Nous avons relaté dans un article précédent la création du super marché du Laboureur en 1962. C’était une nouvelle page pour le cinéma dancing du Laboureur de Paul Jacobs qui existait depuis les premières années du vingtième siècle.
Le supermarché du Laboureur avait changé de nom, passant de Libéral à Métro et renouant ainsi avec sa mémoire de lieu de loisirs. Sur une surface de 800 m² et avec vingt salariés, il fit sa réputation sur la boucherie, la viande représentait 30 % de son chiffre d’affaire.
Dernière image du Métro photo NE
Trente deux ans après son ouverture, Métro va fermer ses portes le 30 octobre 1994. En attendant, ce sont les dernières ristournes, les dernières réductions et la clientèle ne cache pas sa déception. Des familles entières sont venues régulièrement faire leurs achats dans ce supermarché de quartier. Pourquoi le Métro ferme-t-il ? Les raisons avancées sont les suivantes : le manque de parking, qui est un problème pour un supermarché de centre-ville. Le chiffre d’affaires s’en ressent, il est bien trop bas et on perd de l’argent.
Et pourtant, Le Métro était un monument du quartier qui drainait le plus de monde sur le Laboureur. Il aidait les écoles et maintenait l’animation du quartier en attirant de nombreux clients. Il avait survécu à l’implantation d’un Champion et d’autres supérettes ont disparu à la même époque dont celle de la Grand-Place. Mais le Métro ne peut plus s’aligner sur les promotions des grandes surfaces, surtout sans parking. Depuis trois semaines le stock n’est pas renouvelé, et le mois d’octobre a débuté avec des réductions de 20 % sur l’épicerie et le non alimentaire. Les rayons se vident les uns après les autres. Qu’adviendra-t-il du Métro fin octobre ?
Cyclisme. Vélodrome Roubaisien. Séance d’entrainement populaire à 25 centimes, y compris l’entrée de piste, pour l’arrivée du match Vanderstuyft-Van Houwaert sur le parcours Bruxelles Roubaix. Les coureurs ayant pris part aux championnats des corporations et classés parmi les trois premiers pourront retirer leurs médailles breloques artistiques de dix heures à onze heures au bureau de la direction du Vélodrome 47 rue Saint Georges à Roubaix.
Pub JdeRx 1905
Football. Les matches RCR UST. Cinq équipes du Racing Club de Roubaix rencontrent ce dimanche cinq équipes de l’Union Sportive Tourquennoise. Sur ces cinq rencontres l’UST en remporte trois, dont le match entre les équipes premières (4-2) devant 2000 personnes. L’équipe seconde de l’UST bat celle du RCR sur le même score (4-2) sur le terrain de l’UST. L’équipe troisième du RCR bat celle de l’UST (6-0) et l’équipe quatrième du RCR bat celle de l’UST sur le même score (6-0). Le dernier match pour les équipes cinquièmes voit la victoire de l’UST sur le RCR (4-1).
Athlétisme. La fête de l’Union des Sports avait attiré un nombreux public à la salle Jeanne d’Arc, 5 rue du grand Chemin à Roubaix. L’assaut de boxe entre MM Stockmann professeur et J. Crommelynck prévôt a été très applaudi. Travail d’anneaux, assaut de canne, lutte complétaient le programme. Le clou de la soirée a été constitué par les exercices athlétiques de M. Empain et du jeune Vanisberghe. M. Empain a parfaitement réussi 162 livres à l’arraché d’une main, 200 livres développé assis, 200 livres à l’arraché deux mains.
Football. Le Sporting Club Roubaisien vient d’être autorisé par l’Administration municipale à se servir de la Place du Progrès pour ses matches de football. Dimanche prochain, inauguration avec deux matches : le premier entre les équipes secondes du Club des Sports et du Sporting Club Roubaisien ; le deuxième entre les équipes premières des mêmes clubs. Réunion pour tous les équipiers une demi-heure avant les matches au siège du Sporting Club Roubaisien, café de l’Enflé rue de Blanchemaille.
Pub JdeRx 1905
Football. Déroute des roubaisiens contre l’Iris Stade Lillois, le RCR est battu (6-2). L’équipe seconde du RCR sauve l’honneur, et bat les lillois (7-0), de même l’équipe 3 du RCR bat l’ISL (6-1). L’Olympic Lillois bat le Stade Roubaisien (6-1).
Football. L’Iris Stade Lillois bat l’UST (2-1), le RCR bien qu’incomplet bat le SCT (2-1). Pour les équipes secondes, l’Olympic lillois bat l’UST (2-1), le Stade Roubaisien bat l’ISL (7-4), pour les équipes troisièmes le RCR bat l’AIDN (3-2).
Football. A propos des championnats du nord, un sportsman mécontent écrit : comment se fait-il que certains clubs peuvent mettre en ligne quand il s’agit du championnat, une quantité d’équipiers de nationalité étrangère, équipiers qui certainement sont d’une force supérieure dans ce sport à nos jeunes footballeurs, attendu qu’ils nous arrivent d’un pays où le jeu de football fait partie du programme scolaire ? Il est vraiment décourageant de voir les équipes premières du RCR et de l’UST qui toutes deux sont composées de jeunes joueurs de la région, vaincues par un club très riche probablement, ne reculant devant aucun sacrifice pécunier, c’est possible, mais composé en partie de joueurs étrangers qui disparaissent ensuite de la région comme par enchantement pour réapparaitre en temps opportun. N’y-a-t-il pas là une anomalie qu’il conviendrait de supprimer ? Car je suis porté à croire que si cet état de choses persiste, le championnat du nord de football association ne sera bientôt plus qu’un souvenir.
Hockey dans le Nord. La finale de la coupe dite de mai qui s’appelle désormais du nom de son fondateur Coupe Jakier est à jouer. Le Club Athlétique International rencontrera l’Iris Stade Lillois à Lille. La rencontre amicale qui suivra aura lieu à Roubaix et elle opposera l’excellent équipe du Stade Français champion de France 1905 au très courageux team du Racing Club de Roubaix. Le Championnat du Nord suivra sans doute et nos hockeymen retourneront bientôt à leur sport favori.
Football. Championnat du Nord, résultats. Le RCR bat l’OL (3-0). L’Iris Club lillois bat le Stade Roubaisien (7-0)
Depuis septembre 1939, c’est la mobilisation générale. À Wattrelos, on soutient les soldats mobilisés, on envoie des vêtements chauds, des jeux, de la lecture. La guerre n’atteint le territoire wattrelosien qu’en mai 1940. Un temps freinées en Belgique, les troupes allemandes enfoncent les défenses alliées et encerclent les troupes anglaises et françaises. Face à la débâcle militaire, les civils désespérés et paniqués, fuient le nord de la France vers le sud, ou l’ouest du pays. Ils sont sur les routes chargés de bagages, à la merci de l’aviation allemande. Beaucoup feront demi-tour. Le 9 juin 1940 c’est l’armistice. Le pays est à nouveau occupé. Pendant quatre années, les wattrelosiens vont vivre au rythme des privations, des rationnements.
La solidarité continue envers les prisonniers, auxquels on envoie régulièrement des colis. Des œuvres sont créées pour l’alimentation des plus démunis. Patrouilles et perquisitions font partie du quotidien de la population. La défense passive également. Des regroupements s’opèrent pour maintenir l’activité : des sociétés musicales s’unissent mais aussi des clubs sportifs. En 1943, la résistance s’organise pour venir en aide aux soldats évadés et pour mener des opérations de sabotage de voies ferrées et d’usines travaillant pour l’occupant. Les invitations allemandes pour obtenir de la main d’œuvre française se font plus pressantes, il ne s’agit plus de prendre la relève des prisonniers, c’est maintenant le service du travail obligatoire. Les bombardements alliés touchent durement le quartier du Sapin-Vert.
Le débarquement des alliés a lieu en juin 1944. Début septembre 1944, c’est la libération du nord de la France. Les allemands quittent Wattrelos, suivis de près par les Anglais et les mouvements de résistance. La guerre n’est pas terminée pour autant, il faudra encore attendre mai 1945. Il faut à présent réorganiser le pays sous l’impulsion du conseil national de la résistance. Des programmes de HBM sont lancés, du Laboureur au Crétinier. Wattrelos redevient une ville sportive, les fêtes de quartier reprennent. En 1949, il y a encore des problèmes de ravitaillement mais Wattrelos commence à sortir progressivement de cette sombre décennie.
Voici donc présentée l’évolution de Wattrelos, par petites touches, dans l’atmosphère de l’époque. Ce petit livre ne prétend pas être exhaustif, ni relater des vérités historiques. Il guidera le lecteur dans les événements du début du vingtième siècle, et lui donnera l’envie d’en savoir plus sur la vie et l’avenir d’une commune autrefois réputée pauvre en ressources mais si riche d’histoires.
En 1963, il est décidé de construire une route reliant la rue Roger-Salengro (ex rue de la Papinerie) à la rue des Patriotes. Mais pour cela, il est nécessaire de démolir une partie de la ferme de Monsieur Lampe, qui doit être diminuée de quinze mètres sur toute sa longueur. Cette vieille cense dont le portail date de 1815, doit être amputée de sa grange qui est plus ancienne puisqu’elle remonte au 17eme siècle, comme d’ailleurs tous les autres bâtiments. Les travaux devraient commencer à l’hiver 1964, afin que la route soit ouverte à la fin de l’été. Sur la photo aérienne ci-dessus, on peut apercevoir la ferme Lampe au bout de la rue des Patriotes et en bas à gauche l’arrivée de la rue Salengro.
Les travaux de 1963 photo NE
De la ferme Lampe, il n’y a aujourd’hui plus aucune trace, et le tronçon créé a repris le nom de la rue Roger-Salengro. Un carrefour s’est formé à la jonction de la rue des Patriotes, de la rue Roger-Salengro, de la rue Joseph Leroy et de la rue de Néchin. Un parking occupe aujourd’hui l’emplacement de l’ancienne ferme.
Le carrefour d’aujourd’hui vue Google maps
Après des années de procédures interminables, en 2005, la mairie récupère le terrain de la ferme Lampe. Il faut une dizaine de jours pour que l’entreprise Messien de Villeneuve d’Ascq fasse place nette.
Les derniers instants de la ferme Lampe Photo NE
Après la phase de démolition intervient une phase de consolidation du terrain. Mi février un parking de 160 places va voir le jour. C’est l’entreprise STPV qui est chargée de l’aménagement du terrain. Une bouffée d’oxygène pour le centre ville et ses commerces !
L’ex gare de Wattrelos a donc accueilli un centre médico-scolaire, un lycée et une école élémentaire. Le conservatoire de musique municipal s’y installe en 1986. Quand le lycée Zola fut construit, l’école des filles du centre occupa un temps les lieux, avant que l’école municipale de musique de Wattrelos ne s‘y installe. Inaugurée le 27 avril 1987, elle est aujourd’hui devenue un conservatoire à rayonnement communal de musique et de danse, établissement agréé d’État. La réhabilitation a couté quatre cent millions de francs.
La gare transformée en conservatoire
L’école de musique a été fondée en 1954 et dirigée par MM. Henri Louis Wittebolle professeur de cornet à piston et trompette (1912-1968), Marius De Clercq professeur de flûte (1915-1974), Oscar De Tollenaere (tromboniste, chef de Fanfare) (1894-1969) . En 1981 l’école se voyait agréer par le Ministère de la Culture comme établissement du premier degré. À la rentrée de 1987, on enregistrait 387 inscriptions pour 21 professeurs !
Marius De Clercq directeur de l’école de musique de Wattrelos doc NE
L’école de musique est inaugurée le 25 avril 1987 en présence de M. Wagner bourgmestre d’Eschweiler, et de M. Delannoy le président de l’Union Musicale issue de la fusion de deux sociétés wattrelosiennes. Il aura fallu quatre années, de la première réunion préparatoire du 13 avril 1980 à la parution au journal officiel le 21 juillet 1984, pour que naisse l’Union Musicale Wattrelosienne, fruit de l´union entre La Musique municipale de 1846 et l’Harmonie Les enfants de la lyre de 1860. Quels seraient les nouveaux statuts? Les deux anciennes sociétés devaient-elles garder une certaine autonomie et ne faire qu’une Sainte Cécile commune, comme ce fut le cas en 1981 et 1982 ? Il fut proposé de former une Commission Provisoire Constituante pour une durée d’un an à partir de cette date: le travail était lancé et aboutit dès le 17 décembre 1983 à la création de la nouvelle société.
Aujourd’hui, l’Union Musicale Wattrelosienne est un Orchestre d’Harmonie constitué d’une cinquantaine de musiciens amateurs encadrés par les professeurs du Conservatoire. Elle fait partie intégrante du cursus des pratiques collectives du Conservatoire. L’Union Musicale Wattrelosienne est dirigée depuis septembre 2009 par Guénaël Catteloin.
Portes ouvertes au Conservatoire
Quant à l’école de musique de Wattrelos, aujourd’hui placée sous la direction de Benoit Delbecque, avec ses 500 élèves, il se place parmi les conservatoires les plus importants de la région. L’un des axes forts de son projet est le développement de la pratique collective. Pour cela, il propose aux enfants de très nombreux orchestres et ensembles divers dès la première année de pratique instrumentale.
Cyclisme. Après plusieurs reports, le journal le Sportsman de Bruxelles et le vélodrome de Roubaix ont fixé la date du Paris Bruxelles au 1er octobre. Tous les grands cracks de la route seront là. Trousselier vainqueur du Tour de France, de Paris Roubaix et de Paris Valenciennes, Vanderstuyfdt le jeune coureur d’Ypres, vainqueur des douze heures de Roubaix, et du Bol d’Or, Pottier qui se classa second dans la plupart des grandes épreuves de l’année, Dortignacq le jeune coureur landais, Cornet, Ringeval, Chauvet, Passerieu, Beaugendre, Georget, Wattelier, Fourchotte, Decoup, Garrigou… Côté belge on aura aussi Samson, Sales, Huyskens, Leclercq, Wattripont, Zwarte Leeuw, Van Meerhaghe. Et tout le lot de nos régionaux : Catteau, Léturgie, Niedergang, Colsaet, D’hulst, Crupelandt, Prévot, Dartois…
Le départ sera donné à une heure de l’après midi place du Conseil à Cureghem-Bruxelles. Il n’y aura qu’un seul contrôle fixe, les coureurs ne devront descendre qu’une fois pour signer la feuille de contrôle à Toufflers bureau des douanes françaises. Un service automobile sera organisé pour la surveillance de la route. Le tracé de la course : Bruxelles, Hal, Enghien, Ath, Leuze, Tournai, Marquain, Hertain, Blandain, Templeuve, Toufflers, Lannoy, Hem, Vélodrome de Roubaix.
Louis Trousselier vainqueur de Bruxelles Roubaix JdeRx
Cyclisme. Le vainqueur de Bruxelles Roubaix est Louis Trousselier, au sprint devant Passerieu et Vanderstuyfdt. Après l’arrivée des premiers, le public envahit la pelouse du vélodrome, empêchant les autres coureurs de lutter régulièrement jusqu’au bout et gênant considérablement les opérations du jury. Un peloton de tête composé d’une vingtaine de coureurs s’est détaché pour traverser Hal à toute allure. À la sortie d’Ath une triple chute mais le peloton reste compact malgré de fréquentes attaques de Trousselier qui cherche à lâcher ses adversaires. À Tournai ils sont toujours vingt, parmi lesquels Léturgie, Crupelandt et Catteau. À 500 mètres du contrôle Trousselier a lâché les autres. Tout au long du parcours, il y a un monde fou. À Lannoy, le peloton des coureurs est arrivé en deux groupes, le premier emmené par Passerieu, le second par Samson. Après le passage de l’Hempenpont, les coureurs se sont succédé par groupes de deux ou trois. La pluie se met à tomber. Trousselier entre le premier au vélodrome suivi à 5 ou 6 mètres de Wancourt et Passerieu, Léturgie et Catteau. Vanderstuyfdt parvient à rejoindre Trousselier et Passerieu mais il commet une erreur. Il lâche son guidon à la fin du deuxième tour, croyant avoir gagné, alors qu’il y en a trois à effectuer. Prévenu par le public, il repart mais se fait battre au poteau par Trousselier et Passerieu. Crupelandt finit 4e, Catteau 5e, Proy 6e et Léturgie 7e. Beau résultat pour nos régionaux.
Pub dans le JdeRx
Football. L’UST bat le Club Athlétique de Paris XVIe par 6 buts à 1. Le match s’est joué par un temps superbe sur le magnifique terrain du boulevard Gambetta.
Aérostation. Dimanche a été donné aux jardins des Tuileries à Paris, devant vingt cinq mille personnes, le départ d’un grand concours de distance en ballon qui constitue le grand prix de l’aéro club de France. Il y avait une vingtaine de concurrents parmi lesquels un roubaisien M. E.V. Boulenger montant son ballon l’Éden (800 m³ ). Parti dimanche après-midi de Paris à 3 heures 14, M. Boulenger a très heureusement atterri lundi matin à 1 heure 40 près de Anneberg en Saxe. C’est une superbe performance. On attend le classement de l’épreuve.
Football. Les premiers matchs des championnats du Nord. Le RCR bat le SR par 10-0. L’UST bat le SCT par 7-2.
Cyclisme. Ce fut une réunion de clôture mouillée au vélodrome roubaisien. Malgré la mauvais temps, Marcelli le sympathique champion du Nord est sorti vainqueur de son match contre Jacquelin et Vandersrtuyfdt, gagnant aisément les trois manches devant ses adversaires sans doute gênées par la pluie. Course de lenteur sous la pluie, à la cloche Marcelli démarre et s’adjuge la première manche. La seconde manche, le jeune yprois dérape et dégringole mais se relève sans mal. Marcelli gagne avec dix longueurs d’avance sur Jacquelin. Troisième manche, même scénario.
Football. Championnats du Nord. Résultats : le SCT bat le SR par 3-2, match joué sur le terrain du Stade Roubaisien au Pont Rouge. Le RCT (Racing Club Tourquennois) bat l’ICR (Iris Club Roubaisien) par 6-1.
En ce mois d’août 1945, les leersois rendent hommage à la mémoire des résistants assassinés par les nazis. Une grande manifestation va être organisée par les Jeunesses Socialistes en hommage à Léon Wolf secrétaire de la section socialiste et Bernard Wolf secrétaire des Jeunesses Socialistes et de l’intercantonale de Roubaix, tous deux assassinés dans les bagnes nazis. Ils associent à cette manifestation Édouard Dubrunfaut des Jeunesses Socialistes de Leers dont on est encore à ce moment sans nouvelles. Ardent propagandiste du Parti Socialiste, résistant de la première heure, il fut arrêté par la Gestapo le 13 juillet 1943 en même temps que Pantigny, Wolf, Thiberghien (tous décédés depuis) Coquerel et Delabre. Il fut jeté en prison et odieusement torturé par les brutes nazies. Transféré dans divers camps, il a été vu la dernière fois en avril dernier à Buckenwald par Eugène Thomas. Des recherches entreprises par le Ministère des Déportés sont jusqu’alors demeurées vaines mais ses nombreux amis espèrent encore son retour.
Émile Dujardin résistant doc NM
Avant que cette manifestation du souvenir ait lieu, on apprend le décès d’Émile Dujardin. Depuis quelques semaines le bruit courait, mais nul n’osait y croire. Il n’y a plus de doute à présent. Un camarade de captivité vient de confirmer la triste nouvelle. Né le 26 août 1912, Émile Dujardin était dès son jeune âge membre du Parti Socialiste. Colporteur actif des idées socialistes, il fut mobilisé en septembre 1939 au 90e bataillon de chasseurs à pied. Fait prisonnier en juin 1940, il fut interné au Stalag IX A. Après 45 mois d’une dure et pénible captivité, il devait décéder le 20 mars 1945, victime d’un bombardement anglo-américain. Il sera associé à l’hommage de la manifestation souvenir du 19 août.
Augustin Laurent, Victor Provo et Léandre Dupré doc NM
Le dimanche 19 août, une émouvante manifestation se déroule à Leers où plus de 3000 personnes venues de toutes les communes environnantes se sont rassemblées en cortège derrière la clique Les Volontaires de Leers et la Fanfare La Paix de Roubaix. Les drapeaux d’une trentaine de sections flottent en tête du défilé. Parmi les personnalités, on reconnaît Augustin Laurent ancien ministre des PTT, A. Van Wolput, Just Evrard, Émilienne Moreau membres de l’assemblée consultative, Victor Provo maire de Roubaix, Marcel Guislain président de l’association des déportés, Camille Delabre et René Coquerel compagnons de captivité de Léon Wolf, A. Delebecque, secrétaire administratif de Nord Matin, le docteur Léandre Dupré, M. Dequenne maire de Flers, Lepoutre de Libé-Sud et le conseil d’administration de la caisse d’épargne sociale Le Travail.
Le cortège dans lequel a pris place la famille se rend au cimetière communal où une plaque et des fleurs ont été déposées au monument aux morts. Henri Sury de la fédération des Jeunesses socialistes et A. Van Gysel président du comité de Libération au nom de la section rendent un suprême hommage à ceux qui sont morts pour la France et le Socialisme.
Puis place Sadi Carnot a lieu un grand meeting. Augustin Laurent parle du rôle joué dans la clandestinité par ces héros de la Résistance dont on honore la mémoire. Pour leur rester fidèles, il faudra établir la France sur des bases solides qui ne peuvent être que socialistes. Roger Impens des Jeunesses Socialistes rappelle combien les socialistes et notamment les jeunes ont été nombreux dans les rangs de la Résistance et réclame pour ces combattants le droit à une vie normale et à l’éducation. Henri Massein secrétaire fédéral des J.S. de son côté salue la mémoire des camarades et réclame pour la jeunesse ouvrière l’échelle mobile des salaires et son droit au travail. Marcel Guislain parle ensuite de l’action menée dans la clandestinité par les Wolf, Dubrunfaut et bien d’autres. Leur tâche n’est pas terminée, déclare-t-il, il faut travailler pour instaurer la société socialiste qui nous débarrassera du capitalisme. C’est ainsi que nous resterons fidèles à l’idéal pour lequel nos camarades sont morts. Victor Provo associe à la mémoire des Wolf tous ceux qui ont fait le même sacrifice dans le combat pour la liberté. Le Parti fut dès le début au premier rang de la Résistance et peut réclamer sa place dans l’avenir du pays. Il termine en évoquant la grande figure de Jean Lebas, lui aussi victime du fascisme. Just Evrard qui fut le compagnon de Bernard Wolf dans la Résistance évoque le rôle joué à Lyon par ce héros. Devant le sacrifice de tels hommes, dit-il, nous ne pouvons désespérer des destinées de notre parti. Evrard insiste sur le sens de la prochaine consultation électorale qui assurera les idées de l’internationale socialiste. Il termine par ces mots : si le peuple ne vient pas au socialisme, tous nos morts seront tombés une fois de plus pour le capitalisme. Camille Delabre clôture cette cérémonie en demandant à tous de se mettre au travail pour le triomphe du socialisme. Et la foule se disperse en chantant l’Internationale.
Édouard Dubrunfaut résistant doc NM
Quelques jours après cette cérémonie du souvenir on apprend d’une camarade de captivité demeurant à Bruxelles la triste nouvelle du décès d’Édouard Dubrunfaut à la mi-avril 1943 en Tchécoslovaquie, des suites des privations et mauvais traitements de la barbarie nazie.
Février 1965, l’administration municipale leersoise a réussi à équilibrer son budget, alors qu’elle a mis en chantier pour 130 millions de travaux. André Kerkhove, le maire de Leers fait le point sur les différents chantiers avec la presse. Ce sont d’abord de nouvelles voies qui ont été créées. Dans le quartier du centre, une nouvelle artère va relier la Place Carnot à la Croix des Bergers (rue Léon Gambetta), il y a aussi la rue Roger Salengro qui relie la rue de Néchin à la rue Molière, et la rue Clémenceau.
Travaux rue de Wattrelos photo NE
Puis il y a les rues qui ont été refaites : la rue du Général de Gaulle, la rue Jean-Jaurès, la rue Joseph Leroy. Actuellement en cours de réfection, la rue de Wattrelos sur toute la longueur. Le re-profilage de la place Carnot a été achevé à la satisfaction générale. Un peu partout des élargissements de voies ont été réalisés. Le réseau d’électricité est désormais assuré par des câbles souterrains. La commune est à présent totalement électrifiée. Le problème de l’extension du réseau d’eau potable est résolu. Un important programme de travaux d’assainissements (pose d’aqueducs) commencé en 1965 sera terminé en 1966. La réfection des trottoirs suivra.
Les logecoop de 1966 photo NE
La question du logement est l’un des principaux soucis de l’administration leersoise qui suit plusieurs projets actuellement en cours d’exécution. C’est ainsi que dans le quartier autour de la rue Pierre Catteau, trente deux logements seront habités au printemps prochain.
derrière l’église, le lotissement de 64 maisons et le collectif de 21 appartements Coll familiale
De son côté la Maison Roubaisienne fait construire derrière l’église au lieu dit le Village un groupe de soixante-quatre logements, en accession à la petite propriété. Au même endroit, on a prévu la construction d’un petit collectif de vingt appartements pour jeunes ménages. L’office HLM doit entreprendre en 1966 un programme de quatorze logements locatifs qui complètera le groupe d’habitations de la rue du Capitaine-Bauwens.
les dominos leersois aujourd’hui photo Google maps
Enfin, sur une initiative de M. André Kerkhove, l’administration a été amenée à se prononcer sur un projet de construction de logements pour personnes âgées (dits dominos) qui comprendra quarante cinq logements de plain-pied. Il y aura également une salle de réunions et une salle de soins incluses dans l’ensemble présenté par l’architecte M. Pucheaux. Ces logements seront construits par la Société anonyme d’HLM pour l’amélioration de l’habitat de la région du Nord à Roubaix. Les travaux débuteront dans un mois sur un terrain situé entre les rues Victor-Hugo et Franklin.
En novembre 1944, la guerre n’est pas finie, elle s’est éloignée. Depuis la libération de Wattrelos, la vie reprend avec les difficultés inhérentes à quatre années d’occupation : problèmes de ravitaillement, réorganisation des services…On pense toutefois à rendre hommage aux héros de la guerre et un certain nombre de rues reçoivent des nominations nouvelles dans les quartiers du Centre, du Crétinier, du Sapin-Vert.
rue du Général de Gaulle photo Google maps
On a ainsi la rue du Général de Gaulle (ex rue Neuve) qui établit la jonction entre la rue Jean Jaurès et la rue Henri Lefebvre. L’anodine rue Neuve porte désormais l’illustre nom du chef suprême de la France libre !
rue des otages photo Google maps
On crée une rue des Otages (ex rue des Prés) à la mémoire des victimes de la barbarie nazie avec un petit rappel pour ceux de 14/18.
rue Florimond Lecomte photo Google maps
Une partie de la rue de Leers (de la rue Jean Jaurès à la rue Négrier) devient la rue Florimond Lecomte. Est ainsi honoré le maire de Wattrelos, successeur d’Henri Briffaut, qui décéda quelques semaines à peine avant la libération de Wattrelos.
rue Seghers photo Google maps
Un morceau de la rue de l’industrie, de la rue de Beaurepaire à la rue de Stalingrad, est consacrée à Georges Seghers, cet employé de bureau père de cinq enfants qui fit partie de la résistance dans le groupe W.O.. Il fut arrêté et mourut à la prison de Loos en novembre 1943.
rue Georges Philippot photo Google maps
La rue des Ballons devient la rue Georges Philippot, en hommage au gardien de la paix, qui fut résistant avec le grade de lieutenant dans le réseau W.O. Sylvestre Farmer. Arrêté en mai 1944, il fut livré aux autorités allemandes et fusillé à Seclin en aout 1944.
rue Marcel Vaneslander photo Google maps
La rue de l’abeille prend le nom de Marcel Vaneslander, agent SNCF qui fut résistant et agent de liaison. Sa femme tenait le café logeurs au n°2 de la rue du Tilleul (place du Sapin-Vert) fermé par les autorités allemandes en juillet 1941. les miliciens découvrent son poste émetteur et il sera interné à la prison de Loos où il meurt en janvier 1942.
Rue des patriotes photo Google maps
La rue du Sapin-Vert devient la rue des Patriotes (Place du Crétinier-rue du Sapin-Vert). En hommage à tous les patriotes et résistants de la commune et en particulier en souvenir de la manifestation patriotique du 11 juillet 1941 au cimetière du Crétinier.
Rue Charles Castermant photo Google maps
La rue du Crétinier (Place du Crétinier-rue de Cartigny à Roubaix) devient la rue Charles Castermant. Employé municipal aux Bains Douches de Wattrelos, il est mobilisé en 1939 et fait la campagne jusqu’à l’armistice. Il s’engage alors dans la gendarmerie à Chelles en Seine et Marne et il entre dans la résistance. Dénoncé, il est arrêté par les allemands, pendu et fusillé en août 1944.
Rue Claude Weppe photo Google maps
La rue des champs (place du Crétinier-rue Saint-Vincent-de-Paul) devient la rue Claude Weppe. Résistant, il fut blessé par une patrouille allemande qui l’emmena à la feldsgendarmerie de Roubaix où il fut achevé.
Le Square Marcel Desprez se trouve entre la rue Émile Zola et la rue Descartes. Marcel Desprez était un résistant du W.O. à Wattrelos où il résidait, cité Amédée Prouvost. Il fut tué lors des combats de la libération le 6 septembre 1944 à Harelbeke en Belgique.
Le journal Nord éclair a ainsi annoncé la nouvelle dénomination des rues qui s’est effectuée début novembre 1944. Deux importants cortèges ont été conduits par MM. Dornier, maire et D’hondt premier adjoint. Y figurent la municipalité, les services municipaux, le comité de libération, les familles des héros et la plupart des groupements et sociétés locales. Des discours sont prononcés par MM. Dornier, D’hondt, Veyer Président des déportés, Deldalle président du comité de libération, Salembier du groupe des français condamnés par les conseils de guerre allemands, Rucquoy des Jeunesses Socialistes, Deffrennes du Mouvement de libération et par les représentants du comité des otages du parti socialiste de l’Amicale du W.O.
Cyclisme. La pluie ayant empêché les dernières séances du Bolide Humain les 27 et 28 août, elles auront lieu à l’occasion de la fête locale de Roubaix, deux fois chaque jour, les 4 et 5 septembre. Des courses cyclistes compléteront le programme. Les deux courses d’une heure qui n’ont pu avoir lieu sont reportées au 30 septembre. On y retrouvera les célèbres motocyclistes Olieslagers le démon belge et Léon Bathiat l’audacieux lillois invaincu à ce jour. Le dimanche 24 septembre aura lieu la course Bruxelles Roubaix qui devait se dérouler le 4 juin et qui fut reportée à la demande des coureurs eux-mêmes.
Le démon belge doc JdeRx
Athlétisme. Le Club des sports de Roubaix organise une fête sportive le 4 septembre. Au programme, 100 mètres, saut en hauteur, lancement du poids, saut en longueur, saut à la perche. Toutes ces épreuves sont ouvertes à tous les athlètes et gymnastes. Engagement 25 centimes. Quant à la course Roubaix-Lille, elle est réservée aux débutants et aux coureurs n’ayant jamais remporté de premier prix dans une épreuve importante. Engagements chez M. Clovis Carette 17 rue de Wasquehal Roubaix.
Cyclisme. Une course Roubaix Tourcoing et retour est organisée à l’occasion de la fête de quartier de l’hôtel Dieu et du fort Bayart pour le lundi 4 septembre à trois heures de l’après midi, chez M. Désiré Bouteville 53 rue de Blanchemaille. À quatre heures, chez M. Henri Bogard rue de Blanchemaille 60, course de lenteur, départ chez M. Hermans estaminet de Bruxelles à l’angle des rues de la Chapelle Carette et de Blanchemaille.
Le jeune Maurice Léturgie doc JdeRx
Cyclisme. Championnat de France amateurs UVF des 100 kilomètres sur route a été couru dimanche à Paris. Le jeune Maurice Léturgie de Roubaix est arrivé second derrière Vast. D’autant plus remarquable que tous les concurrents disposaient de soigneurs et connaissaient parfaitement le parcours, sauf Léturgie qui ne pouvait compter que sur lui-même.
Tennis. Le tournoi du Roubaix Tennis Club s’est terminé par la victoire en double de la jeune équipe de MM. Raymond et Pierre Masurel qui ont eu raison de MM. C Lefebvre et Pierre Bossut. La pluie a interrompu le match très intéressant entre MM. R.M. Pitt et René Masurel, chaque joueur ayant remporté un set.
Tennis. La commission du Racing Club de Roubaix fera disputer le prix Valéry Waeles dimanche 17 septembre, les engagements seront reçus sur le terrain de Beaumont. MM. Jénicot frères, Loucheur et Waeles sont convoqués pour jouer leur match de championnat double. Les vainqueurs seront opposés à la paire Jean Dubly et Pierre Dehesdin.
Cyclisme. Les championnats des corporations de Roubaix Tourcoing se sont disputés lundi après midi au Vélodrome Roubaisien. Parmi les divers championnats, les employés de commerce, l’alimentation, les coursiers, les lainiers, les ouvriers de l’industrie textile, les ouvriers du bâtiment.