L’école des sœurs dominicaines se situe au 25 rue de Lille (bâtiment acheté à la famille Ternynck en 1919). Les locaux deviennent trop petits car l’école ne cesse de se développer. Il faut donc songer à s’installer ailleurs. Le président de l’école, Fernand Lepoutre, fait l’acquisition du château Ternynck le 1er Juin 1946. Le financement a pu être réalisé grâce à des emprunts, des dons de la congrégation et des familles, mais aussi par des ventes de charité et des séances théâtrales.
Henri Ternynck est un industriel roubaisien, dans le domaine du textile. Il possède une usine de tissage et filature, située sur le Boulevard de Fourmies ( voir un précédent article sur notre site, intitulé : l’usine Ternynck ) ainsi qu’une entreprise rue de la Fosse aux Chênes. Ses immenses bureaux se situent au 50 rue de la gare ( à l’angle de la rue de l’hospice ). Henri Ternynck gère ses affaires avec ses enfants, et crée l’entreprise Henri Ternynck et fils. Tous les membres de la famille Ternynck habitent dans différents endroits à Roubaix.
Un des fils d’Henri, Edmond Ternynck, se marie avec Marie Dormeuil, en 1878. Il décide de faire construire son hôtel particulier vers 1880. Il fait l’acquisition d’un terrain vierge de 13.519 m2, situé au 32 rue de Barbieux, pour y faire construire sa demeure. L’extrémité de cette immense parcelle se situe avenue Le Notre, en bordure du parc de Barbieux. Il confie le projet à l’architecte M. Dupire, qui s’inspire du château de Raray dans l’Oise, pour édifier les plans de la demeure.
Le château du Huchon, comme on l’appelle à l’époque, est très imposant, Il est composé de très nombreuses pièces, sur trois niveaux. Au rez de chaussée, une galerie de 24m de long fait face à la rue, c’est une galerie de façade pour y exposer des tableaux et œuvres d’art. La décoration des salles est luxueuse : cheminée dans chaque pièce, moulures bois, portes intérieures monumentales. Au 2° étage, se situent les chambres pour le personnel : les femmes de chambre et les femmes de ménage sont en effet très nombreuses et nécessaires pour le service des châtelains.
A l’extérieur, côté sud, est édifiée une terrasse couverte pour les beaux jours.
De chaque côté du château, ( côté rue ) sont édifiés deux bâtiments séparés. Le premier est réservé aux écuries, car les déplacements à l’époque se font essentiellement en véhicules hippomobiles ( fiacres, calèches ). Le deuxième, appelé bâtiment des communs, est consacré aux nombreux jardiniers. On y trouve la resserre et un hangar pour stocker le matériel. Le long du mur de clôture, se trouvent un clapier et un poulailler.
Dans les années 1920, de nombreuses nouvelles constructions sont érigées dans la rue de Barbieux. La municipalité décide alors d’une nouvelle numérotation des habitations. C’est ainsi que le 32 rue de Barbieux devient le 68.
Edmond décède en 1914. Son épouse, Marie Ternynck, continue à gérer seule la demeure. La propriété est immense. Une partie du château ( la moitié du rez de chaussée et la moitié du sous sol, sur le côté sud ) est louée, en 1929, à Léon Tack et son épouse Gabrielle née Catry.
Léon Tack est grossiste et importateur en fruits, primeurs et légumes. Son entreprise est installée au 23-25 rue de la Halle, où la famille occupe le 1° étage. Le couple et leurs enfants apprécie alors ce nouveau logement spacieux, dans un cadre idyllique et verdoyant.
Marie Ternynck décède en 1934. La famille Tack reste locataire de la demeure rue de Barbieux. En Mai 1940, Léon Tack, son épouse et leurs 7 enfants quittent Roubaix, et partent à Mélicourt dans l’Eure, pour quelques mois, puis descendent dans le sud de la France, et résident à Tarbes pendant quelques mois également. La famille Tack est de retour à Roubaix en 1941 ; les allemands occupent la moitié de la demeure. Léon Tack déménage à la fin de l’année 1942, et part s’installer au 52 rue Dammartin.
À suivre . . .
Remerciements à Carole Baccarrere, Annick Charpentier, Gabrielle et Dany Tack, Béatrice Martin, Florence Tellier, Virginie Samyn ainsi qu’aux Archives Municipales.
La grande barre est un ensemble composé de 330 appartements, construit en 1962 et situé à cheval sur les communes de Roubaix et de Hem. Les logements sont modernes avec salle de bains, chauffage central, grandes baies vitrées. La grande barre est appréciée, par les locataires, qui découvrent le confort qu’ils n’avaient pas dans leur vieille maison de courée.
A la fin des années 60, les problèmes surgissent : mauvaise qualité de la construction, mauvais entretien, situation précaire des locataires suite à la crise textile. A la fin des années 70, la situation se dégrade encore davantage ; incivilités, détériorations volontaires, mauvaises odeurs, humidité, insécurité . . .
De nombreux locataires quittent leur logement et il faut bien constater l’échec de cette muraille de béton d’une longueur de 300 mètres ( voir précédent article sur notre site : La fin de la grande barre )
En 1985, après seulement 23 ans d’existence, la grande barre est rasée. Tout le monde se pose alors la question : Que faire de cet immense terrain ? Le SGAP ( Secrétariat Général pour l’administration de la Police ), à la Cité Administrative de Lille, décide d’y faire construire une école de Police, en début d’année 1990.
C’est un projet gigantesque, d’un budget de 225 millions de francs. Le terrain de 30.000 m2 est mis à disposition gratuitement par les mairies de Roubaix et de Hem. L’école comprend des bâtiments destinés à l’éducation, à l’administration, à l’hébergement, et à la restauration. La conception est confiée à l’atelier Gilles Neveux de Roubaix, et les travaux de construction à l’entreprise Norpac, aidée de quelques sous traitants locaux.
Les travaux débutent début 1991, et sont réalisés très rapidement, car moins de trois ans ont été nécessaires pour réaliser le projet. Des terrains de sport déjà aménagés par la ville de Hem, sont repris dans le périmètre de l’école.
Un contrat de partenariat entre l’Etat et Norpac est signé, pour faire profiter le quartier de retombées positives pour les jeunes sans emploi. Des groupes de travail sont créés entre les élus et les associations, pour l’accueil des policiers, les relations école-habitants, dans ce quartier des Hauts Champs.
L’école de Police est inaugurée officiellement en Septembre 1993 par Paul Quilés, Ministre de l’Intérieur, qui vient de succéder à Pierre Joxe. La cérémonie a lieu dans la magnifique et impressionnante cour d’honneur de l’école. Le Ministre visite les bâtiments, passe en revue les gardiens de la paix, puis prononce son discours.
L’importance de l’école est de taille car, en effet, elle va assurer la formation de 400 élèves gardiens de la paix, 200 policiers auxiliaires, et une formation continue d’une centaine de policiers, pour remise à niveau.
Aujourd’hui l’ENP, l’école nationale de police, c’est : l’hébergement et la restauration pour 428 personnes, des bâtiments administratifs, 35 salles de cours dont 3 informatique, 2 amphithéâtres, 1 centre de documentation, 3 dojos, 1 parcours sportif, 1 stand de tir, 1 gymnase.
En 1939, le groupe scolaire Jules Guesde c’est une école de garçons dirigée par M. Victor Huard, avec cinq classes et 203 élèves. C’est aussi une école de filles dirigée par Mme Vandercruyssen, avec cinq classes et 227 élèves. C’est enfin une école maternelle dirigée par Melle Fernande Carette avec trois classes et 147 élèves. Par comparaison, le groupe scolaire de l’avenue Linné à deux pas : Léon Marlot Garçons, c’est huit classes et 306 élèves, et Linné filles, huit classes et 309 élèves.
La guerre a laissé des traces sur les bâtiments. On apprend par un rapport daté du 11 juillet 1945, qu’il faudra refaire les toitures pour un montant de 2 millions cent mille francs. Cette réfection est rendu nécessaire car ces toitures ont été utilisées par l’armée anglaise puis par l’armée allemande pour les tours de guets et l’installation des DCA (dispositif contre les avions). Des crevasses sont apparues du fait des vibrations, aggravées par les obus. Ceci explique en partie les fuites récurrentes du toit de l’école.
L’école maternelle est agrandie par décision du 30 mars 1953. Puis un rapport de décembre 1954 de l’inspecteur primaire annonce l’augmentation de la fréquentation scolaire pour la rentrée prochaine. En juillet 1955 Il est donc question d’augmenter le nombre de classes de l’école des filles et de l’école des garçons, quatre classes pour les deux écoles, plus une classe d’enseignement ménager pour les filles (gaz et éviers). Les préaux existants seront donc utilisés à cet effet, ce qui nécessite la construction de nouveaux préaux, qui longeront le mur de séparation des deux écoles.
Dans le même projet, il est question du percement d’une porte pour chaque établissement sur la rue Léon Marlot. Jusqu’ici, on n’entrait que par la rue Jean Macé. Cela nécessite la construction d’un couloir, il y en a pour 28 millions de francs pour l’ensemble des travaux.
En mai 1959, c’est le temps des préfabriqués, un peu partout dans Roubaix. Tandis qu’on construit des écoles dans les hauts champs, rue Édouard Vaillant et au Pont rouge, il est décidé d’affecter des classes préfabriquées Jules Guesde et Potennerie, dans le souci de faire quelques économies. L’année suivante, le groupe scolaire Oran/Delespaul et les centres sociaux rue Decrême, et boulevard de Metz seront également édifiés en préfabriqués. Le modèle est dûment approuvé par le ministère de l’éducation nationale et il est construit par la maison Lécorché Frères de Moyenmoutier dans les Vosges.
En 1960, les fuites de la toiture sont à nouveau à l’ordre du jour. Il est décidé que les vieilles terrasses en asphalte coulé seront désormais remplacés par une couverture en zinc à ressauts et dilatation, avec chéneaux, ce qui permet une évacuation plus prompte des eaux pluviales et ne nécessitent pas un entretien onéreux. Ce genre de couverture est dit mieux adapté à notre climat. Il sera d’ailleurs adopté pour l’ensemble des toitures scolaires roubaisiennes.
Une vingtaine d’années plus tard, l’école de garçons est fermée et réaffectée dans le cadre de la promotion sociale municipale, à l’A.F.P.S, Association pour la Formation et la Promotion Sociale, dispense des cours du soir, notamment en Français et en Mathématiques. Il existait également un atelier libre-service informatique. C’était un organisme municipal, dont les activités étaient hébergées dans l’ancienne école des garçons au 94 avenue Léon Marlot, l’école des filles étant devenue une école mixte. Puis, suite à la demande d’instances extérieures, il devient nécessaire de confier l’organisation de ces cours à un organisme indépendant et non plus municipal. L’A.D.E.P, Association pour le Développement de l’Éducation Permanente, est donc créée en juin 1998, et commence ses activités à la rentrée 98-99. Elle s’y trouve toujours, pour le bonheur de la population.
Paul nous fait part de ses souvenirs de jeunesse :
« A Roubaix, (quartier du Pile), on peut voir boulevard de Mulhouse entre la rue Fénelon et la rue de Mons, un bâtiment scolaire privé. C’est une construction ancienne, mais toujours utilisée pour l’Enseignement.
Une petite porte, percée dans un mur de briques boulevard de Mulhouse, donne accès à une petite cour de récréation. Au fond de cette cour se trouve ce bâtiment avec 4 classes, deux au rez-de-chaussée et deux à l’étage. Cette école était appelée l’école de garçons St Alexandre.
Actuellement, elle fait partie du groupe scolaire Notre Dame de Lourdes, dont l’entrée est au 8 rue Bourdaloue. Le groupe comprend plusieurs locaux servant à l’enseignement autour d’une cour de récréation asymétrique, verdoyante. C’est l’ancien lieu du patronage Saint Rédempteur.
Dans les archives, il n’est pas fait mention de l’école Saint Alexandre, vraisemblablement construite avant 1910.
J’y ai été écolier de 1933 à 1937, si bien que j’ai usé mes fonds de culotte dans chacune des quatre classes. Je me souviens du feu Godin au milieu de la pièce, allumé quand c’était nécessaire par les élèves à tour de rôle, aidés et conseillés par l’instituteur. Le papier journal, le petit bois, le seau de charbon, la boite d’allumettes… Toute une époque !
Sur les murs, les cartes de géographie : réseaux routier, fluvial, ferré de la France… On rêvait de voyages en les regardant. Il y avait aussi la carte des départements, bien coloriée, et un planisphère. Sur la table de l’instituteur, une mappemonde, je crois.
Dans une armoire vitrée, des instruments de mesure et de capacité en bois et en métal, exposés par rang d’importance.
L’encrier de faïence logé dans un trou percé dans le bois des pupitres. Les plumes gauloises et Sergent Major, nos doigts teintés d’encre violette. L’estrade, le bureau du maître, le grand tableau noir (puis vert foncé), et les craies ! Nostalgie, souvenirs !
Le logement du directeur et de sa famille se trouvait rue Bourdaloue. L’arrière de la maison n’était séparé du bâtiment scolaire que par un petit potager bordé de fleurs, bien entretenu par Mme Declerc. Après M. Declerc, ce fut M. Castre, puis M. Vanhoutte qui fut le directeur, lorsque mes garçons, dans les années 60, sont allés à St Alexandre. »
Nous tenons à remercier Paul de son témoignage. Peut-être avez-vous un souvenir à transmettre ? N’hésitez pas à nous contacter.
L’école du Moulin, terminée en 1867, est amenée à évoluer : En 1876, on construit à l’arrière du terrain, sur la rue du Général Chanzy, un gymnase municipal et un stand de tir. Le gymnase est utilisé notamment par les sapeurs-pompiers qui y pratiquent des activités sportives.
En 1885, le chef des sapeurs pompiers demande la libre disposition du jardin de l’école pour pouvoir compléter l’entraînement de ses hommes par des exercices d’incendie. En 1886, on installe provisoirement les cours de dessin de l’école nationale des arts industriels (hébergée à ce moment à l’institut turgot) dans des locaux inoccupés de l’école.
Puis l’école devient publique et les frères qui la dirigeaient sont remplacés par des instituteurs laïcs. M. Dazin en devient le directeur et fonde en 1887 l’amicale du Moulin. Celle-ci procède l’année suivante à la première distribution de vêtements aux élèves grâce à une donation de 150 franc or. Cette tradition s’est perpétuée jusque dans les années 50. En 1894 La municipalité décide la création d’une cantine pour les écoles des rues du Moulin et de Chanzy.
En 1903, M. Dazin se voit retirer son jardin qu’il cède à la ville contre un dédommagement de 400F. Au décès de M. Dazin, c’est M. Dhermes qui le remplace comme directeur et M. Seynave qui prend la présidence de l’amicale. En 1905 M.Thaisne succède à M.Dhermes. La présidence passe à Clovis Segard, qui gardera ce poste pendant 31 ans ! Les directeurs se succèdent : Mlle Harcqz en 1908, puis Mme Dumoulin, M. Taisne, Mlle Prum, Mme Doleans en 1932, Mme Despretz, Mlle Clochez et enfin M. Joly juste avant la guerre. Après la libération, M. Dumez prend la direction de l’école et M. Foelix la présidence de l’amicale. Ils sont remplacés par M. Renand-Bouchez qui dirige l’école et préside l’amicale. Celle-ci compte en 1952 260 membres. En 1955 l’adresse de l’école passe de la rue du Moulin à la rue du général Chanzy. L’entrée des élèves se fait dorénavant par une porte à côté du gymnase.
L’école, alors quasi centenaire, est rénovée en 1963. Un article de Nord Matin nous détaille les travaux : restauration des façades avec modification des fenêtres, galerie de desserte des classes, vestiaires, réfectoire installé dans un nouveau bâtiment, escalier de secours, réfection de la cour, du préau et des installations sanitaires, rénovation du chauffage et de l’éclairage…
Le bâtiment donnant sur la rue du Moulin ne sert bientôt plus aux besoins scolaires. Il abrite désormais plusieurs locataires, et, à partir de 1965, au rez-de-chaussée s’installent au 34 les meubles Vanovermeir, qu’on retrouvera jusqu’en 1974.
Le Gymnase accueille jusque dans les années 60 les activités de la société sportive « la Roubaisienne ». On trouve à la direction de l’école successivement MM. N.Bailleul, P.Delins, Cl. Drumez. Au début des années 2000 l’école ferme ses portes. Ses locaux abritent alors l’inspection académique. Pourtant, dans la deuxième partie des années 2000, une école maternelle s’y installe à nouveau. Elle s’y trouve toujours et perpétue une tradition vieille de près de 150 ans.
Lors d’une séance extraordinaire du 22 mars 1847, le conseil municipal décide la création d’un hôpital provisoire pour faire face aux besoins pressants. Cet hôpital devrait être établi sur une propriété de M. François Ferlié, située en bas de la rue du Moulin (aujourd’hui aux numéros 32-34), et louée pour l’occasion. Cette propriété consiste en une maison d’habitation et un atelier, séparés par une porte cochère. La partie habitation servira au logement des religieuses qui soigneront les malades. On ajoute une infirmerie provisoire pour femmes construite en planches, et l’ensemble représente une capacité d’une cinquantaine de lits. Finalement, la propriété est rachetée en 1854 par la municipalité. On rajoute encore une nouvelle salle de trente lits en 1857.
Plan de l’hôpital – 1847
Mais la construction en 1865 de l’hôpital Napoléon rue de Blanchemaille rend sans objet l’établissement provisoire. Le conseil municipal forme le projet de convertir les bâtiments pour réaliser une école de garçons et y loger une partie des frères des doctrines chrétiennes, dont la résidence est devenue trop petite pour eux.
On retrouve plusieurs versions des plans de l’ensemble. L’un prévoit l’école proprement dite sur la rue Jean Moulin avec une façade sur deux étages, et l’habitation des frères dans un second bâtiment placé derrière derrière.
Un autre projet reporte les classes tout au fond, près de la rue du général Chanzy, et un troisième les place dans le bâtiment central (3 au rez-de chaussée et trois à l’étage), là où elles se trouvent aujourd’hui. En juillet on modifie le projet pour rajouter un étage au bâtiment d’habitation. Ce nouveau projet prévoit des locaux pour loger les religieux, une chapelle, ainsi que six classes. La façade sur la rue du Moulin est monumentale ; un double porte centrale permet l’accès. Le rez de chaussée du bâtiment donnant sur la rue du Moulin comporte, gauche une salle d’étude et à droite un réfectoire. L’entrée des élèves se fait par une porte située à gauche du bâtiment. Celle-ci est prolongée par un couloir débouchant sur la cour, bordée de galeries couvertes. Ensuite, installé transversalement, le bâtiment des classes ferme la cour et, à droite , en longueur, s’étend la chapelle. Derrière l’école, un jardin.
On lance une adjudicaton qui prévoit d’inclure la démolition des bâtiments de l’hôpital et le réemploi d’un maximum des matériaux récupérés pour les constructions nouvelles. Un seul adjudicataire se présente, M. Léturgeon. Il obtient donc le marché et procède aux travaux. Ensuite vient l’adjudication pour l’ameublement, et l’école s’installe enfin dans ses murs.
La partie concernant l’hôpital est inspirée de « Cinq siècles et demi d’histoire hospitalière roubaisienne (Xavier Lepoutre) »
Les documents proviennent des archives municipales.
L’angle du boulevard Lacordaire et de la rue de Barbieux est l’un des plus hauts points de Roubaix : il est naturel qu’on y construise un moulin. D’après Nord Matin, ce moulin de bois est remplacé en 1870 par un autre, construction un peu curieuse de briques couronnée de créneaux, de mâchicoulis, et coiffée d’une échauguette. On peut se demander si ce n’était pas un moulin « de plaisance », plutôt qu’un vrai moulin fonctionnel, dont l’utilité économique en pleine époque du machinisme triomphant, n’aurait pas été vraiment démontrée…
Deux vues du moulin – carte postale médiathèque de Roubaix et Photo Nord Matin
Le parc sur lequel s’élève le moulin, est à la fin du 19ème siècle, la propriété de Paul Masurel. Il est limité par la rue de Barbieux, les réservoirs du Huchon, le boulevard Lacordaire et la rue Anatole France. Une villa importante y côtoie le moulin, au troisième étage duquel le propriétaire aurait installé un bureau. Vers 1890, Paul Masurel demande l’autorisation de construire une grille monumentale et une maison de concierge.
Document archives municipales
Dans les années trente, la propriété est acquise par la Ville, qui installe dans le pavillon M. Bertincourt, surveillant général du service des plantations. Le moulin sert alors de remise pour les outils de jardinage. Malheureusement, un incendie se déclare dans la tour en 1948. Elle est très endommagée, mais reste néanmoins debout. Une photo aérienne de 1962 montre que le moulin est toujours fidèle au poste, ainsi que la maison du concierge et la grille ouvragée, mais que le « château » a disparu, sans doute victime de l’incendie de 1948 ? Par ailleurs, le terrain de l’ancien parc abrite visiblement des jardins ouvriers.
En 1961, on prévoit de construire une école de filles et une école maternelle dans le quartier. C’est l’ancien parc, avec ses jardins ouvriers et son moulin, qui est choisi et qui fera les frais de l’opération. Le projet est mené à son terme, et donne bientôt naissance à l’école Anatole France, dont la cour s’étend désormais sur l’emplacement du vieux moulin…
Depuis 1948, le petit lycée du boulevard Gambetta est rattaché à l’Institut Turgot. A l’époque il propose deux classes d’enseignement secondaire, la sixième et la cinquième, les élèves terminant leur parcours secondaire au lycée de Tourcoing. Dès 1948, il est question de mener les élèves roubaisiens jusqu’au baccalauréat à Roubaix, mais les murs du petit lycée ne sont pas extensibles. De plus, il a été construit dans l’ancien hôtel particulier de M. Léon Allart, l’industriel du grand peignage du boulevard Gambetta[1], et il ne correspond plus aux normes et aux exigences officielles. L’extension nécessite 48.000 m² !
Le conseil municipal qui se réunit en janvier 1950 prend alors plusieurs décisions importantes. Les conseillers choisissent un emplacement pour le futur lycée : un terrain situé le long de l’avenue Salengro, hors de la grande agglomération roubaisienne, dans le quartier tranquille et encore campagnard des Trois Ponts. C’est une surface bien exposée, aérée et affranchie des mitoyennetés, à proximité du parc municipal des sports et de l’école de plein air. Puis il est décidé d’ouvrir un concours aux architectes français avec le cahier des charges suivant : il s’agit de construire des bâtiments simples, avec le souci de l’hygiène, du confort, et de la facilité d’entretien, plutôt que de faire dans le somptuaire et dans la dépense superflue. En bref, et pour paraphraser un slogan publicitaire bien connu : du beau, du bon et du pas cher !
(d’après Nord Eclair)
[1] aujourd’hui remplacé par la cité CIL du Galon d’Eau
C’est à la suite d’une visite d’inspection que l’école de la rue Delezenne[1] située dans le quartier du Pile est déclarée vétuste et ne répondant plus aux besoins. Dès la fin de l’année 1930, l’administration municipale décide de faire construire une école de garçons boulevard de Mulhouse, et confie les plans à l’architecte roubaisien Pierre Neveux.
Le nouveau bâtiment comporte cinq classes au rez-de-chaussée et cinq classes au premier étage, avec de larges baies vitrées donnant sur une grande cour. Plantée d’arbres et recouverte de tarmacadam, cette cour fait en effet 2500 m², et elle est bordée de deux larges préaux.
De manière générale, il a été prévu de l’espace pour les classes, elles font 70 m², et pour la circulation dans l’école : deux vastes escaliers donnent l’accès à l’étage, et les couloirs sont munis de vestiaires et de lavabos, afin que chaque classe en dispose.
Le chauffage central a été installé dans tout l’établissement, ainsi que l’éclairage électrique. Une salle de cantine est installée à l’angle de la rue d’Anzin : elle est composée par deux salles de cuisine, une pièce de distribution des plats et un vaste réfectoire. Une salle des fêtes a été annexée à l’école, qui comporte une salle de réunions longue de 20 mètres sur 13 de large, avec une estrade de 8 mètres sur 6, le tout ayant une capacité d’accueil de près d’un millier de personnes. Pour terminer la visite, deux logements sont placés aux extrémités du corps principal du bâtiment du boulevard de Mulhouse, destinés au directeur d’école et à un adjoint chargé de famille.
Cette nouvelle école, à laquelle on a donné le nom de Jean Macé, fonctionne depuis la rentrée de septembre 1933, mais son inauguration se déroule le 24 décembre, présidée par le maire de Roubaix Jean Lebas accompagné des députés Léandre Dupré et Launay. Auprès des membres de l’inspection académique, se trouve le président des amicales laïques Gaston Duburcq et Richard Lejeune, président de l’amicale laïque de l’école[2], ainsi que l’architecte Pierre Neveux.
La symphonie Delzenne et la section féminine de la Fédération des amicales laïques animent un moment artistique, puis viennent les allocutions : Richard Lejeune, puis Gaston Duburcq, le député Launay, et enfin Jean Lebas. Le public peut ensuite visiter les locaux qui font l’admiration de tous, avec une mention particulière pour le mobilier scolaire réalisé par une société parisienne.
Les photos sont extraites du Journal de Roubaix de 1933.
[1] L’école de garçons de la rue Delezenne fut construite en 1873 et vraisemblablement démolie en 1935 (délibération en décembre 1934)
[2] L’amicale de l’école Delezenne a été autorisée par le Préfet du Nord le 23 janvier 1896.