Il y a cinquante ans décédait des suites d’une longue maladie, Jean Delvainquière, alors maire de Wattrelos et conseiller général.
Qui était Jules Brame ?
Jules Brame est né à Lille le 9 janvier 1808. Après des études de droit à Lille et à Pris, il est avocat en 1833, auditeur au Conseil d’Etat en 1836 et dès 1840 maître des requêtes. Entre-temps en 1837, il est devenu membre du conseil d’arrondissement de Lille. La Révolution de 1848 le relève de ses fonctions de maître des requêtes, mais il entre peu après au Conseil Général du Nord, pour les cantons de Tourcoing, Cysoing, Orchies. Il bat le roubaisien Théodore Descat aux élections législatives de 1857 et devient député du Nord.
Propriétaire foncier, châtelain de Beaumont à Hem, il est le fondateur d’un comité pour la défense du travail agricole. Il est décrit comme un orateur brillant aux gestes impétueux, mais fort peu diplomate. Protectionniste convaincu, il sera l’ami de Mimerel, perpétuant l’opposition au libre échangisme, à la défection du sénateur comte, au moment du traité de commerce avec l’Angleterre en 1860. Il parviendra notamment à faire porter à l’Empereur Napoléon III une pétition de la chambre consultative des arts et manufactures de Roubaix paraphée de 13.800 signatures, ce qui lui vaudra la reconnaissance de ses électeurs roubaisiens, sous la forme d’une médaille d’or et de trois réélections successives à la députation en 1863, 1868 et 1871.
En août 1870, il est délégué par cent députés auprès de l’Impératrice, l’Empereur étant à la guerre, pour demander le renvoi du premier ministre Ollivier, et son remplacement par le Général Trochu. Le 29 août 1870, il sera ministre de l’éducation nationale pendant 25 jours dans le ministère dit « de la débâcle ». En 1871, il siège à l’assemblée au centre droit, puis il mène une campagne victorieuse contre les compagnies privées de chemin de fer qui dévoraient le budget de l’Etat.
Conservateur, anti-républicain, bonapartiste de la dernière heure, il sera élu sénateur avec l’appui de la droite, au moment de la réorganisation de cette assemblée par la constitution de 1875, pendant la troisième république, et il y siégera jusqu’à sa mort, intervenue à Paris le 1er février 1877.