Le 369 rue de Lannoy à Roubaix, se trouve en fait, sur la place de la Fraternité.
Place de la Fraternité ( document JP. Drouffe )
C’est une petite échoppe d’une surface de 90 m2 qui bénéficie d’un excellent emplacement. D’une part le commerce se situe dans une artère commerçante : la rue de Lannoy, mais également sur la place de la Fraternité bordée de très belles maisons et de quelques commerces.
Plan cadastral
Dans les années 1910, l’endroit est occupé par un tailleur G. Fievet. Après la première guerre mondiale, Paul Duquesnoy s’y installe en tant que laitier. Son épouse Madeleine née Gravelines gère le commerce de crémerie-épicerie. Dans sa boutique, on peut trouver du lait, bien sûr, mais également du beurre, des œufs et divers produits d’épicerie : conserves, biscuits . . .
Le magasin vers 1920 ( document JP. Drouffe )
Le commerce du couple Duquesnoy-Gravelines fonctionne correctement dans les années 1920 et 1930. Après la seconde guerre mondiale, le commerce est occupé par un magasin d’alimentation tenu par M. Taquet à la fin des années 1940, Mme Vve G Wagon dans les années 1950, et Mme Vve Guyon dans les années 1960.
En 1973, Jacques-Marie Rasson y ouvre son magasin « Photo-Vision ».
document Nord Eclair
Jacques-Marie est un photographe expert en la matière, il sait faire revivre, à travers ses œuvres, l’événement de votre vie, grâce à son talent et à son matériel perfectionné. Son épouse tient la boutique et accueille la clientèle dans un cadre agréable, personnalisé, avec une ambiance feutrée et intime.
Publicité 1974 ( document Nord Eclair )Publicité 1975 ( document Nord Eclair )Document archives municipales 1984
Jacques Rasson ferme définitivement son magasin en 1989. La boutique va redevenir ensuite un commerce d’alimentation. De très nombreuses personnes différentes vont se succéder alors dans ce magasin jusqu’à aujourd’hui.
Le magasin en 2008 2018 2020 et 2023 ( document Google Maps )
Remerciements à Jean-Pierre Drouffe ainsi qu’aux archives municipales
A compter des années 1930, le 128 boulevard de Fourmies à Roubaix a toujours été occupé par un commerce dédié aux métiers de bouche.
Sur le document ci-dessous, le 128 se trouve au centre des 3 commerces qui ont la même façade. ( Au loin sur la gauche, est implantée l’ancienne usine Dazin-Motte, aujourd’hui remplacée par la résidence Bernard Palissy ).
Léon Baelde y est boucher du milieu des années 1930 jusqu’au débit des années 1960. En 1966, Gérard Bacrot lui succède. Il décide de transformer complètement la façade du magasin et d’agrandir sa surface de vente, en déplacant le frigo de stockage.
Transformation de la façade ( documents archives municipales )Transformation de l’intérieur ( documents archives municipales )
Gérard est un excellent commerçant très dynamique. Son épouse est d’ailleurs secrétaire de l’Union des Commerçants du boulevard de Fourmies. Gérard gère également une salle de réception rue Henri Regnault, et l’Hostellerie « La Huchette » à Mouvaux.
document Nord Eclairdocument Nord Eclair
Dans les années 1970, la boucherie charcuterie est tenue par Jean Decock avant d’être reprise par J.C Lorio, un traiteur et commerçant en volailles et gibiers.
document Nord Eclairdocument Nord Eclair
Claude Coffigniez crée dans ce commerce, sa fromagerie en Avril 1987. Il y vend un très grand choix de fromages de toutes régions, propose la confection de plateaux personnalisés de fromages pour repas de familles, un rayon épicerie fine, des paniers garnis et de nombreuses idées cadeaux.
la façade ( document archives municipales )document Nord Eclair
Claude Coffigniez et son épouse, Marie-Claude, font partie de l’association : « Amis fromagers des Hauts de France » qui a pour objectif de faire découvrir en particulier, tous les fromages au lait cru. Marie-Claude a l’immense honneur d’être revêtue de la parure confrérique en gage de ses bons services.
Marie Claude Coffigniez derrière le comptoir ou est posé le panonceau d’argent : Amis fromagers des Hauts de France, décerné en 1993 ( document Nord Eclair )
Claude Coffigniez prend sa retraite en Juin 2010 et cède la fromagerie à Virginie Duhautois et Emmanuel Votte. qui souhaitent changer de voie professionnelle. L’acte de cession signé, ils peuvent alors démarrer d’importants travaux d’aménagement : La porte d’entrée du magasin se trouve maintenant à gauche. Le traditionnel comptoir de vente est supprimé. A droite, est installée une superbe vitrine réfrigérée où sont présentés les fromages. A gauche, une large et haute étagère reçoit des produits d’épicerie fine. Cette disposition originale permet un emplacement libre au centre du magasin pour un accueil plus chaleureux et convivial de la clientèle. Les travaux se terminent et le magasin baptisé « Le P’tit caillé » ouvre ses portes en Novembre 2010.
Virginie et Emmanuel ( document Nord Eclair )
Virginie et Emmanuel continuent de proposer les plateaux personnalisés de fromages, vendent également des produits de crémerie : yaourts, lait, œufs, et développent des produits de charcuterie indispensables pour le fromage à raclette. Le midi, la présence de nombreuses entreprises locales, leur permet de vendre des sandwichs divers aux salariés.
document P’tit Caillé
Les affaires fonctionnent correctement. En 2010, Virginie et Emmanuel gèrent la seule fromagerie roubaisienne ! Les clients viennent parfois de très loin, pour pouvoir acheter des fromages exceptionnels ; des classiques bien sûr (environ 120 différents), mais également des découvertes parmi les nouveautés.
Virginie s’occupe des achats. À force de fréquenter les salons spécialisés, elle a noué des liens avec certains fournisseurs. Elle aime travailler les produits locaux. Ses chèvres proviennent de Framecourt, les yaourts, le beurre, la crème ou le fromage blanc de la Ferme des Anneaux, à Avelin etc . . .
Edouard Philippe devant la façade de la crémerie du P’tit caillé ( document Nord Eclair )
Le 29 Aout 2019, Virginie et Emmanuel reçoivent la visite du premier ministre ! Edouard Philippe vient-il faire ses courses, boulevard de Fourmies ? Non ! Accompagné de la ministre d’État à la Transition écologique, Élisabeth Borne et de sa secrétaire d’État, Brune Poirson, il vient rencontrer dans notre ville, plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre le gaspillage.
Edouard Philippe premier ministre, Guillaume Delbarre maire de Roubaix et Virginie ( document Nord Eclair )
Édouard Philippe veut montrer que l’écologie est une priorité pour le gouvernement et salue « l’énergie, l’enthousiasme et l’inventivité » des roubaisiens, en ce qui concerne le zéro-déchet, comme les sacs plastiques du P’tit caillé, entièrement recyclables.
Virginie Votte ( document Nord Eclair )
Virginie est toujours fidèle au poste dans son magasin, pour recevoir et servir les clients. Emmanuel, quant à lui, dans son laboratoire à l’arrière, prépare les sandwichs le midi à la demande. De plus grâce à son esprit créatif, il transforme certains fromages, comme le brie farci au poivre, à la moutarde, aux raisins trempés et noix grillées. En charcuterie il se spécialise en pancetta maison, et produit même un dessert : le far maison breton.
Depuis près d’un siècle, le commerce du 128 boulevard de Fourmies a toujours été occupé par un commerce alimentaire. Aujourd’hui, la fromagerie P’tit Caillé est emblématique de cette grande avenue commerçante.
Remerciements à Virginie et Emmanuel Votte, ainsi qu’aux archives municipales.
César Jean Claebots avait fait partie des fondateurs de la boulangerie économique du Tilleul, boulangerie coopérative qui se trouvait au 242 rue Jules Guesde (qui s’appelait alors rue du Tilleul). Son fils Albert Claebots reprend les locaux vers 1920 et s’y installe comme marchand de beurre. Très dynamique, il deviendra président du Syndicat des Marchands de Beurre du Nord-Pas-de-Calais et vice-président national.
Le premier crémier Claebots Coll Particulière
Roger Claebots le petit fils travaille avec son père dès l’âge de 15 ans. En 1953, armé d’un certificat d’études primaires et d’une grosse formation sur le tas, il reprend le magasin seul et le fait évoluer. Le commerce de beurre devient une crémerie avec des conserves et de l’épicerie. Sa femme Christiane vient travailler avec lui en gérance .Ils distribuent des prospectus au Pile et place de la Nation. Ils emploient jusqu’à cinq salariés, car ils font les marchés à Croix, au Nouveau Roubaix et Wattrelos. C’est le temps de la voiture fourgon réfrigérée qui durera jusqu’en 1980. A cette époque, ils vendent deux tonnes de beurre par semaine pour les particuliers.
Roger et Christiane Claebots et leur beau père Photo NE
Mr et Mme Roger Claebots ouvriront trois crémeries. Déjà propriétaires du commerce de la rue Jules Guesde, ils ouvrent un deuxième magasin 80 Grand rue à Roubaix en face de la rue du collège, où seraensuite installée une marchande de volailles Madame Rotsaert. En 1968, un troisième commerce est bientôt ouvert rue de la Vigne à Roubaix. Roger et Christiane sont locataires de cette crémerie épicerie avec leur fils Eric. Albert, le frère de Roger, avait un magasin de beurre à l’angle de la rue Decrême au 142 de la rue de Lannoy et un autre magasin avenue Linné.
Le magasin Claebots de la rue de Lannoy Photo NE
Le magasin Claebots de l’avenue Linné Photo NE
De 1980 à 1987, le chiffre d’affaires baisse pour le commerce du beurre. On ne vend plus que 150 kg par semaine à la place de deux tonnes à cause de l’abandon des marchés. C’est le petit commerce alimentaire qui subit de plein fouet l’arrivée des grandes surfaces. A la suite de quoi, le commerce de Roger et de son épouse devient l’indispensable magasin de dépannage en conserves et crémerie au Pile. En 1990, Roger est obligé à 58 ans, d’avoir d’autres activités professionnelles complémentaires .Il devient agent mandataire de l’UAP.
La rue Jules Guesde était à l’origine un chemin très ancien reliant le hameau du Pile à celui du Raverdi. Il traversait au niveau de la rue de Lannoy le hameau du Tilleul, où se trouvait un très vieux tilleul. L’arbre disparaît et le chemin devient la rue du Tilleul. Puis en 1922, ce sera la rue Jules Guesde, en hommage au député de Roubaix récemment décédé.
L’atelier mémoire, lors d’une de ses réunions mensuelles, a évoqué les commerces présents dans cette rue, et a croisé les souvenirs de ses membres avec des renseignements puisés aux archives municipales.
le n°1 rue Jules Guesde en 1964 Photo Nord Éclair
Intéressons nous d’abord au côté impair, en partant de la rue d’Hem, jusqu’à la rue de Denain. Le n°1 a peu évolué : après avoir été un estaminet entre 1906 et 1939, il devient après la guerre une boutique de photographe, d’abord avec Emile Charier, puis avec monsieur Leroy, avant que l’immeuble ne soit récemment racheté par la mairie. Un membre témoigne : « Quand monsieur Leroy a cessé son activité, le bâtiment est resté vide un moment, et la ville a préempté cet immeuble, en pensant y reloger peut-être le comité de quartier Moulin-Potennerie… »
Le n°3 est d’abord une épicerie, et devient en 1923 la mercerie Knoff pendant plus de 60 ans et sur trois générations ! Le n°5 a été avant guerre successivement un magasin de confection, puis une poissonnerie. Le n°7 était avant guerre une épicerie, puis une crèmerie jusque dans les années soixante dix. Le n° 9 a été une boucherie à partir de 1900 jusqu’aux années quatre-vingts. Le marchand de cycles installé après la guerre au n°11 a rapidement laissé place à une crèmerie. Après le carrefour de la rue de Bouvines, le n° 13, estaminet du début du siècle jusqu’à la guerre, est devenu un marchand de cycles, et enfin une crèmerie. Le n°15 a longtemps été l’épicerie, puis est devenu l’estaminet Vandemeulebrouck avant la deuxième guerre, il redevient ensuite une épicerie jusqu’à la fin des années soixante.
Magasin de tissus et de confections en 1906, le n° 17, se reconvertit en magasin de fleurs artificielles juste avant la deuxième guerre. Le n° 19 est un commerce d’alimentation depuis le début du vingtième siècle. On trouve avant la première guerre au n° 23 une épicerie, puis entre les deux guerres un coiffeur, un magasin d’électricité, et après la seconde guerre, une bonneterie.
Pas d’autre commerce avant le carrefour de l’impasse St Louis. Au n° 31, on trouve avant guerre une épicerie, puis l’horlogerie Goossens, devenue aujourd’hui une viennoiserie. Après l’impasse, le n° 33 a abrité durant la première moitié du siècle un estaminet, puis une droguerie jusque dans les années soixante dix.
Archives municipales de Roubaix
Au n°43 et suivants, l’usine de teintures et d’apprêts Derreumaux est démolie dans les années soixante dix, pour laisser place à un supermarché Miniper. Aujourd’hui c’est l’enseigne Lidl, qui a entrepris une reconstruction. Un membre de l’atelier précise : Lidl a tout un programme de reconstruction de ses magasins sous forme HQE, (haute qualité environnement) une structure en bois, de larges baies vitrées pour la lumière, et une très grosse réserve d’eau de pluie, en cas d’incendie…
Le n°61, après avoir été brièvement une crèmerie, une confiserie et une horlogerie, devient le magasin de camping et de jouets Deltête. Ce magasin avait également une vitrine sur la rue de Denain.