Le terrain municipal des sports

Il y a cent ans, la création du terrain municipal des sports de Wattrelos. On joue beaucoup au football en ce début des années vingt. Les clubs pullulent. Ainsi toutes les amicales laïques ont déjà leur équipe de football, telles l’amicale du Centre, du Crétinier, de la Baillerie. De même les patronages comme la Croix de Malte. Il y a également l’Union Sportive de Wattrelos et le Sport Ouvrier Wattrelosien.

Sur quels terrains jouent tous ces clubs ? Ont-ils commencé dans des pâtures mises à disposition par les agriculteurs, comme cela se faisait encore en 1980 ? La presse cite des terrains au Crétinier, à la Baillerie, au hameau de Sainte Marguerite. C’est ce dernier emplacement qui sera approprié en terrain municipal des sports à partir de l’été 1922. En décembre de la même année, l’aménagement du nouveau terrain de sports du hameau de Sainte Marguerite touche à sa fin. Pendant tout l’été une équipe d’ouvriers des services municipaux y a travaillé quotidiennement. Les sociétés sportives de Wattrelos auront donc un beau terrain pour pour participer aux fêtes sportives de la ville. Mais il y a un hic. L’hiver, la rue menant à ce terrain, comprendre la rue du Beck, se trouve toujours dans un état déplorable pour les piétons. Il est à espérer que le service municipal de la voirie songera à aménager un peu cet état de choses.

Les espaces sportifs ne sont pas encore entrés dans les mœurs des Wattrelosiens. En Août 1923, depuis quelque temps, ce terrain pourtant municipal, sert de dépotoir aux habitants du voisinage qui y apportent leurs ordures ménagères. Certains n’hésitent pas à déposer sur le sol des débris de ferraille qui peuvent blesser dangereusement les sportifs qui s’entraînent tous les jours. Le terrain est donc non seulement opérationnel mais de plus utilisé quotidiennement !

L’entrée du stade du Beck de nos jours vue Google Maps

Réaction des autorités locales : le terrain municipal des sports n’est pas un dépôt pour les ordures ménagères. La municipalité a aménagé un terrain de sports pour servir à toutes les sociétés sportives de la ville. Pour mettre fin à ces abus la police a reçu des ordres très sévères afin de faire cesser l’extraordinaire sans-gène des habitants voisins du terrain des sports. Des poursuites seront exercées contre toute personne qui aura déposé des ordures quelconques sur le terrain.

Cent ans plus tard ces habitants du voisinage auraient trouvé une déchetterie à proximité du stade. Mais considérer un espace sportif comme propice à un dépôt d’ordures, c’est vraiment condamnable. Ce sont des pratiques qui vont à l’encontre de la volonté d’urbaniser et d’équiper la ville.

Nous n’avons pas trouvé d’inauguration officielle. Toutefois, le 22 septembre 1923, le Sporting Club Wattrelosien joue un de ses premiers matchs sur le terrain municipal rue du Beck, contre le Racing Club Lillois et c’est une victoire par 2-1.

à suivre

Avril 1903

Le journal des sports avril 1903

L’inauguration du nouveau terrain du Stade Roubaisien aura lieu le dimanche 5 avril, il est situé au Parc Cordonnier, à l’extrémité de la rue Jouffroy, à cent mètres de l’arrêt du Pont-Rouge, tramway de la gare du Nord à Lannoy. Pour l’occasion, un grand match est organisé qui opposera le Club Français au Beerschoot AC d’Anvers.

La finale du championnat de France va opposer les équipes premières du Racing Club de Roubaix et du Racing Club de France. Or ce match est prévu de se dérouler sur la pelouse du Parc des Princes, c’est à dire sur le terrain du RCF. Ce qui entraîne une polémique et une plainte du RCR, plainte retirée dès qu’il fut précisé que le terrain sur lequel se jouera la finale n’est pas celui du RCF mais qu’il accueille généralement les rencontres de football-rugby.

Football. La finale entre le RCR et le RCF qui s’est déroulée au Parc des Princes s’est terminée par un match nul (2-2). La commission de l’USFSA a décidé qu’une nouvelle rencontre se disputera à Roubaix sur un terrain neutre le 19 avril.

Le Club Français en 1899 doc Wikipedia

Football. Le Beerschoot d’Anvers et le le Club Français n’ont pu se départager. Le score était de 2-2 à la mi-temps, à la reprise les parisiens prennent l’avantage et mène de deux buts mais les anversois et notamment leur centre avant Potts marque deux fois. Score final 4-4! Une belle partie ! Une réception intime a eu lieu au local du stade roubaisien, belges et français ont ainsi pu fraterniser.

Courses à pied. Quelques étudiants de l’Ecole Nationale des Arts Industriels de Roubaix ont formé une société sportive dans le but de pratiquer le course à pied sous toutes ses formes. Le Student Running Club a pour président Paul Duhayon de Roubaix, Fernand Rosenblat d’Odessa, secrétaire Gervais Alex de Roanne, trésorier Claudius Sadon du Havre.

Cyclisme. Paris Roubaix. Quatre hommes en tête, Aucouturier, Chapperon, Levaloy et Wattelier. Ils arrivent en l’espace d’une minute. Chapperon ayant eu à effectuer un changement de vélo ne rattrapera jamais Aucouturier qui l’emporte.

Aucouturier vainqueur 1903 doc JdeRx

Cyclisme. Course Roubaix Anvers le 13 avril. Trousselier l’emporte, il a participé à Paris Roubaix sous le nom de Levaloy.

Pub vélo 1903 doc JdeRx

Football. Le RCR est champion de France ! Par sa victoire 3-1 sur le RCF, le club roubaisien est à nouveau sacré champion de France. Le match s’est joué sur le terrain du Stade Roubaisien dans le Parc Cordonnier au Pont-Rouge. Les roubaisiens ont été supérieurs grâce à leur homogénéité. Les parisiens avaient ouvert le score, puis manqué un pénalty. À la mi-temps, Roubaix est revenu au score et mène 2-1. Léon Dubly fixe le score à 3-1 sur pénalty.

Football. Léon et Maurice Dubly (RCR) sélectionnés dans l’équipe française qui va affronter l’équipe d’Angleterre au Parc des Princes.

Cyclisme. Grande réunion sur piste au vélodrome roubaisien. Vont s’affronter Oscar Lepoutre le stayer lillois et Jean Gougoltz champion suisse, puis Bouhours et Joe Nelson jeune champion américain.

Pub vélo 1903 doc JdeRx

Finale du championnat de France de Hockey à Roubaix. Sous une pluie battante et continue, les parisiens du RCF ont vaincu les roubaisiens du RCR par 5-2. Une réception très cordiale a réuni les deux équipes après le match.

Football. La finale du challenge international du Nord opposera le champion de France, le RCR au champion de Belgique, le Racing Club de Bruxelles.

L’inauguration de la Maison de l’éducation permanente

La Maison de l’éducation permanente est constituée de plusieurs modules formant un ensemble architectural résolument moderne. L’entrée s’effectue par la rue Jean Castel et donne l’accès direct à un vaste hall autour duquel sont réparties les salles d’enseignement général, les salles de cours informatiques, le centre audio-visuel, la salle de documentation. Elle dispose également d’un coin lecture, d’un forum pour les débats et discussions, il est également prévu un logement de fonction. De l’autre côté de l’entrée principale, ce sont les salles réservées à l’administration, aux enseignements spécialisés comme le dessin d’art, les sciences naturelles, la physique chimie. Une salle pour les enseignants, une autre pour les formateurs sportifs y seront aménagées. Des salles de superficie plus restreintes seront dédiées à des équipements tels que labo photo ou technologie diverses. Par le hall d’entrée, il est possible de rejoindre les salles dans lesquelles seront aménagés des ateliers tels que ferronnerie, cuisine ou couture.

La Maison de l’éducation permanente de Wattrelos, aujourd’hui doc ville de Wattrelos

Placé plus en retrait, un autre bâtiment a été construit pour accueillir une salle polyvalente pouvant être utilisée pour des spectacles, d’une contenance de 300 personnes. Dans la partie située à proximité de la ferme pédagogique, sera aménagé le restaurant directement adjacent à une belle terrasse sur laquelle une cheminée barbecue a déjà été installée. Les cuisines seront spacieuses. Un service médical et un foyer seront installés à proximité du hall des sports, dont l’entrée pourra se faire par la rue Jean Castel, mais aussi par la voie d’accès à la salle des jeux traditionnels.

Dès sa mise en service, la maison de l’éducation permanente poursuivra les activités déjà proposées aux stagiaires : cours d’électronique, informatique, anglais, allemand, préparation à l’examen d’entrée à l’université. Des projets sont en cours qui doivent permettre la création de stages de formation professionnelle (secrétariat, bureautique, électronique) en collaboration avec l’AFPA et des stages de gestion informatique en collaboration avec la chambre de commerce de Lille Roubaix Tourcoing. Les stages d’insertion de l’ancienne école Michelet y bénéficieront de salles de cours.

Cette maison est l’un des bâtiments les plus prestigieux en matière d’équipement éducatif et sportif pour Wattrelos et toute la métropole. Elle a un coût : 20 millions de francs. La ville de Wattrelos bénéficie d’une subvention du Conseil régional de 5 millions et 450,000 francs et peut ainsi déjà accueillir 600 stagiaires.

L’inauguration du 15 décembre 1984 doc NE

La maison de l’éducation permanente a été inaugurée le samedi 15 décembre 1984 par le député maire Alain Faugaret, en présence du président du Conseil régional Noël Josephe, de Michel Delebarre ministre du travail et de la formation professionnelle, de Madame Victor Provo et son fils Jean Claude, conseiller régional. Elle portera le nom de Victor Provo qui fut un grand maire, un grand député et un grand président du Conseil Général du Nord.

Site Motte-Bossut de Leers

Louis Motte-Bossut est le fondateur d’une filature qui, en 1843, représente, en importance, avec 18. 000 broches, dix filatures moyennes de l’époque. À peine achevée, cette usine est la proie des flammes (juillet 1845). Dix mois plus tard, elle est reconstruite sur des données plus vastes avec 44.000 broches, elle atteint presque l’effectif de toutes les filatures de Roubaix et de Tourcoing réunies. Quinze ans plus tard, une autre filature vient porter l’installation à 100.000 broches. La Filature monstre est à nouveau détruite par un incendie en 1865 et ne sera plus rétablie. Elle restera désormais de l’autre côté du canal. Peu de temps après, Louis Motte-Bossut aménage un important tissage de coton à Leers, puis une filature de laine à Roubaix, boulevard de Mulhouse (aujourd’hui disparue).

L’usine Motte Bosut à Leers doc VDN

En 1871, une importante usine de tissage de coton est construite sur la route de Roubaix par l’entreprise Motte-Bossut. La direction en est confiée à Léon et Louis, fils de Louis Motte et d’ Adèle Bossut. Avec le mariage de son aîné Léon, la raison sociale de l’entreprise change et devient « Motte-Bossut & fils ». Louis Motte-Bossut a donc créé un tissage de coton à Leers, qu’il confie à ses deux fils, Léon (1842-1903) et Louis (1845-1901). En 1895, intervient à Leers l’édification de la tour Motte-Bossut Fils (MBF), qui domine encore la commune.

Le site en 1965 Photo IGN

L’Usine a cessé ses activités en Juillet 1982. Elle occupait encore 170 salariés. En 1983, pour un essai de pré commercialisation avec le versant nord est, cinq entreprises de petite taille étaient intéressées. Le syndic de l’unité Motte-Bossut avait toutefois été saisi d’une offre plus rentable, émanant de la société Ferret Savinel qui voulait tout démolir et édifier des logements. Plusieurs projets allant jusqu’à 185 logements. Ferret Savinel avait même déposé deux permis de démolir et trois permis de construire pour 91 logements.

Mais la ville de Leers défend à l’époque un autre projet : pour 7000 m² achat et vente par lots côté avenue de Verdun, 9000 m² bâtis la ville les achète pour implantation d’activités à moyen terme. À court terme on y installerait des activités pour lesquelles on ne peut rien construire pour raisons financières, comme les ateliers municipaux, une salle polyvalente de sports. Dans la cour, près de la tour, 5 à 600 m² de bureaux pour l’école de musique. Sur les terrains, une partie en parkings et une douzaine de logements.

Le site en 1986 Photo IGN On distingue le lotissement des Tisserands

Rappelons que la fermeture de Motte-Bossut est un sinistre financier, perte de 8 % des recettes totales. La ville de Leers souhaite marquer une pause dans la politique d’urbanisation, en attente de son collège, dont le permis de construire est accordé, mais pas encore les financements et les crédits du conseil régional. Une partie du site est actuellement occupée par l’entreprise Sweetco, le reste des bâtiments par des associations sportives, un lotissement occupe aussi une partie des terrains de l’usine. Le verger de l’entreprise a également laissé place au lotissement nommé Les Tisserands.

L’espace sportif Motte-Bossut doc Ville de Leers

Depuis 1985, c’est l’entreprise Sweetco, aujourd’hui leader sur le marché du matelas et de la protection de literie pour bébés, qui  a installé ses bureaux et son site de production. En mars 2022, les salariés ont été informés du transfert de l’activité pour un regroupement sur le site logistique de l’entreprise, dans le parc d’activités de Roubaix Est.

Cette nouvelle situation permet à la ville d’envisager une autre destination pour ce site industriel, avec des logements notamment. La tour de l’ancienne usine emblématique dans la commune, devrait être conservée. Qu’adviendra-t-il du site Motte-Bossut ?

On lira avec intérêt le superbe travail de Bernard Moreau et Jean Pierre Desmet sur l’évolution du site Motte-Bossut de Leers dans Leers mon village, publié par l’Association Leersoise d’études Historiques et Folkloriques

Communion solennelle à Saint Maclou

L’église St Maclou à Wattrelos Collection particulière

Toute petite, j’allais déjà à la messe avec ma voisine et sa fille qui était de mon âge. J’étais bien habillée, je n’oubliais pas de prendre mon missel, je mettais des gants. Nous y allions à pied, l’église Saint Maclou était à deux pas. Nous assistions à la messe de 9 heures ou à celle de 11 heures, il y avait toujours du monde. On n’oubliait pas de prendre le petit sou pour la quête et la carte pour signaler notre présence et faire constater notre assiduité.

Puis j’ai eu l’âge de faire ma communion solennelle. Ça se faisait à l’époque, beaucoup d’enfants de 12 ans, garçons et filles, d’abord passés par le catéchisme, se préparaient pour cette cérémonie importante. Moi, j’allais chez une dame de la rue Henri Carette pour faire le catéchisme, et aussi au patronage derrière le cinéma Pax, où j’ai fait une retraite. Le mercredi des cendres, juste avant, le prêtre fit une croix sur notre front avec des cendres et nous avons du nous confesser.

Les communiantes Collection Particulière

Le grand jour arriva enfin. C’est par un beau dimanche de juin que je fis ma communion solennelle à l’église Saint Maclou, comme une trentaine de jeunes filles. C’était une cérémonie spéciale, car nous étions des élèves du lycée et nous sommes passés après tous les autres. On m’avait acheté une belle aube blanche chez Beuscart rue Roger Salengro, j’avais un gros cierge en main, et nous sommes entrées à la suite l’une de l’autre.

Sur la droite, le grand café l’Innovation Collection particulière

Après la cérémonie, mes parents avaient réservé pour l’occasion une salle à l’Innovation Grand Place pour un repas familial avec des amis. Nous étions près d’une trentaine dans une salle du bas de ce grand établissement. Le menu était copieux : d’abord un potage velouté accompagné d’une mousse de Turbot en gelée, puis de la langue aux champignons, ensuite du gigot pré-salé avec des flageolets à la crème, de la salade mimosa, un beau plateau de fromages, une glace baptisée Agneau Pascal, une corbeille de fruits, café liqueurs vins et champagne. Ce fut une belle fête où chacun y alla de sa petite chanson. On connaissait déjà le répertoire car ceux qui chantaient interprétaient toujours leur chanson : les Papillons de Nuits, Du gris, c’est un mauvais garçon, Primevère…

Le banquet Collection Particulière

C’était au mois de juin 1963, et sans m’en rendre vraiment compte, je suis sortie de l’enfance.

Remerciements à RM pour ses souvenirs

Mars 1903

Le journal des sports Mars 1903

Football. Challenge International du Nord. La première demi-finale se déroulera sur le terrain du Sporting Club Tourquennois et elle opposera l’Antwerp FC au Racing -Club Roubaisien.

Football. Sociétés indépendantes. Participeront aux matchs éliminatoires du challenge du Sporting Club Roubaisien : le FA du Blanc Seau, l’AS Lilloise, l’Ancienne, l’Olympique Roubaisien, et les équipes secondes de tous ces clubs.

Boxe. La Vie Illustrée publie un article sur les succès des frères Desruelles dans les championnats de boxe de Paris et publie une superbe photographie représentant MM. Jean et Hubert Desruelles faisant assaut dans leur salle de Roubaix.

Tempête sur Boulogne 1903 Collection Particulière

Football U.S.F.S.A. Championnats du Nord. La finale du championnat entre terriens et maritimes se jouera en matches aller et retour. Elle opposera l’Union Sportive Boulonnaise au Racing-Club Roubaisien. Roubaix gagne le match aller par 3 à 2, après une partie très disputée.

Cross country. La fête du 15 mars au RCR. Les engagements pour le cross doivent être envoyés à M. Maurice Dubrulle, 71 rue d’Alsace à Roubaix, accompagnés du droit d’entrée fixé à 5 francs par équipe de 8 coureurs, et un franc par individuel.

Le Racing Club de Bruxelles en 1897 doc Sport Illustré

Football. Challenge International du Nord. La deuxième demi-finale opposera l’Olympique Lillois et celle du Racing-Club de Bruxelles champion de Belgique. Les belges l’emportent par 4 buts à 2 devant sept à huit cents spectateurs.

Boxe. Le jeune professeur roubaisien Hubert Desruelles après avoir succombé devant le professeur parisien Favet, avait été classé quatrième dans le championnat de poids légers. Il ne s’avoue pas vaincu et demande à pouvoir affonter de nouveau son adversaire. Il ne vient pas discuter sa victoire mais il prétend à la troisième place du Championnat. Aussi il lance un défi à son vainqueur, aux conditions suivantes : le match sera disputé au cours d’une des soirées des Championnats du Monde. L’arbitre sera l’arbitre officiel du tournoi, on combattra avec les réglements de la Fédération. Il semble que l’adversaire de Desruelles cadet relèvera le défi et les spectateurs de la salle Wagram reverront avec plaisir le « coq de Roubaix » comme ils l’appellent.

Courses à pied. Le brevet pédestre de 30 kilomètres aura lieu le jour de Pâques et arrivera au Vélodrome de Roubaix. La huitième course cycliste Paris-Roubaix sera donc encadrée par des épreuves cyclistes et pédestres. C’est l’Association Sportive Lilloise qui organise ce brevet des 30 kilomètres, pour lequel 150 francs de prix en objets d’art ou en espèces. Le brevet sera décerné aux coureurs qui auront accompli le parcours en moins de quatre heures.

Nouveau stade à Roubaix. Le Stade Roubaisien va inaugurer son nouveau terrain du Parc Cordonnier au Pont Rouge, début avril. Des contacts sont pris pour un match international qui opposerait le Club Français de Paris, le Berschoot Athlétic Club d’Anvers. Félicitations au Stade Roubaisien qui pour cette fête d’inauguration a voulu d’un début faire un coup de maître !

Les bains roubaisiens de la rue Pierre Motte doc BNRx

Réouverture des Bains Roubaisiens. La piscine des bains roubaisiens rue Pierre-Motte à Roubaix fermée depuis quelques temps va bientôt rouvrir au public, début avril. Nul doute que les baigneurs seront nombreux. Les Roubaisiens doivent s’estimer heureux de posséder au centre de la ville un établissement de ce genre dont la propreté, la bonne tenue, le confort sont de nature à satisfaire les plus exigeants.

Football. Une série de forfaits. Après ceux du Championnat du Nord terrien, après celui de Boulogne dans la finale du Nord maritime et terrien, voici maintenant le Havre qui décline la lutte dans la dernière demi-finale du Championnat de France. Le RCR affrontera donc en finale le Racing Club de France à Paris.

Auchan s’installe à Leers

Le 20 aout 1967, Auchan inaugure son premier hypermarché à Roncq, le 27 mars 1969, le centre Englos-les-Géants, à Englos dans la métropole de Lille, ouvre avec une galerie marchande et autour de vastes terrains pour accueillir d’autres enseignes. À la fin de l’année 1969, la société Auchan vient d’acquérir un certain nombre de terrains à la limite de Leers et de Lys-lez-Lannoy et souhaite implanter une zone commerciale et de loisirs. Les conseils municipaux de Lys-lez-Lannoy et de Leers ont été consultés et ils ont donné leur aval car cette implantation devait créer quelques cinq cents emplois. Le projet avait déjà obtenu l’agrément ministériel.

Vue aérienne du site en 1971 doc IGN

C’est le quatrième Auchan qui s’installe là, après ceux de Roubaix, Roncq, Englos. Les permis de construire ont été sollicités et obtenus, la construction ne tarde pas. Une route a été tracée, du côté de Roubaix par Lys-lez-Lannoy, les poutres de béton sont apparues et les responsables d’Auchan espèrent pouvoir ouvrir leur hypermarché à l’automne 1970.

Vue resserrée du site Auchan 1971 IGN

Parallèlement à la construction des bâtiments qui abriteront l’hypermarché, les premiers parkings sont aménagés et il est rappelé que les promoteurs entendent faire de cet ensemble autre chose qu’un centre commercial. Trois mille places de parking seront offerts, ainsi qu’une importante gamme d’attractions : activités de plein air, restaurant, jardin d’enfants, club hippique, une volière un terrain d’exposition et peut-être un motel.

Les premiers éléments du centre en juillet 1970 doc NE

Le 19 novembre 1970, c’est l’ouverture d’Auchan Leers, situé derrière le Parc des Sports, et l’argumentaire est précis : quatre cents nouveaux emplois, augmentation de votre pouvoir d’achat et bientôt trente commerçants spécialisés. L’hypermarché est ouvert de 9 heures à 22 heures sauf le dimanche et le lundi matin. On casse les prix des denrées alimentaires mais également du textile, de la parfumerie, de l’équipement de la maison. Pour sa galerie marchande, Auchan Leers s’est assuré la collaboration de commerçants renommés : les chaussures Bata, André, les vêtements Herbaut Denneulin, le coiffeur Jean Liviau, le nettoyage à sec Rossel, les laines Phildar, une banque, la Société Générale.

Le logo Auchan en 1970 doc NE

Quand Le Corbusier vint à Hem

Le château de la Marquise doc Historihem

Le château de la Marquise, une vaste propriété qui appartenait autrefois à la Marquise d’Auray, servit de dépôt de munitions pendant l’occupation. En septembre 1944, les allemands préviennent la population qu’ils vont faire sauter les dépôts de munitions. Après les explosions la destruction est totale, il ne reste plus rien du château.

Après l’explosion du dépôt de munitions doc Historihem

La propriété a ensuite été acquise par la société roubaisienne d’HLM, pour y édifier des logements. L’aménagement de ce lotissement doit comprendre un jardin public et fait l’objet d’études. À l’époque, il y a deux chantiers à l’étude, la résidence du Parc à Croix et le lotissement de la Marquise à Hem. « Pour les immeubles de la résidence du parc construits sur le terrain du peignage Holden, nous avons fait appel à Jean Dubuisson. Pour la Marquise à Hem, nous hésitions… »1

Vue du lotissement de la Marquise IGN 1947

Un samedi d’octobre 1952, un visiteur de marque est attendu sur le terrain hémois. Il s’agit de M. Le Corbusier, l’architecte bien connu, recommandé aux roubaisiens par Eugène Claudius Petit, Ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Le Corbusier a élaboré les plans et supervisé la construction de la Cité radieuse de Marseille, sa première unité d’habitation dont la construction s’achève en 1952. Il s’agit d’un « village vertical », composé de 360 appartements en duplex distribués par des « rues intérieures ». Surnommée familièrement « La Maison du Fada », cette réalisation fait partie des œuvres de Le Corbusier classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les autorités indiennes, au début des années 1950, lui confient le projet de la ville de Chandigarh, nouvelle capitale du Pendjab située sur un haut plateau dominé par la chaine himalayenne.

C’est donc en octobre 1952 qu’il vient visiter le site hémois. Il est accompagné de M. Albert Prouvost, Président du CIL de Roubaix Tourcoing et des dirigeants des sociétés d’HLM, MM Victor et Michel Hache directeurs de la société La Maison Roubaisienne. Les personnalités ont été auparavant accueillies à la mairie par M. le docteur Leplat maire d’Hem, Marquette adjoint et Lepers secrétaire de la mairie. À la suite de quoi, Le Corbusier se met au travail et envoie un projet à Albert Prouvost.

Le projet Le Corbusier de 1953 pour la Marquise site http://www.fondationlecorbusier.fr

Albert Prouvost raconte très précisément comment il s’est personnellement opposé à l’intervention de Le Corbusier.  « Le célèbre architecte… nous soumet un projet qui ne plait pas : immeubles trop hauts trop rapprochés les uns des autres, balcons conformes au modulor qui ne laissent apercevoir qu’un pan de ciel et ne permettent pas de profiter des beaux arbres de la marquise d’Auray. » Et il ajoute : « Je le lui fais remarquer en m’efforçant à la diplomatie ». Le grand architecte lui répond par courrier : « ce sera bien assez bon pour vos pauvres types ! » Albert Prouvost se vexe. « Sans doute fallait-il prendre cette phrase au deuxième degré », ajoute-t-il dans ses mémoires1. Le projet resta sans suite.

Albert Prouvost et Le Corbusier

L’architecte et l’industriel ne parviennent pas à s’entendre. Ce fut finalement un collège d’architectes qui se forma sous l’impulsion de MM. Lapchin architecte en chef du CIL, et Marché géomètre. On retrouve dans ce collectif les noms suivants : MM Finet, Lecroart, de Maigret, Ros, Maillard, Neveux, Spender, Verdonck…Un plan masse fut établi et on s’attacha à préserver le site qui fut divisé en 105 parcelles. Un article de la presse locale de 1958 évoque dans son titre Le Corbusier, en dénaturant le sens de sa création : sur le terrain de l’ancien château de la Marquise, on prépare une authentique Cité Radieuse. Le groupe CIL UMIC avait en effet abandonné la construction de HLM pour des maisons individuelles destinés à des milieux plus favorisés2.

1Toujours Plus loin, Mémoires d’Albert Prouvost éditions La Voix du Nord

2Article de presse de 1958 figurant dans le site Historihem

Première pierre à la Mousserie

C’est le directeur de la Caisse des dépôts et consignations en personne qui vient procéder le 18 octobre 1954 à la pose de la première pierre du nouveau groupe d’appartements à Wattrelos. M. Bloch-Lainé vient visiter les réalisations du CIL de Roubaix Tourcoing et il en profite pour procéder à la pose de la première pierre d’un bloc de 252 appartements dans le nouveau quartier résidentiel de la Mousserie, lequel doit totaliser plus de 1.500 logements.

François Bloch-Lainé document fondation Charles De Gaulle

Wattrelos est déjà un vaste chantier. Au sud est de la Mousserie, le groupe de maisons individuelles de la Tannerie, en bordure de la rue du Sapin-Vert est déjà habité alors que la tranche A de la Mousserie (268 logements) est en cours de construction. Tout dernièrement à proximité du pont du Tilleul a commencé l’édification d’une première tranche de 200 logements du groupe d’immeuble collectifs du Tilleul.

Le groupe dont la première pierre sera posée se trouve en bordure du boulevard des Couteaux. Il comprendra 119 appartements à une chambre pour jeunes ménages, 109 appartements à deux chambres et 24 appartements à trois chambres. Le chauffage central est prévu dans chaque appartement alimenté par une chaudière unique, eau chaude et froide, cave et garage pour bicyclettes et voitures d’enfants.

L’Espierre avant couverture doc NE

Les travaux de couverture de l’Espierre sont actuellement en cours, ainsi que l’élargissement du pont des Couteaux qui permettra une liaison directe entre le boulevard de Metz à Roubaix et le quartier de la gare à Tourcoing.

M. François Bloch-Lainé est accompagné par M. Leroy directeur général de la Société Immobilière. Il est accueilli par M. Albert Prouvost et des personnalités du CIL, MM Victor Provo député maire de Roubaix, Debesson maire de Tourcoing et D’hondt maire de Wattrelos. On remarque la présence d’André Lefebvre président de la société le Bien être qui va se charger de construire un bon nombre des futurs appartements, M. Degallaix, président du syndicat des entrepreneurs chargés de la construction des 1733 habitations de la Mousserie, M. Hache directeur de la Maison Roubaisienne.

Aperçu de la future Mousserie Collection particulière

La matinée a été consacrée à la visite des chantiers et réalisations du CIL, puis la future cité de la Mousserie est présentée sous forme de maquette sous une grande tente. Albert Prouvost fait une allocution dans laquelle il évoque le chemin parcouru et il rend hommage à la ville et la municipalité de Wattrelos dot l’intelligente collaboration va permettre l’édification sur les 45 hectares de la Mousserie de 2.000 logements qui abriteront six mille personnes et à la fin de 1957, dix mille.

M. Bloch-Lainé répond en quelques paroles simples. Il dit sa fierté de collaborer à l’œuvre éminemment sociale du CIL et il ajoute que le CIL de Roubaix Tourcoing apparaît comme une entreprise pilote. Il affirme sa résolution de tout mettre en œuvre pour mettre un terme à cette plaie des mal-logés. Il viendra avec joie pour poser au faîte de la dernière maison de la Mousserie le traditionnel bouquet.

La pose de la première pierre doc NE

Puis on se dirige vers le chantier ouvert à proximité. Un escalier de planches conduit les officiels jusqu’aux fondations de la première maison de la future cité. Le chef de chantier tend à M. Bloch-Lainé la truelle symbolique avec laquelle il scelle la première pierre. Puis l’on se sépare sous le frais soleil d’automne.

Démolition de moulins

Wattrelos possédait une dizaine de moulins sur son territoire, d’après le cadastre consulaire établi au début du XIXe siècle. Ils ont disparu les uns après les autres. En voici quelques-uns dont nous avons pu repérer la démolition.

L’emplacement du moulin Laloy, devenu Place du Moulin puis Place Roger Salengro CP Coll Particulière

C’est en Juillet 1890 que les travaux de démolition du moulin Laloy, antiquité de la commune, seront menés à bien. L’affaire attirera nombre de curieux qui s’attrouperont autour des ruines. Jules Alphonse Laloy, meunier de profession, vient tout juste de décéder, le 5 mars 1890. À quoi va être consacré l’emplacement du moulin ? La question a été abordée dès le mois de mai par le conseiller municipal Jean Baptiste Flipot qui a proposé à ses collègues de transformer l’endroit en place publique. Cette excellente idée a rencontré l’aval de ses collègues et l’assentiment de la population de Wattrelos. L’argumentaire est précis : plusieurs rues et non des moins fréquentées aboutissent au moulin Laloy et nul doute qu’une place à cet endroit deviendrait un des points les plus animés de la commune. Le vieux moulin se trouve en effet à l’aboutissement de la rue Traversière, de la rue du moulin, et du chemin vers le hameau Sainte Marguerite. De plus, il est question d’une nouvelle route du laboureur vers la Grand Place. La création de cette nouvelle voie (rue carnot) va singulièrement léser les habitants de la rue du moulin dans leurs intérêts. Leur accorder une place publique, où un marché pourra s’installer, serait une bonne compensation. Quelques jours ont suffi pour démolir l’ancien moulin. L’affectation de l’emplacement reste au coeur de toutes les conversations. On espère que les commissions municipales ne tarderont pas trop, allusion à la lenteur ordinaire de prise de décision des édiles wattrelosiens. Comme argument supplémentaire, on se plaint toujours qu’il n’y ait pas assez de place pour le marché ou les ducasses de la grand place. La nouvelle place du moulin pourrait ainsi venir compléter le dispositif avec bonheur. La décision est prise le 30 mai 18901.

Les dernières heures du Moulin Glorieux doc NE

En Août 1956, on démolit le moulin Glorieux, du nom de son dernier propriétaire. On pensait l’abattre trente ans plus tôt, mais la solidité des murs arrêta les démolisseurs. Il se trouve sur la frontière belge à quelques pas de la route nationale Lille Audernarde (rue Jules Guesde). Il figure sur le plan cadastral consulaire. Il était surnommé le moulin de la fraude, car les blés belges étaient introduits en France sans payer de droits. Également surnommé le moulin des trois sots, la légende expliquait que ses trois propriétaires avaient perdu la raison après avoir été ruinés. Haut d’une trentaine de mètres, il abrite encore les énormes meules de pierre qui servaient à écraser le blé. Un des pierres du moulin porte le millésime 1780, date à laquelle il fut construit par le famille Dumortier. L’une des filles épousa Étienne Glorieux dont la famille occupa le moulin jusqu’à sa fermeture intervenue à la fin du XIXe siècle. C’était l’un des plus beaux moulins de la région2.

Le moulin de la rue Négrier doc NE

Nous sommes en 1958. Un autre moulin va disparaitre. En juin, les démolisseurs vont s’attaquer à un moulin désaffecté situé derrière la droguerie du numéro sept de la rue Négrier, tenue par M. Bogard. Il était haut d’une trentaine de mètres et devenait un risque d’accident car ses briques se détachaient une à une. Déjà le toit n’existait plus. Bâti vers 1830, ce moulin servait encore d’abri pour le reposoir de la paroisse Saint-Maclou, et de nombreux oiseaux le visitaient régulièrement. L’entreprise tourquennoise de Fernand Leblanc, rue de Gand, se charge du travail.

Le moulin de la broche de fer Coll Particulière

Un dernier moulin subsiste à l’époque selon le journaliste, c’est celui qui se trouve sur le terrain de la ferme Gallois, à la Broche de fer3.

1D’après l’article Le moulin laisse la place, in Wattrelos fin de siècle Atemem éditions

2D’après l’article de Jean Lafrance Nord Matin d’août 1956

3D’après l’article de Nord Eclair de juin 1958