Boulangerie Destriez

Au début des années 80, alors adolescent, j’habitais rue Gabriel Péri, à mi-chemin entre la place de Wattrelos et le Sartel. J’avais pour habitude, en rentrant du collège, de me rendre à la boulangerie Destriez pour y acheter les fameux puddings maison ou la délicieuse baguette aux raisins, enroulée dans son emballage bien identifiable.

Cette boulangerie, située à l’angle de la rue de France et de la rue Négrier, était l’un des derniers commerces qui subsistait alors dans cette rue qui compta près d’une vingtaine de boutiques en tout genre dans les années 70 ; librairie, boucherie, coiffeur, garagiste, imprimerie, épiceries, boulangeries…et même un vendeur de chapeaux.

A cette époque j’ignorais qu’Alain Destriez était le « représentant » de la quatrième génération de boulangers et que ce commerce avait plus de 75 ans.

C’est en effet au début du 20ème siècle que le couple (Alphonse) Pollet- (Madeleine) Briffaut (de la famille du Maire de l’époque, Henri) ouvre un commerce à l’angle de la rue de France et de la rue Négrier. Si on y trouvait bien évidemment du pain, le magasin faisait également office d’épicerie…et de coiffeur. Le concept de multi-services n’est donc pas récent !

Le premier commerce dans les années 1920

Dans les années 20, un des fils Pollet (également prénommé Alphonse) prend avec son épouse Madeleine Reuscart, la succession de ses parents et limite son activité à la boulangerie.

Mme Madeleine Reuscart épouse Pollet, derrière son comptoir

C’est en effet au début du 20ème siècle que le couple (Alphonse) Pollet- (Madeleine) Briffaut (de la famille du Maire de l’époque, Henri) ouvre un commerce à l’angle de la rue de France et de la rue Négrier. Si on y trouvait bien évidemment du pain, le magasin faisait également office d’épicerie…et de coiffeur. Le concept de multi-services n’est donc pas récent !

Paule, leur deuxième fille, épouse dans les années 40 un dénommé Jacques Destriez , alors apprenti dans la boulangerie. Salarié par ses beaux-parents, ce dernier reprend le commerce avec son épouse et élargit son activité en proposant des gâteaux et pâtisseries diverses en plus de la traditionnelle boulangerie.

Le couple Pollet-Destriez a une fille et deux garçons (Alain et Christian) et c’est « naturellement » que ces derniers suivent les pas de leur père en devenant à leur tour apprentis boulangers-pâtissiers.

En 1975, Alain et son épouse Evelyne, reprennent le commerce qu’ils gèrent jusqu’en 1994, date à laquelle Alain passe le flambeau à son frère cadet Christian…qui était auparavant salarié dans cette entreprise familiale.

Alain Destriez en compagnie de son épouse, ses parents Jacques et Paule et de ses enfants.

Christian dirigera la boulangerie  jusqu’en 2013 et cédera son affaire à Isabelle et Marc, les actuels propriétaires, qui ont dignement repris le relais à la tête de ce commerce centenaire.

La boulangerie de nos jours

Instantané 1973 bis

Nous avons traité la rue Jules Guesde, axe commercial important du quartier de la Potennerie. Voyons à présent au-delà du carrefour avec la rue du Coq Français, sa configuration commerciale jusqu’à la rue Pierre de Roubaix, ce qui pourrait correspondre à l’ancien quartier du Tilleul.

Carrefour du coq français Vue Google

Si nous suivons les numéros impairs, une maison à étage avec un petit campanile semble enchâssée dans une rangée de basses masures. C’est là, au n°131, qu’officiait l’oiseleur Blondel, dont la façade a conservé la double vitrine désormais fermée par des stores en bois. Un peu plus loin se trouvait l’épicerie de Melle Molders, au n°147, à l’angle de la rue Neuve Racine. La boucherie Vanthournout lui faisait face de l’autre côté de la dite rue, au n°149, avant d’aller s’installer à l’angle de la rue Jouffroy. Venait ensuite un tailleur, M. Derasse au n°151, et la crémerie Snoeck au n°155, immédiatement suivie par la poissonnerie de Melle Leuridan. La cour Saint Joseph se trouvait au n°159. Jusqu’à la rue de Bavai, ce sont des maisons d’habitation.

Boucherie Vanthournout Pub NE
Boucherie Vanthournout Pub NE

La société nouvelle des Ets Degraeve et Prouvost est au n°173. Nous la connaissons aujourd’hui sous la marque Hutchinson, le joint français, et elle occupe une grande surface donnant sur la rue de Bavai et longeant la rue jules Guesde, dont elle épouse la légère bifurcation. Une série de courées venait ensuite, la Cité Tonneau-Vroone, la Cour Bonte Platel, et la Cour Montaigne, qui ont disparu aujourd’hui.

En tête usine De Graeve Coll Méde
En tête usine De Graeve Coll Méd

Au delà de la rue de Lannoy, il y avait au n°209 le lavorama, lavoir automatique, le salon Arlette, coiffure pour dames. Au n°213, le garage de carrosserie automobile Votano, suivi au n°215 du marchand de chaussures Geny. Au n°223, une marchande de parapluies, Madame Van Reust, et au n°225-227, le dépôt de la teinturerie Duhamel. Après la rue Beaurewaert, la boucherie Turpyn-Van Renterghem précède au n°229 le garage auto méridional. La disparition de l’impasse Ingouville a entraîné la démolition de cette partie du carrefour avec la rue Beaurewaert. A l’angle de rue Saint Amand, le café Boghari occupe les n°247-249. Après la cour Penet Labis au n°261, un marchand de jouets, M. Willem et la société de bonneterie Fleurquin se trouvaient aux n°265 et 265bis.

Magasin Geny Photo Google
Magasin Geny Photo Google

Prenons à présent les pairs. A l’angle de la rue Jouffroy se trouve encore le café du Tilleul. Au n°80, le salon de coiffure pour dames de Mme Perrin, un peu plus loin, au n°86, la crémerie de Mme Lesaffre, et aux n°88-90, la bijouterie fantaisie de Mme Leman. Au delà de la rue Duguesclin, le magasin de Pompes Funèbres Van Den Berghe, dont on peut encore apercevoir la double vitrine aux n°102-104, côtoyait le marchand de cycles Dehaut au n°106, et au n°108, le charcutier Bouquillon, juste avant la cité Veuve Pierre Jacob. La droguerie Gallen se trouvait au n°114, et juste après la cour Honoré Castelain au n°118, l’épicerie Haddadi précédait le salon de coiffure pour dames de Mme Van Moerbèke, n°120 et 122. Le café Slosse venait ensuite, pour faire l’angle avec la rue de Bavai.

Carrefour rue de Bavai Photo Google
Carrefour rue de Bavai Photo Google

Le magasin d’alimentation générale de Mme Carlier, l’auto école de M. Lacquement voisinaient aux n°128 et 128 bis, suivi par deux bistrots, de part et d’autre de la cour Saint Jules, le café Lafrad et celui de la Veuve Leclercq, aujourd’hui disparus, de même que la cour Bucson au n°136. Le bar de Mme Russo au n°142 et la société de taxis de Mme Marcelin au n°144 précédaient la cour Dhalluin. Viennent ensuite des petites maisons sans étage, au milieu desquelles se trouve la cité La Pérouse. La droguerie Dubrunfaut au n°158 et une nouvelle série de maisons basses nous amènent à la chapelle du Tilleul.

avant la rue de Lannoy Photo Google
avant la rue de Lannoy Photo Google

Au delà de la rue de Lannoy, le magasin d’alimentation générale de M. Matlinger au n°172 se situait avant la cour Lefebvre-Dhondt, et le salon de coiffure pour messieurs Michel au n°176bis. Le n°178 accueillait quelques sociétés parmi lesquelles, la section de Roubaix de la Fédération Nationale des Mutilés du Travail, le Foyer Municipal d’Éducation Ouvrière, la Coopérative des Aveugles travailleurs de Roubaix et du Nord. A cet endroit, jusqu’à la rue Nabuchodonosor, il n’y a plus désormais qu’un parking et l’accès au centre de petite enfance Louis Cassette. Au delà de la rue Nabuchodonosor, on retrouve une série de maisons d’habitations, avec des entrées de courées : la cour Calonne, la cour Petit, la cour Rousselle, et la cour Desmet, avant laquelle se plaçait la librairie de Melle Houtekier, au n°216. Un coiffeur pour dames, M. Richet au n°220, la société de vins et spiritueux l’Economie, et le magasin de cuirs et crépins de Mme Béranger terminaient notre cheminement jusqu’à la rue Pierre de Roubaix. Tout ceci a disparu pour laisser place à des constructions neuves.