A propos du Nouveau Jeu

Voilà un quartier de Leers qui a disparu des plans cadastraux et de la mémoire des leersois. Le Nouveau Jeu. Depuis quand existait-il ? Où se situait-il ?

Le 17 juin 1850, c’est le début de la construction du pavé de Lannoy à Leers, pavé communal, célébré par les sociétés du village. Cette route passe au carrefour formé par les rues d’Audenarde, Longue Rue, futures rues Victor Hugo et Jules Leroy, c’est à dire par le Nouveau Jeu qu’elle effleure. Le Nouveau Jeu semble être antérieur à 1850, il existe bien avant la création de l’usine Motte-Bossut. Il se situe dans l’angle formé par la Longue Rue et la rue d’Audenarde.

Le Nouveau Jeu en 1890 site ADN

Pourquoi ce nom de nouveau jeu ? Une nouvelle activité s’est-elle installée là, bourles, tir à l’arc… La présence d’une société des bourleurs du Nouveau Jeu lors de la célébration de ce nouveau pavé laisse à penser que ce pourrait bien être l’origine du nom du quartier.

En 1901, le quartier du Nouveau Jeu est celui qui possède le plus de maisons et donc d’habitants. Le chef lieu est alors formé de la Place, la Longue Rue, le Nouveau Jeu, le Petit Tourcoing et la Mottelette. Le Nouveau Jeu compte 112 maisons contre 108 à la Place et 108 à la Longue Rue.

En 1906, le Nouveau Jeu est toujours un quartier important mais la Longue Rue l’a dépassé en maisons (la longue rue, future Rue Joseph Leroy) 136 maisons contre 113, le même nombre que la place. Cela veut-il dire que le Nouveau jeu a atteint son apogée en tant que quartier ?

En 1906, parmi les 113 maisons malheureusement dépourvues de numérotation, on trouve dans l’ordre d’apparition dans la liste : la Veuve Leblois cabaretière, Decalonne boulanger, Delreux coiffeur cabaretier, Elisa Rosier cabaretière, Julie Druon cabaretière, Jules Nys gérant coopérative, Henri Quique cordonnier, Jules Spriet boulanger cultivateur, Jules Deprat secrétaire de mairie, Léon Sheerspereil sabotier, Louis Decourcelle marchand de légumes cabaretier, Joséphine Duhem cabaretière, Jules Cardon boucher charcutier, Marie Marécaux épicière, Jules Plouvier cabaretier, Alfred Couque cordonnier cabaretier, Léo Fremont pharmacien, Jules Dereux fermier. Parmi les habitants du Nouveau Jeu, une centaine d’entre eux travaille à l’usine Motte-Bossut toute proche. Une vingtaine à l’usine Parent.

à gauche de l’usine, les premières maisons du Nouveau Jeu doc Leers historique

Pendant la première guerre, le Nouveau Jeu subit les bombardements allemands, dont les batteries sont installées au Mont de la Trinité (Mont Saint Aubert). L’abbé Monteuuis raconte : dans cette nuit du 5 au 6 novembre 1918, il se passa des scènes d’horreur dans tous les coins du village, car les obus étaient tombés dans toutes les directions : à la Petite Frontière, au Vieux-Bureau, à la Croix des Bergers, au Nouveau Monde, au Petit Tourcoing, au Lestocoi, au Nouveau Jeu, à la Mottelette et sur la place, tout à côté de l’église.

En 1926, le Nouveau Jeu n’affiche plus que 53 maisons ! La guerre est sans doute passée par là. En 1926, parmi les 53 maisons, elles sont à présent numérotées, on trouve Auguste Vandeputte marchand de moutarde au n°81, et Elise Verbeck épicière cabaretière au n°115. La numérotation va de 34 à 117. On peut dénombrer huit habitants qui travaillent à l’ELRT, sans doute dans le dépôt tout proche.

En 1931, le Nouveau Jeu n’apparaît plus en tant que tel. De nombreuses rues sont nées. Ainsi la Longue Rue est-elle devenue la rue Joseph Leroy. La rue de l’église est la rue Thiers. Et la rue d’Audenarde sera bientôt la rue Victor Hugo.

Sources

Lucien Demonchaux Leers et les leersois édité par l’ Association Leers Historique

Abbé Monteuuis Sous le joug allemand

ADN : listes de recensement 1901, 1906, 1926.

Mai 1905

Journal des sports de mai 1905

Football. Coupe juniors du Nord. L’Union Sportive Tourquennoise bat le Daring Club de Bruxelles par 6 buts à 1 dans un match joué sur le terrain du Racing Club de Roubaix. Les belges ont ouvert la marque sur penalty mais malgré un vent violent, les Tourquennois égalisent. Leur gardien Delbarre se fait applaudir. À la mi-temps le score est toujours de 1-1. Dès la reprise l’UST attaque et score deux fois, puis inscrit encore trois autres buts. L’arbitre de la rencontre était M. Jénicot.

Tauromachie. Le toro-club du Nord. Les membres du toro-club du Nord dans une assemblée générale tenue au café Moderne à Roubaix ont décidé en raison de la disparition des arènes roubaisiennes la dissolution de la Société. Notre Plazza démolie, le toro-club dissous, est-ce la mort définitive de la tauromachie dans le Nord ?

Cyclisme. Kramer au vélodrome roubaisien ! Un grand match international aura lieu le 7 mai. Ça y est, c’est fait ! Après Zimmermann et Major Taylor, voici enfin le sprinter invincible, la machine humaine la plus admirablement construite pour la lutte de vitesse, l’américain Frank Kramer. Il affrontera deux des meilleurs sprinters européens : Bader et Piard.

Kramer et ses challengers doc JdeRx

Cyclisme. La réunion est gâchée par la pluie. Le match Kramer Bader Piard ne peut avoir lieu. Trois mille spectateurs sont présents qui réclament le champion américain., lequel fait un tour de piste en dérapant et indique qu’elle n’est pas praticable. Ses challengers font de même. Il est décidé de reporter la réunion au lundi suivant. Le public envahit la pelouse et des mécontents s’en prennent aux barrières et aux chaises. Kramer quitte le quartier des coureurs par une porte dérobée. Les tickets sont remboursés à ceux qui le souhaitent. La pluie continuant les jours suivants, on reverra Kramer en juin.

L’hôtel Ferraille et ses 120 couverts doc BNRx

Racing Club de Roubaix, dixième anniversaire. Ce fut avec une soirée dansante que le RCR fêta le dixième anniversaire de sa fondation. Un banquet d’environ 120 couverts réunit dans la grande salle de l’hôtel Ferraille les Racingmen et leurs invités. Le menu artistique était illustré avec les portraits des quatre présidents successifs du club et une vue du chalet de Beaumont. M. Gobinet vice président excuse l’absence du président M. Édouard Bleuez empêché par un deuil. Il fait l’historique du RCR. M. Eugène Jourdain fils, p)résident du Comité Régional du Nord de l’U.S.F.S.A prend ensuite la parole, puis c’est au tour de MM. Henry Lesur, Léon Dubly, Maurice Dubrulle et F. Duquesne. Après le banquet, la fête se termine par une soirée théâtrale, Racing Revue, interprétée par les auteurs, MM. Albert Waeles, Lucien Monnet, Georges Bizard, Paul Lefebvre et Jean Catteau bien secondés par l’orchestre.

Cyclisme. Après la grande réunion de vitesse du 7 mai qui n’a pas pu avoir lieu à cause de la pluie, la direction du Vélodrome Roubaisien organise pour le dimanche 21 mai une grande réunion de demi-fond. Deux des meilleurs stayers européens, tous deux recordman du monde, ont été engagés , Tommy Hall et Darragon, et seront opposés à Oscar Lepoutre excellent stayer lillois, le meilleur dans le Nord.

Gougoltz et Darragon

Cyclisme. Finalement c’est Gougolz qui remplace Lepoutre et remporte l’épreuve qui connut de multiples péripéties. Les motocyclettes des entraîneurs s’avérèrent récalcitrantes. Le temps était menaçant et le vent glacial. Darragon mena jusqu’au 43e tour avant que Gouglotz ne le passe. Vers la fin Darragon bien tiré par Bathiat regagne du terrain mais il est trop tard. Gougoltz et son entraîneur Amérigo sont invités à faire un tour d’honneur.

Football. Finale du Challenge international du Nord. C’est sur le magnifique terrain du Sporting Club Tourquennois rue de Varsovie à Tourcoing que s’est disputée la 8e finale du Challenge. Elle a opposé cette année l’Union Saint Gilloise (Belgique) et la Princess Wilhelmina d’Ensechedé (Hollande). Les belges ont ouvert la marque sur pénalty. Le vent souffle très fort. À la reprise les hollandais égalisent puis dominent le jeu. L’équipe belge se reprend et marque un deuxième puis un troisième but. Score final trois buts à un, victoire de l’Union Saint Gilloise qui reçoit la coupe et un magnifique bronze « Le Réveil du génie » de la part de M. Masquelier, président du SCT.

La Chapelle du Saint Liévin

La chapelle du Saint Liévin Collection particulière

La Chapelle s’élevait autrefois près du contour Saint Liévin, au débouché de la rue Vallon et de la rue Jean Lebas. Surnommée par la population Notre Dame des Fraudeurs car elle servait de cache au moment des visites douanières, elle était précédée d’un parterre de briques en forme de cœur qui représentait les armes de son fondateur, le seigneur du fief wattrelosien de la Bourde, Liévin de la Cappelle.

La Chapelle et son environnement CP Coll Particulière

La pioche des démolisseurs s’est attaquée à ses murs en mars 1943. Elle était bien vieille, car selon la date inscrite à son fronton, elle aurait été construite en l’an 1440, ce qui lui fait plus de cinq siècles d’existence. Pour les habitants du quartier, elle constituait une relique, et elle fut entretenue par des mains pieuses, sans lesquelles il est probable qu’un jour ou l’autre elle se serait effondrée.

Si elle disparaît en ce mois de mars 1943, c’est pour répondre à de modernes nécessités d’urbanisme. Il est question de rectifier le tracé de la rue Jules Guesde et de la rue Jean-Jaurès. On envisage également la démolition d’une partie des murs de la ferme de la mairie et une sérieuse rectification de la courbe du Saint Liévin. Ce ne sont là que des projets d’avenir. La statue du Saint est entre les mains de Melle Céline Delespaul demeurant rue Jean Jaurès qui consacra assidûment des soins dévoués à l’entretien de la chapelle.

Quelques années plus tard Coll Particulière

La réédification est souhaitable. Et souhaitée. Si l’autorité ecclésiastique pouvait disposer d’un emplacement et des concours nécessaires, elle accorderait son bienveillant appui à cette question. La chapelle n’était pas un lieu de pèlerinage très fréquenté. Elle attirait pourtant des fidèles de toute la région. Le Saint était invoqué pour la guérison ou l’atténuation des maux de gorge. La chapelle servait aussi de reposoir lors de la procession du Saint Sacrement. En 1930, un comité s’était formé dans le quartier en vue de célébrer le 500e anniversaire de sa fondation.

En avril 1943 on apprend qu’elle sera réédifiée. Le chanoine de Saint Maclou a obtenu de M. Henri Fauvarque cultivateur à Beaulieu, la libre disposition d’une partie d’un local situé avenue Jean-Jaurès, à proximité de l’ancien emplacement de la chapelle. C’est là que seront entrepris les travaux de construction de la nouvelle chapelle dont l’aspect sera approximativement celui de la chapelle Walter rue des Poilus. En avril 1944, la chapelle est terminée, elle s’adosse désormais au n°188 de la rue Jean Lebas.

La Chapelle actuelle doc Google maps

Le 13 septembre 1995 après certains actes de vandalisme, le crucifix et la statue de l’évêque martyr Saint-Liévin ont été déposés au Musée des Arts et Traditions Populaires.

Les Mimosas du 7 rue Victor Hugo

Les parents avaient tenu un commerce de fleurs artificielles, sa sœur les fabriquait à Roubaix, il n’était pas dit que Gisèle, la petite dernière, n’aurait pas son magasin de fleurs à elle. D’autant que son mari André était jardinier à la ville de Roubaix et contribuait à embellir le Beau jardin.

En octobre 1954, Gisèle reprend donc l’ancien café de Marie et Émile Pottier qu’elle connaissait bien, au n°7 de la rue Victor Hugo à Leers. C’est là que la famille Moreels s’approvisionnait en bière. Le magasin prit l’enseigne Aux Mimosas, que Georges Degouhy peintre vint écrire sur la vitrine.

Le magasin côté vitrine doc Collection familiale

Gisèle vendait des fleurs, des mimosas qu’elle allait acheter aux Halles de Roubaix, des fleurs naturelles du jardin des parents, notamment des roses l’été. Elle faisait également la Toussaint et les chrysanthèmes. Elle se souvient d’avoir commandé des chrysanthèmes à Toufflers, il n’y avait pas de grossiste plus près. Mais ils fanaient trop vite et dans le noir, ils pourrissaient.

Elle travaillait avec le fleuriste Delfosse du Sartel à Wattrelos où elle achetait des plantes. Il y avait aussi un autre fleuriste rue du Moulin à Wattrelos. Elle se déplaçait en bus ou en tramways et la charge était bien lourde. Ses sœurs lui fournissaient des choses à vendre, Marcelle des fleurs artificielles et Flore des services à verre.

L’intérieur des Mimosas doc Coll familiale

Des représentants passaient au magasin, qui proposaient toute sorte de choses : des tableaux, ds faïences, de la porcelaine. Mais c’était trop cher pour Gisèle. Elle portait les gerbes pour les enterrements. Une autre fois elle s’est débrouillée pour trouver un bouquet de renoncules pour un mariage et elle est allée jusqu’à chez Gadeyne rue de Lannoy à Roubaix !

Giséle a tenu ce magasin jusqu’en février 1959. L’histoire se poursuivit quelques temps avec la vente de fleurs naturelles.

Remerciement à Mme Gisèle Hubrecht Moreels pour ses souvenirs

Avril 1905

Journal des sports avril 1905

Football. Joueurs du Nord contre joueurs parisiens. Présentation de l’équipe du Nord. Desrousseaux (UST) beaucoup de sang froid et d’à propos. Lambotte (UST) jeune joueur qui promet et dont le coup de pied de dégagement est fameux. Matisse (SR) un des meilleurs arrières français. Bauet (ISL) connaît à fond les finesses du jeu de demi. Moigneu (UST) une des étoiles de l’équipe du Nord. Maertens (SR) fin, adroit et rapide. Précieux au marquage. Houtteman (SR) avant extrêmement fougueux et adroit. Prouvost (SR) évite facilement la défense adverse et marque avec non moins de facilité. Lhermit (ISL) un nouveau demi qui a profité des leçons de Fleet Da Costa, le merveilleux avant de l’Iris. Papon (UST) un peu lourd depuis son retour du régiment mais courageux en diable. Filez (UST) international, meilleur extrême gauche de France.

Football. Championnat de France. Le Racing Club Roubaisien se rendra au Havre pour disputer une demi-finale du Championnat de France contre l’équipe du HAC . L’équipe du RCR qui part samedi soir est composée comme suit : but : A Renaux ; arrières : J. Duthoit, G. Scott ; demis : J. Dubrulle, M. Dubly, A Smeets ; avants : G Hargrave, A Dubly, E Sartorius, A. Jenicot, H. Perche.

Cyclisme. La saison 1905 au vélodrome roubaisien. Elle va s’ouvrir avec la 10e édition de la course Paris Roubaix qui a réuni plus de 80 engagements. Ça aura lieu le 27 avril avec des courses de vitesse. Le 7 mai, prix d’ouverture, courses de vitesse avec la participation de Kramer, quatre fois champion d’Amérique. 21 mai, course de 80 kilomètres avec entraînement mécanique. 4 juin, course Bruxelles Roubaix et courses de vitesse. 13 juin, course de 12 heures à l’américaine (par équipes). 9 juillet : Grand prix municipal de la ville de Roubaix sous les auspices de la municipalité. 20 juillet, championnat de France, courses de vitesse. 20 août, course Dunkerque Roubaix, championnat du Nord de vitesse et de fond. 27 septembre, course de une heure avec entraînement humain (tandem). 3 octobre, critérium d’automne.

Football. Le Racing Club Roubaisien a remporté sa demi finale contre le Havre Athlétic Club par 2 à 1. L’équipe seconde du RCR a battu l’équipe première de l’Union Athlétique du 1er arrondissement de Paris par 3 à 0. Le match se jouait au vélodrome de Barbieux et était arbitré par J. Dubly.

L’américain Franck Kramer Coll Particulière

Cyclisme. Kramer viendra-t-il à Roubaix ? On parle d’augmenter le prix des places et de faire venir Major Taylor comme adversaire potentiel au champion américain. Les prétentions financières de l’Américain sont exorbitantes.

Football. La dernière demi-finale du championnat de France va opposer l’Amiens Athlétic Club, champion de Picardie au Racing Club Roubaisien, champion du Nord. Ces deux clubs tiennent tous les deux depuis quatre ans le championnat de leur région. Le RCR remporte cette demi finale et va donc affronter le Allia Club en finale au vélodrome du Parc des Princes.

Photo de la finale Gallia RCR doc LVAGA

Football. La finale du championnat de France s’est jouée devant 2000 personnes. Les roubaisiens ont attendu jusqu’à 16 heures 30 le début du match qui devait commencer à 15 heures 30. L’unique but de la partie a été marqué par les parisiens à la 145e minute de jeu, presque dans l’obscurité. Renaux le gardien de but roubaisien a été le héros de cette partie. Maurice Dubly touché doit quitter le terrain pour se faire soigner. Jean Dubrulle tire sur la barre. À la fin du match, on joue les prolongations. Un premier but est refusé aux parisiens par décision de l’arbitre. Puis suite à une véritable mêlée devant le but roubaisien, Renaux repousse trois fois le ballon avant que Joule ne marque de la tête. La fin est sifflée et le public se retire en estimant qu’il était inhumain de faire jouer pendant deux heures et demie des équipiers venus d’aussi loin.

Cyclisme. Finalement Kramer viendra à Roubaix ! Jean Desruelles a emporté la décision. Lui seront opposés l’allemand Bader qui n’a jamais couru à Roubaix et Piard qui fut toujours un concurrent sérieux sur cette piste de 333 mètres. Ce sera la seule apparition de Kramer dans le Nord, car l’Américain doit quitter l’Europe fin juin.

Trousselier vainqueur Paris Roubaix 1905 doc Wikipedia

Cyclisme. 10e Paris Roubaix. Vainqueur Louis Trousselier en 8 heures et 4 minutes. Ainsi Aucouturier ne remportera pas l’épreuve pour la 3eme fois (il fut vainqueur en 1903 et 1904). Il termine néanmoins quatrième ! Cent trois coureurs étaient au départ. À Amiens, Trousselier, Cornet et Marville passent ensemble, Wattrelier et Aucouturier sont à 3 minutes. À Doullens, Pottier et Cornet passent en tête Trousselier est à deux minutes, Aucouturier à trois minutes. Puis lors du passage d’Ascq, c’est Trousselier qui est en tête avec sept minutes d’avance sur Pottier qu’une crevaison a retardé. Vient ensuite Cornet puis Aucouturier. Trousselier arrive à la hauteur de l’Hempenpont, il est d’une fraîcheur surprenante ! Dix minutes plus tard vient Pottier, les autres sont encore plus loin à sept ou huit minutes. Le temps est pluvieux. Bientôt Trousselier entre sur le vélodrome et franchit la ligne. Il signe la feuille de contrôle pendant que la Fanfare cycliste du Nord Touriste joue la Marseillaise. Le vainqueur reçoit un bouquet et fait un tour d’honneur, applaudi par les 8.000 spectateurs du vélodrome.

Pub du vainqueur doc JdeRx

Athlétisme. Championnats de France à Paris. Huit épreuves : 100 m, 400 m, 300 m haies, saut en longueur, en hauteur, lancement du disque, 2000 m. Le RCR avait envoyé Jean et Edouard Catteau. Jean Catteau enleva la première place dans six épreuves sur huit (100 m, 300 haies, disque, poids, saut en longueur, classement par points) et fut proclamé champion de France d’athlétisme. Le RCR remporte également le classement par équipes. De Ro du Racing club de France est vainqueur dans le concours du saut en hauteur et du 2000 m.

Billard à Wattrelos

Question sports, Wattrelos n’a rien à envier à d’autres villes voisines. En voici un nouvel exemple qui gagnera à être connu et développé, le billard. C’est par un article de presse que l’on apprend que le billard-club de Wattrelos compte un champion de France de billard, Régis Delvincourt en 1970.

L’orléanais Penot au championnat de France de Wattrelos en 1973 Doc NE

En janvier 1973, pendant deux jours, Wattrelos est le haut-lieu du billard français avec l’organisation du championnat de France. Sept compétiteurs s’affrontent parmi lesquels Michel Demuynck président actif du Billard-Club Wattrelosien, chargé de l’organisation. Les parties se déroulent salle de la Paix place Delvainquière à Wattrelos. Le journal cite un champion d’Auvergne, un provençal, un orléanais, un représentant d’Île de France.

Bernard Treels, champion de billard wattrelosien Doc NE

Cinq ans plus tard, le wattrelosien Bernard Treels est champion de France de catégorie C. Ce titre remporté le 3 mars 1975 lors de la finale de Salbris (Loir et Cher), lui permet d’accéder à la catégorie supérieure dite B.

Le siège du billard-club de Wattrelos se situe café de la Paix sur la grand Place de Wattrelos. Parmi les membres cités, il y a Michel Demuynck champion des Flandres au Cadre excellence, JJ Imbrecht, champion des Flandres à la bande Promotion fédérale, JJ Castelain champion des Flandres aux trois bandes et 2e en finale Nord, René Salmon champion des Flandres en 3e série challenge. Beaucoup de questions se posent sur les catégories, sur le type de billard joué.

Qui pourra nous renseigner sur les catégories et sur les champions d’autrefois ? À vos souvenirs !

15 rue Victor Hugo

Le commerce, c’était déjà une affaire de famille chez les Vosdey-Heye. Ainsi Rosalie avait tenu boutique dans la rue, elle était épicière, elle vendait de l’huile, du fromage et du pétrole. Quand sa fille Joséphine Vosdey épouse Henri Moreels le 20 août 1909, ils ne sont encore l’un et l’autre qu’un éboueur et une tisserande. Ils reconnaissent une première fille Flore, née l’année précédente. Une deuxième fille est née en 1913, elle s’appelle Claire. La guerre intervient sur ces entrefaites. Quand Henri Moreels revient, il est fort affaibli. Une troisième fille naît en 1923, elle se prénomme Marcelle.

La maison Delebois (publicité) JdeRx

Les trois filles travailleront chez Mme Delebois qui tient une fabrique de fleurs artificielles à Roubaix. Cependant, Claire tombe malade et ne peut plus faire le chemin jusqu’à Roubaix. Ses parents décident alors de se mettre en commerce rue Victor Hugo. Nous sommes en 1927. Malheureusement Claire décède en 1929. Et en 1931, Flore se marie avec un poêlier wattrelosien originaire de Leers, Servais Renard et devient commerçante à Wattrelos. La même année, est née la quatrième fille du couple Moreels Vosdey, Gisèle. C’est elle qui nous délivre ses souvenirs.

Le 15 de la rue Victor Hugo Doc Collection familiale

Le magasin de la rue Victor Hugo, c’était une petite pièce sur le devant de la maison. On y vendait des fleurs artificielles, des vases, des globes. Des plaques funéraires, commandées chez Fouquet à Wattrelos. Après 1945, on se lance dans les farces et attrapes(faux doigts, lunettes faux nez…) qu’on achetait à Tourcoing.

Le magasin vendait beaucoup d’objets religieux, des plaquettes en bois avec des motifs religieux, des cierges de communion décorés avec des bouquets, des images de communion. On proposait aussi des postures en plâtre, des tirelires, des plateaux en relief avec des scènes de cuisine ancienne. C’est une maison de Wasquehal qui fournissait. Il y avait aussi de la faïence, de la porcelaine. On a également vendu des savons de chez Lelong à Tourcoing, des petits miroirs de poche ou pour mettre dans les sacs. Des représentants passaient régulièrement au 15 de la rue Victor Hugo. En 1938, Henri Moreels prend sa retraite d’épandeur de la ville de Roubaix. Il aidera désormais à la fabrication des fleurs et à la vente au magasin.

Publicité pour le magasin doc collection familiale

En 1945, c’est Marcelle qui se marie avec Achille Vantieghem, et elle s’installe artisane fleuriste au n°3 rue Thiers (Patriotes aujourd’hui). On lira par ailleurs dans notre site l’histoire de leur entreprise née à Leers, puis s’étant développée à Roubaix. Le commerce de la rue Victor Hugo s’est arrêté en 1954. Joséphine est décédée en 1957 et Henri en 1973.

Remerciements à Madame Gisèle Hubrecht Moreels

Mars 1905

Le journal des sports de mars 1905

Cyclisme. La Fanfare cycliste du Nord Touriste fera une répétition générale ce mercredi 1er mars au local, Café Régnier Branquart, 181 Grande Rue à Roubaix, à huit heures pour les clairons, à huit heures et demie pour tous les musiciens. Revue d’habillement. Présence indispensable.

Logo de l’Union Saint Gilloise

Football. Le grand match international Union St Gilloise contre Nord de la France aura lieu le 7 mars sur le terrain du Stade Roubaisien au Pont-Rouge. L’Union st Gilloise est champion de Belgique, vainqueur du Racing Club de Bruxelles. Elle a remporté le Challenge international du Nord en battant en finale l’United Sports Club de Paris par 6 à 0. Elle a également battu le champion de Hollande emportant ainsi la coupe Van den Staeten. Elle a également remporté la coupe de Belgique et les tournois du Daring, de l’Olympia et de Namur. Voici la composition de l’équipe du Nord : au but Desrousseaux (UST) arrières Lambotte (UST) Mathys (SR) Demis Dubrulle (RCR) Maurice Dubly (RCR) Maertens (SR) avants : Houtteman (SR) Sartorius (RCR) Papon (Union) Lermitte (Iris Stade Lillois) Files (Union) Remplaçants : André Dubly, Perche (RCR) Moigneu (Union). Maurice Dubrulle arbitrera ce match.

Cross-country. Le Club des Sports de Roubaix prépare le Championnat de France de cross country qui se déroulera bientôt à Paris. À l’entraînement, sont convoqués Donat, Missant, Dubar, Lechard, Chévers.

Football. Le match Union St Gilloise contre l’équipe du Nord a donné le résultat suivant : les belges l’emportent par 3 buts à 1. Bien que manquant de cohésion, les nordistes vont résister une mi-temps à leurs adversaires d’outre quiévrain. Le score est de zéro partout à la pause. D’autre part les grands noms annoncés côté Nord ne sont pas présents pour des raisons diverses. Pas de Files, Sartorius, Maurice Dubly…La seconde mi-temps débute sous la pluie, après un but marqué par les bruxellois. Les nordistes marquent sur coup franc mais cela relance les belges qui marquent deux fois.

Cross country. Challenges international et régional du Racing Club de Roubaix. Présentation du parcours de 13 kilomètres. Départ terrain de Beaumont, rue de Beaumont, avenue des Villas, route des Trois Baudets, boulevard de Reims, boulevard de Lyon, rue Ingres, propriété Bossut (sous bois), avenue Bossut, boulevard de Paris, parc de Barbieux, Mille Colonnes, les Puits, le Vélodrome, la Planche Epinoy, bois de la Fontaine, (sous bois) chapelle de la Fontaine, rue de Barbieux, rue Lacordaire, rue Chateaubriand, rue de Beaumont, terrain du RCR. Pendant l’épreuve un match de football opposera la société Athlétique de Montrouge au Racing Club de Roubaix. L’arrivée du cross se fera à la mi-temps du match. On prévoit la foule sur le coquet terrain du RCR dimanche.

Ragueneau vainqueur du cross photo VAGA Gallica

Cross country. Challenges du RCR. Le départ est donné par M. Albert Waeles pour une soixantaine de concurrents. Immédiatement l’équipe de la SAM (Société Athlétique de Montrouge) a pris la tête et ne la lâchera plus. Le Stade Français vient la concurrencer un moment. Les deux premiers sont de la SAM, Ragueneau et Buchart, le troisième Cousin du Stade Français. Le premier roubaisien Thieffry est 17e. Par équipes, la Société Athlétique de Montrouge l’emporte devant le Stade français et le Racing-Club d’Arras. Le match de football entre la SAM et le RCR a donné comme résultat 6 à 0 en faveur des roubaisiens. Pour le challenge régional, il est remporté par le Racing-Club d’Arras devant le Racing Club de Roubaix et le Racing Club Tourquennois.

Escrime. Une nouvelle salle d’armes va être ouverte par le sympathique professeur roubaisien Victor Fort rue Nain 41. La société d’escrime l’Académie d’Armes de Roubaix présidée par le docteur Rousseau a d’ores et déjà décidé d’y transférer son local.

Ruelle des vicaires

La ruelle des vicaires est à peine ébauchée sur le cadastre de 1825 mais on peut discerner un chemin qui part de la longue rue (future rue Joseph Leroy) à hauteur de la ferme Desreux. Pourquoi ce nom ? Sans doute cette petite ruelle permettait le passage en toute sécurité des vicaires se rendant à l’église qui en l’empruntant ne subissaient pas le flux de la circulation de la longue rue.

Cadastre 1890

Sur le cadastre de 1890 la ruelle des vicaires est mentionnée comme chemin rural n°11. Une allée bordée d’arbres part de la ruelle des vicaires sur la droite et après un bel angle droit rejoint la longue rue. Un autre chemin rural n°18 dit ruelle Delcroix rejoint la ruelle des vicaires au moment où elle tourne sur la gauche pour rejoindre la rue de la mairie (?) et ainsi aboutir à une cinquantaine de mètres de l’église.

En 1926 la ruelle des vicaires comporte 71 numéros, elle part de la longue rue future rue joseph Leroy et rejoint en diagonale la rue de la Mairie (future rue du Général de Gaulle) à quelques mètres de l’église st Vaast. La directrice de l’école privée, Gabrielle Macron y habite au n°4, c’est une ruelle de tisserands et d’ouvriers avec aux n°49 et 51 des préposés des douanes. Le nom ruelle des vicaires disparaît en 1936, elle est devenue rue Marceau sur le cadastre de cette année là.

La ruelle des vicaires, derniers jours Photo NE

En 1952 le petit chemin caillouteux a cessé d’exister. Là où il ne pouvait être utilisé que par les piétons, c’est à présent une rue de trois mètres de large, qui peut livrer passage aux automobiles et aux camions, en sens unique bien entendu, ce qui facilite l’accès des livreurs et autres déménageurs. Un aqueduc a été installé. On a garni la route d’un fond de scories que l’on a recouvert d’une épaisse couche de terre. Dans quelques temps, la chaussée sera bien tassée et on la revêtira de ciment. Le revêtement en macadam est plus contemporain.

Rue Marceau Google maps

De nos jours, l’allée bordée d’arbres est devenue la rue Masséna, et le chemin rural n°18 a pris le nom de rue Marceau ce qui lui assure un deuxième débouché sur la rue Joseph Leroy, où se trouve l’école privée Jeanne d’Arc. Le tracé initial de la rue Marceau jusqu’à la rue du Général de Gaulle est conservé mais ce n’est qu’un petit boyau étroit qui longe le parking attenant au centre de soins infirmiers.

La tête et les jambes

La tête et les jambes.

Les sœurs Cousin dans leur magasin Photo NE

Le 15 septembre 1975, Pierre Bellemare et Jacques Antoine reprennent le jeu qu’ils avaient créé en 1960, dont le titre était la tête et les jambes. Le principe est simple : le jeu associe deux candidats, un candidat (« la tête ») répond à des questions complexes sur un thème précis (et non pas à de simples questions de culture générale). En cas d’échec, un sportif de haut niveau (« les jambes »), doit le rattraper en effectuant une performance minimum pour lui permettre de rester en jeu1. Si l’équipe arrive au bout des 24 questions (6 questions par semaine durant 4 semaines), elle gagne 100 000 francs (à partager en deux).

Les sœurs Cousin sur le plateau doc INA

Le 10 juillet, deux wattrelosiennes prennent le train pour la capitale afin de participer aux sélections. Il s’agit de Marie-Geneviève et Véronique Cousin, les herboristes bien connues dont le magasin familial se trouvait 62 rue Charles Castermant à Wattrelos dans le quartier du Crétinier. Elles se retrouvent en compagnie d’une quarantaine de candidats. Un seul devait être retenu, mais le jury estima que les deux sœurs se complétaient si bien qu’elles furent sélectionnées ensemble.

Véronique, Marie Geneviève et Pierre Bellemare doc INA

Les questions porteront sur l’histoire de la femme française de la Gaule à nos jours. Les deux sœurs se préparent donc et plongent dans les livres. Les vacances sont mises à profit pour visiter les hauts-lieux de l’histoire nationale. Quinze jours en Anjou !

Geneviève Gambillon doc INA

Les deux jeunes femmes pourront compter sur une partenaire de marque, Geneviève Gambillon, championne de France et championne du monde de cyclisme. Elles vont donc enchaîner cinq lundis soir sans possibilité de se retirer avant la fin. Si la tête ne peut répondre, les jambes seront alors mises à l’épreuve. Roger Couderc est au commentaire.

Leur premier passage est un triomphe. Quoiqu’un peu crispées, elles répondent aux questions avec beaucoup de facilité et elles ont conquis les téléspectateurs par leur sourire et leurs connaissances.

La seconde émission faillit être fatale. Mais Geneviève Gambillon fournit un magnifique effort et par la suite les bonnes réponses et l’emploi à bon escient du droit à l’erreur permettent aux trois jeunes femmes de revenir la semaine suivante.

Jamais deux sans trois dit l’adage. Les sœurs Cousin entament leur troisième parcours avec un sans faute dès la première série de questions. Mais soudain, c’est l’erreur et il faut avoir recours aux jambes de Geneviève Gambillon, laquelle eut à faire face à des conditions atmosphériques épouvantables et ne put rattraper l’erreur. Roger Couderc accueille la championne cycliste peut-être plus désolée que les sœurs Cousin en disant : la loi du sport est dure, très dure !

Le lundi 29 septembre 1975 fut donc fatal à Véronique, Marie-Geneviève et Geneviève, auxquelles Pierre Bellemare promit qu’elles reviendraient toutes les trois dès le printemps ou l’été prochain.

D’après les articles de José Merchez de Nord éclair

1Définition proposée par Wikipédia