Les lotissements de 1950

La CIL se lance, à la fin des années 40, dans un programme de lotissement, qui va se développer sur plusieurs communes. Après le programme 1947-48 comprenant le Galon d’eau et 150 logements aux trois Baudets, préfiguration des autres constructions qui vont suivre, le programme 48-49 prévoit des logements notamment à Tourcoing et à la Lionderie à Hem. Mais on prépare déjà la suite : en effet, au Nouveau Roubaix, de vastes terrains sont alors occupés par des jardins ouvriers. Ces terrains, achetés pour la plupart par la ville à la Société Lemaire et Lefebvre dans la première partie du siècle, sont disponibles pour un vaste plan de lotissement en maisons individuelles mis en œuvre par le CIL.

Photo IGN 1947
Photo IGN 1947

En 1948, alors que les premiers habitants emménagent aux trois Baudets en bordure de l’avenue Motte, la ville demande à la SNCF de désaffecter la plate-forme de la gare de débord détruite pendant la guerre pour pouvoir y construire des logements. La voie-mère qui empruntait le terre-plein central de l’avenue Motte serait réaménagée en piste cyclable.

Le projet prend corps fin 1949 avec la cession de terrains appartenant à la ville à la société d’habitation populaire Le Toit Familial. La première zone concernée est limitée par les rues Mignard, Motte, Delory et Horace Vernet (à part un rectangle situé sur la ferme de la Haye où s’installera l’école Ste Bernadette. Elle représente 32500 m2) pour 227 maisons. On prolonge à cet effet la rue Horace Vernet jusqu’à l’avenue Delory.

Une deuxième zone située à l’extrémité du boulevard de Fourmies et limitée par l’avenue Motte et la rue Mignard. (8500 m2) sera lotie également, ainsi qu’une troisième située en bordure de l’avenue Motte à l’emplacement des anciens baraquements démolis pendant la guerre et l’emplacement de la gare de débord. Ceci représente 11 000 m2 de terrains pour 143 maisons

Document Nord Matin 1948
Document Nord Matin 1948

Les photos nous montrent la construction de la cité des 3 Baudets, dont le modèle sera repris pour le projet actuel. Les travaux démarrent et les premières maisons s’élèvent dès 1950. La photo aérienne montre les maisons implantée au milieu de jardins, comme le préconise le CIL.

Photo Archives municipales
Photo Archives municipales

Mais le CIL va entreprendre une autre tranche de travaux. Il envisage de bâtir de l’autre côté de l’avenue Delory, sur l’emplacement de la ferme de Gourguemez ce qui deviendra la cité du Maroc.

En attendant, 1951 voit le démarrage des travaux du groupe Carpeaux-Pigouche, entre les rues Regnault, Edouard Vaillant et l’avenue Delory. Le groupe Pigouche représente 45 logements, le groupe Carpeaux 54. Ces constructions sont réservées à l’accession à la propriété. Elles possèdent le Chauffage central. Certaines doivent être en briques rouges, les autres en briques blanches.

Document Nord Matin 1951
Document Nord Matin 1951

En parallèle à ces travaux, on aménage l’avenue Motte et son terre-plein central pour y créer une promenade bordée d’arbres le long de laquelle on installe des bancs publics.

Documents Nord Eclair 1955
Documents Nord Eclair 1955

Le quartier prend petit à petit l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui.

Document Collection particulière
Document Collection particulière

 

Le troisième pont

Le remplacement du pont Nickees devient urgent : celui-ci est incapable de faire face à l’accroissement du trafic des années 60, et l’idée des élus est d’ajouter une communication directe entre le boulevard Gambetta et Wattrelos pour désengorger la grand-rue et son pont, trop souvent levé au goût des automobilistes. La reconstruction des ponts de la Vigne et des Couteaux ayant eu la priorité, il est temps de d’envisager une construction nouvelle. Le dernier projet de 1959 porte donc sur un tablier de 30 mètres de large (autant que l’avenue Motte) situé relativement haut, qui se trouvera prolongé à chaque extrémité par des rampes d’accès. La rampe côté boulevard Gambetta sonnera le glas du jardin public installé lors du comblement de l’ancien canal, et déjà très amputé dans les années 50.

L'ancien jardin public. Au fond, le canal – document coll. particulière
L’ancien jardin public. Au fond, le canal – document coll. particulière

La rampe formant une courbe prononcée vers la gauche, va obliger à la démolition d’un groupe de maisons situées à l’angle du boulevard et du quai de Lorient.

Les maisons à démolir - Photo archives municipales - 1953
Les maisons à démolir – Photo archives municipales – 1953

De même, les travaux vont amener à la rectification du tracé de la rive droite du canal, qui présentait au débouché du boulevard un creux permettant aux péniches de faire demi-tour. Ce creux, perdant son utilité, va être comblé et servira d’appui aux piles du futur pont. Le pont doit comporter deux chaussées de 10m50 et un terre-plein central de 3 mètres. On prévoit deux ans de travaux qui incluront la création d’espaces verts. 1962 voit le début des travaux, qui doivent coûter, d’après Nord Matin, près d’un milliard d’anciens francs, financés en grande partie par le fonds d’investissement routier. On commence par démolir les anciennes maisons car, ne l’oublions pas, l’opération doit aussi permettre de résorber l’habitat insalubre.

Les travaux quai de Cherbourg et rue d'Avelghem – Photos La voix du Nord
Les travaux quai de Cherbourg et rue d’Avelghem – Photos La voix du Nord

En janvier 1963, les travaux sont stoppés par le froid, mais ils reprennent dès la fin des gelées à un rythme accéléré. On amorce les rampes d’accès, et on construit les culées et les piliers qui supporteront le tablier.

Photo la Voix du Nord
Photo la Voix du Nord

Puis on coule le tablier dans lequel sont tendus, dans des gaînes, des fils de renforcement. On prévoit quai du Sartel des déversoirs d’orage pour remplacer ceux qui amenaient le trop-plein des eaux de pluie dans l’ancien bassin de retournement des péniches. En 1964 les travaux sont en bonne voie ; le pont et les rampes d’accès prennent forme.

Photos Nord Eclair 1964 et IGN 1965
Photos Nord Eclair 1964 et IGN 1965

Enfin, le pont est inauguré en 1966. La musique de 43ème RI est de la fête, ainsi que le Préfet. Les personnalités parcourent le pont à pied, avant d’être reçues officiellement à la mairie.

Le cortège officiel – photo La Voix du Nord
Le cortège officiel – photo La Voix du Nord

Le terre-plein central reçoit de la végétation, des vasques fleuries y sont implantées. De petits squares avec de la végétation seront ensuite aménagés près des culées du pont. On a prévu des routes passant sur chaque rive pour relier les différents quais en passant par dessous le pont.

Photos archives municipales et Lucien Delvarre
Photos archives municipales et Lucien Delvarre

La construction de ce pont reliant directement les deux villes, consacre l’importance de l’axe formé par le boulevard Gambetta qui, avec l’implantation de Roubaix 2000, a l’ambition de déplacer le centre de Roubaix en l’attirant vers lui.

On construit le collège

Après les démolitions, les travaux marquent le pas. Le terrain n’étant pas constructible, sa libération nécessite plus de temps que prévu, et les élèves sont toujours pour partie au petit Lycée, pour partie à Turgot, le reste étant hébergé rue Notre Dame dans les locaux de l’école publique.

Cependant, en Juillet 1974, les travaux du CES sont en cours. Ils sont réalisés par une entreprise de Gironde, avec la participation de l’entreprise Planquart. Une photo de la Voix du Nord, prise de la rue Pellart montre les bâtiments de la SES. A droite les ateliers, puis les salles de technologie et, sur deux étages les salles de cours. Au dessus de ce dernier bâtiment se profilent ceux encore en place avant la construction de la salle de sports.

Photo la Voix du Nord - 1974
Photo la Voix du Nord – 1974

On envisage une ouverture prévue à la rentrée de Toussaint pour les 900 élèves prévus auxquels va s’ajouter une section d’éducation spécialisée (SES). La construction est de type « industrialisé léger avec une ossature en béton ». Si l’ossature béton est solide, on ne peut pas en dire autant panneaux légers qu’elle structure, et les utilisateurs du collège ont le souvenir des nombreuses plantes poussant entre les cloisons extérieures et la dalle au rez de chaussée des bâtiments : la nature s’installait dans les classes !

Une photo aérienne de l’époque nous montre à droite le bâtiment de la SES avec sa partie centrale plus basse, au centre le bâtiment des cours du collège, et, en haut à gauche, l’amorce de la cour de récréation. Notons que le parking, situé en bas à droite le long de la rue Pellart, est très étendu. Il se situe là où passera l’avenue des Nations Unies et héberge les voitures des enseignants du collège, mais aussi celles des policiers travaillant au commissariat situé de l’autre côté de la rue Pellart. En bas à droite, l’ancien pâté de maisons qui ne tardera pas à disparaître pour faire place à la salle de sports.

Document IGN - 1975
Document IGN – 1975

L’équipe administrative est déjà en place, derrière la directrice Mme Perron. Son adjoint est M. Lapierre, et le directeur de la SES Jean Marie Caudron, le poste du Conseiller Principal d’Education étant tenu par M. Faille. L’intendant est M. Andès (qui a également en charge le Lycée Turgot et le CET du boulevard de Lyon, et qui prendra très vite en charge le lycée Jean Rostand à sa construction. Son adjointe au collège est Mme Bernard, qui chapeaute l’équipe des personnels de service, une demi-pension étant prévue pour nourrir l’importante population scolaire.

Le bâtiment de la SES – photo Delbecq
Le bâtiment de la SES – photo Delbecq

Le collège comporte, à côté des classes allant de la 6ème à la troisième, des sections CPPN (Classes Préprofessionnelles de Niveau) et CPA (classes de Préparation à l’Apprentissage) dont une part importante de l’horaire est consacré à la technologie et à l’enseignement professionnel, ainsi que la section d’enseignement spécialisée qui offre la particularité, à côté de l’enseignement technique, de confier l’enseignement général à des instituteurs spécialisés : les élèves n’ont donc affaire qu’à deux enseignants : un pour l’enseignement général, et un autre pour le technique. L’implantation des bâtiments reflète sa structure pédagogique avec un bâtiment consacré à l’enseignement général, un autre aux enseignements spécialisés, et un troisième à la SES.

Photo IGN
Photo IGN

Le bâtiment d’enseignement général comporte deux étages. A chaque niveau un hall central donne accès aux classes. Au rez de chaussée, le bureau du Conseiller Principal d’Éducation et le Centre de Documentation et d’Information.

Le bâtiment le plus vaste, sans étage, regroupe les enseignements spécialisés. Le programme prévoit, pour les filles, l’enseignement ménager et la couture, pour les garçons les travaux du bois et du métal. Il intègre également les bureaux de l’intendance et de l’administration, ainsi que la salle des professeurs. Deux patios éclairent le centre du bâtiment et un ensemble de couloirs desservant l’ensemble permettent un parcours circulaire, le jeu pour les élèves étant d’en faire le tour en courant durant les récréations, et, pour l’équipe des surveillants, de les en empêcher !

Document IGN
Document IGN

Le collège, dénommé à ses débuts « CES Pellart » va prendre rapidement son nom définitif de Collège Anne Franck et entamer le cours de son histoire, sur laquelle nous reviendrons.

Les Ponts Nyckees

Lorsque le 1er janvier 1877, on inaugure le nouveau canal contournant Roubaix par le Nord, on prévoit que les péniches pourront relier la Deûle et l’Escaut directement. Le premier pont du Galon d’eau (selon sa dénomination officielle du plan cadastral de 1884), ou pont Nyckees (d’après le nom du cabaretier-agent de douanes du quai de Wattrelos), situé au confluent de l’ancien et du nouveau canal, sera donc un pont mobile. Ce pont, nommé sur le plan cadastral, n’y est pourtant pas dessiné, pas plus que sur les autres plans de l’époque. On ne le voit figurer que sur un plan daté de 1906. A-t-il été prévu à l’origine, mais construit plus tard, puisque n’offrant pas la même importance que le pont de Wattrelos son voisin, implanté sur la grand rue et reliant les centres des deux villes ?

Journal du Roubaix du 04-01-1877 – document archives municipales
Journal du Roubaix du 04-01-1877 – document archives municipales

Néanmoins, ce pont assure un bon service,près de l’écluse du Galon d’eau, et reliant l’extrémité du boulevard Gambetta et le quai de Wattrelos, jusqu’en 1918. A cette date, il est démoli par les allemands en fuite. Il est remis en service après la guerre, en mars 1920, et le journal de Roubaix précise à cette occasion que son tablier est pavé.

Le pont sans doute photographié lors de sa reconstruction – document médiathèque de Roubaix
Le pont  photographié lors de sa reconstruction – document médiathèque de Roubaix

Le nouveau pont est fixe ; il ne permet pas aux bateaux de le franchir. Les péniches venant de Belgique ne pourront plus desservir que le quai du Sartel, et le reste du canal ne sera plus relié qu’à la Deûle.

Il faut avouer qu’il est peu pratique à l’usage : pour aller du boulevard Gambetta vers Wattrelos, il faut, après avoir traversé le pont, tourner à gauche et suivre le quai jusqu’au pont de Wattrelos, puis tourner à droite pour emprunter la grand-rue.

Photo La Voix du Nord – archives municipales
Photo La Voix du Nord – archives municipales

Ce parcours sinueux est dû au fait que le quai de Wattrelos est bordé de maisons, et que l’espace compris entre le pont et le confluent de la grand-rue et de la rue d’Avelghem est bâti, lui aussi. De même, une rangée de maisons bloque l’accès du côté de la rue d’Avelghem. Tout ceci empêche toute communication directe, et oblige à ce détour malcommode.

En 1952, on projette de remplacer ce pont par un autre, situé au même emplacement. Un peu plus tard, on modifie ce projet : le pont sera orienté non plus perpendiculairement au canal, mais dirigé vers le boulevard Gambetta. Sa chaussée doit faire 14m50 , et il doit offrir un tirant d’air de 4m10, permettant le passage des péniches. Ce pont doit être prolongé par une voie nouvelle qui le relierait directement à la rue d’Avelghem. Les plans suivants représentent les deux projets successifs.

Documents archives municipales
Documents archives municipales

L’année suivante on remplace ce dernier projet par un autre, beaucoup plus ambitieux : en février 1959, le conseil municipal décide de construire un pont de 30m de large placé dans le prolongement direct du boulevard Gambetta. Ce nouveau pont serait prolongé par des rampes d’accès empiétant d’un côté sur l’ancien jardin public terminant le boulevard Gambetta, et de l’autre sur les terrains situés au delà du quai de Wattrelos jusqu’à la rue d’Avelghem.

Le long de la rue d’Avelghem se trouve une rangée de maisons, déjà présente sur le plan cadastral de 1884, qui va devoir être démolie.

Photo Nord Matin 1958
Photo Nord Matin 1958

Les terrains à exproprier consistent principalement en une propriété de 1500 m2 appartenant à Mme Veuve Wallerand-Leconte et comprenant un café en bord de quai (celui d’Eugène Nyckees), et 28 maisons en cour, ce quon appelle la cité Wallerand, située sur le terrain d’une ancienne brasserie. On y trouve aussi une autre propriété de 1700 m2, comprenant un ancien négoce de bois, appartenant aux consorts Delesalle, ainsi que divers autres terrains. La photo suivante montre la zone en 1962, au début des travaux :

Photo IGN
Photo IGN

A suivre…

 

 

 

 

Un CES dans le centre

Dans les années 70, il est impératif de diminuer le nombre d’élèves à l’institut Turgot, très surchargé, et implanté sur un terrain trop petit pour lui. Les élèves de la sixième jusqu’à la troisième sont hébergés en majorité au petit Lycée, ouvrant sur la grand rue et le boulevard Gambetta, mais ce n’est qu’une solution provisoire et on songe à construire un CES neuf dans le centre. Un emplacement est sélectionné à peu de distance de la grand place, à l’angle des rues Pellart et du Pays, dans une zone qui doit être bouleversée par le passage prochain de la pénétrante. Cette partie de Roubaix, cœur de la ville, est très densément et très anciennement construite. On y trouve nombre d’entreprises, cohabitant avec des maisons particulières. On délimite la zone sur lequel sera implanté le CES, à coups d’expropriations.

La zone à exproprier – document IGN 1962
La zone à exproprier – document IGN 1962

L’îlot formant le coin des deux rues est laissé de côté dans le projet, mais il succombera dès 1977 lors de la construction de la salle des sports. Les bâtiments à démolir sont, pour la rue du Pays les numéros 14 à 24, et, pour la rue Pellart, les numéros 17 à 31.

On trouve notamment, en 1960, rue du Pays au 14 un négociant en laines, au 16 la Banque Régionale du Nord, au 18 une maison particulière, au 20 l’entreprise Ryo-Catteau, qui se prolonge jusqu’à la rue Pellart, aux 22 et 22bis, les Tissages du centre, Léon Monnier, et au 24 les établissements Derville Frères, négociants en tissus. Les locaux de la banque régionale du Nord seront finalement rachetés par la ville pour être aménagés en maison de jeunes.

Les bâtiments à démolir rue du Pays - Photo Nord Matin
Les bâtiments à démolir rue du Pays – Photo Nord Matin

On voit au premier plan le numéro 14, qui abrita la manufacture Dumortier-Guiot, puis le tissage Béaghe et compagnie. On aperçoit ensuite la façade monumentale de la banque du Nord, installée aux numéros 16 et 18 avant la première guerre. L’impressionnante grand porte qui suit est celle de l’entreprise Ryo-Catteau, qui fabrique des machines textiles depuis 1836. La façade qui suit, aux nombreuses fenêtres, est celle du tissage Léon Monnier située aux numéros 22 et 22bis, qui portait le nom de tissage Paul Prouvost à la fin du 19ème siècle. Le bâtiment suivant, au numéro 24, était en 1910 celui de Mme Boët, repris ensuite par MM. P. et Ch. Toulemonde, qui avait également son siège social au 9 de la même rue et des bureaux au 30.

Documents collection particulière
Documents collection particulière

La rue Pellart était également densément bâtie. On y trouvait en 1960 au17 Les laines à tricoter Bohnlaines, au 19 Caliqua, chauffage industriel, rien au 21, l’entreprise Ryo-Catteau aux 23 et25. Le numéro 27 abritait le Tiers-Ordre Franciscain, et le 31 la bonneterie M. et R. Masurel et Cie.

Les bâtiments de la rue Pellart qui vont disparaître – photo Nord Matin 1972.
Les bâtiments de la rue Pellart qui vont disparaître – photo Nord Matin 1972.

Dans ces bâtiments ont également prospéré au 17 le tissage Mulliez-Frères, au 19 le fabricant Petrosino Spriet et Cie, au 31 la société J et M Bossut.

Documents collection particulière
Documents collection particulière

1972 voit se concrétiser le projet de démolition pour faire place au le CES Pellart., Les gravats, nous précise Nord Matin, seront évacués par la grande porte des établissements Ryo-Catteau, les camions étant autorisés, pour l’occasion, à emprunter la rue Pellart à contre-sens. On prévoit que les travaux de démolition dureront jusqu’à la fin de l’année. Les choses se précisent : en novembre 1973, on assiste à la naissance de l’association des parents d’élèves, qui se réunit au 150 grande rue, dans les locaux du petit Lycée. La construction du collège ne va pas tarder ; nous la relaterons dans un prochain article…

 

 

 

 

 

La gare de débord de l’Allumette

En 1906, la gare annexe de marchandises, construite depuis peu près du quai de Calais, à l’emplacement de l’actuel quartier de l’Union, traite les transports par wagons complets. Mais, faisant état de difficultés d’accès à cette gare, une pétition de commerçants et de transporteurs des quartiers du Fresnoy et de la Mackellerie réclament une gare de débord plus accessible au camionnage. Ils proposent pour accueillir ces installations, le lieu-dit l’Allumette, près de la halte du même nom, à peu de distance de la gare principale. La rue du Luxembourg permettrait d’accéder commodément à cette gares, située à son extrémité. Ils adressent une pétition à l’ingénieur en chef du service de l’exploitation des chemins de fer du Nord.

Document Archives municipales - 1899
Document Archives municipales – 1899

Cette demande des usagers potentiels est accompagnée d’un tableau précisant pour chaque signataire le nombre de wagons prévus. Ce nombre est variable selon les entreprises, allant de 500 wagons annuels pour Carette-Duburcq à 25 pour la société des glacières et 20 pour la brasserie des débitants réunis.

Le maire de Roubaix appuie cette demande auprès de la compagnie de chemins de fer. Celle-ci prépare un pré-projet et évalue la dépense à un total de 220 000 francs, dont 87 000 pour l’achat des terrains. La compagnie en prendrait la moitié à sa charge. La part de la ville se monterait donc à 110 000 francs, quelle pourrait financer grâce à un emprunt remboursable en 50 ans couvert par une taxe prélevée sur chaque wagon complet transitant par la gare de l’Allumette. On chiffre à 2400 wagons dès la 1ere année le nombre de wagons concernés. Certes, la somme encaissée dans ce cas couvrirait à peine les intérêts de l’emprunt, mais on espère un accroissement du nombre de wagons au fil des années.

Le projet – document archives municipales
Le projet – document archives municipales

La gare de débord doit être desservie par une voie de service qui longe les voies principales depuis la sortie de la grande gare de Roubaix. Prévue pour recevoir 60 à 70 wagons à la fois, elle comportera deux séries de voies parallèles, l’une le long des voies principales encadrée d’aiguilles permettant les manœuvres, l’autre, en tiroir, un peu plus loin. Entre ces deux paires de voies, un espace permettant le déchargement. Une voie supplémentaire, desservie par un pont tournant, pourrait être rajoutée (tracé en pointillés). Le projet précise que les marchandises seront « chargées et déchargées à découvert par les soins et aux risques et périls des expéditeurs et des destinataires ».

Le conseil municipal adopte cette proposition en 1907. Le projet est envoyé pour approbation au ministre des travaux publics. Mais, en 1909, le ministère de l’intérieur s’oppose au prêt sur 50 ans, limitant la durée maximale à 30 ans, ce qui augmentera la somme à rembourser chaque année. La municipalité, pensant que les taxes générées seront suffisantes pour couvrir ce montant, accepte la solution préconisée. La déclaration d’utilité publique est publiée cette même année. On décide de solliciter le prêt auprès de la caisse Nationale des retraites pour la vieillesse.

 

Document archives municipales
Document archives municipales

Les travaux durent deux ans et se terminent en 1911. Des pétitionnaires déplorent cet atermoiement, accusant la compagnie de n’apporter qu’un zèle modéré à la réalisation et à la mis en service, alors que la mairie doit payer de sa poche le prêt qui cour, sans entrée de taxes en contrepartie.

Toujours en 1911, la compagnie des mines d’Ostricourt, dont l’agent à Roubaix est E. Lecomte-Scrépel et Cie, rue du grand chemin, se porte acquéreur d’un terrain rue du Luxembourg pour profiter des installations de la gare de débord, et demande à la compagnie la pose d’un embranchement particulier. Elle offre un prix forfaitaire de 600 francs par an. Le conseil municipal accepte.

Document archives municipales
Document archives municipales

 Le maire demande l’ouverture de la gare. Cette ouverture a lieu le 20 décembre. Le premier wagon parvient à l’embranchement des mines d’Ostricourt au mois d’Août 1912. En1923 la surtaxe produit 1280 francs en janvier, ce qui permet de penser que le remboursement du prêt n’offre pas de problème pour la ville. Les diverses photos aériennes de la gare de débord montrent d’ailleurs toutes une activité importante.

La gare de débord et l'embranchement des mines d'Ostricourt – Photos IGN 1962
La gare de débord et l’embranchement des mines d’Ostricourt – Photos IGN 1962

Cette gare de débord sera finalement victime à la diminution et au transfert sur route du fret. Fermée, elle est aujourd’hui remplacée par un rond-point. Signe des temps ?

Photo IGN - Géoportail
Photo IGN – Géoportail

 

 

 

On construit au Galon d’eau

Après les premiers efforts de l’Office municipal d’habitations à bon marché, les autorités continuent à se préoccuper du logement social, visant la résorption de l’habitat insalubre surtout représenté à Roubaix et Tourcoing par des courées et des forts. Le consortium textile projette de son côté dès 1925 la création de cités jardins. La guerre survient, qui n’arrête pas néanmoins la mise au point de projets. Dès 1943 on fonde le Comité Interprofessionnel du Logement, partant de l’idée que l’état et les collectivités locales ne peuvent à eux seuls tout faire, mais qu’il faut leur allier l’initiative et le financement privés.

Le CIL se propose d’associer les entreprises au financement de logements neufs. Celles-ci verseront une cotisation et une allocation logement proportionnelle au loyer. A partir de 1946, cet organisme devient paritaire et inclut les organisations ouvrières. Le but du CIL est la création de « cités jardins », constituées soit de maisons individuelles possédant un jardin, soit de collectifs insérés dans des parcs verdoyants. On considère en 1945 qu’il y a 12000 logements insalubres à faire disparaître.

Documents Journal de Roubaix 1944 - La Voix du Nord 1945
Documents Journal de Roubaix 1944 – La Voix du Nord 1945

Le bureau d’études du CIL, dirigé par M. Magnan, prépare des plans, mais la réalisation se fera par l’intermédiaire de sociétés d’habitations à bon marché. On constitue à cet effet une société « le toit familial de Roubaix-Tourcoing ». Au programme 1947-1948 figure notamment la construction de 118 logements au Galon d’eau, sur le site de l’usine Allart, fermée en 1935, et dont la démolition a lieu juste avant et pendant la guerre. Le terrain désormais libre entre la place Nadaud et le boulevard Gambetta, on commence par élargir la rue Nadaud pour lui donner la même largeur que les boulevards de Strasbourg et de Colmar qu’elle va relier.

La place Nadaud – avant et après – photos coll. Particulière et archives municipales
La place Nadaud – avant et après – photos coll. Particulière et archives municipales

La réalisation ne traîne pas et les nouvelles constructions commencent à s’élever. On construit des immeubles en formant trois U, un bâtiment s’étendant tout le long de la grand-rue, sur laquelle s’ouvrent 4 commerces. Ces immeubles, bâtis en briques rouges, possèdent un toit à quatre pentes, et constituent un modèle qu’on retrouvera dans les réalisations qui vont suivre, Potennerie, Pont Rouge, …

Photo IGN 1962
Photo IGN 1962

En 1950, 64 logements sont déjà occupés : en novembre 1949, les locataires ont demandé à emménager tout de suite, malgré l’absence des raccordements eau-gaz-électricité. En contrepartie, le CIL diffère la facturation des loyers. Celui-ci sera calculé pour ne pas dépasser le dixième des ressources des ménages.

 

Photo La Voix du Nord
Photo La Voix du Nord

 Les appartements, « où l’épouse attend dans un cadre reposant le mari rentrant de sa journée de travail » (dixit Nord Matin), sont modernes, bien aérés, et bien ensoleillés. Un concierge prendra prochainement son poste. En 1953, ce sera E. Della Vedova, qui habitera le numéro 1, porte D, sur la grand rue. Les magasins ouvrent leur porte. Parmi les commerces installés grande rue, une blanchisserie modèle, à l’instar de celles existant en Amérique. La SARL « Les lavoirs automatiques français » dénommée la « buanderie collective » par Nord Matin en 1950. C’est ainsi que s’installent la crèmerie Spriet, Poucinet layettes, Catteloin, modes. On y trouvera longtemps le magasin d’électroménager Electrolux.

La cité juste après la construction – document archives municipales
La cité juste après la construction – document archives municipales

Le printemps arrivant, on plante la végétation en avril 50, alors que cent logements sont déjà loués. Les jardins, sans avoir les dimensions des parcs de la Potennerie et du Pont Rouge, agrémentent néanmoins l’aspect du lotissement. Ils sont constitués de pelouses ombragées de peupliers. Ce jardin est le domaine des enfants, nous dit Nord Matin.

 

Photo Nord Matin 1951
Photo Nord Matin 1951

 On crée une zone verte en forme de croissant prise sur le boulevard Gambetta dont on remanie le tracé. Cette zone, elle aussi, plantée d’arbres, fait suite au jardin public situé près du pont Nickès.

Document coll. Particulière.
Document coll. Particulière.

 

 

 

 

 

Des sabots à la SARL

Photo La Voix du Nord - 1975
Photo La Voix du Nord – 1975

En 1869 a lieu le mariage d’Amédée Papillon, employé de commerce, et domicilié rue de la Gaîté, et de Lievène Thomas.Deux ans après le mariage leur naîtra un fils, Eugène. Le couple fonde alors un commerce de sabots au 146 de la rue de Lannoy, juste après la rue Decrême. Ils resteront à cette adresse jusqu’après 1891, puis déménagent avant 1894 pour installer leur négoce au 164 de la même rue, sur un terrain encore resté libre.

A cent mètres de là, Alfred Bonte tient en 1891, avec son épouse Désirée Platel, une épicerie située au 179, futur emplacement des galeries Maman Louise. Le couple, marié en 1870, donne naissance à une fille Marie. Après le décès du chef de famille en 1890, sa veuve reprend l’épicerie, qu’elle ne cède que vers 1900. Elle se retirera ensuite au 45 rue Ste Therese.

Ces deux familles se rapprochent en 1897, à l’occasion du mariage d’Eugène Papillon et de Marie Bonte, mariage qui fait l’objet d’un contrat, délivré par maître Vahé. Eugène est alors, comme son père, négociant en chaussures. Ils auront trois enfants, Suzanne, Lievin, et Louise, et prendront plus tard chez eux la mère de Marie, Désirée Platel, qui quitte la rue Ste Therese. Le couple reprend le commerce de chaussures des parents d’Eugène.

Sur ces entrefaites, en 1901, l’architecte Achille Dazin demande un permis de construire au nom de Eugène Papillon-Bonte au 167, sur l’autre trottoir. Le plan de ce bel immeuble très orné inclut à droite un magasin dont la vitrine comporte une double porte. La demande est renouvelée en 1910, la propriété s’étendant jusqu’à la rue Beaurewaert.

Document archives municipales - photo Jpm
Document archives municipales – photo Jpm

En 1913 le Ravet Anceau indique au 167 Papillon-Bonte, chaussures en gros. Le 164 est repris par une maison de vente à crédit.

Dans les années 30, Eugène Papillon fils, représente la deuxième génération pour l’entreprise. En 1933, il crée derrière le magasin la première usine de pantoufles à semelles vulcanisées de France, les « pantoufles du Docteur Bontemps ». En 1939, on trouve dans le Ravet-Anceau au 167 Papillon-Bonte, négociant, et au 167 bis anciens établissements Papillon-Bonte, E. et A. Papillon, fabricants de chaussures, l’adresse étant partagée avec un garage. La mairie reçoit une demande pour agrandir les ateliers. L’entreprise est également propriétaire des numéros 169 et 171. L’usine est de nouveau agrandie en 1947.

1947-96dpiDans les années 40, un second magasin ouvre ses portes, toujours rue de Lannoy par l’absorption des chaussures Dolly, magasin installé au 20, au coin de la rue de la Tuilerie, ainsi qu’un autre , au 6 et 8 avenue Jean Lebas à l’enseigne Deflou.

Photos La Voix du Nord et médiathèque de Roubaix – documents coll. particulière
Photos La Voix du Nord et médiathèque de Roubaix – documents coll. particulière

 Papillon-Bonte ouvre également un magasin Grand Place à Tourcoing. En 1956, l’usine de caoutchouc ferme, mais l’entreprise continue à grandir : en 1960, on ouvre Grand Place à Roubaix le premier magasin dédié aux enfants. Les magasins Chauss’Mômes se multiplient dans la région. Le nombre de magasins s’accroît dans différentes villes.

Mais le magasin du numéro 20 rue de Lannoy est exproprié lors de la démolition de l’îlot Anseele. Il est réinstallé ans un premier temps au Lido.

Photos la Voix du Nord et Nord Eclair
Photos la Voix du Nord et Nord Eclair

L’un après l’autre tous les magasins installés à Roubaix ferment pour des raisons diverses. Le siège social s’installe à Marcq. C’est maintenant la quatrième génération de Papillon qui est aux commandes de la société. Les magasins continuent à se multiplier, mais, peut-être pour l’instant, pas à Roubaix.

Le magasin grand rue – photo Delbecq archives municipales
Le magasin grand rue – photo Delbecq archives municipales

 

 

 

 

 

Circulation dans les quartiers sud

Les rues de Roubaix ont été initialement revêtues de scories, puis empierrées. A l’usage, cela créait des fondrières et la boue était défavorable à la circulation. Au fur et à mesure, on pave les chaussées, souvent d’abord par une bande centrale sur 3 mètres de large, puis, pour les plus utilisées, sur toute la largeur. On passe ensuite au tarmacadam. En contrepartie, ces améliorations ont pour conséquence l’augmentation de la vitesse des véhicules, et celle du nombre d’accidents.

L’avenue Delory illustre bien cette tendance. A partir de 1950, on la revêt en tarmacadam, sauf le long de la ferme Gourguemez, en prévision du chantier de la cité du Maroc. C’est ainsi qu ‘en 1956 on trouve toujours une zone fangeuse le long de la cité de Beaumont.

Photo Nord Eclair
Photo Nord Eclair

Tous ces travaux se terminent en 1957. 1960 voit l’aménagement d’îlots directionnels aux carrefours des rues Bernard Palissy et Henri Regnault. Mais, en 1963 est publiée une lettre ouverte de 120 familles habitant le long de l’avenue Delory dénonçant la circulation dangereuse, due au fait des «  afficionados de la vitesse, s’imaginant à Montlhéry ».

Le carrefour de la rue Henri Regnault – Document Nord Eclair 1961
Le carrefour de la rue Henri Regnault – Document Nord Eclair 1961

 Après étude, la municipalité va réagir par la pose de feux tricolores. C’est ainsi que seront équipés en 1965 les carrefours avec les rues Carpeaux, et Barbieux, en 1968 celui avec la rue Edouard Vaillant, et, en 1974 celui des rues Regnault-Fourrier. On poursuivra plus tard la lutte contre la vitesse sur cet axe par la limitation du nombre de bandes de circulation.

Photo archives municipales
Photo archives municipales

 Les autres grands axes ne sont pas en reste. On équipe également un peu plus tard les avenues Motte et Salengro. En 1967 sont traités les carrefours avec les rues Jean Jacques Rousseau et Leconte-Baillon, les rues de Lannoy et de Maufait. En 1969 suit le carrefour avec les avenues de Verdun et Van der Meersch, puis, en 1975 les rues Braille et Michelet.

Document Nord Eclair
Document Nord Eclair

Mais on n’en reste pas là et c’est, en 1978 le tour des carrefours avec les les rues Ingres, Marlot, ainsi que celui du boulevard de Fourmies.

Le carrefour avec la rue Léon Marlot - Photo archives municipales
Le carrefour avec la rue Léon Marlot – Photo archives municipales

 Les années 70 voient s’équiper tous les axes principaux des quartiers sud : en 1970 les carrefours des boulevards de Reims et de Mulhouse avec la rue de Lannoy, celui des rues Linné avec les rues Wante et Marlot. En 1975 l’intersection des rues Notte et Mongolfier, puis, en 1979 ceux des rues Notte et Paul Wante, ainsi que celle des boulevards de Reims et de Lyon, et de Lyon avec la rue Carpeaux.

Le coin du boulevard de Reims et de la rue de Lannoy – Photo Nord Eclair
Le coin du boulevard de Reims et de la rue de Lannoy – Photo Nord Eclair

Ainsi, en l’espace d’une quinzaine d’années, les quartiers sud s’équipent d’une signalisation visant à sécuriser la circulation. Celle-ci est toujours présente aujourd’hui, ce qui semble prouver son efficacité.

 

 

Années 50 : baby-boom et constructions scolaires

Dans les années 50, les quartiers sud vont être abondamment lotis. Cet afflux de population a pour corollaire la construction d’écoles primaires qui permettront d’absorber cet afflux d’enfants, lié au transfert de population venue d’autres quartiers, mais aussi à l’influence du baby boom. Les nouveaux lotissements sont construits sous l’égide du CIL, dans le but d’éliminer l’habitat insalubre.

Ces constructions débutent en 1950 par l’école Ste Bernadette, située dans un quartier où se mettent en place les chantiers des groupes Pigouche (45 maisons) et Carpeaux (54) sous l’égide de l’UMIC. L’école est construite sur l’emplacement de la vieille ferme de la Haie, appartenant à la famille d’Halluin et acquis en 1946 par la ville. Les bâtiments sont construits dans le style des maisons environnantes, récemment construites. Ils forment un L qui inclut l’ancien bâtiment d’habitation de la ferme servant aux religieuses.

L'école en 1983 - Photo Lucien Delvarre
L’école en 1983 – Photo Lucien Delvarre

1951 voit, rue de Condé dans le quartier du Pile, l’ajout de 3 classes aux 6 existantes et la construction d’un réfectoire, à la grande satisfaction de Mme Legrand, la directrice. Ces travaux s’expliquent par le fait qu’on prévoit 88 logements collectifs au square Destombes, tout proche, dont la construction démarre cette même année.

Photo Nord Matin 1951
Photo Nord Matin 1951

Après ces chantiers isolés, à partir de 1955 est mis en place un vaste plan de construction comportant plusieurs groupes scolaires, pour répondre au lotissement des nouveaux quartiers construits sur les zones restées libres.

Les premiers immeubles collectifs du quartier du Pont-rouge sont mis en chantier en 1950. D’autres constructions suivront à partir de 1953. On prévoit également un peu plus tard la construction du quartier des 3 ponts. Il faut scolariser toute cette nouvelle population, et l’on construit en 1955 un groupe scolaire comportant 16 classes à l’extrémité de la rue Julien Lagache, après l’hôpital et face à la vieille ferme Loridan. L’ouverture a lieu l’année suivante. Construite en plein champs, on l’appellera quelques années « l’école aux vaches », jusqu’à ce que les bâtiments s’implantent tout autour.

 

Le chantier à ses débuts. Photo Nord Eclair 1955
Le chantier à ses débuts. Photo Nord Eclair 1955

Pour répondre à la construction de la cité de débord, implantée dès 1950, et anticiper celle du quartier des Hauts Champs, qui s’élèvera à partir de la fin des années 50, on prévoit la construction du groupe Brossolette. La construction démarrera en 1956 et sera conduite en plusieurs phases successives pour arriver à un total de 38 classes.

Document la Voix du Nord 1956
Document la Voix du Nord 1956

Plus ponctuellement, apparaît une nouvelle maternelle au 225 de la rue de Leers. Mme Naye y sera directrice en 1968.

Photo Nord Eclair 1956
Photo Nord Eclair 1956

 Dans le quartier de Beaumont, où apparaissent également des lotissements de maisons individuelles, on élève un nouveau groupe scolaire, mais sur deux terrains proches pour des raisons de place disponible, toutes deux sur l’emplacement d’anciennes fermes (Leuridan et Cruque). On installe rue Edouard Vaillant l’école de filles et la maternelle (respectivement 4 classes, directrice Mme Brouart, et 3 classes, Mme Fourrage), et place du Travail l’école de garçons (directeur M. Godin).

Photo la Voix du Nord 1957
Photo la Voix du Nord 1957

A la Potennerie s’implantent au début des années 50 des collectifs. Dans le même temps s’ouvre en 1956 au coin des rues Jules Guesde et Dupuy de Lôme, sur une partie du parc, un ensemble scolaire comportant 10 classes de filles et 6 de maternelles. Il est inauguré en septembre 1956.

Document Nord Eclair 1955
Document Nord Eclair 1955

 En ce qui concerne l’enseignement privé, on construit à la même époque 4 classes supplémentaires à l’école St Michel rue Jouffroy.

Durant cette période, la municipalité fait donc un effort considérable pour s’adapter et faire face à l’afflux des élèves. Cet effort se poursuivra au cours la décennie suivante, mais dans une moindre mesure, l’essentiel étant réalisé.

Tous les documents proviennent des archives municipales.