7 place de la Gare

En Septembre 1903, Emile Van Belleghem transforme sa maison, située 7 place de la Gare à Roubaix, en hôtel, en construisant deux étages. Sa décision est judicieuse car l’immeuble se trouve juste en face de la gare, côté droit ; les voyageurs arrivant en train à Roubaix sont donc sur place immédiatement.

document collection privée

Le nom choisi pour son établissement est : Grand Hôtel-Restaurant d’Isly. L’enseigne provient certainement de la rivière Isly, d’Afrique du Nord, au bord de laquelle le maréchal Bugeaud remporte une victoire, en 1844, sur les cavaliers du sultan marocain.

L’hôtel ouvre en 1904 : les chambres neuves aux étages sont superbement bien meublées et le restaurant est situé au rez de chaussée. Des salons de réception sont mis à disposition de la clientèle pour les noces et banquets, ainsi qu’une salle de billard.

document collection privée

Le Grand Hôtel d’Isly est repris ensuite par Arthur Masclet et dans les années 1910 par G. Paris. Ce dernier organise des apéritifs-concerts.

documents collection privée

Pendant la première guerre mondiale, l’hôtel est réquisitionné par l’armée allemande et devient une caserne pour les officiers et soldats.

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Dans les années 1920, l’immeuble est transformé en commerce de tissus, tenu par R. Ladreyt en 1928, puis par Léon Thieffry dans les années 1930. Ce dernier se spécialise en tissus, draperies et lainages.

document collection privée

Léon Thieffry partage ensuite ce bâtiment avec Marcel Guilbert, grossiste en fournitures de bureau, dans les années 1940 1950. Marcel Guilbert propose une gamme complète d’articles de papeterie, est dépositaire de grandes marques dont « 3m Scotch » et vend des meubles métalliques de bureaux.

document collection privée

Marcel Guilbert décide en 1963 de modifier sa façade. Il connait une expansion importante, il quittera la région à la fin des années 1960 pour s’installer dans la Zone Industrielle de Senlis dans l’Oise, pour devenir un des plus gros fournituristes de France.

document archives municipales

Entre 1968 et 1972, l’immeuble reste inoccupé. En 1972, Paul Najberg s’y installe. Paul est tailleur, installé au 8 rue Royale à Lille et s’approvisionne en tissus à Roubaix dans les nombreuses usines textiles. Paul livre également ses tissus à de nombreux confectionneurs installés sur la région parisienne.

Cette activité de négoce de tissus étant devenue de plus en plus importante, il décide donc, en 1972, d’ouvrir son magasin au n° 7 place de la gare à Roubaix. Paul Najbert, très connu des nombreux fabricants de tissus de la ville, achète principalement des seconds choix et des fins de série. Les usines sont encore si nombreuses à Roubaix qu’il lui faut plusieurs jours pour toutes les visiter.

document archives municipales

Dans les années 1980 1990, les fils de Paul Najberg, Daniel et Serge, sont appelés à travailler dans l’entreprise familiale. Serge s’occupe de l’achat et de la vente des tissus, tandis que Daniel s’occupe de la bonne gestion de l’entreprise. Après le décès de Paul, ses deux garçons continuent à faire vivre l’entreprise en tant que négociants grossistes jusqu’à la fin des années 1990.

Daniel Najberg ( document Nord Eclair )

Le bâtiment du 7 place de la gare reste ensuite inoccupé quelques temps, puis deux agences d’intérim vont se succéder dans les locaux : Vedior Bis et Randstadt.

document google Maps

C’est en 2010, que Marie Najberg, la petite fille de Paul, décide de renouer avec cet héritage familial. Lors de la première édition du Marché aux Tissus, organisé par l’office de Tourisme de Roubaix, Marie et son père Daniel, décident de vendre des coupons de l’entreprise familiale. C’est le déclic : ils prennent conscience du besoin des particuliers de se fournir en tissus à Roubaix.

Marie et Nicolas Nieto ( document Nord Eclair )

Marie et son époux Nicolas Nieto vont au bout de leurs idées et ouvrent alors une boutique de tissus à destination des particuliers. L’aventure commence dans les anciens locaux du magasin de chaussures Papillon Bonte au 6 et 8 avenue Jean Lebas à Roubaix, avec leur enseigne « Aux Tissus de Roubaix ».

Le 6 8 avenue Jean lebas ( document google Maps )

Puis très vite, le succès aidant, et se trouvant très à l’étroit, Marie Nieto décide de transférer son commerce au bout de l’avenue Jean Lebas, dans un autre établissement au 7 place de la Gare en 2014. C’est une adresse qui n’a pas été choisie par hasard puisque, dans ces mêmes locaux, son grand-père Paul tenait son point de vente de tissus. Cela fait maintenant presque 10 années, que Marie gère avec réussite, son magasin de tissus en gros.

Aux Tissus de Roubaix, 7 place de la gare ( photo BT )

L’immeuble du 7 place de la Gare existe depuis maintenant 12 décennies, a été occupé par de nombreux commerçants et entreprises, et a toujours été bien entretenu. On y retrouve encore, au niveau du toit, la structure métallique qui soutenait la balustrade, les 4 piliers et l’enseigne d’origine du Grand Hôtel d’Isly.

photo montage BT

Remerciements aux archives municipales

Château d’Hem (suite)

Après guerre, le château est réquisitionné pour servir de logement à des familles sinistrées et ce jusqu’en 1953. En 1945, il est racheté par un industriel lainier de Tourcoing, Mr Bossuyt, mais en 1953, l’entretien du bâtiment s’avérant trop difficile à assurer, le nouveau propriétaire décide sa destruction. Seule la chapelle reste debout pendant vingt ans encore au milieu de la plaine.

La chapelle avant sa destruction en 1974 (Document Historihem)
Vue de Forest en 1950 avec en arrière plan sur Hem la ferme et ses pâtures et agrandissement de la ferme et du château avec la chapelle au début des années 1950 (Documents Historihem)

La ferme quant à elle est reprise par Gabriel Boddaert, le fils de Maurice, en 1962 et l’année suivante il supprime les chevaux de labour et mécanise les cultures. Le corps d’habitation situé derrière la ferme conserve encore quelques traces du château construit après 1920 et quelques piliers d’entrée de l’ancien jardin du château restent debout ainsi que la chapelle.

Vestiges du château intégrés à la ferme (Documents Historihem)

Puis en 1974, le petit-fils Bossuyt vend une partie de sa propriété à Mr Cornu qui en fait un Centre Equestre puis un Centre de Loisirs. Les petites écuries sont installées sur 7 ha possèdent 2 manèges olympiques et un parcours de cross. Elles assurent des leçons pour tous niveaux, l’hébergement et la vente de chevaux.

En 1976, c’est une grosse frayeur pour les propriétaires et leurs chevaux, quand un incendie se déclenche suite à une cigarette négligemment jetée sur un tas de paille qui embrase la toiture des écuries, alors qu’une trentaine de chevaux se repose dans les box. Fort heureusement tous sont rapidement évacués vers les manèges et les sapeurs pompiers de Roubaix parviennent à circonscrire l’incendie à un coin des écuries.

Publicité pour les petites écuries et incendie de 1976 (Documents Nord-Eclair)

Quant à Gabriel Boddaert, le fermier, il démolit ce qu’il reste de l’ancienne chapelle d’un diamètre de 9 à 10 mètres. Cinq ans plus tard il exploite les 32 ha de terres et la ferme dont sa famille est l’occupante depuis 45 ans. Enfin son fils Pierre Yves reprend l’exploitation en 1999 tandis que sa sœur habite dans les dépendances de l’ancien château.

La ferme et ses dépendances dans les années 2000 (Document Historihem)

Dans les années 1980, le Château d’Hem de Jean-Claude Cornu devient synonyme de sports et les publicités et articles se succèdent dans la presse locale pour vanter la «vie de château pour sportifs»: tennis, piscine, sauna, bains bouillonnants, mais aussi aérobic, gymnastique traditionnelle, stretching, modern’jazz, côtoient une brasserie avec pianiste où se restaurer et se détendre après l’effort.

C’est le tennis qui, en premier lieu, ouvre les portes de ses 7 courts dont 4 couverts en septembre 1981, avec une école de tennis. Les 2 surfaces de jeu sont en shiste et en synthétique et s’y ajoutent un club-house rustique et des vestiaires et 3 enseignants sont mis à disposition des adhérents. Puis viennent s’ajouter au complexe sportif une salle de musculation et enfin un practice de golf et une école de golf avec Nicolas Fourrier joueur diplômé d’état.

Jean-Claude Cornu et son équipe au centre de loisirs et publicité (Documents Nord-Eclair)
Tennis (Documents Nord-Eclair)
Salle de musculation puis practice et école de golf (Documents Nord-Eclair)

A la fin des années 1980, le centre de loisirs a acquis une belle renommée et les publicités se font plus nombreuses dans la presse locale pour ce complexe niché dans un cadre verdoyant et bénéficiant d’un contexte historique prestigieux. En 2000 la carte Libersport tente de convaincre les amateurs de sport de rejoindre le centre.

Publicité de 1987 et carte Libersport en 2000 (Document Nord-Eclair)

Pourtant en 2003, le club de fitness exploité par Delphine Cornu et son époux, propriétaires des murs du Château d’Hem, racheté par son concurrent Ocea, déménage à Villeneuve d’Ascq, rue de la Cimaise, au grand dam de ses utilisateurs. Pour les activités de spa et d’équitation rien ne change. En parallèle, le site hémois, déjà doté de 2 salles de réception, est reconverti pour en accueillir 2 supplémentaires.

Déménagement du club de fitness à Villeneuve d’Ascq (Document Voix du Nord)

Le centre équestre et ses écuries sont toujours là dans leur écrin de verdure de 4 ha avec avec un centre de dressage ouvert à tous les cavaliers et le Horse Jump 59 dédié aux sauts d’obstacles qui s’adresse tant aux professionnels qu’aux particuliers. Quant aux petites écuries du Château d’Hem elles font gîte pour chevaux.

Le centre équestre du château d’Hem (Document site web et facebook)

Le château propose également, aux professionnels comme aux particuliers, la location de 4 grandes salles de réception chacune avec jardin, entrée indépendante, allée d’accès et parking privé pour l’organisation de grands événements : mariages, anniversaires, séminaires, soirées à thèmes…

Les salles de réception (Documents ABC salles)

O’Green propose quant à lui une initiation au golf, des démonstrations de ce sport ainsi que des cours individuels ou collectifs. La terrasse du Green, restaurant traditionnel local, propose chaque semaine une nouvelle carte originale : une cuisine gourmande et riche de saveurs locales et traditionnelles.

Le restaurant la terrasse du Green (Document site web)

Enfin depuis 2018, l’hôtel Kyriad a remplacé l’ ancien hôtel Campanile. Le domaine du Château d’Hem propose donc également des solutions de logement qui complètent les offres du complexe sportif et celles de locations de salle. Le cadre est accueillant et le changement d’enseigne a été l’occasion de travaux pour améliorer le confort des chambres.

L’hôtel Kyriad (Documents site web)

Là où à la fin des années 1950, après la démolition du dernier château d’Hem, sur les terres de l’ancien marquisat, ne subsistait plus qu’une ferme entourée de champs s’est donc développé, dans un écrin de verdure un complexe de loisirs qui fait la part belle à la nature et qui cohabite avec la ferme toujours présente : le Château d’Hem, tel que les hémois le connaissent aujourd’hui.

Vue aérienne des années 1950-1960 et vue aérienne de 2023 (Documents IGN et Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem ainsi qu’à André Camion pour son livre co-écrit avec Jacquy Delaporte Hem d’hier et d’aujourd’hui ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au temps d’Hem.

Chez Charly ( suite )

A partir des années 1990, Le restaurant n’ouvre que le midi en semaine. La salle de restaurant est petite, il n’y a que 10 tables, à cette époque la réservation est donc fortement conseillée.

Charly et Arlette choisissent de n’ouvrir que le midi afin de préserver leur vie de famille et garder du temps pour leur 2 enfants. Après avoir habité 10 ans au dessus du restaurant en 1982, ils décident d’habiter en dehors du restaurant et achète un appartement sur Roubaix.

La façade en 2008 ( document Google Maps )

Le métro arrive à Roubaix, à la fin des années 1990 et l’avenue Jean Lebas est fermée à la circulation durant plusieurs années. C’est une véritable catastrophe pour tous les commerçants roubaisiens qui enregistrent des baisses importantes de chiffre d’affaires allant jusqu’à 50 %. Le restaurant Chez Charly n’est pas épargné. Comme beaucoup de commerçants roubaisiens, ils font le dos rond pendant quelques années mais ils peuvent compter sur une clientèle fidèle.

L’Ordre des disciples d’Auguste Escoffier 1995 ( document C. Bacquaert )

En 1995, Charly Bacquaert est intronisé dans l’Ordre International des disciples d’Auguste Escoffier des Hauts de France. Auguste Escoffier a été surnommé le roi des cuisiniers et le cuisinier des rois. Charly devient secrétaire de l’association et ce, pendant plusieurs années.

les boiseries rénovées ( documents C. Bacquaert )

En 1998, Charly et Arlette décident de rénover les magnifiques boiseries de l’intérieur du restaurant. Ils apportent également des touches originales sur la décoration. Dans les années 2000, Charly Bacquaert devient professeur de techniques culinaires en BTS diététique à l’école Kienz de Marcq en Baroeul.

Charly part en Caroline du Nord en Octobre 2010, pour transmettre les techniques culinaires et savoirs aux élèves cuisiniers américains du Carteret Community College de Morehead City, en collaboration avec l’association des disciples d’Auguste Escoffier des Hauts de France. Les Chefs Nordistes participent à des challenges culinaires avec des élèves de l’Université américaine, qui viendront ensuite en France en tant que stagiaires.

En Mars 2011, Charly annonce dans la presse locale sa prochaine retraite, après 39 ans de bons et loyaux services. En additionnant les années d’apprentissage, Charly a 45 ans de métier en activité. Sa devise aujourd’hui : « On a vécu du restaurant, mais on n’a jamais vécu pour lui ». Cette philosophie a conduit Charly et Arlette à faire des choix : pas d’ouverture le soir, ni le week-end pour consacrer du temps à la famille.

« Je suis plus fier de mes 40 ans de mariage et de mes deux enfants que mes 39 ans de cuisine ! Pendant toutes ces années, nous avons partagé avec nos clients, ce sens de l’hospitalité que l’on trouve chez les gens du Nord ».

document Nord Eclair

Les deux enfants de Charly et Arlette ne souhaitent pas reprendre le flambeau pour continuer l’activité et prennent une orientation professionnelle différente. Le fond de commerce est alors cédé, un peu plus tard, en 2013. C’est de nos jours, un restaurant de type traditionnel : Il Bacaro.

Le restaurant Il Bacaro de nos jours ( Photo BT )

Charly a pris sa retraite, certes, mais il garde toujours un pied dans le métier. Il est occasionnellement juge lors de concours gastronomiques et continue à s’investir auprès d’associations regroupant des cuisiniers comme les Disciples d’Auguste Escoffier, l’Académie Nationale de Cuisine, les Chefs du Nord, en participant à de nombreuses démonstrations culinaires.

photos 2019 ( documents C. Bacquaert )

Remerciements à Charly et Arlette Bacquaert ainsi qu’aux archives municipales.

Chez Charly

Charly Bacquaert est né en 1949 à Wattrelos. Il est fils et petit-fils de boulanger et il rêve de devenir cuisinier pour toucher à tous les métiers de bouche. Après son apprentissage chez Alcide à Lille, il débute sa carrière comme commis à l’hôtel de la Poste à Avallon qui possèdait à l’époque trois macarons au guide Michelin, puis devient chef de partie au restaurant « Le Chouan » à Bruxelles puis au Buffet de la Gare de Valenciennes, 2 restaurants étoilés.

A 23 ans, Charly, fort de ses formations reçues auprès des différents chefs étoilés, se sent alors prêt pour créer son restaurant, avec son épouse Arlette, née Scipion.

le 127 rue de la Gare, au début du siècle ( document collection privée )

Leur choix se porte sur Roubaix. En 1972, ils reprennent le café «Jules» au 127 avenue Jean Lebas, à deux pas de la gare et des grandes maisons de vente par correspondance. Ce commerce a toujours été un estaminet et ce, depuis la création de l’avenue Jean Lebas. C’est un petit établissement, d’une surface au sol de 116 m2.

Plan cadastral

Au début des années 1950, le responsable de l’établissement crée une ambiance « Club » regroupant la clientèle aisée du patronat du textile roubaisien. Il devient alors un lieu de rendez-vous apprécié du tout Roubaix.La cave voûtée au sous-sol était composée de caveaux au nom de grands crus de champagne, la décoration intérieure dans le style « Art Nouveau » comme chez Maxim’s à Paris est exceptionnelle, faite de boiseries en acajou et de cuivre. Cette salle cosy à tout de suite attirée Charly et Arlette qui décide de transformer cet établissement en restaurant et démarre leur affaire en Décembre 1972.

la façade du 127 avenue Jean Lebas en 1972 ( document archives municipales )

L’enseigne choisie est « Chez Charly ». Leur idée de départ est de créer un endroit ou les clients aiment aller : un restaurant convivial et chaleureux, un lieu où l’on se sent comme chez soi, où l’on peut discuter affaires, mais également en dégustant une cuisine de qualité.

Charly Bacquaert au service au plat en salle en 1973 ( document C. Bacquaert )

La première année, Charly et Arlette proposent une cuisine régionale, des Waterzoï, des Potjevlesh. Le cadre du restaurant attirant une clientèle plutôt haut de gamme, ils changent alors de stratégie et décident de proposer une cuisine plus gastronomique mais faisant la part belle aux produits régionaux. Charly réinvente alors des recettes régionales. C’est le début d’une très grande aventure !

La devise de Charly et Arlette est « Manger bien, tout en restant léger ». Ils proposent donc une cuisine de contraste au niveau du goût et surtout au niveau des couleurs. Il est en effet impératif que l’oeil participe au plaisir du bien manger.

Intérieur du restaurant ( documents C. Bacquaert )

Le nom des plats originaux est très poétique : le ragoût d’artichaut et d’écrevisses, la charlotte d’anguilles de la Somme à la mousse de crevettes grises, le petit pâté chaud de saumon à la crème d’estragon, ou bien encore, le filet de bśuf à la moelle et au vin de Fleurie. La carte des vins est également exceptionnelle, car Charly a reçu une formation de son père, ancien représentant multi-cartes en vins fins.

Le succès est au rendez vous, leur restaurant « Chez Charly » devient un lieu incontournable de la restauration sur la ville, et même sur la région. Cinq ans après l’ouverture, il est cité au célèbre Guide Michelin.

guide Michelin

En 1982, Charly obtient le prix d’excellence de l’A.N.C Académie Nationale de Cuisine, ce qui lui permet de passer dans la presse locale et à la télévision régionale.

Charly en cuisine en 1984 ( document C. Bacquaert et publicité Nord Eclair )

Pendant la décennie 1980, Charly participe à de nombreux concours gastronomiques, et obtient ainsi de nombreuses récompenses. En 1983, il participe au championnat de France du dessert, le trophée Gaston Brule en 1984, finaliste national du prix culinaire Le Taittinger en 1988, finaliste du Meilleur Ouvrier de France 1990, en 1991 il obtient le trophée de l’académie des Glaces en créant la glace au caramel, et obtient une Toque au célèbre guide « Gault et Millau ».

Une Toque au Gault Millau

à suivre . . .

Remerciements à Charly et Arlette Bacquaert ainsi qu’aux archives municipales.

Ferme Braquaval (Suite)

Le 1er à s’installer dans les lieux en septembre est le brasseur : les Tours du Malt, entreprise cogérée par Clément et Hervé Blondin.

Instantané de mémoire : « Les Tours du Malt est une histoire de famille, entre un père et un fils. L’un en reconversion, l’autre en fin de cycle d’ingénieur. Nous sommes tous deux amateurs de bières et fervents défenseurs de l’art de faire. Nous proposons une large gamme de bières plaisir, pas trop chargées en alcool et bio. 

Notre parcours:

Hervé: ancien cadre commercial de Fujifilm dans la vente de produits de chimie pour les grosses imprimeries. Secteur en déclin depuis les années 2000. Mes parents tenaient un bar. C’est ce passé qui me lie à l’univers de la bière. J’ai toujours voulu créer une société, démarrer une aventure entrepreneuriale.

Clément: Ingénieur ICAM, a travaillé 8 mois en brasserie à la fin de son cursus dans l’optique de créer notre brasserie. Il a imaginé, sélectionné les matériels et réalisé l’installation de l’atelier. Il est également co-fondateur d’une société de réparation/vente de vélo vintage sur Lille. »

Mais l’installation se passe en 2 temps : d’abord l’espace bar/magasin pour proposer certaines bières mais pas forcément celles de la brasserie, puis, vers la mi-octobre, l’espace vente de leur propre production.

Leur brasserie propose une large gamme de bières bio et chez eux, rien ne se perd mais tout se transforme : drêches (résidus de brassage de céréales), bouteilles, sacs de malt accèdent à une seconde vie. Les drêches peuvent ainsi être utilisées pour fabriquer du compost, nourrir les animaux, s’intégrer dans certaines recettes, servir de substrat pour la culture des champignons…

Les Tours du Malt (Documents Beefid)

Puis fin septembre c’est Faustine qui ouvre sa boutique : Ma Propre Nature, où elle propose savons et cosmétiques bios. Pourtant dès février elle confie son désenchantement à la Voix du Nord dans la mesure où la boutique ne fonctionne pas comme elle l’espérait. Elle compte toutefois lancer en Mars des ateliers pour apprendre à fabriquer ses produits d’entretien et ses cosmétiques soi-même.

Ma Propre Nature (Documents la Voix du Nord)

Pendant ce temps, en attendant la fin du chantier, son magasin étant toujours en travaux, Yann Lafolie, le maraîcher commence à vendre ses fruits et légumes 2 fois par semaine à l’entrée du pré au bout de la rue, face à la ferme. 150 variétés de légumes poussent pour cette première saison 2020.

La Ferme d’Hem (Document Facebook)

Quant au restaurant l’Etable de Hem, Guillaume Bergem, son futur gérant doit reporter finalement l’ouverture en 2021. Ayant travaillé dans le restaurant de ses parents jusqu’à leur retraite, cuisinier de formation, Guillaume a vu une formidable opportunité dans la restauration de l’étable de la ferme Braquaval. Le restaurant propose un menu local avec le souci du circuit court et du respect des saisons. La bière à la pression provient directement des fûts d’en face (Aux Tours du Malt) et le maraîcher devrait le fournir en pommes de terre et légumes : difficile de faire plus court comme circuit !

L’étable de Hem (Documents Facebook et photo IT)

L’association Ordinat’Hem, dont le siège social se situe avenue Laennec et le centre de formation avenue du Docteur Schweitzer, se voit donc comme prévu attribuer le local du 1er étage pour y installer son atelier d’impression 3D. L’association agit dans les secteurs scolaires et associatifs mais a aussi développé son activité de formation en bureautique, internet et multimedia en direction des entreprises.

Le local attribué à Ordinat’Hem après la rénovation (Document Historihem)

En 2022, la boutique de Faustine a cédé la place au magasin bio « O sol en être », gérée par Mathilde Migdalski. La décoration a changé mais le
concept d’éco boutique reste le même: un peu de vrac, des produits et accessoires zéro déchet et locaux. On y retrouve de nouveaux produits tels que des thés et infusions naturelles, une gamme complète d’huiles essentielles et végétales ainsi qu’une gamme de produits pour enfants. Mathilde propose également des ateliers bien-être, comme le yoga.

O sol en être (Document facebook)

Le premier salon hémois de la bière qui s’est tenu à la ferme lors des journées du patrimoine en septembre 2022 a permis de mettre en valeur les locataires de la ferme et leurs activités. C’était l’occasion pour eux d’atteindre une certaine visibilité quelques temps après leur installation dans ce site chargé d’histoire.

La fête de la bière en 2022 (Document la Voix du Nord)

Ainsi l’ancienne Cense de Layens bâtie au 16ème siècle a retrouvé une nouvelle jeunesse au 21ème siècle après avoir pris en passant le nom de l’un de ses anciens exploitants, également maire de la ville de Hem. Le bâtiment a été magnifiquement rénové par la ville, qui en est à présent propriétaire, et l’activité qui s’y déroule est toujours en lien avec l’environnement et l’écologie.

Remerciements à l’Association Historihem et la Ville de Hem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui ainsi qu’à Clément et Hervé Blondin.

Auberge du Tilleul (suite)

Dans les années 1950, l’établissement est répertorié dans l’annuaire aux rubriques : café et «dancing» et géré par le couple Béghin-Vancauwenberghe. Au début des années 1960, toujours répertorié dans la rubrique café, c’est Jean Prez qui gère l’établissement. En 1961 il fait ainsi sa publicité dans l’annuaire Ravet-Anceau pour des salles pour réunions, bals, soirées dansantes.

Publicité de 1961 (Document annuaire Ravet-Anceau)

Jean Prez est loin d’être un inconnu surtout pour les Roubaisiens. Né en 1922, il a commencé à jouer de l’accordéon dès l’âge de 5 avant d’intégrer à l’âge de 8 ans l’orchestre paternel dans le café que tient son père au 3 rue de Lannoy à Roubaix. Il entame à l’âge adulte une vraie carrière d’accordéoniste qui l’amène entre autres à enregistrer des disques, participer à des émissions de radio et écrire des partitions.

Jean Prez fils, enfant (à droite) avec son père Jean et son frère Jules et la photo du café paternel à Roubaix (Documents collection privée)
Jean Prez dans les années 1960 (Document collection privée)

En 1965 et jusqu’à la fin des années 1960, le café du Tilleul est répertorié dans les rubriques : café et restaurant. Mais en 1971, l’établissement quitte la rubrique café pour intégrer l’unique appellation de restaurant et devient à cette occasion l’auberge du Tilleul. C’est Gilbert Bezault qui dirige l’établissement.

Dans un premier temps les publicités font état plutôt d’une brasserie avec notamment la journée cassoulet toulousain, les moules et les gratinés. Ces mêmes publicités font état d’un restaurant sur la place d’Hem ou encore d’Hem Saint-Corneille. Puis le restaurant de spécialités, de prix modérés et de repas d’affaires, propose également une salle pour noces et banquets et ce n’est que par la suite que l’adresse du 14 rue du Docteur Coubronne fait son apparition, avec la mention : le restaurant qu’il faut essayer.

Les 1ères publicités de l’auberge-brasserie (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Les publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

En 1978, dans le cadre de la semaine gastronomique dédiée au coq, Gilbert Bezault se met au fourneau pour proposer son célèbre coq au vin qu’il met régulièrement à la carte depuis plus de 10 ans qu’il est un chef de cuisine sérieux et accueillant dans son auberge. Il s’apprête alors à céder son commerce pour retourner dans la région toulousaine dont il est originaire.

Gilbert Bezault aux fourneaux en 1978 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1980, le restaurant procède à une rénovation de son cadre pour monter en gamme. Il est ouvert tous les midis et le soir en fin de semaine et mise sur un cadre chaleureux et des plats maison tels que la fameuse terrine maison posée sur la table et dont les clients se servent à volonté.

Publicités des années 1980 (Documents Nord-Eclair et bulletin d’information municipal)
Carte publicitaire de l’établissement (Document collection privée)

Puis dans les années 1980, l’auberge perd son nom originaire du Tilleul pour être rebaptisée Le Contemporain. Pourtant l’expérience ne dure pas longtemps et quelques temps plus tard le nom d’Auberge du Tilleul refait son apparition tandis que le contenu des assiettes renoue avec ce qui avait fait le succès de l’auberge à ses débuts avec Gibert Bezault.

Publicité pour Le Contemporain (Document Historihem)

C’est en effet son fils Serge Bezault qui rachète l’établissement en septembre 1990 et le gère depuis avec Christain Six. Ces 2 co-gérants sont toujours à la tête de l’établissement 32 ans plus tard. Pourtant l’activité du lieu a un peu évolué depuis quelques années.

Sur le site de l’Auberge il apparaît que, dans un cadre unique, à la fois ancien et contemporain, 4 salons, pouvant accueillir de 10 à 350 personnes chacun, sont proposés pour organiser une réception intimiste ou un événement de grande envergure, avec restaurant gastronomique et service traiteur. L’accent est mis sur la possibilité de profiter également des magnifiques jardins de l’Auberge.

Photos de l’auberge du Tilleul (Documents site internet)
Salons Monet et Picasso (Documents site internet)
Salon Gauguin et l’équipe de l’Auberge (Documents site internet)
Photo panoramique de l’auberge du Tilleul (Document Google Maps)

A la base estaminet comme tant d’autres à Hem et aux alentours, l’établissement, grâce à sa situation exceptionnelle au centre d’Hem et à la surface dont il bénéficie dans la rue du Cimetière a évolué pour devenir un grand nom de la restauration locale. Il est aujourd’hui, soit plus de 150 ans plus tard, un loueur de salles avec service traiteur renommé dans les environs.

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Le Chalet à Hem

En 1955, le 164 de la rue du Général Leclerc à Hem, à l’angle de la rue de la Tribonnerie, apparaît dans le Ravet-Anceau, dans la catégorie café et cycles, au nom de Pringuet-Brelle. L’établissement est répertorié à ce nom jusqu’en 1971, année à la suite de laquelle c’est Mlle Demarecaux qui reprend le café pour quelques années ; l’enseigne « Au chalet » est alors spécifiée sur l’annuaire.

Auparavant rien ne figurait à cette adresse et les cafés étaient répertoriés par un alignement de noms de propriétaires sans que leurs adresses ne soient précisées. Impossible donc, si ce n’est par les souvenirs des anciens habitants de savoir quelle famille représente la photo ci-dessous, à priori prise dans les années 1920 devant le café à l’enseigne « le Chalet », la légende de la photo dans le livre Mémoire en Images de Hem ne le précisant pas.

Tout juste peut-on voir que l’entrée se faisait à priori au n°1 de la rue de la Tribonnerie sous les fenêtres du 1er étage. On peut également constater qu’à l’époque la rue n’était pas encore pavée, le lotissement de la Tribonnerie n’ayant vu le jour qu’en 1962.

Photo Chalet années 1920 (Document Mémoire en Images de Hem) et Photo prise au même endroit en 2016 (Document Google Maps)

En 1972, la presse se fait l’écho du passage du champion cycliste Bernard Hinault chez le restaurateur hémois installé depuis quelques mois : Mr Castelain, l’occasion pour l’article de vanter : « le cadre sympathiquement campagnard de l’Auberge du Chalet, la gentillesse de l’accueil, et la cuisine empreinte d’une simplicité de bon aloi » ayant su séduire le champion fin gourmet.

Le passage de Bernard Hinault en 1978 (Document Nord-Eclair)
Publicité des journées du coq des restaurateurs hémois et photo de Mr Castelain (Document Nord-Eclair)

Puis l’Auberge du Chalet apparaît , en tant que telle, dans le Ravet Anceau, en 1979, sans que le nom de ses propriétaires n’y figure. Cependant en1982, dans le bulletin de l’Office Municipal d’ Information de la ville, est publiée une annonce publicitaire indiquant les nouveaux propriétaires de l’auberge : Mr et Mme D’Haese.

Publicité de 1982 (Document OMI « La Famille » de Hem)

Instantané de mémoire : « Quand je m’installe à Hem Centre en 1986, l’auberge du Chalet est le restaurant traditionnel de Hem, à l’atmosphère intimiste, à la décoration sobre où il est plaisant à un couple de venir déguster des plats savoureux au calme et où l’accueil est toujours agréable ».

En 1993, l’auberge est reprise par le couple Suppa, Bruno en cuisine et son épouse en salle. Fils de restaurateurs, Bruno a fait l’école hôtelière et a travaillé dans un restaurant en Belgique avant de s’installer à son compte à Hem. L’atmosphère est alors toujours chaleureuse et la cuisine délicieuse et évolutive au fil des saisons. C’est une adresse incontournable de la restauration dans l’agglomération roubaisienne.

Bruno Suppa en cuisine (Document Facebook)

Après une vingtaine d’années passées dans ce restaurant le couple Suppa décide de passer à autre chose et reprend La Terrasse des Remparts à Lille. L’auberge du Chalet change alors d’enseigne et devient en 2008 l’auberge du roi de la Moule sous la direction de Christian Leroy, ancien chef de cuisine à l’ Ecume des mers à Lille.

Au menu 30 recettes différentes de moules, des classiques aux plus originales, mais aussi différents plats de poissons et de viandes cuisinés de façon régionale et traditionnelle.

Christian Leroy en cuisine (Document magazine Tout Hem) et Carte publicitaire (Document collection privée)
Restaurant l’auberge du Roi de la Moule en 2008 (Document Google Maps)

Plus tard, l’auberge devient simplement l’Auberge du roi et propose une cuisine de produits frais et faits maison, principalement axée sur l’univers de la mer : dorade, sole, lotte, raie…Le restaurant régale les papilles des amateurs de poissons et de fruits de mer pendant une dizaine d’années.

Auberge du Roi en 2016 (Document Google Maps)

Puis en 2016 c’est la société Lise et Nico qui prend la suite sous l’enseigne « Le sot l’y laisse ». Lise Vermeersch et Nicolas Noblet, respectivement monitrice d’équitation et directeur commercial d’imprimerie, se sont rencontrés lors d’une formation de reclassement en cuisine et ont eu l’idée de monter ensemble un restaurant.

Lise et Nicolas : Le Sot l’y Laisse (Documents Facebook)

Ils ont donc repris l’auberge du roi à sa fermeture et, après quelques mois de travaux et l’élaboration d’une nouvelle carte, ouvrent leur nouveau restaurant sur la base de menus imaginés par eux-mêmes à partir des produits disponibles au fils du temps. Pas de spécialisation pour eux mais une recherche constante de qualité à base de produits frais et donc une carte qui change très souvent.

A partir de 2019, c’est seule que Lise, chef de cuisine, continue l’aventure. Elle privilégie le classique revisité et propose une cuisine de saison, de marché avec une touche d’originalité. Le restaurant est à son image, simple et classique, mais aussi chaleureux et accueillant.

Intérieur du restaurant (Documents site internet)
Lise Vermeersch à l’accueil et en cuisine (Document site internet et Facebook)

Très vite le restaurant se fait un nom dans la métropole lilloise et le Petit Futé le place dans ses recommandations du guide 2022. Malheureusement la crise sanitaire met à mal le fonctionnement de ce restaurant encore bien jeune et celui-ci ferme ses portes en Mars 2021, mettant fin à une belle aventure pleine de promesses.

Recommandation Petit Fûté 2022

L’avenir seul dira si l’établissement situé à l’angle de la rue du Général Leclerc et de celle de la Tribonnerie, qui a abrité pendant plus d’un siècle estaminets, cafés puis restaurants va continuer à héberger ce type d’activités ou si, comme pour beaucoup d’anciens commerces, ce bâtiment va perdre sa vocation commerciale pour revenir à l’usage d’habitation.

Remerciements à la ville de Hem et à Bernard Thiébaut pour son ouvrage Mémoire en images de Hem.

Le Grand Café

En 1882, le conseil municipal décide de percer une grande avenue pour relier la Grande Place à la future gare de Roubaix. La rue de la Gare est née. Des constructions s’y élèvent dès 1885 et, très rapidement, l’avenue, large de 25 mètres, est bordée d’immeubles majestueux, à l’architecture remarquable de style Haussmanien. Des entreprises textiles implantent leurs prestigieux bureaux ; on y trouve également des banques, des hôtels et, bien sûr, des cafés-restaurants.

Le Grand café au début des années 1900. A droite le kiosque de la Grand Place ( document collection privée )

Le Grand Café ouvre ses portes, en 1885, au rez de chaussée du N° 4 de la rue de la Gare. Un restaurant s’implante au 1° étage et les étages supérieurs sont aménagés en appartements. Le Grand Café porte bien son nom car la surface est importante : 134 m2 pour le café du rez de chaussée, avec une sortie de l’autre côté, au 5 de la rue du Vieil Abreuvoir, et 116 m2 pour le restaurant du 1er étage. Un escalier privatif, rue de la Gare, à gauche de l’établissement, permet aux clients d’accéder au restaurant.

Le Grand Café en 1907 ( document collection privée )

Sur la façade principale, rue de la Gare, une marquise abrite les consommateurs, à l’extérieur, sur la terrasse chauffée.

Illumination du Grand Café au carnaval de 1908 (document collection privée )

Le début des années 1900 est une époque très faste pour Roubaix ; les usines textiles sont performantes ; les affaires des commerces et des entreprises sont florissantes. C’est une période festive ; les carnavals et cavalcades se déroulent tous les ans, en ce début de siècle. Le Grand Café s’illumine tous les soirs, en 1908.

Plan cadastral et plan du rez de chaussée ( documents Archives Municipales )

Le propriétaire du « Grand Café » est J. Louvion. La gérante du « Restaurant du Grand Café » est Mme Merlin. Ils bénéficient fortement de cette période aisée, en proposant au café, des consommations de haut de gamme et de 1° choix. Le restaurant se spécialise en fruits de mer, huîtres, coquillages, poissons et crustacés.

Publicité années 1920 ( document collection privée )

Pendant des décennies, le Grand Café continue d’être le lieu symbolique de rencontre des roubaisiens. C’est un emplacement exceptionnel, un endroit chargé d’histoire, un lieu emblématique de la vie roubaisienne, car de nombreux événements s’y déroulent : banquets, mariages, réunions politiques, etc. Les propriétaires se succèdent : dans les années 30, Michel et Gardebois sont les tenanciers du café, et A. Gyselinck, le patron du restaurant.

Projet d’aménagement 1958 ( document Archives Municipales )

En 1958, les responsables, Georges Derome et Jules Cotton, décident de transformer et moderniser leur établissement : démontage de la marquise et des menuiseries, démolition du soubassement, pose de vitrines en façade et d’un store, et, à l’intérieur, réfection des peintures et rénovation des sanitaires, le tout pour un montant total de 3 millions de francs.

( documents collection privée )

En 1962, Jules Cotton procède au remplacement de la porte d’entrée privative du restaurant. En 1971, Stanis Kazimierczak, le nouveau tenancier du Grand Café, transforme les 2 façades ( av Jean Lebas et rue du Vieil Abreuvoir ) pour un montant total de 24.000 Frs. Au début des années 80, la situation économique de la ville se dégrade : les fermetures d’usines textiles se succèdent, mais le Grand Café tient bon.

Façades de l’avenue Jean Lebas et de la rue du Vieil Abreuvoir en 1997 ( documents Archives Municipales )

En 1998, le propriétaire des lieux : la SCI du Centre, rue de Paris à Lille, gérée par Mme Motte, décide à nouveau une rénovation complète des deux façades. L’entreprise Dujardin, au 51 rue du Chemin de Fer à Roubaix, est chargée des travaux de brossage, révision d’enduit, ponçage et deux couches de peinture, pour une facture de 96.000 Frs TTC, laquelle sera allégée d’une subvention des services architecture de la ville, pour mise en valeur et amélioration de l’environnement du quartier. Le résultat est magnifique !

Façades rénovées 1998 ( documents Archives Municipales )

Au milieu des années 2000, un nouveau restaurant s’implante au rez de chaussée, à l’enseigne : « Envie de saison ». C’est un « café-resto » qui propose à la clientèle du café équitable, des jus de fruits frais, des plats chauds fabriqués sur place, pour préserver les saveurs.

Photo BT 2016

En Février 2018, le bail arrive à terme, et n’est pas renouvelé. Le commerce Envie de saison ferme ses portes. Un investisseur privé, Philippe Crépelle, rachète l’immeuble à Mme Motte de la SCI du Centre, en Août 2018. L’intérieur est dans un état déplorable, suite à des dégâts des eaux, des débuts d’incendie, des fuites de la toiture, et des aménagements intérieurs de mauvais goût.

Les colonnes, les moulures, les corniches ( Photo BT 2019 )
Les fenêtres du 1er étage ( Photo BT 2019 )

Philippe Crépelle a énormément de travaux à effectuer, pour redonner une bonne image du « Grand Café » d’antan. Son projet est de transformer le rez de chaussée et le premier étage en commerces, et d’aménager les 2° 3° et 4° niveaux en appartements meublés en location. La fin des travaux est envisagée fin 2019.

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Remerciements aux Archives Municipales et à Philippe Crépelle

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