La mercerie « Margaret »

Le commerce, situé 32 Grand Place à Roubaix, a toujours été occupé par une mercerie, depuis de très nombreuses années. En 1902, le commerce est tenu par Delannoy-Carré, puis par Carré-Desfontaines.

Publicité 1902 ( document collection privée )
document collection privée

Dans les années 1910, la succession est assurée par Mlle Hélèna Deguent, puis, dans les années 1920-1930, par Mmes Durivet et Grenier, avec leur enseigne : « Le Petit Paris ».

En 1940, Marguerite Carette reprend la mercerie et achète les murs à la famille Reboux fondatrice du prestigieux « Journal de Roubaix ».

Sa mercerie propose toutes sortes de fournitures pour couturières, à savoir : boutons, fil et aiguilles, passementerie, galons, paillettes, fourrures, fermetures à glissière, colifichets, ceintures, tissus, cotons, soieries, satins, écharpes etc

document collection privée
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Au début des années 1950, sa fille Jeanine, vient l’aider au commerce, et en 1960, mère et fille, décident de commencer à faire de la publicité dans la presse locale avec leur enseigne « Margaret »

Instantané de mémoire : Dans une mercerie, il faut de l’ordre, j’ai en stock dans le magasin ; 5.000 fermetures à glissière, 10.000 boucles, des milliers de mètres de galon et de guipure, des milliers de boutons, 90 tiroirs pleins et bourrés de produits divers de mercerie. De quoi tenir un siège !

Chez Margaret, c’est la mercerie à l’ancienne. Tous les produits doivent être disponibles alors que mes confrères travaillent en flux tendu ».

Le sens commercial de Jeanine est apprécié de la clientèle. Son succès lui permet d’embaucher du personnel (jusqu’à 4 vendeuses !). Marguerite décide d’investir en 1969, en faisant transformer sa façade, par l’agence Antoine Addic de Lille.

La façade avant et après transformation ( documents archives municipales )

Dans les années 1970, Jeanine prend la succession de sa mère Marguerite. Elle gère seule le magasin, car son mari Roger Van Hooland, menuisier, travaille à l’extérieur.

Au début des années 1980 , Jeanine adhère au groupement des commerçants  »Élégance et Distinction », afin de pouvoir développer sa gamme de produits. Les clientes viennent parfois de très loin, pour trouver des boutons Haute Couture comme Louis Féraud, Chanel etc

document collection privée
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document archives municipales

A la fin des années 1990, Jeanine constate que les temps changent :

Instantané de mémoire ; Les femmes font de moins en moins de couture. La Chine est en train de gagner la guerre des boutons. On achète bon marché et puis on jette.

En 2000, Jeanine Van Hooland décide de prendre sa retraite à 72 ans, après de très nombreuses années passées derrière son comptoir. Elle s’installe à deux pas, dans un petit appartement, contour St Martin, pour ne pas quitter le quartier.

document Nord Éclair 2000

Le commerce est alors cédé à Pedro Perez en 2001, qui transforme l’établissement en salle de jeux en réseau sur ordinateurs. Malheureusement le succès n’est pas au rendez-vous et l’établissement ferme en 2003.

Document Google Maps 2008

Ensuite c’est la librairie « Les Lisières » qui était auparavant implantée au N° 33 qui déménage au N° 32 pour profiter d’un espace plus grand et d’un loyer plus modéré.

La librairie ferme en 2019. La clientèle est invitée alors à se reporter sur les deux autres magasins de Croix et de Villeneuve d’Ascq. Une agence immobilière doit s’implanter sous peu au N° 32.

Remerciements aux archives municipales