Une photo aérienne de 1953 nous montre qu’au delà du passage à niveau de l’avenue Roger Salengro, au lieu dit « ferme de l’Espierre », la zone située derrière les maisons bordant la rue de Carihem, est encore constituée de terres agricoles cultivées, reste du patrimoine de l’ancienne ferme Fremaux, toujours propriétés de la famille.
Ces terrains sont pourtant repris par la ville qui, en 1955, cède l’espace jouxtant le stand de tir au service intercommunal des eaux de Roubaix-Tourcoing, tout en conservant une vaste parcelle située le long des voies ferrées et traversée par l’ancien chemin qui reliait la ferme de l’Espierre et celle qui borne aujourd’hui la zone commerciale d’Auchan Leers. Ces terres ne vont pas être cultivées très longtemps, puisqu’on y installe une décharge municipale dont se plaignent rapidement les riverains.
Cette décharge est pourtant amenée à disparaître, car on forme en 1972 le projet d’aménager cette zone en espace vert, et d’y créer un terrain de loisirs. On entoure le terrain d’une clôture, on nivelle et on nettoie l’ancienne décharge en profitant d’une aide financière du ministère de la protection de la nature et de l’environnement, dans le cadre de la restauration du paysage urbain. Ce « mini parc Barbieux » pourrait également permettre d’agrandir l’espace dévolu à la colonie de vacances du centre aéré situé de l’autre côté de la voie ferrée…
On construit donc des installations sanitaires et divers équipements pour les enfants du centre aéré, mais on envisage également, parallèlement à la création d’un espace vert planté d’arbres, l’implantation de terrains de football destinés à l’entraînement, mais qui pourraient également être mis à la disposition du public. On s’oriente donc vers une vocation mixte pour le parc : sports et loisirs y cohabiteraient. Un square est d’abord aménagé au coin des rues de Carihem et du stand de tir pour desservir les collectifs récemment construits de l’autre côté de cette dernière rue.
Une couche de terre végétale est répandue sur le reste du terrain, qui est ensuite engazonné. On pense réserver deux hectares pour les terrains de sport, et les quatre restants pour la détente. Au final, au lieu de terrains de football et d’une zone de loisirs, on se trouve aujourd’hui devant un ensemble complètement dévolu au rugby, mis à part le square déjà réalisé, qui continue depuis lors à accueillir régulièrement sur ses bancs les mamans et leur progéniture.