Salle Leplat

A la fin des années 1970, la rue du Docteur Coubronne, bien qu’elle se situe au centre ville et conduise directement à la place d’Hem, est encore une rue bordée de champs, comme le montrent la photo panoramique de 1976. Pourtant durant les années suivantes, la rue va changer d’aspect avec 2 constructions importantes de part et d’autre de la chaussée à savoir la Résidence de la Marque en 1981 et la Salle Leplat en 1982.

En effet en 1982, l’Etat ayant versé à la région une somme destinée à combler le déficit en halles de sport des collèges la ville de Hem saisit l’occasion en choisissant de construire une salle polyvalente sur un terrain tout proche du collège Elsa Triolet mais situé rue du Docteur Coubronne face à la résidence de la Marque.

Cette salle octogonale est semblable à la Halle Breughel construite à Villeneuve d’Ascq. D’une surface de 1250 mètres carrés environ elle est destinée à accueillir tous les sports.Son coût s’élève à plus de 4.000 000 de francs subventionné pour plus de 850.000 francs par la région et 300.000 francs pour le département. Le reste, à la charge de la commune, est financé par des emprunts échelonnés sur 2 ans.

Maquette de la future salle (Document Nord-Eclair)

En 1982, la première pierre du chantier de construction de la salle Leplat est posée par Jean-Claude Provo, alors maire de la ville, mais c’est Marie-Marguerite Massart, nouvellement élue qui, en 1983, en compagnie de Noël Josephe, président du conseil régional, inaugure la halle de sport qui porte le nom d’un ancien maire de Hem, de 1947 à 1977, à savoir Jean Leplat, auquel Mme Massart rend au passage un vibrant hommage.

Inauguration de la salle Leplat en octobre 1983 (Document Nord-Eclair)
Photo panoramique de 1988 avec la nouvelle salle face à la Résidence de la Marque (Document IGN)

L’installation de cette salle polyvalente marque en fait la volonté commune des élus locaux, de l’ancienne comme de la nouvelle municipalité, de doter la ville d’équipements sportifs et publics de qualité afin de permettre l’épanouissement de la vie associative et collective.

Ainsi la salle est très vite utilisée par les collégiens d’Elsa Triolet et les membres des associations sportives du centre ville. Plus tard elle sera surtout occupée par les élèves des deux écoles les plus proches, à savoir De Lattre de Tassigny et Notre Dame de Lourdes.

Mais, de par sa conception, elle est aussi appelée à accueillir diverses manifestations, banquets et réunions publiques et se trouve dotée des équipements nécessaires à sa transformation éventuelle en salle de spectacles. C’est ainsi que, dès lors, se succèdent les thés dansants et même, en 1984, un tournoi de belote organisé par l’Office Municipal des Sports qui réunit plus de 200 personnes en 92 équipes.

Tournoi de belote en 1984 (Document Nord-Eclair)

Toutefois la salle a, au départ , été créée pour le sport. Elle sert donc au club de volley-ball de Hem, qui a alors son siège au café d’Hem Bifur et qui y pratique le volley détente. Y sont aussi pratiqués le football en salle (Futsal) pour les entrainements et le Handball pour les compétitions.

Club de volley-ball de Hem en 1975-76 (Document Historihem)
Club de handball (Documents Facebook du club)
Affiches et logos de handball à Hem (Documents Facebook)

La salle au fil des ans montre aussi sa véritable polyvalence en servant de salle de banquet par exemple. Ainsi 1994 est l’année de « La Brasserie du Commerce », c’est-à-dire, « l’opération moules » le jour de la braderie. Ce jour-là les commerçants de Hem régalent 350 convives dans la salle Leplat où ont été installées de longues tables recouvertes de sets « Hem en fête ». Après plusieurs soirées de préparation et plusieurs heures de nettoyage sur le parking de la salle, quelques 400 kilos de moules et 200 kilos de frites sont servis à table le midi pour le plus grand plaisir des « bradeux ».

Photos de la salle Leplat et publicité pour l’événement (Doc MPD)

La salle Leplat ce sont aussi des salons multiples. Ainsi, dans les années 2000 une exposition y est organisée : le salon de la femme, en 2002, où, parmi bien d’autres, le « stand » du commerce Marie-Paule Cadeaux est le plus attractif possible et représente au mieux les différents types de produits accessibles dans sa boutique, petite par la taille mais grande par le contenu proposé.

Photo de l’exposition de 2002 à la salle Leplat (Document collection privée)

C’est également le lieu où sont organisés les salons des collectionneurs : bourses multi-collections, salon du disque. Ainsi dans les années 2010, le salon du disque remporte un vif succès chaque année et c’est le personnage dessiné par Teel pour la bande dessinée « Au temps d’Hem » qui inspire l’annonce de l’événement sur affiche et la réception des visiteurs à l’arrivée à la salle.

Affiches et accueil au salon du disque (Documents internet)
Bourses multi-collections des années 2010 (Documents Voix du Nord)

C’est enfin un lieu de concerts, alors que le Zéphyr n’existe pas encore. En témoigne notamment le printemps musical organisé en 2011. Comme souvent c’est l’occasion pour l’ensemble orchestral d’Hem de se produire devant de nombreux spectateurs et cette fois des chorales d’hommes de Tournai et Halluin font entendre leurs choeurs entre les morceaux de musique variée (Classique, variétés, musique de films)

Affiche du printemps musical de 2011 (Document Historihem)
Les spectateurs, l’ensemble orchestral et l’orchestre junior (Documents Historihem)

En 2014, c’est à nouveau le sport qui est à l’honneur. Le boxeur hémois Daouda Sow, vice-champion olympique à Pékin et champion de France, organise un vendredi à Hem la soirée « Noble Art’s », un gala mêlant combats de boxe et spectacle.   Au menu : trois combats professionnels et cinq combats amateurs dont un féminin, entrecoupés de prestations de parkour (acrobaties urbaines), de hip-hop, de beat-box et de street work out (musculation sur mobilier urbain).

Daouda Sow de retour à Hem (Document Voix du Nord)

La salle est également mise à contribution pour les causes solidaires. En Mai 2016, c’est la mobilisation pour Lyana, 3 ans, atteinte d’une maladie orpheline. Le papa de Lyana organise un tournoi de futsal de 8h à 18 h à la salle Leplat à Hem. Est aussi organisé un loto au profit de la petite Lyana qui rassemble 300 personnes, à Hem, salle Leplat. L’association de gymnastique la Vaillante et le club de foot l’Ajustrelens, à l’initiative du projet, remettent le chèque aux parents de la petite.

Le loto organisé au profit de Lyana et la remise du chèque à ses parents (Document Voix du Nord)

En 2021, plus de 10.000 euros sont collectés durant le week-end du Téléthon à Hem. Yohann Delattre, champion du monde de handball avec l’équipe de France en 1995, est venu soutenir le Téléthon à la salle Leplat autour du Hem Handball Club. Ancien gardien des «Barjots» et actuel entraîneur des U21 nationaux, Yohann Delattre n’a pas oublié ses origines nordistes : «Je suis venu ici pour la bonne cause et aussi parce que j’y ai conservé des amis.»

Yohann Delattre à Hem salle Leplat pour le Téléthon 2021 (Document Voix du Nord)

Mais 40 ans après sa construction, force est de constater que la salle est en piteux état : manque d’isolation, chauffage défectueux, vitres cassées non remplacées sauf par du plastique, accessibilité à revoir…L’option de la réhabilitation de la salle Leplat est vite écartée au profit de celle de sa démolition.

La salle Leplat actuelle (Documents Voix du Nord et Google Maps)

Hem a besoin d’un nouvel équipement, plus adapté au monde moderne et permettant notamment des économies d’énergie. Finie la forme octogonale qui occupe trop de terrain et n’est pas très pratique et place à une salle de forme rectangulaire adaptée à tous types de sports collectifs.

A l’avenir, la salle Jean Leplat n’aura plus pignon sur rue et sera cachée derrière de nouvelles constructions : appartements surplombant des cellules commerciales. D’ores et déjà quatre arbres ont été abattus aux abords de l’ancienne salle et les travaux de démolition commenceront après la fin des cours de sports des écoles qui l’utilisent encore.

Abattage des arbres le 02 février 2023 (Document Voix du Nord)

Puis, à la rentrée 2023, les travaux de construction devraient s’enchaîner : nouvelle salle Jean Leplat et 350 mètres carrés de cellules commerciales surplombées de 8 logements. A terme, après l’agrandissement du Zéphyr, un passage couvert permettra de rejoindre la nouvelle salle Leplat qui sera ainsi reliée à la salle de spectacle hémoise.

Projet de la nouvelle salle en retrait derrière des cellules commerciales et logements en front à rue (Documents Voix du Nord)

C’est finalement le 05 décembre 2023 que commence la destruction de la Salle Leplat, ainsi que nous l’indique la Ville De Hem sur sa page Facebook. Et en janvier 2024, le terrain attend sa future construction.

Destruction de la salle Leplat en décembre 2023 (Document Ville de Hem)
Le terrain en janvier 2024 (Photo Isabelle Termeulen)

Remerciements à l’Association Historihem.

La création du parc des sports

Le 2 juillet 1909 un rapport au conseil municipal lu par M. Roussel signale le fait qu’un terrain de 27 hectares situé au pont rouge doit être mis en vente à approximativement 1 franc le mètre carré. L’occasion d’acquérir ce terrain ne devrait pas être négligée par la municipalité, qui pourrait y construire un nouveau cimetière et y déplacer l’abattoir. La municipalité ne pouvant pas se permettre d’effectuer un emprunt, il préconise l’achat du terrain par les hospices qui pourraient le revendre à la commune le jour où celle-ci en aurait besoin. Les hospices se portent donc acquéreurs de ces terres dépendant des fermes de l’Espierre et de Maufait.

La même année, lors d’un autre conseil municipal, le rapporteur insiste sur la nécessité de la création d’un parc des sports, qui pourrait se situer le long de la rue de Lannoy sur des terrains dépendant de la ferme de l’Espierre et appartenant aux Hospices. On évalue la dépense à 200 000 francs dont 80 pour l’achat du terrain. Les finances publiques ne permettant pas cette dépense, le rapporteur envisage la location du terrain aux hospices. On prévoit de créer des terrains de football, une piste de course à pied des installations d’athlétisme, des bureaux, salle de réunion, conciergerie, des vestiaires et salle de douche, des tribunes de 100 mètres de long, ainsi qu’une « porte monumentale d’un aspect décoratif aussi satisfaisant que possible… » Le projet est retardé par la guerre.

Document médiathèque de Roubaix

Un plan de 1923 recense les propriétaires des terrains. La plus grosse part appartient aux hospices qui possède également les bâtiments de la ferme de l’Espierre. Ces terrains s’étendent également de l’autre côté de la voie ferrée. Quelques autres propriétaires se partagent des terrains de taille plus modeste le long de l’avenue Salengro.

 En 1924, on procède à l’achat de ces parcelles à M. Deroubaix-Despelchin, Mme Veuve Derache-Bonte, la société des terres de Maufait, et M. Henri Catteau.

Les travaux démarrent en mars 1929. Le journal de Roubaix, dans une édition du mois d’août 1930 évoque une ouverture prochaine des installations. Le parc municipal des sports couvre huit hectares. L’architecte en est Jacques Greber, à qui on doit également les plans de l’école de plein-air.

Photo Journal de Roubaix

 A droite de l’entrée, une salle de gymnastique avec, en galerie, une piste permettant l’entraînement à la course à pied par mauvais temps. A gauche, un café-restaurant, l’habitation du concierge et les bureaux de l’administration. Au fond, deux terrains de tennis grillagés et un terrain d’honneur de deux hectares. Les tribunes abritent des vestiaires et des douches. On draine pour assécher les terrains argileux. Les eaux sont réunies dans un unique collecteur.

Document médiathèque de Roubaix

 Ces installations ne tarderont pas à être mises à la disposition des sportifs roubaisiens.

 

Derrière l’église

Après la seconde guerre, l’église Ste Bernadette était à l’orée d’une plaine champêtre, en face de l’église d’aujourd’hui, sur l’emplacement actuel du siège d’une importante entreprise textile roubaisienne. Un vaste terrain se trouvait alors derrière son imposante masse, qui fait l’objet en janvier 1949 de tous les soins de l’Union des Sociétés Sportives de Roubaix, qui souhaite l’aménager en stade. Situé entre la briqueterie et l’église, cet emplacement a été aplani et présente l’aspect d’une pelouse bien entretenue. On prévoit sur ce terrain de sports d’y pratiquer le football, le basket, l’athlétisme. Un vestiaire est prévu avec boxes et douches. Le temps de l’inauguration est proche, n’étaient ce les 300.000 francs qui manquent encore pour parfaire la réalisation. L’abbé Lehembre, aumônier de l’U.S.S.R, 83 rue Henri Lefebvre, s’occupe de réunir les fonds. L’U.S.S.R à cette époque, c’est six sociétés de gymnastique, onze clubs de football, six clubs de basket. Le tout est subventionné par la ville et agréé par les autorités militaires.

André Diligent inaugurant le stade de la Centrale Photo Nord Éclair

L’inauguration intervient le 10 mai 1949 et André Diligent, adjoint au maire coupe le ruban pour l’occasion. La cérémonie ait été fixée à 15 heures, mais le stade de la Centrale (c’est le nom qui lui fut donné) avait déjà été envahi bien avant par un grand nombre de sportifs. L’envahissement fut endigué et l’on put procéder à l’inauguration à laquelle succéderont un défilé scandé par la Fanfare d’Hem, puis des matchs de football, de basket et des exhibitions de gymnastique.

On ne sait pas encore quand les activités de ce stade cessèrent. Il y eut bien d’autres activités derrière l’église dont l’histoire reste à écrire. Ainsi les débuts de l’école sainte Bernadette, avant qu’elle s’en aille avenue Delory, ou encore les œuvres paroissiales ou les activités du patronage. Les témoignages sont toujours les bienvenus. L’horizon de cette petite plaine se ferma avec la construction de la cité des Hauts Champs à partir de 1958.

Confirmations à la paroisse Ste Bernadette Photo Nord Éclair

En avril 1959, Monseigneur Dupont, évêque auxiliaire de Lille, vient administrer le sacrement de confirmation à deux cent vingt enfants de la paroisse Ste Bernadette. Nous découvrons ici les bâtiments qui se trouvaient derrière l’église, avec les nouveaux immeubles des Hauts Champs juste derrière…

L’emplacement du futur collège Photo Nord Éclair

En juillet 1973, la presse annonce la construction prochaine d’un collège d’enseignement technique derrière l’église Sainte Bernadette, rue Léon Marlot. Il s’agira d’un établissement privé où l’on donnera un enseignement commercial et on préparera au CAP et au brevet. L’ouverture est prévue à la rentrée de septembre, pour deux classes au moins. Quand il sera terminé, ce CET accueillera entre 300 et 400 élèves.

Une salle polyvalente

L’architecte Pierre Neveu conçoit dès l’origine le groupe scolaire avec une salle des fêtes. Cette caractéristique des groupes scolaires des années trente se retrouve également dans les écoles Jean Macé et Ernest Renan, qui lui sont contemporaines. Cette construction comporte une grande salle, une scène, ainsi que des loges et une cour particulière. Son entrée est située dans l’alignement du couloir desservant les cantines. Un autre accès donne directement sur la rue Jean Macé. Cette salle est prévue pour l’usage scolaire, mais s’ouvre également aux animations d’un quartier en pleine expansion : on y construit les habitations à bon marché, et une nouvelle salle de réunion et de spectacle complète parfaitement les lieux de convivialité pour une population qui grandit en nombre et en âge.

La salle des fêtes aujourd’hui vue scène et opposée Photos PhW

On retrouve régulièrement dans la presse des échos d’événements qui s’y déroulent. A l’occasion de l’inauguration du groupe scolaire Jules Guesde, le dimanche 3 septembre 1933, un grand bal est organisé dans la toute nouvelle salle, accompagné d’un orchestre de premier ordre. Dans l’après midi du lundi 4 septembre, un brillant concert artistique y est organisé, qui regroupe les grands premiers prix, et les meilleurs lauréats des concours de chant du 14 juillet.

Cette salle des fêtes sert de salle des sports pour les scolaires. On peut encore y voir quelques barres de gymnastique au mur, on y pratiquait la danse, et on y jouait d’après les témoins, au volley ball, au ping pong.

La salle des fêtes vue de la cour de l’école Photo PhW

Au hasard des consultations, on découvre que l’amicale Jules Guesde l’utilise en 1935 pour un spectacle d’opérette, pour une soirée dansante en 1950, pour des assemblées générales dans les années 60. La société d’agriculture et des jardins populaires y tient ses conférences. C’est aussi dans cette salle qu’ont lieu régulièrement les bals de Sainte Catherine, Saint Eloi et Saint Nicolas.

En 1963, M. Torion, Président de l’amicale Jules Guesde inaugure là le nouveau foyer des jeunes, pour lequel on prévoit de créer un stand de tir, un ciné club, un club d’aéromodélisme et de philatélie.

Dans les années 70, on trouve trace de nombreux spectacles de cirque, de variétés et de cabaret : en particulier, Mathé Altéry et Lucien Lupi s’y produisent en 1977. En 1975, elle est le cadre du premier spectacle d’animation des quartiers, en accueillant Marcel Ledun et son spectacle de marionnettes.

La messe dans la salle des fêtes Photo Lucien Delvarre

A partir de 1980, le lutteur-club du nouveau Roubaix utilise la salle pour ses entraînements et son assemblée générale. En 1990, après la démolition de l’église Ste Bernadette, et en attendant la construction de la nouvelle église, les offices religieux se déroulent dans la salle des fêtes, qui servira également lors de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle église.

Faisant appel à leurs souvenirs, les membres de l’atelier mémoire évoquent les représentations théâtrales, les séances de cinéma, les manifestations  gymniques, les animations diverses qui ont eu lieu dans la salle des fêtes du groupe scolaire.et des bals. On se souvient particulièrement des séances de cinéma scolaire, des activités de l’amicale, le dimanche matin, des jeux de carte (belote).

Les restos du cœur occupent à présent cette vieille salle des fêtes, qu’il faudrait sans doute remettre aux normes afin qu’elle retrouve ses activités.