Prouvost assurances

Pierre Prouvost s’installe agent d’assurances au début des années 1920, au 17 rue Jules Deregnaucourt. Pendant une trentaine d’années, Pierre prospecte des clients, développe son agence et embauche du personnel et les affaires fonctionnent de façon très satisfaisante.

document collection privée

A la fin des années 1950, le manque de place se fait cruellement sentir. Il faut donc songer à trouver rapidement des locaux plus spacieux. Pour garder sa clientèle d’assurés, il est impératif que les nouveaux bureaux soient le plus près possible de son ancienne étude. L’occasion se présente, lorsqu’à la fin des années 1950, le commerce de tissus de C. Delescluse et J. Dendoncker, situé au 10 place des Martyrs de la Résistance, se libère.

le 10 place des martyrs ( document archives municipales )
Plan du rez de chaussée ( document J. et V. Lepers )

C’est un immeuble cossu composé de quatre niveaux. Le rez de chaussée, le 1° et une partie du 2° étage sont réservés aux bureaux. La concierge, Mme Dejaegher réside dans l’autre partie du 2° étage et au 3° sous les toits. Face au développement important de son cabinet d’assurances, Pierre, au début des années 1960, recrute son fils Bernard ( un des 7 enfants du couple ) pour l’aider à gérer son agence. Ils deviennent ensuite associés.

Publicité Pierre et Bernard ( document J. Lepers )

Sur la photo ci-dessous, se trouvent l’accueil, à l’entrée des bureaux du rez de chaussée, et au fond, les bureaux de Mrs Prouvost. A l’époque, les secrétaires, toujours vêtues d’une blouse blanche immaculée, utilisent encore des anciennes machines à écrire Japy ou Olivetti.

Photo accueil ( document J. Lepers )

Pour l’administratif, c’est encore, à l’époque, le domaine du papier : les classeurs sont empilés et les documents classés dans les meubles métalliques fixés au mur.

( document J. Lepers )

Pierre et Bernard Prouvost travaillent avec de très nombreuses compagnies d’assurances dont les principales sont : Nationale Suisse à Bâle, Europe à Paris, Railways et Verspieren à Roubaix, DAS au Mans . . . ce qui leur permet de proposer ainsi des contrats d’assurances dans toutes les branches d’activités.

( document J. Lepers )

En 1966, Marie Verschaeve, une des employées prend sa retraite. C’est l’occasion de prendre une photographie d’un partie de l’équipe composée essentiellement de personnel féminin.

Sur la photo, à gauche : Bernard Prouvost et son épouse Charlotte née Wibaux, au centre Marie Verschaeve, puis à droite Pierre Prouvost et son épouse Marie née Outters.

Le départ en retraite de Marie Verschaeve ( document J. Lepers )

Le premier homme recruté par la direction est Mr Buyle qui prend les fonctions de chef de service de la mécanographie. Le second est Jean Rousseau qui a fait des études de droit, et qui prend en charge le service des sinistres auto.

Jean Rousseau et son équipe ( document J. Lepers )

Pierre Prouvost prend sa retraite en 1976 et Bernard continue seul l’activité.

Publicité 1978 ( document collection privée )

En 1987, la CUDL, Communauté Urbaine de Lille, dépose un permis de démolir pour les 8 10 et 12 de la place des Martyrs et une partie de la rue Saint Etienne, car un projet est programmé à cet emplacement : c’est la création de l’ESAAT.

Le projet de démolition des N° 8 Gustave Requillart, N° 10 Bernard Prouvost et N° 12 inoccupé ( document archives municipales )

Bernard Prouvost exproprié de son immeuble du 10 de la place des Martyrs, s’installe alors, en 1988 dans des nouveaux locaux, au 678 avenue des Nations Unies, près du pont Saint Vincent, toujours à proximité de ses anciens bureaux et de sa clientèle.

document collection privée

Bernard décide de réhabiliter cet immeuble par de gros travaux de rénovation, et en particulier la réfection de la façade, ce qui ne manque pas d’attirer l’oeil du passant. « Je me réjouis de la volonté de la ville de promouvoir notre patrimoine, dit Bernard Prouvost dans la presse locale, il y a dans nos demeures grandes ou petites, une diversité, une qualité qui méritent d’être mises en valeur ».

Document Nord Eclair 1988
document Google Maps 2012

Bernard Prouvost prend sa retraite en 1993. Il cède son cabinet d’assurances à son fils Thomas qui le cède ensuite à Stéphane Heuls, agent général de la compagnie GAN. Bernard Prouvost décède en 2018.

Remerciements à Joëlle Lepers ainsi qu’aux archives municipales.

Le 50 boulevard de Paris

Albert-Félix Prouvost fait construire sur les plans d’Achille Liagre une maison au 50 du boulevard de Paris, au coin de la rue Charles Quint. Elle sera terminée en 1889. Il l’habitera avec sa femme Marthe et ses enfants jusqu’à son décès. Selon Thierry Prouvost(1), le rez de chaussée était consacré aux enfants, les pièces où se tenaient les fréquentes et brillantes réceptions étaient au premier, et les chambres au second. Le grenier avait été reconverti en théâtre d’amateurs.

Document médiathèque de Roubaix
Document médiathèque de Roubaix

A partir de 1930, l’hôtel appartient à Bernard Dhalluin-Lorthiois qui y réside jusqu’à la guerre. Après celle-ci, la maison est rachetée par un entrepreneur en menuiserie qui y installe son dépôt, mais qui, surtout, la dépèce pour en récupérer les richesses et les revendre morceau par morceau. La presse se fait l’écho de l’évènement.

Photos La Voix du Nord - 1960
Photos La Voix du Nord – 1960

 Pourtant l’immeuble, amputé de son clocheton, reste en place au milieu d’un parc en friche ; les photos aériennes successives nous le montrent encore au moins jusqu’en 1969.

Photo IGN 1965
Photo IGN 1965

Mais tout a une fin, la photo aérienne de 1971 nous permet de constater la démolition de notre hôtel particulier. En 1979, la société Le Toit Familial dépose une demande de permis de construire pour un immeuble qui sera situé du 44 au 48, c’est à dire jusqu’à la rue Charles Quint.

Le projet de 1979 – document archives municipales
Le projet de 1979 – document archives municipales

La construction a lieu, et c’est cet ensemble que nous trouvons aujourd’hui en face du Lycée Jean Moulin, à l’emplacement où Albert Prouvost s’installa presque un siècle plus tôt…

Photo Google
Photo Google

 

(1) le site de Thierry Prouvost (http://www.thierryprouvost.com/Boulevard-de-Paris-Roubaix-1912.html)