Dès l’origine, le « car » longe les deux trottoirs de la voie centrale du boulevard de Paris, utilisant, côté droit en descendant, la voie unique de la ligne A bis, dite « de Barbieux » des Tramways de Roubaix Tourcoing qui, depuis 1907, venant de la rue Neuve, emprunte les boulevard de Paris et de Douai, avant de suivre la rue de Barbieux jusqu’à l’avenue des Villas. Échange de bons procédés, la ligne A bis profitera du dédoublement des voies pour coexister avec le car Mongy sur le tronçon commun dont les voies montante et descendante suivent la bordure du trottoir au plus près.
En effet, les contre-allées étant réservées à la promenade des roubaisiens, on n’envisage pas d’y faire circuler le tramway. Cette implantation est particulièrement périlleuse pour les cyclistes qui empruntent la chaussée, et on finira par leur construire, en 1935, une piste cyclable sur le terre-plein de droite en descendant le boulevard. La situation va perdurer très longtemps, prolongée dans le seconde moitié du siècle par les interrogations sur l’avenir du tramway.
Il faut attendre 1993 pour que la situation change, Des décisions interviennent enfin et on décide d’un tracé plus logique pour les voies : on regroupe les deux sens de circulation et on reporte la ligne en site propre sur la contre allée de droite en direction du centre. Le reste de l’ancienne chaussée latérale et l’ancienne piste cyclable étant transformée en « cour urbaine ». La ligne pourra ainsi desservir directement les lycées Baudelaire et Jean Moulin.
A l’extrémité du boulevard de Paris, le carrefour de la « barque d’or » avec les rues de Lille, Foch et Jean Moulin est un nœud ferroviaire compliqué où cohabitent déjà deux compagnies.
-La compagnie des tramways de Lille et de sa banlieue, dont la ligne F arrive de Croix par la rue de Lille pour remonter à l’origine la rue Neuve, puis, à partir de 1908, suivre la voie de gauche du boulevard Gambetta avant rejoindre la grand place par les rues de la Halle et Pierre Motte.
-Les voies de la compagnie des TRT descendent la rue Neuve et se séparent au carrefour pour emprunter l’une la rue du Moulin ( ligne I), l’autre le boulevard de Paris (ligne A bis).
Le Mongy devra s’insérer dans ce schéma. Il suivra, lui aussi le boulevard Gambetta, mais par la latérale de droite, les voies montante et descendante du boulevard de Paris se réunissent en contournant la fontaine des trois grâces, qui sera remplacée en 1925 par le monument aux morts.
Des aiguillages permettent à la ligne A bis des TRT d’emprunter les voies de l’ELRT. Cette facilité sera utilisée lors de l’inauguration du Mongy, la voiture des officiels remontant ce jour là la rue Neuve pour les conduire directement à la mairie.
Les voies de l’ELRT partagent donc la chaussée du boulevard Gambetta avec les autres véhicules. Cette situation ne choque pas à l’époque, et on ne songe pas à utiliser le terre-plein central du boulevard pour placer les voies en site propre. Le remplacement de la fontaine par le monument aux morts ne changera rien au tracé des voies.
En 1964, lors du déplacement du monument eaux morts on profite pour séparer les flux de situation. Les voies passent en site propre le long du monument et du parking central qui se trouve derrière.
Enfin, le projet de 1993 bouleverse le plan des voies. Celles-ci, après le Lycée Jean Moulin, se reportent dans l’axe de la chaussée pour traverser le carrefour, puis se s’écartent à nouveau pour encadrer la station et le monument aux morts avant de se rejoindre finalement pour se diriger, en site propre, vers le centre de la ville.
A suivre …
Les documents proviennent de la médiathèque et des archives municipales de Roubaix