Cette fameuse tranchée verte commence au pont de la rue de Mouvaux, en face de la descente de la rue de l’Alma, autrefois occupée par la société anonyme de fabrication de tissus du même nom. Voici un relevé des rues situées entre le chemin de fer et la rue de l’épeule, à partir de la rue du grand chemin, ainsi que leur date de création : rue du Lieutenant Castelain (1894), qui rejoint la rue du Parc (rue particulière existant dès 1860 et entrée dans le réseau vicinal en 1905), de laquelle repart la rue du Vivier (id). Celle-ci croise la rue des Arts, à partir de laquelle se trouve la petite rue de la digue (1867) à hauteur d’un autre pont de chemin de fer qui rejoint la rue du Marquisat (existante en 1867, vicinalisée en 1892) d’où démarre la rue du Brondeloire (classée en 1887), dans laquelle aboutissent la rue Heilmann et la rue Brézin.
Un certain nombre d’entreprises étaient adossées au talus de la voie de chemin de fer. La percée s’est faite à l’endroit où se trouvaient autrefois les bureaux de la Compagnie des Mines d’Anzin au n°56, au ras du mur et des sheds de l’atelier de carrosserie Verplancke au n°32. On se retrouve là au bout de la rue du Parc, laquelle rejoignait autrefois la rue de la digue au pied du remblai de chemin de fer. Elle fut désaffectée sur plus de vingt mètres de son parcours, dont l’espace réapparaît aujourd’hui avec la percée verte.
Le long de la rue du Vivier, côté pair, se trouvaient aux n°8 à 12 la société Coussement, et au n°18 la cité Lequain. Côté impair, on peut encore apercevoir les locaux d’entreprises aujourd’hui disparues, au n°5 les eaux gazeuses, au n°7 les magasins Chatiliez, au n°9 un dépôt de matières colorantes Kuhlmann. Sur le même trottoir, un poste EDF fait toujours l’angle avec la rue des Arts. Dans la rue des Arts se faisaient face en regardant vers le pont à gauche au n°215 les transports Valcke et à droite au n°244-246 la fromagerie Marcillat, produits laitiers.
La rue du Vivier donne donc dans la rue du Marquisat, où étaient les locaux de l’épicerie en gros Kuhn au n°51, après le débouché de la rue du Brondeloire. Celle-ci reçoit dans son côté impair l’arrivée des rues de Turenne et Heilmann. De fait elle était donc constituée des façades arrières de l’importante usine Selliez laquelle donnait sur les trois rues. Sur son côté pair, dans les années soixante dix, elle comprenait au n°34 les Ets Flipo Richir qui occuperont également l’usine Selliez un peu plus tard, au n°36 l’usine de la société d’articles de sports Vroman, et aux n°38-40 les transports Delachaussée.
Il faut ajouter à cette liste contemporaine des implantations plus anciennes comme celle du Peignage de l’Epeule qui occupèrent tout le côté pair de la rue du Brondeloire au début du vingtième siècle avant de disparaître dans un mémorable incendie.