Coop aux Trois Ponts

C’est en février 1972 que la SACOMUL (Société d’Aménagement de la Communauté Urbaine de Lille) met en vente les locaux du centre commercial qui va se trouver au cœur du nouveau quartier des Trois Ponts, encore en construction à l’époque. Le centre commercial lui-même est en cours de construction et on prévoit de le livrer en mai 1972. Il comprend une surface de supermarché de 712 m², une pharmacie de 140 m², un café de 70 m², une librairie-journaux de 70 m², une boulangerie de 140 m² et un local à affecter de 70 m². Les renseignements et le dépôt des candidatures se font à la SACOMUL, 326 rue du Général de Gaulle à Mons en Barœul.

Vue du quartier en 1972 Photo NE
Vue du quartier en 1972 Photo NE

Les trois-quarts de logements sont à présent occupés et il est temps qu’un centre commercial puisse approvisionner la population du quartier. D’autres équipements collectifs sont prévus : une crèche, un centre social, un centre de soins un foyer du vieillard, une maison de jeunes. Une école est en cours de construction. Très vite, on apprend qu’une supérette COOP occupera les 712 m² et que la pharmacie a trouvé son candidat. Les autres cellules attendent leurs acquéreurs. Le gros œuvre sera achevé en avril et le temps d’effectuer les aménagements intérieurs, l’ouverture des magasins se fera en septembre, selon le journal.

Le chantier en 1972 Photo NE
Le chantier en 1972 Photo NE

C’est à la fin du mois d’août que la supérette COOP est inaugurée rue Léonie Vanhoutte. Elle propose à sa clientèle tout ce qu’on peut trouver dans ce type de magasin, notamment un rayon boucherie. Ce point de vente bénéficie de la logistique des Coopérateurs de Flandres et d’Artois, association de coopérateurs qui gèrent et contrôlent eux-mêmes leur coopérative. Les COOP représentent plus de 600 points de vente dans le Nord de la France, dont 200 libres services et supermarchés, et nationalement, les magasins COOP sont au nombre de 10.000. Le PDG des Coopérateurs, Jean Delattre rappelle tout cela dans son allocation d’inauguration, ainsi que les divers services proposés par la société : assurance, documentation familiale gratuite, journal Le Coopérateur de France, œuvre de solidarité, crédit ménager le moins cher de France, vente par catalogue, service après-vente, laboratoire d’analyses…

L'inauguration en août 1972 Photo NE
L’inauguration en août 1972 Photo NE

M. Prouvost adjoint au maire, rappelle que Roubaix a été le berceau du mouvement coopératif et remercie les Coopérateurs de Flandres et Artois pour l’implantation de ce magnifique magasin. Un vin d’honneur est alors servi par M. et Mme Lefebvre, gérants du magasin et M. et Mme Lourme, gérants du rayon boucherie, et tous les présents boivent au succès du nouveau COOP.

La COOP des Trois Ponts Photo NE
La COOP des Trois Ponts Photo NE

Deux nouvelles COOP

Le jeudi 8 avril 1965, le quartier du Carihem est doté d’un magasin COOP dans son centre commercial. C’est un libre-service et un cadeau est offert jusqu’à fin avril aux futurs clients. C’est le onzième magasin COOP de Roubaix qui s’ouvre. La Coopérative est une association de consommateurs, chargée de la défense de leurs intérêts. rappelle M. Chaumorcel, attaché de direction, présent à l’inauguration. Il ajoute qu’au-delà du cadre des prix, son action touche désormais les terrains de l’information, de la défense de la santé, du crédit à taux exceptionnel. M. Broutin, conseiller municipal, félicite les COOP pour leur réalisation. Les gérants, M. et Mme Deramburg, servent un champagne d’honneur pour clôturer la manifestation.

L'intérieur du magasin COOP du Carihem Photo NE
L’intérieur du magasin COOP du Carihem Photo NE

Peu de temps après, c’est au tour du quartier des Hauts Champs. Le 12 avril 1965, les Coopérateurs de Flandre et d’Artois ouvrent leur douzième magasin à Roubaix : un super coop de 235 m² conçu selon les plans de l’architecte Houdret, situé rue Emile Zola dans le quartier des Hauts Champs. Ses rayons couvrent l’ensemble des besoins d’une famille : alimentation générale, vins et liqueurs, produits laitiers, fruits et légumes, pain, pâtisserie, boucherie charcuterie, droguerie, ménage, lingerie, appareils électroménagers, ameublement.

L'inauguration COOP des Hauts Champs Photo NE
L’inauguration COOP des Hauts Champs Photo NE

A cette époque, la rue Degas n’existe pas encore, car les sols de la rue n’ont pas été viabilisés. C’est pourquoi le super COOP est encore situé rue Emile Zola, dont on pense qu’elle sera prolongée. Parmi les invités, M. Broutin représentant la ville de Roubaix, et quelques directeurs de sociétés. Les premiers gérants sont les M et Mme Lefebvre, qui offriront un vin d’honneur aux sommités. Cette supérette se trouvait juste à côté du local de la chaufferie, de l’autre côté d’un sentier remontant vers la rue Joseph Dubar. Aujourd’hui tout a disparu, chaufferie et magasins, des témoins se souviennent qu’un marchand de fruits et légumes a succédé à la COOP, et il y aurait eu un salon de coiffure.

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Les Coopérateurs de Flandre et d’Artois ont ainsi inauguré leur 687e point de vente COOP, dans le quartier des Hauts Champs, ce qui montre l’importance de cette société à l’époque.

Auchan, Sasi, Coop

La cité des Hauts Champs voit ses premiers locataires arriver en 1960. Les appartements sont neufs et modernes : les murs sont peints en blanc, le sol est couvert de lino, il y a des placards de rangement, une salle d’eau et des toilettes privées. Mais ce nouveau quartier de neuf cents logements est une petite ville aux rues caillouteuses, mal desservie par les transports en commun, éloignée de tout service public. Le ravitaillement est un véritable problème. Il n’y a pas de commerce de proximité. Les gens vont faire leur courses dans le quartier de la Justice, rue de Lannoy, ou encore boulevard de Fourmies, et ce n’est pas tout près. Il existe bien des fermes du côté d’Hem, mais elles sont à distance.

Trois enseignes commerciales vont s’installer, avant que les Hauts Champs ne se complètent avec d’autres constructions (Chemin vert, Longchamp), ce qui fera plus que doubler la population résidente.

Le 23 décembre 1961, le Préfet du Nord, M. Hirsch, inaugure un super-marché (avec le tiret) dans une ancienne usine de l’avenue Motte, il y a peu de temps encore une filature de laine. C’est le premier Auchan de France. Il se présente comme un « libre service intégral », propose une surface de 1140 m² de surface de vente et 1200m² de réserves. L’entrée se fait du côté de la rue Braille, et un parking de 200 voitures a été aménagé juste devant, ce qui est signalé comme une nouveauté. Autre nouveauté, le gain de temps, on trouve de tout et on dispose de paniers roulants (sic) qu’on peut amener jusqu’à la voiture. Le gain d’argent est également un argument fort, c’est d’ailleurs la devise du supermarché « plus de marchandises pour moins d’argent ».

Que trouve-t-on dans ce premier super-marché ? Les rayons suivants : épicerie, fruits et légumes, crémerie, boucherie, vins, bières, eaux minérales, confiserie, pâtisserie, boulangerie, produits d’entretien, petite quincaillerie, vaisselle, papeterie, librairie, jouets, disques (avec un appareil d’écoute automatique), rayons textiles et habillement, bonneterie, sous vêtements, linge de maison.

Parmi les invités ou personnalités, les maires d’Hem et de Croix, les représentants du patronat textile Maurice Hannart, Louis Mulliez, le président du centre paritaire du logement Ignace Mulliez, successeur d’Albert Prouvost, promoteur de la cité des Hauts Champs, les PDG des Trois Suisses, de la Redoute…

Le supermarché Sasi est inauguré le 29 avril 1963 avenue Laennec à Hem. C’est le deuxième de la chaîne d’établissements dont Jacques Bruyelle, présent pour l’occasion, est le PDG. Le nouveau magasin fait 350 m² : 190 m² sont consacrés à l’alimentation, produits frais et liquides, et 130 m² au non alimentaire. Un stand boucherie de 35 m² est tenu en concession par un homme du métier, et un stand de teinturerie, blanchisserie, nettoyage à sec est proposé par un des actionnaires du supermarché, les établissements Duhamel.

Le maire d’Hem, des représentants de la direction du CIL, la directrice de la Maison de l’enfance des Trois Baudets, assistaient à l’inauguration. Le gérant associé est M. Lepetit entouré de son PDG et de ses collègues, ainsi que M. Duhamel et Val des teintureries Duhamel, et d’un représentant de la société Delespaul.

C’est le 12 avril 1965 que les Coopérateurs de Flandre et d’Artois inaugurent leur 686e point de vente COOP, dans le quartier des Hauts Champs, rue Emile Zola prolongée. A cette époque en effet, la rue Degas n’existe pas encore, car les sols de la rue n’ont pas été viabilisés. C’est un super COOP de 235 m² conçu selon les plans de l’architecte Houdret. Parmi les invités, un représentant de la ville de Roubaix, quelques directeurs de sociétés. Les premiers gérants sont les M et Mme Lefebvre.

 Où se trouvait donc exactement cette supérette ? Les témoins la situent juste à côté du local de la chaufferie, de l’autre côté d’un sentier remontant vers la rue Joseph Dubar. Aujourd’hui tout a disparu, chaufferie et magasins, des témoins se souviennent qu’un marchand de fruits et légumes a succédé à la COOP, et il y aurait eu un salon de coiffure. En 1983, un plan établi pour la rénovation du bâtiment Degas porte la mention anciens commerces, là où à peine vingt ans plus tôt une supérette est venue s’implanter au milieu du quartier. Ce fut aux dires des témoins la seule tentative de commerce de proximité intra Hauts Champs.

Commerces de la rue Jean Goujon

ruejeangoujonLa rue Jean Goujon en 1956 Photo Nord Éclair

La rue Jean Goujon fut établie dans le prolongement de la rue du Tilleul, future rue Jules Guesde, afin de permettre l’accès au parvis de l’église Saint Jean Baptiste terminée en 1890. Ses premières maisons et commerces apparaissent du côté pair, elle est viabilisée en 1904, ce qui la transforme en une rue très passante et commerçante.

Commençons la visite par le n°2. L’estaminet de 1900 voisinait déjà avec un boucher au n°2 bis avant de devenir la boucherie charcuterie Derruder dans les années vingt. C’est un marchand de volailles qui lui a succédé au milieu des années soixante. Le n°4 fut d’abord une épicerie, avant de connaître divers occupants : un cordonnier, un marchand de meubles, un marchand de chaussures. Le n°6 est occupé dès les années vingt par un marchand de chaussures, il l’était encore dans les années soixante dix avec la maison Dubois.

La quincaillerie Teffri Photo Lucien Delvarre

La quincaillerie Teffri a laissé un souvenir durable dans la mémoire des gens du quartier, elle a démarré au début du vingtième siècle, et elle se trouvait au n°16 jusque dans les années quatre-vingts. Un teinturier occupe le n°18, dès les années vingt, et ce jusqu’au dépôt Duhamel des années soixante. En 1984, il y aura là une épicerie. Le n°20 abrite un ébéniste en 1922, puis ce sera la société de chauffage central Clairbois et Boiveau, les équipements ménagers Clairbois. Un cabinet immobilier puis un cabinet d’assurances ont pris la suite dans les années soixante dix.

La rue Jean Goujon, les commerces côté pair Coll Thiébaut

Le café au n°22 est un des plus anciens commerces de la rue. D’abord cité comme tabac en 1900, il est indiqué café en 1922 et le restera jusqu’à nos jours avec des tenanciers différents. Le n°24 était entre les deux guerres, la librairie Hertogh Vanheule. Après guerre, un électricien, puis un fleuriste lui succéderont. La coopérative roubaisienne de consommation se trouvait au n°26 en 1931. Après guerre, une poissonnerie y restera une vingtaine d’années, et c’est aujourd’hui un Lavomatic. Le n°28 a toujours été un commerce de fruits, légumes et primeurs, tenu après la seconde guerre par M. Debersée. Les n°30-32 sont le domaine de la boulangerie pâtisserie. Dans les années trente, s’y trouvait la biscuiterie roubaisienne. Enfin le 32bis était un estaminet salon de coiffure, avant de devenir un café à part entière, qui a aujourd’hui laissé la place à une agence immobilière.

Au n°1, les Coopérateurs de Flandre et d’Artois Coll Thiébaut

Le côté impair comporte moins de commerces, du fait de la présence du square Corot, qui coupe sa perspective au milieu de la rue. Autrefois, le n°1 fut un estaminet, avant de devenir une maison de mercerie, puis de bonneterie et de lingerie jusque dans les années cinquante. Les Coopérateurs de Flandre et d’Artois y sont installés en 1955 pour une vingtaine d’années.

Au n°3 se trouvait une boucherie, jusque dans les années quatre-vingts. Le n°3 bis a longtemps été occupé par le commerce d’un grainetier, Modart en 1953, et Deborgher par la suite. Le photographe Deladerière se trouvait au n°5 en 1900, il y restera une vingtaine d’années avant d’être remplacé par un comptable. Un teinturier est au n°7 pendant les années trente, la boucherie hippophagique Nys au n°9 dans les années cinquante, et plus récemment au n°11 une pharmacie dans les années soixante dix. Tous ces commerces sont aujourd’hui disparus. La boucherie chevaline qui fait l’angle de la rue d’Hem a sans doute pris la suite du n°9.

La rue Jean Goujon a donc été le digne prolongement commercial de la rue Jules Guesde pendant tout le vingtième siècle.