Le passage à niveau du Carihem, alias le PN 157, situé entre les Trois Ponts et la route de Leers, était le cauchemar des automobilistes. Placé trop près des voies de garage, il était souvent fermé à cause des manœuvres de wagons, au moment de leur placement sur les embranchements des différentes usines auxquelles ils étaient destinés. La répartition des wagons selon leur destination respective alimentait 25 embranchements en 1963, ce qui entraînait que le PN 157 était pratiquement toujours fermé. Ce passage à niveau obligeait les automobilistes pressés d’aller vers Leers à retraverser le quartier des Trois Ponts pour aller rejoindre le pont de Beaurepaire. Il barrait également l’accès au stand de tir du Carihem, et à la décharge du même endroit. Un témoin nous rapporte que la SNCF a employé toute une famille comme gardes barrières, le père, la mère et les deux fils qui étaient jumeaux.
Les files d’attente de véhicules ne favorisaient guère la circulation, aussi il est bientôt question d’établir une passerelle au dessus de la voie ferrée, pour désenclaver le quartier et faciliter la circulation vers Leers et Wattrelos. Le quartier est alors en plein développement, la cité des trois Ponts s’étend, on parle de la création d’un tri pour les colis postaux au Carihem, soit vingt wagons supplémentaires à prévoir, tout cela va donc augmenter encore la circulation.
Deux solutions sont à l’étude : soit rectifier le passage à niveaux des Trois Ponts et le remplacer par un passage supérieur, soit le remplacer par un autre passage à niveau automatique situé plus loin, pour aboutir rue du Carihem par l’avenue du Parc des Sports prolongée, derrière le lycée. Le financement de ces travaux est assuré dès 1963 par le fonds spécial d’investissement routier, qui a planifié l’aménagement de la rue de Carihem et la suppression du PN 157.