Le Lotissement Ferret-Savinel, allée Rembrandt

En 1979, l’entreprise immobilière Ferret-Savinel achète, en deux temps, la totalité de l’emprise de la teinturerie Burel : d’abord douze mille quatre cents m2, y compris l’entrée de l’usine et la maison du concierge, en front à rue du Boulevard de Fourmies. Puis dans un second temps le reste de l’usine (deux mille m² de bâtiment, le long de la rue Mignard). Un dossier de demande de permis de construire concernant cinquante-cinq logements individuels est présenté par Ferret-Savinel le 17 Août de cette année.

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Plan usine Burel doc AmRx

Mille huit cent m² d’espaces verts sont prévus, ainsi qu’un chemin piétonnier (maintenant allée Rembrandt), qui devait mettre en relation directe les commerces du boulevard de Fourmies et les maisons individuelles de l’autre côté de la rue Mignard. Cette zone, s’insère entre le bâtiment collectif construit face au Boulevard de Fourmies, les maisons situées le long de l’avenue Motte, la rue Mignard et le fond de l’ancien bâtiment industriel Motte, actuellement occupé par un garage Citroën.

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Lotissement Ferret Savinel vue IGN

Les maisons sont construites (la majorité à 5 pièces, et quelques unes à quatre) sur 4 niveaux (RdC bas et haut, 1er et 2eme étage). Pour varier l’aspect des constructions, il est prévu différents plans de façades, de faire varier les couleurs des murs et les types de couverture. Sont également prévus des garages intégrés aux habitations et des places de stationnement. Les habitants du lotissement y accèdent par l’ancienne entrée de l’usine, ouvrant sur le Boulevard de Fourmies.

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Plan Petit doc AmRx

Il faut remarquer que les plantations tiennent encore une place non négligeable dans le lotissement et que le passage piétonnier, transformé en allée de circulation intérieure, est maintenant fermé par une grille rrettélécommandée par les habitants, sans doute pour sécuriser les accès. Signe des temps ?

 

 
 

Le Boulevard de Fourmies en 1930

Le boulevard de Fourmies des années trente CP Méd Rx

Cette carte postale représente le boulevard entre 1930 et 1950, vu en direction de la place du Travail. On y voit la filature Dazin-Motte, surmontée d’une tour. Sur son emplacement se trouve aujourd’hui la résidence Palissy. En se rapprochant, on découvre successivement la rue Puget puis la rue Carpeaux et, au premier plan la rue David d’Angers.

On assiste à une première vague de construction dans les années 1890, lors de l’ouverture du boulevard : d’abord les usines s’implantent, puis les premières maisons particulières et quelques commerces. La majorité des constructions actuelles sont en place à partir de 1925. En particulier, on compte à cette époque 10 estaminets entre la rue Messonnier et l’avenue Linné : ce nombre est lié à la présence de trois grosses entreprises dans cette zone.

Le Ravet Anceau nous permet d’identifier les commerçants avec, de gauche à droite : la mercerie Lassou, l’estaminet de Mme Desreumaux (puis Derache-Planquaert), la boucherie-charcuterie Baelde, l’épicerie Brouwers transformée avant 1939 en droguerie, le marchand de chaussures Degeldère, la mercerie Willaumez, le bureau de tabac Horent (Vanneste par la suite). Après la rue Carpeaux, la boucherie Belpaume, et après la rue Puget, l’estaminet Deleporte repris avant la guerre par le marchand de meubles Leblanc.

Le tramway visible sur l’image, emprunte la ligne D (Mouvaux – Bd de Fourmies par la place de Roubaix). Cette ligne avait son terminus devant les ensembles HBM, à la limite de l’avenue Motte.

Tout n’est donc pas encore bâti ; on voit bien sur la photo qu’il reste des «vides» côté impair, mais en ce qui concerne les bâtiments existants à l’époque, on retrouve aujourd’hui les constructions d’alors :

 

Le détail

Ce montage montre bien que les constructions sont les mêmes bien que les façades de magasins aient changé. Le café du coin s’est agrandi d’une terrasse couverte, la boucherie comporte maintenant un garage surmonté d’un étage, la boucherie au coin de la rue Carpeaux s’est trouvée augmentée d’un bâtiment bas qui n’existait pas à l’époque.

Si cette vue du temps passé vous suggère des commentaires, n’hésitez pas à les placer ici ; toute contribution est la bienvenue, car elle permet d’enrichir la mémoire du quartier.

Les débuts du Nouveau Roubaix

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Le Nouveau Roubaix en 1919 doc AmRx

Traces de campagne

Une rangée de petites maisons de journaliers marque encore l’ancien tracé de la petite rue placé en retrait de l’actuelle avenue. En 1906, la petite rue Linné mène à Hem en partant de la rue Paul Wante. Elle devient l’avenue Linné et rejoint le boulevard de Fourmies. C’est pour ainsi dire la première frontière du futur quartier du Nouveau Roubaix. On peut encore apercevoir l‘ancien alignement de la rue, car ces petites maisons existent encore, l’une d’elles s’est transformée en café de la Poste.

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Une choque de maisons de l’ancienne rue Linné doc NE

Une école entre ville et campagne

C’est sous le mandat d’Henri Carrette, en 1898, que fut décidée la construction de la future école primaire à laquelle on donnera après la première guerre mondiale, le nom de Léon Marlot, jeune résistant tombé sous les balles allemandes. Ce groupe scolaire  forme l’angle de l’avenue Linné et de la future rue Jean Macé. Il faudra dix ans pour que ce projet aboutisse et soit réalisé par l’architecte Paul Destombes. En 1908, cette école fait encore face à des terres agricoles.

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Le groupe scolaire de l’avenue Linné CP Méd Rx

Des terrains libres

En 1919, après la place du Travail, le long du récent boulevard de Fourmies, il y a principalement des entreprises. La rue Ingres est inachevée, mais le groupe scolaire de l’avenue Linné existe déjà, avec une vue sur des terrains vagues ou des champs. Seuls vestiges des anciens chemins, l’avenue Linné, autrement dénommée chemin d’intérêt commun n°118, dans sa partie vers Hem. Cependant l’avenir est déjà tracé : un long boulevard préfigure la nouvelle ceinture de Roubaix, l’avenue des Villas et le boulevard industriel, dont une partie a été rebaptisée avenue Alfred Motte. L’usine de velours Motte Bossut existe déjà depuis 1903, l’usine Dazin-Motte ouvre le boulevard de Fourmies, et le développement industriel s’annonce avec un projet de chemin de fer. La Municipalité de Roubaix, sous l’impulsion de Jean Lebas, va démarrer un grand chantier d’habitat social sur les vastes terrains agricoles exploités dans le passé par les censiers des fermes de la Haye et de Gourguemez.

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En tête de lettre de l’usine Dazin Motte doc AmRx