Pompiers de Roubaix (Suite 3)

En 1978, les pompiers doivent intervenir à 4 reprises pour des incendies dans l’ancienne usine désaffectée qui se dresse encore sur le futur emplacement de leur nouveau centre secours. Le bâtiment étant ouvert à tous vents, chaque nouveau foyer d’incendie, volontaire ou non, trouve un aliment de choix dans les décombres ou les vieilles boiseries. A chaque fois les flammes gagnent la toiture rapidement mais le feu se laisse éteindre sans résistance.

Dès 1981, le terrain de 12.000 mètres carrés situé boulevard de Mulhouse est prêt à accueillir le nouveau centre de secours. Les bâtiments de l’ancienne teinturerie SATTI (Société Anonyme Textile Teinture et Impression) Guaydet devenue ensuite Jean-Lagrange sont détruits depuis plusieurs mois mais rien ne bouge.

Papier à en-tête et plan de situation de la SATI en 1964 (Documents archives municipales)
L’intervention sur l’usine désaffectée en 1978 et le terrain dégagé du futur centre de secours bd de Mulhouse en 1981 puis le gros-oeuvre terminé en septembre 1983 (Documents Nord-Eclair)

Le projet, très onéreux, doit être réparti sur 3 exercices financiers. Les travaux de terrassement et les fondations devraient donc bientôt commencer mais la construction ne devrait pas être terminée avant 1984. Finalement en 1983, le gros œuvre de la nouvelle caserne est pratiquement terminé et la presse locale titre : A la nouvelle caserne des pompiers, l’ordinateur aux côtés des lances en 1984.

Le corps de bâtiment en arc de cercle, percé d’un autre immeuble, a pris sa forme définitive et on attaque désormais la phase d’aménagement intérieur. Le bâtiment cubique renferme, au rez-de-chaussée le poste de commandement puis le garage avec les portes de travée et les chambres des sapeurs-pompiers. Trois capteurs solaires sur le toit et trois pompes à chaleur contribuent au chauffage de l’immeuble.

Plan de masse et plan du rez-de-chaussée du nouveau Centre de Secours (Documents archives municipales)

Le bataillon Nord y sera hébergé aux côtés du centre de secours de Roubaix et les fichiers répartis entre les différents centres de secours y seront centralisés en un seul programme informatique. De même le standard va absorber toutes les lignes 18 qui jusqu’alors aboutissent dans les différents centres détachés du bataillon Nord. 26 communes rattachées à divers centres passeront ainsi sous son contrôle informatique.

Façade de la nouvelle caserne, poste de commandement en cours d’installation, informaticiens occupés à réaliser les programmes en juillet 1984 (Documents Nord-Eclair)

L’ordinateur à Roubaix ne sera pas utilisé en priorité à des fins administratives mais dans une perspective opérationnelle. Au poste de contrôle de la zone, au rez-de-chaussée du bâtiment cubique par laquelle on accède à la nouvelle caserne, huit terminaux : 3 d’entre eux traitent les appels téléphoniques reçus grâce à un standard relié à un autocommutateur électronique, un autre détermine les moyens à mettre en œuvre, les 4 derniers étant affectés à la gestion des matériels.

Photos de la nouvelle caserne en 1984 (Documents archives municipales)

Le tout nouveau centre de secours est inauguré le 1er octobre 1984 en présence de Mrs Notebart et Diligent, du Colonel Gilardo, directeur départemental de la sécurité civile, du colonel Bronchart, chef de corps, des lieutenants colonels Forzano et Delemme, du capitaine Deloof commandant du centre de secours de Roubaix, de Mr Prouvost, député du Nord, Mrs Delefosse et Doscot, vice-présidents de la Communauté Urbaine, du médecin colonel Poulain et de Mr Perrin, secrétaire général de la Communauté Urbaine.

Les personnalités autour des véhicules, Mr Notebart passant les sapeurs-pompiers en revue, le poste de commandement informatisé (Documents Nord-Eclair)

L’inauguration s’accompagne d’une journée portes ouvertes à l’attention de la population de l’agglomération roubaisienne. La visite des locaux se termine par une exposition composée de 14 stands : comité pharmaceutique régional d’éducation sanitaire et sociale, Haas Elite (extincteurs, etc…), l’amicale des donneurs de sang bénévoles de Roubaix, la société de mycologie du Nord, l’amicale des sapeurs-pompiers de Roubaix, le syndicat des pharmaciens, EDF, la CRAM, la prévention routière, le SMUR de Roubaix, l’association départementale de la protection civile, la Croix-Rouge française et les 5 gestes qui sauvent. Est également annoncée la venue d’un hélicoptère de la protection civile.

Photo de la maquette du nouveau centre de secours et de l’inauguration ainsi que des pompiers posant dans la cour autour d’un véhicule (Documents archives municipales)
Les pompiers en 1985 dans leurs nouveaux locaux (Documents Nord-Eclair)

En 1985, les roubaisiens assistent à la démolition de l’ancienne caserne, côté Gambetta, à l’explosif, d’abord, avec 1,8 kg de dynamite soit une centaine de charges explosives placées au pied des piliers, et la moitié de la caserne est à terre, déblayée de suite par les pelleteuses. Puis c’est le côté Pierre de Roubaix qui est attaqué au « Punching-Ball », balancé sans ménagement dans les murs depuis un câble attaché à une grue, et le clocheton rend l’âme à son tour. La pierre signant la construction sur laquelle est lisible l’inscription : L.Barbotin, architecte, 1912, est récupérée par les sapeurs-pompiers roubaisiens pour être transportée à la nouvelle caserne du bd de Mulhouse afin d’enrichir le musée des sapeurs-pompiers de Roubaix.

La fin de la légendaire caserne Gambetta a ainsi lieu quelques jours seulement avant la pose de la première pierre de la future Caisse d’Allocations Familiales, qui va disposer de magnifiques bureaux pour remplacer ceux qu’elle occupe actuellement Grande Rue. Un trimestre plus tard la filature Motte-Porisse de la rue Jean Moulin prend feu (sur ce sujet voir sur notre site un précédent article intitulé Motte-Porisse en feu).

La démolition de la caserne en 1985, côté Gambetta (Documents Nord-Eclair et Voix du Nord))
La démolition de la caserne en 1985 (Documents Patrick Vanhove)
La démolition côté Pierre de Roubaix et la récupération de la pierre (Documents Nord-Eclair et Voix du Nord)

Cinq ans plus tard les sapeurs-pompiers du nouveau centre de secours battent tous les records de la métropole avec 7760 interventions au cours de l’année, nombre impressionnant mais assez naturel puisque la population gérée se monte au total à 220.000 habitants.

La 8ème compagnie, la plus importante de la CUDL, y fait face avec un solide effectif de 108 hommes, sous les ordres du capitaine Barthod. Elle vient de se doter d’un nouveau fourgon-compresseur, unique dans toute la CUDL: camion permettant la recharge immédiate des bouteilles d’air pour appareils respiratoires, utilisés par les pompiers dans les locaux enfumés par exemple.

Le capitaine Barthod et le lieutenant Desormeaux devant le fourgon-compresseur flambant neuf en 1990 (Document Nord-Eclair)

En 1994, pour les 10 ans d’ouverture du nouveau centre de secours, une grande journée portes ouvertes est à nouveau organisée avec un festival de démonstrations plus impressionnantes les unes que les autres : voitures en feu, grande tour d’exercice, départs en hélicoptère, grande échelle hissée…

Un monde fou pour voir la grande échelle se déployer, exercice de descente en rappel vertigineuse, démonstration d’intervention en cas d’accident de voiture (Documents Nord-Eclair)

Aujourd’hui le 34 bd de Mulhouse accueille toujours le centre de secours qui va fêter ses 40 ans d’existence l’an prochain. Il se nomme maintenant SDIS : Service Départemental d’Incendie et de Secours. Si l’organisation, le lieu d’hébergement, le matériel et les hommes ont changé depuis la fondation du 1er corps de pompiers de Roubaix la devise des soldats du feu : « sauver ou périr » a traversé les siècles.

Véhicule actuel, le centre de secours vu du bd de Mulhouse et vu du ciel (Documents Facebook des pompiers de Roubaix et google Maps)

Remerciements au archives municipales de Roubaix, à la BNR et à Nord-Eclair pour sa rétrospective de 1968 : la flambante histoire des pompiers de Roubaix.

IT Room (Information Technology Room)

En 1998, Alexis Lepoutre, issu d’une famille de l’industrie textile roubaisienne, sort diplômé de l’ENIC (Ecole nouvelle d’ingénieurs en communication), actuellement IMT Nord Europe (école nationale supérieure des Mines-Télécom) et part sur Paris où il travaille pendant 18 mois en tant que développeur.

Photo Alexis (Document internet)

Un an plus tard son frère Timothée obtient également son diplôme de la même école et, tous deux animés par la passion de l’informatique, du développement et des nouvelles technologies, décident de créer leur entreprise. C’est ainsi que nait l’entreprise IT Room à Roubaix. En effet Alexis a effectué un stage en Angleterre dans une école où il s’occupait de la salle multimédia (salle où il y avait les ordinateurs) et cette salle s’appelait l’ITRoom.

Sigle (Document site internet)

Dans un premier temps et pendant 1 an, d’avril 2000 à juin 2001, les deux frères travaillent dans un bureau (ancienne chambre) de 9 mètres carrés située dans une vieille maison de la rue du Vieil Abreuvoir. Alexis y réalise de la prestation de service en messagerie pour de grands groupes de la Vente par Correspondance pendant que son frère travaille en « développement open source ».

Photo actuelle du 21 bd Leclerc à Roubaix (Document Google Maps)

Puis l’entreprise déménage pour un local en entresol situé rue de l’Espérance en face du musée de la Piscine pour la période de juin 2001 à mai 2005. C’est là qu’un stagiaire les rejoint suivi par un puis 2 salariés. Ensuite la société part dans des bureaux situés au 21 boulevard du Général Leclerc de mai 2005 à janvier 2008.

A cette époque la société prend une dimension plus importante en achetant 2 appartements au 2ème et 3ème étage pour en faire des bureaux, au 49 boulevard Leclerc, au dessus du magasin Damart, pour la période allant de janvier 2008 à mars 2016. IT Room compte alors une vingtaine de salariés. C’est pendant cette période que la société compte un 3ème associé en la personne de Gauthier Leleu de la société IT Référencement.

Etablissement roubaisien à l’étage du magasin Damart extérieur et intérieur (Documents google maps et Alexis Lepoutre)

C’est en 2015 qu’une opportunité se présente d’acheter un terrain sur l’ancienne friche Gabert à Hem (voir sur notre site l’article précédemment édité et intitulé Teinturerie Gabert). Les deux frères gèrent le projet de A à Z et dessinent eux-mêmes les plans du futur immeuble avant de les faire valider par le constructeur.

Construction à Hem en 2015 et livraison en 2016 (Documents Alexis Lepoutre)

Ce nouvel établissement, sis 5 allée Gabert, face à l’ancien château de Jean Gabert, présente des avantages certains au niveau pratique : un intérieur adapté, un parking mais aussi un extérieur permettant l’installation d’une terrasse avec un barbecue ainsi que d’un terrain de pétanque. Le nouveau concept permet le développement d’un état d’esprit cher à Alexis : la proximité avec les collaborateurs.

Etablissement de Hem (Documents google maps)
Les équipes au travail et les bureaux (Documents site internet et famille Fontenay)

En effet même si certains d’entre eux travaillent chez des clients en prestation à plein temps le but est de maintenir une cohésion de l’ensemble. C’est ainsi que même pour ces derniers l’organisation fait qu’ils forment également une équipe chez un client déterminé. Ils sont toujours suivis et reçoivent régulièrement la visite de leurs dirigeants.

Il existe actuellement 3 entités sur place, ce qui représente une soixantaine de salariés au total : IT Room (développement technique informatique), IT Référencement (accompagnement pour la visibilité d’un site internet ou e-marketing) et IT BLM (administration système et réseaux).

Extension en 2020-2021 (Documents site internet)

Afin de pouvoir accueillir cette nouvelle entité, située à Marcq-en-Baroeul, dans les locaux de Hem une extension du site hémois est entamée en 2020 et finalisée à l’été 2021. A cette occasion 2 nouveaux associés arrivent dans la société, tous deux issus de BLM, à savoir Jean-François Bocourt et Christophe Bricault. C’est également à cette époque qu’un autre associé intègre la société : Valery Broyon qui était de la même promotion qu’Alexis à l’ENIC.

Conférence, formation, forum d’entreprise à l’IMT Nord Europe (Documents site internet)

Chez IT Room on se forme continuellement, que ce soit par l’entraide entre collègues, par le biais de sessions de mentoring ou la mise en place de formations. Ainsi, lors de conférences ou de formations, des mises à niveaux sont assurées à tous les collaborateurs dans un métier où les nouvelles technologies évoluent à grande vitesse.

IT Room se fait également représenter lors des forums d’entreprises dans les grandes écoles. La participation à des causes nationales telles que la lutte contre les violences faites aux femmes ou la journée nationale de la trisomie 21 font également partie de la culture d’entreprise.

Lutte contre les violences, trisomie 21 (Documents site internet)

Afin d’assurer la cohésion de l’ensemble des collaborateurs des repas ou autres moments de convivialité rassemblent régulièrement les différentes équipes au siège à Hem, ainsi que des challenges ping-pong et/ou pétanque, des séances de karaoké mais il existe également des sorties notamment au bowling et au stade de foot. L’important est de veiller au bien-être au travail et pour se faire il est indispensable d’instaurer des moments sympathiques et conviviaux y compris sur les lieux habituellement dévolus au travail. Il existe ainsi un potager bien entretenu dans le jardin de l’entreprise.

Moments de convivialité (Documents site internet et famille Fontenay)
Challenge pétanque/ping-pong (Documents site internet et famille Fontenay)
Terrasse et potager (Documents site internet et Alexis Lepoutre)

En 20 ans une petite société, née d’une passion commune de deux frères, a donc pris son essor et connu une croissance impressionnante tant en terme de nombre d’associés que de salariés tout en réussissant le pari de rester une entreprise familiale et proche de ses collaborateurs.

Dédié à Romain Fontenay

Remerciements à Alexis Lepoutre