La salle paroissiale

C’est en 1952, dans le bâtiment qui allait devenir par la suite la salle paroissiale, que Marthe Lecat accueille ses premiers élèves. La configuration des locaux ne se prêtant pas aux besoins de l’école, la nouvelle école de la Sainte Famille fut érigée rue de Constantine en 1956.

Devant la salle paroissiale Coll Particulière

L’association populaire Cartigny-Hutin (A.P.C.H.) put ainsi disposer des locaux et en faire son cercle paroissial. Les familles Avet, Arickx, Balcaen, Belleverghe, Bouckaert, Crohin, Hennion, Holvoët, Lecat, Leman, Lerat, Marissal, Messen, Poucet, Prusse, Stellamans, Vanneste, Waelès (Que de là-haut nous soit pardonné un éventuel oubli !) ont grandement contribué à la bonne marche de l’association, et l’ont perpétuée en passant le flambeau à leur descendance !

Beaucoup de projets ont vu le jour dans cette salle. Parmi eux, le club des jeunes, avec billard, table de ping pong, juke-box, baby-foot, mais aussi le club de belote et de pétanque, le goûter des anciens. La sainte Famille a aussi été le témoin de nombreuses rencontres suivies de nombreux mariages !

Les enfants de la Sainte Famille Coll Particulière

Les enfants du catéchisme assistaient pour la plupart au patronage. Les sorties en autocar, au château d’Estaimbourg ou à Dadizeele, étaient vécues comme une aventure exceptionnelle. Il faut  dire qu’en ce temps-là, nous ne parlions pas encore beaucoup de vacances. Plus tard, ces escapades menèrent à la mer ou à Bellewaerde.

Les veillées de Noël étaient appréciées de tous. La crèche vivante attirait beaucoup de familles, et l’église était trop petite pour accueillir tout le monde. A l’issue de la cérémonie, les jeunes distribuaient des marrons chauds, et le pot de l’amitié offert par l’association paroissiale, faisait l’unanimité. Une tombola au profit de la Conférence Saint Vincent de Paul clôturait cette sympathqie réunion. Les enfants étaient entourés de leurs catéchistes : Evelyne Belleverghe, Patricia Bourgois, Bernadette Deroubaix, Maria Mélikeiche, Nadine Plet, Rosine Vandendriessche.

Kermesse des jeunes Photo Nord Eclair

Chaque année, la kermesse était l’occasion de se rappeler les anciens, les durs, les vétérans qui furent les piliers de toutes es batailles, et qui malgré les contraintes, connaissaient le prix du bénévolat, de l’amitié, du dévouement. Ce que nous savions faire, c’est d’eux-mêmes que nous l’avions appris, avec le secret espoir de le transmettre à nos enfants. Jusqu’au tout début des années 70, les kermesses se déroulaient sur trois jours. Elles resteront à jamais gravées dans l’esprit des paroissiens. Chacun y avait un rôle à jouer. L’installation des stands (tout en bois) sous la responsabilité de Maurice Messen, prenait quelques week-ends. Les répétitions du spectacle ou de la comédie musicale duraient un mois, sous la baguette de Marthe Lecat, qui avait fort à faire, non seulement avec les enfants et les adolescents, mais aussi avec les adultes souvent très dissipés. Michèle Hennion, styliste à ses heures, passait ses vacances à réaliser des costumes tous aussi exceptionnels les uns que les autres, et dignes des grands couturiers. Les « petites mains » confectionnaient les accessoires et les décors. Des centaines de kilos de frites, d’assiettes anglaises, de sandwiches et de crêpes étaient servies dans la joie et la bonne humeur.

Goûter des anciens Photo Nord Eclair

C’est vers 1985, à la fin d’une kermesse, que les membres de l’association dépités de rester un long moment sans se voir, décidèrent d’organiser, en plus et quatre fois dans l’année, des soirées familiales à thème. Ces rencontres furent très appréciées jusqu’au dernier buffet campagnard d’octobre 2012, qui signera la fin de l’association, dissoute le 31 décembre 2012. Les habitués du cercle, accueillis par Jocelyne Peere durant de nombreuses années, regretteront encore longtemps leur partie de cartes du dimanche matin.

Merci à Micheline Masure-Cagnet pour ce témoignage

 

 

 

La naissance de la sainte Famille

C’est le 11 janvier 1949, que le Cardinal Achille Liénart, Evêque de Lille, confie à l’abbé Alfred Potdevin la charge de fonder une paroisse dans le quartier du Hutin à Roubaix. Sous le vocable de la Sainte Famille, va naître cette nouvelle communauté chrétienne, entre le canal, le cimetière de Roubaix et Wattrelos. Investi de cette « incroyable mission », à vélo et avec entrain, l’Abbé Potdevin parcourt le quartier, qui est riche de plus de 3.000 habitants, afin de faire connaissance avec ses ouailles, et d’annoncer la bonne nouvelle : la construction d’une église dont la réalisation dépendra de leur bonne volonté. Sa parole est entendue, puisque de nombreux futurs paroissiens répondent favorablement à son appel.

L’abbé Alfred Potdevin Photo Collection Particulière

Quatre ans après la fin de la seconde guerre mondiale, le quartier bénéficiait du renouveau et du plein essor de nombreuses entreprises : la Lainière, rue d’Oran, le peignage Amédée Prouvost, rue de Cartigny, Dubar-Delespaul, Pennel et Flipo, Gallant  rue d’Alger, Olivier rue de Constantine, Lestienne, rue du Caire, Clarel rue Delespaul, pour ne citer que les plus importantes. On parlait de la future construction d’immeubles : en 1954, les appartements de la rue d’Oran, puis la cité des dominos, les appartements de la rue du Caire. Un peu plus tard, les premières tours, dont la tour du Hutin.

A cette époque la marche était pour la plupart le seul moyen de locomotion ! Pour assister à la messe dominicale, il fallait se rendre à l’église du Sacré Cœur boulevard de Strasbourg (aujourd’hui disparue) ou à Saint Vincent de Paul (aujourd’hui reconstruite). Comme il fallait agir dans l’urgence, la première messe fut célébrée le 1er février 1949, dans une maison de la rue Mazagran. Mais tout ceci ne pouvait être que provisoire, et nécessitait qu’on voie rapidement plus grand. L’Eglise se mit donc en marche, et c’est le 3 avril 1949, soit moins de trois mois après la naissance du projet que sera posée la première pierre. Sur le terrain allant accueillir le nouvel édifice, une foule de fidèles assiste à la messe concélébrée, parmi les officiants par le Cardinal Achille Liénart, Evêque de Lille, de Monseigneur Henri Dupont, Evêque auxiliaire, de Monsieur l’Abbé Alfred Potdevin, et de Monsieur l’Abbé Jacques Testelin.

L’événement dans la presse en mai 1949 Nord Éclair

Rendez-vous fut pris, trois mois plus tard, pour l’inauguration ! C’est un « sacré défi » que vont relever les membres de cette nouvelle communauté. Tout le monde s’investit tant financièrement que physiquement. C’est à celui qui achète le plus de briques, le plus de ciment, qui fournit le plus d’outils, qui se découvre de talents de manœuvre, de métreur, de maçon, de menuisier, de vitrier, de plombier et de couvreur. Les épouses et les mères assurent l’intendance. C’est une histoire de famille ! Une trentaine de gamins cassent, sans se lasser, des pierres nécessaires pour réaliser le sol de l’église et sur lesquelles sera coulé le béton. Les scouts charrient des brouettes de cailloux, de sable et de ciment sous la houlette des « chefs de chantier ». Tout se fait dans la joie et la bonne humeur, avec la même motivation pour tous. Mi-juin, le gros œuvre est déjà terminé, mais c’est le 23 juin 1949 que fut baptisée la Cloche Madeleine-Françoise, conçue et fondue, également dans le quartier. Le cérémonial se déroule selon les rites et tous les paroissiens bénéficient de la traditionnelle distribution de dragées.

La Cloche Madeleine-Françoise Photo PhW

Ce pari fou qui paraissait irréalisable pour certains, a été tenu, car le 3 juillet 1949, soit trois mois, jour pour jour, après la pose de la première pierre, l’église a été inaugurée, pleine de ces hommes et femmes qui ont cru et ont pris part à sa création. Seul le fronton, et quelques fenêtres, restaient à poser.

Le Cardinal Liénart se rendant à l’inauguration de la sainte Famille Photo Collection Particulière

Ce fut la fête dans le quartier. Les enfants, tout de blanc vêtus, les scouts, la fanfare, le clergé, les laïcs, ont parcouru les rues du quartier avant de se rendre à la Sainte Famille pour participer à la première messe. A l’issue de la cérémonie, le Cardinal Achille Liénart a remercié les bâtisseurs d’amour et de paix, en rappelant que c’est au milieu des actes de votre vie que s’accomplit l’œuvre de votre salut. Cette citation sera reprise par Monseigneur Adrien Gand, lors de la messe célébrée en plein air, pour le vingtième anniversaire de la paroisse en 1969, qui fut suivie d’un repas où tous les fidèles furent conviés.

La Chapelle de la Saint Famille CP Collection Particulière

 

Merci à Micheline Masure-Cagnet pour ce magnifique témoignage, et ce n’est qu’un début !