Au dix-septième siècle, l’actuelle rue Jean Jaurès à Hem est un simple sentier de terre qui mène à Roubaix. Fin dix-neuvième, elle devient le chemin de Hem aux Trois Baudets. Ce n’est qu’en 1928 qu’elle apparaît sous le nom de rue des 3 Baudets puis devient la rue Jean Jaurès.
Pendant la première moitié du 20ème siècle, cette rue qui relie aujourd’hui le boulevard De Gaulle au boulevard Clémenceau, n’est pas la rue résidentielle qu’elle est devenue depuis. Elle rassemble autour de l’école Sainte- Thérése de nombreux commerces et quelques industries.
Au numéro 89 de la rue se trouve, en 1907, une boucherie-charcuterie tenue par Eloi Destailleurs, reprise après guerre par Jean Demaline auquel succède E. Lagon dans les années 1950.
Dans les années 1960, le petit commerce devient une boutique de chaussures tenue par Mme Messian et quelques années plus tard, les chaussures font place aux cycles et motocycles quand la famille Ferrest reprend le commerce.
A l’époque devant le commerce se dresse une pompe à essence où les cyclomoteurs peuvent venir faire le plein d’un mélange 2 temps. Le commerce vend en effet des cycles et motocycles mais aussi du carburant Castrol pour motocycles. Les réparations des deux roues y sont également assurées.
Instantané de mémoire : « Quand mes parents s’installent à Hem aux 3 baudets en 1968, je vais avoir dix ans et, pour mon anniversaire, je rêve d’avoir un vélo de femme, qui me permettra de me balader et d’aller au Lycée de jeunes filles à Roubaix, à 3,5 km de chez moi. Chez Ferrest, je trouve le vélo de mes rêves couleur bleu roi avec 2 sacoches bleues et je l’essaie de suite autour de l’église St Joseph. Tout se passe bien jusqu’à ce que je m’arrête en restant assise sur la selle et en oubliant que mes pieds ne touchent pas terre de cette façon. Première et dernière chute car je garderai ce vélo jusqu’à l’âge adulte… »
Ce commerce est très petit par la taille mais grand par le contenu avec un choix impressionnant de vélos et de cyclomoteurs de marque Peugeot des 2 côtés d’une allée centrale. Et comme souvent à cette époque, chez ces petits commerçants, le conseil permet de faire son choix et la confiance est bien présente pour n’importe quelle réparation en cas de besoin.
Dans les années 80, pour compenser la perte de chiffre due à la concurrence des grandes surfaces, la publicité du magasin met aussi l’accent sur la vente de Butagaz et BP Zoom ainsi que sur l’ouverture du magasin le dimanche matin.
Finalement le commerce d’André Ferrest ferme ses portes à la fin de l’année 1990 et aucun magasin ne rouvre à cette adresse qui en abritait pourtant un depuis un siècle. La maison à « basse-toiture » devient une habitation et le reste encore de nos jours, comme c’est le cas pour la plupart des maisons de cette rue.