Nouvelle Auberge de l’Hempempont

Juste à côté de la vieille Auberge d’Hempempont mais, de fait, à l’entrée de la rue de Croix au n°5, à la toute fin du dix-neuvième siècle, sur un terrain appartenant à la brasserie Leclercq située un peu plus loin dans la rue, un comptable originaire de Saint-Amand, Henri Fleury, ouvre un estaminet qui sera ensuite géré successivement par Mrs Deceldere, puis Henri Daneel puis Louis Lemoine et prendra le nom de Nouvelle Auberge d’Hempempont.

La nouvelle auberge de l’Hempempont (Document Hem Images d’hier)

Cet établissement, qui tente de proposer des services identiques à ceux de son illustre voisin, se spécialise également dans les anguilles puis, à l’issue de la seconde guerre mondiale tente de moderniser sa carte en y incluant le beefsteak frites et les sandwichs, plats pour lesquels la publicité est alors faite sur le pignon du bâtiment comme le montre la carte postale ci-dessous.

Le pignon publicitaire de la nouvelle auberge (Document Hem Images d’hier)

Dans les années 1950, c’est le couple Lemoine-Beausire qui prend les rênes du commerce lequel est alors répertorié à la fois dans les rubriques restaurants et hôtels de la ville de Hem. Puis lui succède Francis Mahieu à la fin des années 1960 dans la catégorie café restaurant et Jean-Jacques Muchery dans les années 1970 mais l’établissement n’est alors plus classé que dans les restaurants.

Publicités de la fin des des années 1960 et du début des années 1970 pour Francis Mahieu (Documents Historihem et Nord-Eclair)

Comme on peut le constater, si l’activité hôtellerie a disparu Francis Mahieu revendique dès cette époque une cuisine gastronomique et non plus de simples plats de brasserie. Ex-gérant du restaurant « L’écurie » à Lille, Francis Mahieu fait transformer complétement la salle à manger, en lui donnant le cachet des auberges de campagne : poutres apparentes et papier à fleurs aux motifs anciens, et rénover les cuisines. Il conserve la spécialité d’anguilles qui a fait la renommée de l’Hempempont à laquelle il ajoute une cuisine très soignée et une cave aux crus sélectionnés. Il réaménage également le jardin et met l’accent sur le vaste parc avec jeux d’enfants : manèges et balançoires.

Sexagénaire l’auberge réouvre ses portes (Document Nord-Eclair)

Pour fêter la rénovation des lieux en 1967, il convie diverses personnalités : le maire d’Hem, Jean Leplat, mais aussi des conseillers municipaux, des commissaires et officiers de police, ainsi que différents chefs d’établissement et entrepreneurs ayant participé aux travaux de rénovation. Pourtant son restaurant ferme ses portes quelques années après.

Publicité des années 1970 pour JJ Muchery (Documents Historihem et Nord-Eclair)

 

C’est alors Jean-Jacques Muchery, chevalier du Testevin, qui rouvre les portes en 1974. Il insiste sur une proposition de salons pour réunions, séminaires et même banquets de 20 à 70 personnes. Le petit estaminet qui peinait à se faire une place auprès de l’illustre vieille auberge a donc bien changé. Par ailleurs, entouré d’une équipe dynamique il s’applique à faire goûter dans un cadre champêtre de la cuisine traditionnelle.

Réouverture du restaurant en 1974 (Document Nord-Eclair)

Sont ainsi proposés des cochonnailles, terrines et pâtés faits maison ainsi que de savoureuses grillades dont le patron a le secret, en temps que membre de la chaîne des rôtisseurs. Quant à la salle où sont accueillis les banquets, elle a tout pour plaire, étant reliée à un très beau jardin et un parking privé qui permet d’éviter tout problème de stationnement. Enfin, soucieux de n’être pas cantonné à un seul rôle de restauration et de servir également d’espace culturel pour la commune, l’établissement expose les œuvres de peintres de la région afin d’allier le plaisir des yeux à celui du palais.

Quatre ans plus tard le syndicat d’initiative de la ville est à l’origine de trois journées gastronomiques consacrées au coq et auxquelles participent les restaurants de la ville qui l’accommodent à leur gré. Ainsi Jean-Jacques Muchery, issu d’une famille de restaurateurs le cuisine à la bière de Jeanlain.

L’opération gastronomique et Jean-Jacques Muchery présente son coq en 1978 (Document Nord-Eclair)

La presse locale nous apprend que, lorsqu’il délaisse ses fourneaux, c’est pour prendre son envol à bord d’une nacelle de ballon sphérique. Il est en effet président de l’Association Aérostatique du Nord de la France qui compte plus de 140 membres dont une dizaine de pilotes pour 5 ballons et une montgolfière, matériel remisé sur le terrain de Bondues tandis que l’association a son siège à l’auberge au 5 rue de Croix.

Publicités des années 1980 (Documents Nord-Eclair et Office municipal d’information de Hem)

Dans les années 1980-1990, la culture reste présente à la nouvelle Auberge de l’Hempempont avec des expositions artistiques. Ainsi en 1987, Richard Debauwe-Fleurbaix s’y produit : cet artiste multi palettes fait du spectacle, chante, écrit et peint. En l’occurrence il y expose ses toiles. Trois ans plus tard ce sont deux peintres : Robert Balot et Gaston Van Den Abeele qui lui succèdent, le deuxième étant l’auteur d’une représentation de l’auberge sous la neige.

Les peintres exposent à la nouvelle auberge de l’Hempempont (Documents Nord-Eclair)

Puis l’auberge est reprise en 1997 par une personnalité médiatique, à savoir Pierrot, et devient momentanément l’Auberge de Pierrot, comme l’indique le guide pratique de la ville de 2000. Né à Roubaix en 1948, il a grandi dans l’épicerie buvette de ses parents d’abord à Roubaix, puis à Lille. En 1960, ses parents ont repris une auberge à Steenbecque et Pierrot a passé son CAP de cuisinier en 1966 avant de tenir cette auberge avec sa mère en 1968.

Puis, en 1977, il a ouvert le premier Bistrot de Pierrot rue du Plat à Lille, puis deux restaurants à Hazebrouck et Capinghem, puis le deuxième Bistrot de Pierrot place de Béthune à Lille. C’est en 1993 qu’il intègre la télévision où il côtoie notamment Pierre Bonte et Maïté dans une émission culinaire très regardée par les téléspectateurs.

En 1997, il apporte donc un savoir-faire reconnu et une grosse notoriété à la Nouvelle Auberge revendue ensuite à Laurence et Philippe Baratte, fils du footballeur lillois Jean Baratte, qui l’exploitent sous forme de SARL : la SARL Auberge d’Hempempont.

Pierrot, avec ses acolytes de la télévision Pierre Bonte et Maïté et avec Philippe Baratte (Document la Marmite de Pierrot)
La nouvelle Auberge d’Hempempont en 2008 puis en 2010 (Document Google Maps)

Puis à la fin des années 2000, la société est radiée et c’est la SARL Hempempont restauration qui lui succède, gérée par Stéphanie Rousseau-Bells. Sous sa gestion la nouvelle auberge obtient le titre de maître restaurateur, distinction décernée par l’Etat et délivrée par le Préfet pour 4 ans, renouvelable. Pour être obtenue le restaurant passe un audit, reçoit un client mystère, fait l’objet d’un rapport qui contrôle que la cuisine est bien réalisée à partir de produits frais et que la réglementation est bien respectée. Ce titre lui est renouvelé en 2019.

L’équipe de la cuisine et du restaurant (Document Facebook et Voix du Nord)

Plus de 100 ans après son ouverture par un comptable et malgré de nombreux changements d’exploitants au fil des décennies ce petit estaminet devenu auberge et même hôtel pendant un certain temps a donc survécu au passage du temps. Dans un cadre modernisé mais qui a su garder son charme l’établissement continue au vingt et unième siècle à offrir aux hémois et aux fins gourmets des alentours une cuisine de qualité.

Photos intérieures du restaurant (Documents site internet)
Photo extérieure de l’auberge en 2023 (Document google maps)

Remerciements à la Ville de Hem et à l’Association Historihem

Décembre 1902

Le journal des sports de décembre 1902

Football. Championnats du Nord. Par un temps affreux, les matches ont été excellents. Le RCR a battu l’Olympique lillois par 9 à 4 sur le terrain de la rue de Beaumont. Les buteurs roubaisiens : Sartorius, et Léon Dubly.

Le Club Athlétique Roubaisien transfère son siège à la Brasserie du St Éloi 52 rue de Lannoy. Les séances d’entraînement ont lieu le mercredi soir, à huit heures et le dimanche matin, à dix heures. Les amateurs peuvent se faire inscrire au nouveau local.

Pour le championnat du nord, les équipes en présence sont le Racing Club de Roubaix, l’Union Sportive Tourquennoise, l’Olympique Lillois, l’Iris Club Lillois, le Stade Roubaisien et le Sporting Club Tourquennois. En seconde série, il faut ajouter l’Institut Industriel du Nord.

Football. Sociétés indépendantes. Sont cités le sporting club roubaisien qui joue sur le terrain de la société de gymnastique l’Ancienne, et dont le siège est Café Desmons Au petit marin Grand-Place. L’Étoile roubaisienne, dont le local se trouve au Café Leclercq. L’Olympique roubaisien dont le local se trouve au Café de l’entracte, 27 rue Richard Lenoir à Roubaix.

L’équipe de hockey du Racing club de France 1903 Par Jules Beau — Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica

Hockey. La commission de hockey du Racing Club de France de Paris vient de conclure un match entre l’équipe première du RCF et l’équipe du Racing Club Roubaisien, à Roubaix le 4 janvier prochain. Le 7 décembre aura lieu un match d’entraînement sur le terrain de la rue de Beaumont entre l’équipe blanche et l’équipe noire du RCR. Cette réunion présente un intérêt particulier, l’équipe devant affronter le RCF devant être constituée à l’issue de la partie.

Cross Country. Le cross country interclubs de Lille organisé par l’Olympique lillois s’est déroulé dimanche dernier. La piste tracée par MM. Van Ryswick de l’O.L. et Jénicot du R.C.R comprenait un parcours assez facile de sept kilomètres. Honorez du RCR remporte la victoire devant Millez du RCR à quinze mètres.

Football. Championnats du Nord. Encore une journée de forfaits, sur neuf matchs, trois seulement ont été joués. L’Iris Club lillois a battu le Stade Roubaisien par 2 buts à 0.

Course à pied. Une tentative de record Roubaix-Lille. Le jeune coureur Emile Anthoine de l’U.A.B. champion des 100 kilomètres et des 12 heures tentera le 25 décembre , jour de Noël, de battre le record pédestre de Lille-Roubaix et Retour, que détient Missant, du Club des Sports de Roubaix, avec 1 heure et 7 minutes, depuis le 10 août dernier.

Émile Anthoine à l’entrainement Par Agence Rol — Bibliothèque nationale de France, Domaine public

Football. Les championnats du Nord. La journée de dimanche a encore eu son contingent de forfaits. La saison 1902-1903 se sera signalée par une véritable contagion de forfaits et le comité de l’U.S.F.S.A. fera bien l’année prochaine de prendre des mesures fortes contre ces procédés anti-sportifs. Sinon, le RCR a battu le Stade Roubaisien par 5 buts à 0. L’Union Sportive Tourquennoise a battu l’Iris-Club-Lillois par 7 buts à un sur le terrain des lillois.

Cross country. L’épreuve de 10 kilomètres qui se courait au RCR a été remportée par Honorez du RCR. Le cross interclubs organisé par l’Étoile Roubaisienne s’est déroulé sur le terrain de l’Étoile Roubaisienne rue du Luxembourg, sur un parcours de sept kilomètres. Trente cinq participants ont pris le départ à 9 h 31 et la course a été menée de bout en bout par René Duforest de l’Étoile Roubaisienne qui a fini la course dans un état de fraîcheur remarquable. Deuxième et troisième, deux coureurs du sporting club roubaisien, MM. Déchy et Baucourt.

Athlétisme. À la Renaissance. La société de sports athlétiques la Renaissance qui a son siège à l’estaminet Jean Rousseaux 49 rue Watt, organise pour le jeudi 25 décembre, une soirée récréative. Il s’agit de décerner un diplôme à tous ceux qui pourront arracher 60 kilos d’une main et jeter 100 kilos des deux mains. Une superbe médaille sera délivrée au vainqueur de la lutte. Tous les amateurs peuvent se faire inscrire dès maintenant.

Football. Les championnats du Nord. Forfaits et surprises. L’Olympic Lillois sur son terrain a battu le RCR par 2 buts à 1. Pour le match de deuxième série entre le Stade Roubaisien et l’Olympique Lillois, forfait de l’arbitre ! Si les arbitres s’en mêlent à présent ! Pas de match, donc.

Escrime. Un assaut à la salle Dubar. La salle d’armes de la rue Neuve était trop petite pour contenir les nombreux tireurs qui s’étaient rendus à l’invitation de M. Dubar le dévoué professeur de l’Union des Sports Athlétiques de Roubaix. Les maîtres Herpin professeur à Lille et Fort professeur à Roubaix ont fait avec M. Dubar des assauts qui ont recueilli de vifs applaudissements.

Football. Le match des deux Racing. Devant 2.000 personnes, le RCR a battu le RCF par deux buts à un. Et l’équipe seconde du RCR a battu son équivalente du RCF par cinq buts à zéro.

Course à pied. Le record de Lille-Roubaix et retour (18, 300 kms) n’a pas été battu par Émile Anthoine de l’Union Athlétique Batignollaise. Le temps n’était pas favorable, les routes dans un état épouvantable, et Anthoine a manqué le record de 4 minutes.

Football. Championnats du Nord. Un seul match ce dimanche. L’équipe de l’Institut Industriel de Lille a battu le RCR sur le terrain de la rue de Beaumont, par deux buts à un !