bénévoles.

Ancienne épicerie solidaire en 2010 (Document Tout Hem)

Dans l’ancienne église où elle s’installe, il s’agit à présent d’un mini-centre commercial solidaire, aménagé en différents pôles, sur 300 mètres carrés, offrant toute une gamme de services à tarif réduit : épicerie, coiffeur, boutique de vêtements et de décoration intérieure.

« Le petit magasin des 3 Villes », c’est le nom qui lui a été choisi, fonctionne principalement grâce au volontariat et aux dons pour pouvoir proposer des produits et services de qualité et à très bas prix. Une équipe de 7 personnes dont 6 bénévoles accueillent les bénéficiaires 3 jours par semaine sous la direction d’une salariée qui dirigeait déjà l’ancienne épicerie solidaire.

Epicerie (Document Epicerie Solidaire 2018)

Dans ses locaux plus spacieux, l’épicerie dispose d’une large palette de produits alimentaires, de l’épicerie classique (riz, pates, huiles, lait…) aux friandises sucrées ou salées, en passant par les petits pots pour bébés ou la nourriture pour les chiens. Grâce à son déménagement, l’épicerie, qui a pu s’offrir des chambres froides et frigos, propose à présent des produits frais : yaourts, fromages, viandes, des surgelés, des fruits et légumes. Du pain et des viennoiseries sont également disponibles. Les bénéficiaires trouvent également des produits d’hygiène et des petits jeux pour les enfants.

Boutique de vêtements (Document Epicerie Solidaire 2018)

Une robe, une chemise, un blouson neufs à prix réduits : c’est ça, le prêt à porter solidaire ! Les bénéficiaires de l’épicerie solidaire peuvent être désormais également orientés par le CCAS vers « la petite boutique » de vêtements du centre solidaire. Un espace de vente qui allie produits textiles et conseils vestimentaires : du coaching personnalisé pour soigner son apparence. Être fier de ce qu’on porte, c’est un pas de plus vers la confiance en soi et la capacité à s’affirmer en société. La petite boutique est approvisionnée par la fondation KIABI qui fournit les vêtements issus de son réseau de magasins.

Salon de coiffure (Document ID Magazine)

Si les bénéficiaires du centre peuvent refaire leur garde-robe à moindre coût, ils peuvent également changer de tête à des prix plus qu’abordables. En effet, afin d’aller plus loin dans la démarche d’aide à la reprise de confiance en soi, a été aménagé dans le centre solidaire un coin coiffure. Fauteuils, miroirs, bacs à shampoing, tout a été prévu comme dans un vrai salon. Des bénévoles, des professionnels, sont en capacité de proposer aux bénéficiaires du centre solidaire une coiffure adaptée aux circonstances, à leurs envies afin d’être en accord avec eux-mêmes ou avant d’honorer un rendez-vous pour trouver un emploi.

Atelier solidaire en 2019 Compagnons Bâtisseurs, Bricos du Coeur et Bénévoles (Document Voix du Nord)

Le logement étant également un axe majeur de l’insertion, l’envie de mettre en place dans le centre solidaire un espace décoration, réfection est également née. Prochainement une cellule devrait donc être consacrée à la vente de petits bricolages : pots de peinture, pinceaux, vis et autres marteaux. Mais en attendant que ce petit commerce ouvre, en partenariat avec Vilogia, les Compagnons bâtisseurs et Leroy Merlin,  avec l’appui de l’association «Les Bricos du Coeur», un atelier bricolage solidaire a déjà été mis en place. Le but : former, conseiller. Cet atelier s’est installé au centre social des trois villes qui avait déjà mis sur pied il y a quelques mois «l’outillothèque» afin de prêter l’outillage nécessaire à chacun pour qu’il puisse bricoler dans son logement.

Ils sont une dizaine, de tous les âges, qui ont confectionné le mobilier du centre solidaire devant lequel tout le monde se pâme aujourd’hui. Table haute, tabourets, console avec rangements, ils ont tout fabriqué eux-mêmes, tout étant fait avec des palettes.

Inauguration (Document Tout’Hem)

L’inauguration du petit magasin a lieu le 18 mars 2017, en présence d’Olivier Jacob secrétaire général de la préfecture, Laurent Ulrich, archevêque de Lille, Olivier Ballenghien, responsable Social Business Kiabi, Dominique Lecomte , président du Pacte 59, de François Vercamer et des élus de Hem.

La Chapelle au cœur des bâtiments en 1968 (Document archives Historihem)

Plus de 50 ans après sa construction la Chapelle Saint-André n’est donc plus un lieu de culte mais l’édifice a gardé une vocation sociale et reste donc au cœur de la vie du quartier populaire de Longchamp, où sa forme curviligne contraste toujours avec les bâtiments qui l’entourent.

Photos aérienne de 1976 et 2020 (Document IGN et Google Maps)

Remerciements à Historihem et à la Ville de Hem

L’église Saint-André

De 1947 à 1977, la ville de Hem grandit très vite et, de 1959 à 1967, la première génération d’ HLM (habitations à loyers modérés) industrialisées couvre la plaine des Hauts-Champs. Il faut construire vite et au moindre coût pour assurer le relogement des roubaisiens évincés par la politique de résorption des courées insalubres.

Photo aérienne des quartiers Hauts-Champs et Longchamp en 1947 et 1962 (Documents IGN)

Puis de 1967 à 1975, c’est l’ensemble de Longchamp, soit 1146 logements, programmé dès 1964, qui est réalisé. Cette augmentation considérable de la population implique la nécessité d’un nouveau groupe scolaire et d’une nouvelle église. Une chapelle est donc construite dans le nouveau quartier résidentiel des Hauts-Champs à Hem, avenue Schweitzer, en 1967-1968.

Comme toute construction de lieu de culte dans le diocèse de Lille à partir de 1957, la nouvelle église est l’oeuvre de l’association des Chantiers du diocèse. Le projet est confié à l’Atelier d’Art et d’Architecture (AAA) , groupe d’architectes travaillant pour les Chantiers du diocèse. C’est Maurice Salembier, architecte membre de l’AAA, qui en conçoit les plans.

Plan du bâtiment (Document Inventaire Général des Hauts de France)
L’édifice en 1969 (Document collection privée)

Propriété d’une association diocésaine, l’église Saint-André est un petit édifice en brique implanté au centre d’un ensemble d’immeubles de logement. Le bâtiment est composé de cinq cylindres jointifs dont le cylindre central domine les autres en hauteur.

Vue générale du bâtiment (Document Inventaire Général des Hauts de France)

Le sanctuaire, de plan circulaire, est entouré de quatre salles de même plan pouvant s’ouvrir sur l’espace central, portant la capacité de l’église à 390 places. A l’intérieur de la nef, les bancs sont disposés en arc de cercle autour de l’autel.

L’espace central (Document Inventaire Général des Hauts de France)
Salles ouvrant sur l’espace central (Document Inventaire Général des Hauts de France)

Le tabernacle est installé dans sa niche et les fonds baptismaux sont prêts à accueillir les futurs baptisés. Le tout est éclairé par les multiples verrières et ouvertures au plafond. Les salles attenantes servent de salles paroissiales ou de salles de catéchisme.

Tabernacle dans sa niche, fonds baptismaux et verrières (Document Inventaire Général des Hauts de France)
Salle paroissiale et salle de catéchisme (Document Inventaire Général des Hauts de France)

Ce lieu de culte appelé Chapelle Saint-André voit le jour en décembre 1968. Le gros œuvre est terminé et son Excellence Mgr Gand vient bénir la chapelle le 08 décembre afin qu’elle puisse être ouverte au culte. La bénédiction a lieu en présence de Jean Leplat, maire de Hem, d’adjoints et de conseillers municipaux mais aussi de Mrs Wallaert, président, et Salembier, architecte, des Chantiers du Diocèse de Lille.

Chantier et gros œuvre terminé fin 1968 (Documents Nord-Eclair)

Après avoir fait le tour de l’édifice et béni les murs, devant la chorale et l’assistance des fidèles, Mgr Gand s’agenouille au pied de l’autel pour y prononcer litanies et prières avant de procéder à la bénédiction des lieux et du sol autour de l’autel auprès de l’abbé Reynaert, desservant de la nouvelle chapelle installée dans le groupe Longchamp.

Bénédiction de l’église et de la foule par Mgr Gand le 08/12/1968 (Documents Nord-Eclair)

Dès son ouverture la Chapelle Saint-André propose des messes quotidiennes à 8h30 et 10h30, comme le signale le mémento public du CIT (Commerce Industrie Tourisme) de Hem.

Outre les offices religieux cette église comme beaucoup d’autres accueille des prestations musicales notamment des chorales des environs. Ainsi l’ensemble vocal à vocation religieuse « Jeunesse et Joie », constitué de 40 jeunes, qui, en décembre 1981, vient donner un concert gratuit à Saint-André afin d’aider à l’animation de la paroisse.

L’ensemble vocal Jeunesse et Joie (Document Nord-Eclair)

En 1989, soit 20 ans après sa construction, l’abbé Bernard Declercq, ne célèbre plus qu’une messe le samedi à 10h et une messe dominicale à 18h30, d’après le guide pratique de la ville. En 2000, dans le « Tout Hem en Un » l’église Saint-André est encore répertoriée comme lieu de culte mais aussi comme monument à visiter.

La chorale créée en 1981 dans le cadre de l’association pour le développement culturel et solidaire Culture et Liberté fête la Ste Cécile en participant à l’un des offices catholiques du quartier, une année sur 2 à l’église Sainte-Bernadette et la 2ème année à Saint-André, sous la direction de Lucien Delvarre.

La chorale fête la Sainte-Cécile à Saint-André en 2002 (Document Voix du Nord)

Bientôt, il n’y a plus de curé en charge de l’église et c’est un diacre qui continue à la faire vivre. Puis dès 2005, aucune messe n’y est plus célébrée et en 2011, l’église désaffectée est désacralisée et cédée par le diocèse à l’euro symbolique à la municipalité qui ambitionne d’en faire une épicerie solidaire.

Instantané de mémoire : Annie, ancienne résidente de la rue Alexandre-Fleming, proche de l’église, raconte au journaliste de la Voix du Nord en 2015 : « Il y avait dans notre rue une longue barre d’appartements, c’était à l’époque le bailleur social CIL. L’école de police n’existait pas encore et là aussi une barre d’appartements de quatre étages prenait toute la longueur de la rue Joseph-Dubar. L’église Saint-André venait d’être construite, c’était dans les années 67/68 je crois. Très moderne à l’époque elle ressortait du paysage par son style tout en rondeurs. Le quartier n’avait pas encore été rénové et était calme. Notre fils aîné a été baptisé dans cette église. Il y avait encore un curé pas un diacre. C’est dommage de la voir ainsi car quand on passe devant, ce n’est plus tout à fait la même chose. Elle semble abandonnée. Son âme aussi s’en est allée. »

A suivre…

Remerciements à Historihem et à la Ville de Hem