De 1947 à 1977, la ville de Hem grandit très vite et, de 1959 à 1967, la première génération d’ HLM (habitations à loyers modérés) industrialisées couvre la plaine des Hauts-Champs. Il faut construire vite et au moindre coût pour assurer le relogement des roubaisiens évincés par la politique de résorption des courées insalubres.
Puis de 1967 à 1975, c’est l’ensemble de Longchamp, soit 1146 logements, programmé dès 1964, qui est réalisé. Cette augmentation considérable de la population implique la nécessité d’un nouveau groupe scolaire et d’une nouvelle église. Une chapelle est donc construite dans le nouveau quartier résidentiel des Hauts-Champs à Hem, avenue Schweitzer, en 1967-1968.
Comme toute construction de lieu de culte dans le diocèse de Lille à partir de 1957, la nouvelle église est l’oeuvre de l’association des Chantiers du diocèse. Le projet est confié à l’Atelier d’Art et d’Architecture (AAA) , groupe d’architectes travaillant pour les Chantiers du diocèse. C’est Maurice Salembier, architecte membre de l’AAA, qui en conçoit les plans.
Propriété d’une association diocésaine, l’église Saint-André est un petit édifice en brique implanté au centre d’un ensemble d’immeubles de logement. Le bâtiment est composé de cinq cylindres jointifs dont le cylindre central domine les autres en hauteur.
Le sanctuaire, de plan circulaire, est entouré de quatre salles de même plan pouvant s’ouvrir sur l’espace central, portant la capacité de l’église à 390 places. A l’intérieur de la nef, les bancs sont disposés en arc de cercle autour de l’autel.
Le tabernacle est installé dans sa niche et les fonds baptismaux sont prêts à accueillir les futurs baptisés. Le tout est éclairé par les multiples verrières et ouvertures au plafond. Les salles attenantes servent de salles paroissiales ou de salles de catéchisme.
Ce lieu de culte appelé Chapelle Saint-André voit le jour en décembre 1968. Le gros œuvre est terminé et son Excellence Mgr Gand vient bénir la chapelle le 08 décembre afin qu’elle puisse être ouverte au culte. La bénédiction a lieu en présence de Jean Leplat, maire de Hem, d’adjoints et de conseillers municipaux mais aussi de Mrs Wallaert, président, et Salembier, architecte, des Chantiers du Diocèse de Lille.
Après avoir fait le tour de l’édifice et béni les murs, devant la chorale et l’assistance des fidèles, Mgr Gand s’agenouille au pied de l’autel pour y prononcer litanies et prières avant de procéder à la bénédiction des lieux et du sol autour de l’autel auprès de l’abbé Reynaert, desservant de la nouvelle chapelle installée dans le groupe Longchamp.
Bénédiction de l’église et de la foule par Mgr Gand le 08/12/1968 (Documents Nord-Eclair)
Dès son ouverture la Chapelle Saint-André propose des messes quotidiennes à 8h30 et 10h30, comme le signale le mémento public du CIT (Commerce Industrie Tourisme) de Hem.
Outre les offices religieux cette église comme beaucoup d’autres accueille des prestations musicales notamment des chorales des environs. Ainsi l’ensemble vocal à vocation religieuse « Jeunesse et Joie », constitué de 40 jeunes, qui, en décembre 1981, vient donner un concert gratuit à Saint-André afin d’aider à l’animation de la paroisse.
En 1989, soit 20 ans après sa construction, l’abbé Bernard Declercq, ne célèbre plus qu’une messe le samedi à 10h et une messe dominicale à 18h30, d’après le guide pratique de la ville. En 2000, dans le « Tout Hem en Un » l’église Saint-André est encore répertoriée comme lieu de culte mais aussi comme monument à visiter.
La chorale créée en 1981 dans le cadre de l’association pour le développement culturel et solidaire Culture et Liberté fête la Ste Cécile en participant à l’un des offices catholiques du quartier, une année sur 2 à l’église Sainte-Bernadette et la 2ème année à Saint-André, sous la direction de Lucien Delvarre.
Bientôt, il n’y a plus de curé en charge de l’église et c’est un diacre qui continue à la faire vivre. Puis dès 2005, aucune messe n’y est plus célébrée et en 2011, l’église désaffectée est désacralisée et cédée par le diocèse à l’euro symbolique à la municipalité qui ambitionne d’en faire une épicerie solidaire.
Instantané de mémoire : Annie, ancienne résidente de la rue Alexandre-Fleming, proche de l’église, raconte au journaliste de la Voix du Nord en 2015 : « Il y avait dans notre rue une longue barre d’appartements, c’était à l’époque le bailleur social CIL. L’école de police n’existait pas encore et là aussi une barre d’appartements de quatre étages prenait toute la longueur de la rue Joseph-Dubar. L’église Saint-André venait d’être construite, c’était dans les années 67/68 je crois. Très moderne à l’époque elle ressortait du paysage par son style tout en rondeurs. Le quartier n’avait pas encore été rénové et était calme. Notre fils aîné a été baptisé dans cette église. Il y avait encore un curé pas un diacre. C’est dommage de la voir ainsi car quand on passe devant, ce n’est plus tout à fait la même chose. Elle semble abandonnée. Son âme aussi s’en est allée. »
A suivre…
Remerciements à Historihem et à la Ville de Hem