Marius Aupoix

Marius Aupoix naît en 1925 à Dompierre les Ormes, dans le département de la Haute Saône. Il arrive à Roubaix au début des années 1950 et souhaite créer sa petite entreprise de plomberie zinguerie couverture. Il reprend le domicile de Jean Delobel industriel, situé au 321 de la rue Jules Guesde à Roubaix, à l’angle de la rue Monge pour s’y installer.

document collection privée

En 1955, il demande un permis de construire pour transformer son habitation dont il perce les murs extérieurs pour poser 3 fenêtres et une grande porte. Il assure les travaux lui même. Ses affaires démarrent fortement grâce à son savoir faire et à son expérience. Il commence alors à faire de la publicité dans la presse locale à partir des années 1960

documents archives municipales

et en 1966, transforme ses fenêtres extérieures en larges baies vitrées et supprime la porte cochère. Son objectif est de développer son affaire d’artisan plombier en créant un magasin pour accueillir sa clientèle.

Il commence à vendre des produits d’électro ménager et en particulier la célèbre marque Brandt.

Publicité 1967 ( document Nord Eclair )

La même année, Marius devient installateur agréé  »Gaz de France » et artisan qualifié ( certification OPQCB ) et devient ainsi entrepreneur spécialisé en chauffage central en gaz, charbon et mazout.

Publicités années 1970 ( documents collection privée )

Ses produits de chauffage sont exposés dans son point de vente. Son magasin lui permet également de développer le commerce de produits de quincaillerie, vaisselle, verrerie, articles cadeaux, petit électro ménager et petits meubles de cuisine. Dans les années 1970, il transforme son magasin en libre service.

Publicité 1975 ( document Nord Eclair )

En 1975 il continue son développement, en ajoutant un complément d’activité : il devient installateur de laveries automatiques, de salons-lavoirs en libre service, avec la marque LAVORAMA. Il installe aussi des buanderies pour collectivités et commercialise alors des lave-linges de 5 à 70 kgs, des essoreuses, des séchoirs, des repasseuses.

document collection privée

Marius arrête son activité à la fin des années 1980. Le magasin reste vide au début des années 1990.

document Nord Eclair 1996

En Juillet 1996, Bachir Moussa originaire de la région Valenciennoise, ouvre son magasin « Mitidja volailles halal » à l’emplacement du 321 rue Jules Guesde. Mais la boutique n’est que la partie visible, car derrière se trouve l’abattoir de volailles ultra moderne aménagé sous le contrôle des services d’hygiène et vétérinaire. Bachir Moussa travaille avec ses associés Mme Chao et Mr Elmohro.

Photo G. Vanspeybroeck 1997

Depuis le milieu des années 2000, « Le Monde de Toudra » magasin d’articles orientaux s’est implanté en lieu et place de la boucherie.

Le Monde de Toudra en 2008 ( document Google Maps )

Remerciements aux archives municipales.

Gustave Coquant

Gustave Coquant est né le 3 Mai 1910 à Roubaix. Il travaille bien en classe et passe son certificat d’études à 13 ans. Il trouve immédiatement un emploi chez un négociant en vins et liqueurs : L’Alliance, au 13-15 rue des Fabricants, pour aider financièrement la famille et pour acheter des accessoires pour sa bicyclette, car il est passionné de vélo. Gustave prend des cours du soir, pour se former au commerce, à la comptabilité et au droit ; en effet, il est bien décidé à entreprendre et à foncer dans la vie.

Il est très intéressé par les nouvelles technologies balbutiantes des années 1920-1930 et en particulier la T.S.F. Il trouve un local en 1931, au 37 bis rue Pauvrée, pour exercer sa passion. Il passe un accord avec le fournisseur REX RADIO pour vendre ses TSF ( le poste musical ) dans les foires, les salons et les expositions d’appareils électro-ménager.

Gustave devant sa devanture, en 1938, Grande-rue  ( Document V. Coquant et coll. priv. )

Gustave est particulièrement doué pour le commerce, tant et si bien que le succès est immédiat. Victor Coquant, son père, satisfait de cette période de rodage, décide de l’aider en lui trouvant un magasin, en 1938, dans une artère commerçante de la ville, au 261 Grand-rue  ( entre la place Nadaud et le canal ).

Gustave s’associe également avec deux de ses cousins pour ouvrir un magasin à Tourcoing et un à Lys-lez-Lannoy.

Gustave et Simone Coquant ( Document V. Coquant )

Après guerre, Gustave développe son activité de façon très importante ; il rachète la marque REX RADIO à son compte. Il vend désormais non seulement ses postes de radio mais également des télévisions de grandes marques : TELEREX, TEVEA, SCHNEIDER, RADIOLA, des réfrigérateurs, des machines à laver : LAVIX, REXILUX, HOOVER, des machines à coudre. La femme de Gustave, Simone, l’aide à la tenue du magasin, la comptabilité, le secrétariat et le fichier client. Ils habitent au 1er étage.

( Document V. Coquant )

En 1951, il décide de transformer la façade de son magasin. Il confie les travaux à l’entreprise Trapletti et Dumortier, Bld de Metz, pour un montant de 500.000 Frs. L’année suivante, il investit à nouveau en transformant l’immeuble du 24 rue Perrot ( la rue parallèle, juste derrière ) avec un accès direct au magasin et un aménagement de deux pièces à l’étage.

( Document coll priv. )

Gustave aime toutes formes de publicité : les parutions dans la presse locale, bien sûr, mais également sur des véhicules publicitaires, comme le célèbre « camion Coquant » que Gustave a dessiné lui-même et qui est construit par le carrossier Mesmiak, à Armentières, en 1959. C’est un camion de marque Hotchkiss conçu de façon très ingénieuse et astucieuse, avec un coffre arrière qui se soulève, ce qui permet d’installer une estrade pour des panneaux d’information, des remises de prix ou des animations diverses. Un mini lavabo est installé à l’intérieur, ainsi qu’un groupe électrogène pour alimenter la sono, le micro, et les haut-parleurs.

( Document V. Coquant )

Dans les années 1960, il fait installer « la flèche Coquant ». C’est une enseigne lumineuse immense, posée, non pas en façade, comme habituellement, mais au dessus de la Grand Rue ! avec des fixations sur le mur opposé. Cette enseigne est alors visible depuis le centre-ville !

Une partie de la flotte de véhicules de livraison, de SAV et le camion Coquant ( Document V. Coquant )

Gustave s’occupe surtout de la vente. Il ne compte pas ses heures. Conscient qu’il n’a pas pu étudier comme il le souhaitait, il compense par une quantité de travail impressionnante. Le magasin est même ouvert le dimanche matin. Une vingtaine de salariés travaillent dans l’entreprise ( techniciens et livreurs ).Toujours au service du client, la devise reste la même : Un service spontané et constant.

( Photo Daniel Labbé )

En 1968, Gustave Coquant ouvre un nouveau magasin, au 32 place de la Liberté, de façon à développer sa clientèle, en étant plus proche du centre-ville.

( Document V. Coquant et Nord Eclair 1969 )

Toujours passionné par la publicité et l’animation, il décore, en 1969, les vitrines de ses deux magasins : Grand-rue sur le thème des astronautes, et place de la Liberté sur le thème du cirque REX.

( Document Archives Municipales )

Il reprend la maison voisine, au 259 Grand rue, en 1969, et l’année suivante, fait transformer la façade des deux magasins par l’architecte Paul Amadei, rue Lacroix, pour un budget de 50.000 Frs.

Au début des années 1970, son fils Jean-Marc devient PDG adjoint et développe l’entreprise familiale, Coquant SA, en créant une gamme de meubles haut de gamme (Tricoire, Ehalt . . . )

( Photo Google maps )

Gustave Coquant reprend ensuite le hangar derrière le magasin, de façon à pourvoir abriter les camionnettes, avec une entrée rue Perrot. La surface totale du terrain s’étend désormais sur 1500 m2.

( Document V. Coquant )

Gustave est très présent dans le milieu associatif roubaisien. Il fait partie du syndicat des pêcheurs, de l’Union des commerçants de Roubaix, du tribunal de commerce de Roubaix, du COR ( Cercle Orphéonique de Roubaix ). Tous ses engagements lui valent la médaille d’argent de la ville de Roubaix et les palmes académiques.

Gustave décède en 1976. Son fils Jean Marc continue l’activité.

Dans les années 80, la concurrence arrive : des surfaces de vente spécialisées en électro-ménager, comme Darty ou Boulanger, s’implantent en zone commerciale. Les attentes de la clientèle sont différentes et évoluent vers des produits consommables, ce qui entraîne la fermeture du magasin Coquant en 1993 : la fin d’une époque.

Remerciements à Valéry Coquant pour sa documentation et son témoignage ainsi qu’aux Archives Municipales.

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Si par hasard, un lecteur possède une photo de la célèbre « Flèche Coquant » au dessus de la grande-rue, ce serait sympa de nous contacter. Merci d’avance.

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