Voici le dessin réalisé en mai 2010 par M Georges Fleurbayx pour illustrer sa description des trois châteaux qu’ il situe à La Potennerie dans le périmètre formé par les rues Jean-Baptiste Notte, Montgolfier, Dupuy de Lôme et Jules Guesde.
Les 19 premières années de sa vie – de 1923 à 1942 – Mr Fleurbayx a habité au 28 rue de la Potennerie , impasse Courbet, une petite maison à un étage. Son père était contremaitre de filature à l’ usine Dazin-Motte, Boulevard de Fourmies et lui-même y sera embauché comme coursier à 14 ans.
Depuis sa chambre au premier étage , quand il regardait vers la rue Dupuy de Lome, il avait vue sur un vaste espace boisé comportant également pelouses et jardins, clôt par un mur épais d’ environ 3 mètres de haut . A travers les arbres, il pouvait apercevoir au centre de la propriété l’ arrière d’ un château qu’ il désigne comme » le château d’ Halluin ». Face à l ‘ actuelle rue de Rocroi – qui relie la rue Dupuy de Lôme à la rue de la Potennerie- existait une entrée permettant d’ accéder au château. Sur la droite de cette entrée se trouvait l’ habitation du concierge et, encore à droite de ce logement, un jardin potager qui allait jusqu’ à la rue Jules Guesde.
Selon M Fleurbayx , la façade du » château d’ Halluin » était tournée vers la rue Jean- Baptiste Notte. Il place un deuxième château , le » château Huet » , le long de cette même rue et un troisième , plus petit , plutôt » manoir » dit-il, le long de la rue Jules Guesde , le « château Derville ». Une grande entrée existait précisément rue Jules Guesde et permettait d’ accéder à l’ un ou à l’ autre de ces châteaux, aucune clôture n’existant entre eux. Sur la gauche du château d’ Halluin se trouvait une petit point d’ eau ou pièce d’ eau et sur le terrain Huet , côté rue Montgolfier, une sorte de pavillon de chasse.
« Je ne suis jamais entré » , dit Georges Fleurbayx. » Sauf pour aller chercher mon ballon, passé au dessus du mur …Le devant du château, personne ne le voyait. … Une seule fois quand même , on y est allé : c’était pour ma promesse scout , vers 1935. «
Madame Fleurbayx se souvient également : » moi, j’ allais à l’ école Notre Dame de Toute Bonté. L’ église Saint Jean-Baptiste juste à côté était une église aisée ( sic) . Les d’ Halluin venaient. Nous , on était assis avec l’ école sur les côtés, eux , comme tous ceux des châteaux, avaient leurs chaises à leurs noms, réservées dans la nef centrale. On respectait ça…Une fois, l’ école a été autorisée à faire la procession chez Huet. On est entré par la rue Jules Guesde , en venant de l’ église St Jean-Baptiste et on a fait le tour du château en procession . Ca nous a marquées. C’était magnifique pour nous. On a été dans les jardins. C’était dans les années 1935. Je me souviens que ma petite sœur faisait un ange avec des ailes et moi je tenais les cordons de la statue de la Vierge. «
Le château de la Pontennerie, dit château d’Halluin, a été édifié en 1903-1904 par madame Motte-Scrépel, sur le terrain d’une propriété, la Pontennerie, dont elle avait hérité de ses parents, les Scrépel-Delerue. Il y avait à l’origine une grande maison de maitre en brique, que madame Alfred Motte-Scrépel fit démolir pour la remplacer par un très beau château classique en pierre de taille d’inspiration louis XVI. Le parc de quatre hectares comprenait également une ferme, et une hautre maison d’habitation appelée la petite Pontennerie. C’est la fille de madame Motte-Scrépel, madame Jules d’Halluin-Motte qui hérita de la Pontennerie, puis son fils Monsieur Jules d’Halluin-Lepoutre, qui habita le château jusqu’en 1961, date à laquelle il fut exproprié par la ville, et le château démoli.
Merci pour toutes ces précisions, elles vont nous aider à situer les différents bâtiments.
Et c’est la soeur de Monsieur Jules d’Halluin Lepoutre qui a hérité de la Petite Pontennerie, Madame Berthe Berton D’Halluin et nous avons été ses locataires de 1942 à 1962, jusqu’à l’expropriation décidée par la ville de Roubaix.
La famille de Gérard Derville Lepoutre (Jeanine Derville était la soeur de Christiane d’Halluin) n’a pas habité la Petite Pontennerie mais était locataire du 1er étage de la Grande Pontennerie.
Cordialement.
Serge-Henri Bossut
Merci pour ces précisions. Avez vous des souvenirs de processions dans le parc ? Etait-il parfois ouvert pour des fêtes ?
Originaire de la Fraternité, j’habite rue Dupuy de Lome face aux « briques rouges » depuis 1982. Ayant exercé comme infirmière libérale sur le quartier, je suis fort intéressée par tout ce qui le concerne. Merci pour vos articles
Petite, dans les années 1960/1970, j’ai habité rue Montgolfier. Je me souviens de la construction des bâtiments d’appartements en briques rouges sur l’emplacement du château. On coupait à pieds par le chantier pour aller vers la rue Dupuy de Lomme. Dans ma mémoire : des pans de murs encore couverts du papier peint d’une chambre d’enfant.