Claude Le Comte

Au début des années 1930, Médard Le Comte Caveye fonde une entreprise de TSF ( transmission sans fil ) au 63 et 65 rue de Lorraine à Roubaix.

Maison de Médard Le Comte, de nos jours (Document Google Maps)

Après la seconde guerre mondiale, il se spécialise en électricité générale et au début des années 1950, il s’installe rue de l’Alma, son domicile se situe alors au 11 rue Saint-Vincent de Paul. Par la suite il déménage au 33 rue Vauban à Roubaix.

Dans les années 1950, Claude Le Comte, son fils, crée seul sa propre affaire au 57-59 rue de l’Alma avec pour seul moyen de transport un cyclomoteur. Il y exploite une entreprise d’électricité générale ainsi qu’un magasin de disques, radios télévisions et électroménager avec son épouse Yvonne, née De Vriendt, qui tient le commerce .

Publicités années 1960 (Documents collection privée)

Il acquiert par ailleurs un immeuble situé 25 rue du Grand Chemin, auparavant siège de la parfumerie-savonnerie Victor Vaissier. Il dépose en 1964 une demande de permis de construire pour y aménager des appartements et studios aux premier et deuxième étages afin de procéder à des locations.

Photo façade 1963 (Document archives municipales)

Ce bâtiment à la façade impressionnante comporte à l’intérieur un escalier de marbre et des sols en parquet de bois. A l’arrière des piliers en fonte soutiennent une galerie située à mi-hauteur qui fait le tour de l’immeuble, d’une superficie totale de 1600 mètres carrés au sol. Claude installe son entreprise au sous-sol et au rez-de-chaussée où se trouvent les bureaux.

Photo aérienne d’avril 1965 (Document IGN)

C’est là qu’il développe son activité d’électricité générale en y adjoignant la vente de fournitures et d’appareils électriques en gros, dont la gazinière Sélecta. En 1968, un 3ème magasin est ouvert 154 rue de Lille à Halluin où il propose les mêmes services qu’à Roubaix.

Publicité de 1968 (Documents collection privée)

Dans les années 1970, Claude Le Comte a l’idée de créer un Centre Equestre pour répondre à la passion pour l’équitation de ses 2 enfants : France et Pascal. Il décide donc d’acquérir à Hem un terrain de 5 hectares appartenant à des agriculteurs, rue de Croix, juste à côté de ce qui va devenir la voie rapide. C’est sur une partie du terrain acheté qu’est construit le bâtiment principal du futur centre équestre en 1975. C’est Yvonne qui, au début, s’ y occupe de l’accueil et du secrétariat. ( Voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : Centre équestre Le Comte )

Autocollant du Centre Lecomte Hem (Document collection privée)

Au début des années 1970, Claude propose à sa clientèle de réaliser elle-même, ses installations électriques avec l’aide de ses conseillers spécialistes. Il commence aussi à proposer à la vente du linge de maison et en particulier de la marque Descamps ; ce domaine est également pris en charge par Yvonne. En 1973, il vend des fauteuils, salons, convertibles et salons d’angle de tous styles.

Publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair et collection privée)
Photo de Claude dans les années 1970 (Document Pascal Le Comte)

En 1974, un magasin est créé à Lille au 40 rue Jules Guesde, qui fait de la publicité pour une vente de meubles. Un autre établissement lillois se situe rue du Court Debout. Enfin Claude Le Comte ouvre une succursale à Paris 11 rue de l’Aqueduc, pour assurer à l’entreprise une envergure nationale et y honorer ses contrats avec l’armée et l’Administration.

Il fait également l’acquisition dans la rue du Grand Chemin à Roubaix des anciens Ets Vroman ( Equipements sportifs ) au n° 30 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé Vroman Sports ). Il y crée un commerce de vente de confection enfants à l’enseigne Mom.

Instantané de mémoire : « A l’époque mon père relevait sur le journal local les avis de naissance et me faisait rechercher dans les annuaires les adresses des nouveaux parents afin que je puisse leur envoyer des publicités pour le magasin ».

En 1977, cet immeuble est l’objet d’un incendie qui prend au rez-de-chaussée, lieu du stockage d’articles d’habillement. Une grosse lance et 2 petites lances suffisent aux pompiers pour éteindre l’incendie, qui fait quand même énormément de dégâts.

Document Nord-Eclair

Entrepreneur ambitieux, qui s’est fait à la force du poignet, Claude a pour objectif un développement poussé de son entreprise.

Instantané de mémoire : « Mon père était un entrepreneur à l’ancienne, très bosseur, qui poursuivait ses objectifs jusqu’à ce qu’ils soient atteints et tout le monde devait suivre. Il était toujours à l’affût des progrès techniques et a ainsi été l’un des premiers à utiliser un ordinateur à cartes perforées dans l’entreprise ».

Les travaux d’électricité que son entreprise réalisait parfaitement à l’hôpital de la Fraternité à Roubaix lui ont ainsi permis de décrocher le contrat mirobolant confiant aux Ets Le Comte la réalisation de travaux d’électricité au moment de la construction du nouvel hôpital Victor Provo au début des années 1980.

Publicité de 1982 (document Nord-Eclair)

En 1983, c’est le n°25 qui subit un incendie. Des ouvriers de la SARL Van Dist de Tourcoing, sur le toit effectuent des travaux de couverture et déclenchent accidentellement le sinistre dans lequel les combles et la toiture, ainsi que 6 appartements meublés du 2ème étage sont détruits. Les planchers des étages inférieurs et le rez-de-chaussée sont noyés d’eau suite à l’intervention des soldats du feu. L’un d’entre eux est blessé par la chute d’une poutrelle enflammée reçue sur le dos et doit être transporté au centre hospitalier de Roubaix.

document Nord-Eclair

à suivre . . .

Remerciements à Pascal Le Comte, ainsi qu’aux archives municipales.

Alfred Derly – la 357 Roubaisienne

Alfred Derly est artisan électricien. En 1947, il installe sa petite entreprise au 334 rue de Lannoy à Roubaix, à deux pas du boulevard de Reims. Alfred est locataire ; son entreprise d’électricité générale s’appelle « Au Grand Cheval Blanc » du nom de la courée voisine qui se situe au N° 332.

document collection privée

En 1951, Alfred Derly effectue quelques travaux de rénovation ( maçonnerie menuiserie et peinture ). Les affaires fonctionnent correctement et dans les années 1960, Alfred n’hésite pas à communiquer régulièrement par de la publicité dans la presse locale.

Publicité Nord Eclair

Au début des années 1970, son fils qui porte le même prénom, Alfred, vient l’aider dans l’entreprise qui devient alors, Alfred Derly et fils.

Progressivement, Alfred étend l’activité en proposant une gamme d’appareils d’électro-ménager et du matériel de vidéo surveillance.

documents collection privée
Alfred Derly en 1972 ( document Nord Eclair )

Les affaires deviennent plus difficiles à la fin des années 1970, car la concurrence des grandes surfaces en appareils électro-ménagers, lustrerie et alarmes, devient féroce. Et puis, Alfred, passionné par les armes depuis son enfance, a une idée bien précise en tête, c’est d’ouvrir une armurerie à Roubaix.

L’occasion se présente en 1978, lorsqu’il achète à Lucien Lagache un local, au 197 de la rue de Lannoy, d’une surface de plus de 600 m2. Ce terrain était autrefois occupé par l’entreprise Divol, grossiste en fruits et légumes. Sa façade a été transformée par son propriétaire, Lucien Lagache, en 1973 ; une large vitrine remplace désormais les deux petites fenêtres, afin de donner à ce bâtiment un aspect plus commercial.

document archives municipales

Alfred Derly effectue ensuite quelques travaux, en 1981 à savoir : repousser la grille d’entrée située sous le porche, aménager l’intérieur de son magasin et surtout installer des systèmes de sécurité efficaces et indispensables pour une armurerie.

document archives municipales

Au fond du terrain, il aménage un stand de tir de 17m de long au sous sol, et crée le club de tir : La 357 roubaisienne.

document archives municipales

L’objectif d’Alfred est, bien sûr, de vendre des armes de tir à ses clients, mais également de leur proposer de les stocker dans ses coffres forts, en attente de leur autorisation de détention. Très bonne stratégie pour démarrer son activité, car le succès est au rendez vous. La 357 Roubaisienne est un club sportif privé, un stand de tir fédéral affilié à la FFT Fédération Française de Tir.

document collection privée

Soudain, le 2 Mars 1984, c’est l’effroi : Alfred Derly est assassiné dans son magasin, par un inconnu, d’une balle de 22 LR dans la nuque.

document Nord Eclair

Dans le quartier, les voisins sont consternés, et viennent aux nouvelles devant la façade du magasin. La police procède aux premières investigations. Alfred Derly était honorablement connu et très estimé dans le quartier. Il était également vice président de l’union des commerçants de la rue de Lannoy.

document Nord Eclair

L’enquête piétine. La police judiciaire diffuse alors, dans la presse locale un portrait robot pour tenter de retrouver l’auteur de ce crime, mais sans succès. L’assassin ne sera jamais retrouvé.

document Nord Eclair

Quelques temps après, un membre du club de tir, Didier Masquelier reprend l’armurerie, succède à la présidence de « La 357 Roubaisienne » et continue l’activité.

à suivre . . .

Remerciements à Dominique Houte, ainsi qu’aux archives municipales