Le 28 février 1983, on procède à la pose de la première pierre du centre d’éducation permanente wattrelosien et on inaugure la salle de jeux traditionnels. C’est Noël Josephe Président du Conseil Régional qui vient pour l’occasion. Alain Faugaret Maire de Wattrelos, marque le coup : Wattrelos s’engage dans le modernisme mais reste fidèle à ses traditions.
La pose de la première pierre Doc NE
L’office municipal d’éducation permanente a été créé en 1981, avec comme but d’améliorer les connaissances et la qualification de la population. De septembre à décembre 82, vingt deux stages de formation ont été effectués dans les domaines les plus divers, concernant plus de cinq cents personnes. De nouveaux locaux plus importants sont jugés nécessaires, d’où la décision de construire. Cout de l’opération, deux milliards de francs, 540 millions de francs au Conseil Régional, le reste financé par la Caisse d’épargne sous forme de prêt.
Les pistes de bourles doc VDN
La salle des jeux traditionnels, inaugurée le même jour, est un équipement à deux étages, très clair, très chaud. C’est une bien jolie réalisation avec ses poutres de bois. Pour Marcel Buyck, président de la Fédération wattrelosienne de bourle, ce jour est historique. Cette bourloire permettra de maintenir le jeu de bourle pour un demi siècle et au-delà. Il rend hommage à l’action de M. Rucquoy adjoint aux sports.
Noël Josephe reçoit la grande plaquette d’honneur de la ville et rend hommage au dynamisme de Wattrelos, ville phare dans sa recherche en matière d’éducation et de formation permanente.
Vue de la bourloire doc Office du Tourisme
L’engouement pour le jeu de bourles ne s’est pas démenti. Une fois par mois, l’Office de tourisme de Wattrelos donne rendez-vous à la Maison des jeux de tradition, en plein parc du Lion, juste en face de la ferme. L’objectif : initier à un jeu typique de la métropole très connu aux XIXe et XXe siècles, la bourle. Tous les vendredis, samedis, dimanches (sauf en mars et avril) et lundis à partir de 15 h 30, on peut avoir accès aux pistes de la bourloire du parc du Lion (gratuit, une consommation au bar) sur réservation. Contact : Maison des jeux de tradition au 03 20 83 72 76.
Leers a connu au moins trois moulins sur son territoire. Deux moulins se faisaient face rue de Wattrelos, à savoir le Moulin Druon, qui broyait des graines de lin et de colza pour faire de l’huile, et qui se trouvait du côté de l’emplacement de la cité Bauwens. L’autre se situait de l’autre côté de la rue. Ces deux moulins furent la propriété de la famille Lezaire, puis appartinrent aux Coucke et aux Salembier. Ils ont tous les deux disparu. Un troisième moulin se trouvait sur la colline de Quevaucamps et on y accédait par la carrière du Moulin, aujourd’hui rue Hoche. C’est celui qui nous intéresse.
Les trois moulins sur le cadastre 1825 doc ADN
Ce beau moulin en briques fut bâti en 1852 en remplacement d’un moulin sur pivot en bois datant de 1836 renversé par une tempête. C’est le 7 juillet 1851 que la veuve Simon Hubert Fourez obtint du préfet l’autorisation de le rétablir en briques.
Le moulin autrefois Coll particulière
Son fils Simon Hubert Fourez lui succéda jusqu’en 1893 et en 1895 vinrent trois frères, neveux du précédent : Arthur, Jules et Jean Derache. Ils utilisaient le moulin pour la mouture du blé et du seigle et produisaient une farine renommée. Mais le moulin cessa toute activité en octobre 1914, au moment de la première guerre. Arthur Derache fut soupçonné par les allemands de renseigner les français avec les mouvements d’aile de son moulin. Il risqua la mort mais fut épargné. Le moulin ne tourna plus jamais. Il tomba en ruines mais avait encore tout son matériel, lorsque la commune décida de l’acheter le 26 février 1971.
Le moulin en ruines Coll Particulière
En février 1973, M. Jean Bruggeman délégué régional de l’association française des amis des moulins lance un appel au nom de cette association à tous les leersois pour la sauvegarde du dernier moulin à vent de l’arrondissement, lui-même leersois. M. Brugeman fait appel à sauver un édifice vivant, mobile et humain. Une exposition a lieu en même temps à Wattrelos sur les moulins du Nord qui a reçu la visite de milliers de personnes et qui a rencontré un grand succès. Une exposition identique doit se tenir bientôt à Villeneuve d’Ascq. On s’organise, et on propose même de donner des galas dont les bénéfices iraient à la restauration du moulin de Leers. Le conseil municipal leersois a décidé d’assurer la sécurité aux abords du moulin. L’assemblée communale a fait étudier la possibilité de rendre à ce moulin son attrait d’antan et a fait procéder à une étude chiffrée de remise en état. Il en coûterait 250.000 francs, le montant serait couvert par voie d’emprunt et permettrait la réfection totale et la remise en service du moulin. La municipalité de Leers décide alors de laisser la parole aux habitants de la commune en vue de la sauvegarde (ou non) de ce moulin exceptionnel.
à suivre
Sources : archives départementales, Journal de Roubaix, Nord éclair
Né le 27 septembre 1921 à Roubaix, Gonzague Olivier est le fils du fondeur constructeur Maurice Olivier et de Léonie Dewavrin. C’est un pilote automobile français de rallyes et sur circuits. Gonzague Olivier, brillant sportif, est à son aise sur l’eau où il excelle en ski, comme à la barre d’un bateau à moteur. Il est tout aussi performant sur les routes ou les pistes au volant d’une voiture de course, lors de rallyes et d’épreuves d’endurance. Champion de ski nautique et vainqueur de grandes épreuves en rallyes et en endurance, Gonzague Olivier fait référence dans le monde de la compétition automobile d’après guerre.
La Simca 8 sport Site l’Automobile ancienne
Champion de France de hors bord 1950/1951, il travaille alors dans le milieu de l’automobile. En 1952, il participe en mai au Circuit International de vitesse de Bordeaux qu’il termine deuxième sur Simca 8 Sport, puis un mois plus tard aux 12 heures d’Hyères sur la même voiture avec Bernard Dubly, ils finissent premiers de leur catégorie.
Sur Porsche 356 1500 S aux 24 h du Mans 1954 Site les 24 h
Il remporte la Coupe du Printemps de Montlhéry en 1954, sur Porsche 356 (Linas-Montlhéry, Sport 2L.) Puis avec Mme Olivier, il est premier de sa catégorie au Rallye du Soleil Cannes. Il est 4e Rallye des Routes du Nord en 1954, avec Gilberte Thirion sur Porsche 356 1500 S. En 1954 encore, il est engagé au Mans sur une Porsche 550 numéro 47 et termine 1er de la catégorie 1100 cm³ avec Zora Arkus Duntov. Aux douze heures de Reims associé à Veuillet, il obtient la seconde place sur 1500 cm³. Il finit l’année champion du nord Automobile et obtient le record de France Angleterre de ski et de canot automobile.
Gonzague Olivier au Mans Photo Le Mans Eklablog
En 1955 il participe à toutes les grandes épreuves automobiles de la saison et bien qu’accidenté au Rallye du Nord, il obtient le meilleur temps toutes catégories à Escalles et à Roubaix. Il remporte les 24 Heures de Paris sur le Spyder 550 numéro 38, avec Auguste Veuillet, catégorie 1500 cm³. Puis il termine 2ème de sa catégorie aux 24H du Mans toujours sur 550 1100 derrière Auguste Veuillet, l’année du terrible accident.
Porsche spyder Site RacingSportsCars.com
En 1956 à la suite d’une fracture de la jambe et de la cheville, Gonzague Olivier ne participe qu’aux 1000 kilomètres de Paris sur Spyder Porsche avec Duthoit, mais abandonne par suite d’un dérapage. Il délaisse alors le sport automobile et se remet au hors bord avec succès, en remportant le Grand Prix de la ville de Cannes. En août il se classe premier de la Coupe de Paris sur Dinghy 583 cm³ .
En 1960, partant de Wissant, Gonzague Olivier traverse la Manche en ski nautique et son exploit est homologué à Douvres. Il déclarait : Tous les sports m’intéressent sans aucune distinction, et dans la mesure de mes possibilités de pratiquer au maximum les disciplines autres que celles qui m’ont apporté des titres nationaux ou régionaux.
La société G. Olivier doc cercle du motonautisme Classique
Il se consacre ensuite à la construction de dinghies à moteur destinés au ski nautique et deviendra une personnalité respectée dans le monde du nautisme. Ses bateaux sont aujourd’hui recherchés et appréciés par les amateurs de nautisme vintage. Il nous a quittés le 30 janvier 2013 à Annappes.
Athlétisme : le club athlétique roubaisien va inaugurer son nouveau local 52 rue de Lannoy avec une fête sportive pour le 18 janvier prochain, laquelle comprendra avec divers numéros, un championnat de lutte pour tous les sociétaires.
Le Racing Club de France de Hockey 1903 doc Gallica
Hockey. En vue du grand match de hockey que le RCR prépare pour dimanche prochain (avec le RCF) le journal donne quelques explications à ses lecteurs. Le hockey se joue selon les mêmes règles générales que le football association, onze joueurs contre onze. Chaque équipier est muni d’un stick en bois, sorte de bâton à bout recourbé avec lequel il frappe une balle de cuir pour la faire entrer après d’habiles combinaisons entre les poteaux bu but. Le point marqué ne compte que si le coup est donné dans un espace compris dans un demi-cercle de 14 mètres de rayon tracé vis à vis du goal. Le jeu exige de grandes qualités de vitesse et de tactique que possède au plus haut point l’équipe parisienne. Les Roubaisiens ont de leur côté de très bons joueurs fermement décidés à fournir une lutte ardente contre leurs adversaires et amis du Racing Club de France.
Manchette du journal le Vélo doc Gallica
Un procès entre deux journaux sportifs. Paris, 2 janvier. La Cour d’appel a rendu un arrêt par lequel elle confirme la décision de la chambre de commerce de la Seine, ordonnant au journal l’Auto-Vélo sous peine d’une astreinte de 200 francs par jour de retard, de supprimer de son titre le mot Vélo, qui est la propriété du journal Le Vélo fondé en 1892.
Manchette du journal L’Auto-Vélo doc Gallica
Football, sociétés de l’USFSA. Le RCR devait se rendre à Courtrai pour matcher le RC Bruxelles dans le cadre du challenge du FC Courtrai est vainqueur par forfait de son adversaire. Un match d’entraînement leur sera proposé. Le Stade Roubaisien fait jouer ses deux équipes première et seconde dans un match sur le terrain du Pont de Croix.
Football, sociétés indépendantes. Sont cités les clubs suivants : Sporting Club Roubaisien, terrain au Pont Rouge, Olympique Roubaisien, terrain rue du Luxembourg. Amical club roubaisien, local café Plouvier 104 rue du Collège. Standard Tourquennois, Étoile Tourquennoise.
Tir. Chez M. Houzet, au débit de tabacs du Petit Roubaix, au con des rues d’Alger et de Cartigny, à cent mètres de l’arrêt du train du Crétinier, un grand tir aux pigeons au posé est offert aux amateurs. Nombreux prix. Le tir est couvert, chauffé et bien éclairé.
Automobilisme. L’assemblée générale de l’Automobile club du Nord se tiendra dans les salons de l’hôtel Ferraille rue de la gare à Roubaix. À l’issue un banquet amical aura lieu à 10 francs par tête. Déjà de nombreuses adhésions.
Football. La coupe Manier. La finale opposait sur le terain du Vésinet le club français à l’olympique lillois. Les parisiens qui jouaient sur leur terrain l’ont emporté par sept buts à zéro.
Football. Malgré l’inclémence du temps, un public nombreux a assisté au match RCR contre RC Bruxelles, sur le terrain de la chaussée d’Harelbeke à Courtrai. Les roubaisiens l’ont emporté par trois buts à deux. L’équipe du RCR était composée de Renaux, goal, Scott et Duthoit, arrières, Jean Dubrulle, Maurice Dubly, Léon Dubly (capitaine) en demis, les avants Hargraeve, Renaux jeune, Loucheur, Lefebvre et Gadenne.
Boxe. La grande fête sportive prévue pour le 18 janvier est reportée au 1er mars. L’organisateur, M. Desruelles est en pourparlers avec diverses personnes pour produire à Roubaix des numéros inédits en province. Cette fête aura lieu à l’Hippodrome Roubaisien et sera présidée par M. Eugène Motte, député maire. Cette fête au bénéfice du Nouvel Hôpital verra la Grande Harmonie se produire et Me Dubron, avocat près de la Cour d’appel de Douai fera une conférence.
Sport pédestre. Le tour de France par un roubaisien. Ce matin, un vendredi, à sept heures, un jeune Roubaisien, membre de la société de gymnastique La Roubaisienne, M. Camille Vion, vainqueur de plusieurs épreuves pédestres, quatrième dans le championnat de France, quittera Roubaix pour entreprendre le tour de la France par étapes journalières de 30 à 35 kilomètres. Vion s’arrêtera le premier jour à Douai, il sera porteur d’un carnet de route qu’il fera viser par les maires, à chacune de ses étapes. Il compte être de retour à Roubaix dans un an. Bonne chance à cet intrépide marcheur et que la route lui soit légère !
Football. Les championnats du Nord. Le RCR bat le Stade Roubaisien par 4 à 0. L’US Tourquennoise bat l’Iris Club lillois par forfait, bien qu’un match amical se soit déroulé entre les deux équipes après 45 minutes d’attente.
Le marcheur roubaisien Camille Vion est arrivé à Arras samedi soir, sous une pluie battante et continuelle toute la journée. Il repart le lendemain pour Doullens.
Cross Country. Le championnat du Nord de cross country se déroulera à Roubaix cette année sur décision de l’USFSA, qui a confié au RCR l’organisation de l’épreuve. Les équipes devront être composées de six coureurs dont quatre seulement comptant pour le classement.
Le marcheur roubaisien Camille Vion continue son tour de France à travers le froid et la neige. Il a atteint Crévecoeur le Grand dans l’Oise, après une étape Doullens Amiens puis Amiens Beauvais et Crévecoeur. Il compte rejoindre Paris puis se diriger vers l’est. À Amiens il a fait l’objet d’une petite réception par quelques aimables sportsmen.
Patinage au Parc de Barbieux CP BNRx
Patinage. On patine sur les étangs du Parc de Barbieux, l’autorisation ayant été donnée par l’Administration Municipale. Une cinquantaine d’amateurs en ont profité , la glace encore vierge était très belle et suffisamment forte pour porter la foule des patineurs et patineuses. Il serait toutefois prudent d’organiser un service de secours en cas d’accident.
Football. Sociétés Indépendantes. Le Sporting club roubaisien organise un challenge de football ouvert aux sociétés indépendantes du Nord et de la Belgique et à celles affiliées à la FSAF (Fédération des Sociétés Athlétiques de France). Pour tous renseignements, s’adresser au local du Sporting, 441 rue de Lannoy à Roubaix où les adhésions sont prises jusqu’au 15 février.
Football. Challenge international du Nord. Le RCR a battu l’Union sportive de Calais par 4 buts à 0, en jouant à neuf pendant toute la seconde mi-temps.
Le Tour de France. Le journal l’Auto annonce l’organisation d’une formidable épreuve cycliste sur route qui durera un moins et comprendra six étapes. Il s’agira du premier Tour de France.
Lutte. Dans le match qui a mis en présence dimanche à la salle Destrée angle des rues Bell et de Wasquehal à Roubaix, les lutteurs Devermen et Smeester, ce dernier a été tombé en 14 minutes par une ceinture avant.
Escrime. Le contre de sixte. Une nouvelle société est en formation chez M. Arthur Vanackère, Café des Sports 47 rue du Moulin à Roubaix. Au programme, l’escrime, la canne, le bâton et la boxe et probablement l’athlétisme, lutte, poids et haltères.
Parution du premier numéro du Bulletin officiel mensuel du Nord Touriste et de l’Automobile club du Nord. Cet organe possède 28 pages et le texte est agrémenté de nombreuses gravures.
Le général de Gaulle a invité N.S. Khrouchtchev en France. Le voyage se déroule du 23 mars au 3 avril 1960. Nikita Khrouchtchev, alors Président du conseil des ministres de l’URSS, est le premier chef d’État soviétique reçu officiellement par le Président de la République française depuis la révolution de 1917. Né le 3 avril 1894 à Kalinovka, dans l’Empire russe, et mort le 11 septembre 1971 à Moscou, Nikita Khroutchev est un homme d’État soviétique qui dirigea l’URSS durant une partie de la guerre froide. Il fut le premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique de 1953 à 1964 et président du conseil des ministres de 1958 à 1964. Il joua un rôle important dans le processus de déstalinisation, dans le développement du programme spatial soviétique et dans la mise en place de réformes relativement libérales en politique intérieure. Il fut remplacé en 1964 par Léonid Brejnev au poste de premier secrétaire et par Alexis Kossyguine à celui de président du conseil des ministres.
M. K et Albert Prouvost doc NE
Les hôtes soviétiques ont donc visité en douze jours un grand nombre de villes françaises : Paris, Bordeaux, Lacq, Tarbes, Pau, Istres, Pichegu, Nîmes, Arles, Marseille, Dijon, Metz, Verdun, Reims, Épernay, Lille, Roubaix, Serqueux, Rouen, Flins et Rambouillet. Lille et Roubaix sont sur le parcours et plus particulièrement Wattrelos, du fait de l’implantation des usines Prouvost, le Peignage Amédée-Prouvost et la Lainière de Roubaix.
M. K en visite au Peignage doc NE
Le mercredi 30 mars a lieu la visite de M. Nikita Khroutchev à Wattrelos au Peignage Amédée-Prouvost et à la Lainière de Roubaix. Venant de Lille, il a gagné Roubaix par le grand boulevard. Il tourne à la Laiterie et remonte l’avenue Delory jusqu’au rond point des Trois Baudets. Puis il emprunte l’avenue Motte, longe les Hauts Champs. Il sillonne ensuite les rues du Nouveau Roubaix pour rattraper le boulevard de Paris, le boulevard Gambetta, la Place Nadaud, le boulevard de Strasbourg. Passe le canal rue de la vigne, se dirige vers les rues du Cartigny et d’Alger. Manifestement on lui aura fait visiter tous les nouveaux ensembles immobiliers du coin avant d’arriver aux sites industriels.
M. K et Albert Prouvost doc NE
Il arrive au peignage Amédée Prouvost avec vingt minutes de retard sur l’horaire. Il y a beaucoup de curieux. Il est accueilli par Albert Prouvost fils et François Lefebvre, gérants. La petite fille des concierges Françoise Engelbert, 9 ans, s’avance avec un bouquet de violettes de Toulouse qu’elle remet à Mme Khroutchev qui sourit et embrasse l’enfant. Albert Prouvost découvre que Mme Khroutchev parle parfaitement l’anglais, c’est elle qui servira d’interpréte1. Elle s’intéresse aux pulls Rodier et au prix modique des repas à la cantine. M. K qui suit le même périple que celui de la Reine en 1957, s’intéresse au matériel dont l’automatisme réduit la peine des ouvrières. Dans la salle du conseil d’administration, poignées de main, rencontre du personnel, le président et Mme signent le livre d’or, puis c’est au tour de M. Kossyguine et M. Gromyko ministre des affaires étrangères. La visite de l’usine se fait au pas de course. Albert Prouvost saisit une mèche de peigné et donne quelques explications à M. K. C’est la cohue des photographes. La visite aura duré une vingtaine de minutes.
M. K et Jean Prouvost doc NE
À la Lainière, c’est Jean Prouvost qui accueille M. K qui traverse successivement le secteur finition teinture, filature, la salle de tricotage. M. K est décrit par la presse comme pesant, trapu, solide, marchant à pas vifs en roulant ses épaules massives. Il parcourt le temple de la chaussette et à la sortie l’attend une haie d’honneur formée par les apprenties toutes vêtues d’un seyant tablier bleu.
Passage en trombe à la Mousserie doc NE
Après la Lainière, par la rue des Patriotes à Wattrelos et la rue Richard Wagner il gagne la Mousserie où il s’arrêtera devant une maison de son choix, selon Albert Prouvost. Un ménage d’âge moyen nous accueille, un peu surpris par l’impromptu de la visite. Au rez-de-chaussée, salon, salle à manger, cuisine, vestiaire et toilettes. À l’étage la chambre des parents avec meubles en bois verni et le couvre-pieds de satin, deux chambres pour les enfants, une salle de bains avec douche. Quel est votre métier ? Demande M. K. Je suis mécanicien, monsieur le Président2.
Ensuite il reprend le boulevard des Couteaux, le pont des Couteaux et le boulevard de Metz, rejoint les boulevards de Strasbourg, Gambetta, Leclerc, de Paris, Jean Jaurès vers Lille.
M. K et une ouvrière du Peignage doc NE
Ont accompagné le leader soviétique pendant la visite, Mme Joulia Nikititchna, Mme Rada Nikititchna, M.Serguei Nikititch, Mlle Elena Nikititchna et M. Adjoubei. Les quatre premiers sont la femme et les enfants de Nikita Khrouchtchev et M. Adjoubei est l’époux de sa fille Rada. Ensuite, les personnalités, ce sont MM. A.N. Kossyguine (Vice-Président du Conseil des Ministres de l’URSS), A.A. Gromyko (Ministre des Affaires Etrangères de l’URSS), G.A. Joukov (Président du Comité d’Etat pour les relations culturelles avec l’étranger), V.S. Emelianov (Chef de la Direction pour l’utilisation de l’Energie atomique près le Conseil des Ministres de l’URSS), O.I. Ivatchenko (Député du Soviet Suprême de l’URSS) et A.M. Markov (Membre du Collège du Ministère de la Santé de l’URSS)3. On imagine bien que ce ne fut pas qu’une visite touristique !
1Mémoires d’Albert Prouvost : Toujours plus loin éditions La Voix du Nord
Les organisateurs de la fête de l’entente leersoise font appel à l’occasion de la soirée du mois d’août 1960 à un orchestre de choix ! Jean Prez, dit Jean de Leers, se produira pour la première fois dans la salle des fêtes de la commune. Tous les leersois connaissent bien ce sympathique musicien issu d’une famille leersoise bien connue.
Jean Prez doc BNRx
Jean Prez est en effet fils et petit fils de maçons leersois. Son grand-père Henri Prez habitait hameau de la longue rue et il eut pas moins de treize enfants ! Son père Jean Louis Prez fut terrassier, maçon et cafetier, il habitait le hameau de la petite frontière et il eut trois enfants, (Jules, Jean, Thérèse), Jean étant né en 1922 à Leers-Nord.
Jean Prez 1960 doc NE
Jean de Leers est un artiste dont la virtuosité est reconnue depuis longtemps, il sera même professeur d’accordéon, compositeur et éditeur de musique. Il vient à Leers avec son accordéon, son bandonéon, sa flûte, son piano, son vibraphone, sa voix et il est accompagné par une formation qui comprend Ferdinand Craye à l’accordéon et au bandonéon, Paul Marescaux à la trompette, au violon et au chant, Georges Bart, trompette, piano, accordéon, congas, Germain Froment, à la clarinette et au saxophone, Théo Juillet à la contrebasse, André Merckx à la batterie.
Jean Prez et son orchestre doc NE
Ils vont animer un bal qui amènera de la joie pour tous, anciens et jeunes danseurs, et amateurs de musique d’orchestre. Le bal de l’entente leersoise a lieu le 14 août et le bénéfice de la soirée permettra aux dirigeants du club d’assurer à toutes les équipes une très belle saison. Des tables sont en location au café Loy 2 rue de Néchin, chez Desmet face à la salle des fêtes. Le retour vers Roubaix, Toufflers, Lys, Lannoy, Wattrelos est assuré par autocar. Le prix d’entrée est à 2,50 francs.
L’après-midi, à 15 heures et à 17 heures 30 et le lendemain après-midi du lundi se déroulera un tournoi de football au stade Léo-Lagrange avec la participation du Capreau de Wasquehal, du FC Annappes, de l’ASPTT de Lille.
Un article de Nord éclair daté de janvier 1964 nous apprend que deux roubaisiens ont participé au célèbre Rallye de Monte Carlo. Mieux encore ils ont fini premiers de leur catégorie ! Il s’agit de Stanislas Motte et de Jean Marie Buyssens.
Stanislas Motte est né à Tourcoing le 20 avril 1930 dans une famille aisée. Le père appartient à une grand lignée de négociants textiles qui compte parmi ses ancêtres les filateurs Motte Roussel et Motte Dewavrin. Sa carrière automobile semble officiellement commencer en 19561, lorsque Stanislas Motte achète à M. Paul Mazaud, concessionnaire Salmson de NANTES une Salmson 2300S. Présenté au quarantième Salon de l’Automobile de 1953, ce modèle possédait une ligne agréable, avec sous le capot un moteur quatre-cylindres double arbres à cames en tête de 105 ch associé à une boite Cotal électromagnétique, ce qui en faisait une redoutable voiture de sport. Monsieur Stanislas Motte la fait immatriculer en mai 1955 et effectue à son volant le Rallye International des Routes du Nord 1956, associé à Jean-Marie Buyssens, et l’équipe termine à la dixième place de l’épreuve emportée par la paire Robert Buchez et Claude Storez sur Porsche 356.
La Salmson 2300 Site https://www.aguttes.com
Ce résultat inaugure vraisemblablement une carrière de pilote de rallye, avec les difficultés inhérentes à ce sport. La Salmson a-t-elle été revendue pour couvrir les frais d’une autre course ? L’inventaire des courses2 nous indique la participation de Stanislas Motte et Jean-Marie Buyssens au Rallye International des Routes du Nord de 1958 sur Renault Dauphine TS, véhicule moins prestigieux mais tout à fait performant. Ils terminent second derrière la paire Bernard Consten Jean Hébert sur Panhard Dyna ZI.
À partir de 1960, les deux pilotes vont démarrer une collaboration avec la marque allemande NSU (Neckarsulm Strickmaschinen Union). Ils courent le Tour de France automobile de cette année là sur NSU Prinz 1 et terminent vingtièmes de leur catégorie remportée par Bernard Consten et Jack Renel sur Jaguar Mk2 3.8. Les NSU Prinz sont des automobiles développées par le constructeur allemand NSU de 1957 à 1972.
Stanislas Motte sur NSU en 1965 Site Printerest
En 1961, Stanislas Motte court avec Pierre Vandewynckèle sur Porsche 356 1600 à l’occasion du Rallye International du Touquet. L’expérience ne rencontre pas de résultat.
Il faut attendre 1963 pour retrouver Stanislas Motte au départ de trois épreuves sur NSU. Tout d’abord, le Rallye International des Routes du Nord couru avec Jean-Marie Buyssens avec une 9e place en catégorie T. Puis le Tour de France automobile, auquel il participe avec Paul Duthilleul sur NSU Prinz Sport GT1. Ils enlèvent la seconde place de leur catégorie et finissent 23e au général. La troisième course, c’est le Tour de Corse avec Jean-Marie Buyssens sur NSU où ils se classent à la dixième place.
Vainqueurs en 1964 Doc NE
Puis c’est la participation au Rallye de Monte Carlo 1964, chroniqué par l’article de Nord éclair. Les deux co équipiers courent sur NSU Prinz 4 et remportent leur catégorie, finissant 89e au général. Les deux roubaisiens (selon NE) sont des pilotes confirmés qui appartiennent au Club sportif automobile du Nord et cette victoire est une juste récompense de leurs efforts.
Le Tour de France automobile de 1964 couru avec Georges Bertelotti se termine par un abandon.
Trois courses en 1965 : le Rallye International des Routes de France avec Jean-Marie Buyssens, pas de NSU à l’arrivée, la Coupe des Alpes courue avec Yves Guérin se solde par un abandon et le Tour de Corse avec Jean-Marie Buyssens sur NSU 1000 TTS par une 13e place.
La dernière course mentionnée par notre inventaire a lieu en 1969 et c’est le traditionnel Rallye International des Routes du Nord que Stanislas Motte et Jean-Marie Buyssens courent sur Porsche 911 S. Ils n’apparaissent pas au classement ni dans la liste des abandons.
Stanislas Motte est alors âgé de 39 ans. Est-il resté dans le milieu de l’automobile ?
C’est Augustin Laurent, député et président du Conseil Général qui présida l’inauguration du parc municipal Léo Lagrange, le dimanche 23 avril 1950. Diverses manifestations sportives et autres se sont déroulées dans la localité. À 10 heures 45, la municipalité leersoise reçoit à la mairie Mme Léo Lagrange et les autres personnalités parmi lesquelles les maires de Roubaix, Tourcoing, Lys.
Les personnalités présentes à l’inauguration Photo NE
À 11 heures un cortège se forme qui emprunte la rue du Général de Gaulle, la Place, les rues des Patriotes, Joseph-Leroy et Pasteur. Les personnalités citées, le Conseil Municipal leersois, la section socialiste de Leers et d’importantes délégations socialistes du canton de Lannoy, de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, des délégations des sociétés locales, des enfants des écoles publiques et du personnel enseignant entrainés par l’Harmonie Municipale.
Mme Léo Lagrange coupe le ruban Photo NM
Puis c’est l’arrivée sur le terrain et la cérémonie d’inauguration présidée par M. Augustin Laurent. Mme Léo Lagrange coupe le ruban symbolique donnant ainsi accès au terrain sur lequel pénètrent alors l’important cortège et un grand nombre d’habitants. Sur l’estrade officielle, M. André Kerkhove, maire de Leers prend la parole puis c’est au tour de Lucien Leclercq délégué régional des sports, avant qu’Augustin Laurent n’évoque Léo Lagrange dont le nom a été donné au parc des sports leersois, et qui fut secrétaire d’État aux sports et Loisirs dans le gouvernement du front populaire. Il fut un innovateur de premier ordre sur le plan des sports et de l’éducation physique.
L’entente leersoise Photo NM
L’après midi, place aux sports ! À 14 heures 45 c’est la présentation des équipes qui vont se disputer un match de football. La Stella de Lys est le champion de la 2e division du district terrien, et l’Entente Sportive Leersoise est constituée par la fusion des deux clubs leersois, le Racing et la Jeunesse Sportive. Les Lyssois plus habitués à jouer ensemble remportent le match par quatre buts à zéro. À 16 heures est donné le départ du grand prix cycliste Léo Lagrange, disputé par 78 coureurs sur une distance de 60 kilomètres. C’est la section locale de la SFIO qui l’organise sous le patronage du journal Nord Sports et sous le contrôle de la F.S.G.T. (Fédération sportive et gymnique du travail). Le départ est donné près du café Alfred Heye rue Joseph-Leroy, et la course emprunte l’itinéraire suivant : rues Joseph-Leroy, des Patriotes, Général de Gaulle, de Wattrelos, Pierre Catteau, pavé du Coulombier, rue de Lys, Joseph-Leroy. L’arrivée est prévue vers 18 heures au parc municipal. Le vainqueur est le croisien Mehens. À 17 heures un match de basket féminin oppose l’ABC de Lys à l’Évolution Sportive Roubaisienne. Les Lyssoises l’emportent par 12 points à 8. À 18 heures 15, c’est la remise des coupes et breloques par la municipalité. L’Harmonie Municipale qui prête son concours à ces différentes manifestations a exécuté les hymnes nationaux belge et français.
Les basketteuses, ABC de Lys et Evolution Sportive Roubaisienne Photo NM
L’inauguration des nouveaux bâtiments du Groupe Jean Zay, alias le groupe scolaire du Sapin-Vert ont lieu le 22 mai 1960, après la réalisation de la troisième tranche de travaux. Elle se déroule sous la présidence de M. le ministre de l’ Éducation Nationale, du Préfet du Nord, du Président du Conseil Général et sous le patronage de la municipalité de Wattrelos.
Vue générale de l’école du Sapin-Vert doc collection particulière
À 10 h 45, rassemblement au terrain d’éducation physique rue Léo-Lagrange des personnalités, des sociétés participantes et des enfants des écoles. À 11 heures, c’est l’inauguration et la visite de la salle de gymnastique. Départ en cortège par la rue Claude Monet, avenue Vincent Van Gogh, rues de l’Union, du Mont-à-Leux, Victor Hugo et du Sapin-Vert. Après l’inauguration, discours.
Vue générale de la cour doc collection particulière
Vers 12 heures, visite des nouvelles écoles de garçons et maternelle. Puis un concert est donné par la Musique Municipale dans la cour de l’école des garçons.
L’après midi, de 15 heures à 17 heures, sur le podium dans la cour de la nouvelle école de garçons, les enfants des écoles maternelle rue Delecourt, maternelle rue de l’Union, l’école des filles rue Delecourt et l’école des garçons rue du Sapin-Vert exécutent des danses, ballets, chants, poèmes, saynètes, et mouvements d’ensemble.
Vue de l’école doc collection particulière
De 17 heures à 19 heures, est donné un gala de variétés avec le concours d’artistes régionaux. Pendant l’après midi, visite de l’exposition de travaux d’élèves des écoles de garçons et de filles et des enfants des maternelles. Dans la nouvelle salle de gymnastique, est organisé un tournoi de basket et une démonstration de gymnastique avec le concours des équipes de l’Etoile d’Oignies, l’Excelsior de Roubaix, l’Amicale du Plouys de Wattrelos, l’US Tourquennoise.
Les cuisines de l’école doc collection particulière
La population fut cordialement invitée à venir découvrir les nouveaux locaux et à encourager et applaudir les réalisations des enfants, et de leurs maitres et maitresses. Prochains projets annoncés par le maire Jean Delvainquière : la nouvelle école de filles du centre en bordure de la rue Jean Jaurès, une maternelle en annexe de l’école de garçons du Crétinier, un nouveau groupe scolaire dans le cadre de la plaine de Beaulieu, et une nouvelle annexe du lycée de Roubaix. Un programme chargé !
Il faut faire de la place pour les futures constructions HLM qui complèteront celles qui existent déjà derrière l’église. La démolition de la ferme du château de Bretagne est programmée. Il s’agit là d’un des bâtiments les plus anciens de Leers, que les historiens locaux font remonter à la guerre de cent ans, au cours de laquelle les Bretons vinrent guerroyer en Flandre.
à droite du clocher, la ferme Collection Particulière
Selon l’abbé Monteuuis, le seul nom de cette ferme, qui s’appelle encore aujourd’hui le château de Bretagne, nous dit son importance dans les temps anciens. Ce château remonte sans doute à l’époque de la guerre de cent ans. Cette vaste demeure conserve quelques vestiges de son passé, notamment ses hautes murailles vétustes et sa tour lézardée qui se profilent face à la rue Jean Jaurès. L’abbé Monteuuis nous renseigne aussi sur ses occupants : elle fut exploitée pendant de nombreuses années par la famille Braquaval. Jacques Braquaval (1737-1810) fut le premier maire de Leers en 1790.
La ferme fut ensuite louée à Jacques Fournie et Marie Carrette son épouse en 1810 auxquels succédèrent leur petit fils Charles Fournie et son épouse Joséphine Dupire qui l’exploitèrent de 1858 à 1867. En 1877, M. Favier-Dutoit reprit la ferme qu’il avait achetée deux années auparavant et en 1878, elle fut louée à M. Louis Dufermont. Elle fut reprise en 1898 par M. Edmond Delcourt qui la céda à un de ses fils Arthur Delcourt, dernier occupant de cette demeure historique.
Derniers instants de la ferme de Bretagne Collection Particulière
Cette ferme se trouvait à deux pas de l’entrée du cimetière et une chapelle occupait l’angle de la rue Mozart et de la rue Jean Jaurès. En 1967, une entreprise de démolition s’attaque bientôt à ses murs vénérables. Sur le terrain libéré, la société anonyme Roubaisienne d’Habitations ouvrières doit y faire construire un collectif de trente logements semblable à celui qui se trouve en construction à proximité.
La démolition Photo NE
Néanmoins une importante surface fut réservée à la construction d’une école maternelle en 1974 , à l’angle même de la rue Jean Jaurès et de la rue Mozart sur l’emplacement de l’ancienne ferme féodale. Cette école prendra le nom d’Alice Cotteaux en hommage à celle qui fut pendant de nombreuses années directrice d’école publique à Leers.
Sources Nord éclair, Histoire de Leers par l’abbé Monteuuis