Célatose Wattrelos 1974

Le 18 décembre 1974, un nouvel incendie vient frapper l’usine Célatose, toujours spécialisée dans la fabrication de couches pour bébés et serviettes périodiques en cellulose. L’incendie a pris naissance dans un atelier de fabrication où se trouvaient des ouvriers chargés de l’entretien. Cette fois toute l’usine a été détruite. Des deux bâtiments qui couvraient 18.000 m² de plancher, des machines et des stocks, il ne reste rien que des murs noircis des décombres fumants. Par moments un foyer renait malgré les efforts des pompiers.

L’incendie à l’usine Célatose Photo NE

L’usine wattrelosienne La Célatose est installée dans les locaux de l’ancienne filature Desurmont boulevard des Couteaux. La société La Célatose connaissait l’expansion : en deux ans une quarantaine d’emplois ont été créés à certaines époques de l’année, le personnel était amené à travailler sur trois postes.

Pompier et incendie Phot NE

Samedi matin une trentaine de personnes étaient occupées dans l’usine pour assurer l’entretien, au premier étage un poste de soudure avait été amené, est-il la cause de l’incendie ? Tous s’accordent sur la rapidité foudroyante avec laquelle le feu s’est propagé. À peine le feu s’est déclaré qu’une nappe de gaz s’est formée vers 10 h 10 et une explosion a suivi. Tout s’est alors embrasé.

La Mousserie menacée Photo NE

Il fallut protéger les maisons voisines des rue Matisse et Paul Cézanne du quartier Mousserie-Sapin-Vert, petites maisons CIL. Les pompiers ont empêché une extension du sinistre à la cave à mazout, ainsi qu’à une dizaine de remorques et camions d’une firme de transports bloqués sur une aire privée de stationnement jouxtant l’usine en flammes. Dix huit lances furent mises en œuvre par les pompiers et même un canon à eau, on alla jusqu’à puiser dans le canal pourtant distant de plusieurs centaines de mètres.

Les dégâts Photo NE

Devant l’étendue de la catastrophe, la consternation est générale. Il n’y eut cependant aucun blessé. Les pompiers resteront sur place pendant plus de 48 heures. Sur 270 personnes employées par la Célatose, 230 seront au chômage. Le directeur général de la Célatose affirmait alors : nous redémarrerons sur place.

Le reportage photo est l’œuvre de Guy Sadet

Celatose Wattrelos 1968

Un énorme incendie ravage un bâtiment de l’entreprise Celatose qui se trouvait boulevard des Couteaux à Wattrelos, dans la nuit du 24 au 25 mai 1968. Ce sinistre va mobiliser les sapeurs pompiers de Tourcoing, Roubaix, Lille, Wasquehal et Marcq-en-Baroeul. De 1 heure à 5 heures du matin, les pompiers vont combattre un feu violent. Les dégâts s’élèvent à un milliard et demi d’anciens francs. Un bâtiment de deux étages, des matières premières, des machines, tout est détruit. Les établissements Celatose employaient près de trois cents ouvriers qui fabriquaient des couches pour bébés et du linge de santé. Il y aura une enquête.

Le dépôt de l’Union situé à deux pas est en grève. Doc NE

Le personnel de l’usine était en grève (nous sommes en mai 1968) mais les locaux n’étaient pas occupés et il n’y avait pas de piquet de grève sur les lieux. Un veilleur de nuit et un concierge étaient sur place. L’électricité avait été coupée et le chauffage ne fonctionnait pas. Les matières premières ne sont pas inflammables spontanément, comment ont-elles pu s’échauffer ? Les enquêteurs pensent alors à un acte de malveillance. On s’oriente vers les membres du personnel qui ont été licenciés. Une liste est fournie par la direction et les enquêteurs repèrent un repris de justice demeurant à Roubaix, Alphonse D.

Les dégâts après l’incendie doc NE

L’enquête de proximité révèle que le suspect s’est absenté dans la nuit du 24 au 25 mai et qu’il est rentré chez lui à minuit trente mais qu’il en est aussitôt ressorti. Il rencontre alors M. Godart un des dirigeants de l’usine à qui il demande ce qui se passe. On fouille dans son passé : c’est un ancien parachutiste sous officier cassé de son grade, ex commando. Plusieurs fois condamné, il a subi une cure de désintoxication éthylique. Il a la réputation d’un individu sans scrupules ayant des besoins d’argent. Les enquêteurs retrouvent un manteau lui appartenant dont on a trouvé des fibres sur les grillages de l’usine. Il est interpelé mais il nie et se défend farouchement. Il finira par craquer et se mettra à table avec force détails. Il racontera comment il a opéré.

L’arrestation du coupable en juillet 1968 doc NE

Il a utilisé des bombes pilotes qui servent à faire démarrer les moteurs récalcitrants. Elles contiennent sous pression un liquide très inflammable à base d’éther. Il confectionne des cordons enduits de soufre et de suif pour faire de ces bombes des engins à retardement. Il les teste sur un terrain de football à Lille pour s’assurer de leur bon fonctionnement. Il lui fallait en effet une marge de sécurité pour battre en retraite. Puis il cisaille un grillage de l’usine en bordure du boulevard des Couteaux, en franchit un second, se retrouve dans la cour de l’usine où il avait été surveillant, gravit les échelles jusqu’au second étage et dépose sa bombe qu’il met à feu. L’explosion est formidable. Pendant que l’incendie commence, il se faufile jusqu’au rez-de-chaussée vers les bureaux pour y voler de l’argent. Mais le sinistre devient trop important et il doit quitter les lieux, renonçant à mettre le feu au second bâtiment de l’usine. Quel était son mobile ? Il voulait se venger d’avoir été mis à la porte. Il sera condamné à huit ans de prison.

D’après le Journal Nord Éclair

Le premier super marché

Le boulevard des Couteaux se trouve entre ses bâtiments collectifs et ceux de la Mousserie. Une grande concentration de population que les commerces du Sapin Vert ne suffisent pas à ravitailler. Cette situation, une cité et peu de moyens, n’est pas unique mais c’est à Wattrelos qu’on va lui trouver une solution. En 1960 va s’y installer un super marché. Le premier du genre.

Le projet de super marché Docks Photo NE

Qu’est ce qu’un« supermarché » ? Les points de vente en libre-service d’une surface inférieure à 400 m2 sont qualifiés de supérettes ou de libre-service. De 400 m² à 1.000 m² , la catégorie des petits supermarchés réunit des magasins plutôt urbains et axés sur l’alimentaire. De 1.000 m² à 2.500 m² , la catégorie des grands supermarchés réunit des points de vente plutôt ruraux, offrant un assortiment essentiellement alimentaire avec cependant un complément non-alimentaire plus développé en fonction des attentes de la clientèle. Le super marché de Wattrelos avec ses 1.300 m² entre dans la 3e catégorie.

Le chantier du super marché Photo NE

Le vendredi 8 avril 1960, Maurice Duquesne PDG des Docks du Nord vient inaugurer le nouveau super marché (en deux mots) des Couteaux. Il rend hommage à son promoteur Michel Delhaize. C’est lui, avec ses frères Georges et Etienne, qui a su traduire et adapter pour les consommateurs français les précieux enseignements qu’une sérieuse enquête menée aux Etats Unis en 1957 lui a permis de recueillir. Ce super marché, dit-il, c’est l’oeuvre de toute une équipe dynamique qui sait s’adapter aux événements mais sait aussi les précéder. Parmi les officiels, Melle Brienne représentant M. Hirsch Préfet du Nord, MM Delvainquière maire de Wattrelos et Holvoet adjoint. Lancry directeur des travaux municipaux, Constant commissaire principal, et le président de l’association des locataires de la Mousserie.

Pub ouverture Photo NE

Les visiteurs vont apprécier les vastes proportions harmonieusement mises en valeur par une décoration du meilleur goût. Des allées larges garnies du plus extraordinaire éventail de produits de toute nature. Les dimensions sont importantes : 1.300 m² de terrain 760 m² de surface couverte, dont 400 de surface de vente, et 250 de réserves, trois chambres froides de 18 m² pour les denrées périssables. Logement du gérant, parking. Trois caisses de sortie. Les ménagères se procurent en entrant de très pratiques paniers roulants. Le super marché comprend 185 mètres de rayons pour l’épicerie, 84 mètres pour les liquides, et 20 mètres pour les fruits et légumes, 10 mètres pour la crémerie et ainsi de suite pour la boucherie, charcuterie, vollailes, poissons, mâtisserie, boulangerie, confiserie, plus les rayons non alimentaires (articles ménagers, entretien, droguerie) le tout abondamment garni. Isolé du grand passage, dans une jolie pièce de 50 m² attenante au super marché fonctionne le rayon textiles : confection, lingerie féminine, sous-vêtements, indémaillable, linge de maison. Le super marché docks peut être considéré comme la « station service intégrale » de la ménagère.

Vue intérieur Photo NE

Le nouveau super marché DOCKS de Wattrelos qui fonctionne en libre service est une grande réalisation qui fera date dans l’aménagement commercial du Nord. En fait c’est le premier supermarché en bordure de cité, avant Auchan. Son slogan : la qualité la meilleure au plus juste prix ! En 1908, Georges et René Delhaize avaient créé à Lille, la société des Docks du Nord. Ils bâtissent en 1960, dans le Nord à Wattrelos le premier super marché du groupe. C’est le début de l’ère des hypers. La même année, le premier supermarché Carrefour est ouvert à Annecy, Casino ouvre son premier super à Grenoble. L’année suivante, en 1961, Gérard Mulliez ouvre sous l’enseigne Auchan, dans le quartier des Hauts-Champs à Roubaix, dans une ancienne usine.