Forage au Sapin Vert

En octobre 1951, les villes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos se sont associées pour entreprendre en commun un nouveau forage pour trouver de l’eau potable. Jusqu’ici, le service des eaux de Roubaix Tourcoing utilisait deux stations de pompage : l’une à Pecquencourt et l’autre à Tourcoing.

Chaque jour les deux stations fournissent 22.500 m³ d’eau, or la consommation moyenne des deux villes sœurs est de 21.000 m³. La marge de sécurité est mince, d’autant que les nouvelles constructions commencent et avec elles les nouveaux branchements, sans parler des période de pointe en été.

La station de pompage du Sapin Vert en 1951 Photo NE

Le nouveau forage se trouve sur le territoire wattrelosien, au Sapin Vert, rue Alfred Delecourt. Deux forages vont chercher l’eau à plus de 120 mètres de profondeur. La production s’élèvera à 7200 m³ par jour sachant qu’un tiers de l’eau recueillie appartiendra à la ville de Wattrelos.

La station du Sapin Vert aujourd’hui vue Google Maps

Les villes de Roubaix et Tourcoing augmentent leur marge de sécurité de 4800 m³ par jour. L’autre intérêt c’est de pouvoir rétablir automatiquement toute la pression désirable par la remise en service du bassin supérieur de réservoir de Mouvaux grâce à l’apport wattrelosien. La mise en service de la station du Sapin Vert est prévue pour le Nouvel An 1952, assure Monsieur Jean Quinsace, directeur du service des eaux de Roubaix Tourcoing.

d’après la presse de l’époque

Forage au Beck

La question de l’alimentation en eau potable est récurrente à Wattrelos comme dans les autres communes alentour. Avec l’urbanisation croissante, les besoins ne font qu’augmenter. À tel point qu’en 1960, les stations élévatrices de Pecquencourt, de Wattrelos (Sapin Vert) de Tourcoing et de Roubaix aux Trois Ponts peinent à répondre à la demande. En dix ans, de 1945 à 1959, la consommation des roubaisiens et tourquennois a presque quadruplé passant d’un peu plus de 3 millions de m³ à près de 12 millions de m³. On évalue la moyenne journalière à 32.000 m³ mais c’est sans compter avec les pointes saisonnières de l’été. Les pompes travaillent jour et nuit, les réservoirs s’épuisent et on approche de la pénurie.

Forage au Beck en février 1960 Photo NE

Les géologues cherchent alors et découvrent une nappe aquifère suffisamment importante sur le territoire de Wattrelos au hameau du Beck, non loin du canal. Le Syndicat intercommunal des eaux de Roubaix Tourcoing et la commune de Wattrelos décident d’y édifier une nouvelle usine élévatrice en février 1960. Trois forages ont atteint la mappe et une citerne de 1200 m³ a été installée dans la proximité. Une salle des machines va être bâtie et on espère qu’au début de 1961 on débitera 20.000 m³ par jour !

Forage à proximité du canal Photo NE

La station du Beck sera commandée et contrôlée automatiquement, ce sera une sorte d’usine-robot, selon l’expression de l’époque. Elle va coûter deux millions de francs et elle couvrira les besoins en eau potable jusqu’en 1970. Mais il faut déjà se préoccuper de l’avenir. Rappelons que la ZUP de Beaulieu n’existe pas encore, entre autres chantiers importants. Des stations sont prévues à Billy Berclau, Pont-à-Marcq, Wavrin, Emmerin, comme une large ceinture d’usines élévatrices. L’eau potable est alors vendue 34 francs le m³, ce qui est plus bas que la normale, compte tenu des taxes prélevées par l’État pour les adductions d’eau dans les campagnes et le syndicat pour le renouvellement du réseau.

Vestiges de l’usine du Beck ? Vue Google Maps