Cette entreprise naît en 1866 ou 1868 sous l’impulsion d’Alphonse Carette né en 1833 à Dottignies. Ses parents sont Louis Joseph Carette, né en 1800 et Apolline Brulois, née à Lannoy en 1802. Il épouse fin Août 1874 Marie Duburcq, née en 1843, dont le père Jean Baptiste est Filateur. La société prend alors le nom de Carette-Duburcq. Elle est spécialisée à l’origine dans les travaux de pavage, mais va bientôt élargir son champ d’activités : terrassements, travaux publics, ouvrages d’art, chemin de fer, mais aussi négoce et vente de matériaux de construction.
L’entreprise travaille notamment pour les chemins de fer du Nord, pour laquelle elle pose des voies, et construit des ouvrages d’art, provisoires et définitifs, sur les différentes lignes de la région.
Elle installe également des embranchements particuliers pour desservir les usines de nombreuses entreprises de la région, et, en particulier, à Roubaix notamment : la Compagnie des mines d’Ostricourt rue du Luxembourg, Dujardin et Mulliez-Delcourt, rue de l’Ouest, Jonville, quai de Calais, la Lainière dans le quartier du Hutin, Motte et Compagnie rue d’Avelghem, et tant d’autres…
En 1900 décède le fondateur Alphonse Carette. Ses fils prennent la relève : Eugène Jean-Baptiste, né en 1877, époux de Marie Gabrielle Delécluse, et Alphonse né en 1875, époux de Cécile Romey. Le nom de la société devient alors Carette Duburcq Fils. En mai 1912 on trouve une demande de permis construire pour l’entreprise 45 à 49 rue du Luxembourg, alors qu’elle était précédemment domiciliée au 87 rue d’Italie. Pourtant, on retrouve après l’installation en 1914 à cette même adresse E.Carette-Delecluse, entrepreneur.
L’entreprise dispose elle-même rue du Luxembourg d’un embranchement ferroviaire qui permet aux tombereaux de déverser les matériaux directement dans des silos placés en contre-bas. Elle possède également quai de Calais un vaste chantier de stockage accessible aux wagons de la Compagnie du Nord à la gare de Roubaix-Annexe, et aux péniches grâce au canal tout proche.
Alphonse décède en 1936 et, petit à petit, la troisième génération s’investit dans la société. Après la deuxième guerre, on trouve aux commandes les fils d’Eugène André Carette, qui s’occupe de l’administration, Raymond Carette, qui a la haute main sur le matériel, et les enfants d’Alphonse, Lucien Carette qui a la responsabilité des chantiers, et Gérard Dupont, le beau fils, époux de Germaine, qui chapeaute le tout en tant que co gérant.
Le matériel se modernise ; on passe à la motorisation mécanique avec, après la traction hippomobile, des générations successives de camions, alors que les pelles mécaniques à câbles, qui ont remplacé la pelle et la pioche, font place aux engins hydrauliques.
Les collectivités locales font très régulièrement appel à Carette-Duburcq pour des terrassements importants : C’est elle qui est choisie pour déblayer les ruines de Comines ; lors de l’ouverture de l’avenue Salengro, elle est la seule dans la région à disposer d’une pelle à vapeur ce qui la fera désigner pour effectuer les travaux. Elle effectue également les terrassements et le pavage du boulevard de Strasbourg. Dans la région, elle réalise la voie rapide entre Valenciennes et St Amand, à travers la forêt. Mais, l’un de ses plus gros chantiers est, dans les années 60, le terrassement de Roubaix 2000, pour lequel il fallait également une très grosse pelle.
La deuxième moitié des années 70 voient la déconfiture de l’entreprise. Il fallait régler des problèmes de succession, et les héritiers de la quatrième génération ont vendu la société à l’entreprise Lesage de Bailleul qui a elle même rencontré quelques difficultés pour payer les échéances du rachat alors qu’il avait traité un très gros marché, avec le matériel de Carette entre autres, en Algérie. Tout ceci a finalement amené la liquidation de l’ensemble. Le Ravet-Anceau nous indique encore Carette-Duburcq rue du Luxembourg en 1974, mais on ne trouve plus à cette adresse, pour l’année 1979, que plusieurs entreprises différentes.
Les documents non légendés proviennent de la médiathèque et des archives municipales.
Bonjour,
une précision sur les enfants d’Eugène : Lucien (et non André)… et d’Alphonse : André (et non Lucien) et Germaine…