C’est en janvier 1928 que M. Robert receveur principal, fait l’ouverture du nouvel hôtel des postes au public. Imposant par sa taille son style néo-flamand et par la dimension de ses services, cet immeuble accueillait les derniers perfectionnements de la science de l’époque : ascenseurs puissants, monte-charges électriques, monte-télégrammes pneumatiques, toboggans pour la descente du courrier…Il comportait une vaste salle pour l’accueil du public, et derrière les guichets une grande salle pour le tri du courrier par les facteurs. Un service de boîtes postales digne d’une grande ville, environ un millier, une salle de six cabines téléphoniques ouverte jour et nuit, une salle de télégraphe. L’immeuble est vaste ce qui contraste fort avec l’ancienne poste de la rue du Curé.
On sait dès l’année 1967 qu’il est question de construire une nouvelle poste sur l’emplacement de la place des Halles, à l’époque occupé par le Lido, centre de transit entre la rue de Lannoy et le futur centre commercial Roubaix 2000. La ville souhaite transformer le grand immeuble postal en centre culturel, où s’installeraient la bibliothèque municipale, des salles de conférence et de réunion au deuxième étage, un musée au troisième, et le musée du folklore au quatrième. Petit bémol, les édiles de l’époque préfèrent parler de conservatoire des arts et traditions populaires. Les amis du Musée qui militent depuis longtemps pour un établissement de ce genre, relancent leurs appels pour enrichir le fond et annoncent déjà des animations telles qu’expositions de peinture, section philatélie…
L’accord pour construire une nouvelle poste intervient en avril 1970, mais c’est seulement en 1975, soit deux ans après le démontage du Lido, que l’on reparlera de construire une autre poste, qui ouvrira le lundi 12 décembre 1977. La question du devenir de l’ancien bâtiment reste donc posée. Donné à la ville en l’échange des terrains nécessaires à la construction du nouvel bâtiment postal, ce bâtiment a besoin de travaux d’aménagement. La ville pense en faire à ce moment une maison des associations locales. En mars 1980, c’est toujours une friche administrative. On sait le montant des travaux d’aménagement, près d’un million et huit cent mille francs, et la ville a entrepris de faire restaurer la toiture. Les projets sont toujours les mêmes : carrefour pour les associations, centre de développement culturel, pouvant accueillir divers groupements artistiques, comme la compagnie de marionnettes de Jacques Vincent. Puis on parle de l’aménager en mini centre tertiaire, dont les bureaux seraient rétrocédés à des sociétés privées. En octobre 1980, le projet d’aménagement en maison des associations est retenu pour un concours organisé par l’état via le ministère de l’environnement intitulé architectures publiques.
Sont alors envisagés une salle de réunion de 150 places, une salle d’exposition, un centre de documentation et d’information, une cafétéria, des salles banalisées à la disposition des associations, des locaux affectés à des associations ayant des besoins particuliers (photo, audio visuel, poterie). L’état finance 50% de l’étude et si le projet est retenu, le fonds d’aménagement urbain participerait à hauteur de 35%. Si la ville s’est engagée dans l’étude, elle ne l’est pas pour les travaux. Le bâtiment étant en très mauvais état, il n’est pas impossible que la ville le revende.
Les travaux de rénovation commencent en 1982 par la réfection de la toiture et ils se termineront en septembre 1984. A cette date, malgré une capacité d’accueil potentielle de 45 associations, la municipalité d’André Diligent estime que trop peu sont intéressées à l’occuper, il est donc décidé d’accueillir les étudiants de l’Institut Universitaire de Technologie C de Lille II (carrières juridiques, judiciaires et techniques de commercialisation), créé en 1974 à Villeneuve d’Ascq. Une aubaine pour Roubaix, qui est la capitale de la vente par correspondance. Les premiers étudiants en Management de la Distribution arrivent en décembre 1985. C’est en novembre 1986 que le ministre de l’éducation nationale de l’époque René Monoury viendra visiter un IUT de 500 étudiants sous la conduite de son directeur, Monsieur Werrebrouck.