Mémoire de la braderie de l’Art

Roubaix se trouve au pays des braderies. Sur son territoire, elle en organisait traditionnellement plus d’une vingtaine chaque année. Une braderie d’un nouveau genre connaît sa première édition en décembre 1991 : la braderie de l’art. Le concept est à la fois simple et particulier : pendant 24 heures, des artistes vont créer des œuvres en partant d’objets de récupération. Le journal de l’époque situait le prix de ces objets qui étaient vendus au public entre 1 franc et 1000 francs !

Les logos des deux premières braderies Publiées par NE
Les logos des deux premières braderies Publiées par NE

Cette braderie existe toujours, et depuis quelques années, elle se déroule en décembre dans les locaux de la Condition Publique. Cet ancien établissement public, propriété de la Chambre de commerce de Roubaix, avait pour mission de contrôler et certifier la qualité de différentes matières textiles avant leur vente, essentiellement la laine, le coton et la soie. Sa reconversion en manufacture culturelle date de 1999, et la Condition Publique constitue un superbe écrin pour la braderie de l’art.

La braderie de l'art à la piscine Photo Guy Sadet NE
La braderie de l’art à la piscine Photo Guy Sadet NE

Mais d’autres lieux ont accueilli cette manifestation intra muros, organisée par l’association Art Point M. La piscine de la rue des Champs fut le premier décor de la braderie de l’art, pour ses quatre premières années. Fermée depuis novembre 1985, elle attendait sa reconversion en musée, laquelle sera effective le 21 octobre 2001. La piscine permit ainsi à la braderie de l’art de se mettre dans le bain et de faire ses premiers pas.

Roubaix 2000, vide Photo NE
Roubaix 2000, vide Photo NE

C’est Roubaix 2000, ou du moins son fantôme, qui recevra la braderie de l’art en 1995. La galerie commerciale en attente de démolition, offrit ses surfaces abandonnées pour  l’expression des artistes et la vente de leurs créations. Il y aura aussi l’usine Cavrois de la Potennerie en 1996 et 1997, puis le parking de Mac Arthur Glenn, patrie des courants d’air. Mais depuis un certain temps la Condition Publique abrite désormais la Braderie de l’Art, chaque année début décembre. Les fans nous pardonneront d’avoir sans doute oublié d’autres lieux d’accueil. Nous les remercions à l’avance de compléter notre propos.

Le Colisée 3

Le Colisée d’aujourd’hui fut autrefois un cinéma dancing ouvert en 1927 par Henri Deconninck, dans la foulée de la création du Fresnoy, le célèbre parc des loisirs, maintenant devenu le Studio national des arts contemporains. On se souvient de l’ouverture du Colisée 2, en septembre 1971, au premier étage du nouveau centre commercial Roubaix 2000. Inauguré en octobre, ce cinéma, idéalement situé,  pouvait accueillir 220 cinéphiles.

La salle du Colisée 3 Photo Nord Matin

Trois ans plus tard, une nouvelle salle de cinéma est présentée à la presse : le Colisée 3. Cette petite salle chaude et intime, très confortable, propose cent places et se situe à proximité du Colisée 2, derrière la cabine de projection.  Elle propose des films d’art et essai, un peu plus difficiles, un peu moins commerciaux, ou des films déjà projetés dans la grande salle de la rue de l’Epeule, des films de qualité. Les Colisée 2 et 3 partagent le même accès et la même caisse, à l’étage du centre commercial.

Publicité pour l’ouverture Nord Eclair

L’ouverture officielle a lieu le vendredi 31 mai 1974 avec la projection du film La fête à Jules du réalisateur belge Benoît Lamy. Un débat est prévu à l’issue de la séance de 21 h 50 avec le cinéaste. Le colisée 3 aura cinq séances par jour, à la différence du Colisée 2 qui n’en propose que quatre. La veille de cette séance, le réalisateur belge Benoît Lamy, et son assistante Mme Piereux ont été reçus dans le salon du Colisée 1 par les organisateurs et M. Desrousseaux, le directeur du cinéma. Le sujet du film est évoqué : il traite des conditions de vie des personnes du troisième âge, marque le refus des stéréotypes péjoratifs. Il est fait, dit son auteur, pour un public jeune, car il montre ce qui les attend.

 

L’arrivée de cette troisième salle de cinéma dans le centre de Roubaix, amorce le développement des complexes de petites salles, permettant de diversifier l’offre. Quelques années plus tard, le Casino se transformera de cette manière, en proposant sept salles et en transportant son entrée dans la Grand rue. Après l’extinction provisoire des cinémas roubaisiens, c’est aujourd’hui le Duplexe qui reprend avec bonheur le flambeau du cinéma à Roubaix.

Programmation des Colisée 2 et 3 Nord Matin
Programmation des Colisée 2 et 3 Nord Matin