Boucheries Au Fin Palais

C’est avant 1883 que remonte l’ouverture du Café Saint-Pierre, au 240 rue Jules Guesde à Hem, à l’angle de celle-ci et de l’impasse Saint-Pierre. En 1883 en effet, les participants à la société de secours mutuel Saint-Pierre s’y assemblent comme le font d’autres sociétés dans divers autres estaminets du village.

Carte postale (document Historihem)

Ce n’est qu’en 1889 qu’il est possible de nommer la tenancière de ce café, lequel appartient à Henri Delecroix, brasseur et futur maire, en la personne d’Apolline  Dereux épouse Delepaul. Le cabaret est repris plus tard par les Vercruys.

Puis pendant près de 30 ans, de 1934 à 1961, l’établissement est tenu par Léon  Guevart à la fois répertorié dans les Ravet-Anceau de l’époque comme cafetier et boucher. Le commerce a pour enseigne : « A Saint-Pierre », comme le démontre une publicité effectuée pour la boucherie charcuterie.

Publicité (document collection privée)

En 1944, au lendemain du massacre d’Ascq, de nombreuses arrestations ont lieu sur Hem, pour tenter de mettre à mal une résistance active, les premières se produisant au café Saint-Pierre et dans l’impasse Saint-Pierre. Les « feld-gendarmes » traversent le café et gagnent les maisons de l’impasse par les jardins. Ils arrêtent également Léon Guevart et son frère et les conduisent à la prison de Loos.

Fin 1944, un camion de ravitaillement anglais passe devant l’établissement, des partisans accrochés à la cabine du véhicule accompagnant les alliés dans la traversée de la commune. Comme on peut le constater sur la photo amateur le drapeau français flotte fièrement au fronton du Saint-Pierre. Après la guerre le café-boucherie rouvre ses portes et Léon Guevart continue d’apparaître dans les annuaires au moins jusqu’en 1965.

Photo du camion de ravitaillement anglais devant l’établissement (Document Mémoire en images de Hem)

En 1968, au 240 rue Jules Guesde c’est la boucherie de A. Mylle qui est répertoriée, commerce que l’on retrouve ensuite dans la rubrique boucherie chevaline du Ravet-Anceau de 1979, mais au 2 bis rue Jules Guesde. Dès 1969, en effet c’est Aloïs Coulier qui apparait comme boucher au 240 rue Jules Guesde puis comme cafetier à la même adresse sous l’enseigne : « Au mainate parlant ».

Publicité (document collection privée)

Ensuite, Mr et Mme Dejonckheere, déjà propriétaires d’une boucherie-charcuterie de renom sur Lys-lez-Lannoy, ouvrent leur charcuterie à l’enseigne : « Au fin palais », à Hem, en faisant de la publicité dans le journal Nord-Eclair, en 1973. Ainsi apprenons-nous que la charcuterie est fabriquée sur place suivant des recettes transmises de père en fils dans la famille.

Photo de l’ouverture de la charcuterie en 1973 (document Nord-Eclair)

Lorsque Daniel Lemort, employé des Ets Dejonckheere, reprend l’établissement en 1980, il procède également à une publicité dans le journal pour se faire connaître. Les clients y trouvent des viandes de 1er choix, des charcuteries réalisées sur place grâce à l’installation d’un laboratoire et des articles d’épicerie pour compléter un éventuel repas.

Photo du changement de propriétaire en 1980 (document Nord-Eclair)

Photo du magasin (Document collection privée)
Publicité de 1983 (Document collection privée)

Pendant ce temps, au 68 rue du Docteur Coubronne, on retrouve, à partir des années 40  et pendant une vingtaine d’années André Dusquesne et frères, propriétaires d’une fabrique de machines à laver et de bacs pour teinture mais aussi d’une tonnellerie.

Enveloppe à en-tête des Ets Duquesne (Document collection privée)
Publicité Duquesne frères (Document collection privée)

Dans les années 80, c’est une crémerie volaillerie qui s’y installe en la personne de Mme Mylle-Duquesne.

Publicité La Fermette d’Hem Bifur (Document collection privée)

Enfin Daniel Lemort, désireux de s’implanter aussi au centre de Hem y ouvre son deuxième établissement à l’enseigne : « Au fin palais », où il propose les mêmes services qu’à son commerce principal de la rue Jules Guesde.

Publicité reprenant les 2 magasins (Document collection privée)
Photo du magasin de la rue Coubronne (Document collection privée)

Depuis la fin d’activité de Daniel Lemort et la fermeture de ses 2 magasins, les commerces abritant ses boucheries ont aujourd’hui changé d’activité. La boucherie de la rue Jules Guesde a bien été reprise un temps par Cédric Gochon qui y a obtenu le prix d’excellence du jambon artisanal en 2010. Puis le local ayant été libéré a vu ouvrir en 2013 un salon de coiffure à l’enseigne Beautiful Coiffure, géré par Franck Becq.

Photo du salon Beautiful Coiffure (Document collection privée)
Franck Becq dans son salon et publicité pour celui-ci (Document Tout’Hem)

Celui du 68 rue du Docteur Coubronne a connu l’installation d’une entreprise de restauration sur place ou à emporter à l’enseigne Fée Maison.

Photo du commerce Fée maison (Document collection privée)
Publicité (Document Tout’Hem)

Curieuse destinée pour un ancien estaminet puis boucherie-charcuterie rue Jules Guesde d’être à présent consacré à la coiffure tandis que dans le même temps une ancienne tonnellerie travaillant pour les brasseurs de la région est devenue, après avoir abrité une crémerie puis une boucherie-charcuterie, un lieu de restauration-traiteur.

Remerciements à Historihem et la ville de Hem ainsi qu’à Bernard Thiébaut pour son ouvrage Mémoires en Images de Hem