Garage de la Grand Place

Michel Maerens, né en 1928, assureur à Hazebrouck et son épouse Jeanine, décident de créer leur petite entreprise. Un ami qui vient d’ouvrir un garage sur Lille avec location de places de parking, leur propose de faire la même chose. L’idée leur paraît intéressante. Le père de Michel, Alidor Maerens, l’aide à monter un dossier financier. Il ne lui reste plus qu’à trouver l’emplacement idéal. L’occasion se présente au début de l’année 1954, lorsque le bâtiment d’une entreprise située au 25 de la Grand Place à Roubaix, est à vendre. C’était auparavant le siège de l’entreprise Desfontaines, un grossiste en épicerie implanté depuis le début des années 1900.

L’immeuble de 4 niveaux ( de 125 m2 chacun ) se situe donc en plein centre ville. Au rez de chaussée, se trouve le magasin, à l’arrière une immense cour n’est pas utilisée à part un local réservé à la torréfaction de cafés en grains. Les 2° 3° et 4° étages sont réservés à l’habitation. La surface totale du terrain est de 1282 m2.

La façade Desfontaines au début des années 1950 ( document J. Maerens )
Plan cadastral

L’acte de vente est signé rapidement. Michel Maerens et son père déposent un permis pour la démolition du local dans la cour et pour la construction, sur la totalité de celle-ci, d’un garage couvert pour automobiles avec un étage et une rampe d’accès ainsi qu’un permis pour la transformation des deux baies vitrées en façade.

Les entreprises choisies sont : Degallaix, 23 rue du Cateau, pour le gros-oeuvre, et Browaeys, 14 rue Boucicaut, pour la charpente métallique. Les travaux vont bon train, durant toute l’année 1954.

Travaux dans une partie de la cour ( document J. Maerens )
Les ouvriers de l’entreprise Degallaix au travail ( document J. Maerens )

Michel Maerens et son épouse ont également prévu d’implanter au rez de chaussée un pont pour l’entretien de graissage-vidange des automobiles, ainsi qu’une piste de lavage et bien sûr, trois pompes en façade, dont une double, pour la vente de carburants : essence, super et gas-oil, avec une citerne enterrée de 25.000 litres. La marque choisie est ANTAR.

le pont et la piste de lavage ( document J. Maerens )
la façade extérieure ( document J. Maerens )

Le 1° Février 1955, c’est enfin l’ouverture du garage, par un froid glacial qui détruit une partie du carrelage fraîchement posé ! Le succès est au rendez vous très rapidement. A cette époque la Grand Place comporte de très nombreuses places de parking ( gratuites ) mais les 150 places proposées à la clientèle en location longue durée font le bonheur des nombreux commerçants du centre ville qui souhaitent garer leur automobile dans un garage qui leur garantit la sécurité.

Publicité ouverture Février 1955 ( document J. Maerens )

Michel et Jeanine Maerens communiquent par la publicité, pour inciter les particuliers à déposer leur véhicule pour l’entretien ( lavage, graissage et vidange ) pendant leurs achats chez les commerçants du centre ville.

Publicité ( document Nord Eclair )
Michel à gauche, Jeanine à droite et une amie au centre ( document J. Maerens )

Le succès est tel que le couple Maerens décide, dès 1960, d’agrandir en construisant un deuxième niveau pour augmenter le nombre de places de parking disponibles. Plus de 200 emplacements sont maintenant proposés à la clientèle. Les fidèles entreprises roubaisiennes Degallaix et Browaeys sont appelées pour exécuter les travaux pour la surélévation par un plancher supplémentaire.

le 3° niveau sous la charpente 1960 ( documents J. Maerens )

Michel Maerens continue à investir dans son entreprise. Il change les pompes à essence, pour la troisième fois, pour des appareils plus modernes et décide également des travaux pour la réfection de la toiture en 1976.

les nouvelles pompes à essence ( document J. Maerens )

( documents archives municipales )

Michel décède malheureusement en 1978, à l’âge de 50 ans. Jeanine continue seule l’activité, aidé occasionnellement par son fils Philippe. Huit années plus tard, en 1986, Jeanine arrête la distribution de carburants, supprime les pompes à essence et cesse toute activité d’entretien des véhicules. Elle ne se consacre alors plus qu’à la location des places de parking , et loue le rez de chaussée à l’assureur Dussaussoy

La façade à la fin des années 1980 ( document archives municipales )

En 1998, Jeanine, à 66 ans, décide de prendre une retraite bien méritée. Son fils Philippe ne souhaite pas continuer l’activité car il s’est dirigé vers une autre orientation professionnelle. L’immeuble est alors cédé à un groupe de 4 associés qui vont continuer l’activité de location de places de parking et transformer les 4 niveaux en bureaux et commerces en location,

La façade en 1999 ( document archives municipales )

vue aérienne et façade actuelles ( document Google Maps et photo BT )

Remerciements à Jeanine Maerens ainsi qu’aux archives municipales

Maurice Van Den Bruwaene, pilote automobile

Dans le Ravet-Anceau de 1947-48-49, on découvre Maurice Van Den Bruwaene, en tant que garagiste, au 69 rue Jules Guesde à Hem, et ce n’est qu’à partir de 1955 que l’annuaire précise cette adresse en mentionnant : impasse Vandemeulebrouck. Ses publicités réalisées, en 1952 et 1954, dans le journal Nord-Eclair, ne font état que du 69 rue Jules Guesde, sans référence à l’impasse, et indiquent sa qualité de sous-agence Panhard.

Publicités de 1952 et 1954 (Documents Nord-Eclair)

Sans le témoignage des habitants de l’époque et les photographies il est donc difficile de localiser l’établissement à partir de sa seule adresse dans l’annuaire. En effet, dès 1953, on retrouve à la fois le commissariat au 69 et le garage Van Den Bruwaene à la même adresse mais quand on regarde la configuration des lieux, on s’aperçoit que le garage a toujours été dans l’impasse à l’arrière du bâtiment du 69 rue Jules Guesde, lequel a longtemps abrité la police nationale.

Carte postale du début du 20ème siècle (Document collection privée)
Photographie des lieux en 2020 (Document Google Maps)

Dans les années 1950 et 1960, Maurice Van Den Bruwaene est également connu comme pilote automobile. Il court, surtout sur Panhard, dans des grands prix. En 1953, il porte ainsi le numéro 35 dans une Dina Panhard, au Grand prix du cinquantenaire à Roubaix au parc de Barbieux. Il y termine à la sixième place au classement.

Photographie du grand prix en 1953 (Document D. Jouvenel)

Il participe également aux 12h de Reims, en 1953 dans une DB (Deutsch-Bonnet) Tank Rifflard avec laquelle il finit neuvième et, en 1958 dans une Panhard Monopole grâce à laquelle il se classe 1er dans la catégorie des 500 à 750 centimètres cubes. La même année il se classe 18ème au Rallye des routes du Nord dans une DB Panhard.

Résultat de la course et photo de Maurice près de sa voiture (Documents D. Jouvenel)

Pour le tour de France automobile en 1959, il conduit une Dina Panhard mais ne termine malheureusement pas la course dans laquelle il est contraint à l’abandon.

Photos du tour de France automobile de 1959 (Documents D. Jouvenel)

Enfin il compte plusieurs participations aux 24h du Mans. Ainsi, en 1960, il arrive 17ème au classement général et 2ème de sa catégorie sur sa DB Panhard HBR qui porte le numéro 47.

Photos des 24 heures du Mans en 1960 (Documents D. Jouvenel)

Sur une photo prise avec une de ses voitures de course on voit ses 2 mécaniciens devant l’atelier du garage de Hem dans l’impasse (à droite de la photo Georges Cau, chef d’atelier à Hem) ; puis sur une autre photo sont présents l’ensemble des mécaniciens de son garage.

Photo des 2 mécaniciens devant le garage ( Document D. Jouvenel) et photo prise en 2021 au même endroit (Document Google Maps)
Photo de l’ensemble des mécaniciens dans l’atelier de Hem (Document D. Jouvenel)

Il présente également au public Hémois sa voiture de compétition DB (Deutsch-Bonnet) avec laquelle il participe aux 24h du Mans. C’est son excellent mécanicien Georges Cau qui l’accompagne sur le circuit, considéré comme « un sorcier capable de sortir d’insoupçonnables chevaux supplémentaires d’un moteur » d’après les journalistes de l’époque.

Photo de la présentation de sa DB au public hémois dans la garage (Document D. Jouvenel)

Les publicités de 1963 font état du fait qu’il est concessionnaire pour les marques Panhard, René Bonnet (à la dissolution du groupe DB, René Bonnet fonde sa propre marque automobile à son nom, laquelle ne durera que 2 ans), Volvo et Neckar (Fiat Neckar constructeur automobile allemand filiale du groupe italien Fiat).

Publicité de 1963 (Document Nord-Eclair)
Publicité du véhicule Missile de René Bonnet et Photo de ce coupé sport des années 60 (Document Nord-Eclair et Wikipedia)

Dans les années 60, on retrouve enfin des publicités indiquant le garage de Hem comme atelier mais aussi deux magasins de vente et d’exposition, l’un à Lille, au 289 rue Léon Gambetta, l’autre à Roubaix, au 56 boulevard de la République, en tant que concessionnaire exclusif NSU (constructeur allemand spécialisé en moteurs rotatifs), Volvo et BMC (British Motor Corporation) Austin.

Publicité commune pour ses 3 garages (Document collection privée)

Lorsque Maurice Van Den Bruwaene décède, en 1974, l’église St Corneille à Hem est trop petite pour contenir l’ensemble de la foule venue assister aux funérailles. Celle-ci est désireuse de rendre hommage à la fois au brillant pilote automobile, virtuose du volant mais aussi au meneur d’hommes et d’affaires ayant implanté 5 garages dans l’agglomération lilloise. Nord-Eclair lui consacre un article avec photo au titre évocateur : le monde de l’automobile en deuil.

Annonce des ses funérailles (Document Nord-Eclair)

Pour rendre hommage à leur président d’honneur, les membres de la fanfare St Corneille montent une garde d’honneur avec leur drapeau. Le maire d’Hem, Mr Leplat est présent ainsi que Mr Yschard, du comité directeur de la fédération française du sport automobile et bien d’autres personnalités.

A Hem, 10 ans après c’est Pascal Delecroix qui est installé dans le garage. Il est agent Renault et fait de la publicité pour la R5. Par la suite, délaissant l’impasse Vandemeulebrouck, il installe son garage, qu’il occupe encore à ce jour, en tant qu’agent Renault et Dacia, au 63 rue Jules Guesde.

Publicité du garage Delecroix au 69 rue Jules Guesde (Document Nord-Eclair)
Publicité du même garage au 63 rue Jules Guesde et photo de celui-ci (Documents collection privée)

A Roubaix, un garagiste lillois, Mr Crequy, ouvre en 1975 un point de vente BMW, doté d’un magnifique hall d’exposition.

Publicité du garage Crequy de 1975 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 2000, la vente automobile y cède la place à un bar, billard, pizzeria à l’enseigne Le Shanon.

Photo du garage Crequy en 1975 (Document Nord-Eclair) et du Shanon en 2021 (Document Google Maps)

Remerciements à Damien Jouvenel ainsi qu’aux archives municipales de Roubaix

Une station service du boulevard Gambetta

Jusqu’en 1895, le terrain situé au coin du boulevard Gambetta et de la future rue Louis Catrice est vide de constructions. Cette parcelle appartient en 1887 à la famille Briet-Fremaux. A partir de cette date l’estaminet Harincouck s’y installe, indiqué au numéro 103, juste avant la rue du Bassin. Le Ravet-Anceau de 1904 nous informe que sa veuve a repris l’estaminet. Le débit de boissons est tenu ensuite par M. Meschaert entre 1907 et 1910. Ce commerce disparaît finalement ; plus rien ne figure au 103 jusqu’en 1926. Cette année là, M.Hermans aménage un garage au coin de la rue Catrice dans un ancien atelier.

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Le plan de masse nous montre que le garage est un peu en retrait en retrait par rapport au boulevard. C’est l’occasion pour M. Hermans de compléter son installation par une pompe à essence placée le long du trottoir. Mais il veut faire plus et dépose en 1939 une demande pour remplacer ce bâtiment par un autre, plus moderne et plus fonctionnel. On découvre après guerre ce nouveau garage, en retrait par rapport à un poste de distribution orné de deux magnifiques pompes manuelles.

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Les années s’écoulent et, si en 1953 on retrouve toujours le garage sous le nom de P. Hermans, il devient en 1955 la station service J. Druelle, puis, en 1959, la station J. Lemay. qui défend à partir de l’année suivante les couleurs de la marque Mobil, sans changer de propriétaire.

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En 1970, avec la renumérotation, la station prend le numéro 59-61. Une photo nous la montre sous un aspect un peu modifié et dotée de pompes automatiques.

Photo Nord Eclair
Photo Nord Eclair

Mais les temps ne sont bientôt plus aux stations-services sur le boulevard Gambetta. Celle-ci ferme ses portes. Un commerce de machines-Outils, tenu par M. Jonville lui succède. La façade est avancée et atteint désormais l’alignement autorisé. Une photo de 1985 nous montre le bâtiment.

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Mais Les machines-outils, elles non plus, ne font durablement recette, et ce négociant est contraint à la fermeture. Le magasin, après être resté vide quelques années, est aujourd’hui occupé par une entreprise de pompes funèbres.

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Tous les documents proviennent des archives municipales.

Concessions automobiles

Sur les photos aériennes, apparaît en 1971 à la limite de l’usine Motte-Bossut velours un bâtiment construit sur une zone jusque là consacrée à des jardins ouvriers. Ce bâtiment, construit perpendiculairement à l’avenue Motte, abrite une concession Renault. Le terrain situé à l’angle de l’avenue et de la rue Jean-Jacques Rousseau doit servir d’aire de stockage pour les véhicules, mais n’est pas encore aménagé.

Photo IGN 1971

 Le garage s’installe et, dès l’année suivante Renault Roubaix insère dans Nord Matin une publicité détaillant ses implantations sur la ville. Y figure la concession située 230 avenue Motte sous la dénomination du garage du Nouveau Roubaix.

Documents Nord Matin 1972

 Daniel Meyfroodt préside alors aux destinées de la concession. Les activités du garage s’étendent, puisqu’en 1975 la mairie est saisie d’une demande de permis de construire pour un bâtiment supplémentaire au nom de la S.A.R.L « Garage et carrosserie du Nouveau Roubaix ». Le permis est accordé, mais une photo aérienne de 1976 montre que le bâtiment est n’est pas encore érigé au mois d’avril :

Le garage Renault en activité. Photo IGN 1976

Cette situation perdure quelques années, puis M. Meyfroodt devient concessionnaire Volkswagen en 1978. Il cède finalement son affaire en 83 à M. Leclercq ; celui-ci continue à commercialiser la gamme Volkswagen-Audi.

Document La Voix du Nord 1983

 D’après un employé du garage, celui-ci, tout en conservant son enseigne, change une nouvelle fois de mains, et c’est maintenant M. Mandron qui le reprend sous la raison sociale MBBM.

Le garage Volkswagen avenue Motte. Document La Voix du Nord

 M. Mandron quitte ensuite Roubaix, pour reprendre la concession Volkswagen-Audi de Villeneuve d’ascq. Il est remplacé avenue Motte par M. Rogier revend le garage à l’Usine qui cherche à s’étendre et qui s’installe avenue Roger Salengro sous la dénomination du garage Valauto Volkswagen-Audi.

Valauto avenue Roger Salengro – Document collection personnelle

 Il est curieux de constater que le terrain, qui faisait partie à l’origine de l’usine Motte-Bossut, revient finalement en possession de l’usine après un intermède automobile qui aura duré une trentaine d’années !

 

Le Garage des sports

Le garage vu de l’avenue Motte Photo Delbecq – Archives municipales

La multiplication des automobiles a eu très tôt pour corollaire celle des garages et stations services. C’est ainsi qu’au carrefour de l’avenue Motte et de la rue de Lannoy, deux importantes voies de communication, vient s’implanter un garage automobile. Dès 1934, Julien Lejeune, habitant 103 rue Ma Campagne, informe les services municipaux de son intention de faire construire Avenue Alfred Motte à Roubaix un immeuble à usage de garage d’Automobiles. Le bâtiment prévu se développe sur 25 mètres le long de l’avenue.

Le plan de façade du garage Document Archives municipales

 Julien Lejeune diffère sans doute son projet, puisque qu’on ne trouve aucune mention de ce garage automobile, dans le Ravet-Anceau de 1938. Celui-ci voit finalement le jour, car on le distingue sur une photo aérienne prise par l’Institut Géographique national en 1950. Le Ravet-Anceau fait par ailleurs mention en 1953 d’un Garage des sports, au nom de J. Lejeune, situé au 326. Le bâtiment du garage est rectangulaire, le faîte du toit est parallèle à l’avenue Motte. Il est prolongé jusqu’au coin de la rue de Lannoy par un bâtiment coiffé d’une toiture perpendiculaire à la précédente. Ce bâtiment présente un pan coupé dégageant l’angle des deux rues.

En 1962 des travaux modifient l’aspect du garage : une extension de près de 10 mètres est ajoutée, qui forme un angle droit au bout du bâtiment initial. Elle est construite sur un terrain libre, à côté de la propriété. D’autre part, le bâtiment faisant l’angle des deux rues est remodelé : il possède désormais un toit constitué de deux parties en angle droit laissant la place à une terrasse.

Entre 1965 et 1968, ce garage devient une station-service Antar et prend le nom de Relais des sports. Le gérant est alors R. Delporte. Un plan daté de 1966 nous en montre la disposition : la terrasse surplombe le bureau de la station et les pompes de distribution de carburant. Devant ces pompes, une piste permet aux voitures de venir se ravitailler. Les cuves contenant le carburant sont enterrées sous l’ancien garage, et la nouvelle extension abrite le pont élévateur et l’équipement de graissage.

Ce relais des sports perdure jusqu’après 1983, alors qu’en 1987 il est remplacé par l’entreprise Roubelec, protection contre le vol. A ce moment, un étage coiffé d’un toit à quatre pans vient s’ajouter au dessus d’une partie du garage initial.

Enfin s’installent dans le bâtiment les pompes funèbres Douillez, sans modifier son architecture extérieure.

 

 

 

Renault et le carrefour

A côté du café des Arcades s’installe après la première guerre un garage automobile. Il est constitué d’un bâtiment sans étage perpendiculaire au boulevard Gambetta et dont le pignon comporte une grand-porte encadrée de deux fenêtres. La construction se prolonge par un mur longeant le boulevard jusqu’à la propriété suivante. Ce garage a pour propriétaires MM. Dourlens en1922 et Lemaire en 1926. Cette même année les maisons jumelles de mesdames veuve Armand Masson et veuve Motte-Cordonnier voisinent avec le café des arcades du côté de la rue Neuve.

Le garage côté boulevard Gambetta, et les deux maisons jumelles côté rue Neuve-documents médiathèque de Roubaix

Pourtant, ces deux belles maisons disparaissent en 1930 pour laisser place à la société des automobiles Renault. Cette même société, une fois implantée rue du Maréchal Foch, va faire en sorte de s’agrandir. Elle achète le garage et le terrain qui le jouxte pour s’installer sur le boulevard Gambetta en 1935. Le café des Arcades est maintenant enclavé dans dans l’emprise du garage Renault. Cette situation perdure jusqu’après la guerre (en 1939, on trouve au 55 monsieur Lemoine et le siège social du radio club du Nord de la France).

Le café en 1946-photo Nord Éclair

Mais cette situation ne aurait durer. En effet, en 53, Renault a pris possession du numéro 55 et possède maintenant un ensemble cohérent.. Le café est démoli et le constructeur automobile reconstruit sur l’angle un bâtiment cohérent avec le reste du garage.

Le garage en 1962. Photo Nord Éclair
L’extrémité du garage après 1963-Document collection particulière

La régie ne s’en tient pas là, et décide de moderniser en 1980 l’aspect et l’organisation intérieure du bâtiment. Elle dépose une demande de permis de construire assorti d’un plan pour ce qui sera l’ultime avatar de la concession.

Le même garage à partir de 1980-document archives municipales

Cet état restera inchangé jusque dans les années 2000 alors que Renault, ayant entre-temps acquis un terrain rue Jean Moulin sur l’ancienne emprise de l’usine Motte, et construit sur une partie de cet espace un garage dédié à l’entretien des véhicules, investit finalement l’ensemble du terrain pour s’y implanter en totalité, quittant alors le coin du boulevard Gambetta. L’ancien bâtiment est alors partiellement démoli et transformé pour une autre utilisation.

Les travaux à la fin des années 2000-Document collection particulière

 

Charbons et automobiles

En 1932, les travaux de construction du pont supérieur entraînent l’expropriation de M. Raux, négociant en matériaux, au 289 boulevard de Beaurepaire, après le passage à niveau. Il va alors s’installer sur le boulevard Industriel près du passage à niveau du Carihem, et dépose une demande pour la construction d’un mur de clôture et pour la construction d’un magasin, au n° 171. Deux ans plus tard, Edouard Raux fait bâtir une maison d’habitation sur la partie du terrain situé en bordure du boulevard industriel. L’architecte choisi par le propriétaire est René Dupire. On peut toujours voir cette maison de nos jours, de même que le mur de clôture.

Document Archives municipales

M. Raux apparaît en 1935 dans le Ravet Anceau, sous la rubrique « matériaux de construction ». Au début des années 50, il devient négociant en charbons. En 1959 apparaît, en plus de la mention des charbons Raux, la raison sociale SAVCA, combustibles liquides et gazeux. Les photos aériennes de 1953 nous montrent l’existence d’un embranchement particulier sur la voie ferrée centrale de l’avenue Salengro, permettant aux wagons de décharger directement dans la cour de l’entreprise. L’aiguillage d’accès était placé au niveau de l’actuelle avenue de Verdun ; c’est le seul embranchement sur cette voie. On distingue nettement les différents tas de charbons, et en haut de la photo, plusieurs tombereaux SNCF qui viennent d’être déchargés,  et un tronçon de la voie qui suivait l’axe de l’avenue Roger Salengro.

Photo archives municipales et photo Jpm
 

En 1970, l’entreprise se diversifie : parallèlement à la SAVCA, apparaît à la même adresse la société nouvelle de carrosserie automobile. En revanche, il n’est plus fait mention de commerce de charbons. L’entreprise a disparu en 1974,  M. Raux a sans doute pris une retraite bien méritée…

Photo Archives municipales

Le Ravet Anceau de 1979 mentionne les Établissements Ponthieux automobiles, concessionnaires Ford au 209, et J. Leys au 227. La photo aérienne nous montre qu’une partie du terrain a été distrait de l’ensemble pour y construire des maisons, et que les voitures ont désormais remplacé les tas de charbon !

Documents archives municipales
 

Le Ravet Anceau de 1987  indique toujours le garage Ponthieux, concessionnaire Ford, mais bientôt l’affaire est vendue à M. Rogier qui installe avenue Roger Salengro le garage Valauto sous la marque Volkswagen-Audi. Ce garage était précédemment installé au coin de l’avenue Motte et de la rue Jean-Jacques Rousseau, près de l’Usine sous l’enseigne MBBM, et son propriétaire était alors M. Mandron. Le départ du garage permettant à l’Usine de s’étendre – juste retour des choses – sur un terrain qui faisait partie, à l’origine, de l’usine de velours Motte-Bossut.

Photo Jpm

Le Garage des sports

 

 

Photo Delbecq – Archives municipales

La multiplication des automobiles a eu très tôt pour corollaire celle des garages et stations services. C’est ainsi que le carrefour de l’avenue Motte et de la rue de Lannoy, deux voies de communication importantes, voit rapidement apparaître un garage automobile.

Dès 1934, Julien Lejeune, habitant 103 rue Ma Campagne, informe les services municipaux de son intention de faire construire Avenue Alfred Motte à Roubaix un immeuble à usage de garage d’Automobiles. Le bâtiment prévu se développe sur 25 mètres le long de l’avenue.

Document Archives municipales

Julien Lejeune diffère sans doute son projet, puisque qu’on ne trouve aucune mention de ce garage automobile, dans le Ravet-Anceau de 1938. Celui-ci voit finalement le jour, car on le distingue sur une photo aérienne prise par l’Institut Géographique national en 1950. Le Ravet-Anceau fait par ailleurs mention en 1953 d’un Garage des sports, au nom de J. Lejeune, situé au 326. Le bâtiment du garage est rectangulaire, le faîte du toit est parallèle à l’avenue Motte. Il est prolongé jusqu’au coin de la rue de Lannoy par un bâtiment coiffé d’une toiture perpendiculaire à la précédente. Ce bâtiment présente un pan coupé dégageant l’angle des deux rues.

Le garage avant 1962 – Photo l’usine

En 1962 des travaux modifient l’aspect du garage : Une extension de près de 10 mètres est ajoutée, qui forme un angle droit au bout du bâtiment initial. Elle est construite sur un terrain libre, à côté de la propriété. D’autre part, le bâtiment faisant l’angle des deux rues est remodelé : il possède désormais un toit constitué de deux parties en angle droit laissant la place à une terrasse.

Entre 1965 et 1968, ce garage devient une station-service Antar et prend le nom de Relais des sports. Le gérant est alors R. Delporte. Un plan daté de 1966 nous en montre la disposition : la terrasse surplombe le bureau de la station et les pompes de distribution de carburant. Devant ces pompes, une piste permet aux voitures de venir se ravitailler. Les cuves contenant le carburant sont enterrées sous l’ancien garage, et la nouvelle extension abrite le pont élévateur et l’équipement de graissage.

Document archives municipales

Ce relais des sports perdure jusqu’après 1983, alors qu’en 1987 il est remplacé par l’entreprise Roubelec, protection contre le vol. A ce moment, un étage coiffé d’un toit à quatre pans vient s’ajouter au dessus d’une partie du garage initial.

Enfin s’installent dans le bâtiment les pompes funèbres Douillez, sans modifier son architecture extérieure.