La rue de l’Alma en 1961

C’est une longue rue très commerçante et animée qui a perdu ses tissages d’autrefois mais le textile reste bien présent avec plus d’une vingtaine d’enseignes et d’entreprises parmi lesquelles des bonneteries, marchands de tissus, tailleurs, marchands de rideaux, de broderies, et autres négociants. Parmi les fabriques, il reste au début de la rue, non loin de son intersection avec la rue du Grand Chemin, la SARL Truffaut et Bony fabrique de coutils au n°8, et à l’autre bout, à deux pas de la rue de Tourcoing, la société textile de l’alma retorderie de rayonne, aux n°229-231.

L’habitat est ancien comme l’indique la présence de courées : côté impairs, le Fort Wattel au 123 le Fort Frasez 139-147, la cour du petit barbier 151-153. Côté pairs la cour Thomas Leclercq au 180, la cour Lefebvre au 204, la cour Carpentier au 218, la cour Decock au 224 bis, la cour Tesse au 238 bis, la cour Lefebvre Lecaillon au 252 et la cour Masson au 278. Près d’une vingtaine de cafés tout au long de son parcours et, proximité de la gare oblige, trois hôtels : hôtel de la poste 53-55, hôtel du commerce 119 hôtel de bruxelles 52.

Tout cela fait de la rue de l’Alma une voie populeuse avec une diversité importante de commerces : côté impairs les cycles Terrot chez Theerlynck 13-15 ; le lavoir blanchisserie automatique du 39, au 65bis Jansoone machines à couper les tissus, Niedergang et fils cycles 69, une pharmacie au 79, les meubles Collet 83, aux 89-91 le cinéma Royal, au105 le bar Royal, l’herboristerie du Fontenoy Dherbomez au 133, le poissonnier du 137, et les meubles Roussel au 239.

Présents de longue date, les Ets Jansoone et le charcutier Tonneau doc BNRx

Côté pairs, Plateau Jusy maroquinier 70-72, Carlier Vogliazzo Produits d’italie au 110, les magasins La Redoute réalisés à la fin des années cinquante aux n°112 à 124 , les chaussures Termeulen 138-140, un poissonnier au 144, les volailles Tonneau du 148, l’horloger Jouvenel aux 154-156, Elle et lui confections aux 162-164, la maison du rideau au 190.

Les « nouveaux » magasins de la Redoute doc BNRx

On dénombre six épiciers, quatre bouchers, trois boulangers, deux pâtissiers, deux poissonniers, trois coiffeurs pour hommes et deux pour dames. La traditionnelle braderie dite du Fontenoy se déroule rue de l’Alma en juillet : de nombreux étals de marchands, riverains et forains sont installés tout au long de la rue de l’Alma, et une foule énorme se presse à cet événement organisé par l’Union des commerçants du quartier. L’après-midi, les bradeux partis, la rue retrouve son aspect habituel mais la manifestation n’est pas terminée pour autant, dans les nombreux cafés, des jeux continuent et le grand prix cycliste vient compléter l’animation.

La braderie de 1961, que de monde ! Photo NE

En 1961, la rue de l’Alma n’est pas encore concernée par les grandes transformations d’urbanisme. C’est une rue commerçante comme peuvent l’être la Grand Rue, la rue de l’épeule, la rue de Lannoy, qui ont fait la réputation de Roubaix, ville de commerce.

La Martinoire, zone industrielle

La plaine de la Martinoire avant travaux photo NE

Le lieu dit La Martinoire est encadré par la voie de chemin de fer au Nord, la frontière avec la en Belgique à l’est, et les quartiers du sapin vert de la Mousserie et du Crétinier à l’ouest. La décision de transformer ces terres agricoles en zone industrielle date de 1959. La Martinoire est la première zone industrielle du département du Nord et elle est créée sans l’aval gouvernemental, Roubaix et ses environs n’étant pas prioritaires à l’époque. Ce parc d’activités permet donc aux entreprises locales de s’étendre. Tous les terrains ont été vendus et 3.500 emplois ont été créés.

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