En Juillet 1969, plus de cinq milliards ont déjà été engagés pour assainir le bassin de l’Espierre. Peu de rivières charrient une eau aussi nauséabonde et ont fait également couler autant d’encre. L’Espierre, c’est ce petit ruisseau transformé par la volonté des hommes en un collecteur serpentant parfois à ciel ouvert, plongeant à d’autres endroits de son parcours dans le sous-sol de l’agglomération. Le riez prend sa source sur les hauteurs de Mouvaux, mais son eau claire est bien vite polluée par les eaux résiduelles des teintureries et autres usines du Blanc Seau. Il coule ensuite dans le sous sol roubaisien avant d’arriver sur le territoire wattrelosien par un siphon passé sous le canal de Roubaix à hauteur du pont des Couteaux. L’Espierre poursuit alors son chemin vers le Nord puis vers l’est, pour aller enfin vers le sud et repartir vers l’est. Continuer la lecture de « Wattrelos et l’Espierre »
Les Trois Ponts, les pieds dans l’eau
Les forages
De l’eau, il y en avait donc aux Trois Ponts, du moins on en cherchait…en 1955, des forages sont effectués sous l’égide du service intercommunal des eaux de Roubaix Tourcoing. On va creuser jusqu’à 120 mètres de profondeur, et pour cela l’énergie électrique est nécessaire, comme d’ailleurs par la suite le pompage. On prévoit de placer une conduite de 450 millimètres de diamètre. Un derrick est bientôt installé à deux pas du stand de tir, afin de remonter l’eau de la nappe aquifère de l’Escaut.
Forages et derrick aux Trois Ponts (photos Nord Éclair)
L’eau, ce fléau.
Mais l’eau, c’est aussi beaucoup de désagréments dans le quartier des Trois Ponts. Dès qu’un violent orage éclate, les eaux de pluie ne sont pas absorbées par les terres, remplissent les aqueducs et les égouts, ressortent en bouillonnant par les caniveaux et laissent en se retirant un épais tapis boueux. Quand il y avait un orage, tout le monde se pressait de mettre les chaises sur les tables. Tout était inondé. Dans le bas de la rue de Tournai, on faisait du bateau, il y avait plus d’un mètre cinquante d’eau. Les habitants essaient de se prémunir des inondations : il fallait faire des murets d’un mètre de hauteur devant les maisons parce que le quartier était souvent inondé. Rien n’y fait. Personne n’est épargné : lors des inondations la ferme Lebrun était envahie par les eaux, qui atteignaient parfois un mètre de hauteur dans la cour située au centre des bâtiments. La chaussée est dépavée par endroits avec la violence du courant, la chaufferie d’une usine est inondée.
Les boues des Trois Ponts (photos Nord Éclair)
Les riez insuffisants
Les deux modestes affluents de l’Espierre, le riez de Cohem et celui de Maufait, se révèlent insuffisants pour canaliser les eaux pluviales et résiduelles du secteur.
Quand il pleut à Barbieux, les Trois Ponts ont les pieds dans l’eau !