C’est à l’occasion de la construction du marché couvert de Roubaix, en 1881 que l’on encadre ce terrain en forme de rectangle par trois nouvelles rues qui viennent compléter la rue Pierre Motte : la rue des Halles, la rue de la sagesse et la rue Jeanne d’arc. Si les trois premières ont survécu à la disparition des halles, en 1956, ce n’est pas le cas de la quatrième.
La rue Jeanne d’arc, c’était quoi ? Le côté des numéros impairs était entièrement occupé par le marché des halles, l’autre côté étant constitué en partie des accès aux propriétés et maisons de la rue du Château, qui lui est parallèle et de loin antérieure. Les numéros pairs de la rue Jeanne d’Arc commençaient rue Pierre Motte avec un magasin de confection, auquel succédaient un magasin de soldes, un boucher hippophagique, un cordonnier, un marchand de fruits, un commerce de dentelles, un estaminet, un tonnelier, les halles Flipo, l’estaminet Monnet, un boucher, quatre estaminets.
La rue Jeanne d’arc était connue comme un haut lieu du sport, avec la présence d’une salle de gymnastique qui abritait depuis 1893 la société la Roubaisienne au n°20, et qui sera transformée en magasin, les Halles Flipo. Il y avait aussi un haut lieu de l’haltérophilie au n°22, qui abritait l’Union Roubaisienne des Sports Athlétiques, et qui vit évoluer de nombreux champions, parmi lesquels Marcel Dumoulin, huit fois champion de France d’Haltérophilie, qui participa aux jeux olympiques de 1928 et 1932.
La rue Jeanne d’arc disparaît donc en 1968 pour permettre l’implantation du Lido, centre commercial de transition entre la rue de Lannoy et Roubaix 2000[1]. La dernière démolition concerna l’auberge des Halles, qui fut autrefois un vieux relais de poste, selon Nord Éclair.
En 1972, c’est la rue du Château qui sera amputée de ses dix sept premiers numéros, parmi lesquels l’ancienne caisse d’épargne, et quelques maisons d’industriels, ce qui permit de mettre en œuvre le projet d’une bibliothèque de vastes dimensions. En 1968 on prévoyait de construire un nouvel hôtel des postes et un hôtel financier (sic) regroupant l’ensemble des recettes et perceptions de la ville. Si la construction du nouvel hôtel des Postes fut bel et bien menée, c’est une médiathèque qui remplaça le projet d’hôtel des impôts, pour le plus grand bonheur des roubaisiens.
D’après Nord Éclair, Nord Matin et l’Histoire des rues de Roubaix par les Flâneurs