Coussement, le chauffage innovant

Selon un de ses en-têtes de lettre, la société Coussement a  été créée en 1909, à Tourcoing par Achille Coussement. Elle fabrique des cuisinières à charbon et de la ferronnerie. Avant son arrivée à Roubaix, une forte concurrence existe déjà localisée dans les autres quartiers de la ville, tels Havret et Dhondt, rue Lalande, l’Hygiène moderne rue de l’alma, Liagre rue de Lannoy, Mazure rue du Grand Chemin, Nollet place du progrès. Il s’agit alors de fabricants de cuisinières, dont la fonction était double, chauffer le logement et servir pour la cuisine. Un article de presse de 1958 nous apprend que l’entreprise est animée depuis 20 ans par son fondateur, André Coussement ! Soit un réel démarrage à Roubaix, en 1938, au n°15 rue du Fresnoy, qui fut auparavant occupé par un marchand de fourrages, M. Hacquette, et qui sera repris un temps par la société Crépy pneus en 1960.

La production Coussement au 15 rue du Fresnoy Coll. Particulière
La production Coussement au 15 rue du Fresnoy Coll. Particulière

La société Coussement s’est vraiment développée après la seconde guerre. Le 15 rue du Fresnoy étant devenu trop petit, elle déménage rue du vivier n°8 au 12, dans une ancienne usine occupée par la société Vandenbroucke frères, fabricants de machines à tisser. C’est un grand espace qui convient bien à une fabrication industrielle.

Rue du Vivier n°8-12 Extrait Ravet Anceau
Rue du Vivier n°8-12 Extrait Ravet Anceau

L’article de 1958 nous apprend que les premiers systèmes de chauffage, cuisinières à système de foyer intégral sont sortis des ateliers en 1947. A cette époque, on pouvait chauffer un trois pièces pendant 24 heures avec 8 kg de charbon. Mais André Coussement n’est pas seulement un fabricant, il est également un inventeur, comme le prouve ce dépôt de brevet en 1956.

Brevet Coussement source Gallica
Brevet Coussement
source Gallica

L’installation rue du Vivier qui date de 1958 fait de lui un industriel, dont l’usine est présentée comme modèle !

Vues de l'usine rue du Vivier Photos NE
Vues de l’usine rue du Vivier Photos NE

André Coussement va apporter sa contribution aux progrès du chauffage, faisant ainsi passer la cuisinière d’autrefois aux oubliettes. Il développera la conception et la fabrication du chauffage central, avec tous types d’énergies, du charbon à l’électricité. Dès lors l’entreprise rayonne et se développe, comme le prouvent ces publicités du début des années soixante.

Publicités Cousement 1958/1959 in NE
Publicités Cousement 1958/1959 in NE

La célèbre marque Godin reprend les chaudières Coussement en 1992. Producteur de poêles et de cuisinières bois-charbon, l’entreprise Godin de Guise, dans l’Aisne, élargit sa gamme de productions avec l’acquisition de la société Coussement, qui fabrique des chaudières de chauffage central toutes énergies à usage domestique. Pour Gilbert Dupont, le président de Godin, cette acquisition constitue, avec son unité de production de l’Aisne, une complémentarité de gammes et de produits qui rend l’ensemble particulièrement compétitif. L’entreprise au célèbre poêle « le Petit Godin » poursuit donc son développement depuis sa reprise en 1988 par la famille Philippe, propriétaire du groupe Cheminées Philippe. (d’après le journal Les Echos).

Le site de la rue du Vivier sera ensuite abandonné, et en 2006, l’emplacement de l’ancienne friche Coussement au sol « pas très catholique » (sic la presse) est livré aux mains des jardiniers. Pendant trois ans, « poussant des brouettes de gravats, retournant, à l’instar de forçats dans un pénitencier, une terre aride et argileuse », ils réussiront « à faire pousser autre chose que du chiendent en contre-bas de la ligne de chemin de fer sur cet espace ». Ainsi est né Le Jardin de traverse qui constitue son herbier en 2010 en explorant les abords de son potager pour établir un recensement des espèces botaniques poussant en toute liberté sur « le sol ingrat de l’ancienne friche Coussement ».

Pour l’historique des Jardins de Traverse : http://jardindetraverse.over-blog.com

 

 

 

 

Le mystère de la rue Thècle

La rue Thècle s’étend sur 100 mètres entre la rue du Hutin et la rue de l’Espierre. Sa largeur est de 10 mètres. Assez curieusement, il y eut pendant quelque temps un morceau de voie nommé rue Thècle prolongée qui partait en impasse de la rue de Constantine.

Le projet de quartier 1889 (extrait) AmRx
Le projet de quartier 1889 (extrait) AmRx

Le projet d’ensemble d’ouverture de diverses rues dans le quartier du Hutin présenté le 24 mai 1889 par les propriétaires ci-après, MM. Houzet Lutun, Dubar Delespaul, L. Duchatelet, Henri Salembier, la société civile Dubar Frères, ne comporte pas trace de ce prolongement, il indique simplement l’ouverture d’une rue dénommée rue Thècle entre la rue de l’Espierre et la rue du Hutin.

Le projet 1899 (extrait) AmRx
Le projet 1899 (extrait) AmRx

En 1899, la société civile Dubar vend des terrains et sans doute pour leur donner plus de valeur, intègre un projet de percement de la rue Thècle jusqu’à la rue de Constantine. Il aurait fallu démolir la ferme du Hutin pour joindre les deux bouts de la rue Thècle, en un parfait alignement. Le souhait des promoteurs de ce projet ne fut jamais réalisé, car la valeureuse ferme du Hutin est toujours debout, l’une des dernières de Roubaix.

La ferme du Hutin, vue de la rue Thècle Google Maps
La ferme du Hutin, vue de la rue Thècle Google Maps

Quant à la rue Thècle d’origine, elle fut classée dans le réseau vicinal le 26 septembre 1930. Les  travaux de mise en état de viabilité furent exécutés par la société Carette Duburcq fils, et terminés le 26 janvier 1932. La rue ne comptera qu’un seul commerce : un estaminet au n° 45 dès 1891 et ce jusqu’à la seconde guerre mondiale.

La rue Thècle vers la rue de l'Espierre Google Maps
La rue Thècle vers la rue de l’Espierre Google Maps

La rue Thècle est donc constituée de deux tronçons indépendants : la rue en elle-même et la rue Thècle prolongée qui est une impasse s’ouvrant sur la rue de Constantine. Un artisan peintre, M. Dujardin, y avait son atelier en 1972. Cette partie de rue a été débaptisée, on lui a donné le nom d’Oste de Roubaix, demi-frère de Jean V de Roubaix, dit bâtard de Roubaix, selon Théodore Leuridan. Ce seigneur avait acquis ce qui allait devenir le fief de la Grande Vigne au XVème siècle. C’était donc un hobereau du coin.

Impasse Oste de Roubaix Google Maps
Impasse Oste de Roubaix Google Maps

 La rue porte donc le nom d’une Dame Thècle, d’origine noble, aveugle de naissance, qui selon la tradition, vit en rêve l’apparition de Saint Eleuthère, qui lui demanda d’aller trouver l’évêque de Tournai pour retrouver son propre tombeau. Il s’agissait de convertir les païens de Roubaix, par l’effet de ses reliques. Inspirée par le Saint, Dame Thècle découvrit enfin le tombeau en l’église de Blandain. Après avoir reçu la promesse de l’évêque d’évangéliser les Roubaisiens, elle rendit l’âme. Grâce à ce miracle, Roubaix fut mentionné pour la première fois dans l’histoire en l’an 897. Mais la légende ne s’arrête pas là. Dame Thècle fit également elle-même l’objet d’un miracle. Près de son tombeau, du côté de sa tête, « une source jaillit dont les eaux limpides produisirent de merveilleux effets et furent d’un grand secours aux personnes affligées de maux de tête ainsi qu’aux paralytiques ». Hasard de l’histoire ou trace de la légende, la rue Thècle commence aujourd’hui  à deux pas du cours d’eau de l’Espierre.

Sources : Histoire des rues de Roubaix par les flâneurs, Archives Municipales Roubaix, Théodore Leuridan Histoire de Roubaix tome 1.

 

 

Un appartement à la banane

En 1984, les bâtiments ont déjà 20 ans. Pour faire une demande d’appartement dans l’immeuble de la rue Henri Régnault, il faut s’adresser à l’Office Public des HLM dont les bureaux se trouvent au n° 36 de la rue des Fabricants. Pour notre témoin, ce fut compliqué. Alors qu’elle est seule avec un enfant, on lui propose d’abord un studio  dans l’angle du bâtiment. Elle visite, c’est petit et sombre, elle refuse. On lui propose alors un appartement avec deux chambres, dont l’entrée se trouve du côté de la rue David d’Angers. Elle le prend. De ce côté, il y a quatre étages sans ascenseur. Elle est au troisième étage, et de son appartement, elle a une belle vue sur le fleuriste du boulevard de Fourmies, Jany Flore.

Le croquis de l'appartement par Isabelle
Le croquis de l’appartement par Isabelle

On entre dans l’appartement, le couloir est petit et les wc se trouvent là sur la droite. La salle à manger, n’est pas très grande, mais elle est très lumineuse. Sur la gauche se trouve la cuisine, un véritable  mouchoir de poche, mais avec un immense placard, qui faisait tout le mur, avec des portes coulissantes, on pouvait mettre toute la vaisselle. Il restait tout juste la place pour une petite table ronde genre bistrot, avec le frigo, le gaz, l’évier et le vide-ordures. Les petites cuisines, commente un participant, c’était une volonté des architectes des années soixante. On ne mangeait pas,  on ne vivait pas dans la cuisine, alors qu’autrefois, la cuisine, c’était la pièce unique.

La salle de bains comprenait  une baignoire sabot, et un lavabo. Ensuite il y a une grande chambre, tout en longueur, pour l’enfant, une deuxième chambre où la maman dormait dans un clic clac, et qui servait à agrandir la salle de séjour. Dans la deuxième chambre, on avait un grand placard, c’était très pratique pour les rangements, ça évitait d’acheter du mobilier. Des fenêtres tout autour donnaient une belle luminosité.

On était bien chauffés, grâce au chauffage central collectif, mais le gros problème, c’était qu’on était rempli de cafards. Un participant précise que les conditions étaient réunies pour les bestioles, quand c’est chauffé, et qu’il y a de l’humidité. Il faut les repérer, car ils ne sortent pas la journée, et la nuit, c’est impressionnant. On n’en vient pas à bout, il faut faire passer quelqu’un qui met un genre de colle sur les plinthes, et bouche les trous avec ça. Ils passaient tous les six mois, car l’invasion continuait.

Quand notre témoin est arrivé dans l’appartement, la décoration était à refaire : le  papier peint n’était pas beau, un peu vieillot, et le logement assez sale. Elle a du tout nettoyer et refaire toute la décoration. A part ça, l’environnement, ça allait, des pelouses, des arbres…Mais Il y avait une batterie de garages, et on entendait les portes métalliques grincer.

L'environnement de la banane Photo NE
L’environnement de la banane Photo NE

On n’avait pas de concierge, mais un homme d’îlot, M. D. qu’on appelait « galoche ». Il venait regarder pour les cafards, il faisait l’ordre, il râlait sur les gamins qui faisaient des bêtises, ça manque maintenant. On avait le téléphone dans les appartements. Notre témoin se souvient qu’elle a fait monter l’installation, ça allait vite, en 48h à cette époque. Le loyer n’était pas excessif. Le samedi,  le receveur des loyers  venait à domicile, et on payait en liquide. Notre témoin est resté deux ans dans cet appartement de la banane, après, elle a trouvé une maison.

Merci à Isabelle pour ce témoignage, et aux participants pour leurs questions pertinentes.

La tour du quai

En 1954, un terrain à l’angle de la rue de l’Espierre est cédé par la ville au CIL. A cette époque démarre le grand chantier de la Mousserie, dont on retrouvera les modèles de bâtiments au Fromé, à deux pas de là. En Mars 1957, à proximité du pont des Couteaux, le CIL programme la construction d’une tour de 16 étages, qui abritera 64 logements, sur le quai de Marseille. L’article de presse précise qu’avec la Mousserie, le Fromé et la nouvelle cité du Hutin, c’est la campagne qui recule…

La tour en 1958 et 1959 Photos NE
La tour en 1958 et 1959 Photos NE

Août 1958, un drapeau tricolore en son sommet signifie que la tour a atteint sa hauteur définitive. Le gros œuvre est désormais terminé, et d’ici la fin de l’année 1958, tout sera achevé. La presse parle de seize étages et précise que le rez-de-chaussée est surélevé, que le seizième étage est en retrait par rapport aux autres, et qu’il est entouré par une sorte de loggia circulaire.  Avril 1959, en haut de la tour du Hutin, un splendide appartement est meublé pour accueillir les visiteurs. Le journaliste glose sur la beauté du canal, vu du quatorzième étage. A raison de quatre appartements par étage, la tour du Hutin propose donc  64 logements. A l’occasion d’une visite de chantier, M. Ignace Mulliez président du CIL est accompagné de M. Dutilly architecte, Jack Menu directeur des travaux et Debus directeur du « Toit familial ». La presse les accompagne, et constate qu’il y a encore des peintres au travail ainsi que des ouvriers « de la dernière heure ».

Appartement témoin et entreprise prestataire Photos NE
Appartement témoin et entreprise prestataire Photos NE

Les appartements de la tour sont dotés du chauffage central, l’eau chaude coule par les robinets de la cuisine et de la salle de bains. La salle de séjour et les chambres sont spacieuses, le tout compose un « home confortable et élégant ». Un ascenseur dessert tous les étages. Avec cet appartement aménagé, le CIL propose une formule de l’habitation verticale qui offre la lumière et l’air qui « semble pur et léger ». La société civile immobilière de la caisse des dépôts et consignations et le CIL sont partenaires pour cette réalisation, comme ils l’ont été pour la tour du fer à cheval, à l’orée de Croix. Ces deux tours considérées comme des essais. Elles inaugurent ce qu’on pourra appeler le temps des tours, qu’on trouvera bientôt un peu partout, dans les quartiers des Hauts Champs, des Trois Ponts, rue Carpeaux et dans le bloc Anseele. On apprend que ce genre de logement ne s’adresse pas aux familles ayant des enfants turbulents. Ils sont proposés à une clientèle sélectionnée, avec des loyers supérieurs à ceux des HLM. C’est la modernité de l’époque.

Les alentours de la tour Photo NE
Les alentours de la tour Photo NE

Le chantier n’est pas tout à fait terminé, les abords et vestibules sont encore encombrés de matériaux divers, quand a lieu le samedi de l’inauguration, au mois d’avril 1959, en présence de nombreuses personnalités politiques et du monde du bâtiment. Avec l’appartement du 14e décoré par l’ensemblier spécialiste MAP 84 rue de Paris à Lille, Ignace mulliez se fait le propagandiste de la construction verticale,  plutôt qu’à ras du sol. Le maire Victor Provo lui répond en disant que compte tenu de l’espace restant, on est condamné à construire en hauteur, et que nécessité prévaut. Mais il ajoute que tout le monde n’est pas d’accord. Un autre appartement témoin a été aménagé au 1er étage par la maison roubaisienne des meubles Debeyne, l’électricité ayant été confiée à la société Lemahieu frères de Wattrelos. Parmi les entreprises associées,  la société Ferret Savinel est également citée.

La tour du quai de Marseille aujourd'hui Photo Google Maps
La tour du quai de Marseille aujourd’hui Photo Google Maps

Un immeuble de cinq entrées et quatre étages appartements, -les témoins disent la barre de la tour-, complète l’ensemble. Ce qui nous vaut le jeu de mots suivant : tu habites quai de Marseille à la tour ou autour ? L’immeuble est déjà occupé, quand la tour en est à ses finitions. Il forme avec elle une véritable cité selon la presse. Alors que la tour est en voie d’achèvement,  le quai de Marseille présente un chemin de halage fait de boue et d’ornières. Cependant le CIL entoure le collectif d’une route macadamisée et de gazons.

à suivre

Merci aux témoignages de l’atelier ECHO, recoupés avec la presse de l’époque

 

Une parfumerie libre service

Les établissements Marcel Glorieux  (Parfumerie De Glory) se trouvaient précédemment au 70bis rue Pierre de Roubaix, d’où ils venaient  d’être expropriés. Cela correspondait à la portion de la rue Pierre de Roubaix qui a disparu lors de la construction du bloc Anseele, entre la caserne de Pompiers (aujourd’hui la CAF) et le théâtre Pierre de Roubaix, du n°28 à 82. En 1961, l’entreprise avait pour voisins au n° 68 une dame Duthoit, marchande de vins, au n°70 il y avait deux vieilles demoiselles retraitées, et au n°72 un boucher, M. Cafier.

Le nouveau magasin De Glory photo NE
Le nouveau magasin De Glory photo NE

C’est en septembre 1963 que les établissements Marcel Glorieux créent un libre service de parfumerie pour leurs détaillants, au n°1 rue de l’Ouest. A l’époque, ils sont les distributeurs exclusifs des marques suivantes : « Souvaist, De Glory, Tresport, Softol, G. Morand, Atomisaure, Ilona, Ventalor, Robust, Don Jaime et Thérèse ». Cette création fait l’objet d’une inauguration, avec vin d’honneur. Vont y assister M. Verbrackel représentant M. Provo, maire de Roubaix et Monsieur Pierre Herman député, entre autres personnalités. Le magasin d’exposition a été réalisé avec l’aide d’artisans roubaisiens. C’était un grand magasin, avec de nombreux rayonnages, dans lesquels les détaillants venaient se servir avec des chariots. Une réception particulière fut prévue le 9 septembre pour eux.

Le tragique incendie Photo NE
Le tragique incendie Photo NE

La mémoire collective a retenu l’eau de Cologne et la laque de Glory. La marque De Glory était plus connue que le nom de l’entreprise Glorieux. Une participante se souvient que ses beaux parents tenaient une épicerie avec un petit rayon parfumerie et que le représentant de la maison Glorieux passait régulièrement. Il vendait des petits flacons selon les saisons, au mois de mai, c’était le muguet. Il y avait aussi les filets pour les cheveux, les petites pinces à cheveux qu’on appelait les invisibles, les savonnettes. Le représentant livrait un peu de tout aux petits commerces de quartier.

En mars 1964, c’est le drame. A peine un an après l’inauguration, un incendie ravage la parfumerie. Il y a des victimes : le directeur de la firme et son père. Le papa est malheureusement décédé, mais le directeur en réchappe. Il semble que la société ait repris ses activités, car le Ravet Anceau indique encore la présence de la parfumerie Glorieux en 1978. Les témoins du quartier confirment qu’elle fait partie du paysage du quartier, mais ne se souviennent pas jusque quand.

Les appartements d'aujourd'hui Photo Google maps
Les appartements d’aujourd’hui Photo Google maps

Maintenant, le bâtiment a été aménagé en appartements  individuels, qui forment le début de la rue de l’Ouest.

Remerciements aux participants pour leurs témoignages

 

 

Elargissement de la Grand Place

Visite de la Reine Elisabeth à Roubaix Photo NE
Visite de la Reine Élisabeth à Roubaix Photo NE

Nous avons évoqué il y a quelques temps la disparition de la rue Jeanne d’Arc[1], en 1968. Nous allons ajouter quelques précisions sur l’évolution de la configuration des lieux. Sur cette photo, prise lors de la visite de la Reine Élisabeth en avril 1957, on peut encore apercevoir un ensemble de maisons qui masquent l’espace laissé vide par la disparition des Halles un an plus tôt. Leurs numéros ont une particularité, pairs et impairs se suivent, car il s’agit de bâtiments comptabilisés Grand Place. En effet, à partir de la rue du Château, on trouve les n°18, 19, 20, 20bis, 20 ter et 20quater, puis commence la rue Pierre Motte avec le n°2, à l’angle de la rue Jeanne d’Arc.

Ouverture de 1958 Photo NE
Ouverture de 1958 Photo NE

La transformation de l’espace vide en parking amène bientôt quelques modifications. Dès le mois de décembre 1958, on dégage en partie l’entrée à la place des Halles : les premières maisons de la rue Pierre Motte et de la rue Jeanne d’Arc.

Percée de la rue du Château Photo NE
Percée de la rue du Château Photo NE

Puis, en février 1964, une percée est réalisée dans la prolongation de la rue de l’hôtel de ville, qui fait jour sur ledit parking, et qui ampute la rue du Château d’un certain nombre de maisons en son milieu. La construction d’un centre commercial de transit en attendant Roubaix 2000, est en marche, il faut en favoriser l’accès.

Plan du Lido 1965 Publié dans NE
Plan du Lido 1965 Publié dans NE

Sur le plan publié un peu plus tard, on peut constater que cette percée a entraîné deux conséquences. On peut s’apercevoir que les deux rues du Château et Jeanne d’Arc amputées d’un certain nombre de maisons, vont subsister un temps, en proximité immédiate du Lido dont la création est effective en 1965. De même résulte de cette percée la formation d’un dernier pâté de maisons formé par les premiers numéros de la rue du Château (de 1à 9), et les numéros de la Grand Place (18 à 20). Ce dernier carré sera démoli, suite à la décision prise en conseil municipal de novembre 1967, ce qui aura pour effet d’améliorer l’accès au centre du Lido. On plaça sur l’angle ainsi dégagé ainsi un petit square et des places de parking. Dans la foulée, au début de l’année 1968, disparaîtra la rue Jeanne d’Arc. Nous avons déjà relaté cet événement par ailleurs[2]. Une autre perspective motivait ces travaux : offrir à Roubaix une « vraie » grand place, au moment de la célébration de l’anniversaire de la Charte en 1969.

Amputation de la rue du Château Photo NE
Amputation de la rue du Château Photo NE

En 1972, on s’occupa de démolir les derniers numéros de la rue du Château jusqu’à la rue de la Sagesse. Il fallait élargir encore l’espace qui devait accueillir dix ans plus tard une nouvelle poste et la Médiathèque.

Plan 1972 publié dans NE
Plan 1972 publié dans NE

 

 


[1] Article : une rue disparaît (centre)

[2] Ibidem

Foyer des Jeunes du Nouveau Roubaix

C’est en mars 1965 que se déroule l’inauguration du Foyer des Jeunes du Nouveau Roubaix. A cette occasion, une exposition réalisée par le club des jeunes de Paul Bert est présentée dans la salle des fêtes du groupe Marlot Linné : l’équipe de MM Wild, Souris et Mangold expose toutes sortes de fossiles, pierres, serpents, poissons, coquillages, insectes, oiseaux. M. Torion[1], Président du foyer prend la parole pour expliquer l’orientation des activités des amicales vers les jeunes, dont « la masse est imposante notamment dans le quartier du Nouveau Roubaix ». M. Torion déclare que ce foyer étendra ses activités jusqu’aux Hauts Champs. Il ajoute que la réforme de l’enseignement provoquera petit à petit la disparition des amicales. C’est pourquoi les amicales Jules Guesde et Marlot Linné ont fusionné pour former un foyer. M Pierre Prouvost, adjoint au maire constate à son tour que les anciennes structures sont dépassées. Il assure que l’administration municipale encouragera au maximum cette nouvelle direction dans les activités des jeunes.

L'exposition lors de l'inauguration de 1965 Photo NE
L’exposition lors de l’inauguration de 1965 Photo NE

De fait, l’heure est à la transformation des vieilles amicales. Ainsi l’amicale Jean Macé devient-elle le Foyer des Jeunes et de la Culture en novembre 1965, sous l’égide de son Président Octave Vandekherkove, alors que le doyen François Winants reçoit la décoration du mérite philanthropique des mains de Victor Provo, maire de Roubaix. De même, également en novembre, l’amicale Archimède, auréolée par les résultats sportifs de son club de jeunes, souhaite par la voix de son Président Florentin Six l’aider au maximum. L’amicale Pierre de Roubaix saute le pas également en devenant un foyer de jeunes et d’éducation populaire, avec de nouveaux statuts, et de nouvelles activités. Les amicales Paul Bert et Edgar Quinet, par la voix de leur président Francis Leignel dit l’urgente nécessité de fonder un foyer de jeunes et d’éducation populaire. C’est une période de changement : en décembre, la fédération des amicales laïques emménage dans de nouveaux locaux, elle quitte les locaux vétustes du 42 rue d’alsace pour s’installer au 20 rue de Lille.

Nouveaux locaux pour la FAL PhotoNE
Nouveaux locaux pour la FAL Photo NE

En 1966, le Foyer des Jeunes du Nouveau Roubaix comprend cent vingt membres âgés de 16 à 25 ans, et leurs aînés ont toujours des activités : société d’épargne, belote, tir, un stand de tir (en préparation dans la salle des fêtes du groupe scolaire Jules Guesde), loisirs culturels. Le programme pour l’année 1966 est important : une soirée musicale et artistique est prévue dans la salle des fêtes de la rue Jean Macé. C’est un événement : il s’agit d’une animation artistique « hors le centre », avec la participation des lauréats du conservatoire et de leur directeur André Thiriet. Les autres activités sont diverses : en février, une conférence sur l’initiation à la peinture moderne, un colloque sur la guerre au Vietnam, avec une exposition. En mars, une intervention du centre d’orientation professionnelle à l’intention des parents d’élèves, une conférence de Bernard Jeu sur l’Union Soviétique. En avril, une exposition concours de photographies. En mai, le Foyer participe à la fête du travail, et à cette occasion présente une pièce de théâtre par son groupe théâtral dirigé par Melle Leroux à la bourse du travail. Fin mai, théâtre encore, avec un drame policier de Robert Thomas, Piège pour un homme seul. La liste des activités est encore longue : un ciné club fonctionne tous les derniers samedis de chaque mois, une section discophile permet la pratique et l’étude de la musique. Il y a aussi une section de danses collectives, de jeux d’échecs. Le Foyer va aussi accueillir la tournée de l’Ufolea « prestige de la guitare » et organiser des soirées dansantes.

Daniel Deloor et Henri Drymala, entraîneurs du LC Nouveau Roubaix Photo NE
Daniel Deloor et Henri Drymala, entraîneurs du LC Nouveau Roubaix Photo NE

Les sports sont également représentés : une section de football, de tennis de table avec M. Jacquemin, et une section de lutte, le Lutteur club du Nouveau Roubaix avec des éléments de valeur, internationaux, champions de France, et un moniteur de classe internationale, Henri Drymala. En février, le Foyer organise les éliminatoires du championnat des Flandres dans la salle des sports Brossolette des Hauts Champs. Pour l’animation, le Foyer dispose de deux salles en alternance, la salle des fêtes Marlot Linné et celle du groupe scolaire Jules Guesde. En projet, un foyer tout neuf et indépendant ?

En Octobre 1966, lors de son assemblée générale, le Foyer des jeunes et d’éducation populaire du nouveau Roubaix se réunit dans la salle de la rue Jean Macé. Michel Hory, responsable du club de jeunes rappelle le but du Foyer : apprendre au jeune un métier d’homme et l’aider à passer avec le moins de difficultés possible de l’adolescence à l’âge adulte. Il émet le souhait de réunir les clubs de jeunes afin de mieux se connaître et pour mieux s’épauler. Toujours en octobre, signe de l’évolution grandissante de l’activité, a lieu la présentation officielle d’un entraîneur adjoint issu du club à Henri Drymala. Daniel Deloor, 20 ans, deux fois champion de France, international, trois fois champion de France militaire, s’occupera de la culture physique et de l’entrainement général de la pratique de la lutte. Un bel exemple d’émulation par le sport.


[1] Monsieur Richard TORION, Retraité de l'Éducation Nationale, Ancien adjoint au maire de Roubaix, 
Président d'honneur de la Fédération du Nord des délégués départementaux de l'Éducation Nationale, 
Chevalier de l'ordre national du Mérite, Commandeur des Palmes académiques, 
nous a quittés le 31 mai 2012 à l'âge de 89 ans.

Vie et mort de la « banane »

En 1957, à l’angle de l’avenue Fourier et de la rue Henri Regnault, se trouvait jadis un terrain appartenant aux établissements Ternynck, occupé par des jardins ouvriers. L’Office HLM décide d’y construire un nouveau groupe d’habitations dont MM. Bourget et Lecroart seront les architectes. Cela donnera un ensemble de 22 appartements répartis en plusieurs niveaux, avec un éperon qui se dresse sur neuf étages, dont le rez-de-chaussée est bâti sur pilotis.

Le chantier en 1957 Photo NM
Le chantier en 1957 Photo NM

Le gros œuvre est terminé en mai 1957. La visite d’inauguration a lieu dans la foulée. Etaient présents les maires de Roubaix, Tourcoing, le député du Nord, le Président du CIL Albert Prouvost…L’époque est à la construction tant les besoins en logements sont importants. En effet, dans le même temps, on envisage de construire un collectif au Carihem, pour reloger les habitants de la rue Edouard Anseele. Les jardins ouvriers qui se trouvaient le long de la rue du Chemin neuf vont disparaître pour laisser place au groupe Racing du CIL. Et l’office HLM projette encore de construire sur un terrain bordé par les rues Montgolfier et Du Puy de Lôme. C’est une partie d’un grand projet qui concerne la plaine des Hauts Champs. Nous sommes en 1958 et tout ça va se mettre en chantier dans les deux années qui suivent.

L'inauguration et les officiels Photo NE
L’inauguration et les officiels Photo NE

Pour cet immeuble parfois appelé Ternynck, l’utilisation d’un terrain d’angle n’a pas facilité sa réalisation, mais les architectes en ont tiré parti en construisant un premier bâtiment de quatre étages à la façade légèrement incurvée, à laquelle il devra son surnom : la banane est née ! Derrière ce premier bâtiment se tient l’éperon de neuf étages.

L'immeuble terminé CP MédRx
L’immeuble terminé CP MédRx

En 1989 intervient une première réhabilitation. Mais dès 1996, on parle de démolition, après plusieurs projets d’aménagement. Trop coûteux… Puis on relève des problèmes d’insécurité en 1997, des projets avortés d’occupation des locaux du pied de l’immeuble…On arrive en 2003, la démolition est actée, il reste 84 familles à reloger.

Réhabilitation 1989 Photo NE
Réhabilitation 1989 Photo NE

Ce sera chose faite le 31 décembre 2004. Le 30 juin 2005, c’est le début de la démolition de la banane. Les anciens locataires ont été invités, manière de faire le deuil d’un immeuble qu’ils auront habité pour certains près de quarante ans ! En juillet 2005, on connaît déjà le projet de collège prévu d’ouvrir en 2007.

L'emplacement après démolition Extrait Google Maps
L’emplacement après démolition Extrait Google Maps

L'emplacement après démolition Extrait Google Maps

La société Vroman Sports, une institution roubaisienne

Jules Vroman est né le 3 juin 1864 à Roubaix, rue du Calvaire (nom de la Grand–rue à l’époque). Ses parents étaient commerçants : le père Alexandre était boulanger et quand il décède,  Jules n’est âgé que de 13 ans. Sa mère reprend le commerce situé au 225 Grand Rue, elle apparaît au Ravet Anceau de 1883 comme épicière. Un article de journal retraçant sa carrière nous apprend qu’il est un élève d’une intelligence précoce et d’un amour ardent de l’étude. Il quitte l’école à l’âge de quinze ans, avec des connaissances dans des matières aussi diverses que le solfège, le dessin de menuiserie.

Jules Vroman & La Roubaisienne Photo Coll Privée et En tête AmRx
Jules Vroman & La Roubaisienne Photo Coll Privée et En tête AmRx

A 20 ans, il est gymnaste à la Roubaisienne. Jules Vroman est un jeune homme sportif parmi les sportsmen de l’époque qui fréquentent cette  importante société de gymnastique. Cette pratique sportive l’amène à s’orienter vers la fabrication d’appareils de gymnastique. Habile menuisier, il crée ainsi dès 1884 sa société, dont les locaux se trouvent dans la maison maternelle, au 225 de la grand-rue. Le réseau grandissant des sportifs va constituer sa clientèle. Il fait preuve d’innovation, et d’un vrai sens commercial : son matériel est aisément démontable, avec des tarifs adaptés et il est testé par la Roubaisienne. A 29 ans, il devient aussi professeur de danse et de gymnastique.

La première société Vroman Coll Privée
La première société Vroman Coll Privée

Jules Vroman épouse Zoé Marie Millescamps le 31 mars 1894. Le commerce se développe et les locaux de la Grand Rue deviennent trop petits, Jules Vroman va s’installer rue des Fabricants au n°28 et il participe à la fondation de l’Ancienne le 14 juillet 1895. C’est une société de gymnastique et de jeux athlétiques et d’instruction militaire, dont il sera le directeur technique, puis le président. Les sociétés de gymnastique sont nombreuses et florissantes à cette époque. Comme elles voyagent et remportent de nombreux concours. Jules Vroman voit ses affaires prospérer avec le développement de son réseau sportif. Dans un premier temps, le siège de l’Ancienne est situé 28 rue des Fabricants, et Jules Vroman voit ainsi se développer la société sportive et sa société de fabrication.

En tête de l'Ancienne et catalogue Vroman En tête AmRx Catalogue Coll Privée
En tête de l’Ancienne et catalogue Vroman En tête AmRx Catalogue Coll Privée

Le 30 juillet 1898 naît Jules Vroman, deuxième du nom, qui prendra la succession de son père en 1928. Entretemps, le succès de la société Vroman nécessite de nouveaux locaux et la maison se retrouve au n°30 de la rue du Grand Chemin.

La société Vroman au 30 rue du Grand Chemin En tête Méd Rx
La société Vroman au 30 rue du Grand Chemin En tête Méd Rx

En 1900, Jules Vroman loue l’établissement sis Grand-rue n°50, jusque là occupé par un fabricant de cardes, M. Beaumont. Il y crée le franco-américain skating rink, lieu de loisirs inspiré des patinoires américaines, bientôt consacré aux patins à roulettes sur plancher de bois. Cette reconversion d’un vaste hangar rencontrera un grand succès. Le même type d’établissement existera au Fresnoy un peu plus tard. C’est sur cet emplacement du n°50 de la Grand-rue que sera créé le Casino Théâtre de Roubaix, grande salle de spectacles de music hall, qui deviendra un des grands cinémas de la ville.

Le skating rink de la Grand Rue CP Méd Rx
Le skating rink de la Grand Rue CP Méd Rx

Après la première guerre, la société Vroman a développé ses fabrications : la gymnastique les sports collectifs, la natation, pour lesquels sont fabriqués les installations et équipements appropriés.

à suivre

Merci à Mme Vroman pour les témoignages et les illustrations

Le centre de formation de la rue Delespaul

Au n°185 de la rue Delespaul se trouvaient en 1953, les ateliers de constructions électroniques, anciens Ets Flaga. Il y avait un concierge, M. Breywaert. Puis en 1960, c’est la société parisienne Clarel qui vient s’installer là. Les membres de l’atelier se souviennent du grand nombre d’ouvriers qui travaillaient là et de l’agencement des lieux. Chaque étage était réservé à un type de fabrication particulier. CLAREL était une société Française spécialisée dans la fabrication d’appareils d’éclairage intérieur et extérieur. CLAREL s’est fait connaître sur le marché de l’éclairage public Français au début des années 1950. Sa première réalisation fut un modèle résidentiel de lanterne fait d’une vasque en plexiglass allongée en forme d’accordéon, équipée de tubes fluorescents. Son catalogue de produits s’est largement développé en France et en Belgique. La société Ragni continue de commercialiser les lanternes CLAREL encore présentes au catalogue lors de la reprise tout en commercialisant ses propres produits.[1]

Publicité Clarel parue dans NE
Publicité Clarel parue dans NE

Une annonce parue dans la presse en janvier 1971 nous apprend que le centre AFID est installé depuis quelques mois dans ses nouveaux locaux du 185 de la rue Delespaul, et qu’il pourra accueillir de nombreux élèves à la rentrée prochaine. On peut situer la création du centre de formation dans le courant de l’année 1970. Les témoins disent que le site est resté inoccupé quelques années.

L’A.F.I.D (association pour la formation dans les industries diverses de la région Roubaix Tourcoing) existe depuis le 24 mars 1961, date de l’inauguration officielle de ses locaux à Roubaix, 18 rue Pauvrée. Elle fait partie de l’A.I.F.P. (association interprofessionnelle de formation professionnelle). Sa mission est d’étudier les problèmes de formation professionnelle du personnel des entreprises industrielles et commerciales de la région. Elle suscite, crée ou participe à la création de moyens de formation et de perfectionnement. M. Gacon en est le directeur en 1961. Première initiative, une session d’initiation industrielle destinée aux jeunes qui sortent de l’école primaire, et qui n’ont pu accéder aux collèges d’enseignement technique. Des projets : formations de bobiniers électriciens, vers un CAP, électromécaniciens, cours de vente en magasins de détail, examens professionnels.

Le centre AFID Photo CQ ECHO
Le centre AFID Photo CQ ECHO

L’A.F.I.D fonctionne avec des commissions constituées par les représentants des écoles ou instituts intéressés, des représentants patronaux, des salariés et des spécialistes compétents. Ces commissions déterminent les programmes, le niveau établi, le moyen de formation choisi, et suivent l’exploitation et la gestion de cette activité. L’AFID ne recueille aucune cotisation, n’a pas d’adhérents. Ses frais administratifs sont couverts par des subventions d’organismes professionnels.

Le point de vue de l’AFID en 1963 est le suivant : l’activité économique se façonnera qu’en fonction d’une main d’œuvre qualifiée. Il faut donc développer la formation régionale en fonction des problèmes industriels et commerciaux. Les contacts entre professionnels, responsables de formation et d’enseignement et spécialistes doivent être plus nombreux. Les professionnels doivent mettre en place les moyens pour les formations qu’ils désirent voir appliquer et prouver ainsi aux organismes officiels (FPA) la nécessité de telle ou telle formation. Des conventions pourront ensuite être passées pour les frais de formation. Enfin, il faut éviter l’émigration de la main d’œuvre qualifiée, en lui permettant de se perfectionner.

Une vue des ateliers Photo NE
Une vue des ateliers Photo NE

En janvier 1971, on annonce donc  l’ouverture pour la rentrée prochaine d’un nouveau centre AFID. Installé depuis quelques mois, il accueillera 100 nouveaux élèves à la rentrée scolaire (septembre), élèves âgés de 14 ans. On trouve là un centre d’éducation professionnelle, avec stages en entreprises (46 entreprises de Roubaix et environs), un centre de formation d’apprentis, pour jeunes embauchés souhaitant obtenir un CAP avec accord employeur, et une section adultes, en recyclage, techniques électroniques et pneumatiques, plans et dessins, conducteurs de machines.

Les membres de l’atelier ECHO se souviennent d’un centre très fréquenté, mais également replié sur lui-même, qui communiquait peu dans le quartier. Cependant, en mai 1990, le centre de formation de la rue Delespaul organisait une opération « portes ouvertes » pour promotionner ses formations de tourneurs, fraiseur, soudeurs.

Démolition du centre Photo CQ ECHO
Démolition du centre Photo CQ ECHO

Nous ne savons pas encore quand le centre de formation arrêta ses activités, ni pour quelles raisons. Le comité de quartier a pris ces clichés au moment de sa démolition  en novembre 1998. Tous les témoignages sur la vie et les activités de ce centre sont les bienvenus !

L'emplacement vide ext Google maps
L’emplacement vide ext Google maps

Remerciements au Comité de Quartier ECHO pour les témoignages et illustrations


[1] D’après le site Phozagora