1966 Inaugurations et perspectives

Alors que la construction du H13 est sur le point de se terminer en avril 1966, il reste encore quelques ruines des maisons de la rue de Lannoy, dont la chaussée est encore apparente. Déjà MM. Thibeau adjoint, président de l’Office municipal HLM, Delannoy Président du CIL et Me Diligent, font les honneurs du chantier à M. Nungesser, nouveau secrétaire d’Etat au logement, en visite à Roubaix le 1er mai 1966. Auparavant il aura eu droit à la découverte d’une courée de la rue Vaucanson et à une évocation de l’ancien quartier des Longues haies par Maître Diligent qui lui cite Van Der Mersch et son fameux Quand les sirènes se taisent. Malgré cette courte, mais édifiante visite, le ministre promet un effort particulier pour faire disparaître les courées[1].

inaugHLM66
Inauguration HLM 1966 Photo NE

L’inauguration des premiers appartements HLM du côté du boulevard de Belfort est proche : les appartements le long de la rue Bernard (aujourd’hui rue Jules Watteuw) sont terminés et occupés, et les deux ensembles situés du côté du boulevard de Belfort sont en voie d’achèvement. Le 9 juin 1966, le maire Victor Provo visite deux appartements témoins, aménagés par les Etablissements Decanis (literie du Nord) et le magasin d’ameublement Au Décor (98 rue de Lannoy, à deux as du chantier), accompagné de représentants de l’office municipal des HLM et de la municipalité. Puis au cours de la réception tenue à la Bourse du Travail, M. Thibeau rend hommage aux architectes Gillet et Bourget et aux entrepreneurs, puis le directeur des HLM, M. Ditte, rend hommage aux efforts de l’office HLM depuis sa création en 1924. Les appartements tests sont ouverts au public dès le samedi et lundi suivants.

Le H13 en 1966 doc AmRx

A l’autre extrémité du chantier, le H13 et le H4 du CIL seront inaugurés le samedi 25 juin. Les travaux de gros oeuvre ont été réalisés par l’entreprise Ferret Savinel, et ’installation du chauffage central par la maison Stiernet. Des logements témoins sont équipés pour l’occasion par de grandes maisons roubaisiennes : les meubles Debeyne, la lustrerie Confort clarté, la maison Soetens. L’aménagement intérieur est réalisé sous la conduite de Mme Delannoy, l’épouse du président du CIL, lequel présentera le H13 comme la préfiguration du Roubaix de demain : de ville laborieuse, Roubaix devient ville élégante[2]. Il ajoute qu’il y a encore six ou sept opérations Anseele à mener à Roubaix, ce qui équivaut à reconstruire 4500 logements vétustes par an. Le maire Victor Provo prend alors la parole pour rappeler que le Cil est né à Roubaix et que HLM et CIL doivent travailler ensemble. Il réclame plus de justice pour le département du Nord pour le logement en évoquant les difficultés de financement. Evoquant la question de la métropole[3],  il dit qu’il ne faut pas enlever aux communes la liberté d’entreprendre des travaux importants. Assistaient à cette deuxième inauguration, les députés Frys et Herman, le sénateur Diligent les adjoints Prouvost, Pluquet, Thibeau et Lagache, le secrétaire général des CIL, M. Omez, le président de la SAHRO André Motte, le directeur des HLM M. Ditte.

D’un côté comme de l’autre, le chantier n’est pas terminé : côté Pierre de Roubaix Boulevard de Belfort, on annonce pour 1967 la construction d’un immeuble le long de la rue Pierre de Roubaix, la construction du groupe scolaire, et celle de quatre petites tours entre les bâtiments récemment inaugurés et le boulevard de Belfort, et un grand ensemble parallèle au tracé de la rue de Lannoy qui enjambera la rue Bernard. Côté H13, les travaux de terrassement du centre commercial vont démarrer. Quatre grandes tours de dix neuf étages vont être édifiées en face de l’os à moelle, de l’autre côté du futur centre commercial. On annonce la fin de l’opération Anseele pour 1969.


[1] Titre de Nord Eclair du 1er et 2 mai 1966
[2] Extrait de l’article de Nord Eclair du 25 et 26 juin 1966
[3] On est à la veille de la création de la communauté urbaine qui interviendra en 1968

Constructions HLM 1949-1950

La poursuite des HBM, les HLM.

Dès 1949, la ville poursuit l’effort enclenché avant guerre sur des terrains encore libres entre la rue Jean Macé et la rue Rubens.  Il est prévu qu’on construise dix sept blocs pour deux cents  logements et un centre sportif scolaire. En novembre 1950, deux cents habitations sont sorties de terre entre les rue Jean Macé, Horace Vernet, Rubens, et Raphaël, édifiées par l’office municipal HLM.

hcnv7 copieLes HLM des années cinquante (photos PhW et AmRx)

Particularités

La rue Fragonard ne traverse pas complètement le quartier. Elle part en effet de l’avenue Motte et vient donner dans la rue Jean Joseph Weerts sans atteindre l’avenue Linné. Sans doute le lotissement suivant était-il déjà prévu. Autre phénomène, l’allée Bonnard dans laquelle autrefois, se faisait l’entrée des immeubles est désormais fermée à la circulation. Aujourd’hui l’entrée se fait allée Renoir, du côté opposé.

hcnv7b copieLe terrain rouge, jour de l’inauguration, et jeux des enfants (photos Nord Éclair)

Le terrain rouge

C’est en juillet 1954 qu’est livré aux enfants le nouveau terrain de jeux dit le terrain rouge: des tourniquets verts et blancs, une cage à écureuil (sic) argentée, des barres fixes miniatures, un toboggan rutilant, un bac à sable, des balançoires. Ce jardin d’enfants est l’œuvre de M. Bernard, chef du service des jardins et ingénieur paysagiste, qui guide le maire Victor Provo et son équipe venus pour une inauguration sans grande pompe ni discours. Les arbres et les haies ont grandi, mais les équipements de jeux ont disparu pour des raisons d’entretien et de sécurité. Le terrain rouge sera un temps occupé par des terrains de baskets, et la question de l’occupation de sa surface reste à l’ordre du jour: certains y voient le marché, et même un marché couvert, d’autres préféreraient lui garder sa fonction de square et d’espace vert. Le débat est ouvert depuis quelques temps.