Quand Georges Carpentier mettait KO les mercantis

Georges Carpentier (1894-1975) reste dans la mémoire du sport français comme l’un de nos plus beaux champions de boxe. Champion de France professionnel à de multiples reprises, il s’impose avant la Première Guerre mondiale comme le champion d’Europe des poids lourds. De retour sur les rings en 1919, il va marquer l’histoire du sport français en rayonnant hors des frontières, il est alors le symbole d’une France sportivement puissante. Sa victoire par KO contre Battling Levinsky le 12 octobre 1920 à Jersey City aux États-Unis lui permet de conquérir le titre de champion du monde. Son combat perdu au courage contre Jack Dempsey l’année suivante renforce sa légende et lui offre une notoriété mondiale. Il demeure un des meilleurs boxeurs français avec Marcel Cerdan.

Georges Carpentier en 1920 doc AFP

Sans doute sa carrière de professionnel entraina de nombreux frais et les contrats de publicité contribuèrent vraisemblablement à ses faux frais. En voici une qui montre bien comment on pouvait associer l’image d’un tel champion à un slogan publicitaire.

La publicité du Journal de Roubaix

Parue dans le Journal de Roubaix au cours du mois de décembre, cette publicité vante les qualités des productions de la société France Aluminium basée à Paris 8 boulevard du Temple. La renommée du grand boxeur « sûr de son droit » sert à cautionner les produits proposés, en l’occurrence une batterie de cuisine de 23 pièces en aluminium. C’est un slogan qui a du punch et qui joue sur l’ambiguïté entre le droit ou plutôt la droite de Georges Carpentier et son bon droit d’homme courageux et généreux.

Une autre publicité du Journal de Roubaix

Il terrasse donc les mercantis, entendre la concurrence, avec une offre de crédit imbattable comme le boxeur l’est encore à l’époque, puisque à la date de la publicité il est encore champion du monde, entre sa victoire de 1920 et sa défaite de 1921. Voilà un exemple des contrats publicitaires un peu curieux de l’époque. Jusqu’ici les champions promotionnaient des marques liées à leur sport, comme par exemple Maurice Garin et la société cycliste Française, ou encore les publicités Sandow. On ne peut pas vraiment dire que Georges Carpentier cassait la vaisselle, ce n’était pas son style, et il venait de se marier en mars 1920. Non il a plutôt été choisi pour son image d’exemplarité et de défense du consommateur. Sans doute en profita-t-il pour monter son ménage ?

Décembre 1901

Décembre 1901 : le journal des sports

La saison du Racing-Club Roubaisien. Article de l’Auto-Vélo. Il est peu de clubs qui peuvent se vanter d’avoir eu un début de saison aussi merveilleux que celui du club doyen du Nord. Depuis le début de la saison, le RCR a mis en ligne régulièrement chaque dimanche cinq équipes complètes. Aucune de ces équipes n’a connu la défaite : sur 28 matches joués contre des clubs étrangers, le RCR en a gagné 26 et fait deux matchs nuls, en marquant cent quarante sept buts et en encaissant vingt. Voilà un résultat peu banal et qui dans l’histoire du football association doit constituer un record peu facile à battre. Notez qu’en dehors de ces cinq équipes, le RCR a encore trois équipes de scolaires qui jouent régulièrement tous les jeudis et dimanches. L’extension du RCR devient telle que, bien que possédant déjà deux terrains de football, il va probablement se voir obligé d’en prendre un troisième. Et l’on dira encore que le sport se meurt à Roubaix !

Le jeu de bourles Ext Wikiwand

Continuer la lecture de « Décembre 1901 »

La boulette !

lannoy2000
Publicité parue dans Nord Éclair

Juin 1971, l’ouverture du centre commercial est à présent imminente. Une campagne publicitaire est alors lancée, d’une part pour annoncer l’événement prévu à l’automne, et d’autre part pour relancer la vente des surfaces commerciales. Mais stupéfaction générale, le centre commercial a pris le nom de Lannoy 2000 !

Voici qui replonge les deux cités dans leur combat médiéval, à l’époque où Pierre de Roubaix, de la Maison de Bourgogne, s’en allait à la tête de ses chevaliers, châtier Jean de Lannoy, inféodé au roi de France ! Etre un roubaisien heureux, c’est devenir lannoysien (comprendre lannoyen) c’est donc quitter Roubaix ? Inversement, Lannoy devient le cœur de Roubaix ? C’est à y perdre son latin !

Accessoirement, parler de Lannoy 2000, c’est éviter de parler des longues haies (ou oublie définitivement) et d’Édouard Anseele (un flamand, collectiviste qui plus est !).

La rue de Lannoy deviendrait donc un quartier ? C’est oublier un peu vite les quelques kilomètres de commerces qui portent encore ce nom du boulevard de Belfort jusqu’à Lys Lez Lannoy !

Cette boulette publicitaire est dénoncée par la presse roubaisienne, comme « l’œuvre imprudente de publicitaires parisiens ignorant la géographie locale ».

De fait la question du nom n’est pas tranchée. En septembre, diverses propositions ont été lancées, dont Lannoy 2000, Point Nord, ou encore Lido…En décembre, la dénomination Roubaix 2000 semble faire l’unanimité. Ce centre commercial aura finalement été bien mal nommé, puisqu’il ne connaîtra pas l’an 2000, ayant été démoli juste avant. Mais ceci est une autre histoire…