Du Syndicat d’Initiative à l’Office du Tourisme – 1 –

« Les Amis de Roubaix » est une association à but non lucratif, créée au début des années 1920. Le siège se trouve au 12 rue du Château. Paul Michaux en est le président, Georges Motte le président d’honneur et Henri Vandaele-Hus le secrétaire administratif. Ce dernier est également responsable du journal : « Le Progrès du Nord » au 28 rue Daubenton.

Paul Michaux ( document Nord Eclair )

Les Amis de Roubaix créent le « Syndicat d’Initiative » en 1930, dont le but est de regrouper tous les roubaisiens qui s’intéressent au développement, à la prospérité et à l’embellissement de la ville et d’envisager la création de fêtes locales, favoriser les expositions, réunions artistiques ou horticoles et inciter les voyageurs de passage à rester quelques heures pour visiter notre ville industrielle. Pour ce faire, une première brochure d’accueil est créée en 1930.

La deuxième édition de 1931 ( document collection privée )

Après la seconde guerre mondiale, l’activité reprend. Au début des années 1950, Robert Vandecrux, directeur d’un commerce de produits chimiques rue Brame, devient le nouveau président des Amis de Roubaix. Aidé par le Conseil d’administration, il envisage la construction d’un local pour le Syndicat d’initiative de Roubaix, sur le Boulevard Leclerc, juste en face du café « Au Broutteux ».

L’aubette est inaugurée en Octobre 1954 par Victor Provo député-maire, le Conseil Municipal et différentes personnalités. Le but de ce Pavillon est d’accueillir et de proposer à tous les roubaisiens et visiteurs les renseignements qu’ils pourront désirer, et les inciter à découvrir et apprécier les monuments de notre ville : le majestueux hôtel de ville, la richesse de l’ENSAIT, le magnifique parc de Barbieux, le parc des sports, les coquettes maisons des CIL et aussi le bijou gothique qu’est l’église Saint Martin.

Photo aérienne 1963 ( document IGN )
inauguration 1954 ( document Nord Eclair )

C’est en fin d’année 1954, que les membres des Amis de Roubaix éditent un bulletin trimestriel pour informer les roubaisiens de toutes les actions positives de leur Syndicat d’Initiative.

Bulletin trimestriel 1959 ( document archives municipales )
R Vandecrux 1963 ( document archives municipales )
document archives municipales

En 1960, une sympathique réception a lieu au pavillon du syndicat d’initiative, afin de remercier Mr Boons qui a assuré une permanence efficace par sa présence et son accueil du public, pendant ces cinq années, et pour nommer son successeur Léon Droulez.

document archives municipales
Léon Droulez ( document Nord Eclair )

C’est en cette même année 1960, que le syndicat d’Initiative crée un dépliant touristique pour démontrer aux touristes que la ville mérite d’être visitée, afin de découvrir le passé historique, le patrimoine riche en architecture, le folklore ou les spécialités culinaires. Le texte de ce dépliant est clair et précis, illustré avec de belles photos suggestives prises par les photographes du studio Shettle. Un plan de la ville est disponible à l’intérieur ainsi que de nombreuses publicités de commerçants et d’entreprises de la ville qui permettent de financer le coût d’un tirage à plusieurs milliers d’exemplaires.

Dépliant 1960 ( document Nord Eclair )

Un bilan positif est fait lors de l’Assemblée Générale de Mars 1964. Tous les efforts du Syndicat d’Initiative ont porté leurs fruits : sur toute l’année 1963 écoulée, on dénombre 12.000 visiteurs, 2.500 appels téléphoniques et 30.000 brochures et dépliants ont été distribués. Dans les années 1960, le pavillon comprend deux parties séparées. Les deux tiers sont réservés aux Amis de Roubaix qui accueillent des visiteurs pour le Syndicat d’Initiative, le tiers restant est occupé par un commerçant locataire. On se souvient d’une fleuriste Mme Ouda, et surtout ensuite par un vendeur de journaux et magazines.

fleuriste 1962 ( document Nord Eclair )
Le pavillon du SI 1962 ( document bnr )
Le pavillon 1967 ( document archives municipales )

Robert Vandecrux recrute en 1966 Mme Leduc, une nouvelle jeune hôtesse au sourire aimable et aux gestes prévenants. C’est une petite révolution au syndicat d’Initiative, car jusqu’à présent l’accueil des visiteurs était assuré par des retraités plutôt âgés !

Mme Leduc 1966 ( document Nord Eclair )

En Janvier 1968 le président Robert Vandecrux et d’autres membres très âgés prennent leur retraite, Une bonne partie du comité est remplacée. Gérard Delescluse devient président. Ce rajeunissement est nécessaire, car il faut activement préparer l’année 1969 et les manifestations programmées pour le 5° centenaire de la Charte des Drapiers.

Gérard Delescluse ( document Nord Eclair )
Le syndicat d’initiative dessiné par Abel Leblanc 1969 ( document collection privée )

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales

Docteur Jean Leplat

Jean Leplat nait à Hem, en 1900, de parents cultivateurs. Son père, Désiré Leplat, a construit, quelques années avant sa naissance, le bâtiment abritant le café du Congo, au coin de la rue des Ecoles et de la rue des Trois-Baudets (actuellement 76 rue Jean Jaurès). L’établissement est ouvert par Alphonse Delattre, un tisserand, puis repris par Mr Penneville qui y organise des combats de coqs.

Le café du Congo, au début du 19ème siècle (Document Historihem)

Etudiant en médecine en Lorraine, puis médecin major en Allemagne, Jean épouse, en 1925, Adrienne Coudert dont il aura 2 enfants. Il installe son cabinet médical 200, boulevard Delory (actuellement avenue De Gaulle) où se trouve également le domicile conjugal.

Le domicile de Jean Leplat ( Document Google Maps)

Pendant la deuxième guerre mondiale, sa première épouse décède en mars 1941 et, en décembre 1941, alors qu’il est prisonnier de guerre, il épouse en secondes noces Isabelle Verret. Médecin capitaine de réserve, au cours de sa captivité, il a l’occasion de soigner de nombreux prisonniers de guerre belges, ce qui lui vaut une lettre de félicitations de la part du gouvernement belge.

Il se dépense beaucoup au cours d’une épidémie de typhus et tombe malade à son tour. En 1943, il est rapatrié pour raison de santé. Après guerre, le médecin installe son cabinet médical au 76 rue Jean Jaurès, à l’angle de la rue des Ecoles, où il exercera jusqu’à sa retraite.

Le 76 rue Jean Jaurès en 2023 (Document Google Maps)

Suite aux élections municipales du 26 octobre 1947, le docteur Jean Leplat, conseiller municipal de 1929 à 1935, prend les fonctions de maire de Hem, avec Georges Marquette et Alexandre Windels pour adjoints. Il va assurer pendant 30 ans les fonctions de premier magistrat d’une ville dont la population va quadrupler pour passer de 6105 habitants après-guerre à 23183 habitants 30 ans plus tard. Deux ans plus tard, en 1949, il devient conseiller général du Canton de Lannoy et le restera jusqu’en 1961.

Affiche électorale pour les élections du conseil général en 1949 (Document Historihem)

Si l’entre-deux-guerres a vu se construire dans l’ancien bourg rural une nouvelle génération d’habitations ouvrières, les habitations à bon marché, rue Victor Hugo, rue de Beaumont ainsi que la cité « loi Loucheur » aux Trois Baudets, c’est à partir de 1948 qu’avec la cité des Trois Baudets commence le processus de croissance de la ville d’Hem.

Groupe des Trois Baudets Roubaix-Hem (Documents collection privée)
Vue aérienne des années 1950 avec les immeubles et le lotissement de maisons situé à la limite d’Hem et Roubaix en bas du boulevard Clémenceau au rond-point avec les avenues Motte et Delory (Document IGN)

Sous l’égide de deux sociétés d’habitations à loyer modéré (HLM-CIL) va dès lors s’ériger une série de cités sur 3 générations :

  • de 1948 à 59 les cités jardins de Beaumont et Trois-Baudets

  • 1959 à 1967 la première génération d’HLM industrialisées sur la plaine des Hauts-Champs (où se trouvera un collectif à 4 niveaux de 450 mètres de long : la Grande Barre)

  • de 1967 à 1975 l’ensemble de Longchamp, des cités des Trois Fermes, de la Lionderie, des Provinces et de la Vallée

Puis une série de lotissements de plus haute gamme se réalise plus au Sud dont le plus important est celui de la Marquise, à la Tribonnerie, sur les terres de l’ancien château du même nom.

Les maisons des Hauts-Champs, celles des Provinces et de Longchamp (Documents Hem d’hier et d’aujourd’hui)
La grande barre illustrée (Document Au temps d’Hem)

De nombreuses artères nouvelles sillonnent alors ces quartiers et l’administration municipale répartit leurs dénominations selon un plan bien concerté pour faciliter la recherche des visiteurs :

  • à Beaumont, en mémoire de l’exposition de 1911 et du terrain éphémère d’aviation, les aviateurs célèbres : Védrines, Roland-Garros etc

  • aux Hauts-Champs les médecins : Laennec, Ambroise Paré etc

  • aux Trois-Baudets les héros prestigieux : Surcouf, Saint-Exupéry etc

  • à la Tribonnerie les grands peintres modernes : Matisse, Vlaminck etc

Qui dit population nouvelle dit création d’écoles et c’est ainsi que la municipalité décide, dans les années 1950, d’acquérir un terrain rue du Maréchal Foch pour y construire l’école maternelle La Fontaine, puis d’implanter un groupe scolaire dans le quartier de Beaumont à savoir l’école Marcel Pagnol (maternelle et primaire).

Ecole Marcel Pagnol (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

Ce projet sera retardé par l’affaire de Beaumont, la ville de Roubaix souhaitant créer un cimetière sur la plaine de Beaumont. (sur ce sujet voir un précédent article intitulé Cimetière de Hem dans lequel l’affaire est longuement évoquée). Jean Leplat n’hésite pas alors à s’impliquer personnellement en s’opposant au maire de Roubaix.

Illustration de l’affaire de Beaumont (Document Au temps d’Hem)

Puis l’équipe municipale décide de se servir du parc de la mairie pour y faire bâtir l’école du Parc (maternelle et primaire). La création d’un service de cantines scolaires date de la fin de cette décennie avec un réfectoire pour les écoles des Trois-Baudets, un pour l’école du Parc et un à Beaumont.

Ecole Victor Hugo ou école du Parc (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
Jean Leplat et son Conseil Municipal (Document Historihem)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui.

L’école de musique de Wattrelos

L’ex gare de Wattrelos a donc accueilli un centre médico-scolaire, un lycée et une école élémentaire. Le conservatoire de musique municipal s’y installe en 1986. Quand le lycée Zola fut construit, l’école des filles du centre occupa un temps les lieux, avant que l’école municipale de musique de Wattrelos ne s‘y installe. Inaugurée le 27 avril 1987, elle est aujourd’hui devenue un conservatoire à rayonnement communal de musique et de danse, établissement agréé d’État. La réhabilitation a couté quatre cent millions de francs.

La gare transformée en conservatoire

L’école de musique a été fondée en 1954 et dirigée par MM. Henri Louis Wittebolle professeur de cornet à piston et trompette (1912-1968), Marius De Clercq professeur de flûte (1915-1974), Oscar De Tollenaere (tromboniste, chef de Fanfare) (1894-1969) . En 1981 l’école se voyait agréer par le Ministère de la Culture comme établissement du premier degré. À la rentrée de 1987, on enregistrait 387 inscriptions pour 21 professeurs !

Marius De Clercq directeur de l’école de musique de Wattrelos doc NE

L’école de musique est inaugurée le 25 avril 1987 en présence de M. Wagner bourgmestre d’Eschweiler, et de M. Delannoy le président de l’Union Musicale issue de la fusion de deux sociétés wattrelosiennes. Il aura fallu quatre années, de la première réunion préparatoire du 13 avril 1980 à la parution au journal officiel le 21 juillet 1984, pour que naisse l’Union Musicale Wattrelosienne, fruit de l´union entre La Musique municipale de 1846 et l’Harmonie Les enfants de la lyre de 1860. Quels seraient les nouveaux statuts? Les deux anciennes sociétés devaient-elles garder une certaine autonomie et ne faire qu’une Sainte Cécile commune, comme ce fut le cas en 1981 et 1982 ? Il fut proposé de former une Commission Provisoire Constituante pour une durée d’un an à partir de cette date: le travail était lancé et aboutit dès le 17 décembre 1983 à la création de la nouvelle société.

Aujourd’hui, l’Union Musicale Wattrelosienne est un Orchestre d’Harmonie constitué d’une cinquantaine de musiciens amateurs encadrés par les professeurs du Conservatoire. Elle fait partie intégrante du cursus des pratiques collectives du Conservatoire. L’Union Musicale Wattrelosienne est dirigée depuis septembre 2009 par Guénaël Catteloin.

Portes ouvertes au Conservatoire

Quant à l’école de musique de Wattrelos, aujourd’hui placée sous la direction de Benoit Delbecque, avec ses 500 élèves, il se place parmi les conservatoires les plus importants de la région. L’un des axes forts de son projet est le développement de la pratique collective. Pour cela, il propose aux enfants de très nombreux orchestres et ensembles divers dès la première année de pratique instrumentale.

Julie ch’est mi

Francine Willem naît en 1926, à Roubaix. Elle est la fille de Maurice et Lucie Willem, commerçants en rideaux au 12 14 contour Saint Martin. Toute petite, Francine écrit sur papier des histoires, griffonne des poèmes car elle aime particulièrement le bruit du stylo sur son cahier.

Au début des années 1950, Francine se passionne pour l’animation. Elle devient présentatrice d’une émission : « Les Matinées Enfantines » à la radio, en invitant des enfants ( les Friquets et les Friquettes ) à chanter, conter et jouer la comédie. C’est une des grandes émissions radiophoniques de Léon Plouviet, plus connu sous le nom de « Grand Papa Léon », sur « Radio-Lille » qui émet également des musiques de jazz et des sketchs en patois.

Radio Lille ( document famille Willem )
Léon Plouviet surnommé : « Grand Papa Léon » ( document famille Willem )
document famille Willem

Le patois n’a pas vraiment droit de cité dans la famille Willem, mais Francine s’intéresse à cette forme de langage, surtout quand la vieille cousine Julie vient à la maison pour l’initier aux accents picards et au patois savoureux. Elle découvre d’ailleurs sur une thèse d’un étudiant en lettres, qu’il y a plusieurs patois roubaisiens différents, et commence à rédiger des textes et des sketchs joués par des comédiens. Un jour, elle monte sur scène pour remplacer Jos, un acteur absent, et grâce à son talent, elle fait un triomphe monumental. Elle choisit un nom de scène et devient Francine Guillaumes, nom d’un charmant village des Alpes Maritimes qu’elle apprécie énormément.

Elle se marie en 1948, avec Michel Surin, le fils de M et Mme Surin Baudet, qui tiennent une bonneterie au 107 rue de l’Alma à Roubaix. Ils habitent tous deux, rue du Marquisat à Roubaix. Trois enfants plus tard ( Monique, Brigitte et Martine ), ils habitent au 39 rue Gustave Delory à Croix. Michel Surin est musicien, il manie les notes comme elle joue avec les mots. Il va mettre de la musique sur ses poèmes qui deviennent des chansons. Francine se lance alors dans des pièces pour enfants et à la mort de « Grand Papa Léon », elle reprend le flambeau de son émission en 1967 et fonde le fameux Club des Juniors.

Francine Guillaumes à la bibliothèque de Roubaix ( document Nord Matin )

Le 31 Octobre 1967, sur la scène du Casino de Roubaix, se joue la pièce que Francine et Michel ont créée : « La Nuit du Gardian ».

La nuit du Gardian ( document famille Willem )

Francine écrit des chansons, des sketches, des saynètes et des feuilletons et produit des émissions poétiques ; elle est également critique lyrique au théâtre de Tourcoing. Mais elle a toujours en tête une idée bien précise : monter sur les planches pour s’exprimer et présenter ses histoires en patois. A la fin des années 1960 elle peaufine son dialecte picard et pense bien sûr à sa vielle cousine Julie qui l’a initiée au patois ; elle se fait alors connaître en tant que « Julie ch’est mi ». Pendant 5 années, à partir de 1975, tous les dimanches, elle fait paraître sur le quotidien Nord Eclair une chronique en patois, un regard bien à elle sur les événements de ce monde, et sur la vie de tous les jours.

document Nord Eclair 1977

En 1979, c’est la première à Croix, de son spectacle « Faut t’cheusir ». Depuis des milliers de personnes se sont entassés autour des scènes régionales, séduits par la drôlerie et l’invention verbale de ce personnage en passe de rejoindre Fons et Zulma au Panthéon de nos gloires régionales. Le succès appelle le succès. Une maison de disques lui propose de chanter sur un microsillon. Puis elle passe du disque à la scène. Elle sort de son placard un chapeau noir bordé de cerises, une robe à fleurs, des chaussettes montantes et un parapluie baptisé Isidore. Le personnage « Julie ch’est mi » est créé.

document famille Willem

Pendant plus de dix ans, elle fait vivre la Cave aux Poètes à Roubaix et présente ses spectacles sur toutes les scènes de la région. En 1980, elle se produit sur cette scène roubaisienne pour enregistrer son deuxième spectacle : « De l’aut’côté du rucheu ». Elle fait aussi de la radio sur Fréquence-Nord avec ses chroniques et sur France 3 en présentant la météo, tous les lundi de 12h15 à 12h30, en patois bien sûr.

documents BNR

En 1982, Francine ( ou Julie, c’est comme vous voulez ) travaille son troisième spectacle. Elle a de la répartie et de l’entregent, sait écouter et est capable de partager ses idées. Elle est sur scène comme dans la vie, lance des pataquès mais déteste la vulgarité et les plaisanteries en dessous de la ceinture. A la fin des années 1980, Francine gère un magasin de disques au 92 rue du Fresnoy.

documents INA

En 1993, Francine a 65 ans, toujours petite et menue, elle habite désormais dans la Somme et continue ses spectacles, là où on la demande.

document Nord Eclair 1993
document Nord Eclair 1993

Francine décède le 19 Janvier 1998 à l’âge de 72 ans, paisiblement, dans son sommeil. Sous son curieux feutre à cerises, sa silhouette menue a toujours communiqué un patois bien de chez nous, pendant de nombreuses années. Elle a promené son regard pétillant et à la fois naïf sur toutes les scènes de la région avec son accent bien à elle et ses vérités qu’elle jugeait toujours bonnes à dire.

document Nord Eclair 1998

Avant son décès, elle fait passer le message ci-dessous dans la presse locale : « Julie a toujours fait rire les gens par sa fausse naïveté, les spectateurs se retrouvent dans le personnage de Julie, parce qu’en fait, ils rient d’eux-mêmes. Le patois : il y a encore beaucoup de gens qui disent que le patois est mal porté, mais c’est faux, parce qu’il y a 200 ans, les bourgeois parlaient patois ! ».

Près de 30 années après son décès, Julie continue d’exister, et à coup sûr de faire rire. Ce sera toujours le temps des cerises, des merles moqueurs et des gais rossignols.

Photo P Cheuva

Remerciements à la famille Willem ainsi qu’aux archives municipales.

Ecole Sainte Geneviève

En 1974, dans le nouveau quartier d’Hem la vallée, deux nouvelles écoles voient le jour pendant les vacances ; l’école publique Delattre de Tassigny (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site) et une école maternelle privée l’école Sainte Geneviève. Les travaux de construction de celle-ci sont les premiers à débuter à proximité d’un champs de pommes de terres sur lequel s’étend la cour de récréation.

Photo aérienne en 1962, avant l’arrivée des 2 écoles (Document IGN)

Pourtant la rentrée doit être reportée, l’entreprise chargée de les effectuer au début n’ayant pu respecter les délais fixés par l’administration des écoles privées. Si le personnel chargé d’encadrer les futurs 150 à 200 élèves est désigné, l’aménagement intérieur n’est pas achevé et les sanitaires restent à installer dans la petite école sise 229 rue de la Vallée.

La rentrée de 1974 est retardée (Document Nord-Eclair)

Mme Lemaître, la directrice, propose deux solutions de remplacement aux parents, dans l’attente de la rentrée, différée d’une semaine, dans ce nouvel établissement qui comprend 4 classes, 2 salles de repos, une de matériel et une de sports, à savoir patienter et garder leurs enfants à la maison ou leur faire effectuer leur rentrée à l’école Notre Dame de Lourdes rue Coubronne (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Après la rentrée un appel paraît dans la presse locale car il reste des places disponibles.

Places disponibles pour inscription à la nouvelle maternelle (Document Nord-Eclair)
Photo aérienne en 1976, après la construction des 2 écoles (Document IGN)

Comme dans toute école, chaque année les petits élèves posent pour la photo de classe devant leur établissement. En 1978 et 1979, la presse locale se fait l’écho des voyage de classe des enfants de l’école, sous le soleil, à Verlinghem pour voir des animaux en quasi liberté puis, l’année suivante, l’école d’agriculture et d’horticulture de Genech, des activités scolaires axées sur le respect de la nature, le travail des hommes et l’éveil à la beauté.

Une photo de classe en 1977 (Document copains d’avant)
Sorties à Verlinghem en 1978 et Genech en 1979 (Documents Nord-Eclair)

Outre les sorties éducatives les petits fêtent, comme les plus grands, le carnaval, comme en 1986 avec Marie-Hélène Lebrun, la directrice. Pour l’occasion les chapeaux de fée sont posés sur les passe- montagne en raison du froid très vif qui règne à l’extérieur. Les 65 enfants mettent leurs nez rouges pour faire une promenade d’une demi-heure à l’extérieur sous la surveillance d’un groupe de 4 policiers pour prévenir tout risque d’accident.

Le carnaval en 1986 (Document Nord-Eclair)

L’année suivante, un grand spectacle est organisé, sur le thème du cirque pour l’occasion. Les enfants ont tout préparé, depuis les décors et les costumes, jusqu’aux numéros présentés : clowns, jongleurs, acrobates mais aussi ours, lions et éléphants…Puis parents et enfants refont le plein d’énergie en dégustant crêpes gaufres et pâtisseries vendues sur place en vue de financer le prochain voyage scolaire.

Le cirque à Sainte Geneviève (Document Nord-Eclair)

Au cours de cette même année 1987, les 65 enfants de l’école sont mis à contribution pour s’attaquer à la rénovation de leur cantine. Pendant 6 semaines, aidés par leurs 3 enseignantes et approvisionnés en pinceaux et en couleurs par le comité de gestion de l’école, les enfants imaginent et réalisent fresque murale, nappes, mobiles et vases de fleurs en ateliers. L’inauguration leur permet de profiter de la venue d’un magicien puis d’un goûter qui se termine par des danses.

Dessine moi une cantine (Document Nord-Eclair)

Bien sûr, à Sainte Geneviève comme dans toutes les autres école l’incontournable reste la traditionnelle fête de fin d’année. Ainsi, en 1988, après la remise des prix aux 70 élèves de l’établissement, différents stands permettent à tous de s’essayer à la roue, la main-courante, le chamboule-tout… Puis un repas réunit une cinquantaine de parents le midi avant de consacrer l’après-midi à la danse, du far-west à la Yougoslavie, en passant par l’Europe du Nord. Enfin la fête se termine par une grande tombola et plusieurs familles repartent chargés de cadeaux.

La fête de fin d’année en 1988 (Document Nord-Eclair)

La fin de la décennie 1980 et les années 1990 ne dérogent pas à la règle du carnaval. La traditionnelle dégustation de crêpes est suivie en 1989 d’un spectacle de marionnettes du théâtre de la Guignotte avant de laisser la place aux chansons et aux danses. L’année suivante ce sont 80 enfants qui se déguisent, car les effectifs sont en hausse, et profitent d’un spectacle de magie.

Carnaval en 1987, 1989, en 1990 (Documents Nord-Eclair)

Le spectacle de fin d’année en 1993 est particulièrement grandiose. La fête se déroule à la salle des fêtes : l’APEL se charge de l’intendance (friterie, buffet froid) mais aussi des jeux ; 300 personnes assistent au spectacle. En 1ère partie un groupe régale l’assistance de chansons des années 1970, puis les enfants interprètent la grande aventure de Gigi l’Hirondelle. Et en 95, ce sont 95 enfants qui font la fête, pour le carnaval, dans la salle Dunant prêtée par la mairie, devant un public de près de 400 personnes.

Spectacle de fin d’année en 1993 et carnaval en 1995 (Documents Nord-Eclair)

Durant ces 2 décennies l’école n’a pas subi de modification notable en dépit de variations d’effectifs. La presse, en 1974 parlait de 150 à 200 élèves qui pouvaient y être accueillis mais le nombre d’élèves n’a en fin de compte jamais atteint la centaine, variant entre 65 à ses débuts, avec 3 enseignantes, et 95 élèves à la fin du 20ème siècle.

Photos aériennes de 1981 et 1992 (Documents IGN)

En 1999, l’école qui compte 3 classes de maternelle et accueille 87 enfants, se voit affecter une toute nouvelle équipe : Mme Vanhoutte, la nouvelle directrice, et Mme Férez, la nouvelle enseignante, se joignent à Muriel Grimbele pour les encadrer. Cette dernière s’occupe des petits et Mme Ferez des moyens tandis que la directrice prend les grands en charge.

La nouvelle équipe enseignante en 1999 (Document Nord-Eclair)

A suivre…

Octobre 1905

Octobre 1905 le journal des sports

Pub parue dans le JdeRx

Cyclisme. Après plusieurs reports, le journal le Sportsman de Bruxelles et le vélodrome de Roubaix ont fixé la date du Paris Bruxelles au 1er octobre. Tous les grands cracks de la route seront là. Trousselier vainqueur du Tour de France, de Paris Roubaix et de Paris Valenciennes, Vanderstuyfdt le jeune coureur d’Ypres, vainqueur des douze heures de Roubaix, et du Bol d’Or, Pottier qui se classa second dans la plupart des grandes épreuves de l’année, Dortignacq le jeune coureur landais, Cornet, Ringeval, Chauvet, Passerieu, Beaugendre, Georget, Wattelier, Fourchotte, Decoup, Garrigou… Côté belge on aura aussi Samson, Sales, Huyskens, Leclercq, Wattripont, Zwarte Leeuw, Van Meerhaghe. Et tout le lot de nos régionaux : Catteau, Léturgie, Niedergang, Colsaet, D’hulst, Crupelandt, Prévot, Dartois…

Le départ sera donné à une heure de l’après midi place du Conseil à Cureghem-Bruxelles. Il n’y aura qu’un seul contrôle fixe, les coureurs ne devront descendre qu’une fois pour signer la feuille de contrôle à Toufflers bureau des douanes françaises. Un service automobile sera organisé pour la surveillance de la route. Le tracé de la course : Bruxelles, Hal, Enghien, Ath, Leuze, Tournai, Marquain, Hertain, Blandain, Templeuve, Toufflers, Lannoy, Hem, Vélodrome de Roubaix.

Louis Trousselier vainqueur de Bruxelles Roubaix JdeRx

Cyclisme. Le vainqueur de Bruxelles Roubaix est Louis Trousselier, au sprint devant Passerieu et Vanderstuyfdt. Après l’arrivée des premiers, le public envahit la pelouse du vélodrome, empêchant les autres coureurs de lutter régulièrement jusqu’au bout et gênant considérablement les opérations du jury. Un peloton de tête composé d’une vingtaine de coureurs s’est détaché pour traverser Hal à toute allure. À la sortie d’Ath une triple chute mais le peloton reste compact malgré de fréquentes attaques de Trousselier qui cherche à lâcher ses adversaires. À Tournai ils sont toujours vingt, parmi lesquels Léturgie, Crupelandt et Catteau. À 500 mètres du contrôle Trousselier a lâché les autres. Tout au long du parcours, il y a un monde fou. À Lannoy, le peloton des coureurs est arrivé en deux groupes, le premier emmené par Passerieu, le second par Samson. Après le passage de l’Hempenpont, les coureurs se sont succédé par groupes de deux ou trois. La pluie se met à tomber. Trousselier entre le premier au vélodrome suivi à 5 ou 6 mètres de Wancourt et Passerieu, Léturgie et Catteau. Vanderstuyfdt parvient à rejoindre Trousselier et Passerieu mais il commet une erreur. Il lâche son guidon à la fin du deuxième tour, croyant avoir gagné, alors qu’il y en a trois à effectuer. Prévenu par le public, il repart mais se fait battre au poteau par Trousselier et Passerieu. Crupelandt finit 4e, Catteau 5e, Proy 6e et Léturgie 7e. Beau résultat pour nos régionaux.

Pub dans le JdeRx

Football. L’UST bat le Club Athlétique de Paris XVIe par 6 buts à 1. Le match s’est joué par un temps superbe sur le magnifique terrain du boulevard Gambetta.

Aérostation. Dimanche a été donné aux jardins des Tuileries à Paris, devant vingt cinq mille personnes, le départ d’un grand concours de distance en ballon qui constitue le grand prix de l’aéro club de France. Il y avait une vingtaine de concurrents parmi lesquels un roubaisien M. E.V. Boulenger montant son ballon l’Éden (800 m³ ). Parti dimanche après-midi de Paris à 3 heures 14, M. Boulenger a très heureusement atterri lundi matin à 1 heure 40 près de Anneberg en Saxe. C’est une superbe performance. On attend le classement de l’épreuve.

Football. Les premiers matchs des championnats du Nord. Le RCR bat le SR par 10-0. L’UST bat le SCT par 7-2.

Cyclisme. Ce fut une réunion de clôture mouillée au vélodrome roubaisien. Malgré la mauvais temps, Marcelli le sympathique champion du Nord est sorti vainqueur de son match contre Jacquelin et Vandersrtuyfdt, gagnant aisément les trois manches devant ses adversaires sans doute gênées par la pluie. Course de lenteur sous la pluie, à la cloche Marcelli démarre et s’adjuge la première manche. La seconde manche, le jeune yprois dérape et dégringole mais se relève sans mal. Marcelli gagne avec dix longueurs d’avance sur Jacquelin. Troisième manche, même scénario.

Football. Championnats du Nord. Résultats : le SCT bat le SR par 3-2, match joué sur le terrain du Stade Roubaisien au Pont Rouge. Le RCT (Racing Club Tourquennois) bat l’ICR (Iris Club Roubaisien) par 6-1.

Imprimerie Choquet

Karl Choquet et son épouse Berthe, née Legrand, créent leur commerce d’imprimerie-papeterie, à Saint Amand les Eaux, en 1895. Karl décède malheureusement très rapidement, Berthe continue seule l’activité, et ce pendant plusieurs années. Gaston Choquet, leur fils apprend le métier et vient aider sa mère à la tenue de ce petit commerce. Avec son épouse Germaine, il développe fortement l’activité. Ambitieux il souhaite alors s’installer dans une grande ville, pour développer davantage son affaire. Il pense s’installer à Lille, mais sans succès et se décide de reprendre un commerce situé au 9 rue du Moulin à Roubaix, en 1957. Ce local a toujours été occupé par une librairie papeterie imprimerie ; dans les années 1900 par A. Chevalier, dans les années 1910 par Mme Verbaere, dans les années 1920 par Mme Leroy Deldique, dans les années 1930-40 par Alfred Hibon et dans les années 1950 par J Ferla.

La façade du 9 rue du Moulin ( document collection privée )
document collection privée
document collection privée

Gaston délaisse l’activité de libraire-papetier pour se consacrer à son métier d’imprimeur. C’est en effet l’époque où l’on imprime les cartes de visite, papiers à en tête, images de communions, faire-part de mariage etc. Les affaires de Gaston, en ce début des années 1960 sont exceptionnelles. La qualité de son travail est irréprochable, les clients sont nombreux, non seulement les gens du quartier, les grandes familles roubaisiennes du textile mais également le personnel de l’usine voisine Motte Porisse, où les salariées déposent les commandes le matin avant le travail et reprennent les travaux finis le soir avant de reprendre le car pour rentrer chez elles dans la région minière.

Publicité 1962 ( document Nord Eclair )

Rapidement les locaux du commerce du 9 rue du Moulin s’avèrent trop exigus. Gaston songe sérieusement à s’agrandir pour faire face au développement. L’occasion se présente lorsque le local du 16 ter boulevard de Paris se libère. C’était, dans les années 1950, l’agence immobilière Quéraud Ponteville. Gaston signe le bail, installe son imprimerie à cet endroit en 1966 mais garde le local de la rue Jean Moulin ( qui vient de changer de nom cette année ) pour son commerce de papeterie.

Plan cadastral
Publicité 1966 ( document Nord Eclair )

En 1970, Gaston et Germaine abandonnent le commerce de la rue Jean Moulin pour se consacrer exclusivement à l’imprimerie dans leur local du boulevard de Paris de 83 m2. Dans les années 1980, Christine et Eric, les deux enfants, viennent aider leurs parents à la gestion de l’entreprise.

Publicité 1982 ( document collection privée )
Publicité 1988 ( document collection privée )

Au milieu des années 1990, les premières difficultés apparaissent ; L’arrivée d’Internet dans les entreprises puis dans les foyers, perturbe complètement l’activité. L’imprimerie au début du siècle était indispensable, voire même de première nécessité, ce n’est alors plus le cas. Gaston doit réagir car l’imprimerie est passée en peu de temps du plomb au numérique. Les travaux de cartes de visite, de faire-part de naissance, de mariage diminuent de plus en plus. La situation de l’entreprise devient délicate.

document famille Choquet

En 2003, Emilie Choquet, le fille de Christine et donc la petite fille de Gaston arrive dans l’entreprise en situation très délicate pour tenter de la sauver. Avec beaucoup d’idées et de courage, Emilie Choquet prend les bonnes décisions, elle met fin aux ancestraux travaux d’imprimerie, écoute les demandes des clients et change complètement de méthode, entamant un revirement sans précédent pour rendre l’imprimerie attractive.

document famille Choquet

Le 16 Avril 2009 Emilie reprend l’affaire. Elle gère seule, le commerce.

« Ceux qui me sollicitent, accordent une importance toute particulière au contact humain et à la proximité que nous pouvons avoir, explique-t-elle dans la presse locale. C’est aussi important pour moi, de fournir un travail fait sur-mesure qui correspond pleinement aux attentes de chaque client. »

En 2020, quand l’entreprise doit fermer pour cause de confinement durant la crise sanitaire, Emilie en profite pour créer son site Internet afin de se diversifier et de drainer une nouvelle clientèle. Pour faire face à l’évolution de son commerce, Emilie décide d’effectuer des gros travaux de rénovation ( fenêtres, façade etc ) mais également de louer une partie de son local à une agence immobilière ainsi que deux autres locaux à l’arrière, rue des Loups.

En 2025 l’imprimerie Choquet fête son 130° anniversaire. L’entreprise a dû s’adapter à son époque et aux évolutions liées à Internet, notamment.

Emilie Choquet ( document Voix du Nord )
La façade en 2025 ( document Voix du Nord )

Aujourd’hui, l’imprimerie Choquet offre un service clientèle au top ( accueil, photocopies, tampons encreurs, cartes de visite, flyers, affiches, faire-part de mariage…). Elle continue aussi à imprimer en grande quantité mais ce n’est plus qu’une petite partie de l’activité. Conseils et rapidité, c’est encore le credo de cette maison ancestrale. Un exemple de petit commerce de proximité qui tient le coup, vaille que vaille.

document famille Choquet

Remerciements à Emilie et Christine Choquet ainsi qu’aux archives municipales.

Nord-Climatisation (suite)

En 1995, l’entreprise hémoise rachète la société Brillois, spécialisée dans la plomberie, le chauffage et la climatisation, ce qui lui permet d’entrer sur le marché de la climatisation industrielle. La société entre au GIE Les Climaticiens de France, un réseau de 22 entreprises de climatisation à travers l’ héxagone, ce qui lui permet de suivre des clients à la tête de chaînes multiples avec des magasins répartis sur tout le territoire. C’est également l’année de l’ouverture de son agence à Paris où se situe 40% du marché de la climatisation française.

Huit ans après son ouverture, en 2000, l’entreprise hémoise, dirigée par Emmanuel Bayart, PDG, et Etienne Denis, directeur, occupe 55 salariés et s’agrandit. Nord Clim qui réalise des études et installations de climatisation, chauffage, ventilation, extraction et filtration pour les entreprises et les particuliers installe de nouveaux bureaux dans les anciens magasins et construit de nouveaux locaux pour la partie stockage.

Des bureaux dans les anciens magasins en 2000 (Document Nord-Eclair)

La superficie des bâtiments passe à 2000 mètres carrés. Il faut dire que le marché de la climatisation est en plein essor et que la petite entreprise, vieille de plus de 30 ans, fait face à un développement important de son activité. Son chiffre d’affaire a explosé, passant de 44MF en 1998 à 65 MF en 1999.

Un nouveau local de stockage en 2000 (Document Nord-Eclair)

L’inauguration du « Divescope » a lieu au même moment avant son installation prochaine dans les fonds marins à Nouméa. Cet engin a pour vocation de permettre aux plongeurs de contempler tranquillement les coraux et bancs de poissons. C’est une vitrine du savoir faire de la région qui en a réalisé la chaudronnerie, les soudures, mais aussi la vérification, l’usinage ou l’armature. Quant à Nord Clim, elle en a réalisé le traitement de l’air et la climatisation.

Inauguration du Divescope (Document Nord-Eclair)

L’entreprise, qui compte 135 salariés, alors qu’elle avait démarré avec 12 personnes, mise beaucoup sur la formation interne en ce début de vingt et unième siècle. 90% des opérateurs y sont formés directement grâce à une école de formation interne qui s’installe dans la zone de la Pilaterie à Marcq-en-Baroeul. En effet, ce secteur d’activité manque alors cruellement de professionnels compétents.

Chaque années 10 candidats en recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle intègrent la formation pour une durée d’un an, répartie en quatre mois de cours théoriques et six mois de terrain, coachés par un employé qui devient alors tuteur de stage. Sept d’entre eux en moyenne sont ensuite embauchés.

L’entreprise sur une pente favorable et un salarié dans l’atelier (Document Voix du Nord)

Lorsqu’elle fête ses cinquante ans en grande pompe, en 2016, à la CCI Grand Lille, Emmanuel Bayart et Etienne Denis forment encore de nouveaux projets pour continuer à innover : développer une climatisation purificatrice qui dépolluerait l’air des pièces et développer son activité parisienne qui pour l’instant ne propose qu’un service de maintenance et devrait, à terme, s’agrandir pour proposer également des installations de climatisation.

Les 50 ans de l’entreprise à la CCI Grand Lille (Document La Gazette)
50 ans et plein de projets ; Emmanuel Bayart et Etienne Denis (Document Voix du Nord)
Le logo en 2016, une montgolfière publicitaire et les véhicules devant l’établissement du 7 allée Gabert à Hem (Documents site internet et Google Maps)

Actuellement l’effectif est composé de 185 salariés en équivalent temps plein dont 150 sont des salariés permanents. L’entreprise dispose d’un parc de plus de 120 véhicules et chaque technicien est équipé d’un outillage complet pour l’intervention sur les circuits frigorifiques.

Le logo, des techniciens et le parc de véhicule à compter de 2020 (Document facebook)

La politique de qualité de Nord Clim lui a permis d’obtenir dès le début des années 1990 une certification Iso 9003 « Assurance de la Qualité » et, en juin 2022, la certification Iso 9001 « Système de Management de la Qualité ». Elle dispose également de 4 qualifications Qualibat auprès de laquelle elle s’est engagée dès 1994 et d’une certification bronze Ecovadis obtenue en 2022.

Certification Iso 9001, qualifications Qualibat, certification bronze Ecovadis (Documents site internet)

Dans son rapport d’activités 2023, intitulé Perpectives, Nord Clim se décrit comme une entreprise à mission depuis 2022. Elle met en avant les valeurs incarnées par toute l’équipe à savoir : performance, engagement, responsabilité et respect. C’est l’une des entreprises incontournables de la zone d’activité du Rivage, sur l’ancien site Gabert (sur l’entreprise Gabert voir un précédent article édité sur notre site).

Extraits de Perpectives et vue aérienne de l’entreprise dans la zone du Rivage en 2023 (Documents site internet et Google Maps)

À la mémoire des résistants

Léon et Bernard Wolf doc NM

En ce mois d’août 1945, les leersois rendent hommage à la mémoire des résistants assassinés par les nazis. Une grande manifestation va être organisée par les Jeunesses Socialistes en hommage à Léon Wolf secrétaire de la section socialiste et Bernard Wolf secrétaire des Jeunesses Socialistes et de l’intercantonale de Roubaix, tous deux assassinés dans les bagnes nazis. Ils associent à cette manifestation Édouard Dubrunfaut des Jeunesses Socialistes de Leers dont on est encore à ce moment sans nouvelles. Ardent propagandiste du Parti Socialiste, résistant de la première heure, il fut arrêté par la Gestapo le 13 juillet 1943 en même temps que Pantigny, Wolf, Thiberghien (tous décédés depuis) Coquerel et Delabre. Il fut jeté en prison et odieusement torturé par les brutes nazies. Transféré dans divers camps, il a été vu la dernière fois en avril dernier à Buckenwald par Eugène Thomas. Des recherches entreprises par le Ministère des Déportés sont jusqu’alors demeurées vaines mais ses nombreux amis espèrent encore son retour.

Émile Dujardin résistant doc NM

Avant que cette manifestation du souvenir ait lieu, on apprend le décès d’Émile Dujardin. Depuis quelques semaines le bruit courait, mais nul n’osait y croire. Il n’y a plus de doute à présent. Un camarade de captivité vient de confirmer la triste nouvelle. Né le 26 août 1912, Émile Dujardin était dès son jeune âge membre du Parti Socialiste. Colporteur actif des idées socialistes, il fut mobilisé en septembre 1939 au 90e bataillon de chasseurs à pied. Fait prisonnier en juin 1940, il fut interné au Stalag IX A. Après 45 mois d’une dure et pénible captivité, il devait décéder le 20 mars 1945, victime d’un bombardement anglo-américain. Il sera associé à l’hommage de la manifestation souvenir du 19 août.

Augustin Laurent, Victor Provo et Léandre Dupré doc NM

Le dimanche 19 août, une émouvante manifestation se déroule à Leers où plus de 3000 personnes venues de toutes les communes environnantes se sont rassemblées en cortège derrière la clique Les Volontaires de Leers et la Fanfare La Paix de Roubaix. Les drapeaux d’une trentaine de sections flottent en tête du défilé. Parmi les personnalités, on reconnaît Augustin Laurent ancien ministre des PTT, A. Van Wolput, Just Evrard, Émilienne Moreau membres de l’assemblée consultative, Victor Provo maire de Roubaix, Marcel Guislain président de l’association des déportés, Camille Delabre et René Coquerel compagnons de captivité de Léon Wolf, A. Delebecque, secrétaire administratif de Nord Matin, le docteur Léandre Dupré, M. Dequenne maire de Flers, Lepoutre de Libé-Sud et le conseil d’administration de la caisse d’épargne sociale Le Travail.

Le cortège dans lequel a pris place la famille se rend au cimetière communal où une plaque et des fleurs ont été déposées au monument aux morts. Henri Sury de la fédération des Jeunesses socialistes et A. Van Gysel président du comité de Libération au nom de la section rendent un suprême hommage à ceux qui sont morts pour la France et le Socialisme.

Puis place Sadi Carnot a lieu un grand meeting. Augustin Laurent parle du rôle joué dans la clandestinité par ces héros de la Résistance dont on honore la mémoire. Pour leur rester fidèles, il faudra établir la France sur des bases solides qui ne peuvent être que socialistes. Roger Impens des Jeunesses Socialistes rappelle combien les socialistes et notamment les jeunes ont été nombreux dans les rangs de la Résistance et réclame pour ces combattants le droit à une vie normale et à l’éducation. Henri Massein secrétaire fédéral des J.S. de son côté salue la mémoire des camarades et réclame pour la jeunesse ouvrière l’échelle mobile des salaires et son droit au travail. Marcel Guislain parle ensuite de l’action menée dans la clandestinité par les Wolf, Dubrunfaut et bien d’autres. Leur tâche n’est pas terminée, déclare-t-il, il faut travailler pour instaurer la société socialiste qui nous débarrassera du capitalisme. C’est ainsi que nous resterons fidèles à l’idéal pour lequel nos camarades sont morts. Victor Provo associe à la mémoire des Wolf tous ceux qui ont fait le même sacrifice dans le combat pour la liberté. Le Parti fut dès le début au premier rang de la Résistance et peut réclamer sa place dans l’avenir du pays. Il termine en évoquant la grande figure de Jean Lebas, lui aussi victime du fascisme. Just Evrard qui fut le compagnon de Bernard Wolf dans la Résistance évoque le rôle joué à Lyon par ce héros. Devant le sacrifice de tels hommes, dit-il, nous ne pouvons désespérer des destinées de notre parti. Evrard insiste sur le sens de la prochaine consultation électorale qui assurera les idées de l’internationale socialiste. Il termine par ces mots : si le peuple ne vient pas au socialisme, tous nos morts seront tombés une fois de plus pour le capitalisme. Camille Delabre clôture cette cérémonie en demandant à tous de se mettre au travail pour le triomphe du socialisme. Et la foule se disperse en chantant l’Internationale.

Édouard Dubrunfaut résistant doc NM

Quelques jours après cette cérémonie du souvenir on apprend d’une camarade de captivité demeurant à Bruxelles la triste nouvelle du décès d’Édouard Dubrunfaut à la mi-avril 1943 en Tchécoslovaquie, des suites des privations et mauvais traitements de la barbarie nazie.

4 avenue Gustave Delory

Au 4 de l’avenue Gustave Delory à Roubaix, se trouve un terrain de 3100 m2. Il se situe au beau milieu de 3 rues : la rue Bossuet, l’avenue Le Notre et bien sûr, l’avenue Gustave Delory. Il est donc situé juste en face du parc de Barbieux.

Un immeuble y a été construit en 1900. Cette maison de maître comporte au rez de chaussée un hall d’entrée, 4 pièces, et plusieurs couloirs menant aux pièces de service ( bâtiment marteau ). Au 1° étage, se trouvent quatre chambres et au 2° étage cinq chambres mansardées . Un garage séparé se trouve à l’arrière sur la rue Bossuet voisine.

Photo aérienne 1953

La propriété appartient à V. Valentin-Decoster, industriel dans les années 1920, puis à René Valentin Leloup à partir de 1943. En 1973, René Valentin habite dans la résidence d’Armenonville, au 526 boulevard de Paris. Il souhaite démolir l’habitation et le garage de cette propriété de l’avenue Delory, En effet, cette maison principale est inoccupée depuis quelques temps déjà et en très mauvais état. La toiture et les chéneaux ne sont plus étanches, et ce, depuis des années. Des infiltrations d’eau ont endommagé les plafonds, les murs et les planchers. Le garage est également très endommagé. L’ensemble a manifestement souffert d’un manque d’entretien prolongé.

De plus, l’immeuble inoccupé a subi plusieurs cambriolages et dégradations. Les frais de remise en état et de mise aux normes sont trop importants et paraissent donc disproportionnés avec l’usage qui pourrait en être fait. Le permis de démolir est accordé en Février 1974. Dans le courant de cette même année, un permis de construire est déposé par la SCI Delory-Bossuet pour la construction d’un lotissement de maisons individuelles.

Plan cadastral
le lotissement en construction en 1975 ( document IGN )

Les 15 maisons sont identiques avec un étage. Les façades sont en briques, comme l’exige le cahier des charges de l’avenue. Les pièces principales et les 4 chambres sont réparties sur une surface habitable d’environ 95 m2. Les garages de 50 m2 chacun, sont en sous sol et accessibles par une entrée commune sur la rue Bossuet. Le jardin individuel de chaque maison est de taille très réduite, car les parcelles de terrain sont petites.

Façade principale ( document archives municipales )
Façade arrière ( document archives municipales )
Photo BT 2024

Remerciements aux archives municipales