La rue de Maufait

Au dix neuvième siècle, le chemin de Lannoy traverse la partie sud de Roubaix sans suivre la ligne directe. Il serpente, en effet, entre les propriétés agricoles en faisant de nombreux coudes.

Le chemin de Lannoy après la révolution

 Cette situation dure jusqu’à la fin du siècle, au moment où on décide de redresser ce qui devient la rue de Lannoy entre la ferme de Courcelles et la Justice. Ce tracé laisse de côté la partie de l’ancien chemin situé entre la ferme de Courcelles et celle de Bury-Prinpont, placée sur le chemin d’Hempenpont aux Trois-Ponts, ou chemin n°9, qui porte à cet endroit le nom de rue du Pont Rouge. Cette partie délaissée, devenue la rue de Maufait, prend brusquement de l’importance au tournant du siècle, lorsque l’on songe à implanter un nouvel hôpital qui prendra le nom de la Fraternité. La rue de Maufait longe en effet le terrain choisi pour cette implantation.

Un rapport de M. Deneve au conseil municipal insiste sur le fait que rien n’a été fait pour ce chemin délaissé par la rectification de la rue de Lannoy, et qu’il n’est alors qu’un chemin de terre. Il faut, « pour des raisons de sécurité et d’hygiène » le mettre en état : il faut assécher le sol avant la construction de l’hôpital en installant un aqueduc, élargir, aligner et paver la rue et ses trottoirs. Cet alignement sera fatal aux derniers bâtiments de la ferme de Bury-Prinpont, condamnée de toute manière, car placée sur le terrain réservé à l’hôpital.

Le tracé de la rue, la ferme et ce qu’il en reste au moment du redressement.

 Il faut donc acquérir un certain nombre de terrains auprès des propriétaires pour procéder aux redressements des rues de Maufait, du Pont Rouge, de Charleroi, et du tracé de l’avenue de l’hôpital. On prévoit également, à la demande des riverains, de prolonger la rue jusqu’à la rue St Hubert, et vers la ferme de Maufait. Entre temps, la rue du Pont rouge est déclassée au delà de la rue de Maufait pour laisser la place à l’hôpital qu’il faut agrandir. Ses pavés, récupérés, seront réemployés au pavage du tronçon supplémentaire de la rue de Maufait. Rien ne se perd ! Les travaux se déroulent, et la réception définitive est faite en 1906.

Entre les deux guerres, on décide de prolonger la rue jusqu’à l’avenue Roger Salengro en passant en droite ligne derrière l’ancienne ferme de Maufait, désormais démolie.

La rue de Maufait en 1919

 Pourtant la rue ne sera viabilisée que dans les années 50, par la pose d’un aqueduc et la construction d’une chaussée définitive à travers des terrains achetés par le CIL qui va bientôt y construire les lotissements qu’on connaît aujourd’hui.

Les lotissements d’après-guerre – Photo Delbecq
 Tous les documents proviennent des archives municipales.