La pétanque à Hem

C’est en 1979 que le « Pétanque Club des 3 baudets » est créé. A ses débuts il ne compte qu’une vingtaine de sociétaires, son siège social se situe 5 allée Saint-Exupéry et le président de l’association est Mr Hennebelle. 3 ans plus tard l’appellation change pour devenir le « Pétanque Club d’Hem », dont le siège social se situe rue Edison avant de déménager 5 ans plus tard rue des Vosges, sous la présidence de Mr Doye.

Les 2 appellations successives du club de pétanque de Hem (Documents Historihem)

Le club s’installe enfin rue Racine, dans le quartier de Beaumont mais, dans un premier temps, pendant 2 ans, il « campe » dans des locaux mis à sa disposition par le Centre Communal d’Action Sociale, avant de pouvoir occuper une ancienne salle de la paroisse Saint Paul. Divers travaux ayant été effectués le club dispose d’une salle avec 4 pistes intérieures, la salle Jules Lepers, et de 16 pistes extérieures en 1990.

Local en 1990 (Document Nord-Eclair) et 1991 (Document Historihem)

Dès lors l’assemblée générale qui commence ses réunions par de petits entraînements amicaux commence à songer à la possibilité de participer à des compétitions locales puis régionales dans les catégories cadets et juniors. Le pétanque club rencontre en effet un succès grandissant et le nombre de ses sociétaires ne cesse de croître.

Les membres de l’assemblée générale prennent la pose et s’entraînent (Documents Historihem)

Dès 1990, la municipalité, qui a racheté l’ancien patronage de Saint-Paul, agrandit et rénove le bâtiment pour en faire, à terme, un centre culturel et de formation. Le contraste entre ce bâtiment rénové est alors très important avec le local du pétanque club situé dans son prolongement.

La rénovation de l’ancien patronage avec le pétanque club de l’époque (Documents Nord-Eclair)

Au rez-de-chaussée se situe une grande salle pouvant accueillir une centaine de personnes, une cuisine et des sanitaires. A l’étage sont prévues le logement du concierge et 2 salles de réunion à usage de diverses permanences de la municipalité et des services sociaux. La grande salle sert pour des réunions et des banquets familiaux des habitants du quartier. Reste à rénover le pétanque club pour harmoniser le tout.

Le nouveau pétanque club de Hem (Documents Historihem)

C’est chose faite dès l’année suivante avec un complexe rénové au n° 2 comprenant 6 pistes couvertes et chauffées et de nombreuses pistes extérieures, une piste d’honneur et un « club house » pour la centaine de sociétaires que compte alors le club, dans un ensemble qui complète harmonieusement le centre culturel, inauguré en octobre 1992 par Mme Massart, Maire de Hem.

L’inauguration par Mme Massart en octobre 1992 (Documents Historihem)

Deux ans plus tard, en 1994, une école de pétanque est créée par Mr Caulier, membre du bureau de l’association. En février 1995, l’école compte une quinzaine d’enfants de 6 à 12 ans. Elle regroupe dans un premier temps des enfants de pétanqueurs qui assistaient jusque là aux rencontres disputées par leurs parents.

Comme d’autres enfants du quartier lorgnaient également sur ce sport de détente et de précision l’école fait bien vite le plein et des ateliers de pointage et de tirage sont créés. Chaque séance se termine par un match au cours duquel s’affrontent les écoles du district (de la métropole).

Quatre écoles de pétanque y sont en effet recensées : Croix, Lomme, Annappes et donc Hem. L’école compte 4 catégories : benjamins, minimes, cadets et juniors. Le but du club est en effet triple : loisir, compétition et formation. Cette fois le club passe un nouveau cap et vise la coupe de France.

Création de l’école (Document Nord-Eclair)

Cette décision s’avère bien vite payante puisqu’en 1998, sous la présidence de Mr Landrieux, le club compte 123 licenciés, dont 25% sont des jeunes de 7 à 17 ans. Les nouveaux jeunes de l’école reçoivent, lors d’une petite cérémonie, leurs équipements aux couleurs du club : casquette, tee-shirt et coupe-vent.

Equipements remis aux nouveaux membres (Document Historihem)
L’école de pétanque (Documents Historihem)

En début 2000, sous la présidence de Robert Deixonne, le pétanque club récompense les joueurs ayant participé aux concours inter-sociétaires, en présence de Mr Vercamer, maire de Hem, et c’est l’occasion de se féliciter de la croissance du nombre de licenciés, passé à 180 pour cette nouvelle année.

Fête pour la croissance constante du nombre de licenciés (Document Nord-Eclair)

A la fin de cette même année, c’est à nouveau sous la présidence de Mr Doye, et en présence de Mr Vercamer, que le pétanque club récompense ses jeunes lors d’un après-midi animé avec copieux goûter, remise de lots, loto, lecture du palmarès et remise de médailles avant la tombola finale.

Fête de fin d’année en présence de Mr Vercamer (Document Nord-Eclair)

En 2009 c’est Michel Dupire qui devient président du club et 3 ans plus tard il est amené à rendre hommage à Henri Caulier, créateur de l’école de pétanque, lors de son décès, rappelant à quel point ses qualités de pédagogue et son dévouement avaient été précieux pour la création de l’école dans laquelle il s’était impliqué pendant de nombreuses années.

Remerciements à Historihem

Salle des fêtes, bains-douches et dispensaire

Dans la seconde partie du 19ème siècle, des festivités collectives se déroulent dans la commune de Hem telles que le carnaval mais ce ne sont pas les seules réjouissances . En effet, de nombreuses sociétés voient le jour, lesquelles offrent des loisirs variés : société des archers et arbalétriers, société philarmonique, société des joueurs de boules, sociétés chorales, les francs-amateurs (colombophiles), etc

Sous la mandature de Henri Delecroix la demande de surélévation de l’école du centre (Victor Hugo Place de la République) pour y faire une salle des fêtes est rejetée en 1914. La commune juge en effet préférable d’envisager la construction d’une salle spéciale au centre ville pouvant servir à toutes les œuvres post-scolaires et associatives.

Photo de Julien Lallart maire de Hem (Document Historihem)

En 1925, Julien Lallart, cultivateur succède à Henri Delecroix en tant que maire de Hem. Son grand projet, malgré des finances limitées est de munir la commune d’équipements lui faisant défaut et en premier lieu d’une salle des fêtes pour assurer le bien-être des hémois.

La transformation de l’école Pasteur est évoquée. Y seraient érigés : une salle de consultation de nourrissons, les bains-douches, la salle des fêtes et un foyer pour les œuvres post-scolaires. Mais il faudrait alors construire une nouvelle école et tous les projets échouent les uns après les autres.

La chute du franc est à cette époque vertigineuse et il est en réalité impossible d’envisager un projet aussi ambitieux. Pourtant fin 1927, profitant d’une accalmie dans le marasme économique, la municipalité se décide à voter un emprunt pour faire construire par l’architecte Albert Rouzé une salle des fêtes, rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) sur un ancien terrain du Bureau de Bienfaisance racheté par la ville.

Le terrain racheté par la ville pour y construire la future salle des fêtes (Document Hem Images d’hier)

Cette salle doit permettre, avec le concours des Amicales, d’organiser les jeudis des enfants de la commune ; séances de cinéma éducateur et goûter substantiel leur seront offerts gracieusement. Il s’agit manifestement de l’amorce de l’oeuvre plus importante à venir : camps de vacances et jeudis récréatifs.

Bien entendu la salle est également destinée à toute société subventionnée hémoise ayant besoin d’une salle propice à l’organisation de petits concerts annuels. Un simple acccord avec les Amicales sur la question des dates leur permettra de bénéficier de la salle des fêtes municipale.

Julien Lallart, le jour de l’inauguration, va jusqu’à affirmer que la ville bénéficie de l’une des plus belles salles des fêtes de la région. Il ajoute que : « l’Art est aussi nécessaire à l’homme que le pain et le socialisme n’est pas l’ennemi du beau ».

La façade de la salle des fêtes à l’époque de sa construction (Document Hem Images d’hier)
La rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) avant et après la construction (Documents Hem 1000 ans d’histoire)
Les associations hémoises devant la salle en 1947-48 (Document Historihem)

Le programme municipal prévoit alors aussi l’instauration de l’éducation physique dans les écoles avec installation de cabines de douches rudimentaires. Mais des difficultés d’ordre matériel mettent un terme au projet, l’exiguité et la vétusté des 2 écoles publiques du centre ne permettant pas leur installation.

A cette époque l’hygiénisme est une grande cause nationale et la politique de santé publique gouvernementale a pour objet d’empêcher le retour des grandes épidémies du siècle précédent : peste, tuberculose ou choléra. En outre l’hygiène des populations des villes est l’un des défis de l’industrialisation.

Il faut donc profiter de donner à l’ensemble de la population hémoise des moyens d’hygiène plus complets et cela passe par la construction d’un établissement de bains-douches à laquelle les ministères de l’Agriculture et de l’Hygiène participent à la dépense pour moitié.

Les bains-douches (Document Hem Images d’hier)
La salle des fêtes et les bains-douches en bd (Au temps d’Hem)

Cet établissement est contigu à la salle des fêtes et occupe le coin de la rue Henri Ghesquière, (actuellement rue Victor Hugo) et de la rue du Général Leclerc.

Si la construction est retardée par l’hiver très rigoureux de 1928, une fois l’établissement achevé, les habitants de Hem peuvent jouir des bains-douches à un prix très modéré et les enfants des écoles peuvent quant à eux en bénéficier gratuitement car ils y sont conduits à tour de rôle par leurs maîtres.

Ces bains-douches continuent à fonctionner jusqu’en 1980, date à laquelle l’installation vieillissante nécessite une complète rénovation. Or à cette date, la plupart des particuliers bénéficient d’une salle de bains à leur domicile et la municipalité fait le constat que la majorité des utilisateurs vient des communes voisines, raison pour laquelle elle décide de ne pas engager de dépenses inconsidérées pour maintenir un équipement qui n’est plus nécessaire.

Les anciens bains-douches en 2008 (Documents Google Maps)

Enfin, dans le but de venir en aide aux déshérités, les élus hémois décident d’annexer à la salle des fêtes et aux bains-douches, avec façade sur la rue Ghesquière, entièrement ravagée en 1944 avec l’explosion du Château de la Marquise, une salle qui, plus tard, va servir de dispensaire municipal. Dans un 1er temps elle sert à la consultation de nourrissons assurée par le Dr Leborgne.

Ce médecin, arrivé dans la commune en 1920, en remplacement du Dr Coubronne, est installé au 40 rue de Lille dans le 1er château Gabert et n’hésite pas à faire 80 km par jour à bicyclette pour visiter ses patients de la commune et va même jusqu’à Forest, Ascq et Annappes, et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.

Ancien interne des hôpitaux et de la maternité de Lille, il est médecin de l’Etat Civil, inspecteur des Ecoles, de la SNCF et de la gendarmerie. Sa réputation dépasse les limites communales et dès 1931, à la création du sanatorium de Sailly-lez-Lannoy, il y est nommé médecin chef.

Partageant son temps entre sa patientèle et ses malades du sanatorium il contribue, en 1933, à la fondation du Dispensaire d’Hygiène Social de Hem, desservant 13 des 16 communes du canton de Lannoy. Il deviendra Chevalier de l’Ordre de la santé publique puis Chevalier de la Légion d’Honneur en 1953 avant de décéder à son domicile en 1968.

Photo du Dr Leborgne (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

L’inauguration du dispensaire a lieu le 25 juin 1933 et c’est Emile Delmet, ancien prisonnier civil à Holzminden en Allemagne, pendant la 1ère guerre mondiale, représentant de commerce, maire de Hem de 1929 à 1933, ayant succédé à Julien Lallart, qui préside la cérémonie.

Photo d’Emile Delmet, maire de Hem et de l’inauguration du dispensaire en 1933 (Documents Historihem)
La façade du dispensaire rue Victor Hugo ( Document Hem 1000 ans d’histoire)

A la fin des années 1980, n’étant plus à la dimension de la ville, celle-ci ayant connu une très forte croissance, le dispensaire sera tranferré rue Dominique Larrey, dans le quartier des Hauts-Champs, et le bâtiment devient, pour quelques temps, le siège du Bureau d’Information Jeunesse.

Rue Victor Hugo en 2020, les bâtiments des bains-douches et du dispensaire (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui, Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem 1000 ans d’histoire et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

A suivre…

Rue du Maréchal Foch

L’avenue Foch dans les années 1930 (Document Hem Images d’hier)
Vue aérienne de l’avenue Foch dans les années 1950 (Document IGN)

Cette rue, longue de 391 mètres, joint la rue des Ecoles à la rue Louis Loucheur, dans le quartier des 3 Baudets. Elle est entièrement bordée de champs côté pair et de maisons CIL côté impair. Au début des années 1950, elle accueille l’école La Fontaine et ses 3 classes de maternelle. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site consacré à l’école Jules Ferry).

L’école La Fontaine (Document Historihem)

La rue est alors déjà essentiellement résidentielle, même si quelques commerces la parsèment durant cette décennie et les trois qui la suivent. Ainsi l’alimentation générale tenue par Maurice Monier au n°15 y restera jusqu’au début des années 1980. Ce marchand, très connu du quartier, possède une camionnette qui lui permet de sillonner les quartiers pour y proposer sa marchandise. Il gère son commerce avec son épouse Jeanne et bénéficie plus tard de l’aide de sa fille Joëlle et de son gendre André. Après la fin d’activité de ce commerce emblématique de la ville, la maison retrouve un usage d’habitation comme c’est encore le cas de nos jours.

L’alimentation M.Monier et sa camionnette Citroën type H (Documents Facebook, Tu sais que tu es un vrai hémois si tu connais…)
Publicité de 1972, Maurice et Jeanne dans les années 1970-80 et le n’° 15 en 2023 (Document Nord-Eclair, Facebook, Tu sais que tu es un vrai hémois si tu connais…, et Google Maps)

Au début des années 1960, 3 artisans et une autre commerçante rejoignent l’avenue. Il s’agit de L. Blin, spécialisé en radio et télévision au n°17 voisin, lequel deviendra par la suite Blin-Delestrée TSF en 1965, mais dont on ne trouve plus trace dans les années 1970. Au n°41 on trouve un temps J. Cloart : plâtrerie, décoration, transformation.

J Cloart publicité (Document Historihem)
les n°17 et 41 de nos jours (Documents Google Maps)

Au n°63, s’installe Louis Van de Putte, artisan en couverture, plomberie et zinguerie, lequel reste en activité jusqu’à la toute fin des années 1970 à cette même adresse. Enfin une épicerie ouvre ses portes au n°101, au début des années 1960 et pour une décennie, tenue par Mme Leclercq.

Louis Van de Putte publicité (Document Historihem)
Les n°63 et 101 de nos jours (Documents Google Maps)

La rue Foch est alors une belle artère qui porte le nom d’avenue et l’école maternelle est l’une des plus belles de la région d’après la presse locale. Pourtant à la fin des années 1960, force est de constater que de multiples dépôts d’ordures et immondices y sont entassés sur un terrain vague, tout contre l’école, ce que déplorent les riverains.

Trop d’ordures avenue Foch en 1969 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1970, c’est le stade Liétanie qui y est créé. Ce terrain de football, qui accueille les entraînements des enfants, porte le nom d’un dirigeant de club et footballeur hémois. Il reçoit également les enfants des centres aérés des quartiers de la Lionderie et des Trois-Baudets.

Un groupe d’enfants de centre aéré au stade (Document Nord-Eclair)

A la toute fin des années 1980, le square des Bleuets, d’une longueur de 137 mètres, apparaît aux côtés de l’école La Fontaine, à l’angle de l’avenue du Docteur Calmette, constitué de « dominos » destinés aux personnes âgées. Sur les plans et la photo aérienne des années 2000 on voit clairement le stade Liétanie suivi de l’école La Fontaine et du Square des Bleuets.

Le square des bleuets, extrait de plan de Hem et photo panoramique des années 2000-2005 (Documents Gralon et IGN)

Les arbres qui bordaient la rue Foch étant considérés comme trop envahissants sont remis en question en 1994 et suite à une réunion de Mr Decourcelle (adjoint à l’urbanisme) et des riverains, dans le restaurant scolaire de l’école La Fontaine, une décision est prise : la totalité des arbres situés côté impair sera abattue et côté pair entre les n°2 à 12 . Le reste des tilleuls subsistant côté pair seront élagués et taillés en espalier. Par ailleurs une bande cyclable est prévue.

Réunion scellant le sort des arbres de la rue en 1994 (Document Nord-Eclair)

Le vingt et unième siècle signe la fin d’une époque dans le quartier et un ambitieux projet qui va changer la physionomie de la vieille rue du Maréchal Foch. L’école Paul Bert-Jules Ferry, vieille de plus d’un siècle, située rue des Ecoles ne va plus accueillir d’élèves à la rentrée 2022. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site consacré à l’école Jules Ferry).

A partir de 2020 et courant 2021 des travaux impressionnants ont lieu dans la rue du Maréchal Foch, occasionnant de sérieux problèmes de circulation. 2 chantiers y sont en effet menés de concert : la rénovation de La Fontaine ( durant les week-end et vacances scolaires) et la construction de la nouvelle école Jules Ferry, en lieu et place de l’ancien stade Liétanie et de la maison qui le séparait de l’école maternelle. Le chantier de construction avance comme prévu en vue d’une ouverture à la rentrée 2022.

La rue Foch avec le stade Liétanie en 2008, le terrain vague en 2017 et 2020 puis avec l’école Jules Ferry flambant neuve en 2023 (Documents Google Maps)

A ce jour la rue Foch a retrouvé sa vocation exclusivement résidentielle, sans aucun commerce, mais aussi scolaire. Elle est toujours bordée des maisons des années 30 sur son côté impair et abrite sur son côté pair un groupe scolaire comprenant une école maternelle presque centenaire mais rénovée et une école élémentaire flambant neuve. Les travaux se poursuivent pour ouvrir une rue face à celle de l’abbé Lemire qui rejoindra la rue Blaise Pascal parallèle à la rue Foch.

Vue aérienne de la rue en 2023 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Eglise Saint Paul (suite)

Lorsque l’abbé Callens fête ses 25 ans de prêtrise un an plus tard, en 1955, les paroissiens rendent hommage à celui qui est à l’origine de l’érection de l’église et de la création de leur nouvelle paroisse. A l’issue de la cérémonie, la foule se répand dans les stands aménagés autour de l’église à l’occasion de la fête champêtre organisée au profit des œuvres paroissiales.

Les 25 ans de prêtrise de l’abbé Callens en1955 (Documents Nord-Eclair)

C’est aussi dans la nouvelle paroisse que l’abbé Michel Couthiez, prêtre de la Mission de France, célèbre sa messe de prémices en 1957. Drapeaux et guirlandes décorent les environs de l’église, tandis que le cortège part de la rue Edouard Vaillant où réside la famille du nouveau prêtre. L’abbé Callens souligne avec fierté le fait que c’est déjà le 2ème enfant de la nouvelle paroisse qui devient prêtre.

L’abbé Couthiez célèbre sa messe de prémices en 1957 (Document Nord-Eclair)

Un généreux donateur, la famille Segard, propose de financer la décoration du choeur , vierge de toute décoration depuis son inauguration. Mme Marie-Anne Poniatowska est contactée. Elle propose un premier projet en couleur qui est refusé par la Commission Diocésaine d’Art Sacré. Un deuxième projet est accepté en différents tons de gris, susceptibles de mieux se conserver dans le temps. L’abbé Callens, peu attiré par cette peinture moderne y fait ajouter des extraits de textes sacrés.

Maquette de la future fresque murale réalisée en 1957 et l’artiste en 1960 devant l’un de ses oeuvres (Documents Historihem)

Les peintures murales sont dessinées en atelier sur des calques. Puis, ils sont appliqués sur le revêtement mural qui n’est pas de bonne qualité. Le chantier est long et difficile (1958-1959). Il faut dire que l’oeuvre est gigantesque car les peintures s’étalent sur les 150 m2 des murs du choeur de l’église.

L’abbé Callens tempête sur les échafaudages et les échelles qui encombrent son église. En outre, une fois le chantier terminé, l’artiste apprend que l’abbé Callens a fait « nettoyer les tâches » grâce à un détergent, don d’un droguiste qui venait de marier sa fille en l’église Saint Paul ! C’est la catastrophe, et elle doit recommencer ses peintures sur toute la longueur et une hauteur de 1 mètre 50 !

Les peintures murales en cours de réalisation (Documents Historihem)

C’est en janvier 1960 que son éminence le cardinal Liénart vient inaugurer cette œuvre. L’abbé Callens est forcé de constater que « tout le monde aime l’oeuvre réalisée malgré la rigueur du camaïeu gris et l’austérité de la conception ». Le cardinal remercie l’artiste d’avoir, par son talent, doté une modeste église d’une décoration qui achève de lui donner son caractère religieux.

La bénédiction des fresques par le cardinal Liénart (Documents Nord-Eclair)

En 1962, les dix ans de l’église sont célébrés en présence de Mgr Chavanat et en 1964, c’est Mgr Thoyer, évêque missionnaire, qui vient procéder à la confirmation de 120 enfants dans la paroisse hémoise. Enfin en 1970, ce sont les quarante ans de sacerdoce de l’abbé Callens que fête la paroisse en présence de Mgr Chavanat.

Les dix ans de l’église en 1962, les confirmations en 1964 et les 40 ans de sacerdoce de l’abbé Callens en 1970 (Documents Nord-Eclair et Historihem)
Photo aérienne en 1962 (Document IGN)

De l’abbé Callens on disait que « c’était un homme de caractère que l’on surnommait le « chef du village ». Malheur à qui touchait aux fleurs de l’église, il allait sonner à la porte du coupable ! Il avait 3 ou 4 moutons dans le jardin de son presbytère : il échangeait les dragées des baptêmes contre du pain sec pour les nourrir. Mais, c’est aussi dans son presbytère que l’association « les Amis de Beaumont » pouvait stocker le charbon qui servait au chauffage du chalet de Beaumont, local de l’association. »

Photo de l’abbé Callens (Document Historihem)

Les 25 ans de la paroisse sont une grande fête de famille dans ce quartier qui abrite à présent 5000 habitants. L’abbé Callens, décédé en 1976, manque à l’appel mais les paroissiens ont accueilli avec joie son successeur, l’abbé Gérard Bogaert, doyen de Roubaix Centre et son jeune assistant, l’abbé Hugues Derville. Ils célèbrent la messe avec Mgr Gand, évêque de Lille avant une réception dans la salle paroissiale.

Une grande fête de famille en 1977 (Document Nord-Eclair)

Les fresques peintes par Marie-Anne Poniatowska se dégradent avec le temps. Les couleurs se ternissent et se fondent progressivement dans une sorte de grisaille uniforme et monotone. Au début des années 1980,une restauration du choeur apparaît indispensable. Un nouveau tabernacle ainsi qu’un nouvel autel sont installés et Joël Belly, jeune céramiste de talent, se met au travail pour les habiller. Enfin une moquette verte est posée pour garnir le sol.

La restauration du choeur en 1981 et photo du choeur (Document Nord-Eclair et site internet)

Malheureusement, en août 1992 dans la soirée, le clocher de l’église est en feu et même si, fort heureusement, l’épais panache de fumée alerte les voisins rendant l’intervention des pompiers très rapide, les dégâts matériels sont importants. Le clocher n’a fait office que de cheminée et nécessite seulement le remplacement de quelques tuiles.

Le clocher en feu dans la soirée (Document Nord-Eclair)

En revanche, le court-circuit électrique, qui semble être à l’origine du sinistre, a occasionné des ravages dans la nef. Deux colonnes à la base du choeur doivent être remplacées, les plâtres refaits et la moquette changée. Plus grave, une partie de la fresque est touchée laquelle sera entièrement refaite avec l’autorisation de l’artiste, à présent installée en Californie.

Les dégâts dans la nef (Document Nord-Eclair)

En 2000, la paroisse nouvelle de la Trinité voit le jour, issue du rapprochement des trois paroisses : Saint Jean Baptiste et Saint Michel à Roubaix et Saint-Paul à Hem. De fait ces 3 paroisses ont déjà plusieurs années de vie commune derrière elles puisque l’abbé Pierre Baert, curé des deux premières depuis 4 ans, s’occupe déjà de la troisième depuis 2 ans et demi, avec l’aide de l’abbé François Jeunet, attaché à Saint Michel.

Trois clochers pour la nouvelle paroisse de la Trinité (Document Nord-Eclair)

Quand l’église est touchée par le mérule en 2007 d’importantes réparations permettent de la sauver et l’artiste, venue constater la rénovation de l’église s’engage à revenir. Deux ans plus tard l’événement consiste en la venue à Hem de Marie-Anne Poniatowska, cinquante ans après la création de sa fresque murale, pour fêter ce jubilé.

Le retour à Hem de Marie-Anne Poniatowska pour les 50 ans de son œuvre (Document Nord-Eclair)

A cette occasion elle confie que cette œuvre d’une vie est le fruit d’un travail fastidieux. Elle insiste tant sur le travail préparatoire nécessaire pour connaître la vie et l’oeuvre de Saint-Paul que sur les défis techniques rencontrés à l’époque tels que les murs « mal fichus » du choeur. Au final, cinquante ans plus tard, celle qui s’est ensuite consacrée au dessin, y voit plutôt la vie de Saint-Paul en bande dessinée.

La princesse couronne son œuvre (Document Nord-Eclair)

Depuis la création de la paroisse de la Trinité, le béguinage, qui abritait le presbytère, s’est retrouvé inoccupé pendant quelques années avant d’être mis à la disposition de l’association A.G.I.R en 2015. Initiée par la Paroisse de la Trinité à Roubaix/Hem, l’Association, d’inspiration chrétienne, se donne pour objet la lutte contre les discriminations et l’accompagnement vers l’insertion de familles en situation de très grande précarité principalement roms.

Le Béguinage et les chrétiens et les Roms (Documents site internet et Lille Actu 2014)

Née dans les années 1950, la première église « en pièces détachées », qui avait laissé sceptiques les observateurs de l’époque quant à sa pérennité a finalement bien traversé le temps et les épreuves. Ce lieu de culte demeure vivant contrairement à l’église Saint-André, bâtie à l’ancienne, mais désacralisée. Restent quelques décennies à patienter pour savoir si elle atteindra son centenaire.

L’église Saint-Paul extérieur et intérieur (Documents photos BT et K Neels)

Photo aérienne en 2023 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Pompes funèbres Top Béghin

C’est au n°6 de la rue du Docteur Coubronne, qui mène à la Grand-Place, que Raymond Beghin-Droulez ouvre son petit magasin de droguerie, peinture, décors, vitrerie et décors funèbres, dans les années 1930. Il y commercialise également les papiers peints Leroy (récompensés aux expositions universelles de 1855 et 1867), des toiles cirées, des linoleums, des chaises, des fauteuils et des berceaux…Dans l’annuaire de 1945, il est répertorié à la rubrique peinture.

Carte postale reprenant les n°2 à 8 de la rue Coubronne, photographie d’Isidore Leroy et publicités de Raymond Beghin-Droulez (Documents collection privée, Historihem et papiers peints Isidore Leroy)

Son commerce est si proche de la Place que l’adresse figurant sur les publicités est double : à la fois 6 rue du Docteur Coubronne et Place d’Hem. Par ailleurs, on retrouve une publicité de Léon Beghin-Gauquié, lequel a pour adresse Grand-Place à Hem, et qui commercialise : papiers peints, toiles cirées, linoleums, mais aussi chaises, fauteuils, berceaux, décors funèbres, plaques en marbre, ripolins, émail et couleurs.

Publicité de Léon Beghin Gauquié (Document Historihem)

Ce n’est qu’au milieu des années 1950 que la droguerie devient également une entreprise de pompes funèbres et apparaît dans les 2 rubriques de l’annuaire Ravet Anceau. Dix ans plus tard R.Beghin est toujours répertorié comme peintre tandis que Mme JP Top Beghin tient la droguerie.

En février 1968, la droguerie Top-Beghin inaugure un magasin agrandi et rénové. Le commerce reprend en effet les n° 4 et 6 de la rue du Docteur Coubronne. Le couple Top y a convié de nombreuses personnalités de la municipalité et de la chambre de commerce. Du champagne est offert et Jean-Pierre Top propose à ses invités de circuler dans les rayons pour y admirer l’immense choix de peintures et papiers peints mais aussi la gamme d’outils et produits d’entretien.

Inauguration du nouveau magasin en février 1968 (Document Nord-Eclair)

Malheureusement, 3 ans plus tard, l’immeuble abritant le magasin refait à neuf est la proie d’un incendie qui démarre à l’étage dans la cuisine tandis que Mr et Mme Top terminent leur journée de travail au magasin. Les époux parviennent à grand peine à sortir leurs enfants qui dormaient au second étage du n°6, tout juste restauré, avant l’arrivée des pompiers. L’habitation est inhabitable mais le magasin ne subit que peu de dégâts dus essentiellement aux fumées et à l’eau déversée par les soldats du feu pour venir à bout du sinistre.

Une maison ravagée par le feu à Hem (Document Nord-Eclair)

Le commerce peut donc continuer son activité et proposer en 1971 ses rayons spécialisés : papiers peints, peintures, revêtements de sol, mais aussi ses services : décolleuses, tables à repasser et livraisons à domicile. Mieux, un an plus tard c’est Service Top, supérette d’alimentation, qui est proposée à la clientèle avec son alimentation générale mais aussi ses rayons spéciaux : frais, surgelés, et cave aux vins.

Publicités de 1971, 1975 et 1976 (Documents Nord-Eclair)

Service Top obtient en 1974, après l’achèvement d’importants travaux d’agrandissement et de rénovation, un quart de page dans la presse locale pour vanter : « la solution idéale pour votre problème décoration ». 600 modèles de papiers peints se trouvent alors en exposition permanente dans le secteur du magasin qui leur est consacré, la partie réservée à la peinture et la droguerie fait également l’objet d’un soin extrême notamment pour la présentation de l’éventail des couleurs proposées, et les moquettes sont positionnées sur des présentoirs grande largeur…

Un quart de page pour Service Top en 1974 et publicité de 1975 (Documents Nord-Eclair)

C’est en 1978 que Top-Beghin met en service une chambre funéraire pourvue de salons et équipements annexes et conçue pour offrir aux familles des défunts un cadre propice au recueillement. C’est Jean-Claude Provo, maire de la ville, qui inaugure l’établissement en présence de nombreuses personnalités locales et des communes voisines. L’accès se fait par le n°6 rue du Docteur Coubronne mais l’établissement donne également sur la rue du Cimetière, juste après les salons de l’Auberge du Tilleul.

Ouverture de la chambre funéraire en 1978 et sa façade sur la rue du Cimetière en 2008 et rue du 06 juin 1944 en 2022 (Document Nord-Eclair et Google Maps)

L’année suivante une vente à prix cassés est organisée avant transformation et les années 1980 voient la disparition du rayon alimentation au seul profit de la droguerie ( la restauration de l’église Saint-Philippe à Lannoy est une des réalisations de l’entreprise) et des pompes funèbres avant l’apparition, au milieu de la décennie, d’un rayon cadeaux (lequel propose des listes de mariage).

Vente à prix cassés avant transformation en 1979 et recentrage sur la droguerie et les pompes funèbres dans les années 1980 (Documents Nord-Eclair et Ville de Hem)
Ouverture en 1985 de Top Cadeaux et publicités diverses (Documents Nord-Eclair)

Durant les années 1990-2000, l’activité cadeaux continue à se développer et à faire l’objet de nombreuses publicités dans la presse locale notamment à chaque occasion festive : fêtes des pères et des mères, fêtes de Noël… Le slogan est vite trouvé : « le cadeau qui sera sûr de lui faire plaisir ». A noter que ces publicités font état de la Place d’Hem en tant qu’adresse bien que le commerce se situe rue du Docteur Coubronne. En revanche les publicités de la droguerie mentionnent bien l’adresse véritable.

L’activité cadeaux dans les années 1990 et les publicités pour la droguerie en l’an 2000 (Documents Nord-Eclair)

En ce début de vingt et unième siècle, la façade du magasin est à nouveau refaite et elle continue à évoluer au fil des décennies de même que l’activité. Si en 2008, l’enseigne fait encore état de Top-Beghin et les étalages présentent encore des produits de droguerie, il n’en est plus de même en 2012. L’enseigne fait alors état des pompes funèbres Top-Beghin et l’activité droguerie disparaît.

La façade du commerce en 2008 et 2012 (Documents google Maps)

Ces dernières années la façade a été à nouveau rénovée et fait état des pompes funèbres et de la marbrerie Funéraire Top. Les pompes funèbres Top ont actuellement 3 agences à Hem, Lannoy et Villeneuve d’Ascq. Entre 2004 et 2022, l’entreprise a été dirigée par Olivier puis Sylvie Top. Elle est actuellement dirigée par le groupe Segard Buisine et ce depuis 2022.

La façade actuelle du magasin hémois puis vue sur l’entrée de la chambre funéraire et une photo aérienne de l’entreprise avec sa chambre funéraire donnant sur la rue perpendiculaire (Documents Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Eglise Saint Paul

Au début des années 1950, l’autorité diocésaine décide de créér une nouvelle paroisse sur la plaine de Beaumont, alors en pleine transformation, et plus exactement à cheval sur les trois villes de Roubaix, Hem et Croix. Elle sera placée sous la protection de l’apôtre Saint Paul, fondateur de l’église catholique, mais avant tout tisserand et même grand patron des « bourleux ».

C’est l’abbé Jules Callens qui en sera le pasteur et, en attendant la construction de l’église, il obtient, en 1952, la libre disposition d’une vaste salle au sein des Ets Jourquin, fabricant de tissus et draperies, 51 à 79, rue Pigouche, pour la convertir en chapelle provisoire au moyen de quelques travaux d’aménagement. Un autel aux lignes sobres, niché dans une alvéole lumineuse, est posé. Des peintures enjolivent les murs et un velours est tendu sous les nefs (la verrière de l’usine) pour donner au sanctuaire un aspect plus seyant.

L’usine ayant abrité la chapelle provisoire en 2023 (Document Google Maps)
Chapelle provisoire Saint-Paul en 1952 (Document Historihem)

La chapelle est inaugurée en septembre 1952 et bénite par son Excellence Mgr Dupont, en présence de nombreux fidèles. Accompagnés de la fanfare Saint Corneille et de la chorale paroissiale Notre Dame de Lourdes, la foule se dirige en cortège de l’avenue Gustave Delory, où Mgr Dupont a été accueilli par l’abbé Callens, jusqu’à la rue Pigouche où, devant la chapelle, stationne une foule nombreuse.

Le cortège et la foule nombreuse stationnant devant la chapelle (Document Historihem)

Devant la chapelle, dont la cloche sonne à toute volée, des prières et des chants sont interprétés par la chorale durant la bénédiction. Puis la foule s’engouffre dans la chapelle et prend place sur la centaine de chaises préalablement installées. Mgr Dupont poursuit alors les rites liturgiques. La cérémonie se termine par des vêpres solennelles au son de la chorale.

L’inauguration et les ecclésiastiques durant les prières précédant la bénédiction solennelle (Document Historihem)

Très vite, les habitants du quartier prennent l’habitude d’y suivre les exercices religieux, et on y célèbre mariages, baptêmes et enterrements. Mais l’abbé Jules Callens ne perd pas de vue l’édification de la future église et se rend en Autriche, avec son architecte, pour y découvrir des églises préfabriquées vastes et robustes, en bois, y ayant vu le jour récemment. Les plans sont livrés par un menuisier autrichien : « l’Osterreichischer Holzbauverband » avec les éléments préfabriqués et l’architecte de Mouvaux, Carlos Ducoulombier, dirige le montage sur place en 1953-1954.

Un croquis de l’église et du presbytère (Document Mérimée)

Les contrats sont passées dès 1953 et 20 wagons amènent bientôt à Roubaix les éléments du futur sanctuaire qu’il ne reste plus qu’à construire. L’église, longue de 37m20 et large de 19m60, comportera une nef unique large de 16m, un vaste porche comprenant les fonts baptismaux et une salle funéraire, deux chapelles et des salles latérales servant aux enfants de choeur et aux réunions, ainsi qu’un clocher haut de 20 m. Le bois sera renforcé à l’extérieur par un crépi, ce qui le mettra à l’abri des intempéries.

Facture de l’église préfabriquée en 1953 (Document Historihem)

La plaine de Beaumont étant alors un vase chantier l’église ne peut pas être assemblée dans l’immédiat et de longs mois vont passer avant sa construction. L’abbé Callens en profite pour peaufiner ses projets à savoir la création d’une cité paroissiale : des salles d’oeuvres et des groupes scolaires en rapport avec l’importance de la population enfantine de la paroisse. Il lui faut aussi prévoir l’ameublement de l’église, ses vitraux, son chauffage, etc

Projet élaboré par l’abbé Callens (Document Historihem)

Moins d’un an après l’inauguration de la chapelle provisoire, les paroissiens assistent à la bénédiction de la première pierre de leur église définitive, au bout de la rue Carpeaux prolongée, sur le territoire de Hem. La foule prend place sur le remblai de terre tandis que le clergé pénètre à l’intérieur du choeur à l’emplacement futur du maître autel. L’abbé félicite l’architecte Carlos Ducoulombier et les artisans du travail

déjà accompli mais aussi les paroissiens venus aider à remuer la terre pour creuser les fondations.

Bénédiction de la première pierre en 1953 (Document Historihem)

Les paroissiens veulent, en effet, participer activement à la construction de leur église et un groupe de terrassiers bénévoles se constitue. Tous les soirs ce groupe d’une vingtaine d’hommes, de toutes conditions, la bêche ou la pelle sur l’épaule, s’en vont ainsi travailler « à l’église ». Le vallonnement du terrain nécessite pas mal de remblais et l’architecte accueille volontiers ce renfort des « Castors de Beaumont ».

Intervention des Castors de Beaumont (Documents Historihem)

En décembre 1953, l’ossature de la nouvelle église apparaît et son clocher se dresse déjà vers le ciel. Quelques mois plus tard, en mars 1954, le bâtiment est presque achevé et les ouvriers travaillent sur le clocher. Les murs sont composés de panneaux de bois doubles avec matelas d’air, recouverts à l’extérieur de toile bitumée, de grillage céramique et de crépi de ciment et à l’intérieur de plaques d’héraclite et de plâtre. Le chauffage est assuré par rayonnement du sol.

Ossature de la nouvelle église en décembre 1953 et le bâtiment presque terminé en mars 1954 (Documents Historihem)

Pour l’inauguration de l’église, à la Pentecôte 1954, les rues nouvelles, toutes pavoisées, de la plaine de Beaumont sont parcourues par un cortège à la tête duquel se trouve la fanfare Saint Corneille et l’Harmonie Municipale de hem, suivies par les enfants des écoles, une foule nombreuse et les membres du clergé et enfin l’abbé Jules Callens, curé fondateur de Saint-Paul suivi de son éminence le cardinal Liénart.

Le cortège se rend à la nouvelle église par les rues pavoisées (Documents Historihem)

Celui-ci fait d’abord le tour de l’église qu’il bénit avant d’entrer dans l’édifice, suivi des personnalités ecclésiastiques et civiles, pour y réciter les prières rituelles. L’abbé Callens s’adresse ensuite à ses paroissiens pour remercier tous ceux qui l’ont aidé dans la réalisation de la paroisse et la construction de l’église. Puis des vêpres solennelles terminent la cérémonie religieuse à l’issue de laquelle l’abbé reçoit, en son presbytère, le chef du diocèse et les personnalités ecclésiastiques.

La bénédiction de l’église extérieur et intérieur (Documents Historihem)

A suivre…

Remerciements à l’Association Historihem

Rue Alexandre Ribot et rue de l’Abbé Lemire

La rue Alexandre Ribot, longue de 380 mètres, est située dans le quartier des Trois-Baudets et relie la rue de la Lionderie à la rue Louis Loucheur. Elle porte le nom d’un homme politique français du dix-neuvième siècle, ministre des affaires étrangères, Président du Conseil, promoteur des habitations à bon marché et membre de l’Académie des Sciences Morales et de l’Académie Française.

Photo aérienne de 1933 où l’on distingue le domaine du Château Olivier et la nouvelle rue Alexandre Ribot et sa perpendiculaire, la rue de l’Abbé Lemire (Document IGN)

La rue qui mène au Château Olivier, est apparue en 1931. Elle est bordée de maisons ouvrières pour répondre à l’augmentation rapide de la population en raison de l’industrialisation galopante de la ville à partir de la fin du 19ème siècle et du début du vingtième siècle. Elle est de celles qui change la physionomie de Hem, ancien village rural où les champs font place aux habitations.

Photos de la rue Ribot bordée de maisons ouvrières, sous 2 angles différents (Documents Hem Mémoire en Images)

Sa perpendiculaire, la rue de l’Abbé Lemire, longue de 184 mètres, relie quant à elle, dès la même époque, la Chapelle Saint-Joseph à la rue du Maréchal Foch. Elle porte le nom d’un prêtre du dix-neuvième siècle, élu député du Nord et qui sera Maire d’Hazebrouck. A l’origine de lois interdisant le travail des enfants dans les usines à feu continu, il est également promoteur des habitations à bon marché et président de l’Office International des Jardins Ouvriers.

La rue de l’Abbé Lemire vers Saint-Joseph (Document Hem Mémoire en Images)

Ces deux rues sont à priori destinées à loger des familles ouvrières lors de la construction des maisons les composant. Pourtant, dans les années 1950 à 1970, certaines sont investies par des artisans et commerçants dans des activités assez variées.

Juste après-guerre on retrouve un marchand de cycles, Fontaine, dans le Ravet-Anceau au n°81 de la rue Ribot. Puis dans la décennie suivante c’est Mme R. Fontaine qui tient un magasin de confection pour dames et enfants à la même adresse mais son commerce n’est ensuite plus repris et laisse place à une habitation.

Dans les années 1950, ce sont l’épicier Danel au n°2 et le cordonnier Pycke au n°8 qui s’installent dans la rue. L’épicerie est reprise, à la fin des années 1950, par J.Moutier jusqu’au début des années 1960 avant de devenir un 8 à 8, transféré ensuite rue des Ecoles.

Dans les années 1970, c’est Cnet Teinturerie ou Cnet Pressing qui s’y installe durant quelques années avant de céder la place à la boucherie charcuterie Debruyne-Van Meerhaege, laquelle y demeure jusqu’à la fin des années 1980 . Quant à Jean-Baptiste Pycke, c’est l’un des derniers cordonniers de « l’ancienne école », avec Alfred Willekens de l’impasse Belin, à avoir exercé dans la commune, et ce jusqu’à la fin des années 1960, avant que son adresse redevienne un simple domicile.

Publicités de l’épicerie Danel et de Cnet Pressing ainsi que de la boucherie Debruyne ( Documents Historihem)
Photo de JB Pycke dans son échope (Document Hem Images d’Hier)

Le n° 2 bis abrite ensuite des boulangeries : Rasson-Delcroix dans les années 1970 puis James dans les années 1980 avant d’être occupé dans les années 2000 par des snacks : Hem Sn:ck et Green Ice Burgers.

Publicités de Rasson-Delcroix et James (Documents Historihem)
Photos du n°2 bis en 2008 et 2016 (Documents Google Maps)

Au milieu des années 1950 et pendant une dizaine d’année, c’est au n°10 de la rue Lemire que s’installe un coiffeur pour hommes : P. Rousseau. Ce numéro redevient ensuite un simple domicile, le salon n’ayant pas de successeur. A la même époque les n° 82,83 et 84 de la rue Ribot accueillent de nouveaux commerces.

Au n° 82, c’est la bonneterie Delemmes qui reste ouverte jusqu’à la fin des années 1960 avant de fermer ses portes, sans repreneur. Au 83, la lingerie mercerie Deloge est reprise dans la décennie suivante par Mme Vve Mullier-Blanchatte jusqu’au début des années 1970 puis par Mme Leclercq-Vanmanssart, dont le conjoint fait radio-taxi à la même adresse, pendant la décennie suivante avant de laisser la place à un domicile. Enfin, au 84, c’est une épicerie des Docks du Nord qui fonctionne de la moitié des années 1950 à la moitié des années 1960.

Publicités de Mmes Mullier et Leclercq (Documents Historihem)

A la fin des années 1950 et jusqu’au milieu des années 1960, Mme Tribalat ouvre, au n° 76 de la rue Ribot, un dépôt de teinturerie dégraissage. Outre les publicités classiques elle distribue à sa clientèle des reproductions de peintures ou photographies encadrées avec la mention « offert par la maison Tribalat-Clément ».

Publicités de Mme Tribalat (Documents Historihem)

La décennie 1960 voit arriver dans la rue Ribot un fabricant de bonneterie : Facheaux qui y reste au n°1 jusqu’au début des années 1970. A la même époque Jean Janssens installe son atelier de tailleur pour homme au n°64 et sa fille y ouvre ensuite en parallèle un salon de coiffure pour dames avant de se marier et de déménager son salon au n°36 jusqu’au milieu des années 1970, sous le nom de Deschamps-Janssens, avant de partir s’installer rue Louis Loucheur.

Publicités du salon de coiffure de Mme Deschamps (Documents Historihem)

Au n ° 67, à la même époque et jusqu’à la fin des années 1970, Marcel Delbecq ouvre son entreprise de peinture et vitrerie. Par la suite, il tient également commerce de droguerie au 3 bis de la même rue. La fin de son entreprise voit le numéro 67 de la rue Ribot redevenir une simple maison d’habitation.

Publicités de Marcel Delbecq, artisan et de Hem Décor, sa droguerie (Documents Historihem et Mémento public CIT)

A la fin des années 1960, un  artisan : J. Selosse s’installe au n°16 de la rue Lemire et se spécialise en pose de revêtements de sols. Il n’a pas de successeur, commerçant ou artisan à cette adresse. Mais, à la fin des années 1970, un autre artisan : C. Deschoemaker s’installe temporairement comme plombier au n°1, également sans successeur.

Les derniers à ouvrir un nouvel établissement dans ces 2 petites rues sont la confection Scouflaire, au n° 18 de la rue Lemire, à la fin des années 1970 pour quelques années et les Ets Bergeman, dont le siège est situé au 85 de la rue de la Lionderie, au n° 3 bis de la rue Ribot dans les années 1980. Si le 18 de la rue Lemire est redevenu de suite un domicile, il semble que le 3 bis de la rue Ribot qui portait encore l’enseigne Hem Décor et le panneau des Ets Bergeman en 2008 soit à présent inoccupé.

Publicité des Ets Bergeman et photos du bâtiment en 2008 et de nos jours (Documents Historihem et Google Maps)

Hormis les numéros 2 bis et 3 bis de la rue Ribot, devenus des locaux professionnels et dont le premier abrite encore à l’heure actuelle une activité commerciale, les rues de l’Abbé Lemire et Alexandre Ribot ont donc, de nos jours, retrouvé leur vocation première et résidentielle et, vues du ciel, ces 2 voies présentent toujours la même apparence qu’à leur création au vingtième siècle même si leur environnement s’est considérablement densifié.

Vue aérienne de la rue en 2022 (Document Google Maps)

Remerciements à l’Association Historihem, à Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem Images d’Hier et à Bernard Thiébaut pour son livre Mémoire en Images de Hem.

La Police à Hem – 2

Le commissariat de Police de Hem, d’après l’annuaire de 1953, se situe ensuite rue Jules Guesde, au n°69, où le service n’est assuré que par 3 gardiens jusqu’en 1979. Pourtant la population hémoise fait face à une recrudescence des délits passés de 218 en 1967 à 855 en 1976. Le maire, Jean-Claude Provo, élu en 77, fait donc une demande au préfet pour obtenir un commissariat digne de ce nom. Le dossier est présenté au Ministère de l’Intérieur dès 1978. En 1979, la réponse tombe : le commissariat de police est officiellement transféré de Lannoy à Hem.

Photo du Commissariat de la rue Jules Guesde en 2016 et le bâtiment en 2020 (Document Google Maps)

Instantané de mémoire : « Lorsque je réussis mon concours me permettant d’intégrer la fonction publique en 1981, c’est dans ce commissariat que je suis convoquée pour une enquête de moralité. Je me souviens encore de mon entretien avec le représentant des forces de l’ordre qui me reçoit et vérifie mon casier judiciaire avant de me dire qu’un simple vol dans un magasin m’aurait empêchée d’intégrer la fonction publique… ».

C’est également à la révolution française que remonte la création de la police municipale dans les villes, chargée, sous l’autorité du maire, de « faire jouir les habitants des avantages d’une bonne police, notamment de la propreté, de la salubrité, de la sûreté dans les rues, lieux et édifices publics ».

Sous la cinquième république et dès 1965, une commune de plus de 2 000 habitants peut être dotée d’une police municipale, laquelle est étatisée au milieu des années 1970. Concrètement c’est donc à partir de 1980 que les polices municipales se développent. Le phénomène s’explique par le sentiment d’insécurité grandissant ; les élus de nombreuses villes répondent donc aux attentes des citoyens en créant leur propre police.

Photo des policiers municipaux des années 80 et dessin de bande dessinée (Documents Hem 1000 ans d’histoire et Au temps d’Hem)

En 1983, une police municipale est donc créée à Hem pour être opérationnelle l’année suivante et, au fil du temps, son effectif passe de 4 à 10 gardiens sous la direction d’un chef de police qui travaille en parfaite relation avec la police nationale. A l’époque c’est l’ancienne conciergerie de l’ex-château Catrice (devenu la mairie de Hem en 1949) qui abrite la force de police municipale.

Bâtiment accueillant la police municipale jusqu’en 2019 (Documents collection privée)

A la fin des années 80, un redéploiement des forces de police, au niveau national, entraîne la fermeture du commissariat de police hémois, malgré les interventions répétées du maire et des communes voisines au plus haut niveau. Revenue 10 ans en arrière, la ville de Hem se retrouve avec un simple poste de police (toujours situé 69 rue Jules Guesde) constitué d’un gradé et de 3 gardiens, le commissariat compétent étant celui de Roubaix.

A partir de 2019, la police municipale de Hem est mutualisée avec celle des communes voisines et ce sont 14 gardiens qui se relaient au fil de la semaine pour couvrir l’ensemble des territoires concernés et y assurer la police de proximité.

Police municipale et nationale sont abritées depuis septembre 2018 dans les mêmes locaux, construits par la ville à cet effet entre la rue Victor Hugo et la rue du Général Leclerc.

Le bâtiment commun aux 2 polices vu côté rue Leclerc (sur le parking de la Mairie) et côté rue Victor Hugo (Documents Google Maps)

Outre le gain de locaux le commissariat commun doit engendrer un gain d’efficacité. Les contacts entre les 2 polices sont, de fait, plus fréquents, les échanges d’informations sont facilités et la complémentarité des équipes est renforcée.

Vue aérienne du bâtiment et photo de son enseigne (Documents Google Maps et Tout’Hem)

Enfin, depuis le 1er juillet 2021, la police municipale de Hem travaille 7 jours sur 7sur sur un secteur qui s’étend sur 5 communes Hem, Leers, Toufflers, Forest-sur-Marque et Lannoy Il y a eu notamment un recrutement de 4 nouveaux agents et l’effectif se monte, à présent, à 18 personnes. On note une hausse de l’effectif au sein de la brigade canine également, laquelle existe depuis 2017, avec l’acquisition d’un deuxième chien

Remerciements à la ville de Hem ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

Rue Pasteur

Plan de situation (Document IGN)

La rue Pasteur, longue de moins de 250 mètres, située à la frontière des villes de Hem et Roubaix, relie, à partir de 1930, la rue Briet à Hem à la rue de la Justice à Roubaix. Elle est située non loin de la Briqueterie Briet, comme on le constate sur la vue aérienne de 1947 ci-dessous.

Vue aérienne de 1947 (Document IGN)

Dans les années 1950, seuls un comptable agréé au n°56, J. Debuy, et un artisan en ferronnerie au n°11, Mr Monger-Dubus, y sont répertoriés dans les activités professionnelles. Le reste de la rue ne compte que des maisons d’habitation. Il faut dire que, comme le montre la vue aérienne ci-dessus, la rue n’est pratiquement entourée que de champs.

Le n°11 de nos jours (Document Google Maps)

Mais durant la dizaine d’années qui suit, le panorama change avec la construction d’immeubles qui préfigurent le futur quartier des Hauts-Champs. On retrouve dans le Ravet-Anceau de 1965 au n°11 R. Monger dans la rubrique serrurerie mais 2 autres commerces l’ont rejoint entretemps à savoir un photographe et une librairie.

Vue aérienne du quartier dans les années 1960 (Document IGN)

Au n°5 de la rue on trouve en effet, dans les années 1960 et le début des années 1970, le photographe A. Dumont ou Studio Dumont qui va rester une bonne dizaine d’années en activité. La maison initiale d’habitation n’a pas été transformée et seule la fenêtre du rez-de-chaussée sert de vitrine tandis qu’une silhouette en carton installée devant la porte fait office de publicité.

Le studio Dumont au n°5 et la même maison en 2008 (Documents Historihem et Google Maps)

Les publicités publiées dans les journaux de l’époque font état de tous travaux photographiques : portrait, identité, agrandissement, et mettent l’accent sur la livraison rapide des travaux amateurs. Ensuite les reportages de mariage, la vente d’appareils photo et cinéma, ainsi que la location de films ciné et flashs sont mis en avant, sans compter les publicités plus ciblées au moment des communions.

Les différentes publicités du studio Dumont (Documents Historihem et Nord-Eclair)

La librairie est quant à elle tenue à l’époque par Mme Blumenthal au n°47. Ce commerce se tient en réalité dans un petit local tout en longueur attenant à la maison d’habitation. Il porte pourtant le nom pompeux de « maison de la presse » dans laquelle sont vendus librairie, papeterie et journaux si l’on se fie à une publicité parue dans la presse locale en 1963 et doit bénéficier des allées et venues des parents d’élèves de l’école des Hauts-Champs située juste en face dans la rue de la Justice à Roubaix.

Publicité Blumenthal en 1963 (Document Nord-Eclair)
Ecole des Hauts-Champs rue de la Justice en 2008 face au bout de la rue Pasteur (Document Google Maps)

A la fin des années 1960, un artisan carreleur G. Selosse, s’installe au n° 13. Dix ans plus tard c’est une entreprise générale de bâtiment qui lui succède, dont les bureaux se situent à Lys-lez-Lannoy, gérée par Robert Voisart. Celui-ci propose en effet les services suivants : peinture, vitrerie, tapisserie, décoration, revêtements de sol. Cette entreprise fait de nombreuses publicités dans la presse locale jusqu’au début de la décennie suivante.

Publicités de Robert Voisart dans les années 1970 et 1980 (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Le 13 rue Pasteur de nos jours (Document Google Maps)

Puis au début des années 1970, c’est d’abord le petit commerce de librairie qui est repris par G. Duquennoy. A la fin des années 1970, les publicités dans la presse locale font état du commerce «  la Paprasserie » à l’angle de la rue de la Justice qui propose : papeterie et journaux régionaux, mais aussi parfumerie et confiserie, rayon mercerie et bonneterie et tricot sur mesure.

Publicité de 1979 Paprasserie (Document Nord-Eclair)

On ne retrouve plus trace de ce commerce ni dans le répertoire des commerçants, artisans et professions libérale édité par la ville d’Hem en 1984 ni dans le guide pratique de la ville édité en 2000. Pourtant sur la photo du commerce fermé prise en 2008 apparaissent des panneaux publicitaires Ubald et Butagaz laissant penser que le commerce a dû être occupé ensuite par une épicerie de quartier.

Photo du 47 et 47 bis rue Pasteur en juin 2008 et en novembre 2022 (Document Google Maps)

A l’heure actuelle et depuis la fin des années 2010, le local a été totalement refait à neuf, et abrite un cabinet de plusieurs infirmiers libéraux avec une adresse distincte de la maison située au 47 à savoir : le 47 bis rue Pasteur. Quant au n° 47 il abrite depuis 2020 une entreprise spécialisée dans le secteur des travaux d’isolation.

Quant à l’ancien studio Dumont, dans la 2ème partie des années 1970, il est repris par le studio Aropa puis l’enseigne devient studio Jeannine Aropa dans les années 1980. La publicité du commerce fait état de Labo Photo Couleur, reportages, portraits mais aussi d’un grand choix d’appareils photos, de cadres et albums.

Publicités des années 1976, 1980, 1982 et 1986 (Documents Nord-Eclair et Office Municipal de Hem)

Dans le répertoire des commerçants de 1984, le commerce apparaît dans quatre rubriques à savoir : clés, imprimeur, photographe d’art et photographie appareils, films, accessoires. Et en 1986, sa publicité met l’accent sur les photos d’identité. Enfin une publicité de la fin des années 1980 fait état d’une deuxième adresse au 362 rue Jules Guesde, soit dans les locaux de l’ancienne blanchisserie.

Les deux adresses du studio Jeanine dans la deuxième partie des années 1980 (Documents Nord-Eclair)

Aujourd’hui la rue n’abrite plus de magasins mais quelques entreprises individuelles au n°7 une fabrication de biscuits, biscottes et pâtisseries de conservation, au n°11 une entreprise de conseil en logiciels et systèmes informatiques, au n° 23 une entreprise de transports, qui s’ajoutent au cabinet d’infirmiers libéraux du 47 bis cité ci-dessus.

Vue aérienne des années 2000 (Document IGN)

Remerciements à l’association Historihem.

La Police à Hem – 1

Après la révolution française, la loi confie aux communes rurales la lourde charge de recruter des gardes-champêtres. Ceux-ci doivent avoir au moins 25 ans, savoir lire et écrire, avoir une bonne condition physique, faire partie des vétérans nationaux ou des anciens militaires pensionnés ou munis de congés pour blessures.

Ils prêtent serment devant le juge de paix du canton «de veiller à la conservation de toutes propriétés qui sont sous la loi publique et de celles dont la garde leur est confiée». Il deviennent des agents de la force publique par leur inscription au registre de la gendarmerie qui peut les requérir et avec qui ils partagent une mission de police commune: la surveillance des campagnes.

Une peinture de garde-champêtre (Document Wikipedia)

Au dix-neuvième siècle, le garde-champêtre abandonne le bicorne au profit du képi. En plus de la surveillance des propriétés rurales et forestières ainsi que de la chasse, le garde champêtre se voit attribuer un accroissement de compétences résultant de lois spéciales : pêche, plantation d’arbres, sel, tabac, voirie, etc. Il relève les contraventions et délits constatés par procès-verbal.

Au début du 20ème siècle entre également dans ses fonctions le rôle de crieur public qui proclame à la cantonade, sur un roulement de tambour ou à son de trompe, diverses décisions officielles (arrêtés municipaux, décrets préfectoraux, ordres de mobilisation générale). Le garde champêtre devient un personnage incontournable dans la vie du village. Il est reconnu par la population comme auxiliaire de la gendarmerie et du procureur. Les contrevenants le craignent.

Un garde-champêtre au 20 ème siècle (Document Wikipedia)
Le garde-champêtre, crieur public (Document Au temps d’Hem)

A Hem, à la fois agent communal, agent de la force publique et officier de police judiciaire, il porte une plaque avec le nom de la commune et le sien et il est armé d’un sabre ou d’un fusil. Au début du vingtième siècle, c’est l’un des rares fonctionnaires avec l’instituteur, le facteur et les douaniers.

Depuis 1907, devant l’église St Corneille, a été édifié un bâtiment communal comportant morgue, prison et pompe à incendie, salle pour les blessés et urinoir public…Le garde-champêtre y dispose d’une prison à deux lits, dans laquelle il fait séjourner les délinquants, sous sa surveillance, avant qu’ils ne soient écroués.

Le bâtiment abritant la prison avant sa destruction en 1962 (Document Nord-Eclair)

Le 04 décembre 1920, le conseil municipal se prononce favorable au principe de l’institution de la Police d’ Etat mais proteste énergiquement contre la suppression des gardes-champêtres, agents absolument indispensables dans les communes rurales pour le maintien de l’ordre et pour veiller à la conservation des récoltes.

Le comité des fêtes existant dans chaque quartier procède, chaque année, à l’élection de son maire (président du comité) et cette élection donne lieu à des festivités avec cortège, concert, course cycliste, jeux divers, bals publics… A cette occasion le rôle incontournable du garde-champêtre est tenu par un habitant.

Mr Lesafre dans le rôle du garde-champêtre en 1926 à Hem 3 Baudets (Document Hem Images d’Hier)

A l’époque, le véritable garde-champêtre se nomme Henri Lescouffe. Nommé à cette fonction en mai 1899, en remplacement d’Oscar Gosmans, titulaire de la médaille de la police depuis 1920, il prend sa retraite en mars 1930, et devient administrateur du Bureau de Bienfaisance, restant ainsi au service des Hémois.

Pendant la seconde guerre mondiale, en 1940, un comité de guerre est constitué pour assurer tous les services de la mairie et le ravitaillement de la commune. Arthur Duprez, garde-champêtre, en fait partie en tant que chef de police.

Par ailleurs, pour assurer l’ordre public et la sécurité des habitants, 30 hommes de police auxiliaire sont choisis parmi la population pour leur valeur morale et physique qui se voient allouer une somme modique pour chaque nuit passée en service.

Enfin, la ville, qui compte plus de 5000 habitants a le droit d’avoir un commissariat de police. Le comité de guerre demande donc l’affectation d’un commissaire de police à Hem et prend l’engagement d’assurer toutes les dépenses afférentes au service.

Dès 1942, un commissariat est implanté à Lannoy, chef-lieu du canton, et l’annuaire de 1945 nous apprend que le 1er commissariat de Hem se situe au n°5 de la rue du Docteur Coubronne, non loin de la prison.

Photo de rue et aérienne de l’immeuble situé n°5 rue du Docteur Coubronne en 2020 (Document Google Maps)

Après la Libération, à l’occasion de la Ducasse, Charles LESIRE, membre du Comité des Anciens du quartier du Centre, assure les fonctions fictives de garde champêtre et dresse des procès verbaux, fictifs eux aussi, aux automobilistes et aux cyclistes, afin d’alimenter la caisse du Comité.

Photo de Charles Lesire dans le rôle du garde-champêtre (Document Hem d’Hier et d’Aujourd’hui)

Remerciements à la ville de Hem et à Historihem ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

A suivre…